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Blue Ranger de Feather17



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» Auteur : Feather17 - Voir le profil
» Créé le 08/11/2015 à 13:36
» Dernière mise à jour le 08/11/2015 à 13:36

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Chapitre 4 : Sauvetage d'un sumo démoniaque
4
Sauvetage d'un sumo démoniaque

Ce fut la deuxième nuit que je passais dans notre baraque en bois et de loin la meilleure. Je n'avais plus refais de rêve étrange dans lequel je me voyais courir sous la pluie, et je commençais enfin à m'habituer à mon corps de Gobou. Mais il n'empêche que je me réveillai tout de même brutalement. Les quelques gazouillis d'oiseaux (ou plutôt de pokémons de type vol, puisqu'il en était ainsi) résonnaient dans ma tête comme une douce mélodie affectueuse et mon seul désir était de rester le plus longtemps possible couché au sol avec ce spectacle musicale dans mon oreille. Malheureusement pour moi, je dus ce matin-là faire la connaissance d'un voisin que je n'allais pas du tout apprécier.

Un cri strident m'arracha de mes rêves paisibles et je bondis contre le toit en bois de la cabane, m'écorchant au passage le crâne. Alerté, j'ai regardé autour de moi pour vérifier que Poussifeu n'avait rien et de fait, il dormait comme un loir. Couché de tout son long sur le dos, ses petites ailes étalées en croix, ronflant comme un cochon tout en continuant de parler : tout allait donc bien. Mais le hurlement strident retentit à nouveau (Poussifeu grogna) et je sortis en vitesse de la cabane pour venir en aide au pokémon en danger. Et je le vis enfin : un oiseau à deux têtes, un Doduo, se tenait debout, raide, sur une petite colline à côté de notre lac. J'accourus vers lui alors qu'il poussait un nouveau cri toujours aussi aigu.

– Tout va bien ? m'assurai-je, paniqué.
Le Doduo tourna ses deux têtes (quel drôle de spectacle !) et me regarda avec des yeux ronds et d'un air étonné.
– Pourquoi ça n'irait pas ? demanda sa tête de droite.
– C'est vrai ça, pourquoi ça n'irait pas ? répéta sa tête de gauche.
Je voulus leur répondre mais la tête de droite me coupa la parole :
– C'est moi qui lui ai demandé en premier !
– Et alors ? répondit la tête de gauche. Je peux parler non ?!
– Ben si c'est pour répéter ce que je dis, y a pas besoin !
– Pourquoi ?! Il faut payer un droit de parole maintenant ?!
– Nan, mais tu rallonges le scénario, comme toujours, et tu casses les pieds aux lecteurs, comme toujours !
– Mais qu'est-ce que tu racontes ? C'est la première fois qu'on apparaît !
– Il n'empêche que tu casses les pieds et les oreilles de tout le monde !
– Les gars !!! m'écriai-je pour les calmer.
– Quoi ?!! me répondirent-ils tous les deux en même temps en se retournant vers moi.
Surpris, j'hésitai un instant en voyant leurs quatre yeux énervés.
– Je vous ai entendu crier, repris-je. Je pensais que vous aviez un problème...
– Crier ? s'étonna la tête de gauche.
Et la tête de droite éclata de rire.
– J'étais pas en train de crier, j'étais en train de chanter ! se défendit la tête de gauche. Tous les matins, c'est ce qu'on fait ! On chante !
– Tu vois ! J'avais raison ! dit la tête de droite. Tu chantes comme une casserole ! Même le Gobou, il te le dit !
– C'est même pas vrai, je ne chante pas faux ! C'est juste que c'est le matin et que j'ai la voix encore un peu endormie...
– Tu chantes comme une patate et c'est tout !
La dispute entre les deux têtes du Doduo reprit et je me surpris à regarder chacune des têtes à chaque réplique lancée, tel un spectateur sur un gradin d'un match de tennis (le tennis est un sport pratiqués par deux êtres humains qui s'affrontent en se lançant des balles avec des raquettes et en poussant des cris bizarres).
– Ben vas-y toi, chante puisque tu sais si bien le faire !
– Oh mais je n'ai jamais eu la prétention de le dire ! répliqua la tête de droite. Vous savez ce que ça fait d'entendre en permanence ce crissement dans mes oreilles ? ajouta-t-il à mon égard. J'ai l'impression qu'il griffe son bec contre de la pierre à chaque fois qu'il l'ouvre !
– Fais gaffe ! s'énerva l'autre tête. Un de ces jours, je vais finir par partir et tu resteras tout seul !
– Imbécile, on a le même corps !
– Et alors ? Tu veux voir comment je vais m'y prendre pour partir ? C'est ça ? Dans ce cas, pas de problème !
La tête de gauche se mit à becqueter l'endroit où son cou était relié au corps et, pour se défendre, la tête de droite lui donna un coup de boule. Les deux têtes se mirent à se battre et je soupirai de lassitude. Comment un pokémon pouvait-il être aussi idiot. En même temps, je repensai à Poussifeu et si j'avais eu à vivre avec lui vingt-quatre heures sur vingt-quatre, je pense que j'en serais au même stade que ce Doduo.
Justement, Poussifeu me rejoignit.
– Il me semblait bien que je n'entendais plus la jolie mélodie de Doduo, disait-il en arrivant. J'ai l'habitude de me réveiller avec ce chant magnifique et aujourd'hui, rien ! Et j'ai horreur que mes habitudes soient changées... C'est toi qui les as fait taire ?
– Non, je pensais juste qu'ils... commençais-je.
– Oh mais ! J'y pense ! me coupa-t-il. On doit aller s'entraîner aujourd'hui. Parce qu'avec ton attaque mollard, on n'arrivera jamais à aider les gens. Allez, viens !
Interloqué par la transition de sujet de conversation de Poussifeu, je le regardai quitter la petite colline de notre voisin, m'empressant de le suivre en laissant les deux têtes du Doduo se battre dans une lutte sans merci l'une contre l'autre.

