013 : Une bien belle famille
"Une guerre laisse le pays avec trois armées : une armée d'infirmes, une armée de pleureuses, et une armée de voleurs."
- H. L. Mencken
Le major Jim Warden déambulait tranquillement dans les immenses couloirs, bien trop grands à son goût, du principal quartier général des forces Unovites présentes à Hoenn. Le son de ses bottes claquant sur le carrelage, si propre qu'il aurait pu aisément se voir dedans, résonnait dans le vide environnant. Il marchait d'une allure lente, mais droite. Il ne se pressait pas, quand bien même ce fut Estelle Grey en personne qui ait eu la bonne - ou plutôt mauvaise, vu l'heure - idée de le convoquer dans son bureau. Bureau qui se trouvait, ironie du sort, à l'exact opposé des dortoirs.
- Il est huit heures du matin et mon service ne commence jamais avant dix heures d'habitude... grommela-t-il en retenant un bâillement.
Il farfouilla un moment dans la poche de son pantalon et fut soulagé de sentir un paquet rectangulaire et rempli ; il avait enfin retrouvé le paquet de cigarettes qui lui avait échappé toute la journée de la veille, et il ne l'avait même pas oublié. Bon. Peut-être que la journée s'annonçait meilleure que ce à quoi il s'attendait, au final. Lorsqu'il atteignit l'ascenseur au bout du couloir, il se sentit comme délivré de la laborieuse traversée de ce complexe aussi grand que moderne. Ce fut lorsque son doigt toucha le bouton de commande qu'il sentit enfin la béatitude la plus totale l'envahir.
- J'ai bien cru que j'y arriverais jamais... soupira-t-il.
Les portes s'ouvrirent peu de temps après sur le dernier étage du quartier général. Il se demanda vaguement comment le général parvenait tous les jours à assurer de tels horaires, mais de toute façon, elle devait être un vrai bourreau de travail. Car lui n'avait jamais vu son propre supérieur aussi tôt au bureau. Bon, le colonel avait l'air d'être une sacrée feignasse, il fallait bien l'admettre...
- Major Warden ? l'interpella l'un des gardes postés devant la double porte du grand bureau.
- Ouais, ouais, c'est moi. J'ai rendez-vous, permettez ?
Les deux subordonnés le laissèrent volontiers passer. Le major songea que ce devait être plutôt ennuyeux comme métier, de garder toute la journée la porte d'une femme qui n'en avait sans doute même pas besoin. Il connaissait la réputation d'Estelle Grey, et savait pertinemment qu'elle méritait son grade de général. Il avait entendu dire maintes fois que c'était probablement la meilleure militaire d'Unys ; elle se battait au front, aux côtés de ses hommes, au lieu de rester lâchement derrière à attendre que le passage soit dégagé. Elle faisait preuve d'un charisme incroyable, en plus de son talent indubitable en combat de Pokémon. L'officier en vint même à se demander si cette femme avait un seul défaut.
Lorsqu'il entra dans la pièce, il remarqua non pas une personne, mais deux. Le général Grey était là, debout, toujours dans la même posture martiale qui la caractérisait si bien. L'autre était un jeune homme aux traits relativement féminins, qui ressemblait un peu à Estelle ; mêmes cheveux argentés, mais plus courts, et mêmes yeux d'un bleu étincelant. Il portait exactement le même uniforme que Warden cela dit, il devait donc posséder le grade de major.
- Vous êtes en retard, fut la seule chose qu'il prononça en guise de bonjour.
- Bonjour à vous aussi... grommela le brun. Vous m'excuserez, mais les couloirs à n'en plus voir le bout, c'est pas trop mon truc.
Le visage du général resta impassible, mais son ton se voulut doux.
- Inutile de vous excuser, je sais ce que c'est. Le quartier général de Mérouville est bien moins grand.
Le major ne put qu'acquiescer, tout en dévisageant ce type qui ressemblait vraiment à Estelle. Qui était-ce ? Sûrement un parent proche. Il n'avait jamais entendu parler d'un quelconque frère, mais après tout, ce n'est pas comme si elle était la femme la plus bavarde de la région. Suivant son regard, elle décida de les présenter l'un à l'autre.
