Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

All starts in 1.9.2.2 de Nates



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Nates - Voir le profil
» Créé le 24/02/2016 à 19:10
» Dernière mise à jour le 05/04/2016 à 17:14

» Mots-clés :   Absence de poké balls   Action   Présence d'armes   Suspense

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
002 : Lt. Flynn, au rapport
- Peut-être serait-il judicieux de récupérer Fort Velos, monsieur ? Maintenant qu'il est aux mains des natifs, qui sait ce qu'ils vont en faire... suggéra un jeune soldat, à peine adulte.

L'homme à qui s'adressaient ces paroles repoussa une courte mèche claire qui lui retombait sur le front et cessa un instant de fixer la grande carte posée à plat sur la table. Bien qu'il soit jeune - il n'avait pas plus de vingt-cinq ans -, il était le plus haut-gradé du camp militaire de Fort Derrigg, au Sud d'Heloria, et donc le principal responsable. Il avait sous ses ordres des hommes qui pour certains avaient le double de son âge, mais de par son talent de meneur, il n'avait jamais eu affaire à une quelconque mutinerie ; ce qui le rassurait.

Le lieutenant-colonel Robert Flynn n'avait pas du tout la carrure d'un militaire de carrière ; assez grand et pas exceptionnellement musclé, sans toutefois flotter dans son uniforme vert kaki qui lui allait bien. Ses cheveux courts d'une couleur entre le blond et le roux lui valurent un jour le surnom de "rouquin" parmi ses collègues, et avaient la fâcheuse tendance à retomber sur son front pâle. Il avait des yeux d'un bleu très clair, qui semblaient pouvoir lire tous les secrets de l'âme humaine ; naturellement, il n'en était rien. Une cigarette presque terminée était visible dans sa bouche, ainsi qu'un pistolet standard de l'armée d'Heloria, un Colt M1911, à sa ceinture.

- Ce serait idiot de vouloir reprendre Fort Velos, répondit-il finalement au jeune soldat qui avait pris la parole.

Voyant l'expression déconfite de son subordonné, il s'empressa de s'expliquer.

- Comprends que si les natifs ont pris ce camp, c'est qu'ils s'attendent à une contre-offensive de notre part pour le récupérer. C'est de la stratégie militaire de base.

Honteux, le jeune adulte détourna le regard de son supérieur pour observer les planches de bois solide constituant l'un des murs de la salle de réunion de Fort Derrigg. Ce camp ne payait pas de mine, mais depuis que le lieutenant-colonel Flynn était aux commandes, personne n'avait réussi à l'endommager ne serait-ce qu'un peu, et il y avait rarement plus de deux ou trois morts du côté de l'armée Helorienne. Ses capacités de réfléxion couplées à son sens stratégique développé aidait bien les militaires et les quelques voyageurs de passage présents au camp.

Robert se pencha de nouveau sur le plan de la région. Fort Derrigg avait une situation plutôt enviable, si on le comparait à d'autres camps militaires. En effet, il ne se trouvait pas très loin de Neverton, l'une des plus grandes villes d'Heloria, et une rivière coulait à seulement quelques kilomètres, permettant un accès permanent à l'eau douce. Bien que depuis récemment, la technologie avancée de l'archipel de Pokéis ait permis un accès à l'eau courante presque partout, les zones arides comme celle-ci bénéficiaient de quelques soucis de fonctionnement, et ce assez souvent. Le jeune officier soupira, songeant à son appartement spacieux en ville. Il en avait plus qu'assez de ce conflit entre eux et les natifs Heloriens.

