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Pokemonis T.1 : La Pokeball perdue de Malak



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Informations

» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 12/08/2015 à 09:13
» Dernière mise à jour le 02/11/2016 à 21:20

» Mots-clés :   Absence de poké balls   Action   Aventure   Présence de Pokémon inventés   Région inventée

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Chapitre 28 : La fin des brumes
Cielali



Dame Sol avait raison à propos de ces Joyaux Vol. Je n'en avais jamais vu ni entendu parler, mais jamais je ne m'étais sentie aussi forte. Transporter Kerel tout en volant rapidement ne me paraissait pas seulement faisable, mais ridiculement facile, au point que je pus également prendre Cresuptil avec moi. Avec mes pattes avant, je tenais le col de Kerel, et l'ancien maire me tenait les pattes arrières. Ce n'était guère confortable si je devais changer de direction, ayant alors besoin de mes membres, mais en ligne droite, ça allait parfaitement. Je suivais Dame Sol de près, qui elle portait Ludmila, Tannis et Penombrice à la fois. Pour rester hors de vue des patrouilles impériales, Dame Sol nous faisait voler si haut que nos passagers devaient souffrir du froid ambiant. Moi-même, je ne m'étais jamais envolée à cette hauteur.

Bien que moi-même, je ne pensais pas en avoir besoin, Dame Sol insista pour qu'on fasse des pauses toute les demi-heures. Le Joyau Vol, disait-elle, me rendait plus forte mais n'effaçait pas les limites de mon corps. Et surtout, nos pauvre passagers avaient besoin de se réchauffer. Cresuptil étant un reptile au sang froid, et Penombrice un spectre de glace, ils ne furent guère affectés, mais les trois humains semblaient à chaque pause avoir du givre sur les joues et claquaient si forts des dents que mon ouïe très développée pouvait confondre cela avec un tremblement de terre. Tristes humains sans fourrure...

Nous avions quitté la Vallée des Brumes au petit matin, et lorsque le soleil se coucha, nous avions déjà traversé une bonne partie de l'Empire. Où est-ce que nous étions à présent, je n'en savais rien, mais je faisais confiance à Sol. La nuit tombée, elle nous gratifia d'un bon feu grâce à ses attaques dragons, et Ludmila annonça prendre la première garde. J'en profitai pour venir me lover sur Kerel, qui souffrait encore du froid. Kerel ne dit rien, et me posa sa main chaude sur mon corps.

Nous dormions souvent ainsi, jadis, à la maison, quand je n'étais qu'une Evoli et lui un petit garçon. Mais un jour, mon père l'avait remarqué, et m'avait longuement tancé sur le déshonneur d'un Pokemon qui dormait sur un humain. Je ne voyais pas pourquoi. Ce n'était pas comme si Kerel était sale. J'aurai bien voulu défié mon père, mais Kerel, ne souhaitant pas d'ennui, avait préféré y renoncer. D'ailleurs, feu mon père Noctali n'était apparemment pas le seul à trouver cela dérangeant. La grimace que nous lança Ludmila en nous voyant se passait d'explication.

- Franchement, z'avez pas honte ?

- Pourquoi devrions-nous ? Demandai-je. Je connais Kerel depuis dix ans. On a toujours vécu ensemble.

- Je ne suis pas bien au fait du système d'honneur des Pokemon Impériaux, mais il me semble que roupiller sur un humain, ça serait plutôt mal vu. Et toi, le caniche ! Servir d'oreiller à un Pokemon ! T'as donc aucune sorte de fierté ?!

Kerel ne prit même pas la peine de la regarder quand il s'adressa à elle.

- Tu causes de fierté et d'honneur, comme quoi ces deux choses devraient empêcher un rapprochement des races. C'est le même raisonnement que chez les impériaux que tu dis combattre.

- Y'a rapprochement et rapprochement, contra Ludmila. Vous deux, vous êtes un peu trop près...

- Vous les Paxen, vous travaillez toujours en duo non ? Un humain, et un Pokemon ? Voulus-je vérifier.

- Ouais, acquiesça Ludmila, mais c'est pas pour ça que j'irai me coller à Penombrice pour pioncer. Ça me filerai drôlement les chocottes, et dans tous les sens du terme.

