« En bataille, en amour, en toute chose, le lendemain est un grand jour. »
(Madame de Girardin)
« - Quoi qu'il arrive, ne dis rien en aparté à Justin Truce. Absolument rien du tout. »
(Roland à Holland dans le chapitre 78, « Sans Merci »)
« Est-ce qu'on en voit jamais le bout ?
Non, répondent mes yeux.
Seulement quand on est au bout… »
(Mylène Farmer, Effets Secondaires)(Absolument désolé pour le retard affolant qu'a pris ce chapitre !)
Helen et Holland mangeaient paisiblement.
- Tu sais qu'on n'a qu'une seule soirée… marmonna Helen.
- Un seul dîner. C'est tout juste si j'ai l'autorisation de te faire la bise.
Helen plissa les yeux. Holland haussa les épaules.
- Je suis le candidat.
- Oh. Et… Il t'est arrivé quoi pendant ces dix mois en fait ???
Holland inspira, s'apprêtant à se livrer à une grande explication.Quand il a quitté sa mère, Holland a fait exactement ce qu'il avait dit. Il est allé chez lui, a prévenu son père, il a repris ses affaires et il est parti dans sa vieille guimbarde qui lui servait de voiture. Et il est allé à l'hôtel.
On lui a proposé une chambre aussi petite que son égo à ce moment-là, et il l'a prise. Une fois dedans, il s'aperçut qu'elle était déjà prise par un Couafarel.
Quelqu'un sortit du coin cuisine et s'assit sur une chaise face à une console.
- M… Vous êtes…
Roland hocha la tête.
- C'est moi. Le grand, le fameux.
- … comment vous avez…
- C'est super facile de payer un réceptionniste d'hôtel pour qu'il donne une chambre précise quand une personne précise se présentera.
- Comment vous saviez que je…
- Roland Smirnoff sait tout, voit tout.
Holland marqua son incrédulité. Roland souffla.
- L'école est remplie de mouchards. Du hall jusqu'aux toilettes des filles. Surtout les toilettes des filles d'ailleurs.
- Vous vous souvenez de moi au moins ? J'en doute.
- Je me souviens de toutes les personnes que j'ai insulté, c'est un peu comme si j'étais un Queulorior et que je vous avais peint la figure. La logique voudrait qu'après cette phrase précise, nous nous déshabillions et laissions cours à nos plus bas instincts, mais il y a un chien sur le lit.
Holland regarda Couafarel.
- Ce Pokémon…
- Au départ j'avais pour projet de t'engager par le biais de Jeffrey, mais les choses ont tourné autrement.
- Attendez, quoi… ce fumier… ?!
- Je pouvais pas prévoir qu'il sauterait sur la jolie prof d'histoire !
- Salaud… C'est un de vos hommes !
- Tu crois, vraiMENT ??? Arrêêête, tu me fais marcher !
- V… Vous avez engagé l'oncle de Wallace Gribble… ?!
- Sa famille est une grosse mécène de l'association, ce qui me donne légalement le droit de l'employer pour tout et n'importe quoi y compris pour récurer mon fond de chiottes. Y'a du vin dans le minibar, t'en veux ?
Holland secoua la tête. Roland inspira.
- 'veulent jamais boire… Enfin. J'ai besoin de quelqu'un de ta trempe. C'était pas vraiment prévu, mais je t'ai observé au même titre que les élèves de l'établissement. Tu es intelligent, tu es robuste et tu es docile. Trois qualités essentielles pour devenir mon successeur.
Holland fit de gros yeux.
- Votre…
- Tu connais l'administration Poképolite mieux que personne. Avec toi comme président et moi comme conseiller et mentor, mon œuvre sera enfin parfaitement aboutie !
- J… je suis un simple… m… je n'ai pas l'étoffe…
- Tu te sous-estimes terriblement. J'ai fouillé tes dossiers et tes antécédents, tu as un potentiel incroyable. Il faut que tu le révèles et que tu le fasses connaître à la face du monde, Holland.
- On croirait entendre ma mère.
- Désormais je suis ta mère. Et tu es mon animal politique.
Holland s'étonna.
- Mais je… je ne suis pas un politicien !
- J'étais prof !
- … vous allez me former ?
- Tu me tutoieras jamais, hein, peu importe combien j'insiste ?
- Désolé, je suis nul en tutoiement…
- C'est le défaut le plus acceptable que tu puisses avoir. Je tiens à ce que tu captures ce Couafarel en guise de sceau de notre collaboration.
Holland inspira.
- A l'ancienne… Les premiers pactes Poképolites se sont conclus par des captures. On attirait un Pokémon sauvage et le contractant attachait un Noigrume de sa culture autour du cou du Pokémon. Ce qui permettait son dressage.
- Je me suis redécouvert une passion pour les vieilles lois Poképolites. Tu savais qu'à Rivamar, il était toujours possible d'avoir des esclaves ? Seule la loi fédérale de Poképolis les en empêche ! Et je ne te parle pas des prostituées. Il faudra que je te fasse lire le passage qui légifère sur leurs conditions de captivité !
Holland souffla et prit Couafarel dans une Pokéball.
- Cool. J'ai laissé une petite lettre avec un joli acrostiche, et on va sortir par la fenêtre.
- … pourquoi ?!
- Pour rendre ta disparition suspecte mais mystérieuse, brouiller les cartes ! Et mon cher collaborateur Jeffy doit temporiser avec ton ex vu que tu as prévenu ton père que tu allais à l'hôtel.
Holland se mordilla les lèvres.
- Je vais pas revoir Helen avant un bout de temps, hein ?
- Pokétopia, nous voilà… Téléphone portable tu éteindras…
Roland ouvrit la fenêtre et sortit Absol.
- Prépare-toi à voler.
- Les Absol ne volent pas…
- Ignore cette limite…
Roland serra la Gemme-Sésame dans son poing. Absol se mit à luire et devint Méga-Absol. Holland resta sur le cul.
- … et tu verras que c'est possible.
- M… Mais…
- On décolle, Gabriel !
Méga-Absol regarda son maître, vexé.
- Je SAIS que tu t'appelles Vlad !
Ils passèrent par la fenêtre et s'enfuirent vers une destination inconnue citée plus haut.***
Tristan Edison ouvrit les yeux. Il vit le seuil de l'appartement, la fenêtre et le bureau où était situé l'ordinateur de l'appartement. Le soleil naissant du matin, affaibli par l'hiver de janvier, donnait à l'atmosphère un contraste doré.
Le souvenir de la nuit lui revint et lui octroya un sourire des plus ravis. Lui et Wallace avaient couché ensemble. Plusieurs fois même. Tristan savait qu'il se rappellerait toute sa vie de cette nuit. Il avait partagé son intimité avec le garçon qu'il aimait, et c'était une sensation absolument merveilleuse. Chacun de ses mouvements lui remémorait un instant du délice.
Il chercha Wallace d'une main distraite, mais le canapé lit était… vide.
Tristan se releva en sursaut. « HAN NAN ! L'enfoiré ! Il… »
Non, il était là. Au coin du canapé-lit, tout habillé.
- Hey !... Je voulais pas te réveiller !
Tristan fut rassuré, à moitié au moins. « J'aurais préféré qu'il reste à mes côtés, j'aurais voulu le regarder dormir encore… »
Ce seul regard avait soulevé plusieurs évidences : A présent, il ne voyait plus Wallace comme un camarade ou un ami. C'était définitivement quelqu'un d'autre, quelqu'un de plus important. Tristan savait qu'il pouvait le toucher n'importe où. Wallace était sa chose autant qu'il était la sienne. Si Wallace voulait l'embrasser, il le pouvait sans ambages, et de même, Tristan attendait de son Autre qu'il lui rende la même politesse. Et à vrai dire, ses lèvres lui manquaient déjà.
- Je suis levé depuis longtemps, alors je me suis demandé si mes habits étaient secs… et de fil en aiguille, j'ai tout remis !
Tristan était trop emmuré dans son petit rêve duveteux et cul-cul pour discerner la moindre trace de bancal dans ces propos.
- On a du temps pour déjeuner… marmonna Tristan.
- Tant mieux.
Tristan se leva, éprouva quelque difficulté à s'asseoir sur le bord du lit, puis se hâta d'enfiler son caleçon. Il regarda les cinq emballages de préservatifs. « J'en ai utilisé un sur les quatre… et c'était pas si mal ! »
Tristan haussa un sourcil. « T'as intérêt à vider la poubelle sinon ta tante va t'allumer… Si elle SAVAIT bon sang. J'ai à la fois peur et hâte de voir sa tête… »
Il se leva et se dirigea vers la cuisine. Wallace resta là comme un empoté.
- J'peux… t'aider à faire un truc ?
- Tu es mon invité, je te sers. Thé ?
- Ouaip.
- On a des pancakes.
- Parfait.
Tristan était plus que ravi de faire le petit-déjeuner pour Wallace. Il s'activa alors que Wallace était assis à table, à le regarder. Tristan sentit ce regard. « C'est un peu comme s'il me mettait un peignoir… »
- Pourquoi tu me fixes ? demanda Tristan, amusé.
- C'est ton petit cul qui remue…
- Arrête, j'ai pas de fesses ! ricana Tristan.
- Bah ce calbute met en valeur le peu de fesses que tu as !
Tristan mit l'eau à bouillir et regarda Wallace. Petit silence gêné de sa part. Wallace ne l'était absolument pas.
- Un souci ?
- … rien, c'est… l'espace d'un instant en me réveillant, j'ai cru que c'était… un des nombreux rêves que je faisais.
- C'était pas un rêve. J'étais là. Et… je le suis toujours en fait.
Tristan sourit de cet état de fait. Wallace sembla comprendre le problème.
- Et je compte pas m'éloigner bien loin, pour le moment.
Tristan acquiesça. Il était étrangement sûr de lui, comme si le fait d'avoir couché avec Wallace avait ouvert ses chakras.
- On est… un couple alors ?
- On sort ensemble pour le moment. Couple, ça me paraît fort, nan ?
- Un… un peu, t'as raison… c'est bizarre, c'est toi qui veux pas que ça aille trop vite !
- Et toi, tu mets la charrue avant les bœufs. Impatient, va.
Tristan ne put le dénier : son esprit était déjà tout calibré pour être le petit mari de Wallace. Du moins dans sa tête, ça se dessinait comme ça. Ils étaient là, dans leur appartement à eux, et Tristan allait lui servir le petit déjeuner comme une vraie petite épouse.
Le thé fut donc servi, et les pancakes également, moyennant chocolat – Wallace était inexplicablement dégoûté par le sirop d'érable depuis une certaine visite d'appartement à Volucité - et le petit Tristan était tout content tout énamouré devant un Wallace pas forcément indifférent mais pas spécialement excité non plus par… des pancakes.
- Merci !
- De rien. Bon appétit !
Wallace regarda Tristan, incrédule. Mâchonnant, le grand brun fixait le petit châtain avec suspicion.
- C'est… juste moi ou tu t'attaches vite ?
- Hein ?
- Tu m'as juste servi un petit déjeuner et on dirait que tu viens de me donner une bague et que t'attends ma réponse…
- … je… je suis content, que tu sois là… que… qu'on soit enfin…
- Qu'on sorte enfin ensemble, genre depuis… environ douze heures.
- Oui, oui…
Tristan baissa la tête, tout gêné. Wallace se sentit obligé de sécuriser le périmètre.
- J'te dis pas ça pour te miner, hein ?
- N… nan, je sais bien…
- J'te dis ça parce que j'ai l'impression que tu te fais des films…
- M… Enfin, c'est… Ca fait tellement longtemps que j'attends ce genre de moment, tu comprends bien que…
- … les films, tu te les sois déjà faits…
Tristan hocha la tête. Wallace inspira fortement.
- Ok, je vais te laisser faire et dès que quelque chose m'embêtera, bah je te le dirais !
Tristan sourit en acquiesçant. Wallace mâchonna un pancake.
- Et ces pancakes sont tous sauf embêtants !
- Merci…
Le petit déjeuner fut vite consommé. Tristan inspira en se dirigeant vers la salle de bains.
- Je vais prendre ma douche en premier, tu peux allumer la télé si tu veux…
- Attends, j'arrive.
Wallace s'avança vers la porte devant un Tristan médusé.
***
Sur le chemin de l'école, Tristan était tout chose. Un grand sourire illuminait son visage. Wallace avait l'air normal, lui. Du moins, habituel.
- Comment on va l'apprendre aux autres ?!
Wallace haussa un sourcil.
- Je… pense qu'ils vont le voir, rapidement.
- Ah bon ?
Wallace regarda Tristan qui était tout sourire et laissait peu de place au doute.
- Oh que oui… On peut la jouer discret ou assumer le truc. T'imaginais ça comment, annonce officielle ?
- N… nan, bah nan, quand même pas !
- Mais qu'est-ce qui t'arrive, t'es tout débile, là !
Tristan inspira.
- Je… je dois être un peu… exalté !
- Encore ? Après tout ce qu'on a fait ? T'es une machine, ma parole !
- N… Nan, pas dans ce sens-là !! Je… suis heureux, je crois !
Wallace sourit plus franchement.
- Tout le plaisir est pour moi.
- Du coup, là, de sortir de la bulle et de se confronter au monde réel…
- Ah ça c'est sûr qu'on en a fait des bulles. Ta douche est géniale !
Tristan rougit, absolument inconscient du fait que Wallace ne l'écoutait pas vraiment.
Ils arrivèrent à l'école. Tristan prit une grande inspiration. Wallace grimaça.
- Merde…
- Quoi ?
- On a zappé de mettre nos uniformes.
Tristan haussa les sourcils. Dans la foulée, lui et Wallace s'étaient en effet rhabillés normalement, et si Wallace n'avait pas son uniforme sur lui, Tristan avait de son côté bel et bien oublié de le mettre.
- On fait comment ?! geignit Tristan.
- On leur en demande des nouveaux, je suppose… Au pire on s'en fout.
Tristan acquiesça mollement. « On s'en fout. Je sors avec Wallace, alors je peux m'en foutre. » C'était l'étoile de Super Mario qui lui conférait cette nouvelle invincibilité morale. « J'en ai plus rien à foutre de ce qu'on peut me dire. »
Le duo arpenta l'allée alors que les rangs étaient plus ou moins droits. Avec ce ciel gris de la mi-janvier, l'école ressemblait de plus en plus à un château sinistre.
Ils aperçurent Walter qui allait être monté sur le parvis par sa mère. Wallace hocha la tête.
- Tu prends les escaliers l'air de rien et j'aide Walter.
- Hein ?
- J'ai pas très envie que Walter nous voie ensemble et encore moins sa mère.
- Oh… mais euh…
- On est dans la même classe, je tends à penser qu'on aura des occasions de se parler dans la journée.
Tristan regarda Wallace d'un air déçu. Celui-ci souffla.
- Tu fais chier. Viens si tu veux...
Wallace alla rejoindre Aude, suivi par Tristan. Walter les aperçut, étonné.
- Bonjour madame Ludges…
- Oh, Wallace… euh…
Wallace s'étonna de la gêne d'Aude. Walter le regarda en soupirant. Il remarqua Tristan à distance.
- Je peux vous aider ?! Comme hier quoi ?
- Eh bien, euh… oui, je suppose…
Wallace aida Aude à monter Walter. Tristan grimaça. « Si je monte à la rampe derrière eux, ça va pas le faire… »
- Les jours suivants, Walter aura une autorisation spéciale, je n'aurais plus à le suivre jusqu'ici…
- C'est génial, Walter va enfin devenir comme tout le monde… ironisa Wallace.
