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Stalhblume de Clafoutis



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Informations

» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 23/02/2016 à 09:33
» Dernière mise à jour le 15/05/2016 à 19:56

» Mots-clés :   Absence d'humains   Action   Aventure   Humour   Région inventée

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Partie 2 : Préparatifs de guerre.
Cassis
 
  — J'imagine que ce changement de décision n'est pas étranger à notre discussion d'hier, n'est-ce pas ?

Affienns hocha la tête, son seul œil valide brillant de détermination.

— J'y ai bien réfléchi, et je pense que c'est le seul instrument à ma destination afin d'avoir pleinement confiance en toi, Stalhblume.

Je notai l'utilisation forcée de mon surnom de Maire.

— Je n'ai aucune réticence à ce sujet, déclarai-je, comme je l'ai dis à Brazoro, j'apprécie être entourée de personnalités fortes. Cependant, je croyais que vous ne vouliez pas faire partie de mon armée, pour rester proche des villageois.
— Disons que j'ai changé d'avis. Après tout, le village n'a pas forcément besoin de moi pour le diriger, et même si je deviens un militaire, je ne disparais pas pour autant, je serais toujours là si un villageois a besoin d'aide.
— … je vois, acquiesçai-je. Dans ce cas, je te souhaite la bienvenue parmi nous, Affienns.
— Je ferais de mon mieux pour ne pas te décevoir.
— Moi de même.

Je n'étais pas dupe, s'il rejoignait mes rangs, c'était uniquement pour pouvoir m'observer de près. Dans un sens, il ressemblait un peu à Brazoro. Je vais devoir rivaliser de prudence pour ne pas me les mettre à dos.

Soudain, alors que je serais la main de Affienns, Artichtote rentra dans mon bureau en trombe, une carte à la main. Elle arrivait à point nommé.

— Cassis ! J'ai ce que tu m'avais demandé !

Je hochai la tête, satisfaite. C'était le moment de discuter de choses sérieuses.


***
( Note de l'auteur : pour votre confort voici la carte de Artichtote Carte du continent de Iræ )

Nous étions tous réunis, Brazoro, Artichtote, Patch, Affienns et moi, autour d'une petite table où trônait la carte du continent de Iræ. La présence du Capidextre avait surpris au début, mais tous étaient soulagés d'avoir un esprit sage de notre côté, moi comprise.

— J'imagine que la carte parle d'elle-même, commença Artichtote.
— Voluse, Mercantide, Briséan et Chtonïa..., récita fébrilement Brazoro.
— Nos principaux ennemis, oui, terminai-je pour lui.

Lorsque je comparais leur gigantisme sur la carte, à côté du tout petit cercle rouge représentant Herz, j'avais quelque peu le vertige. Combien de « Herz » une région comme Mercantide pouvait-elle contenir ? Sa population devait être un million de fois plus nombreuse que nous, sans aucune exagération.

— Est-ce vraiment nécessaire de mentionner ses monstres démographiques ? intervint Affienns. Ce serait nous rabaisser le morale pour rien, il vaudrait mieux nous concentrer sur ce qui est à notre portée.
— …. ah ? fit une Artichtote déçue. J'avais pourtant préparé un exposé complet sur les quatre régions, de leur création jusqu'à leur situation socio-politique de nos jours !
— Euh oui, effectivement Affienns à raison, passons à autre chose ! pressa un Patch soudainement paniqué.

Je hochai plusieurs fois la tête, on ne pouvait plus d'accord.

— Ahem, toussotai-je. C'est vrai, je ne t'avais pas demandé de faire des recherches sur les quatre régions Artichtote, mais sur les villages les plus proches.
— … bon d'accord, soupira t-elle.

Malgré sa déception, Artichtote pointa du bout de son aile les trois petits cercles noirs sur la carte.

— Niere, Gehirn et Lunge, expliqua t-elle, trois villages situées presque à côte à côte.
— Un instant, objecta Brazoro. Ce sont les villages les plus proches ? Je ne veux pas dire, mais de Herz à eux, il y a quand même une sacré trotte !
— Ce village est loin de tout, rappelai-je. Je pensais que tu le savais.
— Gnn..., je faisais juste une remarque, inutile de me rabaisser !

Pourtant je n'avais pas vraiment l'impression de l'avoir rabaissé. Mais je m'étais habituée au saute d'humeur de ce singe depuis le temps.