- Richard, major Warden. Major Warden, je vous présente le major Richard Grey, mon frère cadet.
Le jeune homme hocha tranquillement la tête et tendit sa main à son homologue, qui la serra avec un sourire contrit. Bon, il était certes un peu tôt pour se prononcer, mais il avait l'impression que ce major Grey ne l'appréciait pas. Et c'était de toute façon réciproque. Warden n'avait pas digéré son accueil froid, presque moralisateur. Il pria en silence pour que la présence de ce guignol dans le bureau du général n'ait rien à voir avec la sienne.
- Maintenant, venons-en au fait. Demain se tiendra une réception ici-même, et je tiens à ce qu'aucun incident n'ait lieu pendant la soirée. Aussi suis-je obligée de vous demander d'aller patrouiller dans les rues de la ville pour vérifier qu'aucun rebelle ne s'y est introduit.
Les deux hommes plissèrent les yeux. Warden savait pertinemment qu'ils ne trouveraient rien. Les rebelles avaient beau être moins nombreux et moins calés qu'eux sur le plan militaire, ils n'étaient pas stupides pour autant. Richard songea que cette patrouille était inutile ; après tout, aucun rebelle n'avait eu la bêtise de s'introduire à Atalanopolis depuis que le quartier général des Unovites se trouvait là. Ce serait du suicide d'attaquer la ville, purement et simplement.
- Je vais travailler avec lui ? geignit le militaire de Mérouville.
- Auriez-vous une objection ? questionna la générale en haussant un sourcil.
Warden déglutit et lui assura que non. Elle avait beau être magnifique et paraître gentille, elle n'en restait pas moins la digne commandante de cette immense base. Flippante et régnant d'une main de fer sur son monde. Au moins, on ne pouvait pas lui reprocher de négliger son travail, puisque la moindre patrouille de routine lui tenait à cœur. Le major songea amèrement qu'elle faisait une bien meilleure patronne que le colonel Waltz, qui se contentait de donner des ordres, assis à son bureau avec une tasse de thé, de manière totalement désintéressée. Non, décidément, il faisait un piètre militaire de carrière ; il aurait pu trouver la place adéquate en politique.
Le frère cadet de la dirigeante quitta la pièce en s'inclinant poliment, et son collègue du jour le suivit en faisant de même. Pour un proche d'Estelle, il se montrait très soucieux du protocole, même devant sa propre sœur. Il se demanda si cette rigidité était une caractéristique de leur famille, car le fait qu'elle soit présente chez frère et sœur semblait assez étrange. Ou alors leurs parents les avaient conditionnés et élevés pour en faire de brillants militaires. Il ne savait pas, et il ne saurait sans nul doute jamais, alors il jugea bon de la fermer et d'obéir.
- Notre mission ne sert strictement à rien, lui confia le jeune homme aux cheveux argentés lorsqu'ils sortirent de la base.
- Ah oui ? s'étonna Warden. Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
Il s'étonna de voir un sourire sincère sur le visage auparavant impassible de son homologue.
- Il faudrait être fou pour s'introduire dans la ville la mieux gardée de Hoenn. Venez, je vais vous faire visiter un peu le quartier Nord.
Warden s'avoua vraiment étonné du changement radical de comportement chez ce jeune homme, mais n'en montra rien. Après tout, il était plutôt content de pouvoir se promener au lieu de travailler, surtout que lui non plus ne voyait aucun intérêt à cette patrouille.
*
* *
Les yeux encore embués par le sommeil, et le cerveau en vrac, il ne parvenait pas à faire quoi que ce soit. Alors il restait assis là, sur une chaise en plastique inconfortable, à regarder deux scientifiques excentriques s'affairer sur des trucs auxquels il ne comprenait de toute façon absolument rien. On lui avait demandé d'aider au laboratoire car la main d'œuvre manquait un peu ces derniers temps, mais les deux jumeaux rouquins qu'il devait assister n'avaient aucunement besoin de lui. Ils se débrouillaient très bien tout seuls, avec leurs cerveaux de surdoués et leurs calculs de physique quantique totalement sans queue ni tête.
