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La naissance des gardiens: les sept élus des dieux de louglaciale1



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» Auteur : louglaciale1 - Voir le profil
» Créé le 30/10/2015 à 21:24
» Dernière mise à jour le 07/11/2015 à 13:25

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Chapitre 5: Le garçon venu du Sud
- On a le vice des vertus, ce qu'on mérite de plus, qui brille, scintille qui se voit, etc...

Ykio chantonnait cette balade sans s'arrêter, tandis qu'il creusait la glace en quête de trésors. Cela faisait plusieurs jours qu'il avait quitté le village pour cette mine inexplorée et il avait déjà trouvé des merveilles : Plusieurs cristaux de feu et de foudre, même une pépite d'or. En cet instant, il essayait délicatement de retirer une pierre qu'il n'avait jamais vue. On aurait dit un cristal d'ombre, aux bords mauves mais, plus on s'approchait du cœur de la pierre, plus le mauve se transformait en obscurité, comme si on fixait un puits sans fond. Mais ce n'était pas facile. La pierre avait été prise dans un des piliers de glace qui maintenait la mine des éboulements. Il devait donc user de la plus grande précaution s'il ne voulait pas se retrouver piégé sous terre. Alors il chantait d'une voix douce, pour ne pas provoquer d'avalanches.

Chanter le détendait et l'aidait à se concentrer sur son objectif.

- On en rajoute en toujours plus, sans mesure ou superflus, de chic de luxe et d'éclat, etc...

Il voulait prendre cette pierre aujourd'hui même donc il devait faire vite car une grosse tempête allait avoir lieu. Si Ykio ne craignait pas le froid qui se dégageait, il avait apprit à se méfier des vents violents, du manque de visibilité et surtout, les attaques de Pokémons des glaces, toujours avide de se jeter sur une proie égarée.

Le jeune homme devait se dépêcher. Même si son frère Pokémon surveillait l'entrée de la mine, il valait mieux ne pas partir dans l'urgence. Il ne lui restait plus qu'une toute petite parcelle de glace à enlever et la pierre serait à lui.

- Pour la galerie, tout pour la galerie, on ne trouve ici rien à sa taille...

Il y était presque, Ykio ne faisait même plus attention à ce qu'il se passait autour de lui.

- Pour la galerie, que pour la galerie, puisque l'important n'est qu'un détail...

Ça y est, il avait réussit. La pierre était enfin délogée. Il la prit délicatement dans ses mains et termina son refrain en souriant, comme une victoire.

- Et vice-Versailles.

Il mit le cristal dans son sac et rejoignit lentement la sortie de la mine en retenant difficilement sa joie. Il rejoignit bien vite les plaines enneigées où son frère veillait au grain, une brindille dans la bouche pour jouer les durs.

- Tu l'as eu ta fichue pierre ?

- Oui, je l'ai eu Traf, on peut y aller.

Le petit Farfuret se releva et épousseta les traînées de neiges qui s'étaient accumulées au fil des heures.

- C'est pas trop tôt. J'en avais marre de ne pas bouger pendant que toi tu t'amusais sous terre.

- Ne fais pas ton grognon Traf, répondit Ykio. Crois-moi, ça valait le coup. Et puis, on a largement le temps pour la tempête. D'ailleurs tu sens quoi ?

- Elle est énorme et elle durera certainement plusieurs jours. Elle arrivera d'ici une heure ou deux et crois en mon instinct, t'as beau être insensible au froid, t'as intérêt à rester à l'abri.

Le jeune adulte acquiesça et commença à se mettre en route, le Farfuret sur son épaule. Leur camp de base se situait à environ vingt minutes de la mine, à l'intérieur d'une caverne cachée par de nombreuses stalactites et stalagmites. C'était l'abri idéal. Il était difficile pour un non expert de le voir parmi les étendues blanches et en plus, la muraille naturelle protégeait l'intérieur des vents violents, des rafales de neige et des basses températures.

C'était son petit chez-lui, à Ykio et à son frère. Ils avaient chacun un lit, chacun leurs affaires. Ykio avait ses sacs de pierres précieuses, Trafalgar avait des pierres pour aiguiser ses griffes et des souches de bois pour sculpter.

Une fois arrivé à destination, Ykio se chargea de ranger ses trouvailles du jour pendant que son frère alla continuer son œuvre en cours. Il rangea un cristal d'eau avec la dizaine d'autres, un cristal de plante avec les deux autres, une plaque d'énergie glaciale et le cristal d'ombre dans un nouveau sac chacun. Puis il commença à préparer le repas du soir. Pendant qu'il choisissait les ingrédients, la tempête commençait à envahir la plaine. De l'endroit où il était, Ykio pouvait sentir la puissance de ce qui déchaînait dehors.

Trafalgar avait raison. Même si on était tolérant face au froid, il valait mieux rester à l'abri que se risquer dehors. Seul un fou ou un suicidaire pouvait se risquer à braver cette
tempête. Le jeune homme eut une pensée pour son village, à Claire. Il pria pour que rien ne lui arrive.



