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Le Sauveur du Millénaire de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 09/09/2015 à 08:37
» Dernière mise à jour le 01/03/2019 à 23:29

» Mots-clés :   Aventure   Fantastique   Médiéval   Présence de Pokémon inventés   Région inventée

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Chapitre 34 : Vérité et sentiments
Où ai-je échoué, au juste ? Je me pose encore la question, même des siècles après. Je pensais avoir trouvé celui qui prendrait ma place un jour. Celui qui pourrait transcender les âges et devenir un symbole de paix et de rassemblement. Non plus le Sauveur du Millénaire, mais le Sauveur tout court. C'est peut-être à cause de ça que j'ai échoué. Par mon arrogance, je lui ai mis bien trop de pression sur les épaules...



*****



Syal revint sur le pont du Virago, encore humide du sang de Rashok. Il y avait plusieurs cadavres éparpillés dans la salle de commande, des consoles et ordinateurs détruits, et une dizaine d'hommes fait prisonniers. C'était apparemment Kagezo qui avait les commandes de la situation. Quand Syal entra, il se mit au garde à vous et s'exclama :

- Amirale sur le pont !

Tous les alliés de Syal dans sa mutinerie saluèrent de la même façon. Certains hommes de Rashok qui s'étaient rendus aussi. Mais les prisonniers, et en tête d'eux Baladio, le G-Man, la foudroyèrent du regard.

- Ne pensez pas que votre meurtre abject vous accorde le droit de prendre la place de l'Amiral ! Cracha-t-il. Seul le Grand Amiral peut nommer un Amiral ! Quand il apprendra ce qui s'est passé ici, loin d'être promue, vous serez exécutée pour trahison !

Syal ne s'attendait pas à ce qu'il lui lance des fleurs. Baladio ne l'avait jamais appréciée. Peut-être parce qu'avant son arrivée, son statut de G-Man faisait de lui le capitaine le plus puissant de la Quatrième Flotte. Sans doute comptait-il devenir amiral à la place de Rashok un jour, mais l'arrivée de Syal dans les bonnes grâce de l'Amiral avait réduit ce rêve à néant. Syal lui rendait bien son animosité. Pour elle, Baladio n'était qu'un lèche-botte, un pleutre, et ses soi-disant pouvoir ne valaient pas grand-chose.

- Je raconterai moi-même au Grand Amiral Skadner tout ce qui s'est passé depuis notre alliance avec Cinhol, répliqua Syal. Vous pourrez m'accompagner si vous le désirez, et faire valoir votre version des faits. Si le Grand Amiral décide de m'exécuter, eh bien ainsi soit-il. En attendant, je prends le contrôle de la Quatrième Flotte, et ceux qui refuseront d'obéir, ce sera moi qui les exécuterais.

Puis elle se tourna vers Kagezo.

- Rapport de la flotte ?

- Tous les vaisseaux ont cessé le feu quand vous leur avez ordonné, Amirale. Vous leur avez parlé avec le communicateur personnel de l'Amiral, ce qui vous désigne comme tel. Le Solidor et l'Imperméable ont la coque endommagée. Votre Indomptable était au milieu des combats, et a perdu un générateur. À part ça, ça va à peu près.

- Tant mieux. De toute façon, nous n'avons plus aucune cible volante. Laissez le Virago au dessus de la ville, mais faites atterrir tous les autres. Que les hommes se dispersent et portent assistance à tous les habitants qui se battraient contre les guerriers de Castel.

- Bien Amirale.

- Et contactez-moi le Général Lance.

Le visage du Maître G-Man repassa sur l'écran de contrôle cinq minutes plus tard.

- Peut-on savoir à quoi vous jouer, Stormy Sky ? Demanda-t-il. Vous vous faites la guerre entre vous ?

- J'ai jugé utile de démettre l'Amiral Rashok de ses fonctions, répondit Syal. Stormy Sky ne désire pas la guerre avec Kanto.

- Qui êtes-vous ?

