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Die Sechs Dämonen de Styxi



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» Auteur : Styxi - Voir le profil
» Créé le 29/08/2015 à 16:25
» Dernière mise à jour le 30/08/2015 à 17:45

» Mots-clés :   Action   Aventure   Hoenn   Policier   Présence d'armes

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S1x05 - The silence of the sinners
"J'ai été interrogé par un employé du recensement. J'ai dégusté son foie avec des fèves au beurre, et un excellent chianti."
[Hannibal Lecter, Le silence des agneaux, 1991]


- Hmm... Oui, entendu. Bien.

L'inspecteur en chef Jay Waters reposa le combiné sur son support et se frotta les yeux, comme pour se réveiller d'un mauvais rêve. Sauf que ce n'en était pas un. Il avait bien reçu ce coup de fil, bien entendu ces affreuses nouvelles et bien accepté de ne pas s'en mêler.

Pierre Rochard arriva aux quartiers de la police, l'air plus en forme que la veille et surtout plus reposé. Il salua tout le monde et, intrigué par l'air mal à l'aise de l'inspecteur Waters, s'approcha de lui.

- Vous n'avez pas l'air bien...
- Avec tout ce qui se passe, c'est pas étonnant. Je viens de recevoir un appel du commissariat de Clémenti-Ville...
- Que s'est-il passé là-bas ? s'étonna le jeune Maître, perplexe.

L'enquêteur se laissa tomber sur la première chaise venue, et s'essuya une énième fois les yeux, avant de tourner son regard fatigué vers Pierre et de répondre d'une voix éteinte :

- Nous avons un meurtre sur les bras... et pas n'importe quel meurtre.

Voyant l'air déconfit du jeune homme, il s'empressa de préciser.

- Un cadavre atrocement mutilé, pendu à un lampadaire. Et tout ça près de l'arène Pokémon de la ville...

Pierre se gratta la tête, franchement étonné par l'enchaînement des choses depuis la veille. Comme si tous les criminels du coin profitaient du fait que la police soit concentrée sur une seule affaire particulièrement ardue...

- Peut-être qu'il s'agit encore de la tueuse au Cizayox... supposa Waters.
- Non. Ce n'est pas elle.

L'inspecteur en chef, perplexe, regarda le jeune homme. Lequel ne tarda pas à lui expliquer son raisonnement.

- Le modus operandi* est différent. Ses victimes ont toutes été retrouvées la gorge tranchée d'un coup sec, vous ne l'avez pas oublié ?
- Certes mais...
- Monsieur Waters. Occupons-nous de notre affaire, je vais faire ce que je peux pour cette histoire de meurtre. Ne vous tracassez pas.

*modus operandi : locution latine signifiant "mode opératoire". Se réfère, dans le vocabulaire criminel, à la façon dont un tueur en série élimine ses victimes.

Devant l'attitude impassible du jeune Maître, l'enquêteur ne pouvait qu'être impressionné. Aussi tenta-t-il d'enfouir cette conversation téléphonique dans les tréfonds de sa mémoire pour se concentrer sur l'affaire en cours. Après tout, ils n'avaient toujours pas mis la main sur les fugitifs...


- - -


- J'suis crevée ! soupira Allindra Hunter entre deux bâillements.
- En attendant, on doit trouver de quoi manger et éventuellement des informations... admit Lucyndia.

Warren hocha la tête, d'accord avec la rouquine, et proposa de se séparer en trois duos, pour privilégier la discrétion : c'est certain qu'un groupe de six personnes aurait été beaucoup plus voyant.

- En tout cas Skye, je ne reste pas avec toi, t'es trop chiant ! décida la tueuse.
- Merci, moi aussi je t'aime beaucoup, sale grognasse...
- If you could stop... marmonna Alyas.
- Je reste avec ma sœur, on est bien plus efficaces à deux, pour voler... souffla Ronald.
- Voler ? Qui a parlé de voler, on va l'acheter, cette bouffe !