- Oui, euh…
Wallace regarda Aude, étonné.
- … excusez-moi, j'voulais pas dire…
- Non, non, euh… tout va bien ! J'ai appelé la surveillante générale, elle s'est montrée compréhensive…
- Ouais, c'est une vieille conne mais elle a bon fond !
- Je… suppose…
Wallace grimaça. « Qu'est-ce qu'elle a, j'croyais que c'était elle, la rigolote de la famille ! »
Tristan les regarda et sembla embarrassé. « Euh bah… »
Parce qu'il était encore en bas, en fait. « Prends les escaliers, Tristan… »
Tristan se dirigea vers les marches. Les autres élèves l'observaient, un peu intrigués par son comportement.
Walter monté, Aude souffla et s'éloigna nettement de Walter d'un pas en arrière.
- Voilà… Euh, à ce soir, Walter…
- Hm, merci maman…
Aude salua Wallace et partit rapidement, l'air embarrassé. « D'accord, truc louche. »
Aude partit. Wallace poussa Walter alors que son assistant personnel Tristan G. Edison les suivait à distance.
- Tout va bien ? demanda Walter.
- Oui…
- Nan parce que toi et Tristan êtes arrivés ensemble.
- Ouuuiii…
- Et vous avez pas votre uniforme.
- Ouuuuuuiiiii…
- … je suppose que je n'ai aucune conclusion à en tirer…
- Nnnooonnn aucuuune…
- Wallace, je lis en toi comme dans un match de Pokéfoot.
- D'accord, D'ACCORD ! C'est ce que tu penses !
Walter pencha la tête
- Attends, en vrai ?
- Oui !
- Vrai de vrai ?!
- Bah oui ! Viens ici !
Tristan s'avança,
- Dis-lui qu'on a couché !
Si l'embarras était un tir de chevrotine, Tristan serait à terre, rassemblant péniblement ses tripes.
- M… B… euh…
- Wallace, je te crois, je te faisais marcher… marmonna Walter, perspicace.
Tristan était tout rouge. Wallace soupira.
- C'est fait. Heureuse ?
- Et toi ? demanda Walter.
- Bah ouais, pour le moment ça va !
Tristan haussa un sourcil. Walter inspira doucement et changea de sujet.
- Quatre heures de combat direct, vous êtes prêts ?
- Ca va être d'un chiant. Oh, Pepsi a évolué !
- En Coca-Cola, merveilleux.
- En Pingoléon, petit malin…
- Il doit être bien moche !
- Moins qu'en Prinplouf déjà…
- Il serait ravi de t'entendre…
Le rang fut atteint. Wallace regarda Tristan qui semblait absolument déstabilisé.
- Je… vais prévenir un… surveillant pour nos uniformes !
- Qu'est-ce que t'as ?
- R… Rien, rien du tout !
Tristan dépassa le rang sous les yeux intrigués de ses camarades. Walter tira Wallace par la chemise.
- Ouiiiii ?
- Vous avez couché ensemble hier soir, donc.
- Ouaip.
- Je crois que ton attitude le perturbe.
- Je l'avais prévenu, hein.
- Ok, mais si toi tu es une bête insensible et rôdée aux rites de l'accouplement, lui est un garçon sensible, peu expérimenté et surtout qui t'aime, Wallace.
- V'la que tu te soucies de son sort maintenant…
- Je suis persuadé que tu te soucies du sien aussi, alors arrête de faire le coq et sois plus mère-poule.
- Cette métaphore de merde !!
- Il revient, sois cool avec lui !
Tristan arriva vers Wallace.
- C'est bon, ils ont des suppléments au cas où, on pourra se changer avant d'aller en cours !
- … génial. C'est trop mignon de ta part d'être allé vérifier, tu es vraiment chou.
Tristan dévisagea Wallace comme s'il était saoul. Walter écrasa son visage dans sa main.
- Euh… mer… ci… Du coup, je…
Les rangs avancèrent vers l'école. Wallace souffla.
- Je le pousse jusqu'à son casier, va rejoindre tes potes.
Tristan acquiesça.
- A toute ! acheva Wallace.
Walter leva les yeux au ciel.
- Quelle chaleur humaine, quelle affection, ça fait peur !
- Oui bon ça va, hein. Comment ça se passe avec Naomi ?
- Eh bien comme tu as pu en juger par l'attitude de ma mère…
- Ouais, elle avait quoi ?
Walter serra les dents. Wallace grimaça.
- Han nan.
- Si…
- T'as couché avec ta mère ?!!
- Ou… QUOI MAIS T'ES MALADE !!!
- Tu répondais pas !
- Mais ma PAROLE, tu n'as aucune jugeote ?!!
Wallace réfléchit.
- Tu t'es fait un piercing osé ?
- Bon sang…
- T'as dit à ton père d'aller se faire foutre ?
- J'suis obligé de répondre ?!
- T'as donné du whisky à tes sœurs ?
- Wallace Robin Gribble, bordel de MERDE !
- Ok, ok, tu leur as dit pour Naomi, j'déconne, ça va, ok !
Walter acquiesça, fourbu.
- Tu es épuisant !!
- Merci !
- En fait ils savaient.
- Ah ?
- Le père de Naomi les avait appelés en fait, ils savaient, ils hésitaient juste à m'en parler.
- Dur.
- Au début c'était cool, ils voulaient juste que j'en parle, mais ensuite j'ai vu la patte du père de Naomi dans leur discours…
- J'vois l'genre. « Tu te rends compte, tu as profané le temple de l'innocence de leur fille ! »
- C'était un peu ça… Quand je leur ai dit que ça nous regardait moi et Naomi, ça s'est envenimé…
- Envenimé ?!
- Disons que je me suis braqué… je suis tendu à cause de notre rupture idiote...
- … attends, me dis pas que tu leur as expliqué pourquoi vous avez rompu quand même ?!
Walter serra les dents.
- Disons que de fil en aiguille…
- Par les rouflaquettes d'un Arcanin…
- Mon père était dépassé, ma mère ultra embarrassée, elle n'a presque rien dit hier et là en voiture pareil, elle a l'air de réaliser seulement maintenant que j'ai dix-huit ans…
- C'est ta faute aussi, fallait leur dire que t'étais trop vieux pour téter au sein…
- On te retrouve en grande forme, ça t'a fait du bien de trouver l'amour.
- De découvrir surtout que le talent de Tristan, c'est Glue…
- Je t'en conjure, Wallace, ne fais pas souffrir ce garçon, par pitié !
- Mais ça va, il est pas en sucre ! Voilà ton casier, galopin.
- Merci, galipette.
- Pour tes darons, ça va se tasser, règle plutôt les choses avec Nanette.
Wallace soupira et se tourna vers Francis dont le casier était proche.
- Pas d'uniforme, comme Tristan, comme c'est bizarre…
- On a fait une soirée scatophile, les laxatifs étaient très efficaces, ils sont passés de bleu marine à marron !
Francis haussa les sourcils alors que Walter écrasa sa tête contre son casier, affligé.
- Dieu, au lieu de niquer mes jambes, POURQUOI n'avez-vous pas niqué mes oreilles !! geignit le jeune homme.
- … vous sortez ensemble maintenant, c'est ça ?
- Putain, c'est plus une classe, c'est une réunion de champions de Cluedo ma parole…
- Gé-NIAL ! On va pouvoir faire des sorties couples avec Quinn !!
- Ah, vous voulez qu'on fasse ça dans la même pièce ? J'ai jamais fait avec des hétéros, ça peut être cool !
Walter s'enfonça un stylo dans les oreilles, désespéré. Francis haussa les sourcils.
- Je… vois… le doux royaume de cette délicate amitié qui commençait à naître entre nous est donc bel et bien mort…
- Il est mort au moment où toi et ta grognasse avez décidé de ne former qu'un seul organisme unicellulaire, et où de fait tout mon soutien psychologique concernant ta sœur n'a servi à rien puisque… tu l'as oubliée !
- Elle est chez ma tante, on parle sur Skype tous les dimanche après-midi maintenant…
- Pareil pour moi et Tristan. Bientôt. Je mets ça en place dans la semaine.
Francis secoua la tête.
- Adieu, ancien ami !
- Adieu, complice d'antan !
Francis s'éloigna en souriant. Wallace sourit aussi.
- Salut !
Tino vit arriver Tristan et hocha la tête.
- Salut.
Tino rangeait ses affaires dans son casier. Il regarda Tristan de nouveau. Lequel semblait souriant. Très souriant. Trop…
- OH NON !
Tristan haussa les sourcils.
- NON ! PAS CA !! NON !
Tristan déchanta physiquement.
- Euuuuh…
- TRISTAN EDISON, PAR TOUS LES MAGICARPE DU LAC COLERE !!!
- J… j'suis désolé ?!
- Mais enfin mais hier tu étais tout… Tu voulais… Tu… J'TE SUIS PLUS !! geignit Tino, au bord de la folie.
- Je sais, c'est… bizarre !
- MAIS TELLEMENT !!
Tristan grimaça. Tino soupira.
- Il va te faire du mal !
- P… probablement mais… ça me regarde, je suppose, nan ?
- Oui… oui, mais… Tu réalises que si il te fait vraiment du mal, en tant que meilleur ami, je pourrais pas m'empêcher de te soutenir encore, et ce malgré l'attirance quasi magnétique que tu as à son égard ?!
Tristan hocha la tête, conscient des « sacrifices » que Tino faisait pour lui.
- Vous avez été loin ? Enfin… Non, j'veux pas savoir !
Tristan hocha la tête. Tino soupira.
- Je suppose que je ne dois pas aller le sermonner…
- S'il te plait…
- Juste une chose, vous… sortez ensemble, vous êtes en couple ?
- Euh… on… sort ensemble.
- D'accord. Je suis prêt à parier ma future bourse universitaire qu'il n'est pas aussi investi que toi dans votre relation.
Tristan baissa la tête.
- Je préfère te prévenir avant. Faut pas être devin, je crois, pour le voir !
- Je… on va dire que je préfère ne pas me préoccuper de ça maintenant…
- Coucou !
Christina s'avança vers Tino qui tendit la joue comme si c'était une obligation. Christina lui fit la première bise, et Tino la seconde.
- Bonjour Tristan !
- Salut…
- Qu'est-ce qui se passe ?
Tristan regarda Tino et secoua la tête, nerveux. Tino soupira.
- Il a couché avec Wallace.
- TINO !
- Je ne peux pas lui cacher ça ! grommela Tino.
Christina regarda Tristan, atterrée.
- J'y crois pas ! Tu es vraiment faible, Tristan !
- M… J'fais… c'que j'veux ! rétorqua Tristan.
- Oui et visiblement surtout des erreurs ! Après toutes les fois où Tino a essayé de t'avertir !!
Tristan leva les yeux au ciel. « Bon sang, y'a juste UN moment où tu penses par toi-même ?! »
Benjamin et Orson arrivèrent.
- Salut !
- Hello !
- Tristan a couché avec Wallace !
Tristan regarda Christina, furieux. Christina pencha la tête, hautaine.
- Quoi, tu comptais leur cacher ça ?!
- C'est… vrai ?! s'étonna Benjamin, stupéfait.
- Oh, bah… c'est… chouette pour toi, Tristan, je suppose !
- MERCI ORSON ! souffla Tristan, gavé.
Tino plissa les yeux. Rebecca passa devant le groupe avec Violette.
- On est attendus aux terrains !
Tristan regarda Christina qui se contenta de hocher la tête avec les autres. « Si tu avais ouvert la bouche, je t'aurais massacrée, espèce de sale pute ! »
La petite classe se dirigea vers les terrains et en rangs. Tino approcha de Tristan.
- Je sais que tu vas dire que je te saoule, mais je me fais du souci pour toi !
- Je comprends… Je dois aller mettre un uniforme.
Dans le hall, Tristan quitta le rang pour aller vers la loge, tout comme Wallace.
- Pedro t'a fait la morale ?
- C'est pas lui qui m'a le plus embêté… souffla Tristan.
Wallace inspira.
- Je t'avouerai que j'ai un peu évité Naomi, Perrine et compagnie.
- Walter avait l'air un peu…
- Il a des soucis personnels, t'inquiète.
Tristan plissa les yeux.
- Je… peux savoir ?
- Il a dit à ses parents qu'il était sorti avec Naomi.
Tristan hocha la tête.
- D'accord.
- Je rêve ou tu essaies de t'impliquer dans les affaires de mes potes ?
- N… nan, c'est pas vraiment ça, c'est juste… enfin je me disais que je pouvais savoir…
Wallace regarda Tristan comme une bête curieuse.
- J'ai l'impression d'avoir relâché le Kraken… Et ça devient intéressant !
Wallace s'avança plus rapidement. Tristan le regarda, quelque peu troublé.
***
Holland passait ses journées à parcourir des textes de loi et des essais politiques. Roland lui donnait régulièrement des cours.
- En politique, tout le monde est un ennemi. Même les amis de maintenant sont les ennemis de plus tard. Et inversement.
Holland plissa les yeux.
- Donc… plus tard, vous serez mon ennemi ?
- Ne sois pas ridicule. Il faudrait pour cela que nous soyons amis à la base. Je suis en train de te former. Tu as le potentiel pour devenir un des grands de ce monde.
- Vraiment ?
- Bien sûr.
- J'veux dire… vous y croyez ?!
Roland souffla.
- Est-ce qu'il y a une chose à laquelle j'ai failli jusqu'à présent ?
- Vous avez été incapable de mettre au point une réforme administrative convenable, vous avez laissé Truce s'en occuper et maintenant, vous êtes incapable d'arrêter Truce.
Roland acquiesça.
- Exactement. Mais tu es un des éléments qui va m'aider à stopper Truce.
- Vraiment ?
- Oui, vraiment. Je n'aime pas ton attitude contradictoire, jeune homme…
Holland inspira.
- Vous m'avez expliqué que la contradiction était le meilleur moyen de déstabiliser un adversaire.
- Oui, quand c'est habilement couplé avec une démonstration par l'absurde ! Tu ne m'écoutes qu'à moitié !
***
- Pourquoi il ne sort jamais ?
Bien que squattant chez Sacha Ketchum, Roland avait de réguliers repas-réunions avec Dimitri, Arlène, Jackson, Pablo et le petit Raphaël, l'enfant le plus au fait des intrigues courtisanes de Poképolis. Normal, pour le fils de Dimitri Corbin.
- Il ne veut pas s'acoquiner avec nous. Il tient à ce que nos rapports restent purement professionnels… marmonna Roland.
- C'est dangereux… souffla Arlène.
Roland acquiesça à moitié.
- Je ne sais pas. J'ai toujours voulu être rigoureux en tant que politicien. Il est bien plus droit et entier que moi… avec un violent côté protestataire qui me plait beaucoup !
- Gaaay… marmonna Pablo.
- Pardon, Maître, mais vous n'avez jamais supporté que je vous réponde ou que je vous réponde à côté…
- C'était une autre époque, Dimitri, je suis passé de sadique à masochiste. Ton avis, Jackson ?
Jackson haussa les épaules.
- Tu nous prépares encore un beau coup tordu.
- Putain, alors toi, tu vas être augmenté !
- Tu ne nous paies plus… marmonna Arlène.
- Et en tant que fonctionnaires, notre salaire est inflexible ! rappela Dimitri.
Pablo soupira.
- Roland, tu joues avec les dés. Pendant ce temps-là, les élèves de l'établissement du secondaire d'Ogoesse sont assaillis par les forces de Teresa Torres. Ils viennent de récupérer Shirley Dolton dans leurs rangs !