- Tu t'es trompée de flacon ; on a besoin de chlorure de sodium, pas de permanganate de potassium, marmonna l'homme.
La jumelle avisa la petite bouteille remplie d'une solution chimique quelconque au nom à rallonge.
- Je manque de sommeil, se justifia-t-elle.
- Tu digères toujours aussi mal le fait que j'aie raison plus souvent que toi ?
- Tu divagues, cher frère. Allez, travaille un peu.
Le docteur Watson devait admettre qu'ils étaient plutôt marrants à observer, mais il n'avait ni l'envie, ni la force de les regarder se disputer comme des enfants à longueur de journée. Depuis la veille, il était un peu sorti de sa torpeur, et ne voulait pas replonger dans l'immobilisme et la dépression. Il n'avait plus trop songé à ses remords ni à la pauvre Jennifer Greene, mais il n'avait pas pu oublier, et il ne le pourrait sans aucun doute jamais. Il était bien trop faible d'esprit et de caractère.
*
* *
Raine se sentait étrangement excitée par le combat à venir. En effet, le général Grey, avait qui elle s'entendait plutôt bien, lui avait proposé de mener un match Pokémon contre elle pour s'entraîner un peu. Le lieutenant connaissait le talent en la matière de sa supérieure, et se savait trop faible pour rivaliser. Pourtant, elle ne reculait jamais devant un match, surtout lorsqu'elle en connaissait l'issue ; elle adorait se dépasser en compagnie de quelqu'un qu'elle savait plus fort, car cela lui permettait d'apprendre de ses erreurs. Malgré tout, elle avait un niveau très honorable en combat, et gardait en permanence foi en ses deux Scalproie.
- Vous êtes certaine de vouloir m'affronter ? C'est évident, il y a un écart de niveau entre nous deux.
Estelle haussa les épaules avec un sourire.
- Vous n'avez qu'à prendre deux Pokémon contre l'un des miens. Je suis absolument sûre que vous pouvez me battre ainsi.
- C'est... déloyal, je trouve... souffla la blonde.
- Déloyal ou non, ce n'est qu'un match d'entraînement, juste histoire de vérifier notre niveau actuel. Un peu d'amusement ne fait pas de mal, en temps de crise.
Raine s'étonna. A vrai dire, elle ne pensait pas vraiment cette femme autoritaire et martiale capable de s'amuser et de se détendre. Elle non plus n'était pas la femme la plus sereine et insouciante du monde, évidemment, mais elle n'avait pas l'air aussi rigide que le général. Elle finit par accepter la proposition, trop heureuse de pouvoir livrer un combat.
- Cela fait bien longtemps depuis mes derniers matches, mais je compte bien me donner à fond. Je suppose que vous avez un terrain d'entraînement ?
La femme aux longs cheveux argentés hocha la tête et la conduisit en silence jusqu'à une immense salle, à l'arrière du complexe, pourvue de gradins et d'un grand terrain, au centre, faisant probablement la taille d'un terrain de basket-ball ou de football.
- Vous ne faites rien dans la demi-mesure, ici, c'est très impressionnant.
- Ce sont les fonds du gouvernement, alors vous pensez bien. Nos ministres sont bien plus riches que le commun des mortels, souffla Estelle comme si elle était jalouse.
La jeune femme blonde acquiesça.
- Je n'en doute pas. Mais trêve de blabla ; Black, White, à vous !
Deux Scalproie sortirent de leurs Pokéball, prêts à en découdre. Cela se lisait dans leur regard déterminé. Rien qu'en les regardant, Estelle sut qu'ils étaient bien traités et probablement pas mal entraînés. Elle sélectionna l'une de ses trois sphères, duquel un Pokémon majestueux sortit. Un pingouin à l'armure métallique, bleue et blanche. Une sorte de trident jaune ornait son front. Bien entendu, Raine savait à quel genre de créature elle avait affaire ; il était de notoriété publique que le Pingoléon du général Grey possédait une puissance réelle. Il s'agissait de son meilleur Pokémon, aussi se promit-elle de faire attention.
