« Ronpschit Ernest Tigrette Topla Bijou Amiral et Chapo !
Pischtron Gristi Douhami Joubi Minapash Danpa Hamtaro !
Hami ham-ham doubidou dodo
Tournesol krom krom Hamtaro !»
(Générique français de Hamtaro)
« - J’dis rien, j’me suis à moitié chié dessus… »
(Réaction de Benjamin à sa rencontre avec Sophia Dawn dans le chapitre 82, « Déni »)
« Et ces visages serrés
Pour une minute,
Pour une éternité »
(Mylène Farmer, Souviens-toi du jour)- OK ! OK ! OK J’avoue tout !! J’avoue tout !!
Les deux policiers chargés de l’interrogatoire se regardèrent. Benjamin Ratsone, jeune homme de confession juive, était suspecté de tous les maux.
- … Monsieur Ratsone, nous ne vous avons pas encore délivré les chefs d’accusation.
- … ah…
- Vous étiez aux communications.
- Hm.
- Nous croyons savoir que c’est votre ami Tristan qui a piraté les systèmes.
- Je ne sais pas.
- Votre ami Orson était chargé de la mécanique et des raccordements, votre ami Tino de l’ensemble du plan, et vous…
Benjamin se recroquevilla. Il était couvert de bleus. Ses lunettes étaient rayées mais pas cassées.
- … vous étiez à la programmation et aux systèmes.
Benjamin acquiesça.
- Dans quel but avez-vous fait ça ?
- On m’a dit de le faire alors je l’ai fait.
Les deux personnes chargées de l’interrogatoire se regardèrent.
- C’est… tout ?
- Oui, c’est tout ce que je suis, un suiveur.
- … D’accord. Sauf que nous avons un autre son de cloche d’après les preuves recueillies.
Benjamin haussa les sourcils.
- Apparemment, votre session informatique d’étudiant a servi de base pour toutes les manipulations informatiques. Tout a été fait à partir de votre session. Vous ne démentez pas ?
- Je ne démens pas, on a bien utilisé ma session.
- Pourquoi ?
- Là encore, parce qu’on m’a demandé de le faire !
- Sur quels critères ?
Benjamin sembla gêné.
- Bah… je suppose que c’est parce que… je suis une victime. Vous voyez le genre… C’est moi le petit blanc fragile que tout le monde martyrise.
- Monsieur Ratsone, premièrement, votre classe comporte dix-neuf élèves blancs. Je ne pense pas que la question ethnique soit de mise. Deuxièmement, il semble que votre ami Tino ait été le cerveau de l’affaire, et que votre ami Tristan ait effectué les piratages mais que c’est vous qui avez brouillé les manœuvres et ainsi tenté de dissimuler vos actions aux yeux du Gouvernement. Vous avez lancé avec un timing exemplaire les procédures de brouillage radio.
Benjamin agita la tête.
- Merci du compliment !
- Ce n’est pas un compliment, c’est un délit pénal passible d’une peine de prison.
Benjamin blêmit. Un téléphone sonna.
- Qu’est-ce qui se passe encore ?
- J’en sais rien… Allô ? Nous sommes en plein interrogatoire, soyez… oui ?... Euh, oui…
Le policier blêmit.
- Quoi ? L’ambassade en Isra… Hein ? Sans… Mais… Mais enf… Attendez, mais…
Le policier raccrocha, complètement estomaqué. Benjamin grimaça.
- Je… je suis sur le cul !
- Qu’est-ce qui…
- Eh bien apparemment, ce gamin est le neveu d’un ambassadeur Poképolite en Israël, et du coup on doit le libérer sans discuter !
- … attends, quoi ?
- C’est ça ou le consulat d’Israël s’en mêle et si Israël s’en mêle, c’est les Etats-Unis au cul, puis l’ONU, puis…
- … sérieusement ???
- Mais ouais !! C’était l’ambassadeur d’Israël à Poképolis au téléphone, il était fou de rage !
Benjamin restait muet.
- Du coup tout ce que ce gamin a fait, toutes les piratages… Bordel, il a pénétré les systèmes de sécurité informatique du Gouvernement et on va le relâcher comme ça !
Benjamin agita la tête.
- On a le choix ?
- Mais non ! Sinon on met tout le pays dans la merde, tu te rends pas compte !!
- Bon bah qu’il sorte ! Tssss…
Benjamin se leva.
- Si… ça peut vous réconforter, je me sens un peu coupable…
- Ouais, ouais… Allez, hors d’ici…
- Nous classons ton dossier…
- Pfff… Même pas de prison avec sursis…
- Que veux-tu, c’est ça, les juifs, ils s’en sortent toujours…
Benjamin fit demi-tour… et sourit de toutes ses dents. Il envoya un SMS.
[Bingo, excellente idée de tout mettre sur ma session ! Tonton a tout arrangé ! ;) ]
***
Tristan reçut le SMS alors qu’il rejoignait les parents d’Orson à la réception du commissariat. Il hocha la tête, rassuré.
***
Benjamin sourit. Il sortit de la salle d’interrogatoire en faisant bonne figure pour Christina, genre ça avait été horrible et tout.
- Benjamin !!
Benjamin arriva vers Christina en levant les bras. Il la serra contre lui.
- Ca a été ?
- J'sais pas trop... J'sais pas trop...
- Courage, Benjamin...
- Tino... Tino a la plus grosse charge dans l'accusation, ils le voient comme le cerveau de l'affaire...
- Il sait ce qu'il doit dire, n'est-ce pas ? geignit Christina. Et... Et toi, tu as dit...
- J'ai dit ce que j'avais à dire. J'ai dit ce qu'on a dit qu'on dirait tous.
- Très bien.
Un bout de gras plus tard…
- Bon courage...
- Tout le monde me dit ça. T'en fais pas.
Benjamin monta les escaliers et arriva devant la salle très gardée de l’interrogatoire d’Orson.
- Vous ne pouvez pas approcher.
- Oh.
- La personne interrogée ici est une menace au premier degré pour la nation Poképolite.
Benjamin acquiesça.
- Je… comprends…
- Vous ne pouvez pas approcher, je le répète.
Benjamin hocha la tête.
- Même si mon tonton est ambassadeur en Israël ?
- Cela ne fait de vous que le neveu d’un ambassadeur israélite.
Benjamin acquiesça. « Suffisant pour sauver ma peau mais pas celle d’Orson… »
- Bien, bien. Vous savez quand il sortira ?
- De toute évidence, il va être transféré.
Benjamin hocha la tête.
- D’accord. Eh bah… je vais l’attendre.
- Si tu veux perdre ton temps…
Benjamin tourna les talons et fit le tour de l’étage. Après une pause toilettes, il retourna vers les marches devant les gardes.
- Bon, bah… A plus !
- C’est ça !
Benjamin descendit les marches. Il s’arrêta au milieu et laissa Limonde le rejoindre. Le Pokémon plat sortit de sa bouche une Pokéball.
- Génial. Ils lui ont laissé ses Pokémon ?
Limonde sembla hocher le visage. Benjamin acquiesça.
- Cool. Ils ne se méfient pas de lui à ce point. Bien. Ça va faciliter les choses.
Benjamin repartit du bâtiment par une porte dérobée. Il reprit Pijako qui sortait par une fenêtre.
- Alors…
Le Pokémon ouvrit la bouche et se mit à répéter.
« TRANSFERE, VRAIMENT ?... OUAIS. POUR VOLUCITE C’EST CERTAIN. LA PRISON DE HAUTE SECURITE EST LA-BAS »
Benjamin hocha la tête.
- Volucité, ok… Bon, fini de jouer les espions…
Il prit son téléphone.
- Maman, papa, je suis sorti par derrière, vous pouvez venir me chercher ?***
Benjamin ne pouvait pas s’empêcher de jeter un regard dégoûté et dédaigneux à Samantha, la petite créature que ses parents avaient mis au monde il y a quelques mois.
- Je n’arrive pas à croire qu’elle va enfin avoir sa cérémonie du prénom ! sourit Maryse.
- C’est que notre petite fille est déjà en âge d’être confirmée dans son prénom ! Personnellement je suis ravi que ça se fasse aussi tard, cet espèce de « délai en attendant l’éventuelle mort subite du nourrisson » me pétrifie d’horreur ! admit Samuel.
- Absolument…
Benjamin soupira.
***
- Et du coup, ils n’ont fait que de parler de ça.
- Le holograh’, c’est ça ? songea Orson.
- Voilà.
- J’adore, ça ressemble à Hologramme ! sourit Orson.
- Normalement ça se fait un mois après la naissance de la petite mais il y a eu des tractations entre la famille d’Israël, la famille de Pologne et la famille d’Allemagne.
- Les trois qui se disputent tout le temps…
- Hm. Heureusement il y a le côté Poképolite, plus sympa…
Orson acquiesça.
- Je sais pas si j’aimerais avoir une famille aussi étendue…
- Très honnêtement, j’aurais préféré qu’on se fasse un marathon de la troisième trilogie Star Wars. Même si elle est à chier.
- Il paraît qu’à l’époque du septième, les gens qui spoilaient la fin dans des lieux publics en étaient bannis !
- Tout ça pour ça… Au fait évidemment tu es invité à la cérémonie de ma petite sœur. C’est mes parents qui l’ont dit. Ils comptent sur toi pour détendre l’atmosphère…
Orson grimaça.
- Je me rappelle qu’ils voulaient la même chose pour la circoncision de ton petit cousin…
- Et le moment où tu t’évanouis en vomissant est le meilleur moment de la vidéo de Tante Marsha !
Orson agita la tête. Le duo vit soudainement Wallace, Perrine, Walter et Naomi en ordre de bataille.
- S’passe quoi encore ?
- Sûrement la troisième guerre mondiale en marche…
Benjamin entendit des bribes de conversation.
- C’est un message de Roland, ils vont essayer de prendre Fort Fantôme…
- La demeure des Stockwell ?! s’étonna Naomi.
- Mais pourquoi ils nous en informent ? songea Walter.
- Il veut quand même pas qu’on intervienne… souffla Perrine.
Wallace inspira.
- C’est un mouvement de Roland, pas un mouvement de Direction Dresseurs, ou même de la présidence de l’association… On ne devrait pas s’en préoccuper pour le moment…
- Ceci dit on a deux heures de médiathèque… peut-être que Roland veut nous informer en temps réel de ce qui va se passer ! admit Walter.
- Hm, pas faux… ajouta Naomi.
- On va attendre alors, et puis si on a quelque chose, on pourra l’ajouter à notre devoir !
Benjamin et Orson s’éloignèrent.
- Eh bah on peut dire que certains ont des vies passionnantes…
- C’est vraiment nécessaire ?
Benjamin regarda Orson qui haussa les épaules.
- D’avoir une vie passionnante, je veux dire… tant que tu as une vie tranquille, tout va bien, non ?
- Ouais… Je sais pas. Quand t’as une copine, tu vois les choses d’une autre manière…
Orson se boucha les oreilles.
- … ah oui c’est vrai que tu n’aimes pas que j’en parle.
- Pas trop, non… J’aimais bien le bon vieux temps, quand on avait des débats idiots à propos de tout et de rien…
- On était des gamins, Orson, maintenant on est des adultes !
Les élèves se dirigeaient peu à peu vers leur salle. La troisième année un avait deux heures de médiathèque en ce lundi matin.
***
Roland Erwan Bernard Smirnoff observait avec ses jumelles le désert où était implanté le manoir des Stockwell qui n’était en fait qu’un Ectoplasma gigantesque.
- Bon. Je suppose que ses larbins du Gouvernement ne sont plus avec lui. A savoir la secrétaire tarée avec les Cadoizo, l’agent au chewing-gum et la folle au Mangriff et au Seviper… ça me ramène loin, tout ça…
Jackson soupira.
- Gia et Ursula sont au Gouvernement, si elles intervenaient, ce serait contre nous…
- J’en doute fort, voyez-vous, cher ami.
Roland descendit de la jeep. Dimitri, Arlène et Pablo étaient venus.
- Mettons qu’elles interviennent. Elles font toujours partie du Gouvernement de Johto. Au premier abord, elles seraient contre nous, mais Truce ne ferait pas de quartier, même avec elles. Il déteste les nobles plus que je ne déteste ma propre ex-femme.
Arlène soupira.
- On peut se dépêcher ? Je ne supporte pas d’avoir laissé Raphaël avec ce clodo qui t’héberge…
***
Sacha regardait la télé alors que le gamin jouait par terre.
- Fais pas trop de bruit.
Il sirota une gorgée de bière.
***
- Sacha est digne de confiance ! Bon. Notre but est…
Jackson souffla.
- Hoopa. C’est le trésor détenu par la famille Stockwell. Il est capable de traverser les dimensions avec une facilité déconcertante.
- Alors que tu te casses le cul avec ce gros vermisseau de Giratina ?! Pfff !
- Hey ! Je suis attaché à ce Giratina ! grommela Jackson.
- Fillette.
- Roland, je peux me permettre une remarque d’ordre purement pratique ?
Roland acquiesça. Arlène souffla.
- Bien que nous ayons tous des Pokémon de puissance honorable et quelques Pokémon légendaires, je tiens à te signaler qu’à côté de Rhumann Stockwell et de ses – supposément très puissants – gardes du corps, nous sommes des vermisseaux.
Roland hocha la tête.
- Je vois ce que tu veux dire. Et c’est pour ça qu’on va agir avec un truc qu’on n’a pas utilisé avant.
Dimitri pencha la tête.
- De la connerie totale.