Les jumeaux se regardèrent, perplexes. Dire qu'ils auraient pu économiser leur argent... Warren forma finalement les groupes, en prenant soin d'honorer la requête d'Allindra - qui l'arrangeait d'ailleurs. La tueuse se retrouva avec l'anglais, les deux jumeaux ne voulaient pas se quitter d'une semelle, et le médecin accompagnait le mafieux.

- Bon... on se retrouve ici dans une heure ?

Tous acquiescèrent et les trois groupes se séparèrent pour mener à bien leurs tâches.


- - -


Les deux individus qui espionnaient les six fugitifs dans la forêt, Jill et Kyle, attendaient de recevoir les ordres de leur supérieur pour agir, à l'entrée Ouest de Clémenti-Ville. Alors que la brune observait nerveusement le paysage composé d'une plage de sable fin et de la mer qui s'étendait à perte de vue, le blond semblait, comme d'habitude, tout à fait détendu.

- Relax, un peu, Jill, ces criminels ne nous échapperont pas...
- Kyle.

Le trentenaire déglutit. En règle générale, lorsqu'elle s'adressait à lui de cette façon, tout en lui lançant un regard noir... c'est qu'elle n'était pas d'humeur à faire la conversation. Et cette fois-ci ne faisait pas exception à la règle.

- Nous sommes des agents fédéraux, pas des clowns. Et tu sais ce que ça implique.
- Ouais... je sais, Jill. Mais je disais juste que trop de sérieux tue le sérieux... soupira l'homme.

La jeune femme lui répondit par un léger sourire et, à l'entente de la sonnerie de son Pokénav, sortit immédiatement l'appareil de sa poche.

- Monsieur. Quelles sont vos instructions ? Un meurtre... bien monsieur.

Alors que Kyle la regardait, l'air de dire "c'est quoi ce bazar ?", elle rangea son appareil et se tourna vers lui, l'air encore plus sérieuse qu'à l'accoutumée.

- Bouge-toi un peu, on a un meurtre à élucider.
- Un m... mais comment ça se fait ? C'est Hunter ? s'étonna le blond.
- Non. Pas selon le patron. Je m'occupe de ce cas, toi, va voir en ville si un de nos fugitifs s'y trouve.

Kyle allait répondre, mais sa collègue s'en allait déjà vers le quartier de l'arène. Il soupira et partit dans la direction opposée.


- - -


Les "beaux quartiers" de Clémenti-Ville étaient des plus charmants : des villas appartenant à des millionnaires, des hôtels très prisés par les vacanciers venus du monde entier et une ambiance chic spécifique au milieu aisé. Autant dire que la tueuse et l'amateur d'art se sentaient dans leur milieu, appréciant tous les deux les plaisirs raffinés de la vie.

Le vent léger provenant de la mer rendait l'atmosphère empreinte de fraîcheur, bien que la chaleur ait tendance à se faire sentir dans cette ville portuaire. Bon nombre de Goélise et de Békipan survolaient les environs, appréciant l'air marin. Des éleveurs de Pokémon avaient eu la bonne idée de s'installer dans la région, celle-ci étant très touristique, et offraient des Pokémon très prisés dans le milieu social, comme des Goupix ou des Snubbull.

Le regard d'Alyas s'attardait surtout sur les Pokémon antiques, très rares sur le marché et par conséquent très coûteux. Une espèce l'attirait particulièrement, aussi bien pour ses qualités en combat que pour son apparence. Depuis longtemps déjà, il avait envie de se procurer l'un de ces spécimens. Il n'attendit pas avant de sortir une liasse de billets de sa poche.

- Eh, mais qu'est-ce que tu fais ? s'étonna Allindra.
- What are you screaming for ? J'achète un Pokémon, rien de plus simple, répondit l'anglais.
- On a pas vraiment le temps pour ça, on est censé glaner des infos !

