"Le but du propagandiste est de faire oublier à certains groupes de personnes que d'autres groupes de personnes sont humains."
- Aldous HuxleyAlors que dehors, dans les rues étonnamment ensoleillées de Clémenti-Ville - et ce en plein hiver -, des habitants tout à fait normaux profitaient du beau temps, la tension était à son comble dans la cave de la résidence de Tobias Owen. Rien que l'ambiance de la pièce, sombre et seulement éclairée par une bougie, pouvait donner des frissons à n'importe qui. Disons que les cinq militaires Unovites avaient eu le malheur de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment. Une chose qui, d'ordinaire, n'est pas sans conséquences. Le pistolet que Winston Travis pointait sur le colonel Hans Waltz le démontrait bien. Le rebelle semblait nerveux, mais s'évertuait à garder son calme, tandis que son opposant restait parfaitement serein, un sourire agaçant fixé sur son visage pâle. Les autres ne bronchaient pas. Certains frissonnèrent lorsque la femme rousse brisa le silence pesant.
- Colonel Waltz, asseyez-vous tout de suite sur cette chaise, et sans discuter.
Le militaire suivit son regard et recula très légèrement pour attraper la chaise pliée. Il prit tout son temps pour la placer correctement et pour s'asseoir dessus bien sagement, sous le regard irrité de l'homme qui le tenait toujours en joue. Même acculé, il trouvait le moyen de jouer avec les nerfs des autres, sans aucune retenue. Cet homme était d'un diabolisme sans limites aux yeux des deux natifs de Hoenn. La haine était parfaitement lisible dans leur regard, de même qu'une certaine forme de crainte. Ils le jugeaient dangereux et se méfiaient de lui.
- Vous allez nous dire tout ce que vous savez au sujet des plans de l'armée Unovite. Allez.
Jennifer Greene et Jim Warden se regardèrent en serrant les dents.
- Je le sens pas ce coup-là... chuchota la brune à la coupe au carré.
- Et moi donc...
Ils se turent lorsque Bridget Travis leur adressa un regard noir. Ils ne savaient pas qui était cette femme, mais elle en imposait. Ou peut-être était-ce le pistolet que son mari tenait qui les effrayait. Les deux officiers ne se posèrent même pas la question, trop occupés à craindre pour leur vie et pour celle de leur supérieur. Waltz se contentait de regarder en face de lui.
- Allez, crachez le morceau. Comment comptez-vous détruire la résistance ?
Le haut-gradé pencha légèrement la tête sur le côté.
- Je ne vais pas vous mentir. C'est encore un mystère pour nous, qui en savons trop peu pour élaborer quelque plan que ce soit. Navré de vous décevoir.
La femme rousse s'approcha du colonel et lui empoigna une mèche de cheveux, relevant sa tête pour qu'il la regarde droit dans les yeux.
- Raconte-nous des salades encore une fois et tu y passes, connard. C'est clair ?
Hans Waltz ne dit rien, mais le lieutenant Raine put clairement voir un éclair de haine traverser son regard. Il se retenait clairement d'exploser face à ces résistants. Il avait beau avoir une arme pointée sur lui, elle était certaine que même ainsi, il pouvait se débarrasser d'eux. Elle ne savait pas exactement ce qui l'encourageait à penser ainsi. Peut-être le fait que son supérieur soit des plus imprévisibles. En son for intérieur, elle était presque reconnaissante à ses ennemis de ne pas avoir récupéré leurs armes. Elle tenait fermement la crosse de son revolver, prête à le sortir. Seulement, la situation l'intéressait, alors elle agirait uniquement en cas de danger.
Winston Travis soupira. Il avait l'air moins nerveux que sa compagne, et surtout moins violent, bien qu'il tienne le colonel en joue. Le docteur Watson observait en silence. Ce résistant ne semblait pas plus agressif que lui.
- Je vous dis la stricte vérité. Je ne vois pas en quoi mentir m'avantagerait dans une situation aussi... délicate, sourit Waltz.
Bridget reprit son calme. De toute évidence, il ne lui dirait rien de plus. Que ce soit la vérité ou non, cette réponse ne lui plaisait pas. Elle allait répliquer, quand il la devança.