Roland sortit Typhlosion. Le Pokémon apparut devant les quatre autres dresseurs.
- … euh…
- Maître, je… geignit Dimitri.
- Oh bon sang… souffla Arlène.
- Moi j’dis rien, j’attends de voir et je rigole après ! sourit Pablo derrière ses lunettes.
Roland sourit et sortit le Genesect récupéré auprès de Julius Kent. Jackson serra les dents.
- Oh mon…
- Détricanon !
Genesect dispensa son gaz toxique en direction du manoir avec une grande puissance, et ce faisant, déclencha un système d’alarme.
- ROLAND !
- MAITRE MAIS VOUS ETES DINGUE !!
- ABRUTI !!
- MAIS QUEL CON !
- Merci ! sourit Roland.
Ce qui déclencha également l’apparition de l’Ectoplasma géant. Le Pokémon commença à avaler le poison.
- Génial, il me facilite la tâche, ce couillon de spectre. Amber, Déflagration !
L’attaque enflamma le désert ainsi qu’Ectoplasma. Dimitri, Jackson, Arlène et Pablo étaient stupéfiés.
- Yeah ! Héhé !
- Tu es stupide ?!
- Probablement. Mais si ça marche, j’ai fait ce qu’il fallait.
L’Ectoplasma géant sortit de terre, portant le manoir Stockwell avec lui. Roland et ses comparses l’observaient.
- Je rêve… s’étonna Arlène.
- Ah, Plasmy !
Roland, Dimitri, Pablo et Arlène se tournèrent vers Jackson qui haussa les épaules.
- Quoi ? C’est grâce à mes expériences que cette forme gigantesque est devenue stable !
- … plasmy ?! s’interrogea Dimitri.
- C’est un surnom affectueux !
- C’est normal pour un scientifique d’être aussi attaché à ses expériences ??? s’interrogea Arlène.
- Pour moi, oui ! admit Jackson.
Ectoplasma s’arrêta au-dessus de Roland et compagnie. Sa langue descendit, portant Rhumann Stockwell. Bien qu’ayant vieilli, il semblait plutôt bien portant.
- Smirnoff…
- Stockwell…
- Je me souviens de vous. Vous avez pleuré dans mon Ectoplasma.
Roland blêmit. Arlène et Pablo étaient morts de rire.
- HAAAAN IL A PLEURE !!! ricana Arlène.
- MAIS QUELLE FIOTTE !!! ricana Pablo.
- Vos gueules !! grogna Roland.
- Quel est le motif de votre visite ?
Jackson approcha.
- Nous avons localisé le génie Hoopa chez vous. Nous souhaiterions… négocier sa possession.
- … vraiment ?
- Oui.
- Vous êtes Jackson Wound, le scientifique qui a permis à mon Ectoplasma de devenir ma demeure.
- En effet.
- Et ces jeunes gens…
- Je suis Arlène Rhodes, simple mère de famille.
- Dimitri Corbin, simple père de famille.
- Pablo Montes. J’ai… peut-être des parents quelque part.
- Hm. Je vous invite tous à prendre un thé chez moi, à l’exception de monsieur Montes.
- Hein ?! Pourquoi ?!!
Rhumann Stockwell soupira.
- Pas de folasse dans mon manoir.
- HEY ! J’ai un Volcanion, je vais vous vaporiser la gueule, sale homophobe de merde !!
- … et de toute évidence vous êtes incapable de garder un secret. Si je vous fais monter chez moi, ce sera dans une geôle.
- Ne faites pas le malin ! Vous n’avez plus aucun pouvoir ici, j’ai étudié mes dossiers !! Vous avez été sauvé de la prison en renonçant volontairement à vos titres, mais vous êtes aussi coupable de crimes de guerre que Suzuki, Pentwell et consorts !!
Roland regarda Pablo.
- J’suis d’accord, mais tu restes dehors. Faut qu’on puisse négocier.
Roland, Dimitri, Arlène et Jackson montèrent avec Rhumann. Pablo grommela.
- Fils de pute esclavagiste de merde…Oser me traiter de folasse alors que ta famille est responsable de la moitié des crimes contre l’humanité du monde…
Le téléphone de Pablo sonna. Numéro inconnu.
- Tiens, un spam. Bah, c’est pas comme si j’avais pas le temps de répondre… Allô ?
« Pacha, c’est vous ? »
Pablo haussa les sourcils derrière ses verres fumés. « Seth ??? »
***
La médiathèque était ultra surveillée. Vu que la classe refusait de porter ses uniformes, ils étaient sous étroite garde, étant devenus des dangers publics scolaires.
Evidemment, Benjamin se faisait éminemment chier.
- Tu crois qu’on devrait dire à madame Clover qu’on a déjà fini notre mémoire mais qu’on fait semblant de travailler pour ne pas avoir à faire nos devoirs ?
Benjamin releva la tête de la bd qu’il lisait et regarda Orson avec gravité. Andréa et Clive relevèrent la tête de la même façon.
- Tu crois qu’on devrait dire à Orson que madame Clover est en bout de table et qu’en dépit de sa quarantaine approchante, elle n’est pas sourde ? demanda Helen en regardant le quatuor.
Orson serra les dents.
- J’vous avais pas vue !
- Bah j’suis ptet’ sourde mais toi, faut que t’ailles voir l’opticien…
- Oui madame… soupira Orson.
Benjamin inspira et alla auprès de madame Clover qui le regarda, étonnée.
- Ouiiiiiii ?
- Je peux vous parler ou… est-ce qu’il faut que je sois un ami de Wallace pour vous parler ?
- Ca dépend… sépharade ou ashkénaze ?
- Hahaha…
- Tu sais ce qu’on dit : Ashkénaze, c’est trop naze, sépharade, grosse marrade !
Benjamin grimaça. Helen leva les mains.
- Je suis ashkénaze, madame…
- Je sais, j’te taquine. Qu’est-ce que tu veux ?
Benjamin inspira.
- Vous ne trouvez pas… toute cette situation débile ?
- Précise le sens du mot « Situation », s’il te plait.
Benjamin agita les mains.
- Tout !
- Précise « Tout ».
- Cette surveillance… Les uniformes… Les changements qui s’opèrent… cette classe ! Dans les autres écoles, ça se passe pas comme ça… dans les autres pays du monde…
- Si tu vas dans cette direction, mon coco, t’as pas fini ! sourit Helen.
- Je n’aime pas ce qui se passe. Toute cette situation. Mais… je sens que j’ai pas mon mot à dire ! Vous savez, parce que… je suis juste… un petit juif en chemise.
Helen inspira.
- C’est quand même marrant que des tas de gens dans le monde pensent que les juifs contrôlent la planète alors que les juifs, au contraire, sont petits, faibles et toujours à se poser des questions… Pour te répondre… si tu estimes que tu as ton mot à dire, parles-en aux principaux intéressés.
- J’ai pas l’impression que ça servirait à grand-chose, justement.
- Alors souffre en silence, la majorité est en marche.
Benjamin plissa les yeux.
- Dit l’historienne ?!
- L’historienne sait d’expérience qu’aucune minorité n’a jamais eu le dessus. Sinon, on ne l’appellerait pas « minorité ». Au sens numérique du terme, hein… dans l’autre sens du terme, ça marche aussi, cela dit…
Benjamin plissa les yeux.
- Vous êtes en train de dire que je dois m’écraser ?
- Oui.
- … bah ça me convient pas !
Orson observait à distance.
- Et qu’en pensent tes amis ?
- … je suppose que ça leur convient pas non plus !
- Historiquement, le meilleur moyen de s’opposer, c’est de constituer un mouvement contestataire. Parfois, ça marche.
Benjamin regarda la prof, intrigué.
- Mais… ça reviendrait à trahir la classe !
- Non, non ! En interne ! Essaie de réunir les gens de ta classe qui ne sont pas d’accord avec ce qui se passe et faites-le savoir à Wallace, Perrine, Naomi et Walter. Je suis certaine qu’il en sortira quelque chose de bon !
Benjamin sembla perturbé.
- Vous me demandez de…
- Oui. C’est le meilleur moyen pour que tu saches définitivement à quoi t’en tenir. A ta place maintenant, maman corrige des copies extrêmement importantes ET elle attend un colis également très important !
Benjamin hocha la tête et retourna à sa place.
- … Dites, vous en pensez quoi de ce qui se passe en ce moment dans la classe ?
- C’est-à-dire ? demanda Andréa qui lisait le comics de Spawn.
- Bah… Le fait de s’opposer à l’association de manière aussi directe… d’être… pour ainsi dire menés à la baguette par Wallace et ses amis…
Andrea haussa un sourcil.
- Je... m’en tape !
- Ah bon ?! Et toi, Clive ?
- Pareil, font c’qu’ils veulent, tant qu’ils me font pas chier.
Benjamin plissa les yeux. Orson le regardait, intrigué.
- Mais enfin, vous suivez la meute, vous êtes des moutons, des conformistes !
Andrea regarda Benjamin en grimaçant.
- Si on jugeait que tout cela avait suffisamment d’importance, on aurait manifesté clairement notre désaccord. Comme on trouve ça éminemment con, on suit le troupeau et le moment venu, on se foutra bien de leur gueule à tous.
- T’as jamais vu Statler et Waldorf dans les Muppets ou quoi ? soupira Clive.
Benjamin sembla stupéfait. Orson agita la tête.
- Statler et Waldorf étaient pas vraiment dans le spectacle des Muppets, ils étaient plutôt à part, en spectateurs…
- Voilà ! C’est notre position sur le sujet ! résuma Andrea.
Benjamin souffla, dépassé. Il se rendit à la table de Francis, Quinn, Lucy et Ana.
- Salut…
- Hey. Tu viens nous sauver de Torrent d’Amour 3 : L’attaque de l’amour ?
Lucy désigna Francis et Quinn qui se regardaient dans les yeux comme deux merlans frits. Ana soupira.
- Heureusement qu’on a bien avancé dans notre devoir parce que c’est comme si on était deux et demi, là…
- Qu’est-ce qu’il y a, Benjamin ?
- Euh… C’est mon pied, là !! geignit Ana.
- Oh pardon ! souffla Francis.
- Hey, comment tu peux confondre mes pieds avec les siens ??? grommela Quinn.
- Mais pardon ma chérie, tu sais bien que… l’amour rend aveugle !
- Oh mon loulou !
Benjamin cligna bruyamment des yeux.
- Euh… Vous pensez quoi de ce qui se passe dans la classe avec l’association, tout ça ?
- … disons que je n’ai rien de mieux à faire jusqu’à la fin de l’année avant de repartir en Russie, alors…
- J’approuve, faut troller ces bâtards ! admit Lucy.
- Hein ?! Mais… On est devenus les petits soldats de Wallace Gribble !
- Je m’en fiche de Wallace, ce qui me motive c’est la désobéissance civique ! avoua Lucy.
Benjamin sembla sidéré.
- Et donc…
- Et donc je m’accommode de la situation et j’en tire le bénéfice que j’ai à en tirer !
Ana agita la tête.
- J’aime bien ton opinion sur le sujet, Lucy !
- Merci. C’est la mienne, pas touche.
- Qu’est-ce qui te dérange, Benjamin ?
Benjamin regarda Francis, concentré sur lui. Lucy leva les mains vers le ciel.
- Il est vivant, c’est un miracle !
- Euh… bah… je suis pas d’accord avec ce qui se passe dans la classe !
- Ah. Ok. Comme tu veux.
- … et c’est tout ?
- Bah oui, tu veux quoi, que je dise à Wallace et compagnie « Ok les gars, on arrête, on fait la paix et on se contente d’avoir notre diplôme » ?
- Bah ouais !
Quinn haussa les sourcils.
- Hey, ce serait marrant si on faisait ça !
- Grave ! admit Lucy.
- Ce serait un peu… égoïste, non ? souligna Ana.
- Au contraire, ce serait un bon plan ! On fait croire à l’association qu’on n’en a plus rien à foutre, ils nous laissent tranquilles et au meilleur moment… Shbam !
Benjamin secoua la tête.
- Non, moi je veux qu’on arrête pour de vrai, pas qu’on monte un plan !
- Après, c’est ton droit de te retirer du mouvement, tu sais ! signala Francis.
Benjamin serra les dents.
- J’veux pas passer pour un lâcheur !
- Parles-en à Wallace directement, dis-lui que ça te saoule.
- Je suis pas en position de le faire !
Lucy pencha la tête.
- T’as le droit de donner ton avis !
- C’est pas l’avis de tout le monde ! Et je sens qu’on va m’en vouloir si je donne mon avis.
- Et moi, tu crois que ça passerait mieux ? « Ça m’éclate d’être une rebelle » ?
Benjamin agita la tête.
- Je vais voir avec les autres.
- Comment ça, t’es en tournée en plus ? s’étonna Lucy.
Benjamin se dirigea vers la table de Santana, Rebecca, Violette et Amélia.
- Euh…
- Ouiiiiiii ? demanda Rebecca d’un air impatient.
- … euh… qu’est-ce que vous pensez de nos actions à l’encontre de l’association Pokémon ?
- C’est une réaction humaine à une autorité abusive… marmonna Santana.
- Il est hors de question que je soutienne un type qui nous traite de déchets ! grommela Rebecca.
- Santana a raison, c’est une opposition saine ! admit Violette.
- Amélia ?
La blonde releva la tête vers Benjamin.
- Je n’en pense rien.
- … évidemment… souffla Benjamin en s’éloignant nonchalamment.