Le blond haussa les épaules et la regarda très sérieusement, répliquant que justement, le meilleur moyen d'obtenir des renseignements était d'interagir avec des commerçants. Déboursant près de vingt mille Pokédollars, il obtint le Pokémon qu'il convoitait depuis des années : un Anorith. Il comptait le faire évoluer pour ainsi avoir l'un des Pokémon les plus rares de Hoenn.

- On peut dire que tu ne lésines pas sur les moyens, toi...
- Well... disons que mes affaires me rapportent.
- En attendant, on a toujours pas plus d'infos, je te rappelle !
- En es-tu certaine ?

Allindra haussa un sourcil, perplexe, et regarda le jeune homme, qui avait toujours son éternel sourire énigmatique aux lèvres. Elle devait avouer que même elle, qui d'habitude avait une facilité déconcertante pour deviner les intentions de quelqu'un, qu'elle ne le comprenait pas.

- Je te faisais marcher. We should go now.
- Ouais, allons-y...

Alors qu'ils marchaient dans les rues pavées de la cité portuaire, une affiche placardée sur un panneau d'affichage attira l'attention de la tueuse. Le poster en lui-même n'avait rien d'extravagant, mis à part le sceau officiel du gouvernement de Hoenn. Allindra s'éloigna un moment d'Alyas pour aller voir de plus près, et ne revint pas déçue.

- Apparemment, les huit champions de la région seraient en réunion à Eternara... ce qui fait que le dirigeant de la ville* n'est pas là...
- C'est bien de le savoir, mais... à quoi ça nous avance, exactement ? demanda le marchand d'art en rajustant son chapeau, quelque peu perplexe.

*dans cette histoire, les champions d'arène font office de maires pour les villes.

La femme se gratta la tête et, avec un sourire d'excuse, répondit :

- Ben j'en sais rien figure-toi ! Je pensais que ce serait bon à savoir...
- Good grief...

La tueuse au Cizayox leva les yeux au ciel et s'étonna de voir une femme affolée, tenant un enfant dans ses bras, venir à leur rencontre.

- Madame, tout va bien ?
- Evite de montrer ton visage à tout le monde, tu es tristement célèbre... chuchota le blond.

Elle hocha la tête, consciente du danger, et reporta son attention sur la femme. Celle-ci leur expliqua qu'un meurtre avait été commis et qu'elle venait de voir le corps. Les deux criminels se regardèrent, interloqués. Ils ne s'attendaient certainement pas à faire une découverte aussi macabre...


- - -


La zone commerciale de la ville était un de ces lieux particulièrement bruyants où se tenaient les marchés, deux à trois fois par semaine. Des boulangers aux poissonniers, en passant par les vendeurs d'articles de plage, on y trouvait de tout. C'était aussi un lieu où de nombreux touristes conversaient au sujet des dernières nouvelles. Il s'agissait là du lieu idéal pour rassembler un maximum d'informations en peu de temps.

Warren Skye et Horace Machfield, tous deux à la recherche d'informations intéressantes, traversaient les rues animées du quartier le plus proche du port. Ils pouvaient observer à loisir les bateaux amarrés, des voiliers aux yachts, ainsi que la mer qui, par moments, laissait entrevoir un Wailmer ou un banc de Rémoraid.

- J'aime vraiment pas la mer, c'est fou... soupira l'américain, les mains enfoncées dans les poches de son pantalon.
- Le confort de ma voiture te manque ? Ou alors ce serait la bagnole de police que tu regrettes ?
- Pas vraiment... enfin, j'espère qu'on va trouver quelque chose d'intéressant, parce que là, je commence à avoir des doutes.

Warren acquiesça et laissa son regard se promener le long de la rue, qui comprenait un nombre incalculable de cafés et de marchands de glaces.

