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Total Genesis de Serian Norua



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Informations

» Auteur : Serian Norua - Voir le profil
» Créé le 16/10/2015 à 22:04
» Dernière mise à jour le 14/03/2016 à 13:41

» Mots-clés :   Aventure   Présence d'armes   Sinnoh

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Prologue
Quelque part, dans un monde inconnu, sur une terre toute aussi inconnue, dix bébés s'éveillèrent, étrangers les uns des autres, sans aucun lien quelconque, si ce n'est un destin commun, ainsi qu'une même raison d'existence.

Cet horizon de verdure ressemblait à s'y méprendre à n'importe quel paradis, si l'on n'en connaissait pas la nature exacte. Car un univers, aussi somptueux soit-il, ne peut prétendre au paradis s'il est fondamentalement imparfait. Oui, un simple défaut aussi grand qu'une poussière pouvait l'empêcher d'atteindre cette place de rêve. Dans ce monde-ci, cette tâche indélébile s'identifiait mieux d'un flocon de neige, un flocon dominant, qui, au contact d'autres, les attirerait à lui, les entraînerait dans sa cause, et grossirait, de l'état de paillette glaciale à celui de bille de neige, puis enfin à celui d'immense sphère blanche, écrasant tout obstacle sur son passage.

Ce défaut, c'était ici-bas un simple homme, marchant simplement dans une simple ruelle, entourée de simples immeubles, simplement hauts d'une quarantaine d'étages, portant un simple chapeau, et étant vêtu de noir. Oui, du noir. Pourquoi cette couleur terne et annonciatrice de mort ? Simplement parce que du fuchsia ne lui aurait pas convenu. Pourtant, dans son étagère, une simple couleur extravagante était accrochée à un cintre, taillée dans un magnifique chêne. Alors oui, c'était de noir qu'était vêtu l'être bipède arpentant la mince rue, une main à son chapeau, certainement de peur qu'il ne s'envole, et l'autre dans sa poche, certainement de peur qu'elle ne prenne froid. D'ailleurs, cet honnête homme, hormis son habit noir, et son sourire légèrement fourbe n'avait rien de malsain ; il semble qu'il ait fait ses études, dans le rêve d'être dresseur Pokémon, avant de tomber éperdument amoureux d'un phénomène moins concret, la Littérature. Pourquoi une majuscule à un nom commun ? Car pour cet homme, c'est un nom propre, la Littérature était son amie, il la comprenait comme elle le comprenait, et elle le faisait voyager ailleurs que dans ce monde. En somme, c'était une créature particulièrement ouverte d'esprit, cultivée, et intelligente qui se promenait innocemment.

Ce jour là, il neigeait. Certes, pas de quoi en faire pâlir un Mammochon, mais suffisamment pour donner froid à sa pauvre main gauche, et pour faire tomber des petits flocons, qui, dans leur inévitable chute, s'aggloméraient à d'autres, formant de cette manière un Flocon, plus grand que les autres. Ces Flocons étaient des dominants, des chanceux que tous les autres étaient forcés, au cœur de leur courte vie, d'admirer. L'un n'eut pas la chance à son bord, ce jour-ci, et s'échoua sur le long manteau noir, avant de fondre. Ah, la neige ! Notre grand littéraire aimait ce phénomène, rêve des jeunes enfants et espoir des plus grands. Lui-même adorait voir la neige, qu'il n'avait pas l'habitude d'admirer. Il sourit de plus belle, ordonnant à son esprit de se focaliser sur un seul flocon, minuscule, qui chutait lentement. Ce petit jeu l'amusa quelques minutes, puis riant, reprit sa route.

Mais, aussi étonnant que cela puisse paraître, ce littéraire n'était pas seul ; comme lui, des millions d'autres peuplaient l'horizon de verdure, de collines abruptes, de mares immenses. Comme lui, d'autres marchaient, arpentaient une ruelle étroite, qu'elle soit enneigée ou ensoleillée. Mais tous étaient différents, car lui était le seul à penser de cette manière. De quelle manière ? La sienne, évidemment. Celle d'un esprit visionnaire, celle du géniteur du passé et du futur, celle de Monsieur Début et Monsieur Fin. Voilà d'ailleurs une exagération qu'il n'aimait pas entendre, bien que lui seul fut à même de l'exprimer, et préférait se nommer « Genesis ». De ce fait, nous pouvons l'appeler Monsieur Genesis, bien que ce nom semble bien présomptueux. « L'homme » correspond mieux, pour désigner ce qui, au final, n'était qu'un homme, un être parmi des millions d'autres.

Comme il avait, dans sa rêverie, mis au monde le passé, le présent, et le futur, il avait fait de même pour dix enfants. Oui, dix enfants. C'est choquant, n'est ce pas : un homme qui mets au monde dix bambins. Pourquoi ? Primo, parce qu'il s'agit d'un homme, et secundo parce que dix, c'était beaucoup. Oui, maintenant, vous voyez cet innocent monsieur d'une manière bien différente, parce que de lui sont nés dix enfants. Pourtant, n'êtes vous pas choqué qu'il ait aussi donné naissance au temps ? Au passé, au présent, au futur ? Non, cela ne semble pas être choquant. Peut-être est-ce là un mensonge, une exagération pour offrir à cette histoire une dimension qu'elle ne mérite pas. Oui mais non, cet homme a vraiment mis au monde le monde lui-même. Quel étrange paradoxe, toutefois, quand on sait qu'il ne fut pas là lorsque l'univers s'est créé. En effet, aussi illogique ce prologue semble-t-il, il n'en reste pas moins que le monde est normal, puisqu'il a été créé nor-ma-le-ment.

Mais pour en finir avec ce début confus, qui, je suppose, vous aura donné envie de clore cette page, quitte à pulvériser de l'acide sur votre écran, de sorte que plus jamais, vous ne puissiez lire ces quelques lignes et afin que vous continuiez la suite, je vais clore d'une court et ultime paragraphe.

Quelque part, dans un monde inconnu, sur une terre toute aussi inconnue, dix bébés s'éveillèrent, étrangers les uns des autres, sans aucun lien quelconque, si ce n'est un destin commun, ainsi qu'une même raison d'existence.

Tout est dit ; tout est à découvrir.