« Chaque belle-mère est un morceau de la culotte du diable »
(Proverbe alsacien)
« On était tellement proches avant ! »
(Annette Mayer en parlant de son fils Robbie)
« Un, Maman a tort
Deux, c'est beau l'amour »
(Mylène Farmer, Maman a tort)- Merci d'être venus dîner, merci, merci, merci !
- David, si tu nous remercies encore une fois, on se barre !
Claire regarda Malcolm, atterrée. Malcolm regarda sa femme.
- Je sais, je sais, ne pas jouer avec ses émotions. J'ai compris !
- Je trouve ça plutôt génial que tu sois devenu comptable, ça doit te faire du bien d'avoir quitté l'enseignement ! sourit Denis.
- Mais j'enseigne toujours ! J'enseigne toujours aux gens pour qui je travaille, je leur apprends à arrêter de vouloir tricher avec les finances !
- Cette salade de pommes de terres est excellente, bravo David !
- En fait…
Perrine leva la main. Claire s'étonna.
- Ca alors ! Qui t'a appris à cuisiner ?!
- Sous-entendu impossible que ce soit l'un de nous deux… marmonna David.
- Tu ne sais faire que des lasagnes et Rachel surnommait Denis « Le Vice-Président de Surgelé-City »… marmonna Malcolm.
Perrine ne put s'empêcher de ricaner. David et Denis la regardèrent, dépités.
- Excusez-moi, mais c'est vrai ! J'ai appris avec Youtube, tante Claire.
- D'ici quinze ans, on remerciera Google pendant les grâces avant de manger… sourit Malcolm.
- C'est très gentil d'avoir cuisiné ça pour nous !
- En fait c'est pour la tester avant d'aller dîner chez la mère de Robbie.
Claire et Malcolm se regardèrent, surpris. Ils regardèrent David qui agita la tête.
- On ne la contrôle plus, elle a un petit ami.
- MERDE !!! grogna Malcolm en frappant sur la table.
Perrine s'étonna. Denis et David faillirent se lever de frayeur. Claire jubilait.
- J'ai gagné ! J'ai gagné le pari !!
- PUTAIN !! MILLE POKEDOLLARS ! JE DOIS MILLE POKEDOLLARS A FINN !!
- Tu me dois mille Pokédollars à moi aussi, j'avais aussi parié sur hétérosexuelle !
- Ah NON ! Non, tu as parié sur un changement de sexe en homme puis qu'elle se mettrait à fréquenter des femmes !!
Perrine haussa les sourcils. David et Denis se regardaient, estomaqués.
- …
- …
- Mais euh…
Perrine agita les mains en regardant Malcolm et Claire.
- Fallait pas partir aussi loin ! Déjà, tonton Léopold pariait que j'allais être polygame…
- P… Perrine mais de quoi ils parlent ?! s'étonna David.
- Du pari concernant ma sexualité, enfin… Dépêche-toi de payer tonton Finn, oncle Malcolm, parce que je touche une commission de 50%.
- CHIENNERIE !!! jura Malcolm.
Nell pencha la tête depuis le canapé.
- On n'entend plus la télé !
- Papa vient de faire un très mauvais investissement, ma chérie ! sourit Claire.
Denis regardait David qui ne savait pas vraiment comment réagir. Firmin revint de la salle d'entrainement.
- Papa, j'arrête pas de battre Alexandre !
- C'est Alexander, Firmin ! souffla Denis.
- C'est moche, Alexander !
- Continue de lui coller des raclées, mon chéri, c'est mérité ! grommela David en regardant Malcolm qui faisait le virement sur son portable.
- Ouais, bute ce fils de parieurs indélicats… grommela Denis.
Claire regarda Perrine.
- Comment tu savais ?!
- Ils n'étaient pas très discrets quand on allait dîner chez eux… J'avais un doute alors j'ai appelé tonton Finn et de fil en aiguille, je l'ai menacé de tout dire à mes parents s'il ne me donnait pas cinquante pourcent de la recette du pari.
Denis et David se regardèrent, mortifiés. Malcolm était dépité, mais comme il avait de la salade de pommes de terre plein la bouche, ça ne se voyait pas trop. Alexander revint dans le salon, tout malheureux.
- Maman, Firmin il triche !
- Tu t'es encore fait battre ? s'étonna Claire.
- Moi aussi je veux un Cacturne, un Scarhino et un Kecleon !
- FIRMIN, RENDS-MOI MES POKEMON !!! grogna Perrine en se levant.
Malcolm regarda les parents qui serrèrent les dents.
- Je rêve ou votre fils de sept ans TRICHE en combat Pokémon ?
- Je rêve ou vous spéculez sur l'orientation sexuelle de notre fille ?! souffla David.
- C'est pas notre faute, Perrine l'a pour ainsi dire élevé ! geignit Denis.
- Ouais, on est toujours très pris, tous les deux… admit David.
Claire toussota, prenant la dernière phrase à double sens. David et Denis se regardèrent.
- Tu viens pas sérieusement de dire ça… souffla Denis.
- Tu peux parler !! Tu sous-entends qu'on délaisse le petit ! souffla David.
- Nell ! Va coller une raclée à Firmin ! cria Malcolm.
- J'regarde Danse avec les Stars !! soupira la jeune fille.
- Tu n'es pas en train de voter j'espère ??? geignit Claire.
Nell regarda ses parents, prise sur le fait.
- Euuuuuuuh non !
- On va pas faire des batailles d'enfants quand même… souffla Denis.
- C'était pour rire, mais c'est juste drôle que Firmin soit aussi combattif ! admit Malcolm.
- Ca, c'est à cause de Denis ! admit David.
- C'est quand même pas ma faute s'il est devenu admiratif de mes Pokémon ! sourit Denis.
- Oh, oui, je suis sûre qu'il a vu ton Joliflor et qu'il s'est dit « Je veux ça plus tard ! » sourit Claire.
- Hahaha. Tu rigoleras moins quand notre fils sera devenu Maître Pokémon !
- Moi vivant, jamais. Hors de question qu'il vive comme un clodo à dormir de centre Pokémon en centre Pokémon ! souffla David.
- Tu rejettes toujours mes idées d'avenir pour le petit ! soupira Denis.
- Oui, parce qu'elles sont débiles !
On entendit une dispute dans une autre pièce.
« Mais papa m'a dit de profiter de toutes les opportunités !! »
« C'est marrant ça parce que papa m'a dit que je pouvais te tirer les oreilles ! »
« Aaaaaah Perrine arrêêêêête !!! T'es méchante ! J'te sauverai jamais la vie ! »
« Vole encore mes Pokémon et c'est TA VIE qu'on devra sauver !! »
Perrine revint à table sous les regards surpris des deux couples.
- Quel sale petit merdeux… D'où il tient cette habitude idiote de me voler mes affaires ?
- Pour un peu, je penserais que ça vient de mon père… marmonna David.
- Hein ? s'étonna Perrine.
- Rien, rien, je divague… Vous avez été voir Charlie et Léopold ?
- Ouiiiii ! Ils sont trop mignons à jouer les papas gâteaux avec leurs enfants ! sourit Claire.
- Ils faisaient peur, même… Je crois qu'Orianne a plus d'habits que de taches de rousseur… et Jack partage son temps entre l'entrainement et les consoles de jeux…
- Malcolm ! Il n'a pas arrêté de leur dire qu'ils gâtaient trop les petits…
- J'ai grandi dans une famille riche, il faut savoir se modérer ! souffla Malcolm.
Denis plissa les yeux. David inspira.
- S'ils peuvent le faire… personnellement j'aimerais pouvoir gâter Firmin !
- En fait on pourrait mais… on préfère se payer des vacances ! sourit Denis.
- C'est CA que tu aurais dû leur dire au lieu de les culpabiliser ! grommela Claire.
- Bllll ! Je sais de quoi je parle ! Nuance !! souffla Malcolm. Qu'est-ce qu'il y a pour le dessert ?
- On a pris un gâteau chez le boulanger…
Perrine regarda ses parents qui se regardèrent.
- C'est ça que vous appelez « On s'occupe du dessert » ???
- …
- …
Malcolm et Claire éclatèrent de rire. Nell se redressa sur le canapé.
- J'veux du gâteau !!
- Moi aussi j'en veux !! cria Alexander.
- Moi aussi moi aussi !! geignit Léa.
- J'suis puni ou je peux avoir du gâteauuu ?! pleura presque Firmin.
David et Denis désignèrent les enfants comme preuve de leur incroyable réussite, ce que Perrine balaya d'un roulement d'yeux en l'air.
***
- Non. Je ne savais pas que votre école était observée… cela explique bien des choses, ceci dit…
Orlando fumait, assis au sommet d'un toboggan. Clive s'était posé sur un tourniquet, une cigarette au bec également.
- Du coup, les réunions sont devenues régulières après les cours. On essaie de planifier des trucs, mais… on sait pas trop à quoi s'attendre.
- Maître Truce ne vous fera jamais de mal.
Clive inspira.
- On… se demande si on devrait pas se méfier de tout le monde de manière équivalente.
Orlando sourit.
- C'est un bon plan, mais… Vous allez finir par vous méfier les uns des autres.
- Mouais. Sûrement.
Orlando inspira.
- Roland Smirnoff est un ennemi. Justin Truce est un ennemi. Teresa Torres est un ennemi. Je suis un ennemi. Et les élèves ? Parmi tous ces poseurs, il y a des ennemis. Est-ce que tu peux soutenir la même cause que des bimbos ou des sportifs prétentieux ?
Clive inspira.
- J'sais pas… J'me suis pas vraiment posé la question. J'me suis même pas posé la question de savoir si vous répétiez pas tout ce que je vous disais ici.
Orlando rata un ricanement.
- Je passe mes journées aux archives de Direction Dresseurs. Je ne suis tenu au courant de rien et je n'ai l'occasion de parler à personne.
- Ouais, mais qu'est-ce qui me dit que je peux vous faire confiance ?
Orlando tira une taffe sur sa cigarette.
- Et qu'est-ce qui te dit que tu peux faire confiance à une classe de poseurs que tu ne reverras pas l'année prochaine ?
Orlando se leva et tourna les talons.
- A vendredi prochain.
Clive plissa les yeux, perturbé.
***
- J'ai juste décidé de faire l'impasse et tu devrais faire pareil, David…
David et Malcolm discutaient dehors alors que Claire installait les enfants dans la voiture.
- Hm… Je préfèrerais quand même le voir avant… admit David.
- C'est compréhensible. Mais voilà. Tu as une famille, tu as une sœur. Ne t'attardes pas sur un frère qui est à des années lumières de la considération que tu peux lui porter.
David hocha la tête.
- Il a porté ma cravate le soir de l'élection…
- J'avais donc bien deviné. Ne te fais pas trop d'illusions. Il se peut que te revoir lui fasse du bien, mais il se peut aussi qu'il te fasse du mal. Je pense que je ne suis pas le premier à te dire ça !
