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Rubis & Saphir - The Origins de Feather17



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» Auteur : Feather17 - Voir le profil
» Créé le 29/01/2016 à 16:05
» Dernière mise à jour le 30/08/2020 à 15:10

» Mots-clés :   Action   Aventure   Drame   Hoenn   Présence de personnages du jeu vidéo

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038. 3x12 - Au secours de la famille Stratège
Précédemment : Sofian veut devenir un champion d’arène et part en voyage dans Hoenn en compagnie de Flora, dont le rêve est de devenir une célèbre coordinatrice pokémon, et Timmy, un jeune garçon à la santé fragile qui doit rejoindre Vergazon. À Lavandia, Sofian remporte son troisième badge contre Voltère grâce à son Poussifeu qui évolue en Galifeu. Flora participe à son premier concours pokémon à Poivressel où elle rencontre Brice, un coordinateur très talentueux au physique avantageux. Les trois amis apprennent qu’il est un enfant adopté et qu’il doit se rendre à Vermilava pour rendre visite à sa tante biologique mourante. La Team Rocket se rend compte qu’ils n’ont plus aucun gadget pour arriver au terme de leur mission : ramener le pokémon le plus puissant de Hoenn à leur boss. Ils décident alors de passer au plan B : observer les trois adolescents pour définir quel pokémon ils voleront.

Lavandia


Pokémon #201e
Profitant des derniers rayons d’un soleil estival, Sofian s’étira longuement sur sa chaise en osier tandis qu’un vent frisquet annonçait l’arrivée imminente de la saison automnale. Une des rares feuilles d’arbre qui résistaient au froid se laissa tomber mollement sur le visage de Flora qui s’en débarrassa d’un coup de main fébrile tandis qu’elle émanait de son sommeil. De son côté, Timmy naviguait sur son Pokénav en se laissant bercer par les cris amusés de leurs huit pokémons qui jouaient calmement dans les tas de feuilles brunes amassés dans un coin de la terrasse du centre pokémon. Alors que Balignon, Gobou et Tarsal se laissaient porter par les longs bras puissants de Galifeu, la forme duquel ils apprenaient toujours à découvrir, Nirondelle et Charmillon gazouillaient sur les branches ternes des arbres alentours, et Arcko et Écrapince se reposaient tant bien que mal en lançant des regards perçants d’amertume à leurs compagnons qui troublaient leur repos.
Depuis leur arrivée à Lavandia, jamais ils n’avaient vécu une journée aussi calme et reposante. Ils avaient très vite appris à apprécier le dimanche qui semblait être le seul jour pendant lequel aucun habitant ne se pressait dans les rues de la métropole. Mais cette semaine d’inactivité avait assez durée pour Sofian qui commençait à trouver le temps long.
— Tu as une idée de la ville la plus proche où se trouve une arène pokémon ? questionna Sofian après avoir longuement bâillé.
Un groupe de jeunes adultes éclatèrent de rire à côté d’eux et quittèrent leur table en direction de l’intérieur du centre pokémon, laissant tomber derrière eux un fascicule qui intéressa Flora.
— Justement, j’ai fait quelques recherches, annonça Timmy. Il semblerait qu’il ne te reste que deux champions à battre de ce côté d’Hoenn : le champion de Vermilava et celui de Clémenti-ville.
— Mon père ne voudra pas m’affronter avant que j’aie au moins quatre badges, rappela Sofian. Et puis de toute façon, je préfère m’entraîner un maximum avant de le défier. Je connais son niveau, et j’ai pas envie de me ridiculiser.
— Tu as l’air de mettre beaucoup d’importance dans ce combat, remarqua Timmy, intrigué.
— C’est surtout que j’ai envie de lui prouver que je ne suis pas un incapable. Bref ! Comme je ne suis pas encore prêt, notre prochaine destination sera Vermilava !
— D’après mes calculs, Vermilava se trouverait à au moins deux semaines de marches d’ici.
— Deux semaines ?! s’effara Sofian. Il vaudrait mieux qu’on se mette directement en route tant que la température est toujours élevée, j’ai pas envie de me retrouver sur la route dans le froid !
— SAINT KYOGRES, OUI ! s’exclama soudainement Flora qui était restée muette.
Sofian lui lança un regard incrédule.
— C’est bien la première fois que tu es d’accord avec mes décisions, tu es sûre que tu te sens bien ? s’inquiéta Sofian.
— Hein ? Non, je ne vous écoutais pas, c’est juste que…
Flora leur colla au nez le fascicule qu’elle avait récupéré de la table de derrière.
— Le prochain concours de coordination va être organisé à Autéquia ! annonça-t-elle, un sourire excité s’étalant sur son visage.
— C’est quand ça ? demanda Sofian sans grand intérêt.
— Le dernier dimanche d’octobre, c’est-à-dire dans trois semaines exactement ! répondit Flora.
— Impossible, on sera à Vermilava à ce moment-là, informa Sofian en se levant de sa chaise.
L’adolescent ferma son sac à dos qui se trouvait à ses pieds et le posa sur ses épaules, sous la grimace abasourdie de celle qu’il avait rembarrée.
— Allez les amis, il est temps de partir si nous voulons profiter de cette belle journée de marche !
