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Stalhblume de Clafoutis



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Informations

» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 24/02/2016 à 10:56
» Dernière mise à jour le 12/03/2016 à 08:33

» Mots-clés :   Absence d'humains   Action   Aventure   Humour   Région inventée

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Partie 3 : Traversée du désert.
Artichtote
 
 Selon mes estimations, nous devrions apercevoir les villages des évolitions après deux jours de marche. Nous avions bien sûr préparé nos provisions en conséquence, Patch s'était montré particulièrement efficient sur ce domaine ; il nous avait concocté l'un de ses assortiments de baies énergisantes dont il en avait le secret. Avec ça, nous n'aurions certainement pas de problème de nourritures, ni de vitamines. Ce qui allait être extrêmement utile à certains Pokémon...

— Allez ! Hop ! Hop ! Hop ! Une, deux ! Une, deux !

Au rythme de la puissante voix de Cassis, Brazoro et les trois Carmache avançaient en sautant à pattes-jointes depuis presque trois heures. C'était assez ridicule à voir, mais comme ils avaient l'air de souffrir je faisais de mon mieux pour ne pas rire.

Apparemment, Cassis avait décidé d'en faire de véritables soldats et de leur faire subir chaque jours une série d'entraînement physique intense. Et le fait qu'on soit en pleine expédition dans un désert ardent pendant deux jours n'était visiblement pas une excuse pour tirer au flanc. Heureusement, Affienns, Patch et moi n'étions pas concerner par cette torture...

— … tu crois qu'on doit les aider ? me souffla doucement Patch.
— J-J'en aurais bien envie, avouai-je, mais j'ai un peu peur que Cassis m'intègre à son programme d’entraînement si j'ouvre le bec...
— Pour ma part, geignit Affienns, je suis étonné qu'aucun d'entre eux ne soit pas déjà tombé de fatigue !
— Cassis leur avait prévenu au début que le premier qui s'écroulerait devra faire 50 pompes en portant les trois autres sur le dos..., rappelai-je. Et elle avait l'air sérieuse !
— … et on va vraiment aider ce despote à conquérir le continent ?
— ..hahaha....

Je ne pouvais que rire maladroitement face à la remarque. Cependant, je me disais qu'au fond Cassis faisait ça pour eux, pour les rendre plus forts, sans en prendre aucun plaisir sadique. Du moins, je l'espérais.

— Aaah !
— Brazoro, pourquoi es-tu tombée ? gronda Cassis.
— Parce que tu m'as bousculé, espèce de petite... ! hurla l'intéressé.
— Cela ne m'intéresse pas. Je t'avais ordonné de ne pas tomber, et tu es tombé. Tout le monde, on s'arrête. Brazoro, 50 pompes. les Carmache, asseyez-vous sur son dos.

Bon peut-être qu'une petite pointe sadique l'animait après tout. M-Mais elle le faisait principalement par conscience professionnel ! J'étais certaine qu'elle se forçait à être aussi sévère... !

— Ah, et puisque tu me trouves si « petite », grinça Cassis, tu feras les pompes sur un seul bras.

… Gasp. En tant qu'avocate improvisée, j'affirmai que Cassis n'était pas une cliente très facile défendre...

— Alalah, soupira Patch, si je l'avais su, j'aurais ramené plus de baies. Les pauvres, j'ai mal pour eux !
— Si ça peut vous rassurer, tentai-je, l'école du Roi d'Argent est connu pour son extrême sévérité, et Cassis était l' élève la plus douée de l'école !
— En quoi cela est censé nous rassurer ? plissa Affienns des yeux.
— J-Je ne sais pas, bafouillai-je. Dites-vous que... elle sait ce qu'elle fait ?

Nous nous retournâmes vers le pauvre Brazoro, qui faisait péniblement des pompes avec le poids cumulé de trois dragons sur les épaules. Et pour rajouter à son malheur, Cassis, se plaisait quelques fois à appuyer de sa mâchoire sur son dos, un petit sourire crispé aux lèvres, tout en sifflant macabrement :

— Alors, c'est qui le « petit » maintenant ?

Patch et Affienns me regardèrent, désabusés.

— E-Elle sait ce qu'elle fait, m’embarrassai-je, ça ne veut pas qu'elle le fait bien ! ...hahaha...


____________________

Roberto-Michel
 
 La journée défila lentement, très lentement ; l'entraînement impitoyable de Stalhblume semblait dilater les secondes en heures. Même Carchacrok ne nous en demandait pas autant, du temps où il était encore sain d'esprit... et du temps où il avait perdu l'esprit aussi d'ailleurs.