- Tu as dit que tu faisais équipe avec Penombrice que depuis quelque années.

- Quatre ans. C'est mon premier, et j'espère le garder. Pas envie de recommencer l'apprivoisement avec un autre...

- Mais Penombrice avait un autre partenaire avant toi ?

- Ouais. Un type du nom de Lavar. J'l'ai pas bien connu, mais ils sont restés longtemps ensemble. Dix-sept ans je crois.

- Et il y a des duos qui ont duré plus longtemps que ça ? Voulus-je savoir.

- Evidement. Actuellement, y'a le Paxen qui m'a entraîné au combat depuis toute petite, Kashmel. Un vieux de la vieille, celui-là. Il fut même l'entraîneur de mon père avant. Bah, il a gardé le même partenaire Pokemon depuis toujours. Ça doit faire quoi, quarante ans qu'ils sont ensembles, peut-être plus ? Mais les comme eux, y'en a pas beaucoup. Les duos se séparent avant, car l'un d'entre eux meurt, ou les deux. Kashmel et Furaïjin sont nos meilleurs éléments, le duo numéro deux des Paxen.

- Ils doivent être proches.

- J'imagine, bougeonna Ludmila. Peut-être. Quelle importance ?

- L'important, c'est que quand on est ensemble depuis si longtemps, que l'on soit de races différentes, des liens se créaient inévitablement.

- Tu veux me faire la leçon sur ton monde rose et tes valeurs arc-en-ciel ? Tu n'es qu'une Pokemon qui a toujours vécu dorlotée, et habituée à soumettre les humains. Si tu avais vécu la même enfance que moi, tu causerais différemment.

- Ah, mais toi non plus, tu n'es pas incapable d'établir des liens inter-races, dis-je en souriant. Je t'ai vu ce matin, avant de partir, avec ce petit Flabébé.

Rien qu'avec la lueur des flammes, je pus distinguer sans mal le visage de Ludmila qui venait de rougir d'un coup.

- Que... Ce n'est pas... C'était juste pour qu'il me lâche, rien d'autre ! J'en ai rien à fiche, de ce petit merdeux !

Je n'en crus rien. La scène que j'avais vu était trop attendrissante venant de Ludmila pour que ce fut de la comédie. Alors que Dame Sol et les autres faisaient leurs adieux à Dame Cresselia, ce Flabébé qui collait Ludmila avait éclaté en sanglot du fait du départ de son amie humaine. Ludmila l'avait alors pris entre ses mains, et lui avait soufflé :

- Pleure pas. Les grands Pokemon ne pleurent pas. T'es un grand non ? C'est à toi de défendre ce village et tes parents.

- M-mais... je veux pas que tu partes...

- Je te promets de revenir sitôt mon affaire terminée. On va sûrement repasser par ce village avant de rentrer dans notre base. Tiens...

Elle avait alors retiré son pendentif qu'elle gardait toujours autour du cou, et l'avait glissé dans la fleur du Flabébé à coté de lui.

- Je te le confies. C'est quelque chose de très important pour moi, tu sais. C'est le symbole de ma famille, qui se transmet de génération en génération. Tu vas me le garder jusqu'à que je revienne, ok ? Comme ça, y'aura toujours un peu de moi avec toi.

Le Flabébé avait acquiescé comme si Ludmila venait de lui confier le sort de l'humanité. Sans doute garderait-il son pendentif serré contre lui dans sa fleur jusqu'à que Ludmila revienne. Ça m'avait étonné que Ludmila confie ce bijou à ce petit Pokemon. Elle y tenait, à ce collier. Elle nous avait expliqué qu'il avait appartenu à son ancêtre Régis Chen, celui qui avait le premier défié le Seigneur Xanthos au tout début de la Guerre de Renaissance, et que depuis, les Chen se le transmettaient. Ludmila Chen était quelqu'un de fière et d'orgueilleuse concernant son nom et sa famille. Elle devait beaucoup aimer ce Flabébé pour lui confier quelque chose d'aussi précieux à ses yeux.