— C’EST UNE BLAGUE ?? s’écria Flora en bondissant hors de sa chaise et en faisant face au garçon.
Timmy soupira et se frotta les yeux de fatigue.
— Depuis quand on a décidé qu’on allait à Vermilava ?!
— Depuis que je l’ai décidé…
— Oh pardon, maître vénéré ! J’avais oublié que vous étiez tout puissant !
— Ben j’ai bien fait de te le rappeler ainsi. Allez, Vermilava nous attend !
— C’est incroyable, ça !! T’en as vraiment rien à faire des autres en fait !
— Mais pas du tout ! s’emporta Sofian en montant dans les tonalités. On t’a déjà fait le plaisir d’aller à Poivressel pour ton concours !
— Tu y étais principalement pour le Capitaine Poupe !
— Mais c’est pas ma faute si c’est pas intéressant les concours pokémon !
Le visage de Flora prit une teinte pourpre et la jeune fille eut bien du mal à contenir sa colère.
— Les concours pokémons sont des évènements qui ne sont organisés qu’une fois par mois ! J’ai participé à un seul concours alors que tu as déjà trois badges ! Tu veux d’autres arguments ou tu t’estimes vaincu ?
— Moi aussi je peux te sortir des arguments hein ! … Bon là, sur le tas, j’en trouve pas, mais c’est parce que tu m’énerves ! Je suis le garçon, c’est moi qui décide !
— Oh bordel, je vais me le faire !!!
— LES GARS !! interrompit Timmy.
Le jeune garçon se posta entre ses deux ennemis et retint difficilement le poing de Flora en arrière, alors que Sofian se recroquevillait sur lui-même pour se protéger du coup qu’il allait recevoir.
— Vermilava et Autéquia se trouvent toutes les deux au nord, dit-il afin de les calmer. Il faut emprunter la longue Route 111 pendant au moins une semaine, donc vous avez le temps de vous décider. Est-ce qu’on peut partir et puis discuter calmement pour décider de la destination ?
— Timmy a raison, soyons un peu adultes pour une fois, accepta Sofian en reprenant son calme.
Frémissant de rage, Flora reprit son bras près d’elle et se força à parler calmement.
— D’accord, alors parlons raisonnabl…
— On-va-à-Vermilava-parce-que-je-suis-le-preums-à-le-proposer ! déblatéra Sofian à toute vitesse en disparaissant dans le centre pokémon en prenant ses jambes à son cou.
— Espèce de petit enf… ! s’écria Flora en le poursuivant à toutes jambes.
Timmy se laissa retomber sur sa chaise, las, alors que leurs huit pokémons le rejoignaient, les regards interrogateurs.
— La route va être longue, les amis…

Pokémon #201c
Route 111
La dispute entre les deux adolescents se poursuivit durant toute la journée. Mais les longues heures de marche que leur avait offertes la route fleurie au nord de Lavandia les épuisa plus rapidement qu’ils ne l’avaient imaginé, et Timmy fut heureux d’enfin ne plus avoir à les entendre s’affronter. Lorsque le ciel se colora de sa teinte orangée, Sofian et Flora ne se lançaient que quelques mots de temps à autre afin de continuer à lutter contre la décision l’un de l’autre.
— Autéquia…
— Vermilava…
— Autilava…
— Verméquia…
À ce moment tardif de la journée, le décor avait radicalement changé autour d’eux, leur offrant à leur gauche un fleuve interminable dont on distinguait à peine l’autre rive, et à leur droite un mur de roches qui s’élevait dans les cieux en une montagne inaccessible. Guidant le groupe loin devant, Timmy décrocha son regard de son Pokénav pour se retrouver face à un haut mur de rochers qui avait dû tomber depuis la montagne des centaines d’années plus tôt, terminant la route. Sur le côté, le fleuve avait appris avec le temps à se glisser dans de minuscules failles dans la roche et disparaître sous la montagne.
— Pourquoi on s’arrête ? demanda Sofian, embêté.
— Si vous sortiez de votre dispute de temps en temps, vous vous apercevriez que la route était barrée, expliqua Timmy en lui montrant la montagne face à eux.
— Tu es sûr que c’est bien par ici ? Tu as bien suivi le plan ? s’inquiéta Flora.
— Ah ça ! J’ai eu personne à qui parler ou pour me distraire pendant ces six dernières heures, donc oui, je suis plutôt sûr de moi ! se vexa Timmy.
— Il doit y avoir une erreur… marmonna Sofian en investiguant les lieux. Il ne faut pas traverser le fleuve, une fois que la route continuerait de l’autre côté ?
— Moi je ne vois qu’une forêt dense sur l’autre rive, avoua Timmy en plissant les yeux.
Flora se laissa tomber au sol poussiéreux en poussant un râle de fatigue.
— On ne s’est quand même pas tapé tout ce chemin pour que dalle ! s’énerva Sofian de plus belle.
— On peut toujours demander notre chemin… proposa Flora.
— Tu vois quelqu’un dans les alentours, toi ? rabroua Sofian, de mauvaise humeur.
— Oui.
Flora pointa du doigt un creux dans la montagne et les deux garçons remarquèrent enfin la petite chaumière qui avait été taillée dans la roche jaune, au sommet d’un petit escalier en bois qui donnait accès à la montagne. En s’approchant de la maison d’un pas fatigué, ils découvrirent une petite fille qui avait l’air de s’amuser avec son pokémon dans le jardin artificiel qui avait été aménagé devant l’entrée.