La table suivante : Mike, Fey, Steven, James.
- Si t’avais été aux élections, tu comprendrais que les deux camps sont à vomir et c’est bien qu’on soit devenus notre propre camp… marmonna Mike.
- M’en tape, lâcha James.
- Pareil, dégage, le feuj… soupira Steven qui jouait sur son téléphone.
- Je… n’approuve pas forcément mais vu que je suis enceinte, je peux dire que je suis fatiguée et que je ne veux pas m’impliquer ! sourit Fey.
Benjamin agita la tête et s’éloigna vers la table de Gina, Holly, Lilian et Léon.
- Bah… c’est normal, non ? Ils envahissent nos écoles, on va pas se laisser marcher dessus ! geignit Léon.
Lilian plissa les yeux.
- Ouais, mais d’un autre côté, il a pas tort. On se comporte comme un mouvement civique étudiant, mais on n’est même pas à la fac ! Nos actes nous dépassent totalement, d’autant que l’année prochaine, bah… on verra clairement que ça sert à rien !
- Mais Lilian, on fait pas ça que pour nous, on fait ça aussi pour ceux qui passeront après nous !
- C’est pas à nous d’agir, c’est aux instances gouvernantes ! Ce que font Wallace, Naomi, Walter et Perrine, c’est recueillir des preuves contre ce système, et ces preuves permettront aux instances au pouvoir de mener une action contre cette façon de faire !
Léon agita la tête.
- On a le droit d’essayer de faire quelque chose quand même ! admit Léon.
- Oui, mais Benjamin n’a pas tort de soulever la limite de notre champ d’action et, de fait, que notre implication devrait en rester à une simple enquête.
Benjamin semblait avoir buggé. Gina et Holly hochèrent la tête.
- J’ai rien compris mais je suis d’accord ! souffla Gina.
- Ouais, pareil ! acquiesça Holly.
Benjamin agita la tête et retourna à sa place. Andrea le regarda.
- Alors, as-tu suscité un nouvel élan politique ? sourit Andrea.
Benjamin soupira.
- Je suis juif, pour soulever un élan quelconque, faut qu’on se fasse massacrer, tu sais bien !
Clive ricana.
***
- Chéri, on a du mal à comprendre… geignit Maryse.
- D’autant qu’on aurait largement préféré rentrer… admit Samuel.
- Pas maintenant, il faut que je sorte Orson de là.
Benjamin regarda sa petite sœur qui l’observait avec curiosité. Un fourgon noir passa près d’eux sur l’autoroute.
- Merde !! Merde !
- Benjamin, ton langage ! Pas devant ta sœur ! grommela sa mère.
- Suivez ce fourgon, c’est lui !
- Ou alors un dangereux criminel… marmonna le père.
- Oui bah Orson est considéré comme un dangereux criminel !
Maryse grimaça et éclata de rire, suivie de près par son mari. La petite Samantha gazouilla également, guillerette de voir tout le monde ricaner. Benjamin leva les yeux au ciel. On l’appela.
- Oui Tino ?
« TRISTAN T’A PREVENU ? »
- N-non, de quoi ?
« LES JUMEAUX ! ROLAND SMIRNOFF ! LE COMMISSAIRE ! »
- … dans cet ordre ? s’étonna Benjamin.
« JE SUIS EN ROUTE, LA, IL FAUT QUE TU NOUS REJOIGNES ! »
- Nan, vieux, hors de question, je dois faire libérer Orson !
« BON SANG, IL EN EST OU ?! »
- Je crois qu’il est dans une sacrée mouise.
« BENJAMIN, ON SE RAPPELLE ! »
- Ouais, ouais !
Benjamin raccrocha. Il souffla. Sa mère se retourna vers lui.
- Comment tu as pu sortir aussi vite avec tout ce que tu as fait ?
- … tonton Gad.
- Sérieusement ??? C’est pas vrai !! Tu l’as mêlé à ça ?! grommela le père de Benjamin.
- Sans vraiment le vouloir en fait… mais effectivement…
- Merde, fiston !!
Moment de silence. Samuel pencha la tête.
- … ils ont dû faire une de ces têtes !
- Ils se faisaient un peu caca dessus, c’est clair ! admit Benjamin.
- Héhéhé !
- Samuel ! Benjamin, c’est mal ce que tu as fait !
- Oui maman…
- Mais si c’était pour la bonne cause alors ça va.
Benjamin agita la tête, pas certain.
- Fiston, une fois arrivé là-bas, tu comptes faire quoi ? demanda son père.
Benjamin inspira.
- Je sais pas, utiliser une fois de plus mes super pouvoirs de juif peut-être…
- Benjamin… souffla sa mère.
- N’en parle pas à voix haute, les gens ne doivent pas savoir ! plaisanta son père.***
- Hoopa…
- Oui. On est venus pour ça.
Rhumann se fit servir du scotch. Arlène, Dimitri, Jackson et Roland étaient assis dans de confortables fauteuils.
- Comment avez-vous su qu’il était ici ? La famille n’a jamais fait étalage de sa possession.
- Le Vase Scellé a refait surface sur le marché noir. Pendant une très courte période de temps. Il a été racheté très vite.
Rhumann hocha la tête.
- Permettez un instant que je vous explique les pouvoirs de Hoopa. Il est capable de créer des passages vers d’autres dimensions aussi facilement que je claque des doigts.
Ce qu’il fit devant les yeux fascinés de Jackson.
- Sous sa forme originelle, Hoopa ne peut pas créer d’accès à une autre dimension. J’entends qu’il ne peut pas faire entrer qui que ce soit dans une autre dimension, il se contente d’ouvrir un portail A et un portail B. Tout ce qui entrera par le portail A ressortira par le portail B.
- Ouais, ouais, on a tous joué à ce jeu vidéo pourrave, mais…
- Maître ! Portal était un super jeu, vous n’y connaissez rien ! grommela Dimitri.
- J’approuve, je n’y ai jamais joué mais Dimitri avait l’air de trouver ça très drôle ! admit Arlène.
- Votre vie de couple est TELLEMENT misérable !
- Et vous, vous n’avez pas changé d’un poil… souffla Rhumann.
Roland se tourna vers Stockwell.
- Quel rapport avec le Vase Scellé ?
- Avec le vase en question, il est possible de donner une autre forme à Hoopa, de transformer le Djinn Hoopa en Archi-Djinn Hoopa.
Jackson frissonnait.
- Et… quelles sont les implications ?
- Il est déjà apparu à quelques reprises, notamment il y a des années de cela, un peu après la guerre. Lors de sa toute première apparition recensée, pendant trois jours, il a perturbé l’équilibre de l’univers en créant un millier de trous noirs qui ont libéré des hordes de Pokémon légendaires, ce qui a suffi pour le ranger dans la catégorie des menaces au premier degré. D’un point de vue plus cosmogonique, on le soupçonne d’être responsable de la brèche historique entre le règne absolu des Pokémon et l’apparition de la civilisation humaine.
- Han non, pas de l’histoire !
Rhumann grommela. Arlène leva la main.
- Madame ?
- Pendant trois jours ?
- Cette forme est tellement puissante que Hoopa cesse de devenir un fantôme bridé dans ses pouvoirs, il prend une forme solide qui draine son pouvoir en continu, il s’abandonne ainsi aux ténèbres et devient une créature cruelle, assoiffée de sang et de destruction. Oui ?
- … de sang ?! s’interrogea Dimitri.
- L’Archi-Djinn est une créature diabolique qui se joue des frontières, que ce soit entre notre monde et les milliers d’autres mondes parallèles, mais également de la frontière entre humains et Pokémon.
Jackson hocha la tête.
- Giratina est le Pokémon Renégat…
- Et Hoopa est le Pokémon Chenapan.
- Thihihi… ricana Roland.
- Ce n’est pas un hasard. Franchir les dimensions est un phénomène transgressif. Nous sommes nous-mêmes actuellement au cœur d’une dimension parallèle !
Jackson grimaça.
- Pardon ?!
- Fort Fantôme est très réactif aux contractions de l’Univers. Le nôtre est altéré.
Jackson cligna bruyamment des yeux.
- Que… que voulez-vous dire ?!
Rhumann inspira et désigna Roland.
- Cet homme ne devrait pas être en vie.
Roland haussa un sourcil. Dimitri et Arlène se regardèrent. Rhumann les désigna.
- Ces deux jeunes gens n’étaient pas censés se rencontrer et encore moins avoir un enfant ensemble. D’ailleurs, monsieur Corbin n’était même pas censé rencontrer monsieur Smirnoff.
Dimitri plissa les yeux en secouant la tête.
- Les implications sont immenses, n’est-ce pas. Pensez-y, monsieur Smirnoff. La femme et l’enfant que vous repoussez tant, ne sont en fait que le résultat d’une fracture dimensionnelle de plus.
- Primo, arrêtez d’entrer dans ma tête, deuxio, pourquoi ma mort à moi ?
- Ce n’est qu’un exemple. Dans un autre monde, les Pokémon sont un simple univers de fiction.
Dimitri regarda autour de lui.
- Est-ce que… est-ce qu’on est réels ?!
- Si tu commences à te poser ce genre de questions, t’as pas fini !
- Bon, on s’en cogne au final…
- Et qu’en est-il de l’univers où sont retranchés Cynthia Karashina et Jethro Gallhager ?
Roland regarda Jackson, blasé.
- Putain mais on s’en fout !! On peut pas les en sortir, on s’en tape !!
- Plus important, où est Astor Benz ?
Tout le monde regarda Arlène qui haussa les épaules.
- Pablo disait que c’était lui qui était au centre des préoccupations de Truce !
- Elle a raison ! se souvint Dimitri.
- Rien à battre, je veux Hoopa pour faire chier Truce !
Rhumann retint un ricanement.
- Et vous pensiez que j’allais vous le donner comme ça ?
- Je suis tout à fait disposé à vous casser la gueule si nécessaire.
- Toujours aussi revêche. Cela ne vous apportera rien de bon. J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle pour vous. La bonne c’est que j’ai déjà cédé Hoopa à quelqu’un d’autre.
- QUOI ???
- La mauvaise, c’est qu’effectivement le Vase Scellé est réapparu au marché noir. Cependant je n’en suis pas l’acquéreur.
- QUOI BIS ??? s’estomaqua Roland.
- Mais comment… pourq…
- A qui l’avez-vous cédé ?!
Rhumann inspira.
***
« Je possède Hoopa »
- Whââât ??? s’étonna Pablo, au téléphone au milieu du désert et donc visiblement avec un sacré putain de bon réseau.
« Cependant je n’ai pas l’artefact qui permet la libération de la totalité ses pouvoirs. »
- Oh… c’est… pas la question qui m’interpelle le plus… comment t’as…
***
- Ce jeune homme était très sympathique, il m’a offert Giratina en échange de Hoopa.
*BONK !*
Roland, Dimitri et Arlène regardèrent Jackson qui s’était écroulé au sol avec violence.
- Ah… aaaaaah… Girati…naaaaaaah…
- Rassurez-vous, j’en prendrais grand soin. C’est un Pokémon éminemment précieux pour un amateur de spectres tel que moi.
Jackson se releva, fou de rage.
- VOUS AVEZ CEDE AU PREMIER VENU UN TRESOR FAMILIAL D’UNE VALEUR PATRIMONIALE INESTIMABLE… CONTRE UN SIMPLE LEGENDAIRE ???
- Vous ne comprenez pas bien ce qui lie ma famille à Hoopa, je pense. C’est de sa possession qu’est advenu notre rôle d’esclavagistes. M’en débarrasser était une manière de laver l’honneur de ma famille, en quelque sorte. C’est l’Archi-Djinn qui nous instaura, nous, les médiums paranormaux de la famille Stockwell, à devenir les marchands d’hommes du monde. C’est un haut fait historique.
- Ouais, ouais, on connait tous la fausse histoire que vous avez inventé pour justifier vos actes odieux…
Roland hocha la tête.
- Bien joué, Rhumann.
Jackson, Dimitri et Arlène regardèrent Roland qui se leva et serra la main de l’homme.
- Tout le plaisir est pour moi. Tant que vous nous débarrassez de Truce.
- Avec notre alliance, ce sera particulièrement simple !
Jackson regarda Roland, puis Rhumann, les désigna tous les deux, hébété, puis s’évanouit à nouveau.
- Excusez-le, il a ses règles… soupira Arlène.
Dimitri agita la tête. « Hm, et je pense que moi aussi… »
***
- SETH BON SANG !!
« Cela ne va pas plaire à Justin, jusqu’à ce qu’il voie Hoopa. »
- Tu fais ça pour le reconquérir ?
« Absolument pas. »
Silence étonné de Pablo.
- A… alors quoi ?!
« Comprends-moi, j’avais besoin d’un atout. Quand on est en guerre, il faut un atout. »
- Seth, je n’aime pas beaucoup le tournant que prennent les choses ! Tu deviens comme les méchants de Batman, inutilement sombre et avec des motivations bancales !
« Je ne plaisante pas. Entre Justin et Roland, moi, je n’ai pas de quoi répondre. Il me reste juste à trouver le Vase Scellé. »
Pablo grimaça.
- … t’aurais juste pu me voler Volcanion !
« Tu as besoin d’être armé aussi. Je te laisse, si Roland me trouve, je vais passer un sale quart d’heure. »
- Ou pas, il serait peut-être content de te voir !
« Moi pas. »
Seth raccrocha. Pablo regarda l’Ectoplasma géant dans les airs.
