Le mousquetaire divin : L'éclat de l'or causera la mort de ShiroiRyu

Chapitre 20 : Un ancien porteur

« Grande sœur, tu commences à faire de plus en plus mal ! »

« Il le faut car sinon, tu ne pourras jamais t'améliorer ! Il faut absolument que tu te renforces, Soklar. Ton corps est bien trop faible et chétif à l'heure actuelle. »

« Mais mais mais … Ca me fait vraiment mal, là ! Tu vas m'arracher le corps si tu continues à cette allure ! Tu ne veux pas ça hein ? »

« Nullement, mon petit Soklar, nullement. Simplement, tu dois endurer un peu si tu veux pouvoir être apte à t'améliorer. Tu ne crois pas ? »

Il fit une petite mine boudeuse qui fit desserrer son arme à Melgana. Pourtant, quelques secondes après, il était au niveau de son ventre, sa tête le percutant pour la faire tomber au sol. Il tenta de lever ses poings pour les abattre sur le masque de Melgana mais les jambes de celle-ci se croisèrent dans son dos avant de le retourner.

« Et hop, petit enfant. Ce n'était pas bien de jouer avec mes sentiments ! »

« Grande sœur … c'est de la triche ! Je peux plus m'enfuir ! »

« Qui a dit que tu pouvais t'enfuir ? Est-ce que tu penses que je peux le permettre ? Est-ce que tu crois que tu le mérites ou non ? Dis-le moi. »

Huuuum ! Elle jouait aussi avec ses émotions à lui. Il tenta de se mouvoir et se débattre mais elle était beaucoup plus forte que lui. L'adolescent aux cheveux bruns commença à porter son poids avec ses mains sur le sol, cherchant à se redresser mais finit par avoir sa tête à la hauteur de la poitrine de Melgana.

« Qu'est-ce que … AH ! » s'exclama t-il avant de se laisser retomber, rouge de gêne.

« Hum ? Patientes un peu, Soklar. Le réconfort, c'est après l'effort, pas avant ! »

« Je veux pas ce genre de réconfort, grande sœur ! Je t'ai dit de me lâcher ! »

Il plaça ses mains sur les seins de Melgana, celle-ci poussant un cri de surprise, ses jambes finissant par arrêter de le serrer. Il en profita pour s'échapper et s'enfuir, mimant plusieurs fois le geste qu'il venait d'accomplir mais dans le vide.

« Je … Je voulais pas en arriver là, grande sœur ! C'est toi qui m'y as obligé ! Tu dois reconnaître que c'est de ta faute si j'ai fais ça ! »

« Soklar … Oh … Tu ne dois pas faire aussi mal hein ? C'est fragile, tu sais ? Un peu plus de douceur serait parfait. Mais ça, tu ne peux pas encore connaître, n'est-ce pas ? Tu ne connais pas ce que tu viens de faire, non ? Tu n'aurais pas fait quelque chose avec d'autres filles ? »

Ohla, c'était quoi ces questions ? Et pourquoi est-ce que l'ambiance commençait très vite à devenir oppressante. Un regard à gauche, un regard à droite mais tout se passa plus tranquillement qu'il ne le pensait. Ah … NON ! PAS DU TOUT !

« Alors, Soklar ? Pourquoi est-ce que tu ne réponds pas ? Tu cacherais des choses à ta sœur ? Ce n'est pas du tout ton genre, n'est-ce pas ? »

« Bien … Bien sûr que non ! Qu'est-ce que tu racontes là ? »

Il venait de déglutit, n'osant pas lui tenir tête alors qu'elle était maintenant près de lui. Pourquoi est-ce qu'il se sentait pris au piège ? Un regard à gauche, un regard à droite et voilà qu'il était tout simplement perdu et décontenancé.

« Sûr et certain, Soklar ? Essaie donc de me regarder dans les y … Hum, non, c'est bon. Si je ne te fais pas confiance pour une telle futilité, qui est-ce que je serais ? »

Une telle futilité ? Il avait presque ressentir l'envie de meurtre de la part de sa grande sœur ! Il n'était pas vraiment certain qu'elle trouve tout cela futile ! PAS DU TOUT ! Mais voilà, il valait mieux peut-être ne pas lui répéter ce qu'il venait de penser en ce qui la concerne. Elle jeta son épée au sol, tendant les bras en avant avant de chuchoter :

« Soklar. Câlins. Maintenant. »

« Hein ? Euh … Je ne suis pas si sûr que ça soit une bonne idée. Je suis en sueur et à cause de la transpiration, ce n'est pas une bonne chose et je ne pense pas que ... »

« Tu as une chose à te reprocher, Soklar ? »

Non … Pas vraiment. Et elle se montrait très insistante et menaçante. Il déglutit avant de soupirer, finissant par tendre les bras avant d'aller dans ceux de Melgana. Les mêmes gestes, inlassablement … inexorablement.

