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L'empire Mecheva: la fin des gardiens de louglaciale1



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Informations

» Auteur : louglaciale1 - Voir le profil
» Créé le 20/01/2016 à 22:32
» Dernière mise à jour le 02/02/2016 à 13:25

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Chapitre 14: la guerre se met en marche.
Le groupe se retrouva sur la plage de Nenucrique vers dix heure du matin le lendemain, prêt à partir. Paul s'étonna de la présence de Louise dans leur groupe mais ne tarda pas à faire ses propres conclusions, comme l'ont prouvé ses clins d'œil complice envers Neil. Ce dernier se contenta d'ignorer ceux-ci, son expérience de la veille encore toute fraîche dans son esprit ainsi que sur ses lèvres. Même si au final, la jeune femme avait joué un rôle du début à la fin et s'était révélée plutôt sympa, il allait lui en vouloir un bon moment ça, c'était sûr et certain. Enfin, tant qu'elle ne tentait pas de récidiver, cette mission pouvait bien se dérouler.

Une fois tous réunis sur la plage de sable fin et exposée au vent marin, Paul sortit une carte holographique de la région de Hoenn.

- Bon, on est là, dit-il en désignant du doigt la ville de Nenucrique. Et on doit se rendre ici, ajouta-t-il en désignant une autre zone de la région.

La zone en question se situait à l'autre bout de la région. Il y avait une sacrée trotte mais il existait plusieurs chemins. Le premier et sans doute le plus long, consistait à faire le tour de la région par la mer. Ils laissèrent tomber cet itinéraire pour plusieurs raisons. Il n'y avait que Paul qui possédait un Pokémon eau capable de les transporter sur l'eau et il était trop jeune pour porter trois personnes sur son dos pendant des jours. Neil avait bien Enes mais, en tant que Minidraco, il avait encore moins d'endurance que le Leviator. Il n'avait jamais transporté Neil sur de longues distances. Et bien sûr, ce chemin, étant plus long, prendrait beaucoup plus de temps. Une autre possibilité était de partir sur la route 121 et de traverser les routes 120, 119 et 118 pour ensuite arriver à Lavandia, traverser ensuite la route 117 et le tunnel Merazon pour enfin arriver à destination. Ce chemin était très long lui aussi et épuisant. Il y avait beaucoup de zones incertaines avec des Pokémon sauvages. Et ce chemin était un gros détour. La troisième option était de partir par la route 121 mais de couper ensuite par le Mt Memoria et de traverser la route 123. Ce chemin était légèrement ardu à cause du relief mais ça leur enlèverait plusieurs jours de voyage en plus d'avoir la possibilité de capturer quelques Pokémons intéressants, ces derniers étant, sur cette route, particulièrement puissants.

S'étant mis d'accord, ils se mirent en route, quittant Nenucrique à 10h50, accomplir leur première mission de gardien officielle.



En cet instant précis, Amandine ignorait totalement ce qu'elle fichait en ce lieu mais n'en était pas moins inquiète. Devant elle, assise à son bureau, Eloïse Lordiris attendait. Amandine avait été convoquée par sa dirigeante presque une heure auparavant et elle n'avait pas encore dit un mot, ce qui agaçait aussi bien la convoquée que ça l'angoissait. Jamais dame Lo ne s'était comportée ainsi. Y avait-il une raison ? Est-ce que c'était un test ? Si s'en était un, Amandine allait le réussir même si elle pensait clairement qu'un test aussi débile et aussi stressant était une perte de temps. Sur quoi l'aurait-elle testée d'ailleurs ? à sa patience ? à sa résistance à l'envie de faire ses besoins ?

Amandine Sénèque avait été sacrée gardienne l'année dernière et affectée aux cours de sport pour former les nouveaux apprentis alors qu'elle n'avait que 21 ans. Bénie par Crefollet, l'être de l'émotion, la gardienne avait une sorte de flair, un détecteur d'émotions. Elle pouvait repérer la moindre trace émotionnelle qui traversait le corps des gens et pouvait ainsi détecter les potentielles menaces. Elle se servait de ce radar sur ses élèves pour mater les plus rebelles, ceux qui pensaient que l'école buissonnière, quand on était gardien, était une bonne idée.