- Bon… bah y’a plus qu’à attendre hein…
***
En sortant de la médiathèque, Tristan rejoignit Benjamin.
- Hey…
- Oui ?
- … tu t’es beaucoup baladé tout à l’heure…
- Je peux pas vraiment t’en parler.
- … je sais pas, c’est bizarre de te voir aller parler à tout le monde, t’es un peu…
- Sectaire ?
- … j’allais dire renfermé, mais…
- J’avais quelque chose à demander aux gens de la classe, voilà tout.
- Ah, ok… Je suppose que tu peux en parler à Tino…
- Euh… oui, oui, je pense pouvoir en parler à Tino.
- Ah, ok. Je sais pas trop ce que tu complotes mais ça doit pas être si important que ça alors… je vais te laisser tranquille !
Tristan s’éloigna. Benjamin soupira. « Evidemment. La vie du petit Benjamin Ratsone n’est qu’une histoire secondaire dans la vie trépidante de Wallace Gribble et ses amis. Rien de ce que je fais n’a d’importance. D’accord. Très bien ! »
- Benjamin, Tristan m’a dit que tu avais quelque chose à me dire…
Benjamin regarda Tino, interrogateur.
- Quoi ? Mais non !
- Bah il m’a dit que si et que ça avait quelque chose à voir avec ta petite balade de tout à l’heure !
- … mais non !
- Benjamin…
- Ok ! Ok ! J’essaie de savoir si la classe est d’accord avec… tout ça, tout ce truc avec Direction Dresseurs et notre décision soi-disant unanime de ne plus porter les uniformes.
Tino haussa les sourcils.
- Disons que je suis d’accord, sur le fond, avec les pratiques rigoristes de monsieur Truce.
Benjamin haussa les sourcils.
- Ce n’est pas une opinion populaire mais c’est la mienne. Et ceci dit, je pense toujours que Roland Smirnoff est un génie qui a révolutionné l’éducation nationale Poképolite. Seulement, je suis tout aussi d’accord avec Wallace et ses compagnons : c’est trop rigide pour une simple école publique. Les méthodes de monsieur Truce conviennent mieux à des écoles privées, ou même à l’inverse, dans des écoles de quartiers défavorisés ! Cependant, entre me faire manipuler par monsieur Smirnoff et me faire soumettre par monsieur Truce, je préfère encore que nous soyons notre propre camp et que nous nous préparions à riposter si nécessaire.
Benjamin synthétisa le langage Tino dans sa tête.
- Euh… J’avais pas vu les choses sous cet angle…
- Maintenant, si tu es en désaccord – ce qui est ton droit – tu dois le signaler à Wallace.
- Je peux pas, ça va me mettre en froid avec Tristan !
- Comment ç… Ah… Mais… je vois pas en quoi !
- Bon, vous avez fini ?!
Christina se plaça entre Benjamin et Tino.
- Tu viens chez moi ce soir, ma mère va nous faire du gratin de pommes de terre !
- D’accord. Tu permets, nous avons une discussion sérieuse.
- Ah bon ?
- Je ne suis pas d’accord avec ce truc de ne pas porter les uniformes et de s’opposer ainsi à l’association Pokémon alors que… concrètement, elle ne nous a rien fait !
Christina réfléchit et décida de donner une réponse intelligente.
- Eh bien, l’élection a fragilisé la politique Poképolite comme jamais, il faut dire que le discours de monsieur Tenorman et son forfait ont très clairement faussé le résultat, et la légitimité de monsieur Truce est clairement discutable. De plus, la tentative d’assassinat sur monsieur Tenorman JUSTE APRES l’élection ont jeté un immense discrédit sur l’administration Truce, puisque Internet suspecte fortement que c’est un membre du bureau Truce qui a commandité l’assassinat.
Benjamin plissa les yeux.
- Mais euh… une enquête de police est en cours, nan ?
- Une enquête de police où tu n’interroges pas l’entourage de la victime, ça s’appelle un pot de vin versé à la police, Benjamin ! soupira Christina.
Tino ajusta son col avec l’index.
- Tu m’excites beaucoup quand tu parles de politique nationale !
- Merci mon chou ! Ce soir, dix-neuf heures ?
- Avec grande joie !
Christina partit, toute contente. Tino souriait comme un débile. Benjamin soupira. « Oncle Gad avait raison, je suis entouré de dégénérés… »
Wallace inspira.
- On devrait en parler avec madame Clover, elle héberge monsieur Tenorman chez elle, à eux deux, ils doivent avoir une idée plus claire de la situation.
- Nos recherches sur Fort Fantôme étaient intéressantes en tout cas, j’ignorais tout de ce… lieu ! admit Walter.
- C’est pas tous les jours qu’on fait des recherches sur un manoir qui se trouve dans un Ectoplasma de cinquante mètres de haut… songea Perrine.
- Un peu plus de trente fois sa taille, tout de même… admit Naomi.
Robbie les rejoignit.
- Ca a avancé ?
- Notre nouveau centre d’intérêt est un excentrique médium qui fait partie d’une famille ayant réduit en esclavage la population pauvre de Poképolis ! sourit Perrine.
- … pourquoi j’demande, à chaque fois…
- Les types des anciens gouvernements étaient ultra flippants mais pour la plupart ils se sont rangés dans la vie civile… ce serait intéressant d’essayer d’en rencontrer un… admit Walter.
Wallace haussa les sourcils.
- T’es sérieux, là ?
- Ça ferait une bonne sortie ! admit Naomi.
Robbie plissa les yeux. « Mais nan, trop pas ! »
Rebecca souffla.
- Dans un sens, commencer avec ça le lundi matin, c’est bien, ça démarre en douceur.
- Hm, oui… admit Violette.
- Mais quand même, ce serait mieux de faire un truc plus stimulant, nan ?
- Je vois ce que tu veux dire. N’empêche que ça pourrait être pire.
- Hm. Comme d’avoir Combat direct dès le lundi matin… La classe de Brooke a ça, et Brooke a clairement l’air détruite par ces séances matinales !
Violette plissa les yeux.
- Tu fréquentes encore Brooke ?
- Ca arrive qu’on se croise au magasin de fringues. Elle se vante, je me vante, et puis ensuite je la vois misérablement payer ses fringues avec une carte de crédit, et moi j’arrive avec la gold de Papa et… dans ces moments-là, je me dis que les hommes ne servent à rien !
Violette agita la tête.
- Tu m’en diras tant.
- Oui, pardon. Au fait, toi, ça va depuis ta rupturounette avec Santana ?
- Oh, on se parle un peu de temps en temps… Je sens qu’elle a toujours des sentiments…
- Et toi ?
- Moi… je suis contente d’être passée à autre chose… maintenant j’aimerais bien qu’elle aussi.
- Ca viendra, et puis au pire, c’est pas ta vie.
Violette plissa les yeux.
- Je retrouve la Rebecca d’avant… et avec Mike, où ça en est ?
- Oh, je sais pas trop… Il est génial, mais c’est juste que j’ai besoin d’espace, je ne suis pas encore en mode « Familles-enfants-train-train » alors que lui… Il voit James et Fey qui papillonnent et du coup ça lui donne des idées, mais quand il en parle, qu’est-ce qu’il m’énerve !
- Euh… waouh, ça va un peu vite…
- Pas tant que ça, on a dix-huit ans, Violette, il faut penser à ça !
- … je suis pas sûre…
- Mais si. En fait je crois que je suis trop exigeante et je sens que ça me perdra !
- Si tu choisis tes hommes comme tu choisis tes bracelets aussi…
Les deux filles ricanaient. Amélia les suivait tout ce temps sans dire un mot.
***
Le cours d’histoire avait commencé tout à fait normalement, si ce n’est qu’il était un peu ennuyeux.
- Et donc, au cours de cette cérémonie, nous découperons cette petite fille âgée d’à peine un an en plusieurs morceaux, et comme nous l’a enseignée la Jurisprudence Breaking Bad, nous ferons fondre le corps dans un bain d’acide. Oh, au fait…
Helen se remit à son bureau et regarda son Miradar.
- L’un d’entre vous… est un TRAITRE !
Benjamin haussa les sourcils.
- C’est probablement… LE JUIF !!!
Les élèves se retournèrent vers Benjamin, se levèrent et avancèrent vers lui, menaçants et armés de couteaux.
- Non ! Non pitié non ! NON !!!
***
- Nnnn… Nan… pas la shoah, nan, nan !
Helen grimaça alors que le reste de la classe était intrigué tant par le fait que Benjamin se soit endormi que par le fait qu’il rêve aussi bruyamment.
- Il fait la même chose parfois quand on fait des parties trop longues de League of Legends ! sourit Orson, gêné.
- Je vois le genre, vous êtes en train de perdre à LoL et il a des réminiscences d’Auschwitz en flammes avec Hitler qui ricane comme un pendu et qui crie : « Ach-Ach-Ach, Brenez za dans le Nexus, maudits chuifs, Ach-Ach-Ach ! »
Perrine, Naomi, Walter, Robbie et Tristan regardèrent Wallace, tout comme le reste de la classe. Tino toussota.
- Il me semble qu’Hitler n’a jamais visité le camp d’Auschwitz…
Tout le monde regarda Tino qui agita la tête.
- J’ai dit « Il me semble » !
Wallace haussa les épaules.
- J’ai des connaissances incomplètes, on traite pas de ça en Histoire !
- Si, on le fait ! grommela Helen.
- Sur deux pages du bouquin tout entier, tu parles d’un détail… marmonna Steven.
- STEVEN WELDON, CHEZ LE PRINCIPAL, MAINTENANT !
Steven haussa les sourcils.
- … pour quel motif ? Remarque sarcastique en cours ??? Arrêtez tout le bahut et tuez Wallace dans ce cas !
- Ou un de mes Pokémon ! Oups ! Trop tôt ?
- Oh bon sang… soupira Tristan en se frictionnant le visage.
Helen inspira, folle de rage. Benjamin continuait son rêve.
- Noon coupez pas, nooon…
- Ah, il est revenu à la circoncision… marmonna Wallace.
- En même temps c’est la base… marmonna Naomi.
- Moi quand je dors en cours, j’ai votre rongeur à la con qui vient me grignoter la tête…
Le Miradar d’Helen poussa un grognement sifflant.
- C’est parce que tu ronfles… marmonna Santana.
- Tu baves aussi… admit Gina.
- Et tu pètes parfois… fit remarquer Mike.
- Mais c’est silencieux… soupira Fey.
- Ouais mais lui il parle, c’est plus grave, ça me déconcentre dans mon éducation ! souffla Steven.
- Y’a pas grand-chose à déconcentrer dans ce cas… marmonna Holly.
- Et en l’occurrence il ne dort pas à chaque cours, lui ! ajouta Rebecca.
- Pffff ! Alors on laisse monsieur tranquille sous prétexte qu’il est juif !
- Steven Raymond Weldon… soupira Helen.
- Quoi ?! M’enfin regardez, quand c’est moi ou mes potes blacks qui tapons un roupillon, on s’en prend une direct, et là quand c’est le petit juif, forcément…
- STEVEN WELDON PAS UN MOT DE PLUS ! grogna Helen.
- Vieux, commence pas avec les « potes blacks » ! grommela Mike.
- Ouais, on t’a déjà dit d’arrêter de te la jouer ghetto ! lança James.
- Et de rester à ta place de petit toubab ! grommela Fey.
- HEY ! C’est raciste, ce mot-là ! Madame !
Helen leva les yeux au ciel. Cette fois, c’est Francis qui toussota.
- En fait, Toubab veut juste dire « blanc » en africain…
- L’ « africain » n’est pas une langue… marmonna Naomi, exaspérée.
- Y’en a tellement… et puis c’est toutes les mêmes, autant dire africain… souffla Francis.
- Haaan !! s’offusqua Naomi.
- Absolument pas, c’est comme dire que toutes les langues créoles sont pareilles ! grommela Fey.
- Baaaaaaaah… admit Lucy.
- Faut avouer que… souffla Quinn.
- Je suis le seul à être très, très, très embarrassé ?! geignit Orson.
- Non, non… marmonna Tino.
- Non ! admit Christina.
- Je crois que même les plâtres des murs sont embarrassés de soutenir le plafond, à ce niveau là… admit Santana.
Steven continuait à mouliner en regardant ses camarades.
- M’enfin vous avez pas l’impression qu’elle a un double standard, là ?
- Vous vous rappelez de l’époque où on avait vraiment cours dans cette salle ? soupira Walter.
- Hmm… souffla Perrine.
- C’est tellement loin… admit Tristan.
- Tant de bons souvenirs… souffla Naomi.
- Bon, désolé, moi ça me saoule ces guerres raciales…
- J’aurais juré que ça t’amusait… marmonna Tristan.
- Quand c’est sur les juifs, oui, mais là les noirs, ça peut virer en guerre raciale !
- Sous-entendu… les noirs sont plus effrayants que les juifs ?!
- T’as déjà vu du porno interracial avec moi, Tristan, donc tu sais ce que les noirs sont capables de faire à l’homme blanc !
Tristan fit de gros yeux. Robbie regarda Wallace, éberlué. Naomi allait le poignarder avec des ciseaux, mais Perrine, entre Wallace et Naomi, s’interposa.
- Ça vaut pas la peine de salir tes ciseaux !
- T’as raison, mais hgnnn !! grogna Naomi.
Wallace se retourna et donna une pichenette à l’oreille de Benjamin.
- AH !
Benjamin se releva brusquement. Clive regarda Andrea.
- Si tu meurs dans un rêve avec Hitler, tu meurs pas dans la vraie vie.
