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Informations

» Auteur : Nates - Voir le profil
» Créé le 26/02/2016 à 20:05
» Dernière mise à jour le 05/04/2016 à 17:14

» Mots-clés :   Absence de poké balls   Action   Présence d'armes   Suspense

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003 : Mariage dérangé
La première chose qu'elle sentit fut une douleur fulgurante dans son bras droit. Comme si un millier d'aiguilles lui traversaient la peau en même temps tandis qu'elle se faisait écraser par un troupeau de Galopa enragés. Ou du moins le vit-elle comme ça au début, car peu à peu, cela commença à s'estomper sans toutefois disparaître. Devait-elle ouvrir les yeux ? Le pouvait-elle seulement ? Elle n'en avait pas la moindre idée, alors pour le savoir, elle essaya. Au début, seul une lumière blanche lui parvint, et elle dut forcer pour enfin comprendre que c'était le plafond, qui était blanc. Elle tenta d'articuler une phrase, mais le son qui en sortit ne ressemblait pas à quelque chose de vraiment cohérent :

- où... je...

Non, décidément, personne ne la comprendrait si elle parlait comme ça. Sans prendre en considération sa douleur - qui la faisait sacrément chier, tout de même -, elle essaya de se redresser, mais n'y parvint pas. Quelque chose bloquait en dessous de sa poitrine. Elle baissa le regard pour tomber sur ce qui ressemblait à une ceinture marron. Ah, parce qu'en plus, on l'avait sanglée ?! Sans doute pour qu'elle ne se débatte pas. Avait-elle été capturée ? Elle s'était rendue jusqu'à ce qui semblait être un camp militaire, et après, le trou noir complet. Elle remarqua que son bras endolori avait été entièrement bandé, du poignet au coude. Ses geôliers avaient eu la grâce de la soigner, c'était déjà ça.

Elle voulut de nouveau tenter de parler, mais ce ne fut qu'à peine plus glorieux que la première fois, et elle finit donc par abandonner. Elle se demanda si l'idée qu'elle avait eu de fuir de chez elle était vraiment bonne. Bien sûr qu'elle l'était. Evidemment.

Elle leva ses yeux pleins d'une lueur d'espoir lorsqu'un bruit de pas atteignit ses oreilles parfaitement fonctionnelles. Elle crut reconnaître le son de bottes militaires sur un sol dur. Allongée comme elle était, elle ne pouvait même pas voir la porte. Merde alors ! Ces fichues sangles se révélèrent être sacrément solides. Elle ne pourrait jamais s'en défaire toute seule, malheureusement. Lorsqu'enfin le visiteur arriva dans son champ de vision, elle ne sut quoi ressentir. Peur ? Soulagement ? Il s'agissait d'un soldat de l'armée Helorienne, au vu de son uniforme vert foncé. Très jeune. Il devait avoir son âge, peut-être même moins. Elle remarqua une cicatrice qui lui barrait le front et songea avec amertume que la guerre était le pire des fléaux.

- Bien, vous êtes réveillée. Le lieutenant-colonel Flynn aimerait vous parler, est-ce que vous vous en sentez capable ?

Le lieutenant-colonel Flynn ? C'était qui, celui-là ? Probablement l'homme qui avait ordonné aux médecins de la sangler comme ça. Elle lui en toucherait bien deux mots... si toutefois elle était capable de faire une phrase complète avec ce terrible mal de gorge. Elle se contenta de répondre au soldat par l'affirmative, d'une voix rauque.

- Oh, excusez-moi, voulez-vous un verre d'eau ? Il y en a un sur la table de chevet juste à côté.

La jeune femme acquiesça et le soldat détacha les sangles qui la retenaient. Ce que ça faisait du bien, de pouvoir se redresser et d'observer aux alentours ! Elle vida d'un trait le verre d'eau pourtant rempli jusqu'en haut, et jeta un regard circulaire à la pièce. Carrelage blanc au sol, murs blancs également, grande fenêtre et plante verte un peu rabougrie... ce devait être une chambre d'hôpital. Ce camp devait être relativement grand, pour compter un hôpital. Où est-ce qu'elle avait bien pu arriver ? Elle n'y connaissait absolument rien en géographie, elle était partie dans une direction totalement au hasard... ça ne lui coûterait probablement rien de demander. Une fois qu'elle recouvrerait la faculté de faire des phrases complètes et cohérentes, évidemment.

- Je vous rapporterai votre robe plus tard, restez en tenue d'hôpital pour le moment. Voici une paire de chaussures.

Elle plissa les yeux et avisa ses vêtements. Effectivement, elle portait un t-shirt blanc ainsi qu'un pantalon de toile de la même couleur, et des chaussettes noires. Elle remercia le soldat qui lui tendit une paire de bottes militaires à peine trop grandes, et se leva. Avec soulagement, elle constata qu'elle n'avait aucun mal à marcher. Seul son bras la faisait souffrir. C'était plutôt bon signe. Elle suivit le jeune adulte à travers d'étroits couloirs. Ils descendirent d'un étage pour se rendre devant une sorte de bureau, juste à l'entrée du camp.