- Syal Aeria, nouvelle Amirale de la Quatrième Flotte. Nos vaisseaux vont atterrir et nos hommes débarquer pour combattre ceux de Castel. Vous pouvez aller aider l'Armée de Libération aux portes de la ville.

Peter Lance fut clairement méfiant.

- Est-ce une ruse, Stormy Sky ? Pourquoi changeriez-vous de camps d'un coup ?

- Notre ancien amiral a seulement choisi le mauvais. Je m'en vais rétablir les choses. Vous connaissez Iridien Elson ?

- L'ambassadeur de Kanto à Bakan ? Bien sûr, mais...

- Essayer de le contacter. Il pourra vous attester que je suis des vôtres. Je suis une bonne amie à sa fille. Si le général Willis a des ordres spécifiques pour nous, faites remonter. Nous sommes au service de Bakan pour le moment. Ce ne sera pas suffisant pour racheter nos erreurs, mais c'est toujours un début.

Lance la dévisagea intensément de ses yeux dorés, comme s'il cherchait à percer le mensonge en elle. Puis finalement, il hocha la tête.

- Très bien, Amirale Syal Aeria. Voyons ce que vaut la parole de Stormy Sky. Vous pouvez atterrir.

- Merci à vous, général.

Puis elle coupa la transmission et se tourna vers Kagezo.

- Je te confie le Virago, et la direction des combats pour nos troupes au sol. Je descends moi aussi. Je dois aider Igeus et sa bande à stopper Castel. Et si je le peux, j'irai venger l'Amiral. Cette satanée bonne femme voilée lui a brouillé la cervelle. Si je ne reviens pas, c'est toi le nouveau Amiral.

Kagezo secoua la tête et lui posa une main sur l'épaule.

- Tâche de revenir alors. Je n'ai jamais eu la moindre foutue envie d'être Amiral. Trop de responsabilités pour un vieux débris comme moi.

- Etre Amiral c'est pouvoir déléguer ses responsabilités à ses capitaines aussi. Crois-moi, je m'en priverai pas.

- Ne me fais pas regretter Rashok tout de suite...


***


Pour l'assaut du palais, les militaires de l'Armée de Libération étaient en première ligne, et ils ouvraient le chemin pas par pas, couloirs par couloirs. Erend se tenait derrière eux, avec Zayne et le sénateur Kearney. On aurait dit une garde d'honneur. Pas un ennemi ne se dressait sur leur chemin. Soit Castel n'avait plus de garde pour défendre son domaine, soit il n'en avait pas besoin.

- Où allons-nous, monsieur Igeus ? Demanda le chef du commando. On déniche Castel ?

- Non, intervint Anis. Il faut trouver la météorite de Vifacier et empêcher sa saturation, sinon quoi la région toute entière, si ce n'est le monde, sera détruit. C'est plus important, plus prioritaire, plus primordial que de régler son compte à Castel.

- Vous dîtes vrai, mais sans nul doute que Castel sera là où la météorite sera, dit Zayne.

- Tentons la salle du trône, fit Erend. Puis nous irons dans les appartements royaux de Castel.

Or, dans la salle du trône, ils eurent une surprise. Il n'y avait ni Castel, ni la météorite, mais quelqu'un était assis sur le fauteuil ouvragé que Castel s'était fait construire. L'homme paraissait les attendre. Il sourit en les voyant arriver. Et les militaires baissèrent leurs armes en le reconnaissant.

- Dusan... s'exclama Kearney. Qu'est-ce que vous fichez ici ?!

Le sénateur Dusan Karsio, l'un des fondateurs des Adeptes d'Uriel, se lissa la moustache.

- C'est ici que tout va se jouer, Glen, répondit-il. Il est naturel que je sois là. Vous aussi, vous avez eu le bon sens de venir.

- On ne vous trouvait nulle part ! On pensait que vous aviez décampé. Qu'est-ce qui vous a pris de venir ici sans nous en aviser ?!

Erend secoua la tête. Il trouvait que le sénateur Kearney était singulièrement lent d'esprit, pour le coup.