Almos avait froid. Ses vêtements de voyage étaient en lambeaux, ils ne le protégeaient plus du vent glacial qui le frappait avec violence sans discontinuer. Mais Damien était celui qui souffrait le plus. Le froid était une de ses grandes faiblesses. Son frère humain faisait de son mieux pour protéger le petit Arcko en le couvrant de ses bras mais il était lui-même épuisé et engourdit par le froid. Mais il se forçat à avancer, un pas après l'autre. S'arrêter était synonyme de mort dans le froid. Il tenta de crier à l'aide mais seul un petit gémissement étouffé, aussitôt couvert par le vent sortit mollement de sa bouche.

Mais il finit par apercevoir une silhouette dans le brouillard de neige qu'était devenu sa vision. Réchauffé par l'espoir, il redoubla d'effort pour rejoindre cette silhouette. Ils allaient s'en sortir, il le savait, il le fallait.

Il tenta à nouveau de crier.

- A l'aide... s'il vous... plait...

La forme sembla entendre et se retourna vers lui. Le sang déjà refroidi d'Almos se figea d'effroi dans ses veines. C'était un immense Polagriffe qui se tenait devant lui et il n'avait pas vraiment l'air amical. Le Pokémon jeta au jeune homme un regard gourmand et s'approcha de lui en levant sa patte griffue.

- Non, s'il te plait, pas ça... Murmura le jeune homme, à bout de force.

Le Pokémon glace se figea, surprit. Cet humain parlait son langage ? Comme le garçon du froid ? Il valait mieux le lui apporter. Les humains comme l'autre étaient rare, il ne fallait pas leur faire du mal, il le sentait.

Le Polagriffe ramassa le garçon évanoui dans la neige, son Arcko encore dans ses bras et se dirigea vers la demeure de l'humain qui parlait aux Pokémons. Ses yeux perçants aperçurent bientôt la lueur d'un feu à travers un mur de glace. Il arriva à leur hauteur et déposa le Almos à l'abri du vent, entre les stalactites et les stalagmites avant de s'en retourner vers son territoire de chasse.



Trafalgar senti l'approche d'un Pokémon mais ne s'en offusqua pas. En période de tempête, pas mal de Pokémons sauvages s'aventuraient un peu partout dans le coin mais aucun n'osait s'approcher d'eux. Ykio ne leur avait jamais fait de mal, au contraire. Il parlait leur langage et en avait aidés pas mal de Pokémons du coin quand ils en avaient besoin, de la nourriture, ou un sauvetage d'un petit... la liste était longue. Mais il entendit un bruit à l'entrée de leur grotte. Curieux, le Farfuret abandonna sa sculpture pour aller voir ce qui se passait. Quelle ne fut pas sa surprise de voir un garçon avec un Pokémon sans connaissance sur leur palier. La première réaction du Pokémon glace fut la méfiance mais il abandonna vite fait cette sensation. Le Pokémon était du type plante. Il pourrait le vaincre sans soucis si besoin. Mais, de toute façon, ils n'étaient pas en état de faire quoi que ce soit. Ils étaient épuisés et frigorifiés.

- Traf, le ragoût est bientôt prêt. Tu viens ?

- Frangin, ramène-toi. On a été livré à domicile.

- Hein ?

Ykio rejoignit son frère et découvrit avec la même surprise que son frère les nouveaux venus. Si Trafalgar n'aurait su que faire d'eux, ce ne fut pas le cas du jeune humain qu'il avait comme frère.

- Traf, tu prends son Pokémon. Il faut les réchauffer d'urgence. Tu vas les surveiller pendant que je vais chercher des vêtements plus chauds pour lui. Il va falloir rajouter de la nourriture dans le ragoût.

Le Farfuret obéit sans discuter. Il prit le Pokémon plante dans les bras en faisant attention à ne pas le blesser avec ses griffes et l'amena devant le feu que son frère avait allumé pour faire cuire le dîner. Aussitôt, l'Arcko eut une réaction, ce qui était plutôt bon signe. Ykio amena le garçon et alla chercher des vêtements de montagne ainsi que de la viande et des légumes en plus à mettre dans le plat en train de mijoter. Pendant qu'Ykio mijotait tranquillement leur repas, les deux inconnus ne tardèrent pas à reprendre conscience, autant par la bonne odeur qui se dégageait que de la chaleur réconfortante du feu.

- Salut les gars, commença Ykio quand ils furent réveillés.

Le garçon se tourna aussitôt dans sa direction, la main sur la garde d'un poignard. Trafalgar réagit aussitôt et se plaça entre lui et son frère humain.

- On peut savoir ce que tu as l'intention de faire avec de joujou ? Demanda le Farfuret en exhibant ses griffes aiguisées à souhait.

- Qui êtes-vous ? Demanda le garçon.

- Almos, arrête, l'interrompit son ami Pokémon. Ils nous ont sauvés, pas la peine de voir midi à quatorze heures.

- Excellent conseiller ton pote, commenta Ykio.

Les yeux du dénommé Almos s'écarquillèrent.

