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J.K. JAMESON (and all these others) de BioShocker



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Informations

» Auteur : BioShocker - Voir le profil
» Créé le 30/12/2015 à 19:13
» Dernière mise à jour le 30/12/2015 à 19:13

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000 : Breaking news
"Power tends to corrupt, and absolute power corrupts absolutely."



Le monde dans lequel nous vivons est non seulement peuplé d'êtres humains, mais il l'est aussi de Pokémon. Ces créatures fabuleuses aux pouvoirs fantastiques, défiant les lois de la physique et de la nature, sont nos compagnons dans bien des domaines. Le monde regorge de mystères et de légendes, tous plus incroyables les uns que les autres... enfin, ça, vous le saviez déjà, non ? Il existe, en marge des principaux continents, un immense archipel, constitué de cinq régions principales.
Kanto, connue pour ses légendes et pour sa Team Rocket, est un petit coin de paradis régulièrement menacé par des criminels.
Johto est une région plus traditionnelle, dans laquelle les légendes sont une partie importante du quotidien des habitants, comme le démontre la magnifique ville de Rosalia. De nombreux voyageurs s'y arrêtent pour ne serait-ce qu'espérer apercevoir le légendaire Ho-Oh au sommet de la Tour Carillon.
Hoenn est très diversifiée et exotique ; on peut tout aussi bien y trouver des métropoles grouillant de monde que des coins de nature luxuriante, ainsi que de nombreuses espèces de Pokémon rares.
Sinnoh est sans nul doute la région autour de laquelle sont axées le plus de légendes. Son Mont Couronné est le principal sujet de ces mythes fantastiques.

Mais concentrons-nous plutôt sur la région qui nous intéresse véritablement : Unys. Cette région-là, à l'instar de Hoenn, connaît une grande diversité dans son environnement. L'est de la région, notamment les cités de Vaguelone et de la Ville Noire, attirent les touristes fortunés en quête d'un lieu de villégiature ou d'un avenir florissant. A l'inverse, toute la partie Ouest est plutôt inhospitalière, en particulier Flocombe, où il règne sans cesse un froid hivernal. Les cités du Sud sont relativement paisibles et bucoliques.
Le cœur même de la région est sa capitale, Volucité. Une ville immense et majestueuse, dont les hauts immeubles se dressent vers le ciel, détonnants, étincelants, rayonnants même. Tous les habitants se pressent, d'un même pas, dans les rues de la ville, pour aller et venir entre leur domicile et leur lieu de travail.

La région, de même que la ville, a atteint son apogée après la Seconde Guerre Mondiale. La fin de ce conflit, qui s'est révélée être très pénible pour bon nombre de nations, ne l'a pas été pour Unys, qui s'est développée jusqu'à devenir une part importante dans le commerce mondial, notamment grâce à l'une de ses cités phares, Port Yoneuve. La seconde moitié des années quarante, cet après-guerre fructueux, a permis à bien des entreprises de se former et de connaître le succès.
Le "Daily Filler", un journal quotidien à succès, est l'une d'elles. Fondé en 1946, il n'a pas perdu de temps pour se faire connaître des Unovites. Ce succès soudain est impressionnant, de même que les locaux du journal, à Volucité. Un immeuble d'une vingtaine d'étages, dans un style architectural moderne bien que majestueux et imposant, accueille ses visiteurs en les regardant de haut.

Nous voilà en 1950, une année riche en rebondissements, tant pour la politique de la région que pour ce fameux journal quotidien. Les bureaux du Daily Filler, en cette morne soirée de février - le 12 février, très exactement -, sont quasiment vides. C'est tout juste si l'on entend quelques employés grimper ou descendre les cages d'escaliers, leurs pas résonnant dans l'inhabituel vide des locaux. On peut apercevoir un ou deux secrétaires qui remballent leurs affaires, prêts à partir. Mais certains travaillent toujours, malgré l'heure plutôt avancée. Le directeur est là, assis dans son confortable fauteuil de cuir noir, à fumer une cigarette comme il en a l'habitude. John Kelvin Jameson est le fondateur de ce canard à succès, et on peut dire qu'il sait comment mener sa vie ; il est devenu quelqu'un de riche et influent grâce à son entreprise en l'espace de quatre ans.