- Monsieur Kearney, je crois qu'il était prévu que le sénateur Karsio soit ici à ce moment là depuis longue date. Nous avons toujours suspecté un espion de Castel dans nos rangs. Ceci n'est pas une coïncidence.

Le visage de Kearney se décomposa quand il comprit.

- Vous voulez dire que...

Karsio éclata de rire.

- Le gamin est plus futé que vous. Oui, c'est bien moi, l'espion de Sa Majesté.

Face à cet aveu, les militaires ne surent trop que faire. Karsio était, après tout, avec Kearney, les dirigeants politique de l'Armée de Libération.

- Mais... Vous avez fondé les Adeptes... avec Clarisse, balbutia Kearney. Pourquoi, pendant tout ce temps...

- Ah, cette chère Clarisse Alston, ricana Karsio. En effet, j'ai toujours fait en sorte d'avoir de bons rapports avec elle. Je savais de qui elle descendait. Son ancêtre était un traître envers Sa Majesté bien sûr, mais le sang pur de Cinhol coulait dans ses veines. J'ai donc gardé un œil sur elle pour voir si elle serait prête un jour à rejoindre le Nouveau Royaume, mais cette pauvre idiote était une amoureuse de la République. Une traîtresse, comme son félon d'ancêtre Uriel. Et comme ses deux marmots...

Il foudroya Zayne et Erend du regard. Ce dernier laissa sortir un peu de sa colère.

- Mère avait confiance en vous. Et vous dîtes que, depuis toujours, vous êtes un homme de Castel ?

- Depuis toujours, en effet, confirma Karsio. Avant même qu'il ne revienne ici. Dès mon entrée au Sénat, à vrai dire. Moi-même, j'ai du sang de Cinhol, voyez-vous ? Mon ancêtre était Sire Drayno, un compagnon et ami de Castel et Uriel. Et contrairement à ce dernier, il était fidèle envers Castel. Quand Cinhol a disparu de Bakan, mon ancêtre a fait semblant de se rendre à la République et a supplié pour son pardon, ceci uniquement dans le but de l'infiltrer et de travailler à sa ruine. Il savait que notre roi allait revenir. Il fonda en secret le Nouveau Royaume, qui rassemble tous les survivants de Cinhol et leurs descendants, ceux qui ont le sang pur, ceux qui rêvent à la chute de cette République et à la restauration du royaume. Et depuis, les membres de ma famille dirigent secrètement le Nouveau Royaume, attirant de plus en plus de membres. Moi, j'ai ouvert le Nouveau Royaume à tous ceux qui voulaient détruire la République, qu'ils aient ou non du sang de Cinhol. Puis je l'ai renommé en un nom qui parlerai plus aux profanes.

- À bas la République, devina Erend. C'est vous qui en êtes le chef.

Karsio le confirma en un grand éclat de rire.

- Depuis des années, nous sommes infiltrés dans les plus hautes sphères de la République ! L'ancien premier ministre Tibaltin était des nôtres. Nous travaillions à l'affaiblissement et à la corruption de la République, pour que le jour où notre roi vénéré reviendrait, nous puissions la lui offrir sur un plateau ! Et maintenant, moi, Dusan Karsio, je vais siéger aux cotés de Sa Majesté !

- Vous êtes fou, décréta Zayne. Castel a prévu de détruire le monde.

- Je le sais bien ! Et une fois cela fait, il va nous amener nous, ses fidèles, dans le royaume de nos ancêtres !

Les militaires en avaient enfin entendu assez pour remettre le sénateur félon en joue. Avec un profond dégout, Kearney lui dit :

- Rien de tout cela ne sera. Du moins pour vous, Dusan. Vous êtes en état d'arrestation, et vous répondrez de vos crimes quand nous serons débarrassés de Castel.

- Amusant. Vous avez toujours été un jeune très amusant, Glen. Dommage que vous n'ayez pas une goutte de sang pur.

- Assez de ces conneries ! Lança Zayne. Où est Castel ? Et la météorite ?