— Bonjour, appela Sofian par-dessus la clôture en bois.
La petite fille assise dans l’herbe n’eut pas l’air surprise de leur apparition et leur lança un regard solennel, un minuscule Rosélia entre les jambes.
— On aimerait se rendre à Vermilava…
— …Autéquia ! rectifia Flora derrière lui.
— …mais le chemin a l’air d’être bloqué, expliqua Sofian sans se soucier de son amie derrière lui. Tu sais nous dire par où on peut passer pour s’y rendre ?
— Ben, par-là, répondit la petite fille amusée en pointant du doigt le passage bloqué, comme si c’était tout à fait normal.
— Mais… justement, on ne peut pas passer à cause de la montagne, répéta Sofian, de mauvaise humeur.
— Ah non, vous pouvez pas passer, c’est vrai, avoua la petite fille en reprenant son jeu avec Rosélia. Mais ça, c’est pas à cause de la montagne.
Sofian échangea un regard d’incompréhension avec ses deux compagnons de route et se mordit la langue pour éviter de devenir plus grognon. Apparemment, la gente féminine avait décidé de lui taper sur le système, ce jour-ci !
— Comment ça ? interrogea Timmy plus calmement.
— Ben, vous pouvez pas passer parce que vous avez pas le niveau, tiens ! précisa la petite fille en levant les yeux au ciel, comme si la raison avait été évidente.
— Et je peux savoir qui c’est qui a décidé de cette règle de m… ? lança Sofian, à bout de patience.
— Moi !
La petite fille se retourna d’un coup vers lui et la mauvaise humeur de Sofian fut très vite remplacée par de la méfiance.
— Attention !! s’écria-t-il.
— Rosélia, attaque « danse-fleur » ! s’exclama subitement la jeune enfant.
Sofian poussa Flora loin de la clôture en bois qui vola en éclat sous l’attaque violente des pétales de fleurs qui surgirent des roses qui servaient de mains au Rosélia.
— Elle a craqué son slip, ou quoi ?! Galifeu, viens la calmer !
L’énorme singe-poulet orange sortit de sa pokéball et, d’un tir de puissantes boules de feu, il rôtit instantanément le pokémon plante qui avait attaqué son maître.
Roselia s’effondra au sol dans un nuage de cendre et la petite fille écarquilla les yeux, la bouche pendante.
— Woooow…

Pokémon #201l
— Ça va pas dans ta petite tête ?! s’écria Timmy alors que Flora se relevait de la flaque de boue dans laquelle Sofian l’avait poussée.
— Qu’est-ce qui te prend de nous attaquer comme ça ?! s’énerva Sofian en encourageant son Galifeu à montrer ses nouveaux muscles saillants.
— VIVI !
Les trois adolescents firent volte-face, s’apprêtant à devoir se défendre à nouveau. Un homme de la quarantaine d’années, les cheveux grisonnants, apparut à la porte du jardin et courut vers eux en panique.
— Qu’est-ce qui te prend d’attaquer les voyageurs ?! la disputa-t-il.
— C’est exactement ce qu’on aimerait savoir ! ajouta Sofian. Qu’est-ce qui te prend de nous attaquer ?!
— Je voulais juste m’amuser un peu, répondit la jeune fille en baissant les yeux, l’air penaud.
— Moooh… soupira Flora, le cœur brisé par l’air triste de la jeune fille. Ce n’est pas grave, va ! Tu ne nous as pas fait mal.
— Je suis sincèrement désolé ! s’excusa le père, affolé. Si je peux faire quoi que ce soit pour vous ! Venez, je vous invite à boire un chocolat chaud ! Vous pouvez même rester dormir cette nuit si vous voulez ! Si, si, j’insiste !
Sans attendre de réponse, l’homme les entraîna vers l’intérieur de sa maison en fusillant d’un regard noir sa jeune fille.
— Ne t’en fais pas, rassura discrètement Flora à l’oreille de l’enfant, quand on se retrouve en face d’un garçon qui vous pousse dans la boue pour se protéger, on a tous les droits de l’attaquer !
Vivi pouffa de rire.

Flora quitta la salle de bain dans laquelle elle s’était débarbouillée le visage et se perdit dans les couloirs de la maison qui donnaient accès à de nombreux salons endommagés. C’était comme si des pokémons s’étaient entraînés intensivement dans chacun des salons et que la famille avait dû racheter les mêmes meubles au fur et à mesure. Frissonnant d’un étrange sentiment de mal-être, Flora préféra retrouver ses amis en vitesse. Quelque chose ne tournait pas rond dans cette maison.
Sofian et Timmy avaient été installés dans un salon confortable et dans un état si parfait qu’on aurait dit que les meubles venaient d’être installés. L’homme invita Flora à les rejoindre, alors qu’un Chamallot apportait sur son dos un plateau rempli de tasses de chocolat chaud et de petits biscuits.
— Ah ! Ça fait toujours du bien un petit remontant quand il commence à faire froid, dit l’homme en se frottant les mains d’envie. Qu’est-ce qui vous amène donc au pied de la Cordillère Chimnée ?