Cependant, je savais que même si mes muscles, et ceux de mon frère et de ma sœur, hurlaient au désespoir, cela ne pouvait que nous renforcer pour plus tard. Alors, j’obéissais sans discuter. C'était une bien piètre contrepartie comparé au mal que j'avais fait.

Lorsque le soir arriva enfin et que Stalhblume sonna la fin de la marche pour la journée, nous nous écroulèrent tous, liquéfiés par l'effort.

— Cette sale petite..., répétait inlassablement Brazoro, … cette sale petite... cette sale petite...
— Attention à ce qu'elle t’entende, le prévins-je. J'ai cru comprendre qu'elle est très susceptible sur... hm... la distance séparant sa tête du sol.
— Belle façon de dire qu'elle est naine... pfeuh, au moins, sa taille est proportionnelle à sa cervelle !

Mon cœur se crispa brusquement, jusqu'à ce que je me rendisse compte que Stalhblume était occupée à discuter avec Artichtote et Patch. Ouf, le sang ne coulera pas ce soir.

— Moi aussi je suis vanné, soupira mon frère Belcol-Exion.
— Mes écailles commencent déjà à perdre de leur belle couleur ! se lamenta ma sœur Géraldeline.
— Silence, les grondai-je. Nous avions décidé d'un commun accord de rejoindre Stalhblume pour nous racheter. Nous n'avons pas le droit de nous plaindre !
— Je sais, geignit encore ma sœur. Mais si jamais je croise un beau mâle avec mes écailles dans cet état là... Ô désespoir ! Je ne sais si je pourrais m'en remettre !
— Je doute que tu ne trouve un « beau mâle » dans ce désert, souffla Belcol-Exion.
— Et moi, soupira Brazoro, je doute que tu puisses séduire quelqu'un avec un nom pareil...

D'un élan familial, nous nous redressèrent tous face à Brazoro. Maintenant qu'il abordait le sujet, c'était peut-être le moment de demander des éclaircissements.

— Dis-moi, commençais-je. Il y a t-il un problème avec nos noms ? Nous avions l'impression que toi et tes camarades vous forcez afin de ne pas les utiliser... nous n'avions rien contre le fait d'être continuellement appelés les « trois Carmache », mais la question nous turlupine...
— …

Brazoro recula d'un pas, les lèvres ondulantes comme s'il se retenait de rire. Pourtant je n'avais pas l'impression d'avoir dit quelque chose de drôle.

— N-Non...i-il n'y a aucun problème ! bafouilla t-il. C-C'est juste que... euh... c'est plus simple de dire les « trois Carmarche » ! Ce n'est absolument pas parce que vous portez des noms ringards, ridicules, stupides et terriblement moches !

Ah, je vois. Ce n'était donc qu'une question de pratique et d'économie de langage. Me voilà rassuré.

— Merci de ta franchise, le remerciai-je. Nous avions peur que vous étiez embarrassés par nos noms. Nous autres dragons sommes très fiers, et nous attachons une grande importance à la marque donnée par nos parents. Je peux le dire sans honte, je suis infiniment honoré de m'appeler Roberto-Michel ! Et je compte bien graver le nom de Roberto-Michel dans l'histoire, pour mes ancêtres m'ayant permis de naître !

Étrangement, Brazoro se plaqua les deux mains sur sa bouche. Il tremblotait légèrement et des larmes coulaient sur ses joues. Sûrement était-ce là la douleur de l'entraînement de la journée qui perdurait encore ?

— D-Désolé, lâcha enfin le Chimpenfeu. J-Je suis fatigué, je crois que je vais aller me coucher !
— Je comprends, nous aussi ne devrions pas tarder. La journée de demain risque d'être plus éreintante que celle d'aujourd'hui.

Et Brazoro s'éloigna. Un bon Pokémon, assurément. Nos rapports avaient été froid au début, mais depuis que nous étions dans la même galère tyrannique, nous nous étions rapprochés. Du moins, assez pour entretenir une discussion. Et cela me faisait très plaisir ; l'intégration était mon vœu le plus cher.


____________________

Brazoro
 
 Dès mon réveil, aux premières lueurs du jour, je sentis que quelque chose n'allait pas. Cassis souriait. Et ça, c'était mauvais signe. Pire encore, lorsque nous avions repris la marche, nous l'avions fait « normalement ». Plus de sauts à pattes-jointes, plus de pompes, plus d'ordres. Et Cassis continuait de sourire.