- Il est prêt à vous recevoir. Je vais vous laisser, au revoir.

La jeune femme le salua d'un sourire et s'engouffra dans le petit bâtiment, dont la porte était ouverte. Un officier leva la tête lorsqu'il l'entendit arriver et lui adressa un sourire avenant. Il se leva et l'invita à s'asseoir.

- Je suis le lieutenant-colonel Robert Flynn. Comment vous allez ?

Elle dut se faire violence pour réussir à articuler convenablement.

- J'ai mal... au bras.

Le jeune officier aux cheveux d'une couleur oscillant entre blond et roux hocha lentement la tête.

- La plaie n'était pas belle à voir. Vous vous souvenez de ce qui vous est arrivé ?

- Non, c'est le seul truc que je ne m'explique pas, avoua-t-elle.

- Un Pokémon sauvage vous a peut-être attaqué... quel est votre nom ?

- Helenia Dawkins.

- Êtes-vous majeure ?

Helenia plissa les yeux, perplexe. Pourquoi la soumettait-il à un tel interrogatoire ? Est-ce que cela avait une quelconque utilité, au moins ?

- J'ai fêté mes vingt-et-un ans le mois dernier, oui.

Robert acquiesça et sembla se rappeler de quelque chose. Il disparut un instant dans la pièce voisine, qui devait être un genre de salle de repos, et reparut avec une petite créature dans les bras. La jeune femme sourit.

- Mon Ponchiot !

L'officier le lui tendit, et elle le remercia chaleureusement, heureuse d'avoir retrouvé son compagnon.

- Qu'est-ce qui vous amène à Fort Derrigg ? La ville la plus proche est Neverton, vous venez de là-bas ?

Neverton ? Elle avait voyagé si loin que cela ? Elle se souvenait avoir cheminé un moment avec une femme à dos de Galopa, et plus tard avec une famille dans un chariot, et enfin toute seule, à pied, avec son Pokémon, mais elle n'avait pas l'impression d'avoir parcouru une telle distance. Elle était originaire de Fenn, tout à l'est de la région. Une bonne centaine de kilomètres séparait les deux grandes villes.

- Je viens de Fenn. Pourquoi voulez-vous savoir ?

L'officier haussa les épaules ?

- Peut-être parce votre sort ne dépend que de moi. Allez savoir.

Elle soupira, vaincue.

- Mon père est un riche entrepreneur de Fenn. Comme je suis majeure depuis peu, il peut me marier avec qui il veut. Bien sûr, il m'a choisi un type que je ne peux pas voir en peinture et qui a au moins dix ans de plus que moi...

- ...sauf que vous, vous êtes déjà amoureuse d'un beau et jeune aristocrate... l'interrompit Robert.

- Pas du tout ! grommela Helenia. On n'est pas dans un roman d'amour, je ne suis amoureuse de personne. Je revendique juste mon indépendance.

Le jeune homme sortit une cigarette.

- Vous devriez vous détendre. Vous êtes en sécurité ici.

Au même moment, un homme costaud, au crâne chauve et à la barbe rousse imposante, apparut dans l'embrasure de la porte. La seule phrase qu'il prononça suffit à changer la situation :

- On nous attaque !

Et, effectivement, à peine eut-il terminé qu'un vrombissement désagréable, suivi d'une pluie de coups de feu, retentirent. Cette attaque semblait encore plus violente que toutes les autres. D'habitude, ils s'en sortaient relativement bien, mais là, l'ennemi attaquait par les airs.

- Merde...

Robert avisa Helenia et songea que leur seule option était de quitter le camp au plus vite pendant que les natifs étaient focalisés sur les forces de défense. Il prit la jeune femme par la main et se mit à courir, ses bottes claquant contre la terre sèche de l'extérieur. Son Luxray, qui semblait attendre son arrivée, était déjà à la sortie du camp. Le rouquin enfourcha son Pokémon et aida la jeune femme à monter dessus, son Ponchiot cramponné à elle. Le félin électrique fonça à toute allure dans l'étendue aride.

- On est en sécurité, hein ! grommela Helenia.

Robert leva les yeux au ciel.

- J'avais pas prévu une telle attaque.

- Okay... et là, on va où ?

L'officier haussa les épaules, sans même se retourner pour voir l'état dans lequel se trouvait le camp.

- Neverton est la ville la plus proche. On se réfugiera là-bas, j'ai un appartement. J'espère que ça vous convient ?

Helenia n'était pas vraiment en position de refuser, au vu de la situation.

- Tant que personne n'essaie de détruire la ville, je suppose que ça va.

Luxray courait à une vitesse folle, et elle pouvait ressentir le vent lui fouetter le visage. C'était extrêmement agréable, et elle en aurait presque oublié la douleur fulgurante dans son bras droit, comme des milliers d'aiguilles lui traversant la peau, tandis qu'elle se faisait écraser par un troupeau de Galopa enragés.