- Tu te tais avec cette information ! Je la garde pour le moment propice !!
Arlène soupira en levant les yeux au ciel.
- Roland, ça suffit, on sature avec Dimitri. Quand est-ce que l'ensemble de tes plans arriveront à fruition, qu'on puisse respirer ?
Roland inspira.
- Alors… Si les élections se déroulent comme prévu… Justin Truce devrait être éliminé six mois plus tard.
- Six mois ? s'étonna Jackson.
- Comment peux-tu en être aussi sûr ? s'étonna Pablo.
- Je crois en ma bonne étoile.
Arlène regarda le verre de scotch vide et regarda Roland avec une furieuse envie de le balancer.
- Très bien, TRES BIEN ! Je vous explique ! Holland va être élu. Ensuite, il va nommer Dimitri vice-président.
Dimitri s'étonna.
- Et ?
- Et là, je sors l'ensemble des preuves amassées contre Truce pendant toutes ces années. Il sera bien coincé !
Pablo cligna des paupières.
- Mais alors, ta classe de débilos ne nous sert à rien !
- Tu… aurais même pu faire ça depuis un bail !! souffla Arlène.
- Je dois attendre le moment propice. Personne ne m'écoutera en l'état actuel des choses !
***
- Pourquoi tu leur mens ?
Roland agita le verre de scotch dans son grand fauteuil, à côté de celui de Sacha Ketchum.
- Parce que c'est drôle.
- Que tu mentes au petit, passe encore, que tu mentes à tes proches…
- Je sais.
- Tu es certain que ça va marcher ?
Roland sourit.
- Je connais Poképolis comme ma poche. Je sais comment elle fonctionne. Et j'ai l'exacte vision des choses. L'élection ne va pas convaincre et l'abstention sera forte. De fait il y aura un duel de justice bien à l'ancienne comme seul ce pays de fous sait en produire.
Sacha sourit.
- Tu es décidément très inspiré par les lois anciennes de Poképolis…
- Tout ce qui est stupide m'inspire. Il y a une énergie extraordinaire à tirer de la connerie. C'est la base de la politique.
- Naturellement.
- Evidemment, puissants comme on est, on gagne le duel.
- Ça coule de source.
- Et Holland, face à Truce, se ramasse LAMENTABLEMENT.
Sacha plissa les yeux.
- Le pauvre…
- De fait, la présidence est accordée à Truce. MAIS. Il est obligé de prendre notre équipe en guise d'administration, pas la sienne. Vu qu'on a tout défoncé aux duels !
Sacha agita la tête.
- Et ?
- Bah on le fait MEGA chier jusqu'à la fin de son mandat ! Trop cool hein ?
Sacha inspira.
- Tu me mens à moi aussi.
- Quoi ? Maiiis…
- A cause de la classe. La classe dont tu t'es entiché depuis ces trois ans. Ils te fascinent. Ce gamin, Wallace Gribble, qui a décidé de faire un devoir sur toi et sur Direction Dresseurs… Tu te reconnais en ce gamin !
Roland sourit.
- Tu m'connais tellement bien, j'en pleurerais presque !
- Hm.
- Je veux humilier Truce jusqu'au bout. Je veux que des gamins l'anéantissent à ma place.
Sacha haussa un sourcil.
- Tout ça pour… humilier Truce ?!
- Ah mais je vais pas me gêner pour intervenir hein ! Pour enfoncer le clou !
Sacha semblait perplexe.
- Tu te prends beaucoup la tête, quand même…
- C'est que j'ai dix coups d'avance sur tout et tout le monde !
- … et une immense modestie…
- La plus immense du monde ! Sans mauvais jeu de mot ! sourit Roland en sirotant son vin.
***
- Qui n'a qu'un seul plan a une chance sur une d'échouer.
Holland écoutait d'une oreille. Les « séances » de Roland étaient un calvaire, où le maître à penser s'écoutait terriblement parler.
- Il faut agir en étant sûr que tout peut échouer. Anticiper les réactions. Dans le cadre d'une politique, c'est vital. Un politique qui bafouille ou qui hésite, c'est une larve manipulée incapable de penser par elle-même.
Holland inspira.
- Je suis une larve manipulée formée à penser par elle-même.
- Exactement.
- Cela ne vous embête pas que je vous méprise ?
- Tu aimes trop apprendre, élaborer des réformes et construire un projet politique. Et tous les petits à-côtés aiguisent ton ambition.
Holland leva les yeux au ciel ; les « à-côtés » en question étaient une absorption forcée de séries télévisées américaines, chaque saison d'une traite à chaque fois.
- Ce qui m'embête ce sont vos méthodes. Je n'ai même pas le droit d'appeler mon père ou Helen…
- C'est ton plus grand avantage : Tu n'as pas d'attaches. Tu as toujours été servilement dévoué à ton travail, tu es un peu ce que j'ai toujours voulu devenir, mais il a fallu que j'aie des amis et un égo immense.
Holland plissa les yeux.
- Vous m'enviez ?!
- Tout à fait. Le côté coquille vide sûrement. J'ai eu des enfants, une femme, des amis, et j'ai parfois l'impression que tout cela m'a empêché de devenir le professeur que j'aspirai à être…
- Le poids de la comparaison avec votre père ?
- Pire. Le poids de ce que mon père m'avait fourré dans le crâne. Je suis né pour faire de la politique, pas pour enseigner.
- Mais la classe…
- C'est un jeu.
- … on ne joue pas avec les gens, c'est immoral. Ils vont vous en vouloir.
- Je ne joue pas avec eux, attention. Je fais immensément attention à eux. Si jamais Truce tente quelque chose contre eux, je suis prêt à aller les défendre personnellement !
Holland fixa Roland.
- Vous mentez.
- Exactement. Tu t'améliores. Plus tu deviendras efficient à détecter mes mensonges, plus tu deviendras efficient à débattre. On ne peut jouter que quand on sait faire du judo avec la rhétorique adverse. Si tu arrives à me contrecarrer moi, tu pourras contrecarrer n'importe qui !
Holland inspira fortement. Roland l'observait, malicieux.***
- Contrôle surprise.
Gros soupir de peine dans les rangs.
- C'est du sérieux, la note comptera pour votre contrôle continu et donc pour la note finale de vos évaluations.
Nouveau soupir résigné.
- Bien. On va commencer par une série de démonstrations avant que je vous évalue collectivement… comme vous avez pu le remarquer, j'ai réservé le grand terrain. Donc, il y a un bassin, et surtout, vous avez quartier libre, y compris dans l'usage des objets, cela inclut les pierres bizarres qu'Helen vous a donnés.
Wallace inspira, suspicieux.
- On y va… Je veux Hope !
Fey s'avança. Elle portait des hauts amples, mais sa grossesse commençait à se voir pour qui était attentif.
- Contre… Denton !
Mike regarda James qui lui donna son accord. Steven le regarda.
- Moi, ça aurait pas été aussi cool, hein ?
- Tu te serais foutu d'elle.
- Pas faux. D'autant qu'elle a grossi…
James frappa Steven à l'arrière de la tête.
- AOUCH ! T'es malade, vieux, putain !!
Mike faisait face à Fey. Il semblait un peu gêné.
- Bon bah… on fait ce qu'on peut hein !
- Tu parles, je vais t'éclater, ouais !
Mike geignit. « Putain, la meuf d'un de mes meilleurs potes, je fais QUOI ??? »
- Et vous commencez ! souffla Blandine.
- Allez !
- Yop…
Braisillon faisait face à Drakkarmin. Mike serra les dents. « Putain, je vais l'éclater ! »
Fey plissa les yeux en examinant la situation.
- Hm, nan, mauvais choix.
Elle rappela Braisillon. Mike serra les dents en regardant James qui haussa les épaules.
- Allez, Dimoret !!
Le Pokémon apparut. Mike serra les dents.
- Putain, putain, putain…
- Eclats Glace !!
L'attaque frappe Drakkarmin. Le Pokémon se tourna vers Mike qui soupira.
- Putain, Lance-Flammes !!
Drakkarmin s'agrippa au sol et cracha une vive gerbe de flammes. Dimoret fut pris dans l'attaque. Fey s'étonna.
- Il peut apprendre ça ???
- Ouaip.
- Han la vache !
- Ouaip. Dracogriffe !
Ne laissant pas le temps à la créature des glaces de souffler, Drakkarmin lui colla un bon gros coup de griffe. Mais Dimoret s'accrocha à la patte de Drakkarmin.
- Han la vache !!
- Blizzard !
L'attaque fusa en pleine face de Drakkarmin. Le dragon hurla, mais réussit à frapper Dimoret quand même avec son autre patte. Les deux Pokémon étaient en sale état.
- T'es violente ! s'étonna Mike.
- Je m'attendais à ce que tu le sois encore plus ! s'étonna tout autant Fey.
- Ouais mais si j'y vais trop fort, James va me défoncer…
- Ooooooh mais on s'en fout de çaaaaa ! James, tu t'en fous si Mike essaie lamentablement de me vaincre ?
James haussa les épaules. Perrine, qui le regardait comme tous les autres, poussa un soupir désabusé.
- L'élève dépasse le maître…
- Bon, ok…
- Poing-Glace !!
Dimoret frappa rudement Drakkarmin, le mettant KO. Fey sautilla toute contente.
- Génial ! J'ai battu ton Pokémon le plus dangereux !
- Mouais. Allez.
Colossinge apparut. Fey serra les dents.
- Reviens !
Dimoret revint dans sa Pokéball. Mike souffla et regarda la prof qui haussa les épaules aussi.
- Visiblement c'est un code entre vous, alors bon ! Ou alors c'est un message secret…
- Ca veut dire qu'on s'en fout !
Mike regarda Wallace, furieux.
- Défonce-là, Mike, c'est pas raciste, t'es noir aussi !
Naomi, Walter et Perrine se retournèrent vers Wallace qui haussa les épaules.
- Voyez. M'en fous.
Perrine secoua la tête, pas d'accord.
Mike regarda Fey qui plissa les yeux.
- … Cotovol !
Le Pokémon duveteux apparut. Mike hocha la tête.
- Ok, Poing Eclair !
Colossinge fonça vers Cotovol.
- Acrobatie !!
Cotovol esquivait, mais Colossinge restait près de lui. Mike hocha la tête.
- … Balle Graine !
Cotovol cracha l'attaque que Colossinge subit sans riposter. Fey s'en étonna. Steven et James aussi. Blandine pencha la tête sur le côté.
- … Oups ! Tu essaies d'activer Colérique !
Mike inspira. Fey se mordilla les lèvres.
- Rebond !
Cotovol sauta vers Colossinge. Le Pokémon se positionna plus sûrement.
- Anti-Air !!
Colossinge abattit Cotovol à terre. Fey frissonna alors que Colossinge assénait ensuite des Poings-Eclair à son adversaire.
- Aaaaah !!!
- J'aurais pu activer Colérique mais que je le fasse ou pas, je savais que j'avais cette option à disposition.
Fey plissa les yeux et inspira.
- Allez !!
Lockpin apparut. Mike inspira, sachant ce que cela signifiait.
- Rien ne m'oblige à appeler Blizzaroi.
- T'as plutôt intérêt, sinon je vais te ratatiner !
- Ouais mais je préfère penser que ces méga-trucs sont pas invincibles… J'ai entraîné mes Pokémon face à Blizzaroi, même Drakkarmin, et j'en suis arrivé à une bonne conclusion, c'est que les Méga-Evolutions ne sont pas invincibles du tout.
Clive hocha la tête. « Absolument. C'est d'ailleurs le grand point faible de l'utilisateur de Méga-Pokémon, compter exclusivement sur cet atout et penser que son monstre est devenu une machine de guerre invulnérable. Au contraire chaque méga-évolution est criblée de faiblesses qu'un bon combattant se doit de connaître. »
- Toi, tu as suivi à la lettre les conseils de ce mystérieux Vengeur Masqué !
- Ses conseils ne concernaient que le fait de combattre sans utiliser la gemme, je suis en train de te dire que Lockpin et Méga-Lockpin restent des Pokémon et donc qu'on peut les battre sans problème.
- J'aimerais bien te voir essayer !
Fey activa la Méga-Evolution. Lockpin agita ses superbes couettes et dansa en observant Colossinge. Le Pokémon ne semblait pas effrayé le moins du monde. Wallace s'étonna franchement.
- Il est devenu doué notre petit Mike…
- Je suis étonnée aussi ! souffla Naomi. Il lui est arrivé quelque chose pendant cette soirée électorale ?
Wallace inspira.
- Pas que je sache…
- Décidément le mystère s'épaissit… souffla Perrine.
Mike hocha la tête.
- Colossinge, attaque…
- Pied Sauté !!
Méga-Lockpin frappa Colossinge avec âpreté. Colossinge fut repoussé, mais resta debout.
- CLOSE COMBAT !
Colossinge sauta sur Méga-Lockpin et l'assaillit de coups.
- Premier souci : Colossinge peut encaisser les attaques Combat, Méga-Lockpin y est faible.
Le Pokémon bondissant peinait sous les coups de son adversaire. Fey serra les dents.
- Second souci : Ses défenses restent des défenses de Lockpin.
Colossinge repoussa Méga-Lockpin. Le Pokémon se releva, solide.
- Tu vas voir !! Exploforce !!
Méga-Lockpin créa la sphère du bout du pied et la balança d'un violent coup de poing. Mike souffla.
- Troisièmement : Face à une méga-évolution, le dresseur anticipe d'autant plus les coups tordus de l'adversaire…
Colossinge esquiva facilement l'Exploforce, mais Méga-Lockpin s'en était servi comme diversion et était arrivé ultra-rapidement par la droite.
- … qu'il est lui-même prêt à en faire usage.
- Arrête de te la péter !! Ecras'face !
La faiblesse du coup, couplé à la grande puissance de Méga-Lockpin, provoqua une nuée de frappes du plat de la patte.
- Je me suis entraînée aussi, ne me prends pas pour une idiote !! Je fais ce que je veux avec Méga-Lockpin, ces gemmes leur donnent l'occasion d'exploiter leur plein potentiel !!
Méga-Lockpin bondit dans les airs et redescendit en piqué vers Colossinge.
- Rebond, pleine puissance !
L'attaque était si rapide que Méga-Lockpin sembla être devenu une flèche. Il frappa Colossinge avec vigueur, mettant ce dernier visiblement KO…
- CONTRE !
Mais dans sa chute, il attrapa une patte de Méga-Lockpin et le plaqua au sol avec violence. Méga-Lockpin sembla passablement assommé par cette attaque.
- Hiiiiiiiii !
- Pas battu, mais pas loin.
Méga-Lockpin se releva, sonné. Colossinge s'effondra, complètement laminé.
- Beau travail mon vieux. Reviens.
Fey souffla, quelque peu malmenée. Blandine semblait impressionnée.
- Bon. Tu le veux ton duel de Méga-Evolution ? OK ! Blizzaroi !
Blizzaroi apparut. Le Pokémon eut le réflexe de se mettre à quatre pattes.
- Ha-HA !! Tu n'as pas écouté les conseils du Vengeur Masqué !!
- Toi un peu trop, visiblement…
- Pied Sauté !
Méga-Lockpin bondit vers Blizzaroi qui agita les bras pour envoyer des Eclats Glace.
- Tu n'actives pas la Méga-Evolution ?!
- Rien ne m'oblige à le faire.
- Je le prends mal, je t'avoue !!
Méga-Lockpin esquiva les attaques avec brio et bondit vers Blizzaroi.
- Vent Glacé !!