— Ben justement, on aimerait se rendre à Vermilava — « Autéquia », rectifia Flora à sa gauche — mais le chemin est bloqué par la montagne, réexpliqua Sofian. Et lorsqu’on a voulu demander notre route à votre fille, elle nous a attaqués sans aucune raison.
— Ben si, ’y avait une raison ! se défendit Vivi. Je vous ai dit que je voulais mesurer votre niveau !
— Aaaaah ! Mais cela change tout ! comprit l’homme en se tapant le front. Vivi, lequel des trois a osé te demander le droit de passage ?
La petite fille pointa Sofian du doigt. L’homme se leva brutalement, renversant le plateau qui se trouvait sur le dos de son Chamallot.
— Qu’est-ce que… ?!
— Chamallot, attaque « flammèche » !
— Bordel de… ! jura Sofian en poussant Flora sur les tasses de chocolat chaud pour éviter l’attaque brûlante du pokémon adverse. Les boules de feu explosèrent contre le divan sur lequel ils s’étaient trouvés quelques secondes plus tôt, et celui-ci prit feu. Sofian fit un roulé-boulé au sol afin d’éviter la tentative d’écrasement du petit chameau et eut à peine le temps d’envoyer son Écrapince à l’attaque qu’une nouvelle rafale de boules de feu l’assaillit.
— Écrapince, « bulles d’eau » ! ordonna Sofian en évitant d’écraser Timmy qui cherchait la sortie du salon pour s’enfuir.
Le petit crabe orange envoya son attaque aquatique contre les boules de feu du Chamallot qui fut décontenancé.
— Et maintenant, « force-poigne » !
Écrapince écrasa sa pince contre le Chamallot qui fut propulsé sur la table du salon avant de perdre connaissance.
— Maison de timbrés ! s’insurgea Flora en se relevant.
— Vivi, je crois que nous avons trouvé notre sauveur… annonça l’homme en s’essuyant le front.

Pokémon #201
— Bon maintenant, j’aimerais bien qu’on m’explique ce qu’il se passe avec vous ! hurla Timmy en sortant des décombres de la table en bois.
— Je vous dois quelques explications, en effet, avoua l’homme en éclatant de rire.
— Je ne vois pas ce qui est drôle dans cette histoire, mais je suis sûre que c’est parce que je ne suis pas de nature à aimer l’humour, commenta Flora en serrant les dents, essorant son foulard plein de cacao.
— Je vous prie à nouveau de m’excuser pour cette attaque brutale, dit l’homme en leur offrant les trois chaises qui n’avaient pas été détruites dans le combat.
Sofian grogna et préféra rester debout.
— Je me présente : je m’appelle Victor Stratège, et ma fille et moi sommes à la recherche d’un dresseur puissant qui pourrait nous aider. Victoria, ma femme, est la seule personne qui puisse enseigner aux pokémons la capacité spéciale « éclate-roc » qui pourrait vous ouvrir un passage dans la montagne pour poursuivre votre chemin. Chaque année, un éboulement vient bloquer la route des voyageurs qui se retrouvent sans pouvoirs pour passer la montagne vers le nord de Hoenn. C’est pourquoi nous avons décidé de nous installer ici afin d’aider les voyageurs à briser la roche lorsque le chemin est barré.
— Dans la famille Maboule, je demande la mère, marmonna Flora pour elle-même.
Vivi lui frappa la cuisse et Flora baissa les yeux, gênée.
— Malheureusement, reprit Victor qui n’avait rien remarqué, lors d’une ballade en montagne, nous avons rencontré un groupe de Machoc qui a enlevé ma femme. Et chaque fois que nous partons à leur repère pour essayer de la délivrer du groupe, nos pokémons reviennent la queue entre les jambes, roués de coups. C’est pourquoi nous avons besoin de l’aide du dresseur le plus puissant que nous puissions trouver. Je tiens à vous dire que je suis extrêmement désolé pour le dérangement et la peur que je vous ai provoquée, mais voulez-vous bien nous aider à sauver ma femme, la mère de ma petite Vivi ?
Les trois adolescents échangèrent des regards peinés et Sofian s’entendit répondre par la positive malgré lui.
— Avec mes trois badges et mon tout nouveau Galifeu, ça ne devrait pas être bien compliqué à battre un pauvre groupe de Machoc, rassura-t-il.
— ’ttention, soupira Flora. Sa tête a enflé en même temps que celle de son Galifeu, on dirait…

L’ascension du flanc de la montagne ne fut pas chose aisée, d’autant plus que le soleil allait bientôt disparaître sous l’horizon et qu’il leur était de plus en plus compliqué de distinguer leur chemin avec clarté.
— On aurait peut-être dû attendre demain avant de partir à la recherche d’un groupe de pokémons sauvages agressifs, se plaignit Flora, morte de trouille.
— Chaque minute peut être fatale pour ma femme, rappela Victor.
— Galifeu, éclaire-nous avec « flash », demanda Sofian en faisant réapparaître son pokémon.
Galifeu ouvrit sa gueule et une boule de feu s’y logea, éclairant les alentours. Arrivant enfin au sommet de la pente qu’ils escaladaient depuis des dizaines de minutes, Timmy se plia en deux, épuisé, tentant de récupérer sa respiration. De là où ils se trouvaient, ils pouvaient distinguer un magnifique panorama sur le fleuve qui zigzaguait entre les champs de fleurs de la Route 111, disparaissant au loin derrière quelques éclats de lumière qui indiquaient la position de Lavandia.