D'accord, je l'avouai, je commençai légèrement à flipper. Aussi, Artich ne cessait de me lancer des regards désolés, ce qui ne me rassurait pas vraiment.

Soudain, Cassis nous demanda de nous arrêter. Elle se tourna vers Artich qui hocha fébrilement la tête.

— Pourquoi cessons nous de marcher ? demanda le Carmache balafré.

«  Non ! Ne demande pas crétin !, pensai-je. Je n'ai pas envie de le savoir ! »

— J'imagine que la question brûle sur vos lèvres, s'amusa Cassis. Très bien, je ne vais pas faire durer le suspense plus longtemps. Sachez que hier soir, Artichtote m'a raconté une petite anecdote assez intéressante.

Je me tournai instinctivement vers Artich, cette dernière planta vivement son bec dans le sable, faisant comme si elle n'existait pas.

— Lorsqu'elle a traversé la première fois le désert pour rejoindre Herz, reprit Cassis, Artichtote a rencontré un certain Pokémon, un Barbare. Vous savez probablement tous ce qu'est un Barbare, ces Pokémon ayant décidé de s'installer à l'écart des villes et villages, vivant seuls pour la plupart. Ils sont très connus pour leur territorialisme extrême et ils attaquent sans préjugé tous Pokémon osant souiller leur fief.

J'avais compris depuis bien longtemps où elle voulait en venir, mais mon cerveau refusait d'accepter l'information.

— Et vous l'avez deviné, sourit Cassis. L'endroit exacte où Artichtote l'avait rencontré est... ici.

Brusquement, comme si tout avait été prévu par une quelconque volonté divine, tout le désert trembla dangereusement. Puis, dans une énorme explosion sableuse, une forme gigantesque reflétant monstrueusement les reflets du soleil s’éleva, s'éleva encore, s'éleva toujours...

— C-C-C'est un... bafouillai-je.

Un serpent titanesque nous fixait hargneusement de ses deux énormes yeux laiteux. Son corps rocailleux, constitué de gros blocs de roches assemblées l'un aux autres, tournait en permanence, nous renvoyant impitoyablement la lumière du soleil. Je ne pouvais détacher mon regard de sa gueule de prédateur, ce truc pourrait m'avaler en une seule bouchée !

— C'est un Onix, oui, finit Cassis.

Le monstre ouvrit soudain sa gueule mortelle.

— Vous êtes sur mon territoire, gronda t-il d'une voix si puissante qu'elle faillit me souffler. Partez si vous ne voulez connaître mon courroux !
— Onix solitaire, lui répondit fortement Cassis en me désignant. Ce Chimpenfeu et ces Carmache souhaitent vous défier et acquérir votre territoire, comme le stipule la Loi d'Or de Iræ !

Qu...Qu... QUOI ?! Qu'est-ce qu'elle avait dit ?!

— Je n'ai que faire de la Loi d'Or, grogna le Onix. Cependant, si vous voulez me chasser d'ici, il vous faudra me passer sur le corps !

Le Onix poussa un Hurlement guerrier qui déclencha une véritable tempête de sable. Je me pinçai violemment, espérant que tout ceci n'était qu'un rêve.

— Vous avez entendu le monsieur, fit calmement Cassis. Si j'étais vous je me dépêcherai de le vaincre, avant qu'il ne vous ensevelisse dans le désert.

Pendant que je restais bouche-bée, cette sale naine s'éloigna calmement, emmenant avec elle Patch, Artichtote et Affienns. Je crois que je pouvais rajouter une nouvelle définition de « être dans a mouise » à mon dictionnaire.


***

— Graaah !

Je ne pouvais que courir, courir, et encore courir. Heureusement, j'étais plutôt bon à la course.

Mes réflexes me permettait tout juste d'éviter les coup de Draco-Queue titanesques, et encore. Ce monstre était plutôt lent, mais chacun de ses mouvements déplaçait une telle quantité de sable que je manquais de me faire ensevelir toutes les dix secondes.

— Cette saloperie de naiiiine ! hurlai-je. Si jamais je m'en sors, je jure que j'vais lui faire la peau !
— Brazoro, attention !

Juste avant qu'une vague de sable géante allât me croquer, le Carmache à la cicatrice fusa vers moi et m'emmena hors de danger.