Blizzaroi souffla sur Lockpin et la ralentit dangereusement. Mike sourit. Fey frissonna.
- Mais…
- C'est parti, Blizzaroi !!
Le Pokémon Méga-Evolua dans un éclat de lumière. Wallace soupira.
- Me dites pas que je suis le seul à trouver cette méthode d'évolution super méga conne ?!
- Je te signale que le Scarhino de Perrine peut Méga-Evoluer… marmonna Walter.
- Et c'est quoi ce nom débile, Méga-Evolution, j'veux dire, merde, les gars ont fait ça tellement à l'arrache que même le nom a été choisi à l'arrache !
Méga-Blizzaroi se dévoila et augmenta le froid déjà intense.
- WAH !
- La puissance est pas à l'arrache, elle… marmonna Naomi.
- J'ai l'impression d'être au rayon surgelé avec un t-shirt sans manches !! geignit Wallace.
- La sensation la plus proche de la mort… ironisa Perrine.
- Tu es bien loquace, mon cher Wallace… marmonna Naomi.
- La vache, ça sonne mieux que « Elémentaire mon cher Watson » ! admit Wallace.
L'immense yéti bestial prit Méga-Lockpin sous sa patte. La lapine se débattit.
- C'est fini pour toi. Glaciation !
L'attaque avait beau être imprécise, à une telle distance, Méga-Lockpin fut congelée. Fey serra les dents.
- C'est pas joli-joli…
Blandine haussa les épaules.
- Mais les conseils de votre camarade sont bons. Vous vous êtes bien entraîné, Denton, félicitations.
Mike hocha la tête et regarda Fey qui souffla.
- Je peux pas vraiment continuer…
- Tu peux au moins essayer, ce serait idiot d'abandonner si vite. En plus, on est notés.
Fey souffla en rappelant Méga-Lockpin. Elle envoya Braisillon.
- Il a l'avantage du type mais est-ce que ça va suffire… songea Mike, intéressé.
- Aéropique !
Braisillon s'élança avec la priorité d'Ailes Bourrasques. Mike souffla.
- Bon. J'vais être gentil… Poudreuse !
Méga-Blizzaroi ouvrit la bouche et émit un rot sinistre, exhalant une épaisse brume glacée. Les élèves grelottaient de plus belle.
- J'ai l'impression de nettoyer le congélo de maman… geignit Robbie.
- C'est vraiment pas naturel cette puissance, hein, Lilian ?!
- Absolument pas, Léon… Et cette Poudreuse…
- Elle est au moins aussi puissante qu'un simple Blizzard… La Méga-Evolution porte au paroxysme la moindre capacité… C'est impressionnant et intéressant ! conclut Léon.
Braisillon fut atteint par l'attaque. La neige s'agglutina sur lui.
- Ah !!!
- L'avantage d'une Méga-Evolution, c'est que tu peux modeler les attaques comme tu veux. Ma Poudreuse a un effet ralentissant, alourdissant et affaiblissant.
Braisillon se posa au sol, vraiment atteint. Wallace plissa les yeux. « Le Pokémon méga-évolué maîtrise beaucoup moins sa retenue, du coup, le Pokémon adverse est plus atteint par les attaques… »
- D'un côté je devrais abandonner, d'un autre côté, je veux pas passer pour une grosse lâche !
- Trop tard pour le grosse… marmonna Steven.
Fey se raidit. James se prépara à frapper. Mike regarda Steven.
- Vieux, la fout pas en rogne !!
- Putain, enfin tu causes normalement, depuis tout à l'heure on dirait la chaîne documentaire !!
Fey inspira.
- Braisillon, Nitrocharge !!
Braisillon s'agita et retira la neige sur lui. Il s'entoura de flammes et fonça à travers la tempête. Méga-Blizzaroi s'arrêta de lui-même.
- Génial, elle est en rogne… Poing-Glace !
Les lances de glace dans le dos de Méga-Blizzaroi s'illuminèrent. La bête sembla emplie d'énergie physique et bondit vers Braisillon.
- En haut !!
Braisillon s'éleva dans les airs. Méga-Blizzaroi se trouva juste en dessous, se cantonnant à un simple saut suite à son Poing-Glace raté.
- Allez, attaque en piqué !!
Braisillon frappa en Nitrocharge vers Méga-Blizzaroi.
- Désolé, Fey, j'ai déjà prévu ce genre de situations. Laser Glace !!
Les lances s'illuminèrent, s'électrifièrent et lancèrent dans les airs des rayons glacés par centaines. Fey resta bouche bée tout comme le reste de la classe et Blandine, sciée.
Braisillon fit preuve d'une belle agilité et aurait presque pu atteindre Méga-Blizzaroi si un Laser Glace ne l'avait pas atteint en pleine face.
- Braisillon !!
Le Pokémon, sonné, allait s'écrouler, mais un autre Laser Glace l'atteignit.
- Oula ! souffla Violette.
- Il est mort ! geignit Ana.
- Si c'est le cas, Mike sera viré, et le niveau de l'établissement augmentera… admit Santana.
Rebecca la regarda en grimaçant.
- Tu sais que je plaisante.
- J'avoue que j'ai du mal à savoir, parfois…
Au lieu d'extirper un cadavre fumant, le rayon glacé laissa échapper un oiseau lumineux.
- Chouette !!
- Juste au bon moment, c'est presque à croire que c'est fait exprès à chaque fois… soupira Wallace.
- L'évolution reste un phénomène inexpliqué et sujet à de nombreuses théories. Les scientifiques ne savent pas encore avec exactitude dans quelles conditions elle se déclenche exactement.
Wallace se retourna vers Tino.
- Y'a pas une question d'expérience, de maturité, d'apogée ?!
- Un peu de tout ça.
- Ahon. On se reparle normalement ou je rêve ?
- Je pressens qu'il va être nécessaire que je te reparle…
Wallace haussa un sourcil et regarda Tristan du coin de l'œil. « L'a pas pu tenir sa langue, hein… tchhh… »
Flambusard apparut, écartant les ailes et poussant un cri perçant. Fey était charmée.
- Haaaaaan tous mes Pokémon ont évolué, génial !!
- Et crotte… Eclats Glace !
Méga-Blizzaroi s'agita et envoya par sa fourrure broussailleuse une nuée de cristaux glacés.
- Flammèche !!
Flambusard fuit les éclats et se retourna vers eux. Par le bout des ailes de ses plumes, il battit une nuée de flammes. L'attaque contrecarra les éclats glacés. Mike souffla.
- J'peux pas vraiment faire plus en l'air…
- J'avais compris ça, tu ne peux m'attaquer que si tu me fonces dessus. La portée de ton Laser Glace était faible, tout comme celle de ces Eclats Glace !! sourit Fey.
« Que tu n'aurais clairement pas pu faire fondre à plus courte portée et avec une si faible attaque. Ça reste un simple piaf de feu… » songea Wallace.
- Flambusard, attaque Rapace !!
Flambusard fondit comme un météore à une vitesse effroyable. Tino lui-même resta coi.
- Comment elle fait ça ?! s'étonna Christina.
- C'est Ailes Bourrasques, toutes ses attaques Vol deviennent prioritaires… marmonna Benjamin.
- J'ai trop froid, vivement qu'elle batte cette grosse bête… geignit Orson.
Amélia observait avec grande attention tout en faisant semblant d'envoyer des SMS. Sur le direct vidéo qu'elle transmettait, elle recevait des messages du genre « Waouh ! ^^ » ou « Trop cool ! <3 »
Flambusard rentra dans le lard de Méga-Blizzaroi qui le sentit passer. Mike allait riposter mais la vitesse adverse le prit de court.
- Yeah !! Flambusard est le plus rapide !! Boutefeu !!!
Le Pokémon de Fey fonça dans le tas une fois de plus. Méga-Blizzaroi tentait d'encaisser. Mike grommela.
- J'veux bien être gentil mais j'veux gagner. Avalanche !!
Tel un gros chat, Méga-Blizzaroi saisit Flambusard et l'écrasa violemment au sol. Fey tressaillit. Le Pokémon, déjà bien dévasté par les attaques de Méga-Blizzaroi et le recul de ses propres attaques, s'effondra.
- Hooooon…
- Suivant.
- Je crois pas, non… Tu as gagné.
Blandine hocha la tête.
- Excellent. J'ai un élève qui s'est enfin sorti les doigts du cul, ce qui, en tant que professeur et proctologue, me remplit de fierté…
Mike souffla.
- … même si clairement il s'est retenu parce que c'est la copine de son pote…
Mike baissa la tête, gêné.
- Et une élève qui poursuit ses efforts. Des soucis d'attitude, mais je suis pas psy…
- Nan vous êtes proctologue ! sourit Steven.
- Weldon, qu'est-ce que je vous ai dit à propos de reprendre mes métaphores ?!
- De pas le faire et qu'on n'avait pas élevé les Groret ensemble.
- Exactement. Bon, on va dire 16 pour Mike, 15 pour Fey. Combat suivant…
Mike rappela Méga-Blizzaroi, ce qui provoqua un soulagement inouï dans l'assistance.
- C'était affreux !! geignit Quinn.
- Heureusement que j'étais là pour te réchauffer… Et inversement ! sourit Francis.
- Oh toi alors !
Fey rappela Flambusard et retourna entre Ana et James.
- J'ai fait ce que j'ai pu…
- T'aurais pu faire plus vite… grelotta James.
- Il fait pas si froid… s'étonna Ana.
Fey la regarda, surprise. Ana haussa les épaules.
- A côté de la Sibérie, ce n'est vraiment pas grand-chose !
- Ce sera donc… Barker.
Clive s'avança sur le terrain.
- Contre Benson.
Violette hocha la tête et s'avança. Les élèves serrèrent les dents. Wallace pencha la tête.
- Comme par hasard…
- Hm ? s'étonna Walter.
- Rien… rien, ça se vérifiera plus tard, je pense…
Blandine observa les deux élèves.
- Vous pouvez commencer.
Violette inspira et envoya Mistigrix. Le chat bleu marine apparut. Santana inspira. Rebecca la regarda, intriguée.
Clive souffla et sortit Desséliande. Le Pokémon se redressa et fixa Mistigrix de son œil noir. Violette sembla mal à l'aise.
- Il est effrayant…
- Pour une grande fille comme toi ?
Violette pencha la tête.
- C'est… moqueur ?
- Nan, j'te trouve plutôt cool.
- Ah bon ?!
- Ouais, tout le monde a peur de toi, forcément, j'te trouve cool.
Andréa se frappa le visage. « C'est si bien formulé… »
- … je sais pas comment je dois le prendre…
- Bien, je suppose, c'était pas dit méchamment.
- D'accord. Chamade, Charme !
Mistigrix se fit tout mignon.
- Farceur, je me souviens… marmonna Clive.
- Et Protection !
Mistigrix forma un mur devant lui. Clive grimaça.
- T'as peur à ce point ?
- Je n'ai pas peur, je suis prévoyante.
- D'accord… euh…
- Balle Ombre !
Mistigrix prépara l'attaque, mais largement moins vite que les précédentes. Clive acquiesça.
- Ok, Onde Folie.
Un flash de lumière foudroya Mistigrix qui sembla sonné.
- Feux Follets.
Desséliande projeta une nuée de flammes qui brûlèrent l'adversaire sous les yeux effarés de Violette.
- Et Vampigraine.
Du sommet du crâne de Desséliande émergèrent des graines qui se plantèrent sur Mistigrix.
- Chamade…
- Tu as raison, les attaques de statut c'est génial. Utiliser ce Pokémon pour jauger l'adversaire, ça l'est moins. Même à force réduite…
Desséliande s'avança et colla un bon gros coup de Griffe Ombre dans la face du chat psychique. Le Pokémon s'effondra, laminé.
- … je reste plus fort que toi.
Violette regarda Clive avec dureté, mais il n'était pas plus doux en face.
- On commence ?
Violette se mordilla les lèvres, rappela Mistigrix et envoya Kangourex. Clive appela Cizayox. Les élèves frissonnèrent.
Violette activa la gemme sésame qu'elle portait à sa ceinture, à côté de ses Pokéballs. Clive activa la sienne à son poignet. Le petit de Kangourex émergea de la poche et se transforma. Cizayox prit une forme plus allongée et plus rigide. Les deux Pokémon se fixèrent.
- … c'est tout ?! marmonna Blandine.
Les élèves semblaient étonnés par la transformation de Kangourex qui… n'en était pas une. Tino rehaussa ses lunettes.
- Prodigieux !! La Kangourexite semble n'avoir d'effet que sur le bébé dans la poche de Kangourex !
- En quoi c'est prodigieux ?! s'étonna Naomi.
- Eh bien ça implique que cette petite créature n'est pas seulement la progéniture de Kangourex, c'est aussi une part d'elle-même ! Peut-être même… que le bébé Kangourex est le VRAI Kangourex et que ce que nous appelons sa mère n'est qu'un symbiote dont le petit se sert comme robot de combat !!
Orson et Benjamin se regardèrent, confus. Christina acquiesçait comme une idiote. Tristan allait former une objection, mais…
- Putain, c'est complètement con, t'as fumé tes tacos ou quoi ?!! cria Steven, halluciné.
- J'avoue, c'est n'importe quoi ! souffla Mike.
- Ce moment gênant où tu es d'accord avec Steven… admit Santana.
- Faut que tu sortes un peu, Tino, tu perds de l'intelligence ! souffla Rebecca.
- J'ai rien compris… Kangourex partage son cerveau en deux ?! s'étonna Holly.
- Pour le coup, il me rappelle le gars bizarre avec le Zarbi qu'on a vu au tournoi ! souffla Gina.
Tino serra les dents.
- Si vous ne comprenez pas ce que je dis, n'objectez pas ! Vous voyez tous clairement que seul le bébé s'est transformé !
- Ouais, il va botter le cul du gothique et c'est tout ce qui compte. Ta gueule et mate ! souffla Steven.
Tino regarda Tristan, désespéré. Tristan agita la tête.
- Ton raisonnement est hâtif et fallacieux…
- Quoi ? Mais Tristan, enfin, tu vois bien…
- Oui je vois comme toi, mais si ta théorie se confirmait, on pourrait capturer le bébé Kangourex seul, or il a été prouvé que non… et tu le sais.
Tino grimaça. Christina inspira.
- Ce que tu peux être obtus, Tristan, peut-être que la Méga-Evolution inverse les rôles !
Tristan regarda Christina comme si elle venait de dire que la terre était plate.
- Tu veux dire que le bébé est devenu la mère ?
- Le bébé a manifestement grandi, c'est lui le protecteur maintenant !
- Ce n'est pas scientifique…
- Les méga-gemmes sont issues de la science, non ?
- On n'en est pas sûrs…
- Eh bien ça veut dire que Tino a raison !
Tristan resta éberlué. Il regarda Tino, paumé, mais Tino acquiesça.
- Je pense qu'elle a plutôt bien appuyé ma théorie. Je crois aussi que les rôles s'inversent.
Orson et Benjamin penchèrent la tête.
- On est d'accord que ça n'a pas de sens ! geignit Benjamin.
- Oui, oui, bah oui… admit Orson.
- Si vous pouviez cesser de spéculer sur mon Pokémon… grommela Violette.
Tino leva les mains.
- Pardon, pardon, pardon ! Mais c'est juste tellement intéressant ! Si seulement je pouvais étudier ce Pokémon de plus près !
- Hors de question ! geignit Violette. Tu ressembles à un pervers !!
- Oooooh…
- Pour une fois que c'est pas moi… sourit Wallace.
Clive leva les yeux au ciel.
- On peut commencer ?!