Physiquement, Jameson est un quadragénaire plutôt attirant. Assez grand, il doit avoisiner le mètre quatre-vingts. Ses cheveux, bien coiffés sur le côté, dans le style de l'époque, sont blonds foncés et courts. Ses yeux bleus inquisiteurs vous perturbent, vous terrifient presque lorsqu'il les pose sur vous. Sa tenue vestimentaire est presque toujours la même. Une chemise blanche aux manches retroussées, une cravate, un pantalon de costume retenu par des bretelles et une paire de chaussures noires cirées. Rien de bien extravagant à Volucité, surtout lorsque l'on sait que certains se déguisent en clowns pour attirer la clientèle à la galerie d'art.

Jameson, donc, est assis à son bureau, cigarette à la main. Il regarde la photo posée sur son bureau. Il ne sait pas pourquoi, mais il la fixe depuis un bon moment. Des pas qui arrivent dans sa direction lui font lever les yeux, pour se retrouver face à deux personnes. Une femme, et un homme. Sa secrétaire personnelle, et son rédacteur en chef pour la section politique. Ils sont mariés. La première l'indiffère - c'est à peine s'il se souvient de son prénom -, le second l'exaspère. Le silence pesant demeure un long moment, avant que Jameson ne finisse par demander :

- Qu'est-ce qui vous amène ? Je pensais que vous étiez partis depuis le temps.

La femme hausse les épaules.

- J'attends toujours Dimitri avant de partir, c'est plus simple de rentrer ensemble.

L'homme avise le Léopardus allongé derrière le bureau, et ajoute :

- Et moi, je n'avais pas terminé de vérifier cet article que vous me demandez depuis trois jours. Farrell tire au flanc ces derniers temps.

Le directeur hausse un sourcil puis tire une bouffée de sa cigarette.

- Je suppose que vous l'avez, maintenant ?

Sans attendre, il le lui tend. Jameson le parcourt rapidement avant de ricaner.

- Le gouvernement n'en a rien à foutre de notre opinion. Autant retirer le dernier paragraphe, personne ne le lira. Je vous paie pourquoi, à votre avis ?

Le rédacteur baisse la tête, démoralisé. Son épouse pose sa main sur son épaule, compatissante, devant un Jameson lassé. Le patron se lève pour se poster à la baie vitrée.

- Vous avez de bonnes nouvelles, concernant le tournoi à Sinnoh, au moins ?

La femme serre les dents. Son mari répond pour elle :

- John, je suis désolé de vous l'annoncer comme ça... mais personne ne veut y aller. Le manque d'argent se fait de plus en plus ressentir en ce moment, et un voyage en avion jusqu'à Sinnoh n'aiderait pas...

Le blond écrase sa cigarette encore fumante dans le cendrier du bureau et les dévisage tous les deux, en s'attardant sur sa secrétaire personnelle.

- Vous n'avez pas jugé bon de m'en parler. Y'a-t-il une raison à ça ?! C'est l'événement de l'année, merde ! On va se faire concurrencer par ces bons à rien du Black Times si ça continue. Ce tournoi est l'occasion de gagner un maximum de fric. Et ça vaut aussi pour vous deux. Vous le savez, hm ?

Ils hochent tous deux la tête, elle intimidée, lui relativement indifférent mais désireux de garder son poste. Jameson se calme.

- On n'a aucun volontaire pour couvrir ce foutu tournoi Pokémon de merde et ça commence dans une semaine. Vous me foutez dans une situation plutôt délicate, vous savez ?

Pas de réponse de la part du couple. Le directeur poursuit.

- Sortez de là avant que je ne vous renvoie, je vais réfléchir à un compromis. Et il est fort possible que vous soyez obligés de vous rendre vous-même à Sinnoh, étant donné que vous en avez largement les moyens.

Sans la moindre objection, la secrétaire et son mari prennent congé, laissant leur patron dans une humeur plus noire qu'à l'accoutumée, dans l'obscurité de son grand bureau, en compagnie de son Léopardus.