David pensa à Denis, Lily et même Rachel avant qu'elle parte. Il hocha la tête.
- Moi je reste en contact avec lui uniquement parce qu'il sait où se trouve Rachel. Mais à la minute où ma sœur est dehors, je coupe tout. Je dois beaucoup à Roland, mais je sais aussi ce qu'il représente. Et sa guéguerre avec Truce est un aspect des plus toxiques de la personnalité de Roland.
David acquiesça.
- Comme tu dis… j'aviserai quand je le verrais.
- Je me doute bien. Je pensais pas vraiment te convaincre de toute façon. Bon week-end, David.
- Hm.
Perrine, plus haut dans l'escalier, remonta vers l'appartement. « J'ai pas appris grand-chose, mais au moins, ma salade de pommes de terre est au top ! »
***
- Vous avez QUOI ???
Robbie en avait lâché sa fourchette. Annette Mayer ne comprenait pas la stupéfaction de son fils.
- On s'est concertées, elle a eu mon numéro en regardant sur ton téléphone…
- Hein ? Mais…
- Et du coup elle voulait savoir si elle pouvait faire quelque chose, je lui ai dit que je ferais le plat et elle amènera l'entrée !
- Oh misère…
- Je ne vois pas en quoi ça te gêne ! C'est une attention adorable de sa part !
- Ma mère et ma petite amie qui complotent ensemble dans mon dos, nooon, rien d'inquiétant !
- Robbie, tu dramatises ! On a juste voulu que ça se passe bien. Elle est stressée aussi, elle disait qu'elle préférait qu'on se concerte histoire d'être plus à l'aise !
Robbie soupira. Annette regarda son fils.
- Mais qu'est-ce qui t'embête ? C'est toi qui voulais ce dîner !
- Je voulais ce dîner mais pas comme ça ! J'ai l'impression d'être entre deux feux !
- Tu exagères !
Robbie souffla, embarrassé. Annette secoua la tête.
- J'ai du mal à te comprendre !
- Rien, je suis juste victime de ma propre idée ! Normalement c'est Perrine qui devrait être en stress, pas moi !
- … tu as fait ça pour embarrasser Perrine ?
- NON ! Je voulais juste… faire avancer les choses, ça me paraît normal de te présenter quelqu'un qui compte pour moi !
- Tu veux que je vous serve simplement et que je mange à la cuisine ? Ça te conviendrait mieux ? Ou alors Perrine pourrait manger à la cuisine, tu te sentirais moins oppressé… ou alors tu pourrais manger en cuisine !
- Gnnnnnnnnn !
- Je charrie ! C'est trop facile avec toi ! ricana Annette.
Robbie soupira.
***
- J'ai suivi le plan de mes amis, rien de plus.
- Qu'en est-il de votre relation avec… Perrine Truman, l'une des quatre grands accusés ?
Robbie leva une main désinvolte.
- Juste une pouffe que j'ai sauté en deuxième année !
Jason Mars et l'inspecteur Reiner se regardèrent, sceptiques. Robbie serra les dents.
- Je SAVAIS que ce serait pas crédible…
- Pourquoi vous ressentez tous le besoin de ne pas nous prendre au sérieux… soupira l'inspecteur.
Robbie serra les dents.
- On était dans notre école, on a été attaqués par des types et c'est NOUS qu'on met en garde à vue, j'veux dire… Si on était plus rationnels, on serait encore en train de vous hurler dessus collectivement.
- Vous avez un avis sur la question ? demanda Jason.
- La question ?
- De l'attaque. C'est une attaque, pour vous ?
Robbie inspira en levant les yeux au ciel.
- Alors… C'était la remise des diplômes, mais on était dans l'école, à attendre nos ennemis, ennemis qui savaient qu'on serait dans l'école à leur tendre un traquenard. Des deux côtés, on croyait que c'était l'autre qui avait organisé la guéguerre…
Robbie agita une main.
- Il me semble que le terme savant pour ça, c'est « Quiproquo »…
- Vous prétendez que tout ça n'est qu'un immense malentendu ? soupira Reiner.
- Prétendre, ça insinue que je ne sais pas de quoi je parle, or j'y étais, en direct donc je sais de quoi je parle.
Reiner leva les yeux au ciel.
- Décidément, vous parlez tous très mal aux adultes…
- On est des adultes aussi, si vous avez l'impression d'avoir des enfants en face de vous, vous allez déchanter.
Jason Mars ne put qu'acquiescer. Reiner soupira.
- Comment qualifieriez-vous votre rôle dans ce… cette… bataille ?
- J'étais en quelque sorte l'état-major, c'est moi qui ait fixé la stratégie globale, le placement de tout le monde et les possibilités de déplacement de chacun en cas de pépin.
Reiner s'étonna. Robbie haussa les épaules.
- Quand un groupe vous apprécie plus ou moins et que votre parole n'est pas discutée ou remise en question, vous en profitez !
- Etat-major, stratégie, déplacements… Vous avez un vocabulaire très militaire… marmonna Reiner.
- Ouaiiiis, on est des soldats, on avait même la possibilité de commander des AK-47 par la poste mais on s'est dits que ce serait too much.
Reiner regarda Robbie, exténué. Robbie soupira.
- Si vous trouvez ça fatigant, vous n'avez qu'à arrêter ces stupides interrogatoires et arrêter Roland Smirnoff.
- Nous y voilà… souffla Jason Mars.
- C'est ce qu'il vous a demandé de répéter ? lança Reiner.
- En effet, mais c'est également vrai, vous devez le choper avant qu'il ne soit trop tard.
- Trop tard ? s'étonna Mars.
- Wow, vous êtes vraiment enquêteurs ?! s'étonna Robbie.
Reiner et Mars se regardèrent.
- Si Truce est destitué de son poste pour mise en examen, qui va être désigné pour lui succéder et qui bénéficiera d'une immunité qui empêchera qu'on enquête sur son compte ?
Reiner souffla.
- Faut prévenir le commissaire.
- Alleluiah… marmonna Robbie.
- Tu peux partir, on n'a plus besoin de t'interroger.
- De rien, ce fut un plaisir d'avoir aidé les forces de l'ordre à voir la lumière !
Robbie sortit de la salle d'interrogatoires. Il prit son téléphone pour appeler Perrine, mais elle avait coupé son portable. « Elle se fait interroger. Merde ! »***
Au petit matin (genre 11 heures, un samedi), Wallace Gribble ne pouvait que constater le bouleversement terrible de ce week-end.
- Han non.
- Han si… marmonna Lindsay.
- Ta sœur vient nous rendre visite pour le week-end, marmonna Carl.
Wallace plissa les yeux, regardant son t-shirt trop court et son caleçon ballant.
- … euh…
- … et je commence à le regretter… marmonna Lindsay.
- Est-ce que Tristan est là ? demanda Margaret.
Wallace secoua la tête.
- Nan, nan, il était fatigué hier…
***
- Mais quel crétiiiiiiiin !
Tristan rampait sur le muret, à moitié rhabillé, tenant son sac.
- « Je savais pas que ma sœur serait là » mais bien sûr !! Tssss !!
La planche branlante était plutôt lourde et malgré ses allées et venues ici, il n'avait pas trop l'habitude de la manipuler. Il tomba de l'autre côté.
- AOUCH ! Pu-TAIN !! Mon coude !! Aow !
***
- … pis bon, voilà quoi.
- Vous sortez ENFIN ensemble ! Génial ! Il te paye combien ?
- Eh merde, t'es devenue intelligente…
- Ou non : Tu LE payes combien ?!
- Deux fois plus que le mec avec qui tu couches à l'internat.
- LINDSAY ! … W… WALLACE ! s'offusqua Margaret.
- C'est vrai ça ?! s'étonna Carl.
- Nan, il blague ! Comme…
Wallace plissa les yeux. Carl et Margaret se regardèrent. Lindsay agita la main.
- Comme avant, quoi.
Petite gêne dans la pièce.
***
- J'ai… un peu de mal à comprendre le but de votre venue… marmonna Colin.
- Ca semble pourtant clair, asséna Duncan.
- Il faut qu'on se mette d'accord sur comment gérer cette situation avec nos enfants qui se fréquentent comme ça ! ajouta LaBarbara.
Aude semblait embarrassée. Colin la regarda.
- Je suppose que tu comprends encore moins…
- Tu vois, Colin, il y a des années, je sortais avec Malcolm Heine et j'ai fait une partie de poker avec Roland Smirnoff. Je crois que c'est à partir de ce moment-là que j'ai compris que ma vie allait devenir complètement dingue… mais ça… c'est… au-delà de tout ce que j'aurais pu imaginer !
Colin agita la tête.
- Est-ce que le gaspacho est bon au moins ? souffla Aude.
- Excellent ! admit Duncan.
- Mais pas aussi bon que le mien ! admit LaBarbara.
Naomi retourna dans la chambre.
- Elle vient de critiquer le gaspacho de ta mère.
- Ca va finir en guerre raciale… admit Walter qui live-textait la situation à Perrine et Wallace.
- J'arrive pas à croire que mes parents aient vraiment fait ça… soupira Naomi.
- En fait ce sont les miens qui ont invité les tiens après que j'ai tout avoué à mes parents.
- Peu importe, c'est idiot…
- Ou encourageant, quoi qu'il en soit, c'est… une avancée, je suppose.
Naomi regarda son frère qui surveillait vaguement Jordan, Nadia et Daria.
- Je suppose que toi, tu te fiches de tout ça…
- Les parents ont pas tort, tu fous ton avenir en l'air, tu sors avec un mec qui se déplace en fauteuil, tu fais des études de merde…
- Et ça me regarde, que je sache…
- C'est les parents, tu les connais, ils veulent juste te protéger ! T'es la seule qui peut réussir !
Walter s'étonna.
- Comment ça ?!
- Bah moi j'vais probablement finir chauffeur-livreur ou un truc dans le genre, ils le savent et du coup bah ils me foutent la paix, mais toi, ils savent que tu peux faire quelque chose de ta vie, du coup…
Naomi leva les yeux au ciel.
- Je suppose que c'est le prix que j'ai à payer pour avoir des parents riches… Ils n'ont pas de problèmes donc il faut qu'ils s'en créent…
- En même temps, c'est pas la première fois qu'ils te font un coup comme ça…
- Oui c'est pour ça que je garde mon calme… Jordan !
Le gamin lançait son Spoink.
- Quoiiii ?!
- Tu peux pas arrêter de t'agiter comme ça ? Tu peux pas faire comme Nadia et Daria ?
Daria nettoyait les antennes lumineuses de Loupio tandis que Nadia coiffait Feuforêve.
- … J'suis pas une fille ! Moi j'aime lancer Spoink !
- Son surnom est Perle !
- Perle c'est nul !