- Je te dois quinze Pokédollars ! sourit Andrea.
- Il était pas réveillé malgré tout ce raffut ? s’étonna Léon.
- On enferme des monstres dans des boules et c’est tout ce qui te choque ? souffla Lilian.
- … oh.
Helen croisa les bras, mécontente.
- Benjamin Ratsone, ce ne sont pas des manières !
- P… pardon madame…
- Dormir dans mon cours ! Tu mériterais d’aller chez le principal, tiens !
- Dit-elle après un débat inepte d’une dizaine de minutes… marmonna Santana.
- Ca fait plus de dix min…
- Shhht, shhht, shhht… grommela Lilian en faisant taire son frère d’une main bien placée.
Steven leva lourdement les yeux au ciel, exaspéré. Benjamin sembla désolé.
- Pardon madame…
- Enfin bref, on va pas y passer la nuit, j’ai un cours à continuer. Preston, va distribuer sa punition à Benjamin, veux-tu.
Miradar hocha la tête et se déplaça dans les rangs sous l’œil intrigué des élèves.
- Vas-y, bouffe-lui la tête !! cria Steven.
Benjamin plissa les yeux et regarda Tino à sa droite.
- Il n’a aucune autorité dans cette salle, n’est-ce pas ?
- C’est l’assistant du professeur, il est l’autorité ! souleva Tino.
- Tu es obligé d’obéir à ce Miradar sinon il va nous tuer !! souffla Orson, terrifié.
Miradar donna à Benjamin un petit mot : « Faire une rédac de 1000 mots sur l’évènement historique suivant : Grande Grève de Rivamar en 2014
Mode difficile : Ne pas utiliser Pokébip ou Poképédia »
Benjamin plissa les yeux.
- Euh… c’est sérieux, ça ?!
- Oui monsieur !
Benjamin soupira, atterré. Steven frappa du poing sur la table.
- C’est pas juste !
- Francis, emmène Steven chez le principal…
- Han non… soupira Francis.
- Que dalle, madame, Steven a qu’à y aller tout seul !!
Tout le monde regarda Quinn, collée à Francis. Lucy soupira.
- Je crois que la loi du comté est claire, madame : Si vous séparez deux organismes symbiotiques, causant ainsi leur mort, vous êtes susceptible d’être arrêtée dans les vingt-quatre heures par un texas ranger…
- Merci, Lucy ! sourit Quinn.
- Je… me foutais de vous, là ! admit la chinoise, atterrée.
Helen inspira.
- Bon. Steven, descends !
Steven se leva en haussant les épaules.
- C’est quoi encore ce bordel…
Il descendit les marches. Benjamin regarda Tino.
- Il s’est passé quoi ?!
- Bah tu dormais et du coup ça a perturbé tout le monde.
- J’ronflais ?!
- Si seulement… marmonna Christina.
Steven arriva en bas. Helen inspira.
- Nous allons appliquer la vieille coutume à savoir que quand un élève est en conflit avec un professeur, il se bat avec elle.
- Oh bah fastoche, j’vous poutre en deux-deux, moi.
Ana plissa les yeux. « Je sais pas pourquoi mais j’ai un doute… »
Helen hocha la tête et se plaça aux côtés de Miradar à l’opposé de Steven qui venait d’arriver sur l’estrade.
- Tu affronteras Preston.
- Ouais, j’avais envie de lui faire la tête au carré à ce petit rongeur à la manque !
Miradar fit craquer ses pattes, menaçant.
- C’est parti, Sablaireau !
Le Pokémon fouisseur apparut, les griffes dehors. Helen hocha la tête.
- Si je gagne, tu vas chez le principal !
- Si JE gagne, j’peux dormir tant que je veux dans votre cours !
- D’accord. Hydroqueue !
Preston se retourna brusquement, la queue entourée d’un filet d’eau en spirale, et allait frapper Sablaireau… lequel s’était mis à rouler sur le côté pour esquiver l’attaque. Helen sembla surprise.
- Euh bah…
- C’est une simple Roulade. Mais je l’ai combinée avec une autre attaque.
Sablaireau se mit à rouler sur les murs.
- Escalade. Du coup…
Sablaireau, sans prévenir, sauta vers Miradar. Le Pokémon sembla aussi surpris que sa maîtresse.
- Hydroqueue !! Fais un Homerun !!
Miradar allait attaquer mais Sablaireau dispersa une Tempêtesable.
- Tu n’as pas droit aux attaques climatiques !! grommela Helen.
- Primo, j’ai pas le droit en COMBAT DIRECT, deuxio, on n’a pas fixé de règles !
Walter se couvrait, comme tous les autres.
- J’ai l’impression d’être un envoyé spécial au fin fond du Mali !
- Mon ordinateuuuuur !!! geignit Tristan en le couvrant avec son corps.
Ceci dit, la tempête de sable aida Sablaireau à esquiver sans problème.
- Bon, Weldon, ça suffit les conneries ! Clairvoyance !!
Miradar regarda Sablaireau fixement. Steven plissa les yeux.
- … et pis ?!
- ET PIS ??? Ma prochaine attaque va te toucher à coup sûr !!
- Ah ouais ?! Bah venez !
- J’arrive !
- Amène-toi, la prof !
- Hey, tu ne me tutoies pas, ok ?
- Ah ouais ? Vas-y, viens, la prof, ramène-toi !
- M’cherche pas, m’cherche pas !
- MADAME !
Helen et Steven regardèrent Tino qui venait de se lever. Helen regarda le terrain. Sablaireau avait disparu.
- AAAH MAIS IL EST OU ???
Miradar regardait partout également.
- Hydroqueue !! Tu vas forcément le toucher, où qu’il soit !
Tino se rassit dans son siège, éberlué.
- J’y crois pas !
- Il l’a bien eue avec le coup de la provocation ! admit Orson.
Sablaireau sortit du sol avec puissance, frappant Miradar d’un coup fatal. Le Pokémon s’effondra, laminé. Helen resta stupéfaite.
- …………
- J’ai gagné, j’peux pioncer. DANS TA FACE, LE FEUJ !
- … j’m’en fous moi ! geignit Benjamin.
- Nan tu t’en fous pas, t’as les boules !!
- Ah non, je t’assure que je m’en fiche complètement !
- … ‘chier !
- Bien, on va… continuer le cours… Reviens, Preston, c’est Hypérion qui va m’assister.
Helen rappela Miradar et Golemastoc sortit à sa place. Le Pokémon menaça les élèves du poing, ce qui les retrancha derrière leurs tables.
***
- Pas là ?
- Eh non. Le seul transfert qui a été effectué, c’est celui de la blondinette de votre classe également.
- Amélia… Bon…
Samuel agita la tête.
- On fait quoi alors ?
Benjamin soupira.
- Bah j’avoue que là…
- Tiens, bonjour !
Benjamin vit une tête connue et s’étonna.
- … monsieur Wound ?!!
- Hey… Benjamin, c’est ça. Monsieur-dame, le bébé…
- Bonjour…
- Bonjour…
- Que fais-tu ici ?
- Je vous retourne la question ! souffla Benjamin.
Jackson agita la tête.
- Roland m’avait prévenu que vous seriez un peu revêches… ce qui est totalement compréhensible, cela dit.
- N’est-ce pas.
- En même temps, tu as ta part de faute dans tout ce qui s’est passé, n’est-ce pas ?
Benjamin regarda Jackson, éberlué. Il lui donna un coup de pied dans le tibia.
- AOUCH !
- BENJAMIN !! cria sa mère.
- Répète un peu ça pour voir bordel de m…
Benjamin rouait Jackson de coups de pied. Le réceptionniste de la prison de haute-sécurité réagit enfin.
- Vous attendez dans le calme s’il vous plait !
Le père de Benjamin saisit son fils et le fit reculer.
- Benjamin, calme-toi !
- RIEN DE TOUT CA N’EST MA FAUTE, OK ???
- Un peu plus que celle des autres quand même. Je te signale qu’un certain incident est à mettre à ton actif. Si tu te souviens bien.
Benjamin s’énerva encore plus.
- C’EST VOTRE STUPIDE CHEF LE RESPONSABLE !!! VOUS FAITES LE ROQUET POUR SMIRNOFF ET ENSUITE VOUS VENEZ ME DIRE QUE C’EST MA FAUTE ??? VOUS ETES PAS CHIE QUAND MEME !!!
Samantha se mit à pleurer. Les parents de Benjamin étaient stupéfaits du nouveau caractère explosif de leur fils.
- ET VOUS DEVRIEZ PAS ETRE EN TRAIN DE SOIGNER LE POKEMON DE STEVEN ???
Jackson se releva.
- Ca, c’est fait. Il est stabilisé.
- Et vous l’avez prévenu ?
- Non, je…
Benjamin se détacha de l’étreinte de son père et poussa Jackson par terre.
- FAITES-LE !!!
- D’accord, d’accord !! Je suis juste en train d’attendre un appel précis, on doit me prévenir du transfert de ton ami Orson !
Benjamin grommela.
- On va attendre, mais à la moindre remontrance, je vous dégomme ! J’aurais dû apprendre le krav maga comme me le conseillait oncle Gad, tiens !!
- Oui, ça t’aurait évité ce qui t’es arrivé ce matin ! crut bon de rappeler Jackson.
Benjamin, excédé, colla un coup de pied dans la tronche de Jackson.
- TU LE VOIS MON KRAV MAGA, LA ??!
- Benjamin, calme-toi !! cria sa mère.
- Fiston, ça suffit, arrête !! grommela son père.
- Il a qu’à la fermer !! Je ne fais confiance à aucun de vous, d’accord ?
Jackson leva les mains et se rassit à l’accueil de la prison. La mère de Benjamin regardait son fils, éminemment inquiète.***
Après le cours, Wallace, Walter, Perrine et Naomi vinrent auprès d’Helen.
- Oui les enfants ? Oh c’est comme au bon vieux temps !
Benjamin était resté derrière, voulant lui aussi parler à la prof.
- On a été mis au courant que Roland Smirnoff était actuellement à Fort Fantôme.
- On ne sait pas trop pourquoi… admit Walter.
- Vous avez des infos sur ce lieu ? demanda Naomi.
Helen inspira.
- Eh bien… A part pour voler l’Ectoplasma géant de Rhumann Stockwell… Oh mais c’est bien sûr !! Ils veulent un Ectoplasma géant pour en faire un Méga-Ectoplasma géant ! Trop cool !! Cependant…
Les quatre regardaient Helen. Benjamin leva les yeux au ciel. « On s’en fout ! »
- … cependant si Smirnoff s’attaque à Stockwell, il va avoir les médias aux fesses. Deux personnalités politiques aussi controversées qui s’affrontent, on a vu des guerres pour moins que ça ! Héhé…
Wallace inspira.
- Ils ne vont peut-être pas se battre… Ils vont peut-être faire l’inverse…
- S’allier ? Cela semble hautement improbable, Smirnoff ne s’abaisserait pas à s’allier avec un homme si controversé… même si les deux ont probablement été en contact avec les évènements de l’avant-guerre… et… Stockwell et lui ont un but commun, et…
- Excusez-moi !
Tout le monde se tourna vers Benjamin, excédé.
- Est-ce qu’un élève normal peut parler à sa prof normale de choses concernant les cours normaux ?!
- … dit le petit feuj qui dort en cours ! soupira Wallace.
- Madame, je suis désolé de m’être endormi en cours, mais c’est du sérieux cette punition ?
- Oui, sors d’ici et fais-là, je suis occupée… souffla Helen.
- Je suis pas un gamin !
- Certes mais c’est moi la prof donc tu m’obéis, Benjamin, d’accord ? sourit Helen exagérément.
Benjamin soupira et sortit de la salle en pestant. Walter plissa les yeux.
- Qu’est-ce qui lui prend ?!
- Oh, je suis sûr que si on n’y fait pas attention de la journée, ça lui passera d’ici demain ! souffla Wallace.
***
Tino n’en croyait pas ses yeux, même en mangeant ses spaghettis.
- Tu vas faire cette punition ?!
- Bah en fait j’ai juste fait des recherches comme ça pour voir sur la grève en question…
Christina haussa un sourcil. Orson regardait Benjamin.
- En 1975, date de la révolution industrielle à Sinnoh, la ville de Rivamar décide de se munir de routes artificielles afin de faciliter la circulation entre la baie et les deux îles, mais également pour se fournir en énergie, tout en préservant le patrimoine écologique de la ville. Ces routes demandent un entretien régulier et font de Rivamar la ville la plus imposée fiscalement de Poképolis, mais également celle avec le meilleur confort de vie.
Tino hocha la tête.
- En 2014, Jonathan Ludges devient champion de l’arène de Rivamar. Grand ingénieur, il conduit une grande réforme locale visant à rénover ce système notamment en y ajoutant des conduites d’eau, des renforts et une amélioration du système de recueil de l’énergie solaire, ce qui, de surcroît permettrait de diminuer le poids fiscal sur les habitants. Il se heurte rapidement à une grève lorsque son autorité est contestée par un seul ouvrier de chantier qui s’oppose à ce qu’il n’altère l’œuvre des champions l’ayant précédé et décide même de fonder un syndicat ouvrier – ce qui ne s’était jamais vu depuis l’application du Partenariat Humain de l’aîné Baroun-Banks, interdisant la syndicalisation autrement que dans le milieu fonctionnaire.
Orson regarda Christina et Tino, intrigué. Benjamin continua sa lecture.