- Au même endroit, tous les deux. Sa Majesté vous attend, Zayne Alston. Elle a hâte d'affronter un autre Dieu Guerrier, aussi m'a-t-elle dit qu'elle n'activerait pas la météorite avant de vous avoir transformé en cadavre. Vous pourrez le trouver tout au bout de la Parade des Preux, derrière le palais.

Zayne savait autant que son frère ce qu'était la Parade des Preux. C'était une immense cour placée derrière le palais ministériel, longue de deux kilomètres. Jadis, c'était là que les armée victorieuse de la République rentraient du combat, paradant dans cette longue allée. Aujourd'hui, on ne s'en servait plus que pour les défilés officiels.

- Le jeune Zayne peut s'y rendre, reprit Karsio, mais Sa Majesté insiste pour ne pas être dérangée pendant ce temps. Les autres vont devoir rester ici.

- Et vous comptez nous empêcher d'y aller comment au juste ? Voulu savoir Silver.

- Pas moi. Mes chers amis ici présents.

De partout dans la salle sortirent des dizaines de membres d'À bas la République, armés et avec plusieurs Pokemon chacun. Il y avait aussi trois Pokemon qui se présentèrent, traversant les lignes des miliciens, qui s'écartèrent presque avec respect. Les deux qui volaient était Soprielo et Diamoth, respectivement Dragon/Vol et Insecte/Glace. Quant au troisième, à leur tête, c'était nul autre que Shinobourge, le plus fidèle des Pokemon de Castel, dont les yeux fins semblaient briller d'une lueur de gourmandise à la vue de tant d'adversaires à abattre. Il y eu un instant de flottement, où personne n'osa faire un geste ni produire un son. Puis les deux camps chargèrent d'un coup, dans un déluge de cris, de coups de feu et d'explosions.


***


Leaf et Deornas avaient pénétré le palais par la porte ouest. Ils entendaient toujours le bruit de la bataille au dehors. Deornas était inquiet. Leaf aurait aimé lui dire de ne pas s'en faire, mais elle n'aurait pas su dire pour qui. Pour Leol, ou pour Astarias. Mais ils devaient rester concentrés sur l'instant présent. Ça n'avait pas été dans leur plan de rentrer dans le palais seuls, sans même savoir si le groupe d'Erend y était déjà parvenu, mais maintenant qu'ils étaient là, autant faire ce pourquoi ils étaient venus : trouver et mettre hors d'état de nuire Venisi, la Veuve Grise.

Même si cette dernière semblait être une sorte de zombie, elle n'avait aucun pouvoir spécifique. Du moins, Leaf le pensait. Son contrôle mental, elle le devait sans doute à son Pokemon, Shinecros. Leaf l'avait déjà vu une fois. C'était un fantôme à capuchon rouge tenant une faux en guise de queue. Il pouvait en outre se rendre invisible, mais aussi lire l'esprit des gens. Et s'il pouvait lire dans les esprits, peut-être pouvait-il aussi le contrôler. Anis avait dit que Venisi - en réalité Enysia, la femme de Castel - avait manipulé tous les rois de Cinhol sous directive de son mari, afin que Cinhol devienne une puissance militaire qui écrasait chacun de ses rivaux, apportant ainsi pas mal d'énergie négative à la météorite de Vifacier, dans le but de délivrer Castel de sa boucle temporelle.

Venisi avait aussi manipulé le dernier des rois de Cinhol, Rushon Haldar, pour le forcer à échanger son fils tout juste né contre Castel, alors redevenu bébé. Et enfin, Venisi s'était servie de sa place de Haut Protecteur de Nirina pour manipuler secrètement Ryates. Le Patriarche avait cru agir selon les directives d'Uriel, mais en réalité, il n'avait servi que les dessins de Castel. Venisi était sans nul doute la première alliée du roi fou, et ce depuis cinq siècles. Comment l'avait-il ramenée d'entre les morts ? Leaf ne préférait pas le savoir. Mais si elle pouvait aider Venisi à redevenir un bon vieux cadavre immobile, elle n'allait pas se gêner. Ainsi, tous ceux qui avaient perdu la boule à cause de Castel recouvreraient leurs esprits, comme Astarias.