— Nous ferions mieux de reprendre notre route, nous ne sommes plus très loin de l’endroit où les Machoc ont élu domicile, suggéra Victor en se remettant en mouvement.
— Et dire qu’il nous reste encore vingt jours de marches avant d’arriver à Autéquia… marmonna Flora.
— Tracasse, on marchera moins puisqu’on va à Vermilava, corrigea Sofian.
Flora attendit que son ami ait le dos tourné pour lui faire un signe injurieux de la main, geste qu’elle regretta au moment où Vivi la dénonça ouvertement.
Ils reprirent la route en silence sous la lueur de la lune qui venait de se lever, Sofian, Galifeu et Victor ouvrant la marche. La nuit avait aussi fait baisser la température ambiante et une brise glaciale s’était levée. Flora jeta un coup d’œil à Timmy qui trainait du pied derrière le groupe, épuisé par les efforts et par sa condition physique désavantageuse. Cela faisait tellement longtemps qu’ils n’avaient plus dû fournir d’énormes efforts physiques qu’elle en avait oublié la santé fragile de son ami.
— Ça va, tu tiens le coup ? s’inquiéta-t-elle.
— J’ai l’impression d’être suivi, chuchota Timmy en la forçant à ralentir. Tu vois ce rocher, à droite ? Je crois qu’on nous observe depuis quelque temps…
— Le rocher vers lequel Victor nous emmène ?
— Celui-là-même.
— Tu crois que… cet homme pourrait nous avoir menti une nouvelle fois ?
— Je crois qu’avec tout ce qu’ils nous ont fait, il est préférable de rester sur nos gardes. Qui nous dit qu’ils ne nous amènent pas dans un nouveau piège ? La fille nous attaque, le père nous attaque,… Qui nous dit que la mère ne nous attend pas blottie dans l’ombre pour…
— SOFIAN, attention !! s’écria Flora tout à coup.
De derrière le rocher duquel Timmy parlait s’extirpa l’ombre humanoïde d’un pokémon. Beaucoup plus près qu’eux, Galifeu n’eut pas le temps de réagir et reçut le violent coup de poing du pokémon dans le ventre. Le pokémon sauta dans les airs et lui asséna un coup de pied sur le crâne ; Galifeu s’effondra aux pieds de son maître.
— Le Machoc nous a retrouvés ! s’exclama Victor.
— Galifeu !
Le petit pokémon de type combat grimpa sur son rocher et fit tourner ses bras de part et d’autre de son corps afin de montrer ses puissants muscles.
— Ah tu fais le malin ?! On va voir si tu feras encore le malin face à ma Nirondelle !
Le petit oiseau bleu s’extirpa hors de la pokéball que Sofian lança et elle fendit l’air vers le Machoc sauvage avant de le ruer de coups de bec. Le pokémon adverse tenta de se débarrasser de son adversaire à l’aide de ses points mais l’agilité de Nirondelle voua ses tentatives à l’échec.
— Nirondelle, envoie-le balader avec ta « tornade » ! ordonna Sofian.
Nirondelle battit des ailes, mais Machoc profita de ce moment pour attraper les ailes de l’oiseau et les bloquer entre ses paumes. Le pokémon combat bondit alors dans les cieux en emportant l’oiseau avec lui.
— Attention ! L’attaque « frappe-atlas » est redoutable ! prévint Timmy.
— Nirondelle, « cru-aile » !!
Nirondelle tenta tant bien que mal de se libérer d’entre les bras puissants du Machoc tandis qu’ils chutaient tous les deux vers le sol. Au dernier instant, ses efforts payèrent et l’oiseau put se défaire de son adversaire. Machoc s’écrasa seul contre le sol rocailleux de la montagne et perdit connaissance.
— Nirondelle, tiens-toi prête, il doit y en avoir d’autres !
Une ombre se dessina derrière le rocher et Nirondelle piqua vers le sol à toute vitesse.
— Ouaïe !! grinça une voix aiguë derrière le rocher.
Nirondelle sursauta et rejoignit son maître tandis qu’une femme élégante sortit de l’ombre.
— Victoria, tu vas bien ?! s’alarma Victor en accourant vers elle.
— Oui, mais quelle idée de m’attaquer !! Je ne suis pas un pokémon !
— Excusez-moi, je pensais que c’était un des Machoc qui vous détenaient prisonnière, s’excusa Sofian.
— Me retenir prisonnière ? s’étonna Victoria en se frottant le crâne.
— Oui, bon, je n’étais pas très inspiré aujourd’hui, balbutia Victor en aidant sa femme à sortir de sa cachette.
— Inspiré ? répéta Flora, dubitative. J’ai du mal à comprendre…
— Vous voulez dire que… le combat était prévu depuis longtemps ? essaya de comprendre Timmy.
— Vous nous avez fait grimper cette montagne pour nous attaquer une nouvelle fois ?! s’insurgea Sofian, à bout d’énergie.
— Pendant la nuit ?! ajouta Flora, hors d’elle.
— Je constate qu’encore une fois, vous n’avez rien expliqué et vous en avez fait à votre tête, réprimanda Victoria.