« Voilà, est-ce que tu es vraiment satisfaite, Melgana ? »

« Pas assez alors il va falloir que tu continues pendant quelques minutes. Si tu n'as aucun reproche à te faire, ça ne devrait pas te gêner d'aller dans les bras de ta grande sœur. »

Grumpf. Il n'aimait pas quand elle se comportait comme ça mais il aimait encore moins quand elle paraissait menaçante et inquiétante. C'était vraiment quelque chose qui le déplaisait fortement. Mais en même temps, c'était étrange. A force d'être contre sa sœur, il finissait par s'y habituer à ce corps.

« Grande sœur … On peut se reposer quelques minutes, dis ? »

Le ton était presque implorant de sa part, Melgana ne lui répondant pas. Elle ne fit qu'un simple mouvement en arrière, comme pour s'écrouler mais au dernier instant, un léger souffle vint ralentir sa chute, la faisant tomber doucement sur l'herbe.

Une main caressa les cheveux de Soklar, celui-ci ayant un léger sourire aux lèvres. Il y avait une bonne odeur de la part de sa grande sœur. Une odeur salée … pas déplaisante. Il se mouva un peu sur elle, son corps s'agrippant au sien jusqu'à ce sa tête ne vienne se coller dans les cheveux auburn de la jeune femme. Finalement, il s'immobilisa, prenant une profonde respiration avant de s'endormir contre elle. Étrange … qu'il apprécie cela.

« Et bien et bien ? Tu es sûr de ne pas vouloir me parler mon mignon ? »

« Les … Les consignes sont claires à ce sujet. Je ne sais rien, rien du tout pour vous ! »

« Oh … Mais je suis une mousquetaire, tu dois bien le savoir, non ? » dit une femme aux cheveux noirs, portant un masque alors qu'elle glissait deux doigts sous le menton du soldat pour qu'il puisse la regarder en face. « Tu ne voudrais pas décevoir une belle jeune femme comme moi, non ? Ca serait vraiment triste. »

« Je … Je ne peux pas. Ce que vous demandez n'est pas de mon ressort. Vous … Vous devriez déjà être au courant, normalement. Tout se trouve dans la bibliothèque royale. »

« Vraiment un incapable, n'est-ce pas ? Bon et bien, bon débarras. »

Malgré le morceau de métal qui protégeait cet endroit précis, la jambe d'Ebiné frappa lourdement dans l'entrejambe du soldat, le faisant se plier et sangloter de douleur avant qu'elle ne s'éloigne. Les soldats étaient particulièrement ridicules.

Bon … La bibliothèque ? Est-ce qu'elle avait une gueule à être une souris de bibliothèque ? Oui, souris, car elle ne savait pas le féminin de rat. Comme quoi, elle n'était pas faite pou traîner dans un tel endroit. Néanmoins, elle pénétra dans cet endroit, murmurant :

« Ca pue les vieux livres anciens. Vraiment, comment est-ce que je vais faire pour obtenir ce que je veux moi ? Je vais aller devant la bibliothécaire et … Et oui ! »

Pourquoi pas ? Elle était là pour ça non ? Sinon, autant laisser tout le monde prendre les livres qu'ils désiraient. Elle se dirigea vers une vieille femme à l'air revêche, demandant :

« Hey, vous auriez des informations sur les porteurs des marques d'Arceus ? »

« Pas sur ce ton là. Avec un peu de politesse, on finira bien par s'entendre car sinon, je crois que je suis devenue sourde ces dernières années. »

« Ca ne m'étonnerait pas de vous, vieille … S'il vous plaît ? C'est ça le mot magique ? »