- Mais dites-moi plutôt... vous partagez certaines similarités physiques avec l'une de nos premières dames. Rebecca Gesfeld, vous connaissez ?
Winston serra les dents. Nul doute qu'il sentait l'explosion de colère arriver. Et ça ne manqua pas. Bridget lança un regard assassin au colonel et lui colla un coup de pied dans l'estomac.
- Ne me compare plus jamais à cette chienne de première dame Unovite, c'est clair ? J'en ai rien à foutre d'avoir les mêmes cheveux que la femme de ton ministre, je n'ai rien à voir avec elle ! Maintenant crache, salopard !
Le colonel soupira.
- Je n'ai rien à vous dire. Au cas où vous l'ignoriez, je ne suis pas le plus haut-gradé qui soit présent à Hoenn. Nous avons un général basé à Atalanopolis, vous devez être au courant, non ?
Mari et femme se regardèrent, pris au dépourvu. Visiblement, ils n'étaient pas au courant de la présence d'un général sur leurs terres occupées.
- Si ça se trouve, il se fout de notre gueule ! souffla Bridget.
- Je n'en serais pas si sûr, si j'étais toi. Lorsque l'on ment, les battements du cœur s'intensifient et la respiration est souvent plus saccadée. Là, tu constateras que ce n'est absolument pas le cas, tempéra son mari.
La rousse sembla dubitative.
- Outre tes connaissances médicales, qu'est-ce que tu en penses ?
- Je dirais que ça change la donne. Il ne peut pas être au courant de tout. Du moins, pas plus qu'un général. Je ne suis pas certain que l'interroger soit efficace, d'autant plus qu'il ne semble pas disposé à révéler quoi que ce soit...
De leur côté, les quatre subordonnés du colonel discutaient dans leur coin de la situation délicate dans laquelles ils se trouvaient. Le docteur Watson tremblait comme une feuille et le major Greene semblait s'en foutre comme de sa première chaussette.
- Vous êtes bien sereine... soupira Warden en passant sa main dans ses cheveux.
Elle haussa les épaules.
- Vous savez, il vaut mieux rester ainsi que de stresser comme notre bon docteur... il risque de faire un arrêt cardiaque, à ce rythme-là. Ce serait fâcheux...
Le lieutenant Raine et le colonel Waltz s'échangeaient des regards, comme s'ils tentaient de discuter en silence. Elle ne comprit pas grand chose lorsqu'il lui désigna une direction, et préféra détourner les yeux. Elle était aussi nerveuse, voire plus, que le pauvre médecin.
- Vous avez fini, messieurs-dames les résistants ? C'est que je commence à avoir soif, sourit l'officier supérieur.
Ils se retournèrent tous les deux, incertains quant à l'attitude qu'ils devaient adopter face à cet énigmatique personnage qui les faisait sans nul doute tourner en bourrique depuis le début.
*
* *Tobias Owen regarda sa montre. Déjà un long moment s'était écoulé depuis que le couple Travis avait décidé de quitter le bunker. Il reposa son livre sur la table et se leva du canapé, puis attrapa la Pokéball posée à proximité. Il était bien décidé à découvrir ce qui se passait dans sa propre maison. Par précaution, il s'empara d'une radio et contacta ses collègues résistants, mais n'obtint aucune réponse.
- Merde alors, qu'est-ce qu'ils foutent ?!
Owen soupira et écrasa sa cigarette, puis quitta le sinistre repaire souterrain. Il fit sortir son Airmure de sa prison sphérique en métal et monta sur le dos du grand oiseau, qui prit son envol à une vitesse vertigineuse. Le vent puissant lui fouettait le visage et repoussait ses cheveux blonds vers l'arrière. Il fut soulagé lorsque le Pokémon atterrit sur la place de l'hôtel de ville. Le résistant se dépêcha d'aller rejoindre sa demeure, tandis que plusieurs passants, qui étaient là depuis un bon moment, se demandaient pourquoi tant de personnes entraient et sortaient de cette fameuse maison.