— … merci, soufflai-je en détournant les yeux.
— C'est naturel. Nous devrons nous concentrer sur notre adversaire si nous voulons le vaincre.

Ce Carmache avait raison. Cassis attendra, je devais tout d'abord m'occuper de ce gros serpent. En tant que Chimpenfeu, j'étais particulièrement entraîné à briser des roches d'un seul coup de poing. C'était le rite d'initiation de fin d'évolution chez notre espèce ; l'apprentissage du Mach Punch, la preuve que nous n'étions plus un frêle Ouisticram mais un fier Chimpenfeu.

Ce n'était certes pas aussi puissant que le Close Combat des redoutables Simiabraz, mais c'était déjà ça. Je refusais strictement de perdre ce combat, elle allait voir, cette fichue naine de Mysdibule de ce que l'on pouvait faire !

Je fis rapidement le vide dans mon esprit, et en un éclair, je m'élançai dans les air, le poing en avant. Mon Mach Punch cogna avec force l'un des rochers de mon adversaire, le faisant gémir de douleur. Bien, je pouvais lui faire mal, c'était rassurant !

Les trois Carmache profitèrent de l'ouverture que j'avais créé pour déchaîner leur Dracogriffe sur le Onix. Cependant, c'était loin d'être assez et d'une rotation violente, le fichu serpent nous projeta tous à plusieurs mètres.... avant de s’enterrer.

— Qu... ! m'écriai-je. Mais c'est de la triche !
— Un tunnel, réfléchit l'un des Carmache – Belcol-Exion je crus –. Il faudra faire attention, il peut surgir de n'importe où !
— De n'impor... !!

Je ne pus terminer ma phrase que je me retrouvai soudain en train de m'élever, porté par la corne géante du Onix ! Je m'agrippai du mieux que je le pouvais, tandis que le Onix se redressait. Bientôt, presque dix mètres me séparait du sable.

— Brazoro ! hurla la voix de Roberto-Michel.
— Ç-Ça va ! Je gère ! répondis-je malgré mes frissons.
— Tu es sûr ? gronda la voix du Onix.
— … !

Subitement, le serpent rocheux agita brusquement son crâne, me projetant en hauteur. Sans attendre une seconde de plus, il ouvrit grand la gueule, juste en dessus de moi ! Je ne faisait rien, il allait m'avaler tout cru !

Cependant, s'il pensait que j'allais me laisser bouffer sans rien faire, il me sous-estimait gravement ! En dépit de ma peur, je me concentrai une seconde fois et immédiatement après, mon Mach Punch heurta durement l’œil de mon assaillant, dirigeant au passage mon corps hors de portée de son gosier.

Son corps vacilla dangereusement, et sentant le vent tourner en ma faveur, je multipliais mes Mach Punch, je ne devais pas lui laisser une seconde de répit !

En bas, les trois Carmache s'en donnaient à cœur joie. Leur griffes draconiques perçaient allègrement le robuste corps du serpent, Géraldeline éructait aussi des Draco-Rage à la chaîne. De son côté, Roberto-Michel décida « d'escalader » le Onix en se servant de des blocs rocheux de son corps comme points d'appui.

— Brazoro ! me hurla t-il une fois qu'il fut arriver au crâne. C'est le moment au jamais !

Je hochait la tête, préparant mon plus puissant Mach Punch. Nous ne nous étions pas parler, mais nous avions agit comme par instinct.

Roberto-Michel et moi bondîmes en même temps. Mon poing rayonnait d'une énergie ardente, tandis que sa griffe luisait d'un puissant éclat améthyste. Et, dans un synchronisme exaltant, nous entrecroisâmes nos deux ultimes assauts en un même point, pile entre les deux yeux de l'Onix. Il en resta immobile, choqué, avant de s’effondrer dans un Hurlement sourd.

Son corps souleva une mer de sable qui retomba lentement, en silence, traduisant notre ébahissement.

— O-On a réussi !! hurlai-je enfin.

J'exultai, si heureux que j'en oublierai ma fatigue. J'enchaînais les top-là avec les Carmache. J'étais tellement sûr de perdre que la victoire avait un goût extrêmement rafraîchissant. Je ne me souvenais même plus que je m'étais promis promis de rester distant avec ces dragons ; dans ce combat, nous étions tout logés à la même enseigne, et si nous avions gagné, c'était parce que nous avions combattu ensemble.