En tous cas, cette remarque avait clairement coupé la chique à Ludmila, qui ne dit plus mot. Je souris et m'endormis sur Kerel, berçait par le son et le mouvement de sa respiration, me demandant si, dans la Vallée des Brumes, le petit Flabébé pensait à sa nouvelle amie humaine qui faisait tant d'effort pour masquer sa sensiblerie.


***


Tranchodon



C'était le petit matin. La Vallée des Brumes s'éveillait comme au quotidien, c'est-à-dire avec ses brumes. Mais il faudrait plus que du brouillard pour protéger ce village de ma fureur. J'étais à bord de mon vaisseau personnel, mon second, Pandarbare, à mes cotés.

- Aucune arme d'aucune sorte n'a été détecté, mon colonel, affirma-t-il.

- Bien sûr que non, ils n'ont pas d'arme, rétorquai-je, méprisant. Ils pensent que leur soi-disant neutralité les préserve de tout compte à rendre. Ils vont aujourd'hui être amèrement détrompés. Face à l'Empire, il n'y a aucun peuple neutre. Il y a seulement des ennemis et des soumis.

Les survivants de la cohorte de Lancargot m'ont certifié que les Paxen n'ont pu partir que de là. Il ne fait aucun doute que les Pokemon de la vallée les ont hébergé, et quiconque portait secours à un Paxen était un traître à l'Empire. Mais Pandarbare avait toujours des doutes.

- Mon colonel... êtes-vous vraiment certain que c'est-ce qu'il y a à faire ? Les traités diplomatiques disposent que...

- Quand la sécurité même de l'Empire et de Sa Majesté est en jeu, les traités importent peu, fis-je. Le Général Légionair m'a donné carte blanche à entreprendre tout ce qui est nécessaire pour cette mission.

À dire vrai, la destruction de ce village n'était en aucun cas nécessaire et n'allait pas changer grand-chose, mais vu que je pouvais les châtier pour leur insolence, je n'allais pas me priver de le faire.

- Entamez la descente, ordonnai-je à mes pilotes.

Pas un de ces pleutres planqués derrière les jupes de Cresselia n'osa m'empêcher d'atterrir. Et quand je débarquai avec ma garde personnelle sur la place du village, ce fut bien le spectacle que j'imaginais : toute une foule de Pokemon terrorisés, mais qui me dévisageaient tous avec une défiance certaine. Ils s'écartèrent pour laisser passer la maîtresse des lieux qui vint à ma rencontre. Cresselia flottait à quelque centimètres du sol, son corps miroitant reflétant la beauté et la grâce... mais aussi le passé. Tous ses pareils, ces Pokemon Légendaire oubliés, étaient des vestiges du passé, qui n'avaient pas leur place dans le grand empire de Sa Majesté.

- Je suis Cresselia, protectrice de ce village, et de la Vallée des Brumes, dit-elle. L'Empire est toujours le bienvenu chez nous, mais venir si nombreux et avec de tels armements pourrait être considéré comme une une agression.

Je souris. Je n'avais nul besoin de cacher mes intentions.

- Mais c'est parce que c'en est une. Une agression, en réponse à une offense. Je sais que le major Lancargot vous a prévenu que nous recherchions un groupe de Paxen. Le pauvre major a été tué par ce même groupe, qui venait de toute évidence de votre village. Niez-vous avoir accueilli ces traîtres ?

- Je ne nie rien, ni ne confirme rien. Les gens que nous recevons dans notre village ne sont pas du ressort des autorités impériales. Même si nous avions accueillit ces soi-disant Paxen, ce n'est en rien un crime de part la loi impériale, qui nous accorde une pleine et entière indépendance.

Tout ce blabla politique menaçait toujours de me faire perdre le contrôle de mes nerfs. Moi qui ne respectait que la force, je méprisais ceux qui se planquaient derrière la loi pour faire valoir leur droit. Et j'étais déçu aussi. Ces Légendaires avaient la réputation d'être extraordinairement forts. Si Cresselia m'avait attaqué dès mon arrivée, c'aurait été pour moi un bien meilleur accueil que celui-ci.

- La loi, c'est maintenant moi qui la décide, ici, dis-je d'une voix forte pour être bien entendu de tous. Vous avez protégé des criminels de la pire espèce. Vous répondrez tous de ce crime. Votre village va brûler.