Naomi se frictionna le visage. Shawn éclata de rire.
- Mouchée par un gamin de six ans ! Bien joué, Jo !
- Eh ouaiiiis !
Walter plissa les yeux.
***
- Je dois vous avouer qu'on s'attendait absolument pas à vous voir…
- Ce n'est pas important, l'important c'est qu'on se rencontre, parce que vous allez avoir besoin de ça pour vous défendre à l'avenir.
Helen ouvrit la valise du box. Holland plissa les yeux, posté dans son fauteuil roulant.
- Tu es sûre de ton coup ?
- Ces gamins se font attaquer au moins aussi régulièrement que la classe de Wallace, j'estime que c'est nécessaire. Brian !
Le jeune homme s'avança et regarda derrière lui. Les autres semblaient lui faire signe d'avancer quoi qu'il se passe.
- Alors… euh… J'ai une Gardevoirite pour toi… Il n'y a pas d'Ectoplasmite par contre…
- Pas grave. Je suis plus à l'aise avec Arjuna de toute façon.
Le stadium de Méanville était vide en ce samedi matin.
- Bon. Pamela, une Démolossite.
- Merci. J'espère qu'on arrivera à s'en servir.
- Je vais vous expliquer. Ensuite… Najim !
Le jeune homme s'avança. Helen lui confia une Scarabruite.
- Ensuite… Je n'ai pas de Lucarite, désolée, Aurélie…
- En même temps mon Riolu n'a pas évolué… et je n'y compte pas vraiment.
- Je suppose que c'est pareil avec ton Roucoups, Loïs…
- En effet.
- Je n'ai pas d'Altarite non plus… Décidément…
- Donnez ce que vous pouvez, on verra après pour les absents ! admit Uma.
- Ça fait vraiment bizarre que la classe soit réunie dans un stade un samedi… marmonna Stéphane.
- Ça fait bizarre de TE voir dans un stade tout court ! admit Henry.
Helen observait les pierres tour à tour et les comparait à son livre.
- Bon sang… Il ne m'a évidemment pas tout laissé…
- Certaines sont plus faciles à synthétiser que d'autres. Il pouvait par exemple faire des centaines de Pharampites dans son labo.
Helen regarda Holland.
- Ah bon ?
- Hm. Le changement entre Pharamp et Méga-Pharamp est tellement succinct que…
- On peut avoir nos gemmes et parler ensuite ?
Les élèves regardèrent Dakota qui faisait tourner nerveusement son ombrelle.
- Me lever aussi tôt un samedi me rappelle de mauvais souvenirs !
- Tu as juste peur… marmonna Jessica.
- Mais nous prions tous pour toi ! assura Prudence.
- Hah ! Une Tyranocivite ! Là ! Tieeens !
- Merci, merci, merci !
Jarod semblait interrogateur.
- Dites donc…
- Pas de Ténéfixite !! Zut c'est trop bête !
- Je n'ai pas besoin de ça ! assura Jessica.
- Comment ça se fait que vous vous rappeliez aussi bien de nous et des Pokémon que nous avons ? Au point de savoir à qui donner des Méga-Gemmes ?
Tout le monde se tourna vers Jarod puis regarda Helen qui sortit une pierre.
- Elecsprintite pour Thibault !
- Oui, oui, oui ! Merci ! Yeah !!
- Euh, c'est pas bête ce qu'il a dit, Jarod… marmonna Cody.
- C'est plutôt rare, donc ça mérite d'être souligné… admit Eric.
- Mais non, mais non, il est foufou comme d'habitude, c'est son truc à lui vous savez bien ! sourit Helen. Camilla, tu as oublié ta Pharampite !
- Mer…ci… marmonna la fille de fermiers.
- Bon, et maintenant un petit cours sur les Méga-Gemmes et sur la situation actuelle avec Direction Dresseurs et l'association Pokémon ! Suivez-moi !
Helen et Holland partirent en avant.
- Tu les traites comme ta classe parce que ta classe a pris de la distance avec toi ?! s'interrogea Holland.
- Pourquoi dès qu'un mec est en fauteuil roulant, il se croit obligé de psychanalyser les gens ! soupira Helen.
***
Robbie soupira.
- Arrêtez de vous plaindre que je suis nul ! C'est pas ma faute si Tristan a une vie ! Vous le savez que je suis nul ! Y'a pas d'autres geeks dans la classe ?!
Robbie grommela et reprit sa partie de Ages of Pokemon, micro casque sur la tête.
- Et pourquoi je suis toujours un invité ?! Tino, change mon pseudo, je veux plus être Guest !... Comment ça, c'est la partie de Tristan ?!
Robbie leva les yeux au ciel. Annette fit irruption dans la chambre.
- AFK. Quoi, maman ? Tu pourrais toquer !
- Oh, Robbie, voyons, je sais à quelles heures tu te masturbes !
Robbie grimaça de stupeur mais sa mère reprit immédiatement après.
- Dis, tu veux faire quelque chose en entrée pour ce soir ?
- … Maman, c'est pas un restaurant !
- Je sais pas, des petits amuse-gueule !
- Maman, c'est pas une réception de l'ambassadeur ! Perrine s'en fiche !
- Bah nan, justement, on a eu cette idée toutes les deux !
Robbie inspira.
- Et je comprenais pas tous ces épisodes de sitcom avec les mères et les belles-mères qui se mêlent de tout ou qui conspirent avec la conjointe…
- Je ne vois absolument pas de quoi tu parles ! Je suis ta mère, pas ta belle-mère ! La mère de Perrine doit t'en faire voir quand tu vas chez eux !
Robbie haussa les sourcils.
- Euh maman, je crois t'avoir dit que Perrine avait deux papas…
- AH OUI c'est vraiiiiiiiiiii ! Tu fais bien de me le dire, j'allais gaffer !! Génial, je vais pouvoir lui poser plein de questions !!!
Robbie serra les dents alors que sa mère retourna au salon. Robbie remit le micro-casque.
- Orson, je t'ai entendu parler derrière mon dos, t'es mort ! Oui, « Bwaaah », tu peux le dire !!
***
- Jeune couple !
Perrine et Robbie se regardèrent. Elle a bien amorcé sa fin de vingtaine même si elle a gardé son petit visage d'adolescente. Lui est bien habillé, petite moustache blonde, cravate.
- Pas si jeune…
- Ca fait un bail qu'on est ensemble… admit Robbie.
- Toujours pas mariés ?
Robbie et Perrine serrèrent les dents sous le regard du vieux docteur.
- J'ai… pas spécialement envie, personnellement…
- Et réunir ma famille reviendrait à causer la quatrième guerre mondiale ! souffla Perrine.
- Donc… Vous voulez procéder à des analyses en vue de… concevoir un enfant ! C'est merveilleux !
Perrine et Robbie agitèrent la tête.
- On a des envies de bébé, alors ?
- Oh que oui !
- Il en a un peu beaucoup envie… moi j'ai juste… repoussé l'inévitable, et… mes parents ET mes grands-parents veulent un petit-fils ou une petite-fille, alors…
Robbie serra les dents.
- Dis aussi que je te mets un flingue sur la tempe…
- Presque.
- On va être bien avec un bébé !
- Je vais m'en occuper et toi, tu vas juste dire à ta mère « Voilà, c'est bon, tu peux arrêter de me casser les burnes ! »
- Arrête avec ma mère !
- Comment veux-tu ?!
- Tu la critiques tout le temps !
- C'est TOI qui dis ça ?! pesta Perrine.
Le médecin semblait habitué à ce genre de disputes.
- Bien, et je suppose donc que vous venez me consulter parce que…
Perrine inspira.
- Un peu avant la guerre des quatre régions, mes parents sont devenus fous et se sont suicidés. Et je voulais savoir par le biais d'analyses si je n'avais pas d'antécédents à transmettre à un éventuel futur enfant.
Le docteur hocha la tête.
- D'accord. Nous pouvons prévoir un rendez-vous pour des analyses… dans la journée même si vous voulez… cela dit je pense utile de vous faire remarquer que les deux parents peuvent transmettre des maladies héréditaires.
- On n'a rien de ce genre dans la famille ! sourit Robbie.
Perrine le regarda.
- Et… tu en sais quoi ?
- J'ai vérifié, premièrement, et deuxièmement…
- Tu as vérifié, donc tu as appelé ce père inconnu que tu mentionnes sur tous les papiers administratifs ?
Robbie leva les yeux au ciel.
- Génial, maintenant le docteur le sait !
- Je viens de lui parler du suicide de mes parents, il est pas à ça près !
- Et j'en ai vu d'autres… pas dans le même ton, mais… admit le docteur en agitant les mains.
- Ce serait bien qu'il fasse des analyses aussi, nan ? demanda Perrine.
- C'est un peu ce que je souhaitais que vous fassiez, d'autant que vous avez une bonne couverture maladie, du fait du métier de votre mari.
Robbie agita la tête.
- Eh bah voilà, je savais qu'elle servirait un jour cette mutuelle !
- Oh bon dieu… soupira Perrine, atterrée.***
- Tu sais toujours pas cuisiner, frangin…
- Et toi t'as rien appris dans ton asile de tarés. On sale pas pendant la cuisson.
- Gnagnagna. Le goût s'imprègne mieux !
- Et qui t'as appris ça, ta fiancée ?
- C'est un asile, pas une prison, arrête de croire que je vis dans Orange is The New Black !
- Impossible. Tu aurais les cheveux courts, tu serais fringuée en mec et tu parlerais tout le temps de bouffer de la chatte à tous les repas.
- T'es bête. Si c'était le cas, je l'aurais dit tout de suite et on serait pas en train de cuisiner !
- Ah, je retrouve ma grande sœur ! sourit Wallace.
Carl et Margaret se regardaient, ne pouvant que constater la relation décidément bizarre entre leurs enfants. Mais ils se retournèrent vers la télé.
- Des nouvelles d'oncle Jeff ? demanda Lindsay.
- T'en as pas non plus ? Quelle surprise… J'suppose qu'il est comme ça, un coup il est partout, un coup il est nulle part…
- Hm. Si ça se trouve on sera comme ça aussi, toi et moi, plus tard. On se verra presque jamais.
- En même temps faut dire que t'es chiante.
- Hahaha.
- T'as des contacts avec tes copines ? Truc, machin et bidule, là ?
Lindsay regarda Wallace qui tentait de se rappeler du nom des amies pom-pom girls de sa sœur.
- Merde !
- Louisa est caissière.
- Louisa, c'est qui, ça ?!
- C'était la meuf qui voulait me voler mon poste de chef des pom-pom girls.
- Ah… putain, ça date ! Caissière ?
- Elle pouvait pas suivre le rythme de la fac. Chelsea s'en sort plutôt bien, elles se soutiennent avec Judy, je suis contente pour elles…
Wallace regarda sa sœur qui semblait nostalgique. D'une grande respiration, elle balaya tout ça.