— Ben vas-y pour rattraper le coup une fois que ta fille attaque les passants sans les prévenir ! fit remarquer Victor.
— Vivi, qu’est-ce qu’on avait dit ?
La petite fille baissa les yeux au sol sous le regard autoritaire de sa mère et bredouilla des excuses incompréhensibles.
— Excusez-moi de vous rappeler qu’on existe, intervint une Flora en prise à un mal de tête, mais est-ce que pour une fois, vous voulez bien nous expliquer C’EST QUOI CE BORDEL ?!
— C’est moi qui m’excuse, rectifia Victoria en leur serrant la main à tous les trois. Vous allez comprendre, c’est très simple. Il y a de cela des années, tous les membres de ma famille et moi-même avons essayé de concourir à la Ligue Pokémon de Hoenn. Mais l’acquisition des badges d’arène était rudement difficile à atteindre, particulièrement à cause du manque d’entraînement que nous avons pu recevoir. Nous avons donc décidé d’élire domicile sur cette route, la plus compliquée à franchir, car de nombreux dresseurs venant de Lavandia se dirigent vers Vermilava en quête d’un quatrième badge. Or, c’est exactement un des badges les plus compliqués à obtenir à cause de la difficulté et du niveau qui augmente drastiquement. Nous, la famille Stratège, avons donc opté pour le coaching et nous aidons les dresseurs à améliorer leur niveau avant l’obtention du badge Chaleur de Vermilava. Je dois vous avouer que techniquement, il aurait fallu vous prévenir d’avance que nous allions vous mettre à l’épreuve. Mais vous avez bien dû vous rendre compte de la subtilité de mon mari et de ma fille…
— Cela voudrait dire que… vous êtes en train de m’entraîner dans ma quête des badges ? résuma Sofian.
— Exactement ! Et je peux vous assurer qu’arriver à me battre relève d’un prodige plutôt exceptionnel, félicita Victoria.
— Bof, vous savez, j’ai connu des combats beaucoup plus rudes…
— Toujours dans la politesse, ce garçon, marmonna Flora, dépitée.
— Donc, d’après vous, j’ai le niveau nécessaire pour obtenir mon quatrième badge ? Parce que ça tombe bien, nous étions justement en route pour Vermilava !
— En passant d’abord par Autéquia, rappela Flora en serrant les dents.
— Oh pour le savoir, il faudra que tu te mesures à ton dernier adversaire ! annonça Victoria. Mais avant ça, ayant battu trois membres de la famille Stratège, tu obtiens le privilège que j’enseigne la capacité « éclate-roc » à un de tes pokémons.

Pokémon #201t
Assis par terre, somnolant à moitié dans le froid automnal de la nuit ténébreuse, Timmy et Flora regardaient d’un œil distrait le Machoc de Victoria enseigner au Galifeu de Sofian une capacité spéciale bien utile : grâce à la force de ses coups de poing, Galifeu était à présent capable de détruire n’importe quel rocher qui se trouvait sur son chemin.
— On aurait pu attendre demain matin, tout de même, se plaignit Flora entre deux bâillements.
— Pour une fois, je suis d’accord avec toi… grommela un Timmy au bord de l’épuisement.
— Moi, j’adore regarder un pokémon qui s’entraine ! commenta Vivi qui ne semblait pas être atteinte par la fatigue. C’est à ça qu’on reconnait les vrais dresseurs : quand la passion du pokémon dépasse la passion du sommeil.
Flora leva un sourcil, sceptique.
— Tu ne devrais pas être déjà au lit, toi, à ton âge ? grogna-t-elle.
— Allez, maintenant, testons donc cette technique sur ces rochers qui bloquent le passage de la Route 111 ! proposa Victoria en montrant à Sofian le mur de roches qui avait dû se créer lors d’un éboulement.
— Galifeu, utilise…
— Vous ne passerez pas ! interrompit une voix enrouée au sommet des rochers.
Un flash rouge éclata dans le ciel nocturne et un jet d’eau puissant fusa contre Galifeu qui le prit de plein fouet au visage. Le pokémon de type feu, surpris par la violente attaque, poussa un cri de douleur en étant propulsé contre le mur de roche de la falaise alentour.
— C’est pas bientôt fini toutes ces attaques ?! s’emporta Sofian en cherchant l’adversaire des yeux.
D’énormes bulles d’eau fusèrent du néant en direction de Galifeu qui bondit dans les airs afin d’éviter la nouvelle attaque. Mais dans sa précipitation, il ne fit pas attention à l’ombre qui l’avait suivi et une queue sphérique s’abattit sur son crâne.
— Un Marill ! reconnut Timmy, alors que Vivi éclatait de rire face au désarroi du dresseur.
— Ah, on m’envoie un pokémon de type eau ! Ah, on veut jouer au malin ! s’enragea Sofian. Balignon, à ton tour de jouer !
La petite boule verte et grise prit le relais et s’éloigna de Galifeu qui avait du mal à se relever afin de lui permettre de rester loin du combat.
— Marill, reprit la voix enrouée au-dessus des rochers, attaque « roulade » !
Le Marill adverse se roula en boule et fonça à toute vitesse vers Balignon qui bondit dans les airs afin de l’éviter. Mais le Marill fit demi-tour et attaqua de plus belle.