— Dooonc, reprit Artichtote, Niere, Gehirn et Lunge. Ces trois villages sont dans une situation très particulières. Les Maires de ses villes sont frères et sœurs, ce sont trois évolutions d'Evoli. Pyroli, le Maire de Lunge, Voltali, la Maire de Gehirn, et Aquali, le Maire de Niere.
— … j'imagine qu'ils doivent se protéger entre-eux, conjecturai-je.
– Faux, sourit la Canarticho. Ils sont en réalité en permanent conflit. A l'origine, ces trois villages n'en formait qu'un seul, Lugeni. Cependant, lorsque le Maire de Lugeni, un vieil Aquali, est mort, le village s'est déchiré entre ses trois enfants.
— Un dénouement tragique, soupira Affienns. J'ai eu l'occasion de rencontrer le Maire de Lugeni dans ma jeunesse, c'était un Pokémon remarquable. Il doit se retourner dans sa tombe à présent.

Cette histoire me semblait plutôt classique, de mon point de vu. A Iræ, les territoires étaient signes de puissance et de prestige, ce qui provoquait irrémédiablement des problèmes de succession à la mort d'un Maire ayant eu plusieurs enfants.

On pourrait penser que la Loi d'Or, la loi du plus fort, pourrait régler ces soucis. Mais malheureusement, dans la plupart des cas, les héritiers avaient la même éducation militaire et donc globalement la même puissance. Et nous arrivâmes là à la faiblesse de la Loi d'Or. Comment départager deux personnes incapables de se vaincre entre elle ? D'où les conflits qui s'enchaînaient, sans répit, c'est justement ce que j'avais la prétention de vouloir effacer.

— D'après mes recherches, exposa Artichtote, le problème s'articule surtout sur la question du point d'eau. Vous le saviez, nous sommes dans un désert, l'eau est un problème récurent, c'est pourquoi les villages se crées autour des oasis.
— Comme Herz, affirma Affienns.

Effectivement, je me souvenais d'avoir vu au centre du village une sorte de fontaine naturel habilement aménagée pour conduire la précieuse eau jusqu'au champs de baies.

— Ah ! s'exclama Patch. J'ai compris ! Lugeni, le village d'origine avait son propre oasis, mais comme il a été divisé en trois, deux des nouveaux villages n'ont pas d'eau !
— Exactement, confirma Artichtote. Enfin, ce n'est pas si si exact en vérité. L'oasis se trouve entre les trois villages. On pourrait penser que c'est équitable sauf que... 90% de l'oasis se trouve à Niere. Et bien sûr le Maire de Lunge empêche son frère et sa sœur d'utiliser « son eau ».
— … pardon ? m'étonnai-je. Comment peut-il savoir qu'on utilise « son eau » ? Ça me semble assez particulier.
– C'est juste une prétexte de conflit, déclara la Canarticho. N'oublie pas que cette famille se cherche sans cesse des noises, toutes les raisons sont bonnes.
— Génial, soupira Brazoro, une bande de gamin puérils... et ce sont des Maires ?
— Ce sont les populations locale qui doivent le plus souffrir de la situation, déclarai-je.

Trois petits villages en conflit interne, c'était une aubaine pour moi. Cela signifiait qu'ils étaient très sensibles aux attaques extérieurs. De plus, il n'y avait aucun monstre de puissance chez eux, juste une famille déchirée.

La Loi d'Or de Iræ était claire, pour devenir Maire d'un territoire, il suffisait de vaincre le Maire déjà en place. Sans vouloir surestimer mes capacités, vaincre ses trois évolitions seraient une partie de plaisir. Je ne pensais même pas avoir besoin de mon armée pour cela.

— … au fait, intervint Brazoro. Comment tu en sais autant Artich ? Je doute que tes livres parlent de leur conflit interne...
— Oh c'est simple ! sourit Artichtote. Je suis simplement passée par ces villages en venant à Herz, j'en ai profité pour me renseigner un peu !
— … mouais, ça a du sens...

Personnellement, j'étais venue à Herz en passant par le sud, là où le désert était le plus mortel et vide de population. Pour passer par ses trois villages, Artichtote devait certainement venir de l'est... tiens, maintenant que j'y pensais, je ne savais pas d'où Artichtote et Brazoro venait exactement. Cependant, ce n'était pas le moment de s'interroger sur nos origines.