« C'est exact. Y a plus de jeunesse de nos jours, mousquetaire ou non. Donc vous voulez quoi ? Le dernier porteur de la marque d'Arceus ? Ça se trouve pas dans les bouquins. C'est vrai que vous étiez peut-être à peine capable de marcher à l'époque du dernier porteur. C'était un général de notre beau royaume. Un militaire comme en fait plus. AAAAAAAH ! Quelle prestance de sa part. Même les mousquetaires lui reconnaissaient amplement tous les mérites. Bon, il en faisait partie. »

« Un ancien général ? Capable de marcher ? Ca fait donc plus de vingt ans que c'est arrivé ? »

« Tsss, pas autant que ça. Bon, vous étiez sûrement pas destinée à être mousquetaire encore à l'époque et surtout, vous deviez être à peine au courant qu'il existait si vous étiez pas une fille des villes à l'époque. »

« Disons que là où j'habitais, ce n'était pas vraiment la joie et l'envie de vivre. »

« Hum, je ne crois pas que cela m'intéresserait de toute façon. »

« Et inversement, et inversement … Bon, c'est tout ce que vous aviez à dire à son sujet ? Rien d'autre, c'est ça ? Vraiment, si j'avais su ... »

« Pourquoi est-ce que vous vous intéressez à un homme mort depuis plus d'une décennie ? »

« Pourquoi est-ce que vous me posez cette question ? C'est vous qui avez les réponses. »

« Vous êtes vraiment une petite impertinente malgré votre statut de mousquetaire, vous savez ? A mon époque, ils savaient se tenir. Ahlala … Ils étaient toujours ensemble, lui et le roi, rien que ça.  Il faut dire qu'ils se connaissaient depuis l'enfance. »

« Et à cette époque, vous l'aviez déjà quittée depuis longtemps, l'enfance, n'est-ce pas ? »

« Si vous n'avez que mon temps à perdre, veuillez débarrasser le plancher, j'ai mieux à faire de mon côté, beaucoup mieux. »

« Roh, soyez pas si vieille et agaçante. J'ai tellement de question à vous poser. Qu'est-ce que ce général avait de si spécial ? Outre le fait qu'il avait une relation privilégiée avec le roi et que c'était un porteur de la marque d'Arceus ? »

« Relation privilégiée avec le roi ? Faites vraiment attention à ce que vous dites, jeune demoiselle ! Une parole de plus et qu'importe que vous soyez mousquetaire ou non, vous finirez au cachot comme les autres ! »

« Zut. Oups, voilà une parole de plus. N'oubliez pas de prévenir la garde à mon sujet, je suis sûre que les soldats seront impatients ! »

« Qu'est-ce que vous faites là ? Partez de la bibliothèque maintenant ! » s'écria la bibliothécaire en se redressant malgré son âge avancé.

« Oh ? Et pourquoi cela ? Je ne vais que me renseigner sur ce fameux général puisque visiblement et malheureusement, on ne peut compter que sur soi-même. »

GNNNNN ! La vieille femme se renfrogna, comme si elle était prête à exploser de colère mais vint se rasseoir, laissant place à une rage muette et sourde. Autant ne pas tomber dans son jeu. Ce n'était pas à une vieille guenon qu'on apprenait à faire des grimaces.

« Et voilà, de quoi satisfaire mon appétit insatiable ! Rien que ça ! Bon allez, je vous salue bien bas, tout ça, courbette et autres. »

« Il me faut votre nom, que je vous notes dans le registre. »

« La belle et grande Ebiné. Mais non pas pour vous servir par contre, il ne faut pas exagérer. Je ne suis pas ainsi, ça serait beaucoup trop simple sinon hein ? »

« Laissez tomber et disparaissez de mon champ de vision. Ne revenez que lorsque vous en aurez terminé avec ces livres, qu'importe le temps que cela prendra. »

Ah bon ? Tant que ça ? Hahaha ! Elle se retint de rire avant de quitter la bibliothèque. Bon bon bon, les informations qu'elle venait de récolter étaient vraiment plus qu'intéressantes. Ainsi, le précédent porteur avait été général … mais aussi un proche du roi. Peut-être que cela permettait de comprendre pourquoi ce dernier voulait absolument retrouver le porteur actuel. Peut-être car son ami disparu lui manquait ?

« Dommage quand même qu'il ne sera ni à lui, ni au royaume … mais uniquement à moi. »

Elle ne comptait pas partager sa petite proie. Elle avait encore beaucoup à faire avant de le capturer mais cela ne saurait tarder. N'était-elle pas en train de prendre ses précautions ?