- M'enfin, ça va, maintenant je suis bien et… il se peut même que ma vie aille quelque part, alors…
- Ah bon ?
- Je veux essayer de devenir secrétaire.
- … ah…
- Quoi ?
- J'sais pas, c'est pas un peu… pourri ?
- C'est un truc comme un autre. Ils nous ont fait une présentation en classe, ça avait l'air…
Lindsay haussa les épaules.
- … à ma portée.
- Wow. Dur. Dire que dans deux ans, je serais comme toi… blasé ! sourit Wallace.
- T'es déjà blasé !
- Nan. J'sais pas, à part pom-pom girl, tu voulais pas faire autre chose ?
- Pffff…
Lindsay surveilla nonchalamment son plat.
- Wallace, tu te dis pas que l'école c'est juste un truc relaxant à faire avant d'avoir une vraie vie à toi ?
- Si.
- Bah garde cette impression, parce que… Tout ce que tu es en train de faire et qui a tant de signification pour toi, bah… en réalité, ça n'en a aucune. Une fois que tu as ton diplôme, après, tu recommences tout, ce qui s'est passé avant n'a plus aucune importance. Et quand tu quittes l'école et que tu as un boulot, bah… Tu sais, si un jour tu finis barman, t'auras pas à écrire de rédaction, à faire des maths ou même à faire des combats de Pokémon. Nan, t'auras juste à… faire ce que tu as à faire et c'est tout. Et le mieux que tu puisses espérer dans cette vie, c'est que ça ait un sens pour toi.
Wallace regarda sa sœur, complètement démystifié.
- … waouh, putain, c'est du lourd…
- T'as vu.
- Merde, Lindsay, t'as rejoint une secte ou quoi ?
- Tu sais, quand tu fais une psychanalyse, tu vois les choses vachement différemment.
- Merde… Faut que je prévienne les parents ou quoi ?! Ils t'ont demandé de faire des trucs, de leur donner de l'argent ou quoi ?
- Mais nan, arrête. Ils m'aident à me recentrer sur moi plutôt que sur ce qu'il y a autour. Ça fait du bien. T'en connais des sectes ou tu fais du yoga ?
- Putain, mais grave ! Je suis persuadé que la secte de scientologie a des cours de yoga suggestif !
- Je fais pas du yoga suggestif, je fais juste du yoga !
- C'est toujours comme ça dans les sectes, ils te font croire que tu fais de la gym, mais en fait ils te filment et tu finis sur Internet dans des vidéos infomerciales et c'est toi la pin-up chargée de vendre des cours de dianétique !
- Maman, Wallace prend de la drogue !! cria Lindsay.
Margaret et Carl se tournèrent vers leurs enfants, en cuisine.
- Ouais, bah Lindsay, elle est dans une secte et elle fait des pubs pour eux ! rétorqua Wallace.
Carl et Margaret se regardèrent.
- Nos enfants sont dingues… soupira Carl.
- C'est toi qui les as faits, moi je les ai juste mis au monde ! souffla Margaret.
Lindsay inspira.
- Je me demande quand même ce que fait oncle Jeff en ce moment…
- Il doit être en train d'enchaîner les gonzesses sur une île paradisiaque… songea Wallace.
***
- La justice Poképolite vous condamne à effectuer une peine de sûreté au vu des circonstances atténuantes entourant le meurtre de Paul Becker.
Le juge frappa avec son marteau sur le pupitre. Jeffrey Houston baissa la tête et fut emmené par les policiers.
***
David et Denis observaient Perrine de loin, alors qu'elle regardait la télévision avec Firmin.
- Elle n'est absolument pas stressée…
- Elle a juste préparé sa salade de patates, tranquillement, et là, elle se repose… marmonna Denis.
- Quand je pense que j'étais au bord de l'attaque la première fois qu'on a dîné chez tes parents ! admit David.
- Halala, notre premier rapport sexuel… sourit Denis.
- … dit comme ça, on dirait presque qu'on l'a fait sur la table ! souffla David.
- C'est un excellent souvenir. Si ça peut te rassurer, vu le caractère de notre fille, ça serait très étonnant que sa soirée se déroule de la même façon…
David hocha la tête.
- Tu es en train de penser à ton frère, là ?
- Hm… je me demande ce qu'il en penserait de tout ça…
***
- Si j'avais des caméras pour la suivre !!! geignit Roland.
- J'veux pas répéter ce que tes coéquipiers ont répété mais c'est pas légal… marmonna Sacha.
- Ma nièce qui va dîner avec un garçon… Je me rappelle encore du jour où David et l'autre âne bâté nous l'ont présenté. Elle ressemblait au bonhomme Michelin, elle était tellement adipeuse…
Sacha leva les yeux au ciel.
- Ok… et à part ça ?
- Rien, c'est la famille, voilà tout. On en est où ?
Jackson regardait son ordinateur.
- Ta théorie se confirme.
- Cool.
- C'est bien un autre plan astral. C'est différent de ce que Dialga et Palkia ont créé en faisant fusionner espace et temps, c'est plus fort que ce que Giratina peut faire. C'est plus profond et plus puissant, c'est... Un monde parallèle.
Les yeux de Roland se mirent à briller.
- Géant…
- Le souci c'est que le Pokémon susceptible d'y parvenir…
- Han non, ne me dis pas que…
- Si.
Jackson acquiesça et releva la tête.
- Il appartient à une famille noble.
- BorDEL ! Pitié, faites que ce soit une famille calme…
- Les Stockwell.
Roland grimaça et inspira en répétant comme si c'était au début des Simpsons.
- Les Sto-ckweeeeeell…
- Il faut qu'on essaie de s'en emparer, mais sans que Truce ne le sache. En fait le mieux, ce serait qu'on ne fasse rien… qu'est-ce que tu fais, Roland ?!
Roland tapotait un SMS.
- Moi ? Oh, je préviens Seth !
Sacha et Jackson se regardèrent, éberlués.
***
David s'assit à côté de Perrine qui le regarda, intriguée.
- Un problème, p'pa ?
- Non, non, non… Tu n'es pas trop anxieuse à l'idée de ton dîner ?
- Nan, j'ai pris contact avec la mère de Robbie, ça a permis d'apaiser un peu mon stress.
David acquiesça. Perrine le regarda alors que Firmin était scotché devant Adventure Time.
- Je veux un BMO, Perrine !
- BMO n'existe pas en vrai ! Ca va, papa ?
- Oui, oui… je pensais juste que ça te perturberait plus que ça, tous ces changements… le fait d'avoir un petit ami, tout ça…
Perrine haussa les épaules.
- C'est pas comme si Robbie et moi on était collés serrés toutes les cinq minutes…
- Oula… Le plus tard possible… N-Non, euh… Quand vous voulez !... j'veux pas savoir en fait…
- Papa, arrête de stresser pour rien.
- Ok, ok… Je suppose qu'on se relaie pour ça avec ton père…
Perrine ne put qu'acquiescer. David souffla.
- Fais comme tu le sens, je suppose que tu sais ce que tu fais, comme toujours.
Perrine hocha la tête.
- Ne t'en fais pas, papa, je peux toujours m'en aller en courant si sa mère me propose un plan à trois.
David tressaillit. Perrine agita les mains.
- Blague, papa, blague !
- … je commence à me demander si Wallace n'a pas une mauvaise influence sur toi !
Perrine plissa les yeux alors que David regardait la télévision avec eux. Perrine soupira, décontenancée par son père.
- Perrine, je veux un Jake !!
- Tu as déjà un Couaneton et un Dedenne, ça devrait te suffire…
- Mais ils peuvent pas allonger leurs pattes !
- Et heureusement… soupira Perrine.
David pencha la tête.
- Tu sais, Firmin, Couaneton et Dedenne sont un peu tes Jake.
- Ah bon ?
- Bah oui, ce sont tes compagnons, ils sont là pour t'aider, comme Jake avec Finn.
Perrine pencha la tête sur le côté.
***
- Les résultats sont tombés.
Robbie et Perrine se tenaient la main, plus par politesse que pour autre chose.
- En ce qui concerne madame… C'est excellent. Vous n'avez rien à transmettre à votre enfant, vous êtes parfaitement saine sur tous les plans si on excepte votre léger surpoids.
- C'est dit avec une telle délicatesse… marmonna Perrine.
- En ce qui concerne monsieur…
- Tu vois, c'était une simple formalité, j'étais certain que rien ne s'opposerait à ce qu'on ait un enfant ! sourit Robbie.
- … Vous êtes stérile.
Robbie se tourna vers le docteur, stupéfait. Nerveusement, Perrine ne put s'empêcher d'éclater de rire.
- Oh putain ! HAHAHAHA !
- Pardon ???
- Les analyses sont claires, votre sperme est infertile.
- … mais euh… comment ça se…
- Je l'ignore, les causes sont diverses et variées…
- Mais ça peut pas être stérile, les hommes !
- OUAHAHA !
- … si, monsieur… absolument.
- Mais non !
- Et t'étais là avec tes « Même si tu es stérile, je t'aimerais toujours » ! Oh putain !
Robbie était complètement stupéfié. Il regardait le docteur et son épouse avec un visage figé. Perrine riait tellement qu'elle était à deux doigts de s'écrouler par terre, encore que ça ne l'aurait pas gênée tant elle était hilare.
***
Quand elle alluma la lumière de la cuisine, il était bel et bien là, effondré à la table. Pashmilla se tenait au pied de sa chaise, à veiller sur lui.
- A ce point ?!
Robbie soupira et se releva, observant le grog qu'il s'était préparé.
- J'suis même pas foutu de me saouler correctement !
- Robbie, c'est pas grave. J'ai qu'à me faire inséminer, un truc comme ça, on trouvera un moyen !
Robbie secoua la tête.
- Je serais jamais père… J'ai pas eu de père et je saurais jamais ce que ça fait, je pourrais pas… réparer les erreurs que mon propre père a commis.
- On est ensemble, Robbie, tu es avec moi donc tu as déjà réparé les erreurs de ton père puisque tu es toujours avec la potentielle mère de tes enfants.
Robbie secoua la tête. Perrine réalisa ce qu'elle venait de dire.
- Tu me connais, je fais ce que je peux !
Robbie agita la tête.
- Tu sais, on peut aussi adopter !
- Ce sera pas pareil… geignit le blond.
- On pourra faire comme si !
Robbie regarda Perrine.
- Je sais ce que tu essaies de faire.
- On a traversé des trucs bien plus difficiles que ça, si tu te laisses abattre...
Robbie inspira. Perrine but un peu de son grog.
- … Tu l'as pas assez chargé !
- J'ai mis du panaché.
- … ah oui en effet tu sais pas te saouler.
***
- Firmin, va dans ta chambre !
- Papa, ne sois pas bête…
Firmin haussait les sourcils, scotché à son téléphone.
- Ca peut être stérile, les hommes ?!