Mais, en cet instant précis, Amandine ne détectait rien chez sa dirigeante. Aucune émotion, aucun état d'esprit, aucune pensée d'aucune sorte. Il n'y avait que trois solutions pour qu'un tel vide émotionnel se fasse ainsi : la personne était morte, était un robot ou fermait télépathiquement son esprit aux autres.

Dans tous les cas, c'était inquiétant. Fermer ainsi son esprit aux autres ne pouvait signifier qu'une chose. Elle ne faisait plus confiance à ses guerriers. Pour une dirigeante, c'était plus qu'alarmant.

Soudain, la porte du bureau s'ouvrit et un gardien entra.

- Voici le dresseur que vous m'avez demandé Dame Lo.

Le gardien laissa place à un garçon un peine plus âgée que la gardienne de l'émotion et la porte se ferma. Aussitôt, Dame Lo sembla s'animer et commença à sourire. Mais, Amandine le voyait, ce sourire était faux, aussi vide de sentiment qu'une vulgaire casserole.

- Bien, Commença Lo. Nous pouvons commencer. Si je vous ai fait venir, c'est pour vous assigner une mission importante à tous les deux.

Une mission importante ? Qu'est-ce que ça signifiait ? C'est pour ça qu'Amandine avait poireauté tout ce temps ? Pour recevoir un ordre de mission ? Ce devait être capital.

- J'ai besoin que vous escortiez le scientifique Nicholas Zeymour ainsi que certains spécimens de Pokémons à certaines personnes dont un à notre scientifique lui-même.

- Euh, sauf votre respect madame, commença Amandine mal à l'aise. En quoi cette mission est importante ? N'importe quel gardien moins expérimenté pourrait livrer les Pokémons. Et escorter Zeymour n'est pas vraiment nécessaire puisqu'il ne doit aller nulle part sans votre permission. Et qui est ce dresseur ? On a pas été présenté que je sache.
Une ombre menaçante passa sur le visage de Lo mais disparut bien vite quand elle répondit. Mais Amandine avait eu le temps de la sentir, cette envie de meurtre, cette étincelle meurtrière. Envers qui elle était dirigée la gardienne n'en savait rien mais elle souhaita ne pas être cette victime.

- Pour répondre à tes questions gardienne Amandine, sachez que tous les Pokémons que vous devez livrer sont des spécimens très rares, voire uniques, capturés par mes soins. Vous comprendrez donc que je ne veux pas de débutants pour éviter d'en perdre sur la route. Pour Zeymour, je l'envoie en mission également. Il a un rôle à jouer et il ne le remplira pas en restant cloîtré chez lui. Et ce dresseur se nomme Adrien et viens de recevoir sa distinction de dresseur d'élite alors qu'il n'est arrivé chez nous que depuis trois semaines. J'ai envie de voir ses capacités sur le terrain.

Amandine jeta au garçon un regard interloqué. Il avait reçu le titre maximum en l'espace de trois semaines ? Même Florent, le meilleur dresseur d'élite de sa génération, avait mis trois ans pour obtenir cette accréditation. Ce garçon avait forcément dû recevoir un entraînement spécial. On ne pouvait pas être naturellement doué à ce point.

- Acceptez-vous cette mission ? Demanda Lo.

- Je l'accepte, déclara le garçon en se raidissant, comme un soldat.

C'était limite s'il ne faisait pas le garde à vous. Amandine dut accepter également, pour ne pas perdre la face devant eux. En fait, cette mission, Amandine ne la sentait mais alors pas du tout. Il y avait anguille sous roche. Et si cette mission n'était qu'un prétexte pour se débarrasser d'eux et de Zeymour par la même occasion ?