De l'autre côté de la rue, un homme blond en costume blanc ne quittait pas le duo des yeux, guettant le moment opportun pour intervenir. La main posée sur l'une de ses Pokéballs, Kyle regardait attentivement, tentant de déceler le moindre moment d'inattention chez ses cibles. Et il le trouva lorsque les deux hommes passèrent à moins d'un mètre de lui, les yeux rivés sur le port. L'agent fédéral n'hésita pas une seconde avant d'attraper Warren par le bras.

- Qu'est-ce...
- Agent fédéral Shore. Vous allez me suivre bien gentiment, tous les deux...
- Tss... putain, Skye, on se tire !

Le chirurgien ne se le fit pas dire deux fois. Il se libéra de l'emprise du blond et s'empressa de suivre son acolyte dans le dédale de rues qui composait le quartier résidentiel Sud de Clémenti-Ville. Le trentenaire en blanc marmonna quelques mots incompréhensibles et s'élança à leur poursuite.

Warren et Horace, n'ayant pas le temps de se soucier des nombreux passants qui infestaient les rues tels des insectes grouillants, en bousculaient la plupart. Ils ne devaient pas se faire attraper. Ce serait dommage de se faire arrêter après s'être donné tant de mal pour s'échapper.

Le médecin commençait à se demander ce qu'il avait bien pu faire au seigneur Arceus pour s'attirer autant de problèmes en l'espace de deux jours. Bien entendu, la réponse ne lui apparut pas, mais il ne pouvait s'empêcher de se questionner. Pas comme si cela allait résoudre quoi que ce soit. Mais enfin.

L'américain quant à lui, ne se préoccupait que d'une seule chose. Sa liberté. Il y tenait beaucoup trop, aussi serait-ce insurmontable pour lui de se retrouver en prison. Derrière des barreaux, dans une cellule insalubre et peut-être même, qui sait, avec un tueur en série schizophrène comme colocataire.

L'agent fédéral serpentait tant bien que mal entre les touristes, désireux de ne pas s'attirer trop d'ennuis. Bien que sa priorité soit la capture des deux fugitifs, il détestait avoir des problèmes. Ce qui était compréhensible. N'ayant que rarement mis les pieds à Clémenti-Ville, il peinait à s'orienter correctement.

- Skye, regarde là-bas !

Warren dirigea son regard dans la direction que son acolyte lui désignait. D'imposants camions contenant des chargements divers étaient alignés sur les docks. Le médecin s'étonna de la distance qu'ils avaient pu parcourir, les docks se trouvant plutôt loin du quartier résidentiel. Ne comprenant pas trop où Horace voulait en venir, il l'interrogea du regard.

- Quelle question. On va se planquer dans un des camions. Allez, viens.

Le chirurgien regarda derrière lui. Aucun signe de leur poursuivant. Il consentit à suivre le mafieux à l'intérieur de la remorque d'un camion, avec une dernière pensée pour l'agent fédéral, qu'il avait été très surpris de croiser. Aussitôt qu'ils se jugeraient en sécurité, ils décamperaient et rejoindraient la voiture. Du moins, c'était ce qu'ils avaient l'intention de faire. Ils ne savaient évidemment pas que le chargement du camion était à destination de Mérouville, et que le véhicule partirait dans peu de temps...


- - -


- Enfin, on a terminé ! souffla Lucyndia, soulagée de se libérer de son fardeau.

Son frère acquiesça et déposa le dernier sac de provisions dans le coffre de la voiture du médecin, et referma précautionneusement. Le silence pesant était brisé de temps à autre par les Goélise qui poussaient des cris tout en se dirigeant vers la mer.

- Et maintenant... on reste là ? questionna Ronald.
- Autant aller faire un tour en ville, ce serait con qu'un flic passe dans le coin et nous reconnaisse.

Le rouquin se figea.

- Mais... c'est pas un peu dangereux ?