- Attends une minute. Tu veux dire que tu le comprends ?

- Bah oui, pourquoi je le comprendrais pas ? Encore heureux que je puisse comprendre mon frangin, je serais mort depuis longtemps sans ses nombreux conseils.

- Ton... frère ?

- Oui, Trafalgar est mon frère Pokémon. C'est pas le cas de ton pote là ?

- Si si mais...

- Alors arrête de chercher des Statitiks là où il n'y en a pas, venez manger, vous devez être morts de faim.

Almos s'apprêtait à ajouter quelque chose mais fini par se raviser et accepta le bol de ragoût qu'Ykio lui tendit. Ils mangèrent tous en silence, personne n'osant dire un mot de travers. Mais apparemment, Almos avait des choses à dire.

- Je pensais être le seul à comprendre ce que les Pokémons disaient.

- Bin apparemment non, plaisanta Ykio.

- Tu ne comprends pas. Là d'où je viens, les Pokémons sont comme des marchandises ou des armes, pas des être vivants. Personnes n'entendaient leurs voix, personnes à part moi.

Le garçon aux yeux bleus le regarda avec un regard nouveau, plus grave, légèrement sombre.

- Est c'est où, l'endroit d'où tu viens ? Que j'aille leur montrer comment on traite les Pokémon ! S'il y a une chose que j'ai compris, c'est que ce sont les hommes qui ont à apprendre des Pokémons et pas l'inverse.

Almos s'apprêtait à répondre quand il s'arrêta, avant de reprendre.

- Je viens du sud, d'une des grandes villes de l'empire de Lokthar.

Les yeux d'Ykio se voilèrent de colère.

- Je connais. Tout mon village est composé de pauvres personnes qui ont été bannies de l'empire parce qu'ils ne pensaient pas comme le reste de la population. L'empire me débecte.

- Et t'es pas le seul, renchérit Almos. C'est pour ça que Damien et moi on a voulut partir. Pour vivre librement, loin de la misère.

- Tu n'as pas essayé de changer les choses ? Avant de partir ?

- Quoi ? Tu veux rire ? ça n'aurait pas marché. J'aurais juste gagné à me faire exécuter.

- Comment peux-tu savoir que ça ne marcherait pas si tu n'as pas essayé ? On peut être sûr de rien. Peut être que certaines personnes t'auraient écouté.

- Peut être, peut être, ce n'est pas une certitude ça.

Ykio jeta un regard méprisant sur Almos.

- Pffff, si le monde n'était habité que par des lâches comme toi, on serait encore à se manger les uns les autres.

- Je ne suis pas un lâche, s'exclama le garçon, furieux. Tu ignore ce qu'il m'a fallu faire pour partir, tu ignores tout de moi.

- J'en sais suffisamment, répliqua calmement le garçon du froid. Et tu es un lâche, y a rien d'autre à dire.

Almos se jeta sur Ykio et le plaqua contre le mur de glace, son poignard contre sa gorge, haletant comme une bête sauvage.

- Je. Ne. Suis. Pas. Un. Lâche.

Les yeux bleus du garçon brillaient d'une lueur tout sauf naturelle. Plus que de mettre Almos mal à l'aise, ces yeux le terrifiaient.

- Alors prouve-le.

En voyant cette lueur bleue givre fixée sur lui, Almos hésita. Puis, il remarqua une autre lueur, de la même couleur mais sur son épaule. D'un geste précis, Almos abattit sa lame et déchira la manche de la chemise légère du garçon, dévoilant une marque, semblable à un tatouage, de la forme d'un flocon de neige, brillant légèrement d'un éclat bleuté.
Incapable de réfléchir, Almos déchira son propre vêtement, publiant, sur son flanc cette fois, une autre marque, semblable à un portail sombre, de couleur mauve. Stupéfait, le garçon aux cheveux bleus retira sa lame et s'éloigna d'Ykio, les yeux rivés sur sa marque à l'épaule.

- Attends, ça veut dire quoi ça ? Demanda Ykio d'une voix incertaine.

Almos déglutit avant de croiser à nouveau le regard du garçon à la chevelure noire.

- Je crois que t'as raison, bafouilla-t-il. J'accepte de venir avec toi, peut importe ce que t'as l'intention de faire.

Ykio, ne sachant quoi répondre se tut. Il ne comprenait rien à ce qui venait de se passer mais au fond il s'en foutait. Cet Almos avait quelque chose à accomplir mais il manquait de courage. Mais c'était une des grandes qualités du garçon à la chevelure d'ébène. Ykio avait prit sa décision à l'instant où il avait entendu le crime de l'empire. Dès que la tempête prendrait fin, Il ramènera Almos dans le sud, pour libérer les Pokémons enfermés contre leur gré. Ykio était suffisamment courageux pour deux et Almos, tout en connaissant l'empire, semblait quelqu'un d'intelligent. Avec un peu de chance, cela ne prendrait pas beaucoup de temps et ils pourraient s'en tirer sans blessures. Dans tous les cas, il fallait agir. Cette situation au sein de l'empire ne pouvait durer éternellement.