Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

L'empire Mecheva: la fin des gardiens de louglaciale1



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : louglaciale1 - Voir le profil
» Créé le 22/09/2015 à 18:16
» Dernière mise à jour le 02/02/2016 à 13:24

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
prologue: une si longue vie...
Cette histoire ne se déroule pas à l'époque que l'on connaît tous, notre époque, celle de la conquête des badges et des grands voyages initiatiques de tous dresseurs. Nous connaissons l'ordre des gardiens de Safaïa, ces dresseurs aux pouvoirs presque divins sauvant la veuf et l'orphelin et protégeant tous ceux qui en ont le besoin. Nous avons appris comment cet ordre avait vu le jour ainsi que la troisième grande guerre de leur histoire, celle de la résurrection des enfants de Giratina le déchu.

Il est vrai que l'on pourrait penser que, suite à ce terrible affrontement, l'histoire de cet ordre soit définitivement terminée. Alors, pourquoi en parler encore ?

Eh bien, il existe un proverbe qui dit que la paix ne peut que succéder à la guerre et vice versa. Dans le cas des gardiens de Safaïa, ce proverbe me parait plus qu'indiqué pour expliquer leur histoire et plus précisément, l'histoire de leur disparition.

En effet, la paix durement acquise après le troisième grand conflit ne dura pas longtemps. Des milliers de personnes donnèrent leur vie pour seulement 30 ans de paix, une maigre récompense pour tant de vies gâchées n'est-ce pas ?

On raconte qu'un jeune dresseur d'exception réussit à vaincre la ligue de la région et devint le nouveau maître. Mais, très vite, à la tête d'une armée de dresseurs, il s'opposa au gouvernement et prit le pouvoir en l'espace de quelques jours. Et une fois au pouvoir, ce dresseur, que l'histoire retiendra sous le nom de Lord Mecheva, déclara la guerre à l'ordre des gardiens qui, pourtant, n'avait pas contesté sa prise de pouvoir, étant eux aussi des dresseurs.

Il parvint à monter la population contre eux et, plutôt qu'une guerre, ce fut une chasse aux sorcières qui dura plusieurs années et, en seulement 5 ans, l'ordre des gardiens se vit diminuer de 2/3 de ses combattants.

Pour survivre, les dresseurs qui avaient échappés à la première vague durent se cacher parmi les populations pour survivre. Ils virent leur académie devenir ruines, leurs grands généraux disparaître dont le grand directeur Sire Angel ou Cynthia Dracénis, maître de Sinnoh.

Une légende raconte également que les dieux eux-mêmes, affaiblis par la mort de tant de leurs « enfants », furent détruits par Lord Mecheva, qui s'autoproclama Empereur de Safaïa.

Dans le but de détruire tous les gardiens de Safaïa, il mit en place plusieurs lois envers ses citoyens qui ne devaient en aucun cas être transigées sous peine de torture et de mort :

- Les Pokémons sont réservés à l'usage des soldats de l'empereur ; Tout citoyen vu en compagnie d'un Pokémon n'appartenant pas à un soldat se verra accusé d'être un gardien et sera exécuté en place publique.

- Les citoyens doivent respect aux soldats de l'armée et leur obéir sous peine d'encourir des sanctions.

- Aucun citoyens n'est autorisé à quitter le territoire de l'empereur et ne doit voyager sans surveillance sans l'autorisation de sa majesté.

- Toute personne vue ou prise à venir en aide à un gardien de Safaïa sera déclaré comme étant un traitre à l'empire et sera exécuté aux côtés du gardien qu'elle aura aidé.

Puis, Mecheva parti à la conquête des autres régions qui ne purent rien faire face à ses pouvoirs et à son armées de dresseurs surentraînés. En à peine une décennie, L'empire s'étendait de Safaïa à Kanto en passant par Johto, Kalos et Sinnoh. Les seules régions qui purent résister aux assauts furent Unys et Hoenn qui aujourd'hui encore, résistent encore et toujours à l'envahisseur.

A l'heure actuelle, le règne de Mecheva s'apprête à souffler sa 800e année et l'ordre des gardiens est au bord de la disparition...





Au bord d'une falaise escarpée, faisant face à la mer, sans prêter attention à la pluie qui tombait sur son visage camouflé sous un capuchon ou au vent glacial qui le frappait avec violence, un homme se tenait face au vide. Il restait à cet endroit, imperturbable, écoutant les vagues déchaînées qui se fracassaient sur les bords déchiquetés du rempart naturel entre la terre et la mer, réfléchissant à tout ce qui était arrivé et ce, depuis le tout début de sa trop longue vie.