- Dites... Dame Leaf, commença Deornas tandis qu'ils franchissaient les allées ouest du palais.

- Juste Leaf, bon sang, soupira cette dernière. Je ne suis pas une dame.

- Leaf... Si d'aventure nous venons à affronter Venisi et son Pokemon... Pensez-vous pouvoir gagner avec votre seule Nidoqueen ?

- Pas la moindre chance. Mais heureusement pour nous, je n'ai pas seulement Nidoqueen avec moi. Y'a vous aussi.

- M-moi ? Mais...

- Nidoqueen tiendra le temps qu'il faudra jusqu'à que vous décapitiez cette sorcière. J'ai bon espoir que, privé de maître, son Shinecros se rende ou prenne la fuite.

- À moins qu'il ne décide de la venger, auquel cas nous sommes morts, ajouta Deornas. Et ceci seulement si j'arrive à atteindre la Veuve Grise. Et si tant est que la décapitation lui fasse la moindre chose...

- Oui, y'a beaucoup de failles dans mon plan, convint Leaf. Mais j'ai jamais aimé les plans parfaits. Je préfère l'amour du risque.

Ils pénétrèrent dans ce qui semblait être le bureau du Premier Ministre, avec porte et fenêtre qui donnaient juste sur la Parade des Preux, cette immense allée cernée de statues et d'autres symboles à la gloire de la République. Ils n'en voyaient pas la fin, mais il y avait, tout au bout, une certaine obscurité, comme un mini-orage. On pouvait en sentir la tension d'ici. Une tension que Leaf n'avait senti qu'en présence de la météorite de Vifacier.

- Ils ont amené le rocher tout là-bas, dit Leaf à Deornas. Castel y est sûrement. Cette sensation... ça fait froid dans le dos.

- Ouiiiiiiiii, susurra une voix aussi fraîche que l'atmosphère. La météorite est à nouveau totalement chargée. La fin est pour bientôt...

Leaf et Deornas se retournèrent en un même geste. Trois Pokemon flottaient au dessus d'eux. Leaf sentit sa gorge se nouer. Deornas tira son épée, mais son geste manquait clairement d'assurance. Elle connaissait ces trois Pokemon, au moins de nom et de réputation. Mais elle n'en avait vu qu'un seul d'entre eux pour l'instant, lors de la bataille de Naglima. Le Trio des Ombres. Les trois Pokemon spectres qui ont corrompu Uriel, et qui, à en croire Nirina, se sont servis de lui pour semer le désordre et la zizanie dans le monde, tout comme aujourd'hui ils se servent de Castel. Et tout ceci pour le compte d'un mystérieux maître, un Pokemon dénommé Horrorscor...

- Qu'est-ce que vous faites ici vous ? Leur demanda Leaf.

- Nous observons, nous écoutons, répondit celui qui avait parlé, le spectre de glace Polascar au sourire glacial. Nous nous tenons prêts, car la corruption du monde est pour bientôt.

- La porte-parole de notre seigneur va très bientôt nous rappeler à elle, ajouta Revener, celui au corps électrique. Nous ne faisons que nous amuser de vos futiles efforts pour empêcher ce qui ne peut l'être.

- Je ne comprends pas, avoua Leaf. C'est bien la corruption que vous recherchez, non ? À quoi rime alors de laisser Castel détruire le monde ?! Elle est où, la corruption, si tout le monde meurt ?

Les trois spectres rirent à l'unisson.

- Nous ne sommes pas les serviteurs de Castel Haldar, répondit Glauquardant, celui au visage enflammé. Il n'est qu'un imbécile que notre maîtresse contrôle aux doigts et à l'œil. Et en effet, ce n'est pas la destruction que nous recherchons.

- Pas la destruction, répétèrent les deux autres. Pas la destruction...