- Vous êtes prête ? Je vous laisse débuter.
- C'est trop d'honneur. Black, Vantardise ! White, Danse-Lames !
Alors que l'un de ses Scalproie augmentait sensiblement son attaque, le second, en échange d'un bonus d'attaque en faveur de Pingoléon, rendit celui-ci confus. Le majestueux pingouin regardait à présent dans tous les sens comme un demeuré, agitant ce qui lui servait de bras. Raine eut du mal à ne pas rire devant ce spectacle aussi ridicule qu'improbable.
- Okay, on tient le bon bout. Nœud Herbe !
Compte tenu de la masse de Pingoléon, qui avoisinait les quatre-vingt dix kilos, la puissance de l'attaque serait plutôt conséquente. Et il serait difficile pour un Pokémon confus d'esquiver convenablement. Mais manifestement, Estelle n'en avait cure.
- Tu n'auras aucun mal à encaisser ça. Ensuite, enchaîne avec Surf !
Effectivement, l'offensive du Scalproie fut loin d'achever Pingoléon, qui bénéficiait d'une importante défense. La confusion sembla prendre fin, car une vague déferlante fonça à toute allure vers les deux Pokémon de Raine. La dresseuse dut reculer pour ne pas se retrouver trempée, car la vague mouilla un peu ses bottes noires.
- Okay... bon... Cage-Eclair !
- Eboulement ! ordonna Estelle, sûre d'elle.
L'éclair paralysant du Pokémon Acier et Ténèbres n'atteignit jamais sa cible, car celui-ci se retrouva entouré par de nombreux rochers. Raine serra les dents. C'était bien joué de sa part d'utiliser la capacité Eboulement non pas pour l'attaquer directement, mais pour le piéger. Mais il lui restait un autre Pokémon en état de bouger, et elle n'avait pas dit son dernier mot, loin de là.
- Black, utilise Exploforce pour envoyer valser ces rochers ! Ensuite, White, Balayette !
Estelle ne sembla pas réjouie par ce programme, mais ne dit rien.
- Prépare-toi, Pingoléon. A mon signal, tu lâches tout, okay ?
Le pingouin hocha la tête. Cette stratégie très simpliste viendrait rapidement à bout d'un seul Pokémon de son adversaire. Le premier des Scalproie de Raine détruisit, comme prévu, une bonne partie des rochers, libérant ainsi son homologue, qui ne tarda pas à s'élancer dans l'espoir d'infliger des dégâts à Pingoléon. La blonde était confiante, même si elle était intriguée par les ordres d'Estelle.
- Maintenant ! ordonna la générale.
Ce fut une véritable déferlante de flammes qui s'abattit sur le Pokémon Acier et Ténèbres avant qu'il ne s'écroule. Le feu dansait tandis que Scalproie se contorsionnait en hurlant de douleur. Sa dresseuse le rappela, peu encline à le voir souffrir de la sorte. Evidemment, elle avait compris le stratagème utilisé par son adversaire.
- Puissance Cachée...
Estelle hocha la tête.
- J'aime bien cette capacité. A chaque fois, l'effet de surprise fonctionne plutôt bien.
- C'est vrai que l'on a pas souvent tendance à songer à cette attaque... mais enfin. Vous n'avez pas encore gagné. Si je ne m'abuse, votre Pokémon n'est pas invincible.
La générale sourit.
- Bien sûr. Aucun Pokémon ne l'est. A part le Créateur, mais cela, c'est une autre histoire. Vous vous sentez en mesure de continuer ?