Il avait vécu tant de choses, heureuses comme accablantes, vu tellement de personnes que les visages se mélangeaient dans son esprit, les noms se perdaient dans les méandres du temps. Il en était parfois arrivé à se lasser de vivre toutes ces années, voir tant de personnes apparaître et disparaître, d'assister à toutes ces guerres et tous ces morts, ses mentors, ses compagnons, ses amis, ses parents, de simples malheureux qui avaient eu le malheur de croiser son chemin... Il y en avait trop pour les compter et savoir que tant de vies avaient du s'arrêter pour que lui vive quelques années de plus le rendait malade.

De plus, toutes ces vies avaient été prises pour rien, puisqu'il allait mourir. Non parce qu'il était fatigué de cette vie qu'il avait tant de fois maudite, ni pour se soulager de sa conscience gorgée de sang de toutes les personnes qu'il avait tué.En tout cas, ce n'étaient pas les raisons premières. C'était pour sauver la seule et unique personne qui avait su rendre sa vie supportable, qui ne l'avait jamais abandonné, qu'il aimait plus que tout.
Pour la sauver, il devait se sacrifier, gagner du temps pour qu'elle puisse s'enfuir.

Alors, tout à coup, il se rappela leur première rencontre et failli éclater de rire en se souvenant de la stupidité qui était la sienne quand il était jeune.

Bien sûr ce n'était pas sa seule raison d'agir. Il avait apprit il y a des années qu'il n'était pas un gardien comme les autres. Il n'était pas un élu des dieux mais le fils de l'un d'eux. Pour acquérir son véritable corps et sa véritable puissance, il devait d'abord dire adieu à son corps mortel. Il avait pensé que le temps allait faire son travail mais aussi étrange que cela paraissait, la mort ne voulait pas de lui. Eh bien, il allait la forcer à agir, qu'elle le veuille ou non.

S'il acquérait la puissance qu'il recherchait, les gardiens de Safaïa, l'ordre pour lequel il s'était tant battu ne disparaîtrait pas. Il ne pouvait pas le permettre tant que Mecheva était au pouvoir. Et puis, il devait devenir plus puissant, pour protéger celle qu'il aimait.

Alors que la pluie s'introduisait dans les minuscules mailles de ses vêtements, se frayant un passage jusqu'à sa peau pour la toucher de ses doigts froids, il se remémora la raison pour laquelle lui et elle s'étaient retrouvés dans cette situation. Ils avaient été envoyés en territoire ennemi pour accomplir une mission de la plus haute importance: éliminer l'empereur Mecheva. Une mission si simple et si complexe à la fois. Jamais ils ne se seraient attaqués à Mecheva en temps normal, ils attentaient le bon moment pour ça. Mais ils avaient eu vent d'une information qui, si elle se révélait exacte, pouvait être capitale. Ne prenant pas le risque de manquer sans doute la seule et unique occasion de se débarrasser de ce fou qui avait fait tant de mal, lui et elle avaient été envoyés au coeur même de l'empire, autant pour s'assurer de la véracité de l'information que pour exécuter la mission si cela se révélait possible. Si seulement ils avaient été plus prudent, si seulement ils avaient pris le temps de réfléchir avant de foncer dans le tas, si seulement elle ne s'était pas retrouvée dans cet état, si seulement il n'avait pas hésité... Enfin, avec des "si", on pouvait enfermer le monde dans un dé à coudre. L'information avait été falsifiée depuis le début pour les attirer, eux deux, dans une embuscade, pour se débarrasser d'eux pour de bon. Les chasseurs étaient de venus les chassés. Ils avaient été si stupides...
Puis, il y avait eu les combats. Un vrai massacre. Ce salaud avait envoyé ses meilleurs éléments pour s'assurer de la qualité du travail. Il avait même perdu un bras dans l'affaire, ainsi qu'un compagnon très cher. Elle, elle avait perdu bien plus. Un compagnon et un frère. En tant d'années, jamais il ne l'avait vu s'effondrer. Il l'avait déjà entendu hurler de douleur, de désespoir mais là, c'était au delà des mots. Elle pleurait encore quand il l'avait quitté. Il n'aimait pas la voir pleurer. Ce qu'il aimait chez elle, ce qui l'avait tant fasciné, c'étaient sa force, son sourire, sa joie de vivre...
Oui, s'il regrettait quelque chose, c'était de quitter ce monde sans l'avoir vue sourire une dernière fois. Mais ça se saurait si tout se passait comme on le voulait, c'est bien connu.