— Bien, conclus-je. Ces trois villages seront donc nos prochaines et premières cibles.
— Je tiens à préciser que ces villages sont faibles à la fois militairement et démographiquement, me prévint Affienns. Que tu veuilles les conquérir, soit, mais n'abuses pas de ta force sur ceux ne pouvant pas se défendre.
— … cela va de soi, les seuls à subir mon ambition seront les Maires.
— … bien.

Ce Capidextre ne me lâcherait vraiment pas une seule seconde. J'espérai fortement que tout se passerait comme prévu, et que je pusse affronter les Maires sans détour. Cependant, si jamais les autochtones se décidaient à défendre farouchement leurs villages, moi-même ne saurais quelles conséquences cela pourrait avoir.


____________________

Brazoro

L'expédition de conquête des villages des évolitions étaient prévu pour demain. C'était tôt, cependant Cassis était pressée, et, moi-même j'avais hâte de me dégourdir un peu les pattes. J'aimais bien Herz, mais tout ce calme, cette tranquillité, commençait à me peser.

Artich consultait ses cartes, à la recherche d'un itinéraire précis et sans danger pour nous, Patch rassemblait nos provisions, tandis que Affienns annonçait son départ aux villageois. Bref, tout le monde était occupé, se qui me laissait le champ libre pour faire ce que je voulais ; Cassis ne m'avait donné aucune tâche particulière.

J'étais un peu frustré de n'avoir aucune responsabilité. Il fallait dire que je n'avais aucun véritable talent hors ma grande gueule. Artich était une érudite, Patch un médecin, Affienns un sage, et Cassis un monstre de puissance. Et moi, eh bien... je faisais pâle figure à côté d'eux.

C'était pourquoi j'avais décidé de me rendre au camp d'entraînement, là où l'on avait « abrité » les trois Carmache. Je n'avais pas encore totalement confiance en eux, cependant, au fond de moi, je savais qu'ils n'étaient pas aussi horribles que Carchacrok. Mais ne comptez pas sur moi pour l'avouer à voix haute.

— … tiens ?

Visiblement, je n'étais pas seul à avoir eu cette idée. Cassis était déjà là, s'entraînant dans le vide, sous le regard attentif des Carmarche. Elle était tout simplement captivante ; elle enchaînait des gestes à la fois brutaux et gracieux, volait aussi habilement qu'un oiseau, défiait sans discontinuer le mur du son... mais encore une fois, jamais je ne lui ferais part de mon admiration.

— Brazoro ? me remarqua t-elle une fois qu'elle eut fini un enchaînement. Qu'est-ce que tu fais ici ?
— … je passais dans le coin, sifflai-je.
— Mmmh, réfléchissait-elle. Cela tombe à pic, je comptais justement apprendre à nos amis Carmache les rudiments de l'école du Roi d'Argent. Je ne suis pas aussi douée que Maître, mais j'étais tout de même sa seconde, cela doit être dans mes capacités.

L'école du Roi d'argent, hein. Moi-même en avait déjà entendu parlé, une célèbre école fondé par le tout aussi célèbre Maître Königeld. La rumeur courait qu'il était le Pokémon le plus puissant de Iræ malgré la petitesse de son village, c'était juste qu'il n'était pas intéressé par le pouvoir.

La proposition était tentante. Même si j'étais faible, apprendre les techniques des plus grands ne pouvaient me faire de mal. Après, la question était d'accepter son offre, tout en me faisant passer pour un désintéressé. Mon image était en jeu !

— …. pourquoi pas, fis-je en haussant les épaule. Ce n'est pas comme si j'avais autre chose à faire, n'est-ce pas ?

Parfait, et en plus j'avais ponctué ma réplique d'une petite pique. Mission accomplie !

— Désolé de te laisser sur le banc de touche, s'excusa t-elle. Cependant, contrairement aux autres, tu es un combattant. Ta place est sur le champ de bataille.
— Inutile de faire ton petit numéro de Maire compréhensive avec moi, grognai-je. Commence plutôt ta leçon qu'on ne perde pas plus de temps !

Cassis plissa les yeux mais hocha tout de même la tête. Je me plaçai à côté des Carmache – bien qu'en retrait évidemment. Cassis toussota.

— L'école du Roi d'Argent repose sur une philosophie, déclara t-elle d'une voix forte. Celle de toujours dépasser ses limites. C'est avec cette philosophie que Maître Königeld a fondé sa réputation, ainsi que les Neuf As : la Danse Magnétique, le Doppelgänger, le Coup Spectral, le Bastion, la Rage Lame, la Baliste, la Rémission, la Transe et l'Impact Cosmique. Conformément à la philosophie, les Neuf As sont des améliorations drastiques que neuf capacités plus ou moins communes, respectivement : Vol Magnétique, Clonage, Coup Bas, Mur de Fer, Danse Lame, Dégommage, Façade, Repos et Giga Impact.