*
* *Bridget Travis tournait en rond dans la cave, les mains derrière le dos, pensive. Elle était là, au sous-sol de la maison d'un type qu'elle ne pouvait pas voir en peinture, à regarder un officier Unovite se foutre ouvertement de sa gueule. C'était sûrement plus que ce qu'elle pouvait supporter à l'heure actuelle. Elle aurait dû écouter son mari et accepter de partir vivre loin de Hoenn, mais elle tenait trop à sa région natale. Cet amour allait finir par la tuer, au rythme où allaient les choses. Son mari avait rangé l'arme, étant donné que le fait de la pointer sur le colonel Waltz n'avait pas le moindre effet. Celui-ci était d'ailleurs assis le plus nonchalamment du monde sur sa chaise, une jambe posée sur l'autre.
- Vous pourriez au moins allumer la radio, l'ambiance est franchement mauvaise ici.
Il croisa le regard mauvais de la femme rousse.
- S'il vous plaît ? On entend des merveilles musicales de temps en temps !
Elle soupira et ne prit pas la peine de lui répondre. Elle ne voulait pas rentrer dans son jeu, même si elle était certaine d'y être déjà plongée depuis le début. Bridget n'aimait pas être manipulée, et elle n'avait qu'une seule envie, arracher la tête de cet officier agaçant. Seulement, la vie lui avait appris à se méfier des individus tels que Waltz. Le connaissant, elle pouvait affirmer qu'il avait un atout dans sa manche, et elle n'était pas pressée de découvrir quoi.
- La radio... et puis quoi encore, vous voulez du thé et des petits gâteaux secs, aussi ? ironisa Winston en se laissant tomber sur une caisse d'armes.
- Ma foi, ce n'est pas de refus, répliqua l'Unovite sur le même ton sarcastique.
Le lieutenant Raine et le major Warden se regardèrent, perplexes. Ils hésitaient tous les deux à agir, et au vu de la situation, ça ne pourrait que mal se terminer. Si l'un d'eux tuait Bridget ou Winston, ce ne serait pas sans conséquence pour eux. Et ils n'aimaient pas les victimes collatérales. Du moins, Waltz n'aimait pas cela ; il paraitrait que ça a tendance à complexifier les rapports. Le docteur Watson, à leur côtés, ne cessait pas de trembler, alors que le major Greene consommait toujours aussi allègrement son vin.
- Que dites-vous d'un arrangement entre nous, messieurs-dames ? proposa soudainement le colonel, après un long moment de silence pesant.
Bridget ne releva pas, trop occupée à ruminer ses pensées. Warden et Raine se regardèrent de nouveau, de plus en plus largués. Watson manqua de s'évanouir et Greene en lâcha son verre de vin. Un nouveau moment de silence gênant s'installa, puis Winston finit par se lever pour regarder l'officier supérieur dans les yeux.
- Et de quel sorte d'arrangement s'agit-il ?
Le colonel haussa les soucils, pour le coup franchement étonné.
- Vous seriez prêt à considérer ma proposition ? Voilà un homme raisonnable, dites-moi. Très bien. Laissez partir mes subordonnés sans faire d'histoire, et nous pourrons discuter de ce qui vous intéresse. L'offre vous paraît acceptable ?
La rousse et son époux se consultèrent du regard et échangèrent quelques paroles à voix basse, de même que les quatre subalternes Unovites. Visiblement, cette histoire ne plaisait pas à tout le monde. Raine refusait de partir comme ça, de même que Bridget ne voyait pas tellement d'intérêt à relâcher de potentiels prisonniers. Finalement, après un long moment passé à tergiverser, les deux résistants donnèrent enfin leur réponse.
- On va laisser partir vos alliés. Mais je vous promets que si vous n'honorez pas votre engagement, Owen va vous torturer pendant des jours et des jours, conclut la femme.
- Je suis certain qu'il est très doué dans ce domaine, ricana le colonel. Allez, vous autres, il est temps de rentrer à la maison.
Warden, Watson et Greene partirent devant, alors que Raine mit un peu plus de temps à accepter cette éventualité. Les autres revinrent presque la tirer hors de la cave, coupant court à ses hésitations. Dans le salon, ils tombèrent sur quelque chose de déplaisant. Un truc auquel ils ne s'attendaient sûrement pas. Le propriétaire de la demeure, Tobias Owen, leur faisait face, une lueur mauvaise dans le regard. Sans crier gare, il empoigna le docteur Watson et commença à le rouer de coups, faisant saigner son visage.
- Vous n'avez rien à foutre ici, salauds d'Unovites ! Je vais vous crever un par un !