Sa sœur jumelle leva les yeux au ciel, exaspérée, et le traîna par le bras. Bien que n'opposant aucune résistance, il ne voyait pas cette idée d'un très bon œil. Les rues pavées des quartiers riches de Clémenti-Ville contrastaient fortement avec l'atmosphère étouffante du secteur commercial, toujours plein de monde. Les deux voleurs étaient émerveillés par ce décor bien plus attrayant que celui dans lequel ils vivaient depuis toujours. Les villas de rêve n'avaient rien à envier aux buildings de Mérouville.

- Il me semble que madame Hunter et l'anglais sont partis dans ce coin-là... ah, ça y est !

Elle repéra la tueuse et le marchand d'art, tous deux soigneusement dissimulés dans une petite foule, tous regroupés autour de ce qui semblait être une scène de crime. Un corps mutilé, si bien qu'on ne parvenait pas à déterminer le genre de la victime, était suspendu à l'aide d'une solide corde à un haut lampadaire, dans la rue faisant face à l'arène de la ville. Une tâche de sang séché gisait aux pieds du pendu, qui se balançait au gré du vent marin.

Ronald, ayant des haut-le-cœur à la vue d'une telle atrocité, se couvrit la bouche de ses mains, prêt à s'évanouir à tout instant. Sa jumelle ne s'en formalisa pas et s'empressa de ramener les deux blonds qui observaient, impassibles, cette vision d'horreur digne d'un film policier particulièrement violent.

- What... Que faites-vous ici ? s'étonna Alyas, son Anorith fraîchement acheté sur l'épaule.
- On vous avait bien dit de nous attendre à la voiture, pourtant ! ajouta Allindra, aussi perplexe que son acolyte.

Lucyndia haussa les épaules, tandis que son frère se frappa le front. Il le lui avait bien dit, pourtant. Mais sa sœur était une vraie tête brûlée et il ne pouvait rien y faire. Elle était comme ça, point. La tueuse blonde les entraîna un peu plus loin, par souci de discrétion, et les regarda tour à tour, un air très sérieux sur le visage. Un air sérieux qui ne lui allait pas vraiment.

- Bon, écoutez tous les deux. Vous devriez rentrer chez vous. Il est encore tant de nous laisser.

Après une pause qui sembla interminable, elle ajouta :

- C'est dangereux.
- Non.
- Non ? répéta Allindra, perplexe.
- On ne va pas repartir à Mérouville ! Si on vous a suivie jusqu'ici, c'est par admiration pour vous ! répliqua Lucyndia, bien décidée à accompagner la tueuse partout.
- Parle pour toi... marmonna Ronald, pas franchement d'accord avec sa sœur.

La tueuse sembla s'être pris un coup sur la tête. C'était sans doute la première fois qu'elle rencontrait quelqu'un qui l'admirait. Le marchand d'art se plaisait à observer ses expressions du visage, toutes plus incroyables les unes que les autres. Elle était, indéniablement, sous le choc.

Tout près du lampadaire où était pendu le corps, la collègue de Kyle Shore observait du coin de l'œil les quatre complices qui ne semblaient pas s'être rendus compte de sa présence. Et quand bien même ça aurait été le cas, jamais ils ne lui échapperaient. Jamais. Elle ne pouvait pas décevoir le Maître à ce point. Surtout après avoir découvert une piste qui la mènerait certainement à lui. Lentement, elle s'approcha du quatuor de criminels, une Pokéball à la main.

- Vous quatre, suivez-moi sans faire d'histoires.

Ils se tournèrent tous vers la jeune femme brune qui leur ordonnait de la suivre. Allindra se demandait qui pouvait bien être cette emmerdeuse. Alyas, lui, restait impassible, bien qu'il sache à qui il avait affaire. Les jumeaux étaient, pour le premier, paniqué, pour la seconde, indifférente.

- Et vous êtes qui ? Ma mère m'a toujours dit qu'il ne fallait pas suivre les inconnus n'importe où ! ironisa la tueuse au Cizayox, pas d'humeur à se laisser faire.
- Si j'étais toi je ferais attention à ce que je dis. She's a bit dangerous, y'know ?
- Ecoute-donc ton camarade, Hunter. Agent fédéral Jill Reddington. Je ne le répéterai qu'une seule fois. Suivez-moi sans faire d'histoire, déclara la brune, pas amusée le moins du monde.