Argh. Des termes techniques à foison, je savais que commencer par la théorie était indispensable, surtout pour une école aussi stricte que le Roi d'Argent, mais tout de même, je peinais déjà à tout suivre.

— En plus des Neuf As, continua t-elle, il existe le Zehnte, le dixième As. C'est une capacité que chaque disciple du Roi d'Argent doit développer soi-même, indépendamment. Il n'y a pas d'enseignement particulier à suivre pour maîtriser son Zehnte, chacun suis son propre rythme. J'imagine que vous vous souvenez de mon combat contre Carchacrok, la capacité que j'ai utilisé pour le vaincre était mon Zehnte, ma Divine Jaw.

Comment oublier cette scène ? Lorsque Cassis, transfigurée, enveloppée de rageuses et indomptables énergies élémentaires, avait happé le dragon géant de sa grande et terrifiante mâchoire ayant triplée de taille... brrr... rien que d'y penser j'en devenais livide.

Alors c'était ça un Zehnte ? Peut-être que moi aussi, je pourrais en trouver un, un jour. Quelque chose d'assurément plus puissant que la Divine Jaw de Cassis bien sûr ! J'imaginais bien une capacité invoquant d'immenses flammes ardentes, capables de faire fondre la roche, qui s'enrouleraient puissamment sur mon poing justicier, prenant la forme d'un phénix majestueux et ...

— … Brazoro, grinça Cassis. Puis-je savoir pourquoi est-ce que tu baves ?

… oups. Je m'étais peut-être un peu laissé aller...

— … quoi qu'il en soit, reprit Cassis en me dévisageant. J'aimerais que vous vous souveniez de cette philosophie. Toujours, toujours dépasser ses limites. La progression est sans fin, nous n’atteignons jamais le pic de nos capacités, c'est un mythe, une invention des arrogants. Le véritable guerrier ne cesse jamais de se battre contre lui-même.

Cassis nous regarda tous un à un, dure et implacable.

— Cependant, avant de dépasser ses limites, il faut les atteindre, cela va de soi. Faites 100 fois le tour du camp.
— … hein ?

Ma voix fut amplifiée par celle des Carmache. Visiblement, ce coup-ci, nous étions sur la même longueur d'onde, et non sans raison.

— 100 tours ? grognai-je. Mais tu veux nous tuer ?
— Je dois faire part de quelques réserves aussi, hésita le Carmache balafré. Cela me paraît... excessif.
— Silence ! tonna brusquement Cassis. Que pensez-vous ? Qu'il vous suffirait de m'écouter parler, là, les bras ballants, pour devenir fort ? Non ! Sortez de vos illusions ! Allez, que tout le monde se bouge et court ! EXÉCUTION !

Mon cœur failli s'arrêter. Les Carmache et moi nous regardâmes, affolés. Elle... elle était sérieuse en plus ! Et apparemment, nous voir rester planter comme des statues ne lui plut guère, puisqu'elle se mit à nous pourchasser, la mâchoire en avant !

Je n'avais sans doute jamais couru aussi vite, mué par la peur. Je voulais bien m'arrêter et souffler quelques secondes, cependant, Cassis nous suivait de très près et ce n'était pas rare que sa mâchoire ne claquât puissamment juste à quelques millimètres de mes poils !


***

— J-Je veux mourir...

J'étais littéralement vidé de toute substance physique. J'avais l'impression de n'être qu'un simple bout de peau ondulant au rythme du vent et brûlant sous l'infâme soleil du désert, et mes camarades Carmache avaient l'air de subir le même sort.

— Bien, tonna Cassis. Cinq minutes de repos avant la suite !

Qu-... Parce que ce n'était pas fini ?! Et cinq minutes ? C'était d'une vie dont j'avais besoin pour m'en remettre ! Et comment elle faisait pour ne pas faiblir alors qu'elle avait couru le même parcours que nous ?!