- Oui, oui, oui… Nounou, Poing Comète !
Méga-Kangourex se rua sur Méga-Cizayox. Quinn inspira.
- Attendez, c'est un ou deux Pokémon ?!
Les élèves semblèrent interrogatifs. Alors que le bébé et la maman chargeaient vers Méga-Cizayox, Clive souffla.
- C'est sérieux ? Pisto-Poing !
Méga-Cizayox croisa et décroisa les bras. La maman se mit en travers du chemin du bébé et le protégea de l'onde de choc métallique. Tino s'étonna.
- C'est deux Pokémon !!
- Mais nan, c'est un, c'est Méga-Kangourex ! souffla Quinn.
- Donc quand les deux avancent en même temps, tu dis que Méga-Kangourex attaque ?! s'étonna Lucy.
- Ca n'a pas de sens, c'est un seul Pokémon, si c'en était deux, madame Barnes aurait arrêté le combat ! souffla Francis.
- Attendez, mais pourquoi on se pose pas la même question pour Noeunoeuf et Magneton ?! s'interrogea Fey.
- Ou Sorbouboul, ou Triopikeur… ajouta Ana.
- On peut pas séparer un Sorbouboul… marmonna Mike.
- Ni un Triopikeur, je crois… marmonna James.
- Je confirme que c'est impossible ! annonça solennellement Tino.
- Et… Et les Pokémon avec plusieurs têtes comme Doduo, Diamat ou Noadkoko ?! ajouta Orson.
- Oh bon sang, LA FERME ! J'ai le cerveau qui fume, arrêtez de réfléchir à des trucs débiles !! Quand ce stupide bébé était hors de sa poche, vous ne disiez pas que Kangourex était deux Pokémon ! cria Wallace.
- On fait du brainstorming, calme-toi… souffla Francis.
- Mais ouais… Dites-lui de se calmer ! marmonna Quinn en direction des quatre autres.
Perrine inspira en croisant les bras.
- Je suis d'accord. Taisez-vous, j'ai la migraine.
- Je pense également que vous vous prenez trop la tête… admit Robbie.
- Votre conversation me rend plus handicapé que jamais ! soupira sinistrement Walter.
- Je suis quant à moi plus intriguée par la seule qui ne se prend pas la tête… marmonna Naomi.
Amélia s'étonna alors qu'elle filmait toujours. Elle essaya de mieux se dissimuler.
- … la prof…
Blandine observait, mutique, placée du côté opposé aux élèves du terrain. Wallace hocha la tête.
- On est bien d'accord.
- La machine est relancée, à ce que je vois… marmonna Perrine.
- Content de te revoir parmi nous… sourit Walter.
Violette souffla.
- Nounou, Poing Boost !
Le bébé et la maman reprirent la charge. Tino observait tout comme un ordinateur. Clive souffla.
- Coup Double.
Méga-Cizayox frappa d'abord le bébé puis la maman, mais les deux êtres résistèrent à l'attaque et firent porter leur coup. Clive plissa les yeux.
- … deux attaques ?! Madame ?
- J'vois rien de suspect.
Wallace pencha la tête.
- Pardon ?!
- En fait je sais ce qui se passe depuis le début. Mademoiselle Benson aussi, je pense…
- C'est assez jouissif de savoir quelque chose que Tino ne sait pas ! admit Violette en souriant.
Tino tomba des nues.
- Oh non !! J'avais tout faux ! AAAAAAAH !
Clive plissa les yeux.
- Le bébé a Méga-Evolué, mais il est tenu à sa mère par…
Clive grimaça. Tino sauta sur le terrain, la tête la première, le ventre dans le sable.
- SON TALENT !!! SON TALENT !!!
- Bonne réponse.
Le reste de la classe observait Tino, dans le sable, couché et sale, mais heureux.
- Haha ! Hahaha ! Ce bonheur ! J'ai trouvé la solution !! J'ai résolu l'énigme ! Gnaaaaah !
- Si un jour tu lui fais cet effet-là, tu pourras estimer avoir réussi ta vie sexuelle… marmonna Santana à l'attention de Christina.
Christina grimaça en rougissant. Tristan leva les yeux au ciel.
- Ketts, hors du terrain, c'est dangereux ! grogna la prof.
- Oui oui oui oui oui !
Violette souffla.
- Allez, Nounou, FORCE !!
Le bébé Kangourex attrapa sa maman par la queue et sauta vers Méga-Cizayox, pour le moins surpris. Maman semblait toutefois absolument consentante. Les élèves étaient effarés d'une telle attaque.
- Euh… Deuh…
Maman Kangourex constitua une massue de choix, frappant Méga-Cizayox de droite à gauche puis de gauche à droite, puis encore de droite à gauche et enfin puissamment vers la droite, projetant l'adversaire vers le grillage. Blandine s'éloigna, surprise.
- Com… Poing Boost a boosté doublement ??!
- Oui.
- … c'est de la triche !
- Non. Le talent Amour Filial permet à Méga-Kangourex de frapper deux fois. D'après mes tests, le bébé ne peut pas s'éloigner de sa mère trop loin sinon les deux régressent à l'état de Kangourex.
Violette se tourna vers Tino.
- C'est donc bien un seul Pokémon.
- Fascinant !! sourit Tino.
Christina grimaça, jalouse. Santana leva les yeux au ciel.
- Tu es jalouse d'un concept scientifique ou je rêve ?
- Tais-toi gnnnn…
Méga-Cizayox prit son élan sur le grillage, le secouant vivement dans la manœuvre.
- Tête de Fer !
L'énorme insecte fonça comme un missile vers Méga-Kangourex.
- Nounou, Contre !!
Maman Kangourex se plaça pour encaisser Méga-Cizayox à bouts de bras. Le bébé se plaça derrière sa mère pour la soutenir. L'attaque de Méga-Cizayox était entièrement contrée.
- Hmph… grommela Clive.
- Poing Boost !
Bébé et Maman se préparèrent à attaquer. Clive grommela.
- Coup Double !
Méga-Cizayox se cramponna à terre avec ses jambes rigides et frappa les deux adversaires d'un solide coup de pince. Méga-Kangourex fut repoussée.
- Saute !
Méga-Cizayox s'éleva dans les airs, porté modestement par ses petites ailes.
- Pisto-Poing !!
Méga-Cizayox tourna sur lui-même et, ouvrant et fermant ses pinces, créa une nuée d'ondes de choc. Au sol, Méga-Kangourex semblait laminée par une pluie de météores presque invisible, des grêlons argentés.
- N'empêche…
Francis resserra son étreinte sur Quinn.
- Si je devais raconter ce match, même si Méga-Kangourex est bien « Un seul » Pokémon, j'aurais du mal à dire « Méga-Kangourex frappe l'adversaire avec Poing-Boost »… vu qu'ils sont deux et qu'ils frappent tous les deux !
- Je vois ce que tu veux dire… marmonna Quinn.
- Je plains l'inconscient qui aura le malheur de raconter l'histoire d'un Méga-Kangourex…
- T'imagines, le personnage avec deux psychologies, deux mentalités…
- Ouais pis j'veux dire, à l'épicerie, qui paie ? souffla Francis.
Quinn éclata de rire. Lucy leva les yeux au ciel.
- La mère, évidemment, le petit n'a pas de travail…
Francis regarda Lucy qui venait de balancer sa réponse cynique.
- Ton réalisme nous tuera tous !!
- Si il pouvait te tuer le premier…
Clive hocha la tête.
- Finissons-en !
Méga-Cizayox s'apprêtait à descendre en piqué. Violette fronça les sourcils. Méga-Kangourex se prépara.
- Et puis on parle d'elle au pluriel ou au singulier en pl… AÏE !!
Francis regarda Lucy qui venait de lui écraser le pied.
- T'es FOLLE ??
- Nan, tu me saoules, c'est tout !
- Elle a raison, tu me files la migraine ! geignit Quinn.
- Oh pardon ma choupinette ! souffla Francis.
Lucy leva les yeux au ciel, atterrée.
Méga-Cizayox croisa les pinces. Méga-Kangourex se préparait à contrer l'attaque. Le bébé grimpa sur la tête de la mère en prévision.
- Et s'il met KO l'un des deux mais pas les deux ?! s'interrogea Gina.
- Bah il aura plus qu'à mettre l'autre KO ! souffla Holly.
- Putain t'es pas conne ! admit Gina.
- C'est bien que quelqu'un le remarque ! sourit Holly.
Méga-Cizayox arriva près de Méga-Kangourex.
- Ténacité !!
Les deux créatures se tinrent prêtes à encaisser l'attaque.
- PLAIE CROIX !
Méga-Cizayox se dissipa. Tout le monde sursauta.
L'insecte réapparut presque immédiatement derrière Méga-Kangourex et lui asséna un grand coup croisé de pinces géantes. Mère et fille furent presque terrassées par l'attaque. Violette serra les dents.
- Nounou, Contre !
- Pisto-Poing !
Méga-Cizayox ouvrit les pinces pour créer l'onde de choc, mais le bébé Kangourex se jeta sur lui et le frappa au visage. Clive grommela.
- Hâte !
Méga-Cizayox sauta en l'air rapidement. Violette serra les dents.
- FORCE !
Le bébé prit sa mère par la queue et la balança vers Méga-Cizayox. Elle se roula en boule et devint un véritable engin de démolition.
- T'es vraiment lourde !!!
Violette sourit. Méga-Cizayox tourna sur lui-même rapidement en continuant d'être poursuivi par le corps projectile Méga-Kangourex.
- COUPE VENT !!!
Méga-Cizayox s'ouvrit soudain de toute son étendue. L'attaque relâcha une véritable rafale. Blandine s'était cachée en prévision derrière une table couchée. Les élèves, stupéfaits, voyaient Méga-Kangourex étendue à terre. La mère avait été repoussée sur sa fille et l'avait mis KO, de fait, les deux étaient KO.
Clive souffla. « Quel épuisant adversaire ce fut… »
Violette semblait ravie.
- Génial !! Merci pour ce match !
- Tu t'arrêtes là ?
- Oui je voulais juste tester Méga-Kangourex en situation. Et j'ai encore du chemin, et c'est plutôt génial !
Clive hocha la tête.
- Content d'avoir pu t'aider…
- Ta maîtrise était vraiment impressionnante ! Tu as dû beaucoup t'entrainer !
- … c'qu'il faut quoi.
- Ce serait bien qu'on se batte encore comme ça, tu voudrais, dis ?
Clive sembla ultra gêné.
- Beuh… j'ai pas beaucoup de temps à moi en ce moment…
- Oh…
- Ouais pis j'suis super occupé…
« Tu parles… » sourit Andréa.
Blandine inspira.
- Bon j'crois qu'il y a rien à redire… Quatorze tous les deux, l'abandon de Benson me froisse un peu… Quelques progrès avec ce Mistigrix mais vous galérez toujours autant… Barker, c'est bien beau de faire reluire votre Cizayox…
- Bhéhéhéhé ! ricana Steven.
- … mais vous avez d'autres Pokémon, et Desséliande aurait pu bouffer ce chaton en une Griffe Ombre bien pliée dès le départ. A vos places, duo suivant…
Clive haussa les épaules. « C'est au-dessus de la moyenne… »
Violette souffla. « Bon ça va, j'me suis pas trop fait saquer cette fois… »
Tristan s'approcha de Wallace.
- Hey.
- … hey non…
- euh… on pourra… discuter plus tard dans la journée ?
- J'suppose que oui, on est dans la même classe, ça semble inévitable à long terme…
Walter plissa les yeux. Naomi et Perrine observaient, intriguées. Robbie ne comprenait rien.
- Wallace, sois sérieux…
- Je suis Wallace Gribble, je suis pas sérieux par nature !
- Edison !
Tristan se raidit.
- Contre… Oh, Rockwell !
Tristan regarda Christina. « Ouh putain !!! »
***
- Tu m'as désobéi…
Holland ajustait sa veste rouge et or.
- Tu as communiqué avec lui.
Roland tournait autour de Holland, solennel. Le groom d'hôtel soupira de lassitude.
- Comme si vous ne vous y attendiez pas.
- Je ne m'y attendais pas, je pensais t'avoir mieux formé que ça, en fait…
- Vous n'êtes pas un prodige, Roland Smirnoff, vous êtes un vil manipulateur doublé d'un égoïste et triplé d'un menteur.
Roland plissa les yeux.
- Manipulateur, oui. Egoïste, possible… menteur ?
- Vous voulez que je foute tout en l'air. Vous avez l'intention de me couler.
- Evidemment, bien sûr. Si je te coule, tout roule pour moi !
- C'est le point obscur : Pourquoi vous voulez que je gâche tout.
- L'important ce n'est pas Pourquoi, c'est De quelle manière.
Holland regarda Roland avec aigreur.
- Vous essayez de me pousser à bout.
- Tant que tu ne me frappes pas, je n'aurais pas réussi.
- Je ne vous frapperai pas, je ne suis pas un sauvage.
- Moi non plus.
Holland fixa Roland.
- Non, vous paierez quelqu'un pour le faire à la place.
Roland afficha un grand sourire.
- Ton intelligence est un diamant. Je te souhaite de la conserver.
Holland soupira.
- Ainsi que ta conscience, Holland. Ne perds pas conscience. Pardon, ta conscience !
Holland secoua la tête alors que Roland partit en ricanant.
- Pauvre con… grommela le rouquin.***
Helen soupira en observant le corps toujours inerte de Holland.
« Réveille-toi, s'il te plait… »
Elle souffla. Quelqu'un ouvrit la porte. Le père de Holland, Scottie Tenorman.
- M'mzelle.
- Bonjour…
L'homme soupira en regardant son fils relié à des machines.
- Alors voilà…
- Hm.
- … c'est pas un méchant gamin, il a jamais voulu de problèmes, tout ce qu'il a dégobillé ce soir-là… il aurait jamais fait ça avant !
Helen hocha la tête.
- Bon dieu… Tout ça pour quoi, hein ?! Pour l'association Pokémon ?! J'sais même pas ce qu'il est allé foutre là-dedans, il a jamais voulu de problèmes !
Helen ne put qu'acquiescer une fois de plus.
- Vous allez devoir prendre mon relais, je dois aller assurer mes cours.
- D'accord.
- Si il se réveille…
- Je vous appelle.
Helen hocha la tête et partit, soucieuse.
***
- Vous avez fouillé mes notes !!
Roland était dans son fauteuil en train de lire les nouvelles.
- Tes notes…
- Ma paperasse a été dérangée, ça ne peut être que vous !
- Ah, tes notes.
Holland avait envie d'arracher Roland de son siège.
- Vous savez ce que je prépare !
Roland regarda Holland qui grimaça.
- Vous ne savez pas…
- Non en effet… mais maintenant que je sais que tu prépares quelque chose, ça m'intéresse.
- … Non, non, vous essayez de m'embrouiller !!
- C'est pas le but de tout ça ?
- J…
Holland s'assit face à Roland qui portait toute son attention sur lui.
- J'avais ça en moi et je pensais pas que ce soit possible de…
Holland agita les mains.
- Qu'est-ce que vous avez fait de moi ?
- Je suis professeur, c'est mon rôle de faire émerger le potentiel refoulé. J'ai fait marcher les handicapés, réfléchir les gogols et maintenant, un rouquin veut réformer entièrement le système et c'est génial.
- Ca ne peut pas fonctionner…
- Non, sur le papier, non, pas trop, mais l'idée est intéressante et je m'en veux de ne pas l'avoir eue moi-même…
Roland se leva et regarda par une fenêtre Pokétopia s'étendre devant lui.