Allindra se raidit. Alors comme ça, un agent fédéral les traquait ? Pourtant, ce n'était pas dans leurs habitudes de s'acoquiner avec la police... Elle mit de côté ses réfléxions et commença à courir, suivie de près par ses trois acolytes. Jill ne comptait pas les laisser s'en tirer à si bon compte. Elle envoya son redoutable Jungko pour l'aider à les attraper.

- Fais un détour et tente de les prendre à revers !

La créature végétale obtempéra et prit une toute autre direction que sa dresseuse, à présent lancée aux trousses des quatres criminels. Contrairement aux rues du secteur commercial, celles des quartiers résidentiels aisés étaient larges et peu de monde les fréquentaient en journée. Aussi n'eut-elle aucun mal à se frayer un chemin, refusant obstinément de se soumettre à la fatigue qui l'oppressait.

Les quatre complices tentaient, en vain, de la semer. Elle connaissait bien mieux le coin qu'eux, c'était là leur principal problème.

- Là, une ruelle ! s'exclama la tueuse blonde.

Ils s'engouffrèrent dans une allée sombre et peu fréquentée, qui débouchait directement sur le port. Allindra s'étonnait un peu plus à chaque instant de la configuration improbable des lieux. Cette ville était un vrai labyrinthe, et ils n'avaient clairement pas l'avantage sur leur opposante.

- Fuck... marmonna Alyas en voyant un Jungko arriver dans leur direction, les prenant ainsi à revers.
- Eh bien, ça ne te ressemble pas d'être grossier ! soupira la tueuse au Cizayox, pas plus heureux que son partenaire.
- Hors de question de se laisser faire ! s'écria Lucyndia. Farfuret !
- Elle est pas sérieuse... souffla Ronald, stressé.

Le petit furet de glace apparut juste en face du grand reptile végétal. Autant dire qu'il faisait pâle figure face à la créature de Jill. Allindra, pas plus résignée que la rouquine, envoya son Persian au combat. Le félin majestueux semblait en pleine forme.

- Bon, c'est gentil de vouloir m'affronter, mais je n'ai pas de temps à perdre avec vous ! protesta l'agent fédéral.
- Nous non plus, bitch ! répliqua la blonde, clairement sur les nerfs.
- Hmpf.

Jungko n'attendit pas d'ordre, mais attaqua avec force le furet aux griffes acérées, qui se releva tant bien que mal. Le chat de la tueuse ne resta pas en arrière et mordit violemment le reptile verdâtre, qui peina à se débarrasser de son assaillant. Farfuret, avant d'avoir pu lancer le moindre Laser Glace, se retrouva projeté par la queue du Pokémon Plante.

- Hmm... elle est forte ! grommela Lucyndia.
- J'peux m'en charger toute seule, filez ! cria la tueuse à ses trois acolytes.
- No. Ce ne sera pas nécessaire.

Jill frissonna. Comment avait-elle pu se distraire au point d'oublier la présence de Knightley ? Cela ne sentait pas bon du tout pour elle. Elle ne le voyait pas. Où était-il passé ?

- Flash.

Le Noctali de l'anglais, qu'il avait pris soin de sortir alors que la bataille faisait rage, s'exécuta et tous furent aveuglés soudainement. Le blond attrapa la main de la tueuse et celle de Ronald, qui tenait lui-même fermement celle de sa sœur, et courut sans s'arrêter pendant plusieurs minutes, semant définitivement la brune, qui peinait à recouvrer sa vue.

- Merde... je les ai laissé s'échapper...

Arrivés non loin de la cabane de Monsieur Marco le pêcheur, ils s'arrêtèrent, exténués. Par chance, ils avaient déplacé la voiture à proximité. Tous se réfugièrent dans le véhicule, prêts à quitter les lieux en cas de besoin.