Elle secoua la tête. Non Dame Lo était une gardienne. Jamais elle ne souhaiterait la mort de ses soldats. Alors pourquoi souhaitait-elle à ce point les éloigner de Nenucrique ? Amandine savait de source sûre que tous les professeurs et les apprentis avaient déménagés à Unys récemment, seule une poignée d'étudiants était restée. Et beaucoup de gardiens et de dresseurs avaient été envoyés en mission. Qu'est-ce que cela signifiait ?

Enfin, la gardienne des émotions n'eut pas le loisir de réfléchir à tout ça très longtemps. Lo leur donna une carte holographique, un détecteur, un dossier qui recensait chaque dresseur qui devaient recevoir un Pokémon et bien entendu les fameuses Pokéballs. Il y en avait en tout huit. Sur chaque Pokéball, sauf sur la dernière, un symbole était gravé. Adrien prit les Pokéballs et les rangea dans son sac avec la carte. Amandine se chargea des profils et du détecteur et sils sortirent, laissant Lo seule.

Instantanément, une grande fatigue et une tristesse toute aussi immense l'envahit, faisant vieillir son visage de dix ans en quelques secondes. Elle était si fatiguée et si seule.
Pourquoi l'avait-il laissée seule ? Sans s'en rendre compte, elle pensa à Neil, à son énergie, à sa curiosité, à son intelligence... Les quelques mois passé avec ce garçon lui avait rappelé ses jeunes années, quand elle faisait partie du JPGEM, quand ils étaient encore cinq amis qui partaient à l'aventure le sourire aux lèvres. Mais c'était fini tout ça, depuis longtemps. George avait été assassiné sous ses yeux pendant la guerre. Même s'il avait ressuscité en Latios, George avait été tué, c'était indéniable. Mark avait été le premier à périr quand Mecheva avait pris le pouvoir ainsi que son époux John. Son fils les avait capturés et s'était amusé avec eux pendant des jours voire des semaines. Quand ils avaient été retrouvés, leurs corps avaient été mis en pièces, les visages n'étaient même plus reconnaissables. Eloïse aurait sombré ce jour-là si Paul n'avait pas été avec elle. C'était lui qui avait permis à la fille de Mew de tenir si longtemps. C'était Paul sa force. Sans lui, elle avait l'impression d'être déconnectée du monde réel, maintenue au sol par des chaînes rouillées hérissées de pointes qui déchiraient son âme à chaque fois qu'elle voulait s'élever. Elle n'avait qu'une envie : couper cette chaîne une bonne fois pour toute et s'envoler.

Même sa fille ne parvenait pas à prendre de l'importance dans son cœur, c'est comme si elle n'existait pas. C'était George qui s'était occupé d'elle. Eloïse avait tout donné à son fils et elle l'avait perdu. Elle avait eu peur que l'histoire ne recommence une fois encore avec Louise. Elle l'avait donc laissée aux soin de l'ex gardien.

Heureusement pour elle, une menace se profilait à l'horizon, elle le sentait. Quelque chose allait venir et allait la détruire. Elle l'attendait avec impatience mais avant que ce danger ne vienne jusqu'à elle, il fallait qu'elle mette à l'abri ses gardiens et les habitants de Nenucrique. Elle n'était pas à ce point inconsciente. Elle voulait que Mecheva paye pour ses crimes. Mais elle ne serait pas celle qui le détruirait. Ça faisait des décennies qu'elle n'en avait plus la force. Elle avait fait évacuer les apprentis et les civils à Unys et envoyé une bonne partie des soldats restants en mission. Mais il en restait une bonne vingtaine de dresseurs qui ignoraient tout de la mort qui se rapprochait de minutes en minutes. Non seulement toutes les personnes présentes allaient perdre la vie mais Nenucrique elle-même disparaîtrait.