- Tu veux utiliser l'Association comme un tremplin visant à amener Poképolis à devenir un système démocratique.
Holland hocha la tête.
- Tu comptes gâcher la soirée électorale.
- … vous allez m'en empêcher ?
Roland regarda Holland.
- Quelle est la première leçon que je t'ai enseignée ?
Holland grimaça.
- Ignorer… ignorer les limites.
Roland hocha gravement la tête.
- Ignorer les limites. Même si elles sont présentes. Un mur ? Tu le contournes ou tu l'ignores. Une barrière ? Franchis-là. Pas assez intelligent ? Apprends. Pas assez d'informations ? Collectes-en. L'ignorance des limites est la clé pour accomplir tout ce qu'on veut. On ne va jamais assez loin pour avoir ce qu'on veut, et seule la loi peut t'arrêter, et dans ce cas-là, il faut…
- … jouer avec les limites.
- Exactement.
- C'est facile à dire…
- Tu vois ce tapis au sol ?
Holland regarda l'horrible tapis qui ornait la pièce.
- Je le déteste. Je voudrais que Sacha le change.
Holland hocha la tête. Roland prit une bouteille de whisky et la déversa sur le tapis sous les yeux hallucinés de Holland.
- Euh…
- Hm ?
Roland prit une Pokéball. Holland se leva et s'éloigna du tapis en question. Roland sortit Typhlosion. Le Pokémon observa le tapis.
- Amber, Flammèche.
Le Pokémon enflamma le tapis à une vitesse record. Holland était complètement subjugué. Quand le tapis fut suffisamment consumé, Roland claqua des doigts et Typhlosion aspira les flammes, les avala et cracha une petite bulle de fumée. Holland regarda Roland qui lui montra des mains son œuvre.
- Tapis foutu, action, réaction !
- … vous auriez pu vous contenter de le balancer par la fenêtre !
- Trop fatigant, et surtout il aurait pu le récupérer dehors. La destruction appelle sans conteste au changement. J'ai voulu qu'il soit changé et il le sera. Obligatoirement.
Holland souffla.
- Je sais pas si je suis prêt…
- Tu n'as pas à l'être. Le moment venu, tu le seras.
Holland hocha la tête. Sacha arriva, suivi de Pablo.
- Mission accomplie. Jackson étudie la bête. Pourquoi ça pue le brû… Putain d'enculé va !
- Sacha Ketchum, ce n'est pas le langage que doit tenir un ancien acteur de série slash dresseur de renom !
- Putain mais comment je vais t'éclater !! Obligé de changer un super tapis !! C'est toi qui paye, enfoiré de fils de pute !
- Maman a des dettes, faut pas la juger !
- Tchhhhhhhhh…
Sacha donna la Pokéball à Roland et se rendit dans ses appartements. Roland regarda Pablo.
- Cette nouvelle arme te revient.
- Je m'en doutais un peu… marmonna Pablo.
- L'ennemi ne se doute absolument pas que nous avons trouvé et à présent capturé Volcanion, il sera la clé de notre victoire absolue sur Truce. Tu vas t'entraîner à le maîtriser.
Pablo soupira.
- Dimitri en ferait meilleur usage, je ne suis qu'une folle comptable !
- Disons que je sentais que je devais te donner quelque chose, en propre. Pour te remercier.
- Un Samurai Pizza Cat avec un donut sur le dos, merci ! soupira Pablo en agitant la main tout en faisant demi-tour.
- Tu vas le voir ?
- Je dois bien faire la connaissance de mon troisième Pokémon !
Pablo quitta l'appart. Roland regarda Holland, stupéfait.
- Ignorer les limites. Atteindre son but. Jouer des limites de la loi.
Holland acquiesça.
- Tu veux accomplir ton objectif politique ? Joue avec moi. Je suis à la fois ton tremplin et ta limite.
Holland inspira lourdement. Roland s'éloigna en souriant, satisfait de cet entretien.
- Oh, et prépare-toi, la rentrée scolaire risque d'être mouvementée. Je libère Malcolm et Claire de leur prison dorée près du Mont Foré. J'suis trop un poète, j'me kiffe !
Holland leva les yeux au ciel.***
Christina et Tristan se faisaient face. Christina semblait sûre d'elle. Tristan soupira.
- Eh bien, que le meilleur gagne, hein ! sourit Christina avec fausseté.
- Hm…
- A toi, Oprah !
Un Cocotine apparut. Elle ressemblait à une chouette tassée. Tristan lui trouva un étrange air de ressemblance avec sa maîtresse.
- Tu peux remercier Tino pour cette évolution !
Tristan regarda son ami, étonné. Il haussa les épaules.
- C'est un cadeau d'anniversaire comme un autre !
- Ah…
- Oh, tu l'ignorais ? C'est un peu normal, vu comme tu t'es éloigné de nous pour soutenir moralement Wallace.
Lequel observait son téléphone. « Tiens, un acteur de série Z est mort… »
Les élèves commencèrent à jaser. Tristan soupira. « C'est méga gênant… sors un Pokémon… Tu peux pas répondre, c'est la copine de ton meilleur ami, et ton propre petit ami est dans l'assistance et il n'appréciera pas que tu le prennes à parti. Enfin, je suppose. Enfin, peut-être qu'il s'en fout… »
Tristan haussa les sourcils en se relevant, ému. « Oh mon Dieu, Wallace Gribble est mon petit ami. Ca fait tout drôle. Ca fait tout drôle depuis ce matin. Nan, depuis hier soir même. Depuis la rentrée en fait. J'ai l'impression que ça fait quatre mois qu'on sort ensemble. On est devenus tellement proches… »
Blandine pencha la tête.
- Edison, si vous vous mettez à chialer, j'appelle l'infirmière…
Rires des autres élèves. Tristan sembla honteux. Christina sourit, satisfaite de son effet.
- Euh… A toi, Apple !
Krabboss apparut. Christina croisa les bras, l'air sûr d'elle. « Si elle est sûre d'elle, c'est que je vais passer un sale quart d'heure… »
Tristan se mordilla les lèvres et regarda Wallace qui détournait les yeux. « Il ne veut pas me regarder ?! Ou alors il ne veut pas interférer… En tout cas c'est clair et net qu'il ne veut pas que je divulgue à tout le monde que lui et moi… »
Wallace regardait le sol. « Mais elles sont pas droites, ces lignes de démarcation… »
Tristan souffla. « Tino avait raison ?! »
- On se bat oui ou crotte ?!
Tristan regarda Christina.
- Euh, oui, oui, bien sûr… Euh… Pince-Masse !
Krabboss chargea vers l'adversaire. Christina souffla.
- Oprah, attaque Tonnerre.
Cocotine tourna sur elle-même, claqua des doigts et frappa Krabboss d'une puissante décharge électrique. Tristan serra les dents. Christina soupira.
- Evidemment, Tino n'a pas fait que faire évoluer mes Pokémon.
- Ah bah encore heureux !
Tout le monde regarda Steven. Christina leva les yeux au ciel.
- Je parlais d'entrainement !
- Moi aussi ! acquiesça Steven en levant les mains.
Christina grimaça. Steven afficha un grand sourire.
- Entrainement physique intensif, hein ?
- Weldon… grommela Blandine.
- Oh arrêtez, madame, vous avez pensé la même chose !
Blandine soupira en levant les yeux.
- Je ne vous répondrai pas.
- Ce qui veut dire oui !
- Ce qui veut dire que je ne rentrerai pas dans votre jeu !
- Et je vais faire la même chose ! souffla Christina.
« Super, elles s'en foutent déjà de moi… » soupira Tristan.
Wallace inspira en regardant son smartphone. « Mince alors, dans l'Islam, Dieu a quatre-vingt-dix-neuf noms… ah non, un peu plus apparemment... »
Tristan s'échinait pendant ce temps à choisir un Pokémon. « Morphéo… vaut mieux le garder pour plus tard… Skitty, trop faible… Togepi, hors de question… »
- Bon, décide-toi !
Tristan grimaça et regarda Christina.
- Me bouscule pas !
- Pour aller voir Wallace, y'a pas à te bousculer, ça…
Tristan était tendu, et le comportement taquin de Christina n'aidait pas. Tristan jetait de rapides coups d'œil vers Wallace qui ne prêtait aucune attention au combat. « Mais il me fait quoi, là ?!! »
- Mais euh… Cela ne te regarde pas !
- Tu es le meilleur ami de mon petit ami, ça me regarde !
Wallace secoua la tête. Walter, Naomi, Perrine et Robbie le fixaient depuis le début du match pour guetter ses réactions.
- C'est pas ce que je crois quand même… marmonna Naomi.
- Oh, mon, Dieu… geignit Perrine.
- J'espère que ce mouvement de tête était destiné à ce qui se passe sur le terrain… marmonna Walter.
Wallace soupira.
- Tu te rends compte, en ce moment même, le Bhoutan devient le vingtième pays asiatique à se doter entièrement de la fibre optique ! Un pays si proche de l'Inde et pourtant si mal fourni en matériel informatique !
Walter regarda Naomi et Perrine.
- C'est bien ce que vous croyez !
Naomi et Perrine regardèrent Wallace, stupéfaites. Robbie haussa les sourcils.
- Quoi ? Quoi ?! Mais quoi ???
Tristan sortit Ossatueur. Le Pokémon fit face à la fée lutine. Christina inspira.
- Brume Capiteuse !
Cocotine prit des plumes de sa robe, et elle les agita en dansant langoureusement. Ossatueur sembla très perturbé. Tristan plissa les yeux. « Cette odeur ! »
- Wallace, tu pourrais au moins regarder le match !
- Je regarde… Tristan affronte un énorme monstre rose cul-cul la praloche qui vient d'opposer un Cocotine à son Ossatueur.
Naomi haussa un sourcil. Walter ne démordit pas.
- Tristan voudrait que tu fasses attention à lui !
- Tu es télépathe ?
- J'ai de l'empathie !
- Moi aussi. Et si Tristan préfère ne pas mêler ce qui se passe entre nous à ce match ?
Naomi sembla terrifiée.
- C'est presque… raisonnable !
- Et merde, c'est un clone ! soupira Perrine. Va falloir tuer Wallace.
Walter sembla perturbé. Et Robbie…
- Ce qui se passe entre v… Hey !!
- Deux et deux font… marmonna Perrine.
Tristan souffla.
- Osmerang !
Ossatueur balança son os vers Cocotine. Le Pokémon Fée recommença sa danse de plumes. Tristan plissa les yeux alors que l'os rata allègrement son adversaire.
- Oh non…
- Oprah, Pouvoir Lunaire !
Cocotine créa une sphère rose foncée devant lui. Tristan grimaça. L'os rata également la fée à son retour. Tristan grimaça et jeta un regard vers Wallace. « Mais ça veut dire quoi, ce silence ?? »
Cocotine passa derrière Ossatueur et le frappa d'une Ecosphère dans le dos. Le Pokémon à la masse d'os s'effondra sans plus de procès. Tristan grimaça.
- Je viens d'abattre tes deux meilleurs Pokémon. Tu peux abandonner maintenant. Je ne vais quand même pas malmener le meilleur ami de mon petit ami. Enfin, l'ami de mon petit ami.
« Je déteste ses railleries de merde… »
« Mais pourquoi j'ai poussé Tino dans ses bras ?! »
« Tout ça parce que j'étais aveuglé par mes sentiments pour Wallace ! »
« Mais maintenant… »
- Dis-moi…
Blandine, Christina, Tristan et le reste de la classe se tournèrent vers Wallace qui venait d'avancer d'un pas.
- … t'étais vachement plus intrépide que ça, hier soir.
Tristan rougit terriblement. Christina grimaça. Le reste de la classe comprit en un instant.
- HAN !!! cria Fey.
- Enfin, quand même ! soupira Ana.
- Putain y'a que les homos qui baisent !! grogna Steven.
- Qu'Arceus nous protège tous… soupira Rebecca.
- OUAIS, BRAVO LES MECS ! cria Quinn.
- Super content pour vous les gars ! sourit Francis.
« Ne montre surtout pas que tu es jalouse. Gribble a trop d'orgasmes ces derniers temps pour que tu lui en procures un autre… » gronda intérieurement Santana.
- Oh bon sang… soupira Tino en se frappant le front.
Wallace observait Tristan avec ses yeux brillants. Tristan semblait revigoré et apeuré. « Il déballe tout devant tout le monde… »
Un sourire timide illumina cependant son visage. « J'adore !! C'est le Wallace que j'aime ! »
- Un mec qui fait la brouette le premier soir n'a rien à craindre d'une vulve pareille. Dégomme-là sinon j'te largue. Mais j'te baiserais avant de te larguer, t'inquiète. Je sais que t'aimes ça, maintenant.
Le reste de la classe resta muet de stupeur. James se pencha vers Steven.
- C'est quoi la brouette ?!
- Vieux, tu regarderas sur Internet, j'suis en train de les imaginer en train de le faire et j'ai envie de gerber, et par amitié pour toi, j'peux pas te mettre la même image en tête.
Mike, Fey et Ana regardèrent Steven, quelque peu intrigués. Steven restait fier et droit.
- J'suis un bro avant tout, putain !
Wallace recula et observa Tristan avec amour. Walter restait sidéré.
- Tu… viens de le remotiver en évoquant vos ébats sexuels ?
- Oui.
- … quelque part tu te rapproches d'un dieu, tu réalises, ça ?
- Oui.
- … tu es donc définitivement de retour ?
- Oui.
- … tu as conscience que c'est grâce au fait qu'enfin tu as réalisé tes sentiments pour Tristan ?
- Ta bouche, y'a des gens qui se battent.
Tristan envoya la première Pokéball qui lui venait.
Togepi.
- C'est une blague ?!
- Nan.
- Quoi, tu fais le grand parce que ton petit ami est venu à ta rescousse ?
- Wallace n'est pas mon petit ami.
Wallace haussa les sourcils. Walter pencha la tête.
- C'est plus que ça. C'est la personne qui compte le plus pour moi au monde. Je l'aime, et peu importe s'il m'aime en retour, je continuerai à l'aimer.
Christina grimaça. Wallace s'efforça d'ignorer les vingt-cinq regards ahuris sur lui, Amélia restant concentrée sur le match en lui-même.
- Alors tes jugements, tu peux te les mettre où je pense. Dans le boxer de Wallace.
Rires dans l'assistance. Tino était scié. Wallace souriait de toutes ses dents. « J'ai créé un MONSTRE !!! »
- Je vois qu'on est devenu aussi pervers que son copain…
- C'est réciproque, tu es devenue aussi butée et coincée que Tino !
- Eh bien nous sommes aussi influençables l'un que l'autre !
Tristan grimaça, touché. Christina vit une ouverture.
- Oprah, attaque Tonnerre !!
Le Pokémon prépara son attaque en claquant des doigts. Tristan plissa les yeux. Togepi regarda son maître.
- Euh… mince, c'est quoi les attaques d'un Togepi…
Cocotine envoya son attaque. Togepi observa, étonné et expulsa de son front un rayon psychique doré.
- Hein ?!
L'attaque repoussa Tonnerre et frappa Cocotine, embarrassé.
- Extrasenseur ?! s'étonna Tino.
- C'est un bébé, il a appris cette attaque par son parent… songea Orson.
- Un Hoot-Hoot ou un Noarfang, donc… marmonna Benjamin.
- Mais euh… C'est qui qui lui avait offert cet œuf déjà ?! s'interrogea Orson.
- Oui parce que les bébés Pokémon d'élevages spécialisés avec transmission d'attaques c'est ultra cher… marmonna Benjamin.