- Gnn... geignit le pauvre médecin, en essayant tant bien que mal de se défendre.
- Toi ta gueule, hurla Owen en l'envoyant s'écraser contre une étagère à livres pratiquement vide.
Le major Jennifer Greene, horrifiée, vola au secours du blondinet qui gisait à terre, à demi inconscient. Elle l'aida à se relever et lança un regard plein de haine au psychopathe pyromane qu'elle avait en face d'elle. Après l'avoir vu incendier plusieurs maisons et gâcher sa soirée, elle s'était jurée de le massacrer, et si personne ne l'arrêtait, elle ne tarderait pas à se jeter sur lui. Comme s'il avait deviné ses intentions, Owen sortit un pistolet qu'il pointa aussitôt sur le docteur Watson. Il était trop tétanisé pour bouger. Sans réfléchir, Greene se jeta devant le médecin et reçut le projectile à sa place.
- Ah, on montre un esprit d'équipe, maintenant ? C'est amusant. Peut-être que je devrais essayer de tirer profit de tout ça pour mettre au point des moyens... disons, originaux, de crever des Unovites. J'aime être créatif dans le meurtre. Vous savez, c'est un art... souffla le grand blond, un sourire presque dément sur le visage.
Watson ne bougeait toujours pas. Il tenait le corps de Jennifer Greene. Elle vivait encore, mais était incapable de tenir debout. Une large tâche rougeâtre maculait son uniforme militaire au niveau du ventre. Elle n'allait pas tarder à mourir, c'était évident.
- Merde... merde, merde, merde... geignit le médecin, paniqué.
Warden et Raine se disputaient. L'un voulait quitter la maison en emmenant la blessée avec eux, l'autre souhaitait se débarrasser une bonne fois pour toute de l'ennemi. Elle tenait tête à Owen, qui n'avait visiblement plus aucune balle dans son arme.
- Lieutenant Raine, écoutez ! On ne peut pas rester plus longtemps ici ! Vous voulez laisser Greene crever ?
La blonde serra les dents. Bien sûr que non, elle ne faisait pas ça de gaieté de cœur. Mais son devoir importait plus que tout autre chose, et à l'heure actuelle, elle devait, quel qu'en soit le prix, appréhender Tobias Owen à tout jamais. Watson, évidemment, ne l'entendait pas de cette oreille. Il remit la blessée entre les mains de Warden et s'approcha de sa collègue.
- Lieutenant, vous savez, euh...
Elle ne l'écoutait pas ; elle avait déjà son propre revolver braqué sur l'ennemi. Warden secoua la tête, atterré.
- C'est un ordre, Raine, magnez-vous le cul et sortez de cette putain de maison !
Il n'attendit pas avant de quitter le bâtiment, portant la pauvre Jennifer Greene. Watson attrapa la jeune femme par le bras et commença à l'entraîner dehors. Il entendit un coup de feu mais ne se retourna pas. Une fois à l'extérieur, il ferma la porte et se mit à courir, sans lâcher le bras de Raine. Elle ne disait rien, mais la frustration était clairement lisible sur son visage.
Alors qu'ils passaient dans les rues, des habitants de la ville les observaient, intrigués. Il est vrai que voir trois militaires en porter un autre blessé tout en courant dans les rues, laissant derrière eux une traînée de sang, n'était pas monnaie courante à Clémenti-Ville, connue pour sa prospérité. Une fois arrivés à la voiture rouge voyante du major Warden, ils déposèrent la pauvre femme à l'arrière. Elle n'allait pas tenir bien longtemps ainsi, à se vider de son sang.
- Pourquoi cette putain de ville n'a pas un seul putain d'hôpital ?! grommela le brun, visiblement contrarié.
- Parce que c'est un fichu trou paumé, je ne sais même pas pourquoi on a une base ici... soupira Raine, toujours remontée contre son supérieur.
Alors que les deux autres se disputaient, le docteur Watson se confondait en excuses auprès de Greene, qui agonisait lentement mais sûrement sous ses yeux. Il s'en voulait énormément de ne pas avoir réagi, et si elle s'était pris cette balle, c'était uniquement de sa faute. Il ne parvenait pas à effacer cette culpabilité qui le rongeait de l'intérieur, et ce malgré le fait qu'elle le rassurait.