Je fus ravis de sentir et d'entendre la peur dans les rangs de ces pouilleux de Pokemon. Mais l'expression de Cresselia ne changea pas.

- Moi vivante, il n'en sera rien, dit-elle calmement.

- Ça tombe bien, car je n'avais pas prévu de vous laisser la vie.

Cresselia réagit au quart de tour. Le choc psychique qu'elle m'envoya fut tel que je reculai de plusieurs pas malgré moi. La douleur était terrible, mais exquise. Oh oui, elle était forte, la bougresse ! Tant mieux, tant mieux... Je raffolais des adversaires forts, et je raffolais encore plus de les mettre à mort après un combat difficile. Ma garde impériale se mit en position de combat, mais je l'écartai d'un geste.

- Reculez ! Le premier que je vois intervenir, je me servirai de ses viscères comme collier !

Cresselia jeta un regard aux villageois qui l'entouraient pour leur demander en substance la même chose. Pas parce qu'elle craignait qu'ils ne lui volent sa gloire, mais parce qu'elle ne voulait pas qu'ils soient blessés, sans aucun doute. Quelle pleutrerie dégoutante ! Néanmoins, tout le monde nous fit un espace assez grand pour qu'on puisse s'affronter tranquillement. Cresselia jeta sa tête en arrière et me souffla dessus un vent blanc et glacial. Mais je l'avais vu venir. J'avais fait des recherches sur Cresselia avant d'arriver ici, sachant que j'allais l'affronter. Une attaque Vent Glace. Ma nature de dragon faisait que je craignais ça. Mais l'attaque en elle-même étant plutôt faible, et moi très résistant, ça ne m'aurait pas fait grand-chose, mais cette attaque réduisait aussi la vitesse, et ça je ne le voulais pas. Aussi la contrai-je avec une attaque Dracochoc.

Sans attendre que les deux attaques n'explosent sous leur contact respectif, je bondis sur mon ennemie, mes crocs et mes griffes au dehors. Je me heurtai alors à une attaque Protection si puissante que je rebondis dessus. Encore autre chose que je méprisais : ces attaques défensives. Un vrai guerrier Pokemon n'a cure de se défendre ; il ne doit qu'attaquer. Ceci dit, la solidité de cette Protection attira néanmoins mon respect. Bien à l'abri derrière, les contours du corps de Cresselia scintillèrent en violet, signe qu'elle préparait une attaque psy quelconque. Mais comme il ne se passa rien, j'en vins à la conclusion qu'il s'agissait de Prescience, une attaque qui frappait dans le futur.

Cresselia n'avait pas l'air de vouloir bouger. Elle devait attendre que je m'acharne sur sa Protection, attendant que l'attaque Prescience me touche. Et je savais que grâce à son attaque Rayon Lune, qui était un peu sa signature, elle pourrait se régénérer à souhait. Une tactique de lâche, mais que j'avais prévu. Qu'elle reste donc immobile, si ça lui chantait. Moi aussi, j'avais de quoi passer le temps...

Je tendis mon corps et invoquai l'énergie draconique en moi, pour lancer ma principale attaque de boost : Danse Draco. À chacune de ses utilisations, mon attaque et ma vitesse grimpaient d'un cran. D'ordinaire, je n'avais pas à m'en servir, car la plupart des Pokemon ne pouvaient me tenir tête sous mes stats normales. Mais avec Danse Draco, j'étais invincible. Cresselia dut sentir le danger, car elle commença à bouger alors que je lançais la seconde. Son attaque Psycho prit la forme d'un rayon psychique à haute tension, que je sautai pour éviter. Avec ma vitesse augmentée, c'était facile.

Mais c'est alors qu'arriva l'attaque Prescience, et elle, impossible à esquiver, car elle pouvait surgir de n'importe où. Elle me frappa dans le dos et me ramena à terre, détruisant un pont de bambou au passage. Je sortis de l'eau boueuse au moment où Cresselia utilisa Coupe Psycho, et je contrattaquai avec Dracogriffe. Couplée à Danse Draco et à ma maîtrise totale des pouvoirs dragons, rien que cette attaque fut dévastatrice, et Cresselia fut bien amochée. Elle utilisa alors Reflet, pour faire apparaître une dizaine de clone d'elle-même. Tous lancèrent en même temps une attaque Rayon Signal.

