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La délivrance de Leopoldine



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Informations

» Auteur : Leopoldine - Voir le profil
» Créé le 01/11/2015 à 21:22
» Dernière mise à jour le 01/11/2015 à 21:22

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Qu'il est long le chemin pour ne plus toucher terre
chapitre 6

Qu'il est long le chemin pour ne plus toucher terre
(Thème musical suggéré : https://www.youtube.com/watch?v=xTKfrY4cQ9I )

Leopold se retourne une dernière fois pour contempler l'arbre splendide qu'il avait rencontré la veille. Jamais il n'aurait cru que celui-ci abritait une ville. Ville qu'il a à présent délivrée. Le jeune dresseur eut presque honte de ressentir un petit sentiment de fierté. Après tout, ce que j'ai fait c'est normal, c'est mon destin, se disait-il. Il avait raison et tort à la fois. Mais il se le répétait tellement fort que son père l'entendit.
« Tu n'as pas tout à fait tort, mais pas tout à fait raison mon fils. Je suis fier de toi, tu accomplis ta mission, petit à petit. Je sais que tu as hérité de mes dons, et que seul toi peux rétablir l'ordre et la beauté dans ce monde, voilà en quoi c'est ta destinée. Mais pour autant, quelqu'un t'y oblige-t-il mis à part ta conscience. Tu ne dois pas te sentir obligé de faire ce que tu fais et je sais que ce n'est pas le cas en vue de ton acharnement à réussir. Tu as été courageux, brave digne de ta future renommée. Tu as le droit d'être fier. Tu as le devoir d'avoir de l'estime pour qui tu es et qui tu vas devenir. Sinon, comment vas-tu réussir. J'ai confiance en toi, Gaïus est là pour t'aider si tu doutes. Mais promets-moi de ne pas sous-estimer tes capacités de dresseur et de magicien. Auquel cas tu ne pourras pas les développer. »
Ces paroles que Leopold pensait être de son père étaient en fait enfouies au plus profond de lui. Cela l'arrangeait sûrement de croire qu'il n'était lui-même pas capable de se dire de pareilles choses. Le jeune homme était complètement plongé dans ses pensées. Il se remémorait les combats qu'il avait gagnés. Il pensait à évoli, enfermée dans une PokéBall, bien cachée dans son sac. Il se demandait ce qu'elle ressentait elle, arrachée à sa liberté, bazardée de bras en bras. Quelqu'un s'y était-il déjà intéressé. Et plus il y pensait, moins il sentait la PokéBall bouger dans son sac.
« - Quelqu'un y pense, tu crois ? Est-ce qu'un jour juste une petite personne s'est demandé ce que toi tu en pensais de ça ? Et si tu aimais servir la Magie Noire ? Et si tu voulais juste disparaitre dans un autre monde pour ne plus avoir affaire aux humains ? Et si les humains, c'était tout ce que tu déteste, hein ? A quoi je sers alors ?
- Eh !!!!! Mais t'es là toi ! T'es passé par où ? Ca fait bien au moins…. Deux ou trois bonnes heures que je te cherche ! Je pensais que tu en avais marre de moi ! S'écria Hans en voyant Leopold passer devant lui en vélo. Bah alors, il t'arrive quoi ? Et puis tu parles à qui ?
- Hans ! Soupira Leopold, comme s'il était soulagé d'avoir été arraché à ses pensées. Figure toi que je ne suis pas sorti d'Ildor. Je…. En fait j'avais des choses à faire !
- Des choses à faire, et sans me le dire en plus ? C'était quoi ces choses ?
- Bah... En fait je voulais me promener dans la ville. Histoire de voir s'il n'y avait pas un petit coin de soleil. J'ai perdu mon temps c'était vraiment moche. Je pensais que tu dormais encore, il parait que tu étais fatigué et que tu es allé te recoucher !
- Il parait, ouais. Répondit Hans d'un air dubitatif. Bon alors, on le fait ensemble le chemin ou tu veux encore te promener en parlant à des fantômes ? »
Les deux garçons prirent la route. Leopold était muet, il avait l'impression de s'en vouloir. Il n'avait pas eu envie de mentir à son ami. Il aurait voulu tout lui raconter. Il ne savait d'ailleurs pas quelle force l'en avait empêché. C'est un peu comme si sa gorge s'était nouée, comme si ses lèvres ne lui avaient pas obéi. Le jeune garçon commença à avoir peur de lui-même. Il avait l'impression qu'il ne tenait pas sa parole. Il n'aidait pas Hans en lui mentant. Mais il ne m'a pas non plus aidé en allant se recoucher, se dit-il, comme pour rendre sa culpabilité un peu moins fort. Lorsqu'il arrêta de penser, il se rendit compte qu'Hans était là, à côté de lui, depuis tout à l'heure. Il le regardait ne sachant quoi dire, et se senti encore plus coupable.
« Oh, toi ! Tu m'as l'air fatigué, tu sais on a quand même beaucoup marché, Dit Hans en sortant une carte. »
Le sang de Leopold ne fit qu'un tour lorsqu'il revint à la réalité. Toute une après-midi était passé. Il n'avait pas décroché un mot, pas un regard, pas un sourire. Et en plus, il avait fait les trois quart du chemin jusqu'à Asgard. Ils avaient traversé trois petits villages et Leopold ne s'était même pas arrêté pour faire soigner ses pokémons. Le sentiment de culpabilité s'amplifia.
« - Il ne nous reste que deux villages à franchir avant d'arriver à Asgard, on pourrait peut-être s'arrêter au prochain pour passer la nuit et pour que je soigne mes pokémons ! Dit-il d'une voix tremblante.
- Soigner tes pokémons ? Ils ont besoin d'être soignés ? Euh attends tu as dit ''mes''. Soit j'ai pas trop bien suivi depuis le début, soit c'est toi qui ne m'a pas tout dit Leopold !
- Ah oui ! Je n'ai pas trop la tête à parler aujourd'hui. Je suis fatigué, je n'aurai qu'à te raconter ça sur la route, demain ! Sauf tu veux tout savoir aujourd'hui. Enfin je ne te promets pas de tout bien raconter, j'ai un peu la tête ailleurs…..
- Oui j'ai bien vu ça, le coupa Hans, tu as raison il faut aller se reposer. Puis regarde, tu vois ce chemin qui tourne vers la droite, il même à Littorella. Il parait que c'est calme et on pourra même aller se baigner dans le Lac Vérité. »
Le Lac Vérité. Vérité. Vé-ri-té. Ce mot résonna quelques secondes dans la tête de Leopold. Il n'aimait guère mentir et avait l'impression qu'Hans savait, et qu'il essayait de lui faire comprendre. Cette pensée l'ôta encore une fois du monde réel, et quand il y revient, il se trouvait devant le centre pokémon, sur le point de faire soigner ses petits amis. Ce qu'il fit d'ailleurs sur le champ. Après quoi, les deux jeunes gens allèrent s'assoir sur les bords du lac où un commerçant louait les toiles de tente. Hans, qui voulait prendre soin de son nouvel ami en loua une où les deux jeunes dresseurs pourraient passer la nuit. Leopold le remercia d'un geste de la tête et s'enfouis dedans sans dire mot. Il était allongé, dos à son ami, il pensait. Il pensa d'ailleurs toute la nuit.