____________________

Cassis

 Je regardais, souriante, mes quatre guerriers crier leur victoire. J'étais heureuse que Brazoro considérât les Carmache comme ses camarades désormais. Sur ce point, Maître Königeld avait raison : « nous nous entendons bien mieux avec ceux qui partagent nos souffrances. »

C'était l'une des raisons pour laquelle je les torturais autant, sans qu'ils ne s'en rendaient compte, cela les rapprochait, en plus de bien sûr les rendre plus fort. J'étais rassurée quand à la suite, une armée unie était indispensable pour mes projets.

Mais je détournai rapidement mon attention de Brazoro et des Carmache pour m'avancer vers le Onix. Je me sentais un peu mal pour lui, bien que je sois à l'origine de ce combat.

— Onix solitaire, l'appelai-je.
— … j'ai perdu, grogna t-il faiblement. Vous allez... me chasser...
— Non, déclarai-je fermement.
— … pardon ? s'étonna t-il.

J'attendis un moment, le toisant puissamment.

— Je me présente, fis-je enfin. Je me nomme Cassis, Maire de Herz, aussi connu sous le surnom de Stalhblume. Je suis à la conquête du continent. Non pas pour le pouvoir, mais pour l'unir, pour que chaque Pokémon en ce monde puisse vivre en paix sans la crainte d'être envahi. Par la victoire de mes subordonnés, je proclame ton territoire mien, Onix solitaire. Cependant, tu peux y rester et continuer à y vivre comme avant. Je te demande juste de ne pas attaquer les miens qui veulent traverser ce territoire, en échange, tu auras ma force contre d'éventuels envahisseurs.

Le Onix plissa ses lourdes paupières, incrédule.

— … je... peux rester ?
— Oui. Tu n'as plus aucun soucis à te faire Onix solitaire, je ne suis pas avide de terre. Je ne compte pas non plus te réduire en esclavage. Considères-toi comme un citoyen de Herz à présent.
— … citoyen... je ne pensais pas entendre à nouveau ce terme un jour. Je ne suis pas certain de comprendre ce que tu veux dire, mais si je peux continuer à vivre ici malgré ma défaite, ça me va.
— Bien, acquiesçai-je. Nous allons partir à présent. Ah oui, juste une chose. En tant que citoyen de Herz, si un jour tu as un problème, tu peux m'en parler. Je ferais mon possible pour t'aider.
— … j'y penserai.

Le Onix s'enfonça dans le sable, visiblement rassuré. J'espérai qu'il avait compris que je ne voulais pas être son ennemi. C'était une position difficile à prouver, étant donné que je venais en envahisseuse. Mais je pensais m'en être plutôt bien sortie, je devrais cependant penser à le rendre visite de temps en temps pour lui prouver ma bonne foi.

— Je vois que tu as su agrandir ton territoire tout en renforçant la cohésion de tes troupes, déclara une voix derrière moi.

Je souris discrètement.

— C'est un compliment, Affienns ? répliquai-je avant de me retourner.
— A moitié oui. Plus le temps passe et plus je me rends compte de tes capacités de dirigeante.
— C'est un honneur d'avoir ton approbation.
— … fais juste attention. Pour l'instant, tous tes plans se déroulent comme tu l'avais prévu, mais bien peu de plans sont parfaits.

Sur ces dernière paroles, Affienns s'éloigna. Je me promis de méditer là dessus plus tard.

Je me dirigeai vers Brazoro et les Carmache. Ils avaient l'air galvanisé par leur victoire, il fallait corriger le tir.

— Vous avez été trop lents, grinçai-je. Ce Onix n'était pas très expérimenté, je pouvais le voir à ses gestes brusques et peu réfléchis. De plus, tu avais de la chance qu'il soit de type Roche Brazoro, sinon tu aurais été à cours d'option. Il faut que tu travailles ta versatilité. Je ne vous cache pas que je suis globalement déçue de cet affrontement, je vous rappelle que vous étiez à quatre contre un. Tâchez de faire mieux la prochaine fois.

Je me retournai froidement, pendant que mes guerriers me regardaient avec des yeux gros comme des soucoupes. Cela ne manqua pas, Brazoro proféra une montagne d'insultes à mon égard, et je soupçonnais les Carmache de le retenir de force pour ne pas qu'il vînt m'affronter directement.

Pour ma part, j'avais du mal à contenir mon amusement et chacune de ses insultes sonnaient comme une douce récompenses à mes oreilles. Cependant, je notais très, très, très, méticuleusement chaque injure se référant à ma taille. Il allait voir le bougre, qui était la « stupide naine rabougrie » ! Grr !!