- Arrêtez de... de vous excuser... j'ai choisi de prendre cette balle...
- Vous pouvez pas mourir comme ça, je... je pourrais vous soigner avec un peu de matériel...
- On a rien, gros malin, intervint Warden. Même en conduisant à fond la caisse, on arriverait pas à l'hôpital à temps.
Le major alluma une cigarette et s'éloigna, mal à l'aise avec le médecin qui se lamentait. Le lieutenant Raine ne semblait pas disposée à le consoler, trop occupée à maudire ses supérieurs qui l'empêchaient de faire son travail comme elle l'entendait. Elle avait beau être d'un rang relativement bas, elle regardait toujours vers le haut ; elle avait énormément d'ambition, et cela, les supérieurs ne le voyaient que rarement d'un bon œil.
- Merde... geignit le docteur Watson.
Il avait beau faire tout ce qu'il pouvait, Greene ne respirait plus. Elle s'était éteinte le sourire aux lèvres. Même morte, elle ne pouvait pas s'en départir. Raine s'installa sur le siège passager avant, essayant de ne pas prêter attention au blondinet, qui ne tarda pas à fondre en larmes. Warden, cigarette à la bouche, accourut pour tenter, bien maladroitement, de le consoler.
- Fumez une clope, ça vous détendra.
Watson ne protesta pas et accepta la proposition du major, qui reprit sa place sur le siège conducteur. Il démarra la voiture et s'enfonça dans les ténèbres du Bois Clémenti.
*
* *- On dirait bien que ça s'est calmé, soupira Winston, soulagé.
Dans la cave, le couple Travis ainsi que le colonel Waltz avaient tout entendu. Le grabuge qu'il y avait eu au rez-de-chaussée les inquiétait énormément, mais ils n'osaient pas trop monter pour aller voir.
- Vous devriez y aller, leur lança l'officier, comme s'il lisait dans leurs pensées. Je ne vais pas m'envoler, vous m'avez attaché à la chaise.
Mari et femme se regardèrent. Effectivement, vu sous cet angle... ils ne craignaient pas de voir leur prisonnier s'échapper. Ils s'éclipsèrent à l'étage supérieur pour découvrir le salon sens dessus dessous, complètement retourné.
- Eh ben, ils n'y sont pas allés de main morte... siffla Bridget, mi-admirative, mi-consternée.
- Merde, Owen !
Au milieu de tous les livres, les bibelots et les meubles, ils trouvèrent leur collègue inconscient, une large flaque de sang autour de la jambe gauche. Ils ne tardèrent pas à comprendre que l'un des coups de feu qu'ils avaient entendu expliquait cette blessure. Winston soupira de soulagement en constatant qu'il n'était pas mort.
- C'est vraiment n'importe quoi, je croyais qu'il ne voulait pas aller les chercher, ces armes... grommela la rousse.
Winston haussa les épaules.
- On a eu cet... imprévu, avec les Unovites. Qui sait, il s'est peut-être inquiété.
- Ha ! Inquiété, lui ? Tu as de l'espoir, ricana Bridget.
Son mari ne répondit rien et appela une ambulance, et tous deux descendirent de nouveau à la cave pour voir leur prisonnier... qui n'était plus à sa place.
- Mais... merde, comment il a fait ça ?! s'étonna la femme.
La chaise n'avait pas bougé, et les cordes extrêmement serrées qui retenaient les jambes du prisonnier étaient toujours là. Comme s'il s'était volatilisé.
*
* *Django Unchained OST - Too Old To Die YoungDans l'une des rues menant à la sortie de Clémenti-Ville, le colonel Hans Waltz alluma une cigarette, le plus calmement du monde. A côté de lui se tenait un grand Pokémon jaune et brun, à la moustache impressionnante et ayant une cuillère argentée dans chaque main. L'Alakazam fut rapidement rappelé dans sa Pokéball, que l'officier Unovite rangea dans sa poche. Il regarda le ciel bleu sans nuages.
- Eh bien, je suppose qu'il est temps de rentrer, maintenant... dommage, je m'amusais bien.
Il marcha tranquillement jusqu'à la camionette qui l'avait conduit ici, tirant une dernière bouffée de sa cigarette avant de la jeter et de fermer la portière derrière lui.