- Oui !... Mon Dieu, ou as-tu appris ces choses-là ?! geignit David.
- … j'ai dix-huit ans !
- Oh bon sang…
- Et papa m'a fait tout un cours au lendemain de mes quatorze ans !
- Je veux oublier ça… geignit David.
- Moi pas, je suis fier de l'avoir fait. Au moins, il ne nous a pas ramené de pouffe enceinte ! grommela Denis.
- Tu peux arrêter de m'en vouloir parce que je suis hétérosexuel ?! soupira Firmin.
- Non ! grommela faussement Denis.
Perrine soupira.
- Du coup je sais pas trop quoi faire. D'un côté ça devrait me satisfaire parce que je voulais pas d'enfant, mais d'un autre côté il est au trente-sixième dessous !
David agita la tête.
- Bah en même temps tu ne vas pas aller sauter sur le premier venu pour être en cloque rien que pour lui faire plaisir !
- C'est un peu ce que je veux éviter ! admit Perrine.
Denis plissa les yeux. « Tout va bien, c'est mon mari et ma fille qui discutent… »
- Et puis c'est pas comme si tu avais un père potentiel…
- David… souffla Denis.
- Quoi, c'est vrai, nan ?
Perrine inspira.
***
- T'es pas SERIEUSE ?!
Elle l'avait invité à boire un café innocemment. Même s'ils se revoyaient régulièrement, Wallace ne s'attendait pas à ça quand même.
- Tu veux que je te fasse don de mon sperme pour que tu aies un bébé afin de pallier aux déficiences de ton stérile de mari ?
- Oui.
- Pourquoi moi ?
- Parce qu'on s'est faits une promesse, y'a longtemps, si tu te rappelles bien.
Wallace leva les yeux au ciel.
- TU NOUS as promis que TU serais notre mère porteuse A MOI ET A TRISTAN si d'aventure on envisageait d'avoir un bébé !
- C'est vous qui m'avez demandé, et ça tient toujours.
- JE NE SUIS PLUS AVEC LUI ! grommela Wallace.
- Je sais mais ça tient toujours. Je veux quand même ton enfant mais pour moi et Robbie !
- Tu veux juste ma semence !
- Ouais.
- Et Robbie, il en pense quoi ?
Perrine inspira, le regard fuyant. Wallace fit de gros yeux.
- Ohmondieutuluiaspasdit !
- Mais quelle grosse tafiole tu fais, parfois… soupira Perrine, exaspérée.
- C'est une BLAGUE, je refuse de faire ça !
- Bon, alors je vais demander à Tristan.
- Hein ? Nan ! Si tu lui parles, il va savoir que tu m'as parlé avant !
- On se parle toujours lui et moi !
- Ouais, tu lui demandes régulièrement de débloquer ton PC, c'est ça ?
- Gnagnagna. Si je voulais que ce soit toi, c'était pas uniquement pour cette promesse idiote !
Wallace plissa les yeux. Perrine soupira.
- Tu es du bon matériel génétique !!
- AH-HA, je SAVAIS que tu étais en kif sur moi !
- Un peu aussi, mais y'a un bail. En fait si j'avais été vraiment logique, j'aurais pris un blond…
- Perrine, faut que t'en parles à Robbie. Et surtout que t'en parles pas à Fey, lors de leur troisième rupture avec James, elle m'avait demandé de lui faire un bébé pour blaguer et ça a failli nous fâcher parce que je voulais pas !
- J'arrive pas à croire que tu segmentes leur relation en parlant de leur numéro de rupture… Comment ils vont ?
- Oh, ils vont réessayer de se marier.
Perrine regarda Wallace avec de gros yeux.
- SERIEUSEMENT ???
- Yyyyup.
- Bon sang, ça va faire la TROISIEME FOIS qu'ils essaient !
- C'est plutôt marrant d'ailleurs qu'ils aient plus de mal à se marier qu'à faire des enfants, alors que toi c'est l'inverse, c'est plus dur pour toi de faire des enfants que de te mar…
- Tu veux qu'on reparle de TON mariage à toi, combien c'était pathétique ?!
- Nan. Nan, surtout pas !
Perrine soupira.
- Tu as raison, je dois lui dire…
- En tout cas, ce serait marrant à faire. Considère que j'accepte.
Perrine semblait à moitié satisfaite.***
- Ecoutez, on devrait se poser devant la télévision avec un thé ! souffla Aude.
- Je suis sûre que vous n'avez même pas Netflix ! soupira LaBarbara.
Colin haussa les sourcils.
- … si, on l'a !
- Ah, eh bien on pourrait se poser devant…
- En ce moment avec Colin, on se refait l'intégrale de la série Malcolm !
LaBarbara tira la langue.
- Je n'ai jamais réussi à savoir si le plus jeune était attardé ou pas !
- Il ne l'est pas, résuma Colin.
- Et les yeux du héros me terrifient ! geignit LaBarbara.
- Pourquoi pas le Prince de Bel-Air, ou Empire ? Ou même Black-ish ? proposa Duncan.
Colin et Aude se regardèrent.
- Et si… on regardait un programme un peu moins… connoté ? geignit Aude.
- Fresh off the Boat ? suggéra Duncan.
Colin plissa les yeux.
- Vous… connaissez le sens du mot « connoté » ?
- En attendant vous voulez nous faire regarder des séries de blancs !
- Si notre fils sort avec votre fille, honnêtement, la couleur de peau est le moindre des problèmes ! souffla Colin.
Duncan et LaBarbara penchèrent la tête.
- Et… quel est le problème au juste ?!
Colin et Aude tressaillirent.
Depuis la chambre, Walter tendait l'oreille.
- Guerre raciale.
- Oh seigneur… soupira Naomi.
- Tes parents sont racistes ?! s'étonna Shawn.
Walter haussa les épaules.
- J'sais pas trop, l'occasion s'est jamais présentée pour qu'ils mettent en pratique.
Shawn plissa les yeux. Naomi soupira.
- Il est sarcastique !
- Quoi ?
- Il fait de l'humour ! Ses parents ne sont pas racistes, il sait que ta question est une impasse alors il répond par l'humour, c'est un truc de blanc non raciste !
Shawn plissa les yeux, intrigué.
- Quoi ? J'pige que dalle !
- Bon sang…
- Naomi elle est raciste ! cria Jordan.
Nadia et Daria se tournèrent vers Naomi qui regarda les deux gamines.
- Continuez à pomponner vos Pokémon !
- Nan, on veut se battre maintenant !
- On va se battre contre Jordan !
- Les filles calmez-vous… souffla Walter.
- Nan, j'vais les buter !! grogna Jordan. Spoink, attaque Ultralaser !
Spoink regarda Jordan et ne fit rien. Le gamin plissa les yeux.
- Maiiiiiiis…
- Jordan, tu ne connais pas les attaques de ton Spoink ?! s'étonna Walter.
Jordan secoua la tête.
- Papa veut pas m'apprendre et Shawn non plus et Naomi elle a jamais le temps.
Walter regarda Naomi qui serra les dents.
- Et je trouve que ce serait dangereux, il est trop petit… le frère de Perrine est plus posé, Jordan est trop surexcité…
- N'importe quoi n'importe quoi ! Shawn, apprends-moi des attaques !
- Papa et maman veulent pas, ils disent que tu es trop petit et que tu devrais juste faire des câlins à ce truc !
Jordan se mit à bouder. Walter plissa les yeux.
- Et si vous lui faisiez juste un cours théorique en lui apprenant uniquement à se servir des attaques défensives ?
Shawn et Naomi regardaient Walter qui haussa les épaules.
- On est là pour l'après-midi, autant s'occuper !
***
- Pourquoi tu m'appelles ?!
« Parce que tu es mon Jake ! »
- Hein ?!
Wallace regarda sa sœur qui vidait les trucs en trop dans sa chambre et les mettait dans le jardin.
« Ecoute, je crois que je flippe un peu pour ce soir. Mon père l'a deviné, il est doué pour voir quand je suis anxieuse ! »
- Perrine, Robbie est le truc le plus inoffensif de toute la chrétienté, je suis persuadé que sa mère est juste une grosse frustrée qui idolâtre son fils et qui a gardé ses dents de lait dans un coffret à bijoux !
Petit silence de Perrine. Wallace observa ses parents qui semblaient vouloir convaincre leur fille de ne pas faire ça.
- J'en ai marre de ces vieux trucs !
- Mais revends-les au moins ! geignit Margaret.
- Je suis d'accord avec ta mère, en plus ça te ferait de l'argent ! ajouta Carl.
- C'est ma décision, je veux plus de ces conneries roses !
« Tu essaies de me rassurer ? »
- Ouais, c'était le but. Ecoute, je crois que ma sœur est en train de franchir une étape cruciale pour son développement émotionnel, j'vais devoir te laisser.
« Et pour ce soir, je fais quoi ? »
- Tu te pointes au dîner et tu fais des efforts incroyables pour ne pas traiter sa mère de vieille pute frustrée.
Margaret et Carl regardèrent Wallace qui baissa le téléphone.
- Vous pouvez dire ce que vous voulez, mes conseils sont géniaux !
Wallace reprit le téléphone à l'oreille.
- Au pire tu peux toujours t'enfuir !
« C'est un peu ce que j'ai dit à mon père. Mais un peu violemment. »
- Ah mais ça c'est normal, t'es qu'une grosse sociopathe incapable de te contrôler… Bah merde, elle a raccroché !
Margaret et Carl se regardèrent, pas étonnés. Lindsay regarda son frangin.
- Donc… t'es sérieuse.
- Oui, je veux que tu m'aides à détruire ça.
- … écoute, j'suis tout à fait d'accord sur le principe, mais… t'es sûre ?
- Oui.
Wallace regarda sa sœur.
- C'est le genre de conneries « détruisons le passé pour construire le futur » ?
- Nan, c'est juste que j'en ai marre de cette chambre de gamine ! Je veux repartir sur de bonnes bases !
Wallace inspira.
- Bon. Mais on va faire ça de manière marrante. J'veux pas y foutre le feu tout simplement.
Margaret sembla soulagée.
Elle ne le resta pas longtemps.
Power Rangers Theme (original)Ptiravi et Pandespiègle étaient chargés de disposer des objets. Wallace et Lindsay portaient des lunettes de sécurité.
- Ok, ta lampe rose à fourrure !
Lindsay hocha la tête. Ptiravi la balança en l'air.
- Azumarill, Hydrocanon !!
Le Pokémon cracha l'intense gerbe d'eau qui partit exploser l'objet en mille morceaux. Margaret et Carl observaient, médusés.
- Ton Rondoudou en peluche !
- C'est pour toi !
- Yesss !
Pandespiègle balança l'objet en l'air.
- Canarticho, Tranche-Nuit !!
Le Pokémon s'envola et coupa le Rondoudou en deux, puis quatre, puis six. Les morceaux de peluche retombèrent en pluie sur le sol.