- Inutile, ricanai-je.

Je ne pris même pas la peine d'esquiver. Une seule de ces attaques était vraie, et ce n'était pas une simple attaque Rayon Signal qui allait me blesser gravement. Tout en encaissant, j'en profitai pour lancer mon autre attaque de boost, à savoir Aiguisage, qui augmentait mon attaque et ma précision. L'attaque, je n'en avais pas l'utilité ; elle était déjà très haute. Mais la précision, il m'en faudrait, pour l'attaque que je prévoyais pour Cresselia. Pour l'empêcher de se réfugier à nouveau derrière une Protection ou un Reflet, je lançai Provoc, qui forçait mon adversaire à n'utiliser que des attaques offensives. Et par la même, Cresselia ne pourrait plus se régénérer. Elle était en mauvaise posture, elle le savait, mais elle continua à se battre. Elle ne prit ni la fuite ni tenta de se réfugier derrière les Pokemon du village. Pour récompenser ce courage, je la laissai me toucher avec quelque unes de ses attaques. Je voulais toujours me rappeler des combats qui valaient la peine que je m'en souvienne, et on se rappelle toujours mieux avec la douleur. Mais au bout d'un moment, je décidai qu'il fallait en terminer.

- Réjouis-toi, Cresselia, dis-je. Tu auras l'honneur d'être le tout premier Légendaire tué de mes mains. Mais pas le dernier, rassure-toi. Vas retrouver ton dieu Arceus. Je t'enverrai très vite d'autre de tes copains. L'Empire n'a nul besoin de vous.

Cresselia était épuisée et blessée, mais trouva quand même l'assurance pour me rétorquer d'un ton qui se voulait accablé par ma bêtise :

- Jeune fou. Toi et ton Empire vous vous attaquez à des forces dont vous n'avez pas idée. Je suis un Pokemon Légendaire, mais je ne suis rien face aux Dieux Pokemon qui ont crée cette planète.

- Ce ne sont pas mes dieux, rétorquai-je. Je n'ai qu'un seul dieu : Sa Majesté l'Empereur.

Alors, je laissai mes larges défenses semblable à des faux aspirer toute l'énergie de mon corps, puis je fonçais sur Cresselia. Elle ne fit aucun geste pour esquiver. Je tranchai son cou sans erreur, avec mon attaque Guillotine. Pas précise, certes, mais mortelle à tout les coups. La tête du Pokemon lunaire décolla et retomba plus loin, tandis que son corps s'affaissait au sol. Puis, les deux parties du Pokemon Légendaires s'évaporèrent dans les airs en une fine pluie d'étoiles. Ainsi se terminait la très longue existence de Cresselia, maîtresse des rêves et des brumes.

Les Pokemon du villages, en spectateurs horrifiés, gémirent, pleurèrent, hurlèrent, et nombreux sont ceux qui m'insultèrent. Mon indifférence à leur égard fut totale. Mieux encore, je me réjouissais de leur désarroi. Quand je me tournai vers eux, leurs cris cessèrent à l'instant. Chacun devait se demander à quelle sauce j'allais les cuisiner, maintenant que leur protectrice n'était plus.

- Les Paxen qui étaient ici... où sont-ils allés ? Demandai-je. Répondez-moi, et il se peut que vous soyez pardonnés.

Personne ne répondit, mais je m'y étais attendu. Il allait falloir me résoudre à les torturer un par un. Une tâche longue et harassante, mais pas dénuée de plaisirs, cependant...

- Colonel, je sais où ils sont, fit une voix qui ne m'était pas inconnue.

Effectivement, parmi la foule de Pokemon du village, il y avait Frelali, suivi de près par son esclave Galbar. Dans son dernier message, Lancargot m'avait bien signalé qu'ils se trouvaient ici, mais Frelali avait alors plaidé pour son ignorance.

- Mon vieil ami. Curieux de vous retrouver ici, alors que vous aviez dit au major Lancargot que vous ne les aviez pas vu...

- C'était le cas... à ce moment. Mais ils sont venus y'a deux jours, pour partir ce matin. Grâce à mes talents de persuasions, j'ai réussi à convaincre ce balourd de Cresuptil de me dire où ils allaient... et pourquoi.