Car si Heloria disposait aujourd'hui de sa propre armée, elle était sous le commandement de celle de Johto, qui avait commencé à coloniser la région deux décennies plus tôt. Des progrès considérables en matière de technologie avaient rendu possible l'implantation rapide de grandes villes, et désormais, chaque soldat disposait de sa propre radio de service - ce qui n'était pas forcément une bonne idée, car des petits malins s'amusaient à la bidouiller pour avoir accès aux canaux de musique ou d'informations histoire de se détendre en pleine séance de travail. En revanche, depuis quelques mois, les natifs de la région avaient manifesté le désir de récupérer leurs terres colonisées, quand bien mêmes les Heloriens originaires de Johto ne les empêchaient pas de vivre avec eux. Sans doute que leur fierté en avait pris un coup. Et Robert Flynn ainsi que bon nombre de ses collègues avait appris à ses dépens que ces natifs étaient un peuple très fier. Forcément, ça n'arrangeait pas leurs affaires, et ils seraient bien embêtés pour essayer de leur faire signer un traité de paix un jour...

- Mais... on ne va pas laisser Fort Velos à ces timbrés, si ? s'étonna un colosse à la barbe rousse bien fournie et au crâne chauve.

- Pour le moment, Fort Velos n'est pas notre priorité, Gunbar.

Le dénommé Gunbar haussa les épaules tandis que le jeune Robert consulta une note qu'il avait écrite suite à un appel téléphonique reçu dans la matinée.

- A ce que j'ai entendu, un groupe de natifs aurait aperçu aux alentours de...

Un coup à la solide porte de bois du petit bâtiment interrompit l'officier en charge du camp, qui ouvrit pour découvrir un jeune soldat totalement essouflé. Soit il venait de l'extérieur, soit il avait parcouru rapidement tout le camp pour lui porter un message urgent.

- Qu'y a-t-il ? On nous attaque ? s'étonna le colosse barbu en voyant le garçon reprendre son souffle.

- N-non monsieur... on vient de trouver une jeune femme, elle s'est évanouie juste à l'entrée du camp. Vinner et Miles l'ont conduite aux quartiers des prisonniers.

Robert haussa un sourcil. Une jeune femme, seule ?

- Aucun Pokémon n'était avec elle ?

- Si monsieur, juste un Ponchiot. Je l'ai confié à notre vétérinaire pour qu'elle voie s'il est malade ou non.

Le lieutenant-colonel Flynn hocha distraitement la tête et, comme le soldat repartait, il le suivit. En sortant, il salua son unique Pokémon, un grand félin au pelage noir et bleu, à la mâchoire puissante et aux yeux perçants. Son Luxray lui répondit par un ronronnement doux, allongé sur la terre sèche et dure. Les deux hommes arrivèrent devant un bâtiment fait de briques rouges, avec une petite pancarte indiquant qu'il s'agissait des quartiers des prisonniers. Ils entrèrent et avancèrent jusqu'aux premières cellules, vides pour la plupart. Dans l'une d'elles, une silhouette fine était visible.

Robert, intrigué, s'approcha de la jeune personne et put constater qu'elle était inconsciente. Il s'agissait d'une belle jeune femme, qui ne devait pas avoir beaucoup plus de vingt ans. Elle avait des cheveux bruns-roux attachés en un chignon serré et une peau d'albâtre. Ses traits étaient doux, harmonieux, et son expression sereine, bien qu'elle aie une profonde entaille au bras droit. Elle était habillée d'une longue robe noire, et un ruban pourpre était attaché autour de son cou. Des boucles d'oreilles en argent ornaient le tout.

- Je ne la connais pas, mais ce qui est certain, c'est qu'elle n'est pas pauvre, soupira le militaire en observant ses vêtments.

Le jeune subordonné hocha la tête.

- On doit prendre des dispositions, monsieur ?

Robert sembla réfléchir un moment puis acquiesça.

- Va chercher un ou deux médecins pour qu'elle soit remise sur pied d'ici peu, et j'enverrai quelques hommes la questionner quand elle sera réveillée. Transférez-la à l'hôpital immédiatement.

Le soldat se mit au garde-à-vous et s'empressa d'obéir. L'homme aux cheveux clairs jugea qu'il était temps de se remettre au travail, et retourna dans la salle de réunion, non sans repousser une énième fois une mèche qui tombait sur son front pâle.