- Tes magasines de pétasse avec des pouffes anorexiques blanches qui veulent que tu te soumettes au patriarcat !
Lindsay regarda son frère qui haussa les épaules.
- Quand je m'ennuie je vais sur Tumblr !
- Ensemble !!
Pandespiègle et Ptiravi balancèrent tour à tour les magazines.
- Lame de Roc !!
Le Gigalithe de Lindsay tirait des rochers comme des balles.
- Tabasco, Flammèche !!
Chartor enflammait les revues tour à tour. Margaret pencha la tête, semblant apprécier le côté artistique de la chose. Carl secoua la tête et rentra dans la maison.
- J'ai engendré ça, bon dieu…
- Ta couette rose toute pourrie !!
- Vent Glacé !
Azumarill gela l'objet.
- Brenda, Poing Comète !
Pandespiègle fonça dans le tas et démolit la couette.
- Ton matos de pom-pom girl !
- HEY !!! POURQUOI T'AS SORTI CA !!!
Lindsay prit le carton et le ramena dans la maison. Wallace affichait un sourire machiavélique.
- Presque ! PRESQUE !
- Enfoiré !! On continue !
- Tes produits de beauté cancérigènes !
- Luminocanon !
Gigalithe rasa l'ensemble. Wallace hocha la tête.
- Tes vieilles fringues de pouf notamment tes mini-jupes au ras de la moule !
- Vas-y !
- Pepsi, Griffe Acier !!
Pingoléon trancha les vêtements étendus par Pandespiègle et Ptiravi.
Lindsay souffla.
- Ca fait du bien !
- Ouais. Même si j'aurais aimé garder tes mini-jupes.
- Il reste la commode.
- Elle est horrible…
Le frère et la sœur prirent des marteaux et avancèrent vers le meuble sous les yeux horrifiés de Margaret Gribble.
***
Scarhino essayait de se couvrir, mais les dards de Cacturne l'atteignaient quand même.
- C'est quoi ce réflexe d'utiliser Ténacité… Frida, je croyais t'avoir entrainée mieux que ça !
- Eh bah non ! sourit Firmin.
- Toi, je t'ai rien… Mais QU'EST-CE QUE TU FAIS ???
Firmin avait pris Dedenne par la queue et le faisait tourner comme une hélice.
- Bah quoi ?
- FIRMIN, mais enfin arrête !!
- Mais quoi, il aime ça !
Firmin arrêta de faire tournoyer Dedenne et le Pokémon ricana, enjoué et visiblement chargé en électricité. Perrine secoua la tête.
- J'y crois pas…
- Pis d'abord t'étais censée m'entraîner et tu m'entraines même pas, tu entraines ton Scarhino débile avec sa corne toute moche !
- Tu veux qu'on se batte Firmin ?
- Euuuuuh…
- Tu te rappelles de la dernière fois qu'on s'est battus ?
Firmin hocha la tête, au bord des larmes.
- Alors ferme ton clapet et… continue de faire tourner ton Dedenne… pendant que j'entraine mes Pokémon, comme une grande fille !
Elle répondit au SMS. [Je m'entraine tout en babysittant mon frangin pendant que mes parents doivent être en train de s'amuser dans la pièce d'à côté. Et toi ?]
***
Robbie serra les dents. « Combien de fois je lui ai dit de ne pas me parler aussi crûment de ses parents… »
[Bof, je glande aussi :p]
Robbie regarda son ordinateur et tapa à nouveau sur le lien « Article au hasard » de Wikipédia. Il grimaça. « Adhémar Barré de Saint-Venant ??? J'aurais tout lu… »
***
- On les entend plus !! geignit Naomi.
- Ils doivent parler calmement, c'est bon signe… souffla Walter.
- Maman, parler calmement… marmonna Shawn.
Naomi soupira.
- J'en ai assez de devoir sans cesse rendre des comptes !
- Je t'avoue que cette petite rébellion avec mes parents m'embête un peu aussi…
- Alors qu'avec ce noël l'an dernier, on avait réussi à rendre tout le monde proche ! souffla Naomi.
- C'est comme ça, que veux-tu…
Pendant ce temps, dans le salon…
- Pauvre, pauvre cheval… marmonna LaBarbara.
- Je ne suis pas d'accord, il provoque un peu son propre malheur ! admit Aude.
- Mais regardez-le, il est tombé amoureux de l'écrivaine de ses mémoires, c'est pas sa faute ! souffla Duncan, les larmes aux yeux.
Colin sourit.
- Je savais que c'était une bonne idée de vous faire regarder Bojack Horseman ! Roland et moi on avait fait ça quand on avait eu des soucis avec Aude. Super efficace pour relativiser !
- Vite, l'épisode suivant ! Je suis sûre que Herb va mourir et que ça va dévaster ce pauvre cheval ! soupira Duncan.
LaBarbara regarda Aude.
- En fait vous avez raison, Aude, si ma fille fait de mauvais choix, ça me permettra de la sermonner plus tard et avec plus de puissance !
- Oui, et puis idem avec Walter, si ils rompent, il reviendra vers moi et je serais sa petite maman chérie !
Les deux femmes hochèrent la tête. Colin grimaça.
- Vous êtes bizarres quand même…
- Pas plus que Mister PeanutButter ! souffla Aude.
- Ce chien est une calamité absolue, je le déteste ! soupira LaBarbara.
Naomi arriva dans la pièce.
- Maman, papa…
- Ah non, chérie, ne nous dérange pas pendant qu'on regarde une série ! souffla LaBarbara.
- En plus on en arrive au meilleur moment ! souffla Duncan.
- Je confirme ! sourit Colin.
- Tu peux sortir avec Walter si ça te chante ! lâcha LaBarbara.
Naomi fit de gros yeux. Elle regarda l'écran puis les deux couples agglutinés sur le canapé.
- … je vous hais TELLEMENT !
- Qu'est-ce qui se passe ? demanda Walter à distance.
- Nos parents sont STUPIDES, voilà ce qui se passe !
- Oh. Ton frère s'améliore.
- Y'A BIEN QUE LUI !
***
- Tu as fait QUOI ???
Perrine inspira, prise sur le fait avec le test de grossesse, sur le siège des toilettes.
- Eh bah… Il se peut… je dis bien : Il se peut que…
- Ne prends PAS cet air là avec moi !! Tu as fait quoi ?
- Je me suis fait inséminer !
Robbie leva les yeux au ciel, complètement désabusé.
- J'y crois pas…
- Mais t'inquiète pas, c'est le sperme de Wallace !
Robbie tressaillit.
- … Wallace, notre Wallace ?
- Oui ! J'ai pensé que ce serait mieux si c'était quelqu'un qu'on connaissait !
- NON MAIS TU TE FOUS DE MA GUEULE !
- T'avais l'air tellement désespéré, je voulais juste qu'on ait un enfant !
- SANS ME PREVENIR ??? SANS ME DEMANDER ??? MAIS BON SANG, PERRINE !!
- ME GUEULE PAS DESSUS !
Elle agita le test.
- D'après ce bâtonnet recouvert de pisse, je suis enceinte.
Robbie secoua la tête.
- Putain. Putain, putain, putain.
- Tu vas avoir un bébé ! Heureux ?
Robbie semblait au bord de la folie. Il s'éloigna en agitant les mains et sortit de la pièce, puis de la maison. Perrine agita la tête.
- J'm'en sors mieux que trois quarts des héroïnes de sitcom actuelles…
***
- Tu es QUOI ???
- Enceinte ! Je vais avoir un bébé…
- Mais euh… c'est qui le père ?!
Perrine regarda David, éberluée. David agita les mains.
- Tu m'as compris ! Si Robbie est stérile, ça veut dire que…
- … je me suis faite inséminer, papa…
- Oui, oui, oui bah oui…
- … avec le sperme de Wallace.
Denis cracha son café. Firmin haussa les sourcils.
- Sérieux ? Tu vas accoucher du bébé de tonton Wallace ?!
- Non mais Perrine… s'étonna David.
- Je sais pas, ça m'est venu sur un coup de tête, je me suis dit que si c'était pas Robbie, c'était Wallace.
Denis toussotait. Il regarda sa fille.
- Et t'as fait ça sans lui dire ? A Robbie ?!
- Je sais, je suis idiote.
- Grave ! sourit Firmin.
- Firmin, tu ne devrais pas participer à ces discussions, dans ta chambre !
- N'empêche, j'espère que moi je serais pas stérile…
- Dans ta chambre… grommela David.
- J'ai 18 ans, papa, lâche-moi la grappe !
David leva les yeux au ciel.
- Pourquoi j'ai voulu des enfants… et pourquoi mes enfants ont voulu des enfants…
***
Quand Perrine revint de chez ses parents, Robbie était en train de faire sa valise.
- … oh.
Il se tourna vers elle, un peu pris sur le fait. Elle se mordilla les lèvres.
- Je suppose que j'ai merdé…
Robbie inspira, le regard fuyant. Il se mit à pleurer.
- … et merde… soupira Perrine.
- J… J-J'arrive même pas à t'en vouloir !
- Je comprends…
- Je suppose que tu as tout dit à tes parents… donc qu'ils savaient… donc que… Pfff…
Perrine serra les dents.
- Ok, ok, mais euh… tu vas faire quoi ?
- J'ai besoin de temps pour… réfléchir et probablement pour que ça se tasse un peu… Et puis il faut que je me prépare à tout ça et…
Robbie regarda Perrine avec intensité.
- Tu m'as trahi, putain. La seule chose que je savais que je n'aurais jamais avec toi, c'est de la trahison… et du coup je m'efforçai d'être honnête et droit moi aussi, mais là…
- Ecoute, ok pour que tu prennes du temps de ton côté mais inutile de…
- D'accord pour qu'on ait le bébé, mais on se marie après.
Perrine regarda Robbie, une mauvaise grimace sur le visage.
- … ok, fous le camp et on en reparle plus tard parce que là, j'ai envie de te botter le cul.
- Tu me forces la main, je fais pareil.
- J'ai fait ça parce que tu VOULAIS un bébé ! Je ne veux pas me marier, ce serait incroyablement gênant !
- Mais je m'en FOUS ! Si tu veux que j'accepte qu'on ait le bébé, tu vas devoir faire des efforts de ton côté !
- Ouh bon sang…
Une bonne demi-heure plus tard, après un violent prenage par la peau du pantalon et un jetage dehors sans ménagement avec valises et fracas.
- TU DIS QU'AVEC MOI TU ETAIS CERTAIN DE NE JAMAIS AVOIR DE TRAHISON ?? MOI J'ESPERAIS QUE TU NE SERAIS JAMAIS UN CONNARD ! A PLUS !!!
Perrine claqua la porte. Robbie retomba sur ses valises, désespéré. Perrine retomba contre la porte, anéantie.***
Perrine sonna à la porte de la petite maison en centre-ville.