— Fin de la pause ! hurla t-elle.
— M-Mais ! geignit un Carmache. Cela ne fait à peine que deux minutes !
— Un véritable guerrier doit toujours être prêt aux imprévus !
— … mais !
— Et surtout, un véritable guerrier doit toujours écouter ses supérieurs ! vociféra t-elle dangereusement. 200 pompes chacun ! Et puisque vous avez protesté, se sera 400 pour tout le monde ! Je vais donner le rythme avec ma mâchoire, si quelqu'un est en retard ou s'arrête, le compteur reprend à 0 ! Compris ? EXÉCUTION !
— HIIII !!

Petit à petit, je comprenais ce qu'elle voulait dire par « dépasser ses limites ». Honnêtement, au début, je prenais cette expression comme un cliché. C'était une phrase que l'on entendait souvent après tout, et que l'on utilisait à toutes les sauces.

Je pouvais le dire maintenant, c'était loin d'être un simple cliché, c'était l'enfer. Le moindre mouvement me faisait atrocement souffrir, et pourtant, je continuai les pompes. Car Cassis ne plaisantait pas. Elle serait tout à fait du genre à nous faire TOUT recommencer si l'un de nous ralentissait ou s'arrêtait. Et dans mon état, recommencer signifiait simplement la mort par épuisement !

Par je ne savais quel miracle, nous avions tous tenu jusqu'à la fin des 400 pompes. C'était fou à quel point la terreur pouvait donner des ailes. Lorsque la mâchoire de Cassis claqua pour la 400ème fois, j'eus l'impression d'entendre chanter des trompettes divines, et de voir mon corps s'envoler aux cieux sous leur son cristallin...

— … vous n'êtes pas très coriaces, grinça t-elle.

… là tout de suite, j'avais une folle envie de lui flanquer mon poing dans sa figure. Elle avait de la chance que j'étais immobilisé par la fatigue... ou peut-être était-ce moi qui avais de la chance de ne plus pouvoir bouger.... Je ne saurais dire.

— Les pompes et les tours de terrain sont des échauffements basiques. Si vous ne les maîtrisez pas, ne comptez pas aller plus loin et encore moins maîtriser un seul des Neuf As !

Et blablablah, et blablablah... cette folle pensait vraiment qu'on serait encore frais comme des Grelaçon après cette torture sous un soleil de plomb ?!

— Je voulais finir par un entraînement plus concret mais je pense que c'est peine perdue vu votre état. On arrête donc là, mais sachez que si vous voulez vraiment devenir fort, vous avez encore une longue route à parcourir.
— … t-tyran, grognai-je faiblement.
— Tyran ? Non, loin de là. Maître était bien plus sévère avec nous à l'école du Roi d'Argent, ce que je vous ai fait faire ne sont que les prémices d'un programme allégé.

J'en perdais mes mots. Je comprenais maintenant, pourquoi cette école était si réputée ; avec un entraînement pareil, ce serait étrange de ne pas devenir un monstre de puissance !

— On va dire que c'est un début, conclut Cassis. Il était évident que vous n'auriez pas tout de suite le niveau débutant de l'école du Roi d'Argent. Tant pis, au moins j'ai conscience de vos capacités. Soyez quand même prêt pour l'expédition de demain.

Notre entraîneur despotique soupira, et sortit du camp, sans même un regard pour nos corps agonisants. Cette espèce de... ggnn ! Elle allait voir ce qu'elle allait voir ! Ah, elle fait la maligne la petite, mais un jour, un jour je deviendrait aussi fort qu'elle, et quand ce jour arrivera, elle-même ne comprendra pas sa douleur !!


____________________


Cassis

Ah ! C'était sympathique de jouer la méchante ! J'imaginais bien Brazoro en train de m'insulter copieusement en ce moment même, se promettant vengeance. Tout juste ce que je voulais. En le frappant en plein dans son égo, il allait pousser ses efforts à son paroxysme, dans l'espoir de m'impressionner. De même pour les Carmache.

Cependant, je ne mentais pas en disant qu'ils n'avaient pas le niveau. Mon projet fou de conquête exigeait de moi une certaine sévérité à infliger à mes subordonnés. Mon armée se devait d'être forte. Et pour être fort, il n'y avait pas de secrets : il fallait souffrir et s’entraîner.

Pour l'instant, ce n'était pas urgent. Les villages des évolitions ne me demandera pas – du moins je l'espère – d'employer une grande puissance militaire. Mais plus je m'approcherais du centre du continent, plus mes adversaires seront redoutables et je ne pourrais plus les combattre seule.

— Insulte moi de tout ton saoul Brazoro, souris-je discrètement, en échange, deviens invincible !