— Bon, puisque il ne veut pas nous lâcher la grappe, Balignon, envoie ta « vampigraine » ! ordonna Sofian.
En pleine course, Balignon jeta de son bulbe une petite graine qui toucha le pokémon qui le poursuivait. Des lianes se développèrent autour du pokémon en roulade, ce qui interféra dans sa course et l’immobilisa au sol, lui arrachant de l’énergie vitale au passage.
— Ce n’est pas parce que ma Marill est à terre qu’elle ne peut pas attaquer ! lança la voix invisible. Utilise « pistolet à eau » !
Le pokémon envoya son attaque aquatique qui ne fit qu’arroser généreusement Balignon sans aucun effet.
— Comme si mon Balignon allait avoir peur d’un bête jet d’eau ! se vanta Sofian. Balignon, finissons-en avec charge !
Balignon chargea avec brutalité le Marill qui fut propulsé contre les rochers. La « vampigraine » lui extorquant son énergie, le pokémon aquatique s’évanouit rapidement.
— Il a battu mamy ! s’effara Vivi.
— Je suis épaté ! s’exclama Victor.
— Quel niveau ! applaudit Victoria.
Sofian afficha une moue impertinente et Flora leva les yeux au ciel, lasse de voir son ami prendre la grosse tête.
— Je te félicite, mon enfant !
Quelque chose tomba au sol depuis le sommet des rochers, et Sofian mit quelque temps à décrypter la forme du corps recroquevillé d’une vieille personne qui venait de se laisser glisser jusqu’à eux depuis sa cachette.
— C’est vraiment Gandalf en fait… ricana Flora.
— C’est une dame ! fit remarquer Timmy, effaré par la raillerie de son amie.
— N’empêche qu’elle a du poil au menton… ajouta Flora.
— Oh la barbe ! s’énerva la vieille dame qui avait entendu leur conversation.
Flora et Timmy se turent immédiatement, honteux.
— Tu as réussi à me battre, mon enfant, reprit la vieille dame en direction d’un Sofian imbu de sa personne, ce qui n’est pas chose aisée. Permets-moi de me présenter : je me prénomme Vicky, matriarche de la famille Stratège. Je suis le quatrième et dernier membre de notre famille qui devait te défier. Je ne le dis que rarement mais… tu es à la hauteur de dresseurs très talentueux.
— C’est ce que je me disais, maman ! intervint Victor. Tout de suite, il m’a fait penser à Tity…
— Tity ? Qui est Tity ? s’interrogea Timmy.
— C’est mon petit-fils très talentueux ! expliqua la vieille dame avec toute la fierté d’une grand-mère dans la voix. Il est le cinquième et plus puissant membre de notre famille. Si seulement il avait décidé de rester, il vous aurait montré de quoi la famille Stratège est capable ! Mais il est tellement talentueux qu’il a décidé de partir sillonner les routes à la recherche d’un dresseur qui serait capable de le vaincre. D’après ce qu’il nous a racontés, il en serait à sa cinquante-neuvième victoire consécutive.
— Mon grand frère, c’est le meilleur ! s’exclama Vivi.
— Si mon fils vient nous rendre visite, je lui indiquerai ton nom car il serait enchanté d’affronter un dresseur aussi talentueux que toi, promit Victor.
— Pfff ! J’en ferais qu’une bouchée de votre fils ! assura Sofian en montrant son poing. Dans la famille Stratège, je demande à battre le fils prodigue qui me permettra d’avoir toute la collection !
— Monsieur Grosse-tête est de retour… soupira Flora.
— Sur ce, poursuivit Vicky, il est temps pour vous d’accéder au nord de Hoenn ! Victoria, as-tu bien fait ton boulot ?
— Ah ça ! C’est son Galifeu qui va nous le prouver !
— Galifeu, brise ces rochers avec « éclate-roc » ! ordonna Sofian.
Le pokémon épuisé donna trois coups de poing bien placés, comme le Machoc de Victoria le lui avait enseigné, et les rochers se brisèrent en un tas de poussière. La vieille dame se pencha dans les décombres et y fouilla ardemment.
— Qu’est-ce qu’elle nous fait, mamy ? se demanda Sofian.
— Avec « éclate-roc », il faut se méfier des rochers que l’on détruit, expliqua Victoria. Il se peut que des Racaillou se cachent dans le décor afin d’échapper aux prédateurs.
— Mais d’autres fois, c’est une véritable mine d’or ! précisa Vicky en se relevant tant bien que mal, un étrange caillou dans sa main gauche.
La pierre qu’elle posa dans les mains de Sofian ne ressemblait à aucun objet qu’il eût vu dans son existence. On aurait dit qu’elle avait été taillée sur mesure pour ressembler à un petit galet sphérique d’une couleur grise bleutés, parsemée de petits trous à peine visibles.
— Ceci est une Pierre Stase, indiqua Vicky.
— Woow ! s’émerveilla Vivi.
— Qu’est-ce qu’il a de spécial ce caillou ? s’étonna une Flora peu impressionnée.
— Ce « caillou » est premièrement très rare à trouver dans la nature, expliqua Vicky de mauvaise humeur, et puis surtout, par une force que seule la magie de la nature peut l’expliquer, la Pierre Stase possède la faculté d’empêcher l’évolution d’un pokémon.