- La ferme, les geeks. On s'en tape… grommela Wallace.
- Mais qu'est-ce que Tristan fait avec toi… soupira Tino en se frictionnant les yeux.
- La brouette, je viens de le dire ! Allez, Brouette !
Perrine, Naomi, Walter et Robbie envisageaient un plan de sortie.
- La porte, là-bas… geignit Naomi.
- Le suicide… geignit Perrine.
- Poussez-moi assez fort, je défoncerai le grillage… souffla Walter.
- On pourrait juste s'enfoncer du sable dans les oreilles, nan ? souffla Robbie.
Christina soupira.
- Pouvoir Lunaire !
Cocotine prépara la sphère féérique. Tristan eut un sursaut.
- Mais oui ! Métronome ! Les Togepi connaissent cette attaque ! Pix, attaque Métronome !
Togepi agita ses bras. Il tomba sur une attaque et sembla tout content. Il avança vers Cocotine.
- Voilà, il va se suicider avant nous ! grommela Perrine, jalouse.
- Câlinerie ? s'interrogea Walter.
- Grobisou ? songea Robbie.
- Il a l'air content en tout cas… s'étonna Naomi.
Togepi se mit à courir derrière Cocotine qui s'étonna un peu tard.
- Elle ne l'a pas vu, elle était trop concentrée… marmonna Wallace.
- Tout comme Christina. Tel Pokémon, tel maître… songea Walter.
- C'est marrant dans ce cas, parce que j'aurais juré que Togepi allait évoluer vu que son maître a réalisé son fantasme… digressa Naomi.
Wallace plissa les yeux. « J'ai pas été assez bon ?! »
Togepi attrapa Cocotine par derrière et… tenta de l'étrangler. Tout le monde éclata de rire.
- OPRAH !!
- P… Pix ???
Wallace se tourna vers les jumeaux.
- C'est lequel des deux déjà qui analyse les attaques… Theon ?
- Léon ! grommela Lilian.
- C'est pareil.
- Nan, ça se prononce pas pareil !! grommela Tino en croisant les bras.
- On s'en tape… soupira Wallace.
- C'est Etreinte !
Le reste de la classe pencha la tête alors qu'un Togepi essayait de briser la nuque d'un Cocotine avec violence et gazouillis enfantins. Léon s'expliqua.
- Si c'était Câlinerie, ses bras seraient enduits d'énergie, tout comme pour Projection ou Yama Arashi.
- Comment tu différencies les trois alors ? s'étonna Francis.
- Eh bien les trois attaques n'ont pas le même but, l'une inflige des dégâts simples, l'autre vise à expulser l'ennemi du terrain et la dernière à infliger des dégâts critiques. Si c'était un Yama Arashi, d'ailleurs, les mains de Togepi fumeraient.
Quinn regarda la prof.
- C'est pas à vous de nous expliquer ça normalement ?!
- J'suis une combattante, pas une technicienne.
- Pourquoi c'est pas Ligotage d'abord ? s'étonna Mike.
- Si c'était Ligotage, il l'aurait pris à la taille.
- Mais y'a d'autres attaques du même genre… Frappe Atlas, Sacrifice, Force Poigne, des attaques qui nécessitent une prise… avança Lucy.
- Autant d'attaques qui ont un effet plus bref qu'une Etreinte qui dure sur plusieurs tours !
Léon désigna Togepi qui continuait de tenter d'arracher la tête de Cocotine à pattes nues. Christina était outrée.
- Tristan, mais arrête ça !
- J'ai pas à t'obéir. Je fais ce que je veux. Métronome encore !
Togepi, les mains prises, réalisa quand même l'attaque au rythme de ses cris. Le Pokémon sembla s'alourdir et écrasa Cocotine au sol. Tout le monde se tourna vers Léon.
- … vous êtes sérieux ?! Tacle Lourd !
- Mais il pèse rien ! s'étonna Quinn.
- C'est une attaque Acier, face à une fée, c'est efficace. Et puis la proximité joue, marmonna Lilian.
Le reste de la classe s'étonna.
- Lui, c'est le fou des attaques, moi l'analyse des combats, chacun son truc.
Christina était vexée.
- Gnnnn…
- Tu peux toujours abandonner…
- Hors de question !! Mocha !
Zéblitz apparut. Tristan inspira. Tino plissa les yeux. « Cette confiance… »
Il rappela Togepi et envoya Morphéo. Tino jeta un regard vers Wallace qui était extatique. « C'est son fait et il le sait… »
- Cumulo, Danse Pluie !
- Haha ! Mocha, Fatal Foudre !
La pluie commença son œuvre. Zéblitz conjura les éléments, mais la foudre ne tomba pas. Christina s'étonna. Tristan soupira.
- Tu as un zèbre électrique, j'ai un Pokémon Météo qui contrôle ce qui se passe tout autour de lui. Contrer ta Fatal-Foudre avec ma Fatal-Foudre ? Fastoche !
Christina frissonna. Morphéo s'effaça et passa derrière Zéblitz.
- Je ne fais pas que profiter de la pluie, je suis la pluie. Hydrocanon !!
Morphéo porta un coup magistral à Zéblitz qui fut projeté contre le grillage par la gerbe d'eau. Wallace arborait un grand sourire. « C'est moi qui ait créé ça… C'est mon influence qui le rend aussi confiant… »
Christina était désemparée, et Tristan prêt à contre-attaquer. Elle envoya Bouldeneu, et Morphéo changea le temps avec Zénith. « C'est jouissif… Si j'avais su, je serais sorti avec lui plus tôt… J'en ai des frissons brûlants, c'est tellement bon de savoir que quelqu'un est complètement sous votre emprise… »
- Cumulo !
- Oprah !!
- Lance Soleil !!
Bouldeneu et Morphéo lancèrent l'attaque en même temps. Mais Morphéo cessa le premier, à l'étonnement de Christina.
- Je suis un type Feu, moi. Déflagration !
Bouldeneu finit complètement enflammé, s'agitant sous l'attaque. Christina le rappela rapidement. Tristan observa Christina sous le soleil de plomb qu'il avait créé.
- La suite, c'est Papilusion, n'est-ce pas ? On sait tous les deux comment ça va se passer.
Christina frémit. Tristan la fixait impitoyablement. Wallace avait une irrépressible envie de sauter le petit Tristan sans ménagement, là, sur le terrain.
Christina grommela.
- Tchhh… J'abandonne !
Tristan hocha la tête. Blandine cligna bruyamment des yeux.
- Eh… bah… victoire sans appel d'Edison, bien que vous ayez mis du temps à réagir… Rockwell, ressaisissez-vous, vous n'êtes pas Gates non plus. Quinze pour lui, quatorze pour vous.
Tristan agita la tête. Christina leva les yeux au ciel et se rapprocha de Tino.
- J'espère que tu vas faire quelque chose !
- Mais qu'est-ce que tu veux que je fasse ?! geignit Tino.
Tristan se plaça aux côtés de Wallace, tout souriant. Lequel…
- Euh, tu fais quoi, là ?
Tristan regarda Wallace, surpris.
- Euh…
- Je pensais qu'on avait été clairs ce matin…
- Evoquer nos ébats en public, passe encore, mais rester côte à côte, berk !
Wallace et Tristan regardèrent Naomi, malicieuse. Walter plissa les yeux.
- C'est MA réplique !! grommela Walter.
- Reste à côté de lui, Tristan ! somma Naomi.
- Ouais, ça va l'embêter, ce sera bien ! sourit Perrine.
Wallace leva les yeux au ciel alors que Tristan semblait gêné mais heureux.
Blandine regarda sa tablette.
- Suivant… Ce sera Levy.
Amélia s'étonna et releva la tête.
- Euh… Non, j'peux pas.
- J'entends rien. Contre Gribble.
Petits rires dans l'assistance. Amélia haussa un sourcil. « C'est ma chance… ?! »
Wallace s'étonna et s'avança. Orson plissa les yeux. « Amélia est tellement bizarre depuis le début de l'année… »
Tristan regarda Wallace s'avancer sur le terrain. « J'ai un mauvais pressentiment… »
La plupart des filles étaient intriguées par l'attitude d'Amélia et ce depuis au moins le début de l'année. Naomi était embarrassée. « Y'a un je ne sais quoi qui me dérange avec Amélia… »
Amélia faisait face à Wallace qui l'observait avec interrogation.
- … ça va ?
- …
- … visiblement, ça va. Tu te coupes les cheveux, tu t'isoles, ça va super bien.
- …
- … je m'en fous un peu en même temps, c'est vrai… A toi, Tabasco !
Chartor apparut. Amélia l'observa. Wallace plissa les yeux.
- … allô ?
- …
Amélia sortit Chapignon. La créature regarda Chartor avec fureur. Wallace pencha la tête sur le côté.
- Vous pouvez commencer… marmonna Blandine.
Amélia ne fit aucun mouvement, se contentant de fixer Wallace.
- Quoi, tu veux encore m'épouser sur un terrain ?
- Je ne suis plus cette fille-là.
- J'avais cru comprendre, ouais. Quand tu te mets à l'écart pendant un moment, tu vois ce qui se passe en vrai dans la classe et ça te fait tout drôle. Les gens qui devraient s'aimer mais qui s'aiment pas…
Naomi et Walter levèrent les yeux au ciel.
- … les gens qui s'aiment insouciamment en ignorant la merde autour…
Francis grimaça. Quinn regarda dans l'assemblée.
- Il parle de qui ?!
- … les gens qui devraient s'aimer grave mais qui tournent autour du pot…
Rebecca soupira alors que Mike restait impassible.
- … et pire que tout, les gens qui rompent parce qu'ils ont déjà tout fait y compris la brouette.
Tristan rentra sa tête entre ses épaules, mais la caméra fixait bel et bien Santana et Violette.
- Hey !!! Les filles peuvent pas le faire !! grommela Santana.
- On n'a jamais vraiment essayé… admit Violette.
- C'est juste moi ou ça a été un début d'année complètement dingue ? souffla Benjamin.
- Pourquoi tu dis ça après la blague crade sur les lesbiennes ?! souffla Tino.
Amélia croisa les bras.
- Où veux-tu en venir ?
- Nulle part. Un peu comme toi, d'après ce que j'ai vu ces quatre derniers mois.
Amélia haussa un sourcil.
- T'es sérieusement partie en vrille, meuf. De t'isoler comme ça, de la jouer super sérieuse, d'abandonner devant Orson Fucking Bertelin…
- Heeeeey… c'était… presque cool ! admit Orson.
- Putain, nan ! ricana Santana.
- Aaaaw… geignit Orson.
- Bref, ma vieille, je sais pas où t'as été traîner ton cul cet été, mais demande à être remboursée parce que meuf, ton Club Med Grand Luxe cette année, ça devait être la foutue putain d'église de Scientologie !
Rebecca pencha la tête, l'air d'avoir compris quelque chose.
Amélia cependant n'y perdit pas son flegme.
- Et évidemment tu te sens légitime pour me dire ça parce que ton Pokémon est mort ?
Ahanement de la classe. Blandine soupira.
- Levy, vous stoppez ça tout de suite.
- Ok, maintenant ça devient la quatrième dimension... Où as-tu appris à utiliser le mot « Légitime » ?
Tristan plissa les yeux. Amélia grommela.
- Je vais faire de la soupe de ton stupide Pokémon.
- Ciel, une petite bourge blonde me fait des menaces, je me pisse dessus. Tu sais quoi ma vieille ?
Wallace fit mine de faire un bras d'honneur, mais il leva la main.
- J'abandonne !
Blandine haussa les sourcils.
- Elle a mentionné mon Pokémon mort, ça a réveillé en moi tout le traumatisme. J'ai besoin d'être seul un moment… et… je suis pas d'humeur à me battre…
Walter plissa les yeux. « Euh… what ?! »
Perrine croisa les bras. « Pipeauuuu… »
Blandine hocha la tête en soupirant alors qu'Amélia était sidérée.
- Je comprends, Gribble. Levy, je ne sais pas ce que vous avez en ce moment mais calmez-vous un peu.
La blonde grimaça. « Mais quoi ? Mais non, c'était mon occasion de le… briser… mais c'est un peu ce que je viens de faire ! Et je peux continuer, oui, en lui rappelant en permanence que son Pokémon est mort, oui, bien… »
- Du coup vous n'êtes pas notés. On passe aux exercices collectifs, et on va donc aux cages multiples. J'espère que j'arriverais à noter l'un de vous deux avant la fin de l'année…
La classe sortit de la grande cage. Tristan arriva auprès de Wallace.
- Wallace, hey… tout va bien ?
- Mais ouais, nickel.
Naomi, Perrine, Robbie et Walter les rejoignirent.
- Bon, les gars, ça peut paraître incroyable mais je pense qu'il y a quelque chose qui cloche avec Amélia.
- Nooooon, vraimeeeeent ? soupira Perrine.
- C'est bizarre que personne ne l'ait remarqué avant… songea Naomi.
- Elle est tellement discrète… songea Walter.
- Notre bonne résolution cette année : Découvrir ce qu'il en est.
- C'est… vraiment important ? s'étonna Robbie.
- Non. Mais ça va nous occuper ! admit Wallace.
Les élèves se répartirent en groupes de quatre. Wallace poussa Walter et entraina Perrine et Naomi dans la première cage.
- Hop ! Quatre ! Déjà pris !!
- Hey !! s'étonna Robbie.
Tristan observait, défait.
- Mais euh…
- Quoi ?
Tristan regarda Wallace qui le regardait fixement. Tristan inspira et alla se trouver une autre cage.
Francis et Quinn entrèrent dans une cage. Lucy, gavée, suivit Benjamin, Orson et Tino dans la leur, sous le regard effaré de Christina.
- HEEEEEEY !!!
Lucy ferma la cage promptement.
- Trop tard, la place est prise.
- NAN ! TINO !
Tino observa la situation et haussa les épaules.
- C'est juste un exercice. On se voit pour le repas !
Christina grommela et s'aperçut vite que les autres cages étaient prises. Mike, Fey, Ana et James prirent une cage, laissant le petit Steven à part.
- Heeeeeeeeeeey !
- T'es trop relou pendant les exercices ! soupira James.
- C'est pas faux.
Steven tenta de s'incruster dans la cage de Gina et Holly mais les jumeaux arrivèrent rapidement.
- Tu y as vraiment cru ? soupira Lilian.
Steven attrapa Léon.
- Tu me laisses ta place, nabot !
- Lâchez-moi, je n'ai pas consenti à ce rapport !!
Léon écrasa le pied de Steven avec véhémence.
- AOW PUTAIN !
- Ferme, Lilian, ferme !!
- T'as bien fait d'accompagner maman à ses cours d'autodéfense anti-viol ! admit Lilian, impressionné.
- N'est-ce pas ! sourit Léon.
Wallace agitait la tête, méfiant comme une fouine.
- Comment il s'en sort ?
Walter, Perrine et Naomi se regardèrent.
- Qui ?
- Tristan ! Avec qui il est, dans quelle cage ?!
Naomi leva les yeux au ciel et fit mine d'observer.
- Hmmm… Oh non ! Un monstre violet de six mètres de haut avec des mains volantes l'a attrapé, lui a mangé la tête et l'a emmené dans sa dimension magique !!!
Wallace regarda Naomi, incrédule. Naomi haussa les épaules.
- T'es trop nulle, Kingsley. Ça existe pas un Pokémon pareil !
- Y'a au moins un millier de Pokémon, tu crois que je les connais tous ???
- C'est juste moi ou tu veux éviter Tristan ? marmonna Perrine.