- Tout s’est résolu quand… le champion a viré l’ouvrier en question et l’a remplacé par lui-même en disant : « Les syndicats ont assez foutu la merde dans ma famille comme ça ».
Benjamin releva la tête de son ordinateur.
- Wow.
- Ludges, c’est de la famille de Walter ? s’étonna Christina.
- Sûrement… C’est pire que tout ! Je ne peux pas m’opposer à des gens qui ont des familles de dingues comme ça ! L’oncle de Perrine est un génie du mal, l’oncle de Wallace est un taré des Pokémon Eau, le… grand-père, je suppose, vu la date, de Walter était champion d’arène et les parents de Naomi sont tarés aussi vu ce qu’ils ont fait à la journée portes-ouvertes !
Orson agita la tête.
- Moi je suis juste… moi ! Comment je pourrais simplement leur donner mon opinion !
- J’ai un peu de mal à comprendre la crise qui te taraude… admit Tino.
- C’est-à-dire ?
- Eh bien, tu contestes cette situation, d’accord. Cependant tu veux te démarquer au cœur de cette situation.
Benjamin plissa les yeux.
- Pas faux…
- De plus, tu contestes ton manque d’importance dans une situation censée te désintéresser au plus haut point. Ce qui revient à de la jalousie pure et simple !
- Hein ?!
- Il a raison… admit Orson.
- Oui en gros tu es jaloux que Wallace et ses amis aient une vie aussi intéressante alors que la tienne…
Tino et Orson regardèrent Christina qui cherchait ses mots. Benjamin grimaça.
- Wow, c’est… déprimant…
- Quoi, c’était méchant ?! Je voulais pas être méchante, juste faire un constat ! geignit Christina.
- Qu’est-ce que tu en penses, Tino ?! Qu’est-ce que je devrais faire ?
Tino agita la tête.
- Et maintenant tu me demandes conseil, le mieux serait que tu réfléchisses par toi-même.
- Mais ce que je suis en train de dire en fait, c’est EXACTEMENT ce que tu aurais dit, voire même ce que tu disais il y a deux ans !!
Tino hocha la tête. Orson suivait la conversation avec intérêt.
- Certes, mais j’ai changé, entretemps. J’ai évolué, et ce qui s’est passé l’année dernière avec madame Torres…
Tino inspira.
- Je veux affronter cette femme de nouveau. Mais seul à seul, cette fois. Je considère tout ce qui se passe comme un challenge excitant et… la situation de notre classe, intrinsèquement, ne me pose pas de problème moral ou d’estime personnelle.
Benjamin hocha la tête.
- Ton problème, en quelque sorte, c’est de ne pas te sentir concerné. Et c’est très bien. Regarde… James et Fey qui vont avoir un bébé, cette histoire leur fait plus peur qu’autre chose, mais à part ça, bon… Euh… Clive et Andréa se fichent de tout cela et ils s’en portent très bien ! Les jumeaux, les filles, Quinn, Francis et Lucy… peu leur importe tout cela, et pour autant, ils ne s’en plaignent pas, et s’il faut se battre pour la classe, on se battra pour la classe. Ça fait trois ans qu’on est ensemble, ça crée des liens !
- Je sais, ça…
- Eh bien, soit tu t’en fiches, soit tu es en désaccord et tu le manifestes, soit tu essaies de te sentir concerné. J’ai choisi la troisième solution, de loin la plus intéressante et la moins prise de tête. Paradoxalement, d’ailleurs.
Benjamin agita la tête. Orson mâchonnait son hamburger.
- Dis, Benjamin, tu te rappelles de ce film, Avatar, de James Cameron ?
Benjamin et Tino regardèrent Orson qui haussa les épaules.
- J’veux juste parler d’autre chose… En fait, il me semble que c’est… un des films les plus rentables de l’histoire…
- Oui, parce que les séances nécessitaient obligatoirement des lunettes en 3D pour lesquelles les spectateurs devaient payer un supplément à chaque place, dont acte ! signifia Benjamin.
Orson hocha la tête.
- Ah. Je me demandais pourquoi j’étais incapable de me rappeler des noms des personnages de ce film…
- Je sais même plus de quoi ça parle… s’étonna Tino.
- Le film n’a eu aucun impact culturel, et même les séries télévisées ont très très vite abandonné l’idée d’y faire référence sur le moment… marmonna Benjamin.
Tino le regarda.
- Tu sembles étrangement calé sur le sujet…
- J’ai fait un exposé sur les anomalies du cinéma mondial au secondaire.
- Ahon.
Christina inspira.
- Pour revenir au sujet…
- Han non… geignit Orson.
- … je pense que tu n’as pas besoin de te prendre la tête, Benjamin, parce qu’une autre table le fait déjà à ta place !
Table qui le fait déjà à leur place :
Wallace observait la frite la plus étrange du monde.
- … on dirait…
- Il va dire un pénis… soupira Perrine.
- Totalement un pénis… souffla Walter.
- Je suis prête à parier du fric en ce qui me concerne… admit Naomi.
- Tu ne gagneras pas beaucoup, la côte serait de 27 contre 1 dans la classe… admit Robbie.
Tristan restait silencieux. Wallace le regarda.
- T’en penses quoi, toi ?
- Hm, cette frite ressemble à un pénis.
Les autres regardèrent Tristan qui haussa les épaules.
- Hey, quand il me regarde comme ça, j’peux pas aller contre !
- Ugh…
- Hng…
Perrine regarda Naomi et Walter qui venaient de soupirer.
- Pardon ?! Vous avez passé l’année dernière à vous faire des papouilles pas plus loin qu’à cette table et vous osez juger deux braves homosexuels qui se reniflent le derrière ?!
Tristan regarda Wallace, scandalisé.
- Tu lui as DIT ???
Walter, Naomi, Robbie et Perrine grimacèrent. Wallace serra les dents.
- Non, mais ta réaction leur a mis la puce à l’oreille, je suppose…
- J’ai pas compris ! geignit Naomi.
- Quelle chance… geignit Robbie.
- Oups… Mais euh… Je fais ça uniquement quand il me le demande, hein…
- Ne te justifie surtout pas ! geignit Perrine, au bord du vomissement.
Wallace souffla.
- Quoi qu’il en soit… on n’a pas de nouvelles de Roland.
- Ce qui prouve bien qu’il essayait juste de nous prendre la tête pour rien… admit Walter.
- Les autres de la classe nous regardent avec insistance… s’étonna Naomi.
- Comme… d’hab, non ? marmonna Perrine.
Tristan se retourna avec Robbie. Wallace leva la tête, exaspéré.
- Vous pourriez être plus discrets, bordel !
***
- Ce qui m’ennuie vraiment dans toute cette histoire c’est que du coup je ne peux plus suivre ce qui se passe dans ma petite classe chérie…
Arlène leva les yeux au ciel, effarée.
- C’est TOUT ce qui t’embête ???
- Bah oui, quoi d’autre ?
- Le fait que mon mari soit en train d’établir une alliance par écrit avec un chef de guerre extralucide et esclavagiste !
- Alors techniquement il a arrêté de se servir d’esclaves…
- Je m’en moque. Tu vas associer ton nom à ce pourri !
- On lui fournit une méga-gemme, une gemme sésame et des garanties gouvernementales, c’est important.
Arlène inspira.
- Des garanties gouvernementales ?!
- Je vais m’arranger pour qu’on lui trouve une place au congrès.
- Bien sûr, fameux. L’opinion publique va être ravie !
Roland agita la tête et fit un doigt d’honneur à Arlène qui haussa un sourcil.
- Pardon ?
- Nan, je faisais ce geste à l’encontre de l’opinion publique, en fait. Je m’en tape.
- Oh oui. Rappelle-moi qui t’a élu ?
- Les instituts de sondages et la presse.
- … certes.
Jackson était aux côtés de Dimitri.
- Alors… on peut vous proposer un retour en politique…
- Hors de question. Je vise une autre forme de pouvoir. Je veux la possession pleine et entière de la Tour Pokémon, du Mont Mémoria, de la Tour Perdue…
- De la quoi ?! s’étonna Jackson.
- Le lieu commémoratif funéraire de Sinnoh, signala Dimitri.
- Hon… Vous… visez les monuments funéraires dans un but précis ?!
Rhumann acquiesça.
- La mort participe à mon pouvoir.
- J’ai l’impression que tous les chefs d’Etat disent ça… marmonna Jackson.
- Plus que la mort, c’est l’énergie mystique dégagée par les corps en décomposition et les restes d’âmes qui subsistent en ces lieux qui me permettent d’accroître mon pouvoir.
Dimitri regarda Jackson qui secoua la tête.
- Ah bon, j’aurais cru… Euh… eh bien je crois que c’est tout, nous allons pouvoir sceller le pacte.
- Permettez, évidemment, que je relise les termes, marmonna Rhumann.
Dimitri et Jackson hochèrent la tête. Dimitri se tourna vers Roland.
- Euh… Chérie, tu pourrais redescendre ? Je n’aime pas beaucoup laisser Pablo seul en bas si longtemps…
- Comment ça ?! s’étonna Arlène.
- Bah, il est terriblement ronchon quand on le laisse seul trop longtemps…
Rhumann souffla en regardant Roland.
- A priori, il ne se passe rien en bas qui n’ait pas été anticipé par monsieur Smirnoff lors de nos accords préalables…
Roland affichait son éternel insolent sourire alors qu’Arlène l’observait, méfiante.
***
- Réfléchissez !
Benjamin était face à la table de Wallace et ses amis.
- Roland Smirnoff et Justin Truce, ce sont les deux faces d’une même pièce ! C’est juste… Vador et Palpatine !
Wallace regarda Tristan qui s’étonna.
- Attends, quoi, il faut vraiment que j’explique la référence ?!
- Bah…
- Oh c’est pas possible… geignit une voix.
C’était Orson qui était derrière Benjamin, en mode sidekick. Tino et Christina sirotaient leur dessert.
- Ils parlent de Star Wars, Wallace fait la même tête qu’il faisait à notre table au début de la première année quand il a cru qu’on parlait de Star Trek.
- … tu te rappelles de ça, mais pas de l’anniversaire de ma mère ?! s’étonna Christina.
Tino regarda Christina, au bout de sa vie.
- … et voilà exactement POURQUOI on ne se mariera jamais toi et moi !
- … quoi, mais quoi, j’ai dit quoi ?!...
Walter soupira.
- Palpatine a influencé Vador pour le rendre maléfique et se servir de sa puissance pour contrôler l’univers !
- Pas vraim… geignit Tristan.
- Uh… uuuh… souffrit Orson.
- Ils m’épuisent, j’abandonne… souffla Naomi.
- Et moi donc… souffla Robbie.
- Bref, spoiler alert : Vador finit par zigouiller Palpatine !
- Hey ! geignit Wallace.
- Oui mais seulement pour trois jours. Ensuite il déplace le rocher et il sort de sa grotte plus fort que jamais… souffla Perrine.
- Ensuite, il coupe le rayon tracteur ce qui libère les juifs en captivité… ajouta Walter.
Benjamin regarda les cousins qui haussèrent les épaules.
- Putain mais c’est génial en fait, Star Trek ! souffla Wallace.
- BWERK !
Benjamin se retourna vers Orson qui venait de vomir. Le reste de la table et une partie de la cantine le regardaient également.
- … sérieusement ???
- Pas pu me retenir, après tout ce temps il les confond encore, tu te rends compte ! geignit Orson.
- De là à vomir !! souffla Benjamin.
- Je crois plutôt qu’il a mangé le yaourt. La date de péremption était pourtant claire… admit Robbie.
- Mais oui, confondre cette année et l’année dernière, c’est courant… souffla Perrine.
- Et puis bon, Vador c’est pas grand-chose à côté de Kylo Ren ! souffla Wallace.
- Oh mon dieu !! geignit Orson en se saisissant la poitrine.
- Il fait une attaque… marmonna indifféremment Naomi.
- Je romps… grommela Tristan.
- Maiiiiiiis ! J’te masserais les pieds !!
- … c’est bon, j’te reprends.
- Ouuuf ! Un peu plus et c’était quéquette sous l’oreiller !
- … attends, quoi ?!
Benjamin se releva, exténué.
- Je ne peux donc pas vous convaincre que notre action actuelle, de par sa partialité, ne nous apportera que des problèmes ?!
Wallace inspira, rassemblant son sérieux et sa magnanimité.
- Probablement mais pourquoi dire ça maintenant et ne pas l’avoir dit au moment où ça a été décidé pendant la réunion de la classe à l’auditorium ?!
- Parce que vous ne m’auriez pas écouté !
Wallace plissa les yeux. Naomi grimaça.
- Attends, bien sûr que si, on t’aurait écouté !
- On a écouté toutes les objections débiles de Rebecca, on t’aurait écouté aussi ! admit Walter.
- Dire qu’elle voulait qu’on porte des fleurs en boutonnière… soupira Perrine.
- Est-ce qu’Orson est mort ?! s’étonna Tristan.
Orson gisait par terre, presque dans son vomi.
- … non, j’ai glissé… dans mon vomi… ça sent pas bon…
- Il est mort et Ralph Wiggum a pris possession de son corps… suggéra Perrine.
- On réfléchira à tout ça pendant la prochaine réunion. Ok ? Mais on prendra tes remarques en compte ! assura Wallace.
- J’te fais pas confiance !
- Normal, t’es juif.
Benjamin grimaça.
- … et ?!
- Et, étant donné que vous êtes persécutés depuis la nuit des temps, telle une femme qui voit tous les hommes comme des violeurs, tu vois tous les non-juifs comme des génocidaires potentiels !