Je le suivis en direction de Somniapolis sans l'interrompre dans son monologue habituel (qu'il n'était pas prêt d'abandonner apparemment) dans lequel j'appris tout de même que Doduo était notre seul voisin et qu'il allait falloir que je me fasse à l'idée de l'entendre hurler tous les matins (enfin, « chanter » d'après Poussifeu qui avait des goûts particulièrement exécrables en matière de musique).
– Le meilleur endroit pour s'entraîner, c'est le Dojo ! m'expliquait-t-il lorsque je me remis à l'écouter. Ou comme j'aime bien l'appeler, le « Dojo de la mort » ! Il est tenu par un athlète de haut niveau : Makuhita. J'ai jamais vu un gars aussi balaise que lui ! Ce mec, faut pas l'énerver sinon, il t'en met une droite que tu n'es pas prêt d'oublier. Je me souviens une fois, je lui avais marché sur le pied et il croyait que c'était Snubull qui... en fait, non, c'est Snubull qui lui avait marché sur le pied et il croyait que c'était moi. Il m'a donné une de ses raclées que... Ah non ! c'était parce que j'avais pas essuyé mes pieds en entrant. Enfin, soit, il se trouve qu'au final, j'ai ramassé ! Mais tu verras, il est quand même sympa, il suffit de ne pas trop lui parler de...
– Poussifeu ! l'interrompis-je, fatigué.
Mais Poussifeu ne s'arrêta de parler que lorsque nous arrivâmes au dojo. C'était un grand bâtiment de style japonais qui ressemblait fortement à ceux que les humains construisaient. (Tiens, je venais de penser en tant que pokémon pour une fois ! C'était assez bizarre... Mais plaisant !)