Elle jeta un coup d'œil à la photo qu'elle gardait sur son bureau.Un des rare souvenirs que la vieille gardienne avait pu garder après tous ces siècles. Lo y était, jeune et souriante, radieuse malgré sa cicatrice à l'œil, tenant un bébé vagissant dans ses bras (le petit Lucien, trente ans avant le drame), entourée de Paul, les épaules bien bâties, ses cheveux noirs légèrement bouclés et ses yeux noisette rieurs et à leurs côtés, il y avait John qui, comme toujours, tenait son fameux casque sur les épaules, le regard un peu ailleurs avec Mark, les cheveux toujours en bataille mais le regard assagi par la maturité et son histoire d'amour avec John qui commençait à peine.

- Il me reste peu de temps les amis, murmura-t-elle. On sera bientôt tous ensemble, comme au bon vieux temps.



Mecheva était fier, ce qui ne lui était pas arrivé depuis un bail. Il sentait dans ses tripes que le moment était venu. Cela faisait trop longtemps qu'il avait tardé. D'ici quelques jours, cette chienne d'enfant de Mew allait périr de sa main. Il avait eu l'idée brillante d'envoyer une de ses flèches pour espionner les habitants de l'île, afin d'éliminer la dirigeante des gardiens et seulement elle. Comme il l'avait prévu, Lo avait senti la présence détestable de son serviteur et avait commencé à évacuer petit à petit la ville. C'était une perte de temps parce que sans chef, la rébellion serait étouffée dans son œuf. Sans Lo, les gardiens se ferait éliminer en moins d'un an, comme la dernière fois il y a huit siècles. Le premier chef de la rébellion avait été Sire Angel, un vieil Absol qui avait traversé les âges lui aussi, puis une certaine Cynthia Dragonis et enfin John Lennylis, le parrain de son hôte. Mecheva les avait éliminés avec tant de facilité. Sa possession était récente en ce temps-là. Cet idéaliste de Lennylis avait cru pouvoir raisonner le garçon, pouvoir le faire lutter contre l'emprise du dieu qu'il était. Autant assister à un Rattata combattre une montagne. Mais cet amour répugnant donna une idée au dieu de la guerre.

Il tortura les deux gardiens qu'il avait capturé pendant des jours mais ce n'était pas lui qui observait les résultats ou les actes, c'était le garçon. Il entendait cet humain supplier Mecheva d'arrêter, de les laisser partir alors qu'il réduisait petit à petit les corps des gardiens en charpie. La seule chose qu'il eut regretté face à cet instant si délicieux fut la réaction des gardiens. Ils subirent leur supplice en souriant, sans hurler une seule fois. Ils souriaient au gamin pour le rassurer, pour le convaincre qu'il n'était pas responsable...

Alors qu'il était responsable. S'il n'avait pas libéré le grand Mecheva, tout aurait été différent. TOUT était de sa faute. Mecheva se chargeait de le lui rappeler jour et nuit.
Et aujourd'hui, il était en route pour tuer sa mère bien aimée. La présence du garçon s'était amoindrie au fil des siècles mais il était encore là, enfoui, endormi. Après tout, ce garçon n'avait pas été possédé par un simple esprit malin mais par un dieu. L'esprit du garçon était encore intact quoique secoué, blessé par toutes les horreurs que Mecheva avait accomplies en son nom. Le seul et unique moyen que cet imbécile avait trouvé pour échapper à tout ça avait été de se replier sur lui-même, laissant le champ libre au dieu, sans la moindre tentative de lutte.

Mais, en cet instant, le dieu sentait un malaise en lui. Le petit garçon avait peur pour sa mère. Et il avait raison de l'être. Parce que l'empereur avait bien l'intention de tirer ce fainéant du sommeil pour revoir sa mère se faire réduire à l'état de bouillie sanguinolente. Au-dessus de lui, le tonnerre grondait, comme le ciel avait entendu les pensées du dieu et n'avait pas été ravi de celles-ci. Mecheva l'ignora et regarda l'horizon. D'ici quelques jours, il débarquerait à Nenucrique, et alors, l'ultime combat de l'enfant de Mew pourrait débuter.