Naomi resta bouche bée. Perrine agita la tête.
- … merde, c’est la connerie la moins conne que t’aie jamais dite !
- Merci. En fait mon but c’est d’être le plus Troll possible pour que ça saigne dans les commentaires !
- Par chance, je suis sourd. Oh, mais attendez, non, j’entends parfaitement... soupira Robbie.
- Tu vas t’y faire, à force moi mon cerveau se débranche tout seul. On va dire que je fais une métastase de handicap… songea Walter.
- Et encore, vous l’entendez pas après l’amour… soupira Tristan.
Les autres le regardèrent. Wallace plissa les yeux.
- Je me TUE à ne pas trop en parler pour ne pas les gêner et toi…
- Je crois qu’ils ont le droit de savoir que tu évalues ta performance sur chaque rapport sexuel avec un système de notation outrageusement élaboré, et qu’en tant qu’un de tes quatre-vingt-trois amants répertoriés, j’ai un classement et des points.
Naomi grimaça et regarda Wallace qui serra les dents.
- … t’es treizième, c’est pas mal ! Pis toi au moins tu peux gagner des points !
- Par chance pour toi, j’en ai TELLEMENT supporté venant de toi, que ça, bon…
Robbie, Perrine, Walter et Naomi se regardèrent. Benjamin grimaça, dégoûté.
- Je… peux y aller ?
- Personne te force à rester, Jacobowitz.
- Benjamin !
- Pardon, Shmuley.
- …
Benjamin s’éloigna en trainant Orson. Naomi soupira.
- Heureusement qu’il est parti, j’ai cru que tu allais l’appeler Moshé ou Super-Youpin…
- C’était prévu. Les deux.
Perrine souffla. Walter inspira en regardant Tristan.
- Désolés de t’éloigner de tes amis.
- Oh, quand c’était à notre table, il mouftait peu à propos de son judaïsme… Tino s’était fait un devoir un jour de lui réciter les contradictions dans les six-cent-treize commandements de la Torah. Ca l’avait calmé, mais méchant.
Walter agita la tête en souriant. Robbie s’étonna.
- … six-cent-treize ?!
- Ouais, j’comprends pas non plus.
- Je pense à un truc.
Tout le monde regarda Wallace.
- Un truc sérieux.
- Ah.
- Oh.
- Boh.
- Dommage.
Wallace inspira et sortit un bloc-notes sur lequel il nota. Le reste de la table resta attentif. Wallace leva le bloc.
« Roland nous écoute, mais quand il part en voyage comme par exemple là pour Fort Fantôme, est-ce qu’il continue à nous écouter ? »
Grimaces de la part des autres. Walter réclama le bloc-notes.
« Il a forcément quelqu’un pour le faire à sa place ».
Naomi agita un doigt et prit le bloc.
« Le connaissant, non, c’est quelque chose qu’il veut faire lui-même, il ne délèguerait pas une tâche aussi… importante ? »
Perrine prit le bloc-notes et rectifia la phrase de Naomi.
« Aussi importante pour lui. »
Et marqua en dessous :
« C’est un toqué. »
Tristan prit le bloc.
« On sait qu’il nous écoute mais qu’il ne nous voit pas et que l’auditorium est une pièce protégée parce qu’elle n’a jamais eu à être rénovée. »
Wallace prit le bloc-notes à son tour et marqua en gros en bas de la feuille.
« NENUFAR »
Les autres levèrent les yeux au ciel, exaspérés. Wallace souriait exagérément et nota sur la feuille suivante.
« Peut-être qu’il ne nous écoute pas en ce moment, donc »
Perrine plissa les yeux.
« Il prendrait ce risque ? »
Walter secoua la tête et prit le bloc.
« Il n’y a peut-être pas de risque, à ses yeux. Il ne s’est pas aperçu qu’on avait découvert le pot aux roses par le biais de l’informatique. Il sait qu’on sait, mais ça n’a pas d’importance »
Robbie réclama le bloc, ce qui était assez rare.
« On sort de la cantine et on va se poser dans les jardins au lieu d’écrire comme des demeurés sur un bloc-notes ? »
Wallace prit le bloc à son tour et le montra aux autres.
« OGNON »
- Putain, Wallace !!! grommela Perrine en prenant le bloc-notes pour le frapper avec.
- OUCH !
- C’est mérité et je le ferais aussi !! grommela Naomi.
- Pourquoi tu cherches la merde comme ça !! souffla Walter.
- Tu veux que j’appelle Santana, c’est ça ?! souffla Tristan.
- Je déconneuh, c’est bon quoi ! Pas la peine de me torturer non plus !
- Trop tard… marmonna Robbie.
Santana arriva.
- Robbie vient de me texter. Tu sais que c’est du niveau des blagues du genre « C’est normal en Russie » ?
- Pourquoi vous me détestez tous !!
Tristan regarda Wallace, atterré.
- … presque tous !
- Merci…
Benjamin et Orson revinrent à leur place. Orson s’essuya la bouche et prit le médicament que Tino lui avait posé sur son plateau.
- M-merci !
- Quand j’ai vu que tu voulais quand même manger le yaourt, j’ai pris les devants. Ils ne t’ont pas écouté ?
- Ils m’ont dit qu’ils le feraient…
- Oh. C’est mieux que rien.
- Hey, Benji…
Benjamin s’étonna et releva la tête vers Mike, Quinn, Rebecca, Lilian et Clive.
- On peut te parler ?
***
Après environ une heure d’attente, la petite Samantha semblait s’impatienter, se manifestant par de petits gémissements.
- Mais bon sang qu’est-ce qu’ils attendent…
- Un ordre.
Benjamin regarda Jackson qui leva les lunettes vers lui.
- Et cet ordre n’existe pas. L’Agent Unovite qui interroge Orson attend un ordre qui ne viendra pas.
- L’Agent Unovite… vous voulez dire Mormont ? s’étonna Samuel.
- Le Gouvernement Unovite a été remanié après l’annexion, considéré comme trop proche des royalistes Harmonia. C’est l’agent Trexler qui interroge Orson. Il en a maté des bien pires que lui.
Benjamin déglutit.
- Qu… Qu’est-ce qu’on peut faire ?
Jackson inspira.
- Tu sors à peine d’une bataille épique et tu me demandes à moi ce qu’il faut faire ?
- Bataille épique que votre chef a causé.
- Et tu crois que je suis de son côté ?
Benjamin haussa les sourcils.
- J’ai reçu des ordres, vois-tu.
- De Rol…
- Non. Pas de Roland Smirnoff, justement. Du moins il m’en a donné, mais j’ai reçu comme qui dirait des « contre-ordres » de quelqu’un de plus important.
Benjamin agita la tête.
- Ça devient de plus en plus compliqué cette histoire…
- En fait, non, ça ne l’est pas vraiment. Et la solution est plus simple qu’il n’y paraît.
Samantha se mit à brailler.
- Oh non, sa couche est pleine !! geignit Maryse.
- Euh… est-ce qu’il y a des toilettes ? demanda Samuel.
- Euh, bah… oui… répondit le policier en se levant.
Jackson regarda Benjamin alors que le policier quittait son poste informatique. Benjamin, stressé, regarda de part et d’autre. Le policier emmenait sa mère dans les couloirs. Il se précipita au bureau.
- Je fais quoi, je fais quoi ?!
- Ouvre l’interface Outlook.
- Oui…
- Déconnecte-toi.
- Hm…
- Entre le login snolan et le mot de passe 12345.
Benjamin releva la tête vers Jackson qui serra les dents.
- C’est un policier.
- Quand même !
- On n’a pas le temps. Tape le mail suivant, destinataire…
Samuel regardait Jackson et son fils en train de trafiquer une boîte mail.
- Ma parole, mais qu’est-ce que vous f…
- C’est pour sauver Orson, papa !
- Allez plutôt demander au policier qui va revenir où se trouve la machine à café ! signifia Jackson.
Samuel ne savait plus où donner de la tête.
- J’ai l’impression d’être revenu à ma Bar Mitzvah…
- ltrexler at unyspolice point uy. Voilà. Tu tapes : Interrogatoire fini ou pas, vous avez pour ordre de transférer immédiatement Bertelin au centre carcéral de Volucité avant transfert pour le port plus tard dans la journée.
- Le port ???
- Ils veulent emmener Amélia dans une prison de très haute sécurité à terme.
- QUOI ??? Mais c’est affreux !!
- Nolan veut faire un nouvel exemple contre la noblesse. Je n’ai pas suivi votre classe comme Roland l’a fait, mais je refuse que vous payiez pour ses bêtises.
***
Le téléphone vibra sur la table. Orson était épuisé. L’homme chauve au regard glacial et à la moustache noire prit l’objet et vit le mail de Sacha Nolan… enfin, de Benjamin.
- Tu as de la chance, gros plein de soupe, tu vas croupir sur l’Île aux Diamat.
Orson secoua la tête, aux abonnés absents.***
Wallace et Tristan attendaient devant la classe de fondamentaux.
- J’en fais trop ?
Tristan regarda Wallace.
- A quel sujet ?
- Bah, mine de rien, Benjamin m’a fait réaliser que je me comportais peut-être un peu trop en chef de guerre et qu’effectivement, le coup des uniformes, c’était peut-être un signal trop fort à envoyer en soutien de Roland Smirnoff.
Tristan agita la tête.
- On en a beaucoup discuté, avec les autres ou toi et moi, et si ça permet d’obliger Truce à commettre une erreur et Smirnoff à nous protéger plus activement, c’est tout bénef pour nous.
Wallace souffla.
- Ouais… mais du coup ça donne l’impression qu’on prend parti.
- D’un autre côté, et comme l’avait soulevé Steven, porter un uniforme, c’est vraiment un truc de tapettes, donc…
Wallace sourit.
- J’adore la manière dont il nous a regardés, genre « Sans vouloir vous offenser ».
- Oui… sauf que tu pensais la même chose ! sourit Tristan.
- Ils sont cons, ces hétéros, hein.
- Hm.
Tristan regarda Wallace qui le regarda.
- Depuis qu’on sort ensemble, j’ai l’impression que tu prends de la drogue. T’es tout content.
- J’suis bien avec toi, j’ai pas le droit ? sourit Tristan.
- Ouais, mais je sais pas, t’es tout euphorique, pourtant je fais rien de spécial… sauf les trucs sexuels.
- Oh, y’a pas que ça, tu m’apportes beaucoup… par ta présence, tes petits regards prévenants… et puis ça me fait du bien de pouvoir me confier à toi, de pouvoir te parler… c’est super important. Pour toi aussi, je suppose.
- Ouais, ouais…
- Pis on se voit beaucoup, et ça aussi c’est cool.
- Hm.
- Ça finit presque systématiquement en sexe vu que t’arrêtes pas de me tripoter à chaque fois, mais bon, ça fait partie du jeu, je suppose…
Wallace regardait dans le vague, un peu embarrassé. Tristan se releva, surpris, en voyant les autres arriver.
Francis, Quinn et Lucy portaient l’uniforme en vigueur.
- Euh… on a raté un épisode ?! s’étonna Wallace.
- On a décidé de ne pas prendre parti pour Smirnoff ! assura Quinn.
- On s’est dits que le mieux était d’agir discrètement sans attirer l’attention sur nous plus que nécessaire ! admit Lucy.
Francis souffla.
- Désolé, mais les arguments de Benjamin me paraissent recevables, sur le fond. Soit on forme notre propre parti, soit on en prend un, et… cette décision de ne pas porter l’uniforme est trop radicale.
- Ouais, sauf qu’on s’était mis d’accord et qu’on avait voté ça en réunion.
- Justement !
Rebecca arriva en uniforme, accompagnée de Violette, Mike, James et Fey, également en uniforme. Rebecca portait une blanche fleur en boutonnière.
- Vous avez ignoré mes objections ainsi que la masse qui avait voté contre !
- C’est passé à vingt contre huit ! souffla Wallace.
- Eh bah les huit se rebellent ! assura Fey.
- Comment tu peux me faire ça après tout ce que j’ai fait pour toi ! grommela Wallace.
- … t’as rien fait de spécial ! admit Fey.
- On a juste trouvé que Benjamin avait un point de vue qui se valait ! souffla Mike.
Wallace regarda Tristan, sceptique. Clive et Andréa arrivèrent en uniforme.
- … j’vais vomir… geignit Wallace.
- Benjamin soulève des points intéressants.
- Ouais, je trouve aussi qu’on devrait pas jouer avec des forces qui nous dépassent ! admit Andréa.
Les jumeaux arrivèrent en uniforme également.
- AH, TU QUOQUE, MI FILI !! hurla Wallace, outragé.
- … c’est pas le pluriel… et ce ne sont même pas les véritables derniers mots de César et… j’arrête parce que tu me regardes comme si tu allais me gifler ! souffla Tristan en levant les mains.
- Bon, QUI EST NORMAL DANS CETTE CLASSE !
- Tout le monde !
Santana arriva, dans ses habits normaux.
- Si tu leur reproches de porter l’uniforme, tu leur retires leur droit de s’exprimer.
- Pourquoi tu ne le portes pas, alors ? grommela Wallace.
- Parce que j’estime qu’il faut envoyer chier Truce, quitte à fraterniser avec Smirnoff. Truce est bien plus dangereux à cause de son intégrisme fondamental.
Wallace leva les yeux au ciel. Tristan agita la tête.