« C'est qui ? »
« M'enfin maman, c'est Perrine ! »
Perrine plissa les yeux. « Vois, Perrine, ceci est ton existence. Sois forte, plus que cinquante ans à tirer. »
« Bah va lui ouvrir ! »
« J'ai les mains dans la litière des Pokémon ! »
Perrine regarda sa salade de pommes de terre. « Balance-ça dans les fourrés et tire-toi. Vite. Bien que tu sois grosse, tu es plutôt rapide. La nature a été clémente. Profites-en. »
« Mais pourquoi tu changes la litière à une heure pareille enfin ?! »
« PARCE QUE TU ETAIS CENSEE LE FAIRE ! »
« Ah eh tu ne me parles pas sur ce ton parce que ta copine est là, hein ! »
Perrine hocha la tête. « D'autant que je suis toujours dehors, ce serait malpoli quand même. »
« Ouvre-lui maman ! »
« D'accord, d'accord ! Rhô… »
La petite dame ouvrit à Perrine qui se redressa.
- Bonjour…
- Oh… Euh… c'est pour quoi ?
- C'est moi… Perrine !
- … ah…. Euh eh bien entrez !
Perrine entra. « S'passe quoi, là ? »
Annette ferma la porte derrière elle. Perrine plissa les yeux. Annette prit la salade de pommes de terre.
- Euh… Bah puisque vous n'êtes pas habillée spécialement pour l'occasion, ça vous embête pas que je reste comme ça ?
Perrine regarda sa classique robe noire et aubergine qu'elle portait quand elle sortait.
- … euuuh peu importe… marmonna Perrine.
- Bon !
Annette monta l'escalier avec la salade et la posa sur le plan de travail. Elle alla rejoindre son fils sur la terrasse du jardinet.
- Robbie ! Robbie ! Tu ne m'avais pas dit qu'elle était grosse !
Robbie releva la tête alors qu'il nettoyait la litière des Pokémon.
- … quoi ? Maman !
- M'enfin je m'attendais à une gentille petite minette, mais c'est quoi, ça ?
- C'est Perrine, maman, c'est la fille que j'aime !
- … Toutes les autres ne veulent pas de toi, c'est ça ? Elle te pensent toutes gay ?
- Maman, je te préviens, si jamais tu es désobligeante avec Perrine, je quitte la maison !
- Pour aller vivre où ? C'est quand même désolant que tu te contentes d'un second choix !
- Je vais te tuer, maman !
- Euuuh…
Annette et Robbie regardèrent Perrine qui avait monté les marches.
- … je dérange ?
- Désolé, j'ai un peu tardé pour mes corvées ! souffla Robbie.
- Eh bien moi je vais mettre la table !
- Je peux vous aider ? demanda Perrine.
- Non surtout pas, la cuisine est très étroite !
- *mamaaaaaaaan…* grommela Robbie.
Perrine haussa un sourcil. Annette leva les mains.
- A deux, on se marcherait dessus ! En plus j'ai pas grand-chose à faire, on n'est que trois !
Perrine hocha la tête, légèrement méfiante.
***
Wallace prit une gorgée de bière.
- Je saurais pas comment te dire. C'est… Il a su combler le trou qu'elle a laissé. Il a eu les mots… Déjà que j'avais quelques sentiments pour lui avant…
- Tu disais que c'était juste de la solidarité gay… marmonna Lindsay.
Elle sirota sa propre bière. Wallace inspira.
- Ouais mais… Y'a eu plein de trucs qui se sont passés, il était là quand j'ai eu besoin de lui… Du coup ça va, et en grande partie grâce à lui et… j'peux presque dire que j'suis heureux, là, en fait.
Lindsay hocha la tête.
- Ouais. J'croyais la même chose avec Shawn.
Lindsay hochait toujours la tête alors qu'ils étaient dans le jardin, assis contre la baie vitrée de la chambre de Wallace.
- J'croyais que c'était la solution, que c'était le seul moyen de combler ce sentiment de vide que j'avais en moi, que ce mur de glace que j'avais en moi fondrait avec un garçon…
- Double-sens… sourit Wallace.
- Ta gueule. C'est temporaire, Wallace. Y'a des blessures qui ne se guérissent pas avec un beau mec, crois-moi.
Wallace plissa les yeux.
- Y'a une grosse différence entre ton truc à toi et le mien…
- Frangin, je sais même pas si je pourrais avoir une vie normale un jour. T'as dû te poser la question toi aussi. D'ici quelques années, est-ce que tu pourras continuer à dresser tes Pokémon normalement en sachant que l'un de tes Pokémon est mort. Bah… Peut-être que oui, et probablement que non. Parce que ça va te hanter toute ta vie. Peut-être que tu pourras t'en remettre, faire avec, mais… C'est pas un garçon qui va tout arranger.
Wallace plissa les yeux.
- J'ai pas dit ça… Il m'aide. Après c'est à moi de faire le reste. Evidemment qu'il sera pas toujours là, évidemment qu'il va pas tout arranger…
- C'est bien que tu penses comme ça. Parce qu'un jour, tu vas le perdre aussi, Wallace, et ça te fera plus mal que tu ne le penses. Justement parce que tu croyais en lui.
Wallace agita la tête.
- T'es d'un jouasse, ça fait peur.
- Je suis réaliste. Ma thérapie m'a appris à être lucide.
- C'est de la merde, ta thérapie. La vie est la seule thérapie. J'te fais une Piña Colada ?
- Le truc que tu fais aux mecs que tu vas baiser ?
- A presque tous les mecs que je vais baiser. Et c'est fini, maintenant, je suis monogame !
Lindsay esquissa un ricanement. Wallace pencha la tête.
- Quoi ?
- Wallace, tu es certain d'être monogame ? Toi ? Ma chambre était pas si loin de la tienne, tu sais !
- … putain, t'as entendu quoi ?!
- Je dois être capable de lister ce que tu aimes au lit.
- … dégueu, t'es ma sœur !
- Dégueu, tu t'es jamais demandé si ta chambre était bien insonorisée !
- … pas faux. Tu crois que les parents…
- Ouaiiiiiiiiis. Grave de chez grave.
- Merde.
- C'était ce qui perturbait le plus maman, d'ailleurs.
Wallace regarda Lindsay qui inspira.
- Y'avait ce truc avec grand-père, mais c'était surtout le fait de vous entendre. Et papa qui savait absolument pas quoi dire ou faire…
Wallace agita la tête.
- Merde. J'vous ai bien fait chier quand même !
- T'as vu.
***
- Hmmm mais elle est délicieuse cette salade de pommes de terre !
Perrine sourit. Elle était face à Robbie et à sa mère.
- On voit que vous avez l'habitude de cuisiner !
- Oui, mes parents me laissent souvent les fourneaux.
- Oh oui, Robbie m'a dit que vous aviez deux papas ! Ce n'est pas un peu bizarre ?
Perrine haussa les épaules.
- Bah d'autant que je me souvienne, ça a toujours été comme ça, donc… non.
- Mais euh… Ils ne se tripotent pas parfois ?
- *monmonnn…* gronda Robbie.
- Bah, si, souvent même… Ils sont très amoureux, même après autant de temps. Parfois ils s'embrassent devant moi et mon frère. C'est plutôt rassurant en fait, à une époque ils se disputaient beaucoup.
- Ah… A propos de quoi ?
- *minmiiiin…* geignit Robbie.
- C'est un peu compliqué. Denis était en fauteuil, le frère de David avait divorcé et s'était barré aux States, bref c'était la panique totale.
- Ahon. Mais euh, vous les appelez tous les deux papa ou alors Papa 1 et Papa 2 ?
Perrine ricana alors que Robbie s'écrasa la tête contre la table.
- Nan, je les appelle tous les deux papa !
- Ahon. Et ils ne s'embrouillent jamais ?
- Des fois, mais c'est drôle.
- Ah d'accord. On passe au plat ?
Perrine regarda son assiette terminée.
- Eh bah oui, si vous voulez.
- Très bien !
Annette partit. Perrine regarda Robbie.
- Ca va, t'as l'air stressé ?
- Je le suis ! Désolé pour tout ça !
- J'ai l'habitude.
- Si jamais elle dit quoi que ce soit d'insultant je suis désolé par avance !
- Pourquoi elle dirait un truc comme ça ?
Annette servit le plat : Des lasagnes.
- Oh boy… souffla Perrine.
***
- Alors vous avez tout résolu en regardant des séries ensemble ?! s'étonna Walter.
Colin et Aude hochèrent la tête. Walter inspira.
- Je suis… rassuré et en même temps… Ça valait bien la peine de nous faire tout ce cirque !
- Fiston, on était inquiets…
- C'est un peu une première pour nous, comprends-nous… marmonna Aude.
- Je vois, comme je suis handicapé, je ne peux pas sortir avec une fille…
Colin et Aude serrèrent les dents en se regardant. Walter haussa les sourcils.
- J'comprends, j'comprends… J'me suis un peu posé les mêmes questions au départ, j'me disais… merde, tu vas la rendre malheureuse… mais au final… J'peux pas me voiler la face, je suis amoureux. Du coup je comprends la phrase « Le cœur a ses raisons que la raison ignore ». Voilà.
Walter partit vers sa chambre. Aude avait la main sur le cœur.
- Oh mon bébé…
- C'est mort, on peut plus rien dire maintenant ! souffla Colin.
- En même temps regarde le côté de la famille du frère de ta mère, quand ils ont commencé à émettre des réserves sur les relations de leurs enfants, ça a fait des embrouilles pas possibles !
Colin regarda Aude, abasourdi.
- Hey, mais c'est que t'as raison en plus…
- Tu as la mémoire courte, Colin…
- Ah bah eh oh, on peut pas se souvenir de tout, hein, t'as vu la vie que j'ai !
***
- J'ai pas trop bien compris ce qui s'est passé dans les détails, ma mère voulait qu'on mange un gâteau empoisonné ensemble pour qu'on meure tous avant la guerre, mon père était contre le fait que j'en mange mais pas contre le fait d'en manger lui-même… Ils se sont suicidés, j'étais dans le placard, quand je suis sortie ils étaient morts. Voilà. Du coup j'ai suivi la guerre aux infos dans un orphelinat de fortune !
Perrine eut un petit rire nerveux alors qu'Annette et Robbie étaient complètement abasourdis.
- Vos lasagnes sont pas mal. Faits maison ?
- … oui, oui…
- Vous êtes douée, au moins autant sinon plus que mon père !
***
- A quoi ça a servi de nous embêter si c'est pour au final laisser tomber quand les parents de Walter vous proposent de regarder une série !
Duncan souffla.
- Ma chérie, on est tes parents, c'est normal qu'on s'inquiète pour toi !
- Un peu trop, certes ! admit LaBarbara.
- C'est parce qu'on t'aime !