Il finit par entendre des bruits de pas spongieux, comme des bottes s'enfonçant dans la boue. BEAUCOUP de bottes.

« On peut dire qu'ils ont prit leur temps, j'ai failli geler sur place ».

Il prit dans ses mains une Pokéball usée par le temps mais toujours en état de marche et la fixa un instant.

- Cette fois ma belle, ça va être notre dernière performance, il va falloir se donner à fond.

Il se retourna et vit une trentaine de soldats de l'empire le toiser, pointant leurs Pokéballs en signe de menace. Il reconnut sans peine l'un d'entre eux à son air supérieur et à son insigne de général personnel de sa majesté l'empereur sur la poitrine. Sa blessure le lança de nouveau. Il grimaça intérieurement. La perte de son bras était difficile à assimiler. Enfin, ce n'était pas si grave au fond, Il pourrait peut être lui renvoyer l'ascenseur.

- Au nom de l'Empereur Mecheva, vous, l'un des dirigeants de l'ordre rebelle des gardiens de Safaïa, vous êtes accusé de trahison envers sa majesté et de meurtres multiples de valeureux soldats! Clama le général d'une voix qui pouvait se révéler intimidante pour ses soldats mais pour lui, il était né 700 ans trop tard pour espérer l'impressionner.

L'homme encapuchonné laissa apparaître un sourire insolent qui autrefois était un symbole de son orgueil et répondit d'une voix faussement curieuse.

- Quoi ? C'est tout ? Allons messieurs, vous devez avoir d'autres crimes à me reprocher sous la dent ? Non ? Comme c'est décevant. Surtout venant de toi mon cher Gladius, toi qui est le premier, en plus de cinq siècles d'errance, qui s'est permis de me blesser sérieusement. Tu vaux mieux que ça.

- Ne fais pas le malin, répliqua Gladius avec une moue méprisante. Tu vas mourir rebelle, comme ton ordre ridicule, ta chienne d'épouse ainsi que le bâtard qu'elle porte.

Le sourire disparut pour laisser place à une expression terrifiante qui fit reculer la plupart des guerriers en tremblant. Il pouvait se foutre de sa gueule s'il le voulait, il n'était pas à cinquante mille insultes près. Mais son ordre, sa femme, son futur enfant...

- Je sais que la mort m'attend, répondit-il d'une voix calme malgré le tourbillon de colère qui se déchaînait en lui. Mais les gardiens de Safaïa ne disparaîtront jamais car la justice finit toujours par être appliquée. Quant à ma femme et à mon bâtard d'enfant... Je me dois de te faire ravaler ces paroles. Il en va de mon honneur même si vous, les sauvages, vous ne savez pas ce que c'est.

Il lança quatre Pokéballs qui laissèrent apparaître un Absol, un scalproie, un Etouraptor et un Tortank avant d'ajouter en souriant à nouveau:

- D'ailleurs, si je peux entraîner un maximum d'entre vous avec moi, on pourra dire que je ne regrette pas vraiment mon choix...

Il dégaina ensuite un sabre brillant d'un éclat nacré presque surnaturel et retira son capuchon, dévoilant le visage d'un homme entre 30 et quarante ans aux longs cheveux qui autrefois scintillaient de par leur teinte noire mais qui à présent s'étaient éclaircis en une couleur châtain clair parsemée de mèches grises. Ses yeux noisette semblaient s'illuminer à la vue de sa famille Pokémon et son visage strié de nombreuses petites rides laissaient encore voir la beauté qu'il possédait il y a tant d'années.

- Je suis le dernier enfant de Lugia, dit-il d'une voix solennelle. Et je vais vous montrer sa puissance, la puissance des tempêtes!


Comme pour répondre à cette phrase, un éclair apparut et frappa la falaise juste derrière lui. Il sourit de nouveau avant de se lancer dans sa dernière bataille accompagné de ses fidèles compagnons qui avaient tenus toutes ces années pour ce jour précis. Il tua cinq soldats avant de recevoir un seul coup à la jambe, il en envoya encore deux avant qu'il ne soit maîtrisé et un dernier avant que sa gorge soit tranchée. A l'instant où la vie quitta son corps, ses compagnons Pokémons rendirent également l'âme.
Son corps fut jeté dans la mer, ainsi que ceux de ses Pokémons. Mais, toutefois, la terre conserva la couleur de son sang, absorbant le liquide rouge qui avait appartenu à un des plus grands héros que la région de Safaïa avait connu...