Nous sommes entrés dans l'antre des entraînements et Poussifeu n'émit plus aucun son. Nous avançâmes au milieu d'un terrain de combat et Poussifeu se figea sur place. Intrigué, j'attendis à ses côtés. Mais rien ne se passa. Personne ne vint à notre rencontre et Poussifeu resta immobile pendant de nombreuses minutes, tendu et effrayé.
– Qu'est-ce qu'on attend ? m'impatientai-je en chuchotant, intimidé par l'endroit calme, mais étouffant.
Poussifeu ne me répondit pas.
– Poussifeu ? l'appelai-je, inquiet.
Poussifeu me fit un signe discret de la tête pour me dire d'approcher de son bec. Lentement, je plaçai mon oreille à quelques millimètres du bec de mon ami et attendit. Poussifeu lança un regard autour de lui et murmura presque silencieusement :
- Tu ne veux pas l'appeler, toi ? J'ai peur de lui...
Je regardai Poussifeu, sans expressions, sans sentiments, simplement. Poussifeu me rendit mon regard vide. Nous maintînmes cette posture quelques secondes, juste assez de temps pour que je puisse digérer la nouvelle crise de folie de mon acolyte. Et soudain, je laissai ma rage exploser, ce trop-plein de stupidité que j'avais dû subir sur ce début de journée.
– VOUS AVEZ TOUS DECIDE DE ME RENDRE FOU, C'EST ÇA ? hurlai-je hors de moi, sans aucune gêne. Je croyais que ton Makuhita, c'était ton pote !!! Et puis, je suis certain que tu exagères sur lui ! ajoutai-je alors que Poussifeu me faisait des signes terrifiés pour que je me taise. Ça se trouve, c'est un gamin qui se la...
Le sol trembla sous mes pieds (mes pattes ! c'est dingue ça ! je n'y arriverai jamais !) et une ombre enveloppa nos silhouettes. Je me retournai lentement, et la carrure de l'athlète qui venait de nous rejoindre me calma directement.
– …pète, terminai-je dans un murmure inaudible.
Le pokémon ressemblait à un énorme sumo qui mesurait au moins le double de ma taille (et encore, c'est un euphémisme !). Il me lançait un regard perçant à l'aide de ses yeux bridés et machiavéliques. En clair, il avait la carrure d'un combattant sadique démoniaque dont le seul désir était de t'aplatir royalement en te faisant chialer comme un bébé.

– Tanshinata catachi tú ?! grogna-t-il férocement dans une langue asiatique qui m'était inconnue.
Sa voix était aussi grave que le son d'une contrebasse (ou d'un violoncelle, je n'arrive jamais à faire la différence entre les deux (enfin, en même temps, ces instruments n'existent pas chez les pokémons (mon Dieu, quand arriverai-je à m'y faire ?!))).
– Qu'est-ce qu'il a dit ? susurrai-je gentiment à l'oreille tendue de Poussifeu en déglutissant.
Poussifeu décrocha son regard terrifié de Makuhita, me regarda, relança un regard au Makuhita, me regarda à nouveau, regarda une troisième fois Makuhita et tourna de l'œil avant de s'effondrer au sol, inconscient.
– P... Poussi... ? balbutiai-je. P... Poussifeu... ?
– Watashi wa unzarida ! s'écria le Makuhita avant de foncer vers moi.
Il balaya l'air de son bras droit et je dus me jeter sur le côté en criant de trouille pour éviter l'attaque. Le pokémon se retourna au moment où je roulai sur le côté et asséna son pied droit sur le sol, à l'endroit exact que je venais de quitter.
– Watashi wa unzarida ! répéta Makuhita avec force.
– Je suis désolé, mais je ne vous comprends pas ! m'excusai-je poliment dans une ultime tentative de compromis.
Makuhita sauta sur moi et je bondis dans les airs pour l'éviter une troisième fois.
– Je vais finir par m'énerver ! menaçai-je en espérant qu'il se calme.
Mais ma ruse ne fonctionna pas et il arriva enfin à me toucher. Je retombai violemment au sol et il me coinça sous son pied. Ce fut à ce moment précis que Poussifeu reprit connaissance, me vit en mauvaise posture sous la masse énorme de Makuhita et s'évanouit à nouveau.

– Très bien, maintenant, je suis énervé ! m'exclamai-je.
Rassemblant tout mon courage, je me concentrai pour attaquer tel un pokémon aquatique et lançai mon pistolet à eau. Comme il était à prévoir, un crachat gluant s'écrasa dans les yeux de Makuhita. Néanmoins, je remarquai que ce crachat était tout de même un peu plus liquide que les précédents. Mais même si, sous la forme, ce n'était pas ce que je désirais, l'effet fut identique. Aveuglé, Makuhita lâcha son emprise et je me libérai rapidement.
Je courus vers Poussifeu et le poussai vers la sortie. Il se réveilla à nouveau et bondit sur ses petites pattes de poussin.
– Qu'est-ce que tu fais ? s'étonna-t-il.
– Je fuis ! que je lui ai répondu. J'arrive pas à attaquer, il est trop dangereux pour que je me défende, je n'ai plus qu'à fuir !
– Hors de question ! Ceci est un entraînement !
– Et pourquoi tu ne t'entraînerais pas avec moi, toi, au lieu de t'évanouir toutes les trente secondes ? C'est vrai quoi, tu fais aussi partie des Blue Ranger !
– Je vais te dire pourquoi, commença Poussifeu en prenant un air sérieux. Parce que moi, au contraire de toi, je n'ai pas assez de courage pour affronter…
Il me prit par les épaules et m'obligea à pivoter à 180° de sorte que je tombe face à Makuhita qui nous avait rejoints, toujours avec son air malveillant sur le visage.
– …ça !
Makuhita lança son poing vers moi et je fus expulsé à quelques mètres de Poussifeu. Je terminai ma course près d'un mur contre lequel je m'évanouis.

