Chapitre 2

La rencontre
(Thème musical suggéré : https://www.youtube.com/watch?v=8Ro-vL4KLDY ) Un large et long chemin blanc se dessinait devant les yeux ébahis de Leopold. Première aide de mon père se dit-il. Il ferma alors les yeux, fort, fort comme le lui avait suggéré le second Méga-absol. Et comme promis il entendit son cœur et se concentra dans l'attente d'une aide.
« Tu sais ce que tu as à faire. Tache de ne pas douter de tes convictions et de ton instinct. »
Le jeune dresseur resserra les bretelles de son sac presque vide, et se souvint qu'Elif se trouvait là, enfermé dans une pokéball. Il se sentit alors très seul et s'en voulut de laisser son ami aussi seul que lui.
Absorbé dans ses pensées, il s'éloigna du chemin et se retrouva dans les hautes herbes et ce qui devait arriver arriva. Il sortit son Chacripan et le fit combattre, une fois le Roucoul sauvage battu, il regagna le chemin d'un pas rapide, la pokéball dans la main. Arrivé sur le sol poussiéreux, il regarda longuement la petite boule rouge et blanche puis l'ouvrit.
« Tu es mon ami, et non un objet de combat, tu me protèges et je te protège. Je ne veux pas te laisser seul, enfermé dans un sac, je veux que tu puisses voir ce que je vois, ressentir ce que je ressens. Je n'implore pas ton aide, mais sors de cette pokéball. Nous marcherons côte à côte. Nous nous protègerons. »
A ces mots, la petite boule de poils violette, se sentant en confiance, sortit une oreille, puis deux et bondit pour rejoindre le sol. Les deux amis entamèrent leur long voyage. A deux, ils se sentaient forts, tellement forts qu'ils ne faisaient puis attention à ce qui les entourait, un véritable lien de confiance était en train de se former entre ces deux êtres visiblement différents mais tellement semblables. Une journée entière passa. Puis une nuit. Dès l'aube, ils reprirent leur joviale marche sur ce chemin qui leur paraissait interminable.
Soudainement, les deux amis entendirent un cri. Puis rien. Ils décidèrent de chercher l'émetteur de ce bruit assourdissant. Ils s'engouffrèrent dans les hautes herbes et trouvèrent, à terre, un jeune garçon. Ils s'empressèrent donc de le ramener sur le chemin, cherchant à soulever son corps sans le blesser. Leopold lui offrit de l'eau. Une fois ses esprits retrouvés, le jeune garçon se présenta. Il était physiquement tout le contraire de Leopold. Petit, trapu, une chevelure blonde venait cacher son grand front blanc et mettait en valeur de grands yeux noirs qui fixaient le jeune prodige.
« - Je m'appelle Hans. Dit-il d'un ton réticent.
- Et lui, comment s'appelle-t-il ? Questionna Leopold en désignant le Miaouss assis sagement aux côtés de Hans.
- Lui, c'est Eden, mon pokémon. Enfin, mon ami. Le jeune homme commençait à prendre confiance. Moi j'ai vingt ans.
- Comme moi. Le coupa Leopold. Pourquoi as-tu crié ? Que t'est-t-il arrivé ?
- J'étais en train de rejoindre le chemin quand un pokémon s'est attaqué directement à moi, Eden n'a rien pu faire, et je n'ai eu le temps ni de voir le pokémon, ni de le poursuivre. Je crois qu'il m'a griffé au niveau du torse. Expliqua Hans.
- Laisse-moi voir ta blessure, je peux peut-être t'aider. »
Leopold s'agenouilla près du jeune homme et lui hotta son habit. Il vit, sur un torse où quelques muscles laissaient voir une longue expérience en combats, une blessure peu profonde, mais saignante tout de même.
« - Ne t'en fait pas. Dans mon sac, j'ai des habits de rechange, je peux bien t'en donner un et je vais utiliser le tiens pour te faire un bandage. J'imagine que nous ne sommes plus très loin d'Ildor. Là tu pourras te faire soigner de manière plus convenable. En attendant, reposons-nous un peu. »
Le jeune magicien essaya de soigner au mieux son nouvel ami. Ils parlèrent longuement avant de s'endormir l'un contre l'autre. Elif et Eden passèrent la nuit à surveiller les alentours.
Tout s'était endormi.
Au lever du jour, les deux jeunes dresseurs accompagnés de leur pokémons reprirent la route vers Ildor. Il ne restait alors plus que quelques kilomètres à parcourir avant d'arriver à leur but. Hans ressentait une légère douleur mais il ne saignait plus grâce au bandage que lui avait fait Leopold. Ils marchaient, côte à côte, sans dire mot.
Hans prit subitement la parole.
« - Je suis parti. Enfin, je ne me suis pas enfui. Je me sentais juste... Trop à l'écart. Incompris. Je n'ai plus de chez moi. Je n'en ai jamais eu. Ma mère m'a toujours défendu de devenir dresseur, elle hait les pokémons plus que tout au monde. Elle dit que c'est pour ça que mon père est mort. Elle m'a dit que ça avait causé sa perte, et que sans ça jamais ce magicien l'aurait tué. Elle m'a dit, ma mère, que mon père était quelqu'un de bon, qu'elle ne me laisserait pas mourir comme lui. J'ai ses yeux, elle me disait chaque jour que j'ai ses yeux. Maintenant elle ne me le dit plus. Elle ne me le dira plus jamais. Il baissa la tête. Mais elle ne me dira plus jamais que je ne dois pas devenir dresseur. Elle ne pourra plus jamais m'en empêcher... Si je dois mourir pour défendre mes convictions, je le ferai. Et un jour, je retrouverai l'assassin de mon père et je lui ferai payer.
- Moi aussi. Je veux dire... Moi aussi mon père est mort. Mais je ne me suis pas enfui. Je suis parti pour accomplir ce qu'il a accompli il y a des années. Ta mère n'a pas le droit de t'empêcher de devenir dresseur. Moi, mon père est mort pour ses idées et j'en ferai de même. Comment est-il mort, ton père ?
- Je ne sais pas. Ma mère m'a juste dit qu'un magicien l'avait tué. Je me suis enfui pour le retrouver. Elle ne m'a même pas donné son nom. Mais j'y arriverai. Et toi ? Pourquoi es-tu parti ?
- Moi aussi je dois retrouver quelqu'un. Il attendit quelques secondes. Si tu es seul, trouvons ceux qu'on a à trouver ensemble ! Tu m'aides, je t'aide. »
Leopold avait l'impression d'avoir trouvé un ami, un frère sur qui il pouvait compter. Il se voyait déjà réussir sa mission et aider Hans à venger son père.