- Bizarrement, son analyse politicienne l’amène à nous rejoindre sur le plan des idées…
- Bon sang, trahis par un lobby juif… et VRAIMENT EN PLUS ! C’est genre même pas un complot cette fois !!
- Tes grivoiseries antisémites n’ont plus d’effet sur moi à présent.
Benjamin, vêtu de l’uniforme de l’école, arriva avec Christina et Tino dans le même attirail.
- C’est une mutinerie ! grommela Wallace.
- C’est juste une opinion qui diffère de la tienne. Pardon que cela agisse comme un cancer sur toi.
- Dis quelque chose, Tristan !!
Le geek inspira.
- Laisse-les faire, après tout…
- Tu te moques de moi ?! Violette, t’es encore dans les jupons de Rebecca ?!
- Je… c’est un bon moyen de brouiller les cartes !
- Mais enfin, on a tout décidé en réunion !!
- En réunion face à vous quatre !
Wallace se tourna vers Christina qui haussa les épaules.
- Et vous êtes des petits chefs, et nous on est la majorité silencieuse qui doit subir sans discuter.
- Qu’est-ce que vous comprenez pas dans « débat constructif » ?
- On a fait des remarques constructives !
Wallace regarda Rebecca, blasé, puis il regarda sa fleur en boutonnière.
- Tu regardes mes seins ou quoi ?
- Bah je t’avoue que Tristan a envie d’essayerAOUCH !
- La-ferme !! grommela Tristan après avoir frappé Wallace avec sa sacoche.
- Un peu plus et c’est moi qui le cognais… grommela Mike.
- Et je tiens à dire que c’est pas vrai !! grommela Tristan.
- Oh, je serais pas contre…
Mike, Wallace, Tristan et Violette regardèrent Rebecca, stupéfaits. Rebecca leva les yeux en l’air.
- Avec Tristan, seulement !!
- Ahon ! souffla Tristan.
- Ouf ! souffla Wallace.
- Euuuh… geignit Violette.
- Euuuuuuuh… geignit encore plus Mike.
- Bah quoi ?!
Naomi, Walter, Perrine et Robbie arrivèrent.
- Euuuh okay… je ne vais pas dire que je ne m’y attendais pas, mais…
Walter regarda Wallace.
- Laisse couler.
- Pas simple.
- Tu peux contrôler les gens à distance et influencer leur jugement ?
- Si seulement…
- Eh bah voilà.
Tristan hocha la tête. Gina et Holly arrivèrent dans leurs habits normaux.
- … on fait ça maintenant ?! s’étonna Gina.
- On va quand même pas être obligés de faire pareil, si ?! souffla Holly.
Steven regarda les porteurs d’uniforme, halluciné.
- … sérieux ? Même pas en rêve, putain !
Amélia passa à son tour et gratifia la foule d’un regard glacial. Ana arriva aux côtés de Fey, quelque peu circonspecte.
Plus surprenant, Orson n’avait pas suivi le mouvement de Benjamin. Avant que ces deux-là puissent en discuter, Lola Prutt arriva. Elle regarda ses élèves et secoua la tête tout en avançant. Elle ouvrit sa porte.
Les élèves entrèrent et se placèrent comme habituellement. Lola se plaça à son bureau, sortit son Roucarnage. Le nourrit un peu tandis que le Pokémon se détendait sur son perchoir.
La classe s’était assise. Lola regarda les vingt-huit adolescents face à elle. Elle inspira.
- Eh bien, eh bien, eh bien. Deux clans… deux faces d’une même pièce… C’est la porte ouverte aux conflits internes.
- N’est-ce pas… soupira Wallace.
- On se tait, petit Grainipiot.
Le reste de la classe ricana. Wallace plissa les yeux.
- Cela dit… Que serait notre société si nous étions tous blancs ou tous noirs ? Que serait notre société s’il n’y avait qu’un seul parti politique mondial ? Que serait notre société si nous avions tous la même religion ?
- … une société parfaite !
Tout le monde regarda Tino qui haussa les épaules.
- Vous avouerez que tout ce qu’elle vient de citer, c’est tout ce qui est problématique dans le monde !
Wallace agita la tête. Steven hocha la tête, pour une fois qu’il comprenait un cours. Santana était sceptique.
- Parfaite, dis-tu, petit Nucléos…
Tino s’offusqua.
- Madame, pour la énième fois…
- Oh boy… soupira Perrine.
- Han non… souffla Quinn.
- Oh bordel… grommela Steven.
- Pschiii… soupira Santana.
- … je refuse cette appellation de « Nucléos », je ne suis pas un noyau unicellulaire en attente de division !
- Parce que tu crois que je suis un gland, moi ?
Tout le monde regarda Wallace qui leva les mains.
- Je sais. Double-sens.
- Une société où tout le monde pense pareil ne serait pas parfaite. C’est la diversité des opinions qui fait de notre société ce qu’elle est. Nous stagnerions si tout était uniformisé, identique, institutionnalisé, constitutionnalisé… Et quelle perte de liberté ! « Ne sors pas du rang », « Sois conformiste ! », alors que l’art et une grande partie des beautés de ce monde vient justement de ces sorties de rang et de l’anticonformisme.
Andréa regarda Clive qui pleurait en hochant la tête.
- C’est une vision simpliste et angélique.
Toute la classe râla alors que Tino croisait les bras.
- En effet. Je suis une humaniste, je crois en l’humain, je suis certaine qu’il est fondamentalement bon et que la logique veut qu’il œuvre pour le bien. Quelle que soit la direction qu’il prend. Même la mauvaise.
Amélia plissa les yeux. Lola haussa les épaules.
- Chacun fait ce qui lui semble juste. La notion de « gentil » ou de « méchant » est une invention de la fiction. Soutenir le gentil, blâmer le méchant…
Lola inspira.
- Voilà une vision simpliste et angélique. Contredire le gentil, s’intéresser au méchant, voilà une vision ouverte et qui n’apporte que du bon.
Wallace plissa les yeux. Amélia pencha la tête. Benjamin hocha la sienne. Léon regarda son frère.
- Elle vient de nous spoiler tout le cinéma américain, là, non ?
- Chut, enfin, arrête de dire des bêtises !
- Mais Lilian…
Lola retourna à son bureau.
- Bien. Le cours d’aujourd’hui portera sur la géographie européenne. Des montagnes, des montagnes et encore des montagnes.
***
- On n’a plus qu’à attendre la venue d’Orson…
Samuel et Maryse hochèrent la tête. Jackson observait son téléphone. Le réceptionniste faisait banalement son travail.
- Vous avez des nouvelles des autres ?
Jackson hocha la tête.
- Tu veux des nouvelles de…
- Tino, Tristan, Lucy… Andrea. James aussi.
Jackson hocha la tête.
- Tino et Tristan sont au même endroit, à l’heure qu’il est, Lucy et Andréa sont au tribunal, James…
Jackson hocha la tête.
- James vient d’être libéré.
- Ah ?! Comment ?!
- Je ne sais pas, j’ai juste les positions de tes camarades sur un radar.
Samuel s’étonna.
- Comment ça ?!
- Je les repère avec leurs smartphones, voyons. Nous avons tous leurs numéros, mon ancien patron les observait vraiment de très près.
Samuel inspira lourdement.
- Si j’attrape ce Roland Smirnoff…
- Quelqu’un va le faire pour vous.
Benjamin haussa un sourcil.
- Ah oui ?
- Hm.
Le fourgon noir arriva sur le parking. Benjamin se dirigea vers l’entrée.
- Orson…
- Eh bien, eh bien…
C’est Teresa Torres qui émergea du fourgon, hagarde. Benjamin écarquilla les yeux. Jackson serra les dents.
- Oups…***
Through Poland to Jewish VillageLa cérémonie se déroulait en toute normalité. Benjamin avait revêtu ses plus beaux habits. Orson se tenait à ses côtés, en chemise bleu chartreux, nœud papillon et pantalon à bretelles
- Orson, tu es mignon comme une grosse boulette de shabbat !
- Merci, madame Berdah !
Benjamin inspira.
- Comment tu fais pour être aussi à l’aise ?!
- Je suis juste normal !
La petite Samantha était baladée de bras en bras, admirée par des hommes à barbe et des femmes à chignon. Maryse arriva près des deux garçons.
- Vous vous amusez bien ?
- C’est la cérémonie du prénom de ma petite sœur, tu crois que je devrais m’amuser ? soupira Benjamin.
- Oh, tu exagères, Benjamin ! Ton cousin Simon est tellement ravi de te voir !
- … lequel des trois ?!
Maryse serra les dents.
- Euh… l’un des trois en tout cas !
- Vous êtes très jolie, Maryse ! sourit Orson.
- Oh, merci mon petit Challah !
Orson reçut affectueusement la bise. Benjamin inspira alors qu’elle partait saluer les autres invités.
- Ca ne t’embête pas que tout le monde te donne des surnoms en rapport avec la nourriture ?!
- Ca ne m’embête pas parce que j’ai accès permanent au buffet, même pendant les discours !
Benjamin agita la tête, surpris.
- Dis, pourquoi tu portes pas l’uniforme comme moi et les autres ?
Orson inspira.
- Je… comment dire… Je suis le seul à avoir parlé d’Amélia à la réunion. Autrement que comme une ennemie.
Benjamin hocha la tête.
- Et… je suis persuadé qu’on peut la remettre dans le droit chemin. Que ce n’est pas une espionne. Elle fait partie de l’équipe. Et… en portant l’uniforme, je m’associe aux gens qui l’ont peut-être manipulée.
- Qui l’ont manipulée, Orson, Naomi se rappelle de tout. Les élèves de Méanville l’ont vue.
Orson inspira.
- Je suis un humaniste. Je vois du bon dans tout le monde.
- Hey le petit gros !
Benjamin et Orson se tournèrent vers un des grands-cousins de Benjamin.
- Fais gaffe à pas t’étouffer avec les Kipferl !
- Oui monsieur !
Benjamin souffla.
- Y’a du bon dans cousin Matias ?
- Mais oui. Il a apporté une toupie pour ta sœur.
- … quoi ? Mais c’est pas hanoukka !
- Je sais, mais au moins, il a apporté un cadeau original. Elle a assez de layettes pour s’habiller différemment toutes les heures jusqu’à ses quatre ans !
Benjamin souffla en voyant qu’une autre danse reprenait dans le salon.
- Oh c’est pas vrai…
- Chouette, chouette, chouette !
- Allez viens Orson, notre petit rugelah !
Orson regarda Benjamin qui soupira.
- Vas-y !
- Chouette, chouette, chouette !!
Benjamin observa la danse traditionnelle, aussi clichée qu’attendue. Il reçut un SMS.
[Je suis en bas de l’immeuble, j’ose pas monter, y’a plein de juifs qui festoient dans un appart :p ]
Benjamin secoua la tête et descendit jusque dehors dans la cour. Lucy le regarda de la tête aux pieds.
- Hey…
- Hey. Désolée, je… suis intimidée par cet étalage de judaïsme.
- Je comprends, je t’avoue que ça me lourde aussi. Orson adore, pour une raison que… j’ai du mal à déterminer…
Plus haut…
- Orson, évite de manger en dansant, tu vas t’étouffer ! signala le père de Benjamin.
- Hmph Gmph ! répondit Orson en frappant dans ses mains et en se déplaçant de côté.
Plus bas.
- Enfin bref. C’est cool que tu sois venue !
- Hm, je me suis dit que c’était important pour toi.
- Boh, vaguement.
Benjamin inspira.
- Tu penses que j’ai fait quelque chose de bien ?
- Oui. Même la prof avait l’air de dire que ton action allait dans le bon sens. Même Santana vous a défendus.
- J’ai peut-être réussi à changer la donne, c’est cool !
Lucy acquiesça.
- Reste à savoir comment.
- … bah ça, on le verra que plus tard.
***
- Avance rapide… avance rapide… que du bla bla… C’est quoi cette journée de merde, où est l’action, où est le sang ?!
Sacha leva les yeux au ciel. Roland était à l’ordinateur, son casque sur les oreilles, à se repasser la journée qu’il avait raté.
- Ils parlent encore avec le bloc-notes, les petits crétins…
- A part ça, Corrigan s’est emparé de Hoopa, mais tout va bien.
- Mais oui. Ça pourrait être bien pire. Il pourrait avoir Hoopa et Giratina. Et Arceus. Et Magearna. Enfin toute la clique quoi.
Sacha agita la tête.
- J’ai comme l’impression que tu ne gagnes pas tant de terrain que ça…
- Mais si, mais si, mais si… HEY…
Roland écouta très attentivement un passage. Il fit appel à la vidéo. Sacha s’étonna.
- C’est rare que tu utilises la vidéo.
- Là, j’ai besoin de voir un truc.
Roland aperçut les élèves qui s’étaient remis en uniforme. Il fronça les sourcils.
- Alors comme ça on s’adapte, hein ? On abandonne avant même d’avoir commencé, hein ?!
Roland saisit un téléphone.
- Allô, November-Foxtrot-Kilo-Alpha ?! Ici Romeo Sierra à l’appareil. On va fixer une date pour la prochaine Alpha-Tango-Charlie. Je reviens vers vous.
Roland raccrocha. Sacha releva la tête.
- Un problème ?
- Aucun. Ça veut jouer les grands, bah ça va cracher du sang, tiens… Après ça je vais devoir m'occuper de récupérer...
***
- ... Le Vase Scellé qui manquait à ma collection !!
Holland plissa les yeux. Helen souriait en sortant l'objet du colis, tandis que Strassie tournoyait en bipant.