- Cette femme... c'était qui, exactement ? demanda le rouquin.
- Jill Reddington. Elle travaille pour le gouvernement, tout le monde la connaît... souffla Alyas. On dit qu'elle aurait coffré plus de trente criminels en l'espace d'un an.
- La vache ! geignit Allindra. Heureusement que tu nous as tirés d'affaire !

Le jeune homme sourit mais ne répondit pas, pris d'une violente toux. Il observa sa main couverte de sang et se contenta de l'essuyer avec un mouchoir sorti de sa poche. Les trois autres le regardaient, interloqués.

- Pourquoi... pourquoi tu as craché du sang ?! s'inquiéta la tueuse.
- Il faut aller à l'hôpital, ça pourrait être grave... soupira Lucyndia.
- It's fine... J'ai seulement une santé fragile. Ne vous en faites pas.

Allindra acquiesça, bien qu'elle se fasse un peu de souci pour lui. Elle espérait que les deux autres rejoindraient rapidement la voiture...


- - -


Warren et Horace, tous deux assis dans la remorque d'un camion de livraison, avaient attendu un bon moment, pas encore remis de leur course-poursuite intense à travers le quartier résidentiel.

- Tu penses qu'on peut dégager maintenant ? questionna Warren.
- Je sais pas, je suppose que...

Une secousse l'interrompit. Puis une seconde. Les deux trentenaires ne tardèrent pas à comprendre que le camion était sur le départ. Horace tenta d'ouvrir la porte de la remorque à coups de pieds, mais elle était déjà fermée à double tour. Ils étaient piégés dans ce véhicule qui allait les emmener Arceus sait où...


- - -


Kyle retrouva Jill à la sortie de la ville, complètement épuisé par ses recherches. La brune semblait aussi dépitée que son collègue.

- Toi non plus, tu n'as rien pu faire ?

Pour toute réponse, elle hocha la tête mollement. Qu'allaient-ils dire au Maître, maintenant qu'ils avaient lamentablement échoué ? Le blond appréhendait un peu. Elle aussi, mais elle ne le laissait pas paraître. La sonnerie stridente du Pokénav de Kyle le sortit de sa torpeur.

- M-Maître Rochard ! Je suis désolé, nous avons échoué !
- Inutile de vous confondre en excuses. Je sais que je vous ai confié une tâche des plus difficiles. Vous aurez d'autres occasions de les avoir, il suffit juste d'élaborer une stratégie plus adaptée.
- Mais... on ne peut pas se permettre d'attendre trop longtemps... qui sait ce qu'ils pourraient faire à l'avenir...

Pierre ne répondit pas immédiatement. Les deux agents fédéraux ne le sentaient pas du tout.

- Contentez-vous de les suivre, ça devrait suffire pour le moment. Rapportez-moi tous leurs faits et gestes.

Ils s'étonnèrent tous deux de la requête de leur chef, mais se contentèrent d'approuver d'un "Bien, monsieur", n'étant là que pour accomplir leur mission.


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CASIER JUDICIAIRE NUMERO H-44908
NOM : KEATS
PRENOM : LUCYNDIA
DATE DE NAISSANCE : 25/06/1987
LIEU DE NAISSANCE : MEROUVILLE, HOENN
PROFESSION : ???

- CRIMES REPROCHES -
VOLS A L'ETALAGE

- POKEMON -
FARFURET ; KAORINE
Pokémon #215Pokémon #344


CASIER JUDICIAIRE NUMERO H-44909
NOM : KEATS
PRENOM : RONALD
DATE DE NAISSANCE : 25/06/1987
LIEU DE NAISSANCE : MEROUVILLE, HOENN
PROFESSION : ???

- CRIMES REPROCHES -
VOLS A L'ETALAGE

- POKEMON -
MARAISTE ; SORBEBE ; RIOLU
Pokémon #195Pokémon #582Pokémon #447