Ces Pokemon causant foutaient vraiment les jetons à Leaf, qui n'était pourtant pas facilement impressionnable. C'étaient des Pokemon mauvais. Un concept nouveau pour Leaf. Elle avait vu de nombreux Pokemon, certains plus sauvages que d'autre, plus dangereux, mais aucun qui ne faisait le mal intentionnellement. Elle avait rencontré des Pokemon unique ou légendaires comme Mewtwo, Deoxys et Ho-oh ; des Pokemon ayant commis des choses horribles, mais seulement du fait de la volonté d'humains, généralement de la Team Rocket. Mais ces trois là... ils semblaient eux-mêmes être nés de la cruauté.

- Pourquoi faites-vous cela ? Leur demanda Leaf, presque suppliante. Pourquoi vous ne faites qu'attirer le malheur aux humains ? Vous nous détestez donc à ce point ?

- Aux humains ? Répéta Revener. Nous n'avons rien contre les humains. Nous ne faisons pas ça contre vous.

- Pas contre vous, acquiesça Polascar. Mais contre tous les êtres vivants, oh oui...

- Qu'ils soient humains, Pokemon ou autre chose, tous sombreront dans la corruption, déclara Glauquardant. La planète entière y sombrera, quand notre maîtresse aura achevé son plan. Vous ne vivrez plus soumis à ce faux dieu d'Arceus, mais vous vivrez tous dans l'harmonie éternelle de notre Seigneur Horrorscor ! À plus tard, chers humains...

Dans un dernier ricanement, ils se fondirent dans l'ombre et disparurent. Leaf se toucha le visage, et remarqua qu'elle suait. Deornas n'en menait pas large non plus.

- Qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'est-ce que ces créatures démoniaques ont-elles prévu ?

- J'en sais rien, répondit Leaf. Mais il faut continuer. Venisi n'est pas là. Elle est sûrement avec Castel, au bout de la Parade. Je vais aller le voir.

- Vous... voir Castel ? Répéta Deornas, ébahi.

- Je n'ai pas renoncé à sauver Adam. Il est toujours vivant, je n'en doute pas !

Deornas la regarda comme si elle était cinglée.

- Leaf... Castel est Adam. Adam est Castel !

- C'est faux. J'ai passé assez de temps avec Adam pour le connaître. Ils ont le même corps, oui, mais certainement pas le même esprit. Adam est toujours là, et si je peux le ramener... Lui ne voudra pas détruire la région.

- Leaf, c'est de la folie ! Nous avions prévu que sire Zayne affronte Castel avec Triseïdon, vous vous souvenez ? C'est le meilleur plan pour l'arrêter !

- Je ne fais pas ça pour le plan.

Leaf se détourna et sortit du bureau pour rejoindre la Parade des Preux, mais Deornas l'arrêta en lui attrapant le poignet. Leaf le dévisagea calmement.

- Avez-vous déjà été amoureux, Deornas ? Demanda-t-elle calmement.

Le prince cligna des yeux.

- Non, avoua-t-il. Pas jusqu'à récemment, du moins...

Ses derniers mots se passaient d'interprétation. Presque que Leaf aurait été étonnée de son audace. Elle lui sourit et dit :

- Je mentirai si je disais que je ne ressens rien pour vous, beau prince. Mais je ne pourrai rien construire, rien vivre de plus, tant que j'en aurai pas fini avec Adam. Je dois lui dire mes sentiments, chose que je n'ai pas pu faire quand il était encore lui-même. Et je ne peux que prier pour que mes sentiments l'atteignent. Qu'il essaie ensuite de me tuer, ou qu'il me rit au nez, je m'en fiche. Il faut je le dise. Sinon, rien ne sera terminé pour moi.

Elle se dégagea de la poigne de Deornas, et enjamba la rambarde. Puis elle se dirigea vers la perturbation tout au bout de la grande allée.

- J'arrive, crétin d'Adam. Que tu fasses exploser le monde, je m'en fous, mais ne crois pas que j'ai supporté toute tes pleurnicheries pour te voir me filer entre les mains sans même un petit « je t'aime » à l'arrivée !