Lorsque je repris connaissance, le soleil commençait déjà sa longue descente vers l'horizon et je m'étonnai de tout le temps pendant lequel j'étais resté sans connaissance. Je me relevai et regardai autour de moi. La salle était vide. Poussifeu et le Makuhita avaient disparu. Avant que toutes les questions standards arrivent dans ma tête, je remarquai une porte entre-ouverte au fond de la salle et la rejoignis d'un pas lent et prudent. Derrière celle-ci, un escalier descendait dans une cave sombre. Des chuchotements retentissaient d'en bas et, prenant mon courage à deux mains (ou plutôt à deux pattes, décidément...), je descendis prudemment les marches sans un bruit. Au fur et à mesure de ma descente, j'entendais les voix se faire plus distinctes. Soudain, une odeur pestilentielle arriva à mes narines et je suffoquai. J'avais l'impression de me retrouver dans une poubelle infecte. Enfin, j'arrivai dans une petite salle obscure qui semblait être une remise.
– Non mais parce que quand tu y réfléchis bien, ce n'est pas très catholique… disait une voix sur le ton de la conversation, que je reconnus aussitôt comme étant celle de Poussifeu.
– Sinsinati ? grogna la voix rauque du Makuhita.
– Si je te le dis ! répondit Poussifeu. Il va falloir que tu me fasses plus confiance à présent !
Plissant les yeux, je vis enfin l'emplacement de mon ami. Il se trouvait ficelé contre un punching-ball à côté du Makuhita enchaîné par des liens en métal contre une colonne en marbre. Je découvris alors d'où provenait l'odeur fétide : une espèce de tas de bouse violette faisait les cents pas dans la remise.
– Vous allez vous taire ?! s'énerva le pokémon envers les deux prisonniers qui discutaient amicalement.
– Tu vois ? poursuivit Poussifeu en parlant à Makuhita. Au moins, c'est clair avec lui ! Il nous demande de nous taire, et puis c'est tout. Pas besoin de frapper, d'intimider et puis de traumatiser à vie son interlocuteur comme tu l'as fait avec moi.
– Di lowassa, répondit mystérieusement Makuhita.
- Di lowassa, di lowassa, répéta Poussifeu d'un air supérieur. C'est bien facile de répondre comme ça. Moi aussi je peux dire « di lowassa » sans le penser !
– Je vous ai demandé de vous taire ! s'écria le ravisseur.
– Qu'est-ce que tu vas faire sinon ? intervins-je en entrant spectaculairement dans la remise. Leur péter à la figure ?
– Sam ! s'exclama Poussifeu heureux de me revoir.
– Qui t'es toi ? lâcha le ravisseur.
– Dis-moi plutôt qui toi tu es ! répliquais-je.
– C'est moi qui ai posé la question en premier ! Alors dis-moi toi d'abord qui toi tu es !
– Moi, je suis l'ami de eux ! Et toi, qui t'es maintenant que moi je t'ai dis qui j'étais ?
– Tu crois que moi je vais te dire à toi qui, moi, je suis alors que toi, tu ne m'as pas dit qui, toi, tu étais ?
– C'EST TADMORV !!! hurla Poussifeu, hors de lui. Il fait partie lui aussi de la Team Violet !
– Vous êtes combien encore dans cette foutue Team ? m'énervai-je.
– Ah ! Je vois qui tu es... Tu es le fameux « humain » qui se prend pour un roi ! Je vais te faire voir ce que c'est que de s'en prendre à la Team Violet !
– Je ne voudrais pas te contredire, mais c'est plutôt vous qui vous en prenez à nous... rectifiai-je.
– Vous n'allez pas recommencer ! se lassa Poussifeu alors que j'évitais un coup physique de la flaque de boue. Et si vous vous battiez tout simplement en la fermant ?!
Maintenant que l'ennemi était près de moi, son odeur corporelle envahit ma tête et je dus résister à une envie de vomir.
– Sérieux gars, depuis quand tu ne te laves plus ? lui demandai-je, écœuré.
– Retire ce que tu viens de dire ! s'écria Tadmorv.
Il cracha une flaque mauve et acide vers moi et je me baissai pour l'éviter. L'attaque éclata au visage de Poussifeu et rongea les cordes qui le retenaient prisonnier. Poussifeu tomba au sol et s'écria de douleur.
– Aaaaargh !!! Je vais mourir ! Au secours ! Je me meurs ! Je me meurs !
– Arrêtes un peu ta comédie et viens m'aider ! lui ordonnai-je.
– TU PERMETS QUE JE SOUFFRE, OUI ?! s'indigna Poussifeu, au bord des larmes.