— Qu’est-ce que vous voulez que j’en foute ? lâcha Sofian, sans se rendre compte des grimaces choquées des membres de la Famille Stratège. Mon but est de faire évoluer mes pokémons pour qu’ils deviennent les plus puissants possible, pas de les empêcher de se développer.
Et Sofian fourra la Pierre Stase dans les mains de Timmy sans y lancer un seul regard de plus.
— Allez, nous vous invitons à passer la nuit chez nous pour vous dédommager de toutes ces aventures que nous vous avons fait vivre, annonça Victoria. Et demain, vous pourrez reprendre votre route vers Vermilava.
— AUTÉQUIA !!!

Pokémon #201e
Il ne restait plus que quelques minutes avant que le soleil ne perçât l’horizon, répandant sa douce lumière rosée de l’aube sur la montagne qui longeait le très long chemin qui reliait Lavandia au nord de la région. Trois silhouettes se mirent en mouvement avec difficulté. Il fallait dire que la nuit avait été courte et que leur journée avait été chargée la vieille. S’obligeant à vivre dans l’ombre afin de mieux observer leurs proies, les trois acolytes s’octroyèrent un instant de répit afin de reprendre le cours de leur mission.
— Quelle journée hier ! soupira James en étirant tous les muscles de son corps.
— On a bien bossé, cependant, se félicita Miaouss.
— Bon allez, mettons nos notes en commun, décida Jessie en terminant un long bâillement.
Les trois membres de la Team Rocket réunirent leurs calepins respectifs au centre de la nacelle de leur ballon et s’échangèrent leurs notes.
— Sofian a quatre pokémons bien entraînés, résuma Miaouss.
— Mais celui qui a le plus résisté aux combats et qui a montré les plus grands exploits, précisa James, c’est ce nouveau singe qui sort de nulle part.
— C’est l’évolution de son Poussifeu, imbécile ! fit remarquer Jessie en lui donnant un coup de cahier sur le crâne.
— Ne nous laissons pas impressionner par son équipe, conseilla Miaouss, les deux autres peuvent nous réserver bien des surprises.
— Je sens que la morveuse a du potentiel, vu qu’elle s’entraîne aussi pour les concours pokémons, rappela James.
— En parlant de concours pokémon…
Jessie fouilla dans sa poche et en retira une boule de papier qu’elle déplia avec excitation.
— J’ai trouvé ceci dans une poubelle ! annonça-t-elle en brandissant devant leurs yeux le fascicule qu’elle tenait en main. Le prochain concours de coordination sera organisé à Autéquia ! J’ai pensé qu’on pourrait aussi observer tous les coordinateurs qui y participent et voir s’ils n’ont pas un pokémon encore plus puissant !
Miaouss lui arracha le fascicule des mains et s’en servit afin de la gifler.
— Arrêtez de partir dans tous les sens ! s’énerva-t-il. C’est exactement pour ça qu’on foire toutes nos missions, parce qu’on veut toujours trop en faire ! Terminons d’abord notre phase d’observation, et voyons si on obtient un résultat !
— Mais Jessie a raison, si ça se trouve elle y sera aussi la morveuse !
— « Si ça se trouve » rien du tout ! Au mieux, le concours pourrait nous… Oooh !
Une lumière brilla dans l’œil du chat humanoïde qui plongea dans ses pensées tout en affichant un sourire machiavélique.
— Je connais ce sourire, reconnut James, c’est celui qu’il fait quand il a faim.
— Mais non, idiot ! rabroua Miaouss en lui donnant un autre coup de fascicule sur le crâne. Je viens d’avoir une idée de génie.
Jessie et James se turent immédiatement et attendirent, pendus à ses lèvres.
— Le concours pokémon serait un évènement parfait pour passer au plan suivant : le vol du pokémon qu’on aura choisi, révéla Miaouss.
— Devant des centaines de spectateurs ?! s’horrifia James.
— Mais justement, non ! Derrière la scène, il y a les loges. Et dans les loges, les coordinateurs, leurs amis, mais surtout leurs pokémons. Pas de caméras, mais nos trois cibles et leurs pokémons. Et on aura qu’à se servir dans leurs poches pendant que tous les regards seront tournés sur le spectacle qui se jouera sur la scène.
— Miaouss… Tu es notre Messie ! s’enthousiasma James, ravi par le plan diabolique de son acolyte.
— Depuis le temps que je dis que vous êtes mes brebis…
— On a donc une date limite, déduisit Jessie.
— Exactement, approuva le chat, nous avons vingt jours pour nous décider et élire le pokémon que nous volerons.
Les trois acolytes s’échangèrent des regards complices et enjoués.
— Attention ! s’exclama soudainement Jessie.
Jessie poussa ses deux amis derrière un énorme rocher, juste à temps pour se cacher des trois adolescents qui venaient d’apparaître sur la route montagneuse. Jessie, James et Miaouss écoutèrent passer leurs trois cibles qui étaient plongées dans une de leurs nombreuses disputes. Lorsqu’ils disparurent au loin, James soupira et Miaouss se détendit.
— Nous ferions mieux de nous remettre à les suivre, car à partir de demain, c’est à la morveuse qu’on s’attaque ! conclut Jessie.

Pokémon #201r
À suivre dans « Une coordinatrice hyperactive »