*
* *
Rechignant à accomplir leur devoir, Warden et Richard Grey se promenaient tranquillement à travers les rues du quartier riche d'Atalanopolis, qui était vraiment agréable à parcourir. Les innombrables villas habitées par des gens fortunés étaient très jolies et se mariaient parfaitement bien avec la nature faite d'eau et de roche blanche aux alentours. On y trouvait aussi beaucoup de commerces chics, ainsi qu'un grand marché vendant des produits venant du monde entier.
- Plutôt exotique comme coin, on se croirait sur une île paradisiaque...
Le frère cadet d'Estelle haussa les épaules.
- Vous savez, quand on vit ici depuis un moment, ce n'est plus aussi extraordinaire.
- J'ai bien envie de demander une mutation, moi. Tu connais Mérouville ?
- J'y suis déjà allé, mais je ne connais pas très bien, admit le jeune homme. Il paraît que ce n'est pas très agréable d'y vivre.
Warden sourit.
- Oh, eh bien, en plein hiver, on a des cadavres dans les rues à cause de la température, des pyromanes viennent de temps en temps mettre le feu à des maisons d'officiers, il pleut souvent... mais à part ça, tout va bien.
Richard secoua la tête.
- Vous avez raison. Atalanopolis est une île paradisiaque.
Ils se remirent à marcher et tombèrent, dans la rue commerçante principale, sur une jeune femme qui s'évertuait à ramasser ses provisions tombées au sol. Les deux officiers, en bons gentlemen, s'arrêtèrent pour l'aider.
- Oh... merci à vous.
- Vous avez l'air un peu perturbée, vous êtes sûre que ça va ? s'inquiéta Richard.
Elle hocha la tête.
- Oui, mais... enfin je viens de me faire bousculer par un rebelle... sommes-nous en sécurité ici ?
En effet, elle avait l'air totalement chamboulée par ce qui venait d'arriver. Des rebelles à Atalanopolis, alors que la ville abritait le quartier général principal des forces Unovites ? Ce serait impensable.
- Madame, calmez-vous, vous avez sûrement rêvé...
- Non, je suis certaine de ce que j'ai vu ! Il portait les mêmes vêtements que ceux que l'on voit à la télé parfois. Je ne suis pas folle.
Les deux majors se consultèrent du regard. Ils rapporterait ça au général, car il se pourrait bien qu'une menace plane sur la cité.
*
* *
Raine, bien que ce ne soit pas elle, mais son Pokémon, qui se battait, transpirait à grosses gouttes. Elle avait oublié, depuis le temps, à quel point les combats Pokémon étaient éprouvants et difficiles. La pression, le stress, l'attitude de l'adversaire... il y avait tant de choses à gérer ! Estelle, elle semblait parfaitement calme. A présent, c'était Scalproie contre Pingoléon. Un seul Scalproie, puisque le premier s'était fait dévorer par les flammes de la Puissance Cachée de son adversaire.
Mais Raine n'abandonnerait pas. Elle avait confiance en son partenaire, et ferait de son mieux par respect pour son opposante, qui faisait de même malgré sa puissance supérieure.
- Nous pouvons nous arrêter là, si c'est trop éprouvant. Aucun problème, proposa la générale en voyant que sa subalterne commençait à fatiguer.
La blonde secoua la tête.
- Non merci. Donne tout ce que tu as dans cette attaque. Exploforce !
Estelle réfléchit un instant et donna, elle aussi, un dernier ordre.
- Séisme !
Avant que l'attaque surpuissante de Scalproie ne puisse atteindre sa cible, un violent tremblement de terre secoua le terrain de combat, et la créature Acier et Ténèbres s'effondra face contre terre, l'une de ses lames aiguisées se plantant dans le sol.
Les deux femmes rappelèrent leurs Pokémon et se quittèrent après un affrontement difficile, mais révélateur. Ce combat avait ouvert les yeux à Raine. Elle avait pu comprendre, grâce à cette défaite, qu'elle manquait cruellement d'entraînement et qu'elle devait s'y remettre à fond pour pouvoir progresser et rivaliser avec une telle puissance. Elle contempla longuement ses deux Pokéball et promit, à elle aussi bien qu'à ses partenaires, de ne plus subir de défaite aussi cuisante.