Naomi regarda ses parents et soupira en levant les yeux au ciel.
- Je suis vraiment inquiète pour votre santé mentale à tous les deux, avec l'âge vous devenez vraiment trop cons !
- Naomi !!
- Hey !
- Mais si je dis ça, c'est parce que je vous aiiiiiiiiiime !
Naomi partit, furieuse. Duncan et LaBarbara se regardèrent.
- C'est ta faute ! souffla Duncan.
- C'est surtout ta fille ! avança LaBarbara.
***
- Ah, ah, ah mon dessert !! sourit Annette.
Perrine regarda Robbie.
- Bah tu vois, ça s'est très bien passé !
- Il reste le dessert… soupira Robbie.
Annette apporta le flan. Perrine agita la tête.
- J'espère que j'ai encore un peu de place…
- On est un peu calés, maman, tu veux pas qu'on attende un peu ?
- On n'a qu'à boire en même temps ! J'ai du rosé pamplemousse, comme on en boit tous les soirs, mon Robbie !
Perrine pencha la tête, stupéfaite. Robbie souriait, gêné.
***
- Et c'est ça qu'on ressent quand on est une femme et qu'on fait l'amour.
- Waaaaaaaah…
Lindsay embrayait sur sa quatrième Piña Colada. Ils étaient rentrés dans la chambre, allongés sur le lit à écouter de la musique.
- T'as jamais essayé avec une fille ?
- Mais non ! J'ai toujours été homo moi ! souffla Wallace.
- Ah. Parce que moi j'ai déjà essayé avec une fille.
- Naaaaaaaan ???
- Siiiiiii. Une de mes copines pom-pom girls.
- La noire ?
- Nan ! Judy !
- C'était pas Jody ?
- J'sais plus. J'suis trop bourrée.
- Si maman nous voyait…
- T'as encore tes kimonos ? J'adorerais les essayer !
- Pas touche à mes kimonos, pétasse !
- J'vais les chercher !
- Hey naaaaaan ! geignit Wallace en essayant de se relever de son lit.
***
- Haaaah. De vous entendre parler de votre… petite enfance tumultueuse tout à l'heure, ça m'a fait penser à Robbie quand il était bébé !
- Maman, on a un marché, si jamais tu sors les albums photo, je fugue.
- Mais nan, mais nan ! Juste que tu étais un bébé tellement agité…
Perrine regarda Robbie, souriante.
- Toi, agité ? Eh ben.
- Elle exagère !
- Tu adorais lancer tes jouets ! Tu courrais partout, ah, ça, tu ne m'as pas rendu la vie facile !
Robbie inspira.
- Je suis persuadé que Perrine veut plus de détails…
- Bof.
- Tu vois, elle s'en fiche !
- Ne te ressers pas, maman… souffla Robbie.
- Ah non, ça suffit, tu m'as embêtée toute ta vie, tu vas me lâcher !
Robbie leva les mains, se désolidarisant de l'être qui l'avait mis au monde. Perrine observait, bien contente de ne pas avoir de mère.
- Robbie adorait se balader tout nu quand j'avais des invités, je n'ai jamais compris pourquoi !
- Maman ! J'étais tout gamin !
- Oui oui oui mais c'était vraiment la peine de venir perturber mes réunions Tupperware ?
Robbie baissa la tête et regarda Perrine.
- Je suis désolé !
- Ca va, c'est la fin du repas, on peut se lâcher un peu ! souffla Perrine.
- Ex-ACT-ement ! D'ailleurs je suis étonnée que vous n'ayez pas fini tous les plats et léché le fond avec !
- … MAMAN !
Perrine haussa les sourcils, prise de court.
- Quoi, elle le sait, nan, qu'elle ressemble à un Avaltout ?
- Maman, bon sang !
- Bah attends, tu l'as regardée, oui ! On pourrait en mettre deux, comme toi !
- Trois, vous oubliez le derrière.
Annette regarda Perrine qui haussa les épaules. Robbie était au comble de l'embarras. Les deux femmes éclatèrent de rire.
- Au moins elle a du caractère !
- Eeeet une incroyable tolérance aux rombières un peu pompettes… marmonna Perrine.
- Quoi ?
- Non rien…
Robbie regardait Perrine avec un regard de chien battu. Annette s'assit au fond de son siège.
- Ah lala… De vous voir comme ça tous les deux, ça me rappelle le père de Robbie !
Perrine tressaillit. Robbie fit de gros yeux.
- Le portrait CRA-ché de Robbie. Blond, les yeux bleus… Tellement beau que quand il m'a abordée dans ce bar, je lui ai dit : « Vous, vous êtes pédé ! » Il m'a dit « Pas loin ! » en souriant. Qu'est-ce qu'il était mignon !
Perrine regarda Robbie qui paniquait complètement.
- M-maman, c'est peut-être pas la peine…
- Il m'a dit que son copain était chez ses parents, qu'on pouvait aller chez lui… Quelle nuit ça a été ! Il était tellement attentionné, un vrai gentil !
- Maman…
- Madame Mayer, vous devriez…
- Je me rappelle plus de son nom mais je me souviens que sur sa table de nuit…
- MAMAN !
- … il y avait un cadre avec une photo de Lokhlass, ça m'a paru excentrique ! Enfin bref ! Quand j'ai vu que j'étais enceinte, j'me suis dit : « Allez hop, tu le gardes ! » Et neuf mois plus tard, PAF ! Robbie !
Perrine hocha la tête.
- Paf, Robbie… Sur ce, je vais peut-être y aller, moi !
- Eh bah tu reviens quand tu veux. Mais essaie de perdre un peu de poids quand même, hein ! Je suis sûre que t'as jamais essayé !
- Maman ça SUFFIT ! grommela Robbie.
- Non, en effet, j'ai jamais essayé ! remarqua Perrine, sérieusement concernée.
- Je te raccompagne à la sortie !
Robbie prit le manteau de Perrine tandis qu'Annette s'endormait dans sa chaise.
- Il était tellement-tellement mignon… zzz…
***
- AT-CHAA !
Charlie, Jack et Orianne regardèrent Léopold qui s'essuya le nez.
- Dheuuu !
- A tes souhaits papa ! sourit Orianne.
Jack soupira.
- La prochaine fois tu mettras un vrai manteau pour sortir et pas ce truc en laine…
- JACK ! grommela Charlie.
Le jeune homme regarda son père, furieux.
- C'est un veston Alexander McQueen. Tu respectes, s'il te plait.
- Oui papa… souffla le jeune homme, avachi sur sa chaise.
- Même si de toute évidence, l'hiver est là, Léopold, ça suffit, les fringues de hipster.
Le blond grommela en mangeant ses pâtes.
***
Robbie descendit avec Perrine.
- Je suis dé-so-lé !!
- Mais non.
- Elle est pas comme ça d'habitude…
- Mais ça va, Robbie, je te jure !
- Mais elle a été tellement désobligeante !
Perrine haussa les épaules.
- C'est ta mère, elle veut ce qu'il y a de mieux pour toi, je comprends sa réaction.
- Mais tu es ce qu'il y a de mieux pour moi !
Perrine cligna des paupières.
- Est-ce que tu es en train de te servir des délires éthyliques de ta mère pour me faire une déclaration ?!
- … oui !
- … c'est comme ça que je t'aime !
Perrine embrassa Robbie qui en devint tout rouge.
- Allez, à lundi !
- … hm ! à… lundi…
Perrine partit, toute contente. Robbie la regarda s'en aller. « La lâche pas, Mayer. T'en auras pas deux comme celle-là.
***
- Bonjour ! Je suis la Reine !
Lindsay gambadait dans la chambre dans un kimono rose sous l'œil hilare de son frangin.
- PUTAIN ! T'es RIDICULE !
- Tu peux parler, regarde-toi !
Wallace portait son kimono noir habituel pour dormir.
- Arrête, j'ai trop la classe !
- Moi aussi ! Je ressemble à une geisha !
- Beeeeeerk !
- Hey, pas de préjugés, ok ? Les geishas, c'est pas des putes !
- Nan, c'est des mimes avec des robes !
- T'es con, toi, alors !
- Les enfants, est-ce que vous pourriez fai…
Carl regarda son fils et sa fille en kimono.
- … putain, mais à quoi je m'attendais, moi ?!
Il ferma la porte, alors que les deux adolescents éclatèrent de rire.
***
Justin Truce était toujours au bureau. Le téléphone sonna.
- Hm ?
« Ils vont s'attaquer à Stockwell. »
Truce haussa un sourcil.
- Seth ?!
« Apparemment les Stockwell auraient une sorte d'arme dont Roland voudrait s'emparer… »
Justin plissa les yeux.
- … Fort Fantôme ?!
« C'est ce à quoi j'ai pensé aussi, mais ça me paraît un peu simple. »
Justin hocha la tête.
- On va s'en charger… ça va ?
« … oui… et toi ? »
Justin haussa les épaules.
- Les affaires courantes, tu vois le genre.
« Tant que tu es content. On en reparle bientôt. »
- Hm… au revoir, Seth.
Il raccrocha. Justin soupira et raccrocha à son tour.
***
Perrine rentra. Tout était éteint sauf la télévision. Elle regarda le salon et vit David.
- Hey.
- T'es encore debout ?
- Je voulais t'attendre.
- … papa est d'accord avec ça ?
- Ton père dort !
Perrine hocha la tête et s'assit avec son père.
- Ca s'est bien passé ?
- Sa mère s'est saoulée, m'a avoué que j'étais grosse et que le père de Robbie était un fétichiste des monstres marins. Et toi ?
David haussa les épaules.
- Dîner normal. Firmin était très bavard, comme si il voulait combler le vide.
- Et quel vide.
- Elle t'a vraiment dit quelque chose à propos de ton poids ?!
- Papa, elle vit seule et elle avait deux-trois verres dans le nez. J'accorde aucune attention à ses vagissements.
- Oh. Oui, ça, on sait bien que tu es forte avec ton père, on se fait pas de souci pour toi…
Perrine hocha la tête. David hocha la sienne.
- J'aimerais être aussi fort parfois. Je me demande duquel d'entre nous tu tires toute cette force.
Perrine agita la tête.
- Un peu des deux. Des fois vous me faites un peu pitié mais la majeure partie du temps, vous êtes des sources d'inspiration pour moi.
David regarda sa fille, pas dupe.
- En vrai ?
- Vous êtes affligeants, je fais tout le contraire de ce que vous faites.
David ricana.
- Ne change jamais, Perrine, reste notre petite fille vivante et unique.
David se leva et partit se coucher.
- Bonne nuit papa.
- Bonne nuit ma fille.
Perrine resta devant l'écran de télévision, et elle se mit à sangloter comme une idiote pendant une bonne vingtaine de minutes. Elle éteignit violemment l'écran et balança la télécommande par terre.
- Mais quelle sale pute !