Hum, cela voulait-il donc dire que Frelali était au courant au sujet de la Pokeball de l'Empereur ? Ennuyeux ça. Le Général Légionair ne voulait pas que ça s'ébruite... Enfin, c'était facilement réglable, ça. Je pouvais faire taire à jamais Frelali quand je le voulais. Il n'avait pas vraiment l'attitude d'un loyal Pokemon envers l'Empire, et le connaissant bien, je me méfiais de lui. Mais pour l'instant, s'il savait vraiment où étaient allés les Paxen, je devais le prendre avec moi.

- Vous partez avec moi, immédiatement, ordonnai-je.

Frelali inclina sa tête insectoïde répugnante.

- Je ne vis que pour servir l'Empire, mon ami.

- MECHANT !

Étonné, je vis un petit Pokemon, en l'occurrence un Flabébé, interpeler violement Frelali.

- La dame Cresselia t'avait accepté chez nous. Tu fais partie du village ! Pourquoi tu dis tout ça à ce méchant ?!

Deux Florges, qui semblèrent être ses parents, gémirent et tentèrent de ramener leur petit dans leur rang. Mais je m'approchai alors du petit insolant.

- Tu es un ami des Paxen, mon garçon ?

- Ludmila est ma copine ! Affirma le Flabébé avec une fierté toute innocente. Elle va battre les méchants Pokemon de l'Empire comme toi !

Je ricanai, puis empoigna le Pokemon minuscule entre mes griffes, sous les regards horrifiés de ses parents.

- Tu es courageux, c'est certain. Dis-moi, tu es prêt à mourir pour ce que tu crois ?

Son courage fondit comme neige au soleil quand je me mis devant mon visage. Il devait avoir une vue sans égale sur mes crocs et mes yeux rouges.

- N-ne me f-fais pas de mal, m-méchant, balbutia-t-il. Sinon, m-ma c-copine Ludmila va... elle va...

- J'ai grande hâte de voir ce qu'elle pourra bien faire.

Alors, je serrai mon poing, et j'écrabouillai le Flabébé sous mes griffes. Les deux Florges hurlèrent, et moi, je me débarrassai des traces qui me restait sur la mains. Des pétales retombèrent, imbibés de sang, ainsi qu'autre chose de brillant. Curieux, je me penchais. C'était un petit médaillon, comme ceux que portaient les humains. Et lui, je le reconnaitrai entre mille. Ce cercle jaune et vert... le symbole de la famille Chen. Mon éclat de rire fut aussi violant que saisissant, et c'est en riant comme un bossus que je revint à mon vaisseau.De retour à l'intérieur, je me gorgeai de la vue de ce misérable village qui s'éloignait petit à petit. Puis, quand on fut assez haut, j'ordonnai :

- Feu à volonté. Détruisez-moi ça, et brûlez-moi toute la vallée.

Pandarbare ne répercuta pas mon ordre. Il me lança un regard à la fois choqué et perplexe.

- Mon colonel... ce serait un déshonneur.

Ahhhh, le sens de la fierté chez mon second commençait vraiment à m'exaspérer.

- Vous les avez bien entendu non ? Ils auraient tous couvert les Paxen. Ce sont des traîtres.

- Ce ne sont pas des impériaux, colonel. Ils ne dépendent pas de notre juridiction, et puis... ce ne sont que des Pokemon sauvages sans défense. Ils ne représentent aucun risque pour nous, et...

- Mais ils ont aidé les Paxen. Ça devrait envoyer un message à tous ceux qui auraient la même idée.

- Le colonel a raison, renchérit Frelali. L'Empire ne peut pas se laisser rouler par de minables pareils.

- Donnez l'ordre, commandant, insistai-je. Rayez-moi ça de la carte.

Bien que l'idée lui fit de toute évidence horreur, Pandarbare ne put contester un ordre dicté sur ce ton. Il ne fallu pas plus de trois minutes, avec les canons de mon vaisseau, pour annihiler totalement le village et laisser la Vallée des Brumes à feu et à sang. Mon seul regret fut de ne pas pouvoir être en bas en ce moment, et me réjouir des cris et des lamentations des Pokemon que j'exterminais.