Tadmorv profita de la situation pour me sauter dessus. Par chance, je pus à nouveau l'éviter mais une grosse trace (de je-ne-sais-pas-quoi-et-je-préfère-ne-pas-le-savoir) m'éclaboussa et m'empesta. L'odeur était insurmontable. Il fallait absolument que je me lave immédiatement si je ne voulais pas m'évanouir !
J'ouvris la bouche et, miraculeusement, un tout petit filet d'eau en coula et rinça ma patte dégueulasse. Impressionné, je restai pétrifié. J'avais enfin une solution pour en finir avec le Tadmorv. Mais il fallait que je me concentre pour créer un plus grand jet d'eau.
– Pourquoi est-ce que vous les avez kidnappés ? questionnai-je.
– Ça te regarde ?
– Je vais mourir ! se lamentait Poussifeu. La moindre des choses, c'est au moins que je sache pourquoi...
Tadmorv soupira.
– Notre Team a décidé d'améliorer ses effectifs, expliqua-t-il. Il nous fallait donc une salle d'entraînement. Et la seule dans les entourages, c'est celle-ci !
– Sukurake unitara ! s'exclama soudainement Makuhita.
– Il n'a pas tort, nous fit remarquer Poussifeu.
Je plissai les yeux, incrédule. Poussifeu comprenait ce pokémon ?
– Du coup, il fallait bien faire le ménage avant d'investir les lieux... termina Tadmorv.
– Tu sais quoi ? dis-je en reprenant le centre de l'attention. Tu ferais mieux de te laver avant de prendre les lieux, tu risquerais de tout salir. Qu'est-ce que tu dirais d'une petite douche ?
J'ouvris la bouche et là, quelle merveilleuse sensation ! Comme si la vie avait pris place dans ma gorge ! Un jet d'eau s'expulsa hors de ma bouche en provenance du plus profond de mon corps et frappa de plein fouet Tadmorv qui hurla à la mort avant de s'enfuir en courant.
Poussifeu hurla de joie et se releva, subitement remis de sa blessure. Makuhita, quant à lui, s'écria en contractant ses muscles et ses chaînes éclatèrent automatiquement.
– Tu aurais pu nous aider, toi aussi ! râlai-je.
– On est vivants ! s'écria Poussifeu de joie en sautant dans les bras de Makuhita.
– Tiens, tu n'as plus peur de lui maintenant ?
– Quand on vit des choses aussi horribles ensemble, un lien se crée, Sam ! En fait, c'est un chic type ! Tu devrais lui serrer la main tiens !
J'avançai amicalement vers Makuhita dont le sourire jovial s'effaça de sa bouche. Il marmonna des paroles incompréhensibles et me pourchassa à nouveau dans tout le dojo.

Ce ne fut que très tard dans la nuit, lorsque j'avais enfin réussi à maîtriser l'attaque « Pistolet à eau », que Poussifeu nous autorisa à retourner dans notre cabane en bois. Poussifeu se blottit confortablement dans son coin préféré tandis que j'hésitai à me coucher, sachant très bien que je ne pourrais pas me reposer en paix et faire la grâce matinée. Soudain, j'eus une idée.
– Où tu vas ? me demanda Poussifeu d'une voix éteinte, avant de s'endormir instantanément sans attendre la réponse.
– Dérégler mon réveil, marmonnai-je dans ma barbe.
Je sortis de la cabane et approchai de la colline voisine sur laquelle dormaient paisiblement les deux têtes du Doduo. Je leur envoyai mon attaque pistolet à eau qui les réveilla brusquement.
De retour dans ma cabane, je m'endormis paisiblement en entendant la dispute des deux têtes qui s'accusaient chacun leur tour d'être la cause de leur réveil. (« Mais je ne connais même pas cette attaque !! » criaient-ils tous les deux). Mon petit stratagème avait bien marché car, le lendemain, vous me croyez, vous ne me croyez pas, mais ils n'ont pas chanté (enfin, hurlé devrais-je dire...) !