- C'est juste moi ou tu as mangé Sherlock Holmes ? souffla Walter.
Wallace souffla.
- Truman, exerce-toi face à moi, histoire de leurrer la prof.
- Quel plan diabolique, je suis sciée, maître…
Perrine se mit face à Wallace et sortit Kecleon. Wallace sortit Pingoléon.
- J'aime ton sens de la mesure… souffla Perrine.
- On s'en tape. Tristan veut me coller au train, il veut qu'on traine tout le temps ensemble. Je fais COMMENT ???
Walter se frictionna le visage. Naomi inspira.
- Tu… t'adaptes ?
- Je veux pas de ça ! On a baisé hier, c'était génial, je veux pas les suppléments et les DLC qui vont avec !!
- DLC ?! soupira Naomi, atterré.
- Tu sais, les trucs pour lesquels tu dois payer bien que tu aies déjà acheté le jeu.
- Acheté le… Oh mon…
- Truman, Robbie te colle au train tout le temps, comment tu fais ?
Perrine regarda Naomi pour qu'elle l'aide, mais Naomi traitait les informations dans sa tête, du moins c'est ce que son regard perdu suggérait.
- Euh bah… J'apprécie sa présence… et je suppose qu'il apprécie la mienne… mais c'est pareil avec Tristan, nan ? Avant… la chose, tu appréciais sa compagnie ?
- Ouais, mais ensuite y'a eu ce truc…
- Ce truc ?
- On s'est fait attaquer par monsieur Callum.
Naomi et Walter haussèrent les sourcils.
- Du coup on s'est enfuis, on a fini chez lui et là… bah y'a eu ce truc.
- Vous avez couché…
- Nan, y'a eu ce moment où… J'me suis senti tellement bien avec lui qu'il fallait que je le fasse.
Naomi et Walter penchèrent la tête. Perrine sembla surprise.
- Donc… tu l'aimes ?
- Nan. J'suis juste… bien quand je suis avec lui.
- Ca veut dire que tu l'aimes ! grommela Perrine.
- C'est plus compliqué que ça, vous pouvez pas comprendre, vous, les hétéros.
Walter secoua la tête.
- Tu es d'accord pour dire qu'à côté de ça, notre relation est simple ?
- Tu veux qu'on parle de notre relation ? marmonna Naomi.
Walter haussa les épaules.
- On a eu une conversation un peu franche avec mes parents.
- C'était prévisible vu que mon père avait appelé le tien sur le moment.
Walter souffla.
- Génial. Maintenant on va même plus pouvoir rester amis.
- On ne peut pas rester amis de toute façon, Walter. Il s'est passé trop de choses, on s'est dits trop de choses, nos parents savent trop de choses.
Walter regarda Naomi qui le regarda.
- Pacte de suicide ?
- Ca me paraît jouable !
Walter ricana. Naomi rit à sa suite. Le regard qui s'ensuivit fut un peu trop long.
Une cage maudite s'était formée. Tristan, Christina, Amélia et Steven étaient ensemble. Amélia envoyait des SMS et s'était mise à l'écart. Steven s'exerçait seul et furieux.
- Bande de gros relous, putain…
Tristan et Christina se regardaient par à-coups. Tristan soupira.
- J'suis désolé…
- Nan, c'est moi, je suis une idiote... Tu fais ce que tu veux…
- Et j'ai pas à te rembarrer comme ça. Tu es une amie, on parle pas comme ça à ses amis.
Christina soupira.
- J'ai peur de perdre Tino… J'ai l'impression de pas être à la hauteur !
Tristan sourit.
- Je sors avec Wallace, tu crois que j'ai l'impression d'être à la hauteur ?
- Ca nous apprendra à sortir avec des égos surdimensionnés…
Tristan haussa les épaules.
- En même temps, on l'a voulu… pour satisfaire nos égos.
- Alors ça va forcément rater. Quand on agit par intérêt personnel, c'est forcément malsain.
Tristan pencha la tête sur le côté.
- Je pense pas. Obtenir ce qu'on désire, c'est pas malsain… ça dépend ce qu'on en fait, je pense…
Christina acquiesça.
- Merci de me rassurer pour un temps.
- De rien, ça me rassure pour un temps aussi…
- Tu as déjà conscience que ça va être difficile ?
- En fait je viens de le réaliser… admit Tristan.
Steven s'assit à côté d'eux.
- Putain, pourquoi je suis dans votre cage de nuls ?
- Parce que tu es un nul toi aussi… soupira Christina.
- Ouais, alors arrête de chialer et entraine-toi contre moi… soupira Tristan.
- Comment tu me parles, toi !!
Fey et Ana observaient Mike et James. Blizzaroi affrontait Grelaçon à résister à de puissants coups de Poinglace.
- Ça se voit, hein ?
- Un peu… faut vraiment faire attention pour le remarquer… marmonna Ana.
- James veut vraiment le bébé. Je dois le dire à mes parents…
Ana inspira.
- La mienne me tuerait…
- La mienne en serait capable aussi…
- Et pour l'école, ça va se passer comment ?
Fey inspira lourdement.
***
Roland contemplait les vingt-huit affiches dans son bureau, chacune traitant d'un élève de la classe de troisième année un. Holland entra, défait.
- Roland…
- Entre, Holland. Je savais que tu voudrais me voir.
Holland ferma la porte, l'air grave.
- On fait quoi ?
- Qu'est-ce qu'on peut faire. Ce Manternel est mort. Pauvre gosse…
Roland soupira et s'assit à son bureau.
- C'est terrible, mais on ne peut qu'espérer qu'il s'en sorte par lui-même. Aussi puissant que je sois, je ne peux pas ressusciter les morts.
Holland hocha la tête.
- Leur importance dans votre plan…
- Tu crois que c'est le moment de discuter du plan ? Bois un coup.
Holland regarda le verre de scotch. Il regarda ensuite Roland.
- Vingt-huit élèves. Vous comptez vous servir de chacun d'eux.
- Holland, merde !
- Vous n'êtes pas triste pour ce Manternel, vous êtes triste parce que vous venez de perdre l'un des quatre soldats.
Roland regarda Holland d'un air tranchant comme l'acier.
- Au départ, ce n'étaient qu'eux quatre, n'est-ce pas. Gribble, Truman, Ludges et Kingsley. Vos quatre cavaliers de l'apocalypse. Vos quatre pièces maîtresses. Et puis vous vous êtes dit que la partie était bien plus intéressante avec vingt-huit pions sur le plateau.
Roland leva les yeux au ciel.
- Cette conversation est extraordinairement inappropriée…
- Oh, la ferme. J'aurais tout à fait compris que votre père soit choqué d'une telle tragédie, mais vous aimez autant les Pokémon qu'un chasseur aime son fusil.
Roland inspira.
- Tu vas trop loin.
- Vous m'avez dit d'ignorer les limites.
- Ta mémoire de mes leçons est bien sélective…
- Laissez-moi continuer. Votre plan est clair comme de l'eau de roche. Peu importe le résultat de l'élection, ça, vous l'avez clairement fait comprendre en mentant à tout le monde quant à l'issue.
Roland observait Holland avec intérêt.
- Les petits soldats… de l'école… Ecole que vous chérissez tant… Abandonnée aux mains de Truce… Si vous arrivez à retourner les élèves contre leur cher président d'association… ça va faire un sacré scandale. Je vois les gros titres d'ici : « Truce a transformé l'école de Smirnoff en camps militaires »…
Roland inspira et lâcha tout.
- Il va le faire tout seul en leur donnant des uniformes et en les matant de manière stricte. Je vais juste accélérer le processus.
- Vous allez impliquer des élèves innocents dans une guéguerre politique.
- C'est vraiment moche. Si tu te fais élire, je n'aurais pas besoin de faire tout ça !
- Et si je ne me fais pas élire ?
Roland leva un œil vers Holland qui prit le verre de scotch et le sirota. Les deux hommes se fixèrent pendant une bonne minute entière.
- Tu devras en subir les conséquences.
- C'est une menace ?
Roland haussa les épaules. Holland inspira en se levant.
- Gribble est bien entouré, il s'en sortira. Rassurez-vous, vous n'aurez pas à intervenir, cette fois !
Roland regarda Holland partir. Il souffla. « Aurais-je commis une terrible erreur ? Ma première erreur... »***
Cantine. Wallace arriva à table, défait.
- Han non…
Robbie était face à Perrine, Naomi face à Walter, et ensuite il y avait Tristan.
- C'est sérieux ?
- C'est nous qui l'avons invité ! assura Naomi.
- Ouais, on s'est dits que ça pourrait devenir une habitude ! sourit Walter.
Wallace soupira et s'assit face à Tristan, tout content.
- Si ça t'embête…
- Nan, ça m'embête pas…
- J'ai… l'impression que ça t'embête…
- C'est juste une impression, je suis ravi qu'on mange ensemble…
Naomi inspira.
- On peut parler du comportement étrange d'Amélia ?
- Nan.
Naomi regarda Wallace.
- Tu trouvais ça suspect aussi !
- Nan, je trouvais le comportement de la prof suspect. Amélia est juste une bourge mal baisée.
- Tu as abandonné contre elle… marmonna Walter.
- Oui, parce qu'elle jouait les Rebecca, ça m'énervait d'avance.
Tristan inspira.
- Peut-être qu'elle est manipulée…
Wallace regarda Tristan qui agita la tête.
- Elle a changé radicalement, de la coupe de cheveux à son attitude… elle n'aurait jamais été aussi méchante avant.
- Vraiment ? Est-ce qu'on connaissait la Amélia d'avant ? Elle était plutôt garce aussi. On se rappelle tous du triple combat au tournoi ! marmonna Wallace.
- Et des examens, elle était bizarrement forte ! admit Robbie.
- Ouais… Elle a changé vers ce moment-là… admit Perrine.
- Sans parler de l'attaque à Méanville.
Tout le monde regarda Walter qui haussa un sourcil.
- Naomi, quand tu m'as montré le sms…
Naomi haussa un sourcil.
- Le SMS de Pamela ! souffla Walter.
Naomi prit son téléphone et chercha.
- Pamela, Pamela… Là ! Oui !! « Attaque sur notre école aujourd'hui. Amélia impliquée. On fait quoi ??? – Pamela » !!
Wallace haussa les sourcils.
- Attaque ?
- Amélia impliquée ?! s'étonna Tristan.
Robbie secoua la tête.
- Ca n'a pas de sens… Amélia ne pourrait pas attaquer une école !
- Pas à elle toute seule, non… songea Perrine.
Wallace inspira.
- Je crois qu'on en a déjà discuté… et c'est pas possible, Direction Dresseurs ne l'aurait jamais prise pour alliée, vu les positions de Truce au sujet des nobles.
Naomi grimaça.
- Mais on a bien vu que cette Teresa Torres portait la culotte ! Que c'était elle, la belliqueuse du tas. Elle a pu voir une opportunité, celle d'avoir quelqu'un à l'intérieur.
- Mais elle a rien fait ! s'étonna Tristan. A part participer à une attaque sur Méanville. Ici, elle a rien fait !
- Elle a juste un comportement bizarre, peut-être qu'elle a une espèce de mission… on devrait lui parler, peut-être… si ça se trouve sa situation est compliquée, elle est menacée…
Les autres regardèrent Robbie qui agita les mains.
- On n'en sait rien ! Et si on se met à se méfier d'elle…
- Y'a pas beaucoup d'efforts à faire, personne ne lui parle dans la classe… admit Wallace.
- Faut se concentrer sur ce qu'on peut faire… soupira Naomi.
- Moi, je sais.
Walter tripota son téléphone et le montra à Naomi qui regarda Walter.
- Euh…
- J'ai tout organisé avec un certain Posh.
- Rodney ?! s'étonna Tristan.
- Ouais.
Walter fit tourner son téléphone. Tristan haussa un sourcil.
- Une page facebook ?!
- Que seul les étudiants des autres écoles peuvent voir. J'ai influencé le résultat des élections avec ça.
Naomi grimaça.
- Pardon ?
- J'ai lancé un appel à l'abstention. Visiblement j'ai été écouté, 78% des électeurs de notre tranche d'âge n'ont pas voté.
Perrine haussa les sourcils.
- Attends, t'es sérieux, là ?
- Ouais.
- Nan mais j'veux dire… t'as la bombe atomique, là, Walter. On peut déclencher une révolution avec ce truc.
- Faut faire attention, justement… marmonna Wallace. Je sais que tu as cette idée depuis un bail, mais faut que tu sois prudent.
- Je le suis. Rodney a tout réglé, personne ne peut tomber sur cette page, même en la cherchant directement. Si tu voyais les commentaires des gens, Wallace ! Toute cette énergie qu'on pourrait retourner contre Truce !
Wallace inspira.
- Euh… je doute que les commentaires sur Internet soient une force positive…
- Ca dépend. Si on donne les bonnes directives…
- Walter. C'est trop dangereux. Réfléchis un peu, tu verras par toi-même.
Walter grimaça.
- Ouais…
- Mais d'un point de vue informatif… ça peut être le moyen de diffuser la bonne parole… admit Perrine.
Tristan serra les dents.
- Ou la bonne propagande…
- Et donc de mener à l'effet voulu par Walter au départ… admit Robbie. Il n'empêche, arrivé un moment, ça s'avèrera certainement utile.
Wallace hocha la tête, concentré.
- Au vu des éléments dont on dispose, je crois que notre position se clarifie. On ne peut pas se laisser manipuler par Roland Smirnoff et encore moins se laisser écraser par Justin Truce.
Walter, Naomi, Tristan, Robbie et Perrine acquiescèrent.
- Mais on ne peut pas faire ça seuls non plus.
***
Sortie de la cantine. Tristan rattrape Wallace.
- Je te colle trop ?
Wallace inspira.
- Nan, nan, pas du tout.
- Tu me ménages, là ?
- Nan…
Tristan souffla.
- Je sais que t'as pas l'habitude de ce genre de situation, et… si tu veux que je te laisse de l'espace…
- Tu dis ça comme si toi tu avais l'habitude !
Tristan serra les dents.
- Bah… je suis plus dans l'optique de couple que toi !
- Eh bah je vais m'y faire, c'est pas la mort !
- Hm… On se met côte à côte en histoire ?
- Pffff… Ouais…
Wallace partit devant. « Il va pas arrêter de m'enquiquiner… »
Tristan l'observa, quelque peu inquiet.
***
Helen arriva à son cours, la tête clairement ailleurs.
- Bonjour à tous… euh…
Elle remarqua Wallace et Tristan côte à côte.
- Euh… mais…
Wallace haussa les sourcils et regarda à côté de lui. « Ah, oui, merde… »
- … Hooooooooon !! Enfin ! Hihihi ! Génial ! Ca égaye bien ma journée, merci, les garçons ! Enfin-enfin-enfin !! C'est bien ce que je crois, hein ?!
Tristan grimaça, hésitant entre sourire et être dépité. Wallace leva les yeux au ciel. « Bon, elle est enfin heureuse… »
- Ouiiiiii… geignit Wallace.
- YAHOUUUU ! On les applaudit !
La classe s'en donna à cœur joie. Wallace écrasa sa tête contre le bureau tandis que Perrine, Naomi et Walter ne se gênaient absolument pas.
Helen cessa les applaudissement, radieuse.
- Bon ! On va faire le cours. Ça va être très magistral, j'ai rien préparé, je vais juste vous lire le bouquin…
***
Le soir de l'élection…
Roland se leva et se traina jusqu'au dirigeable. Lorsque Pablo eut confirmé à Sacha que Roland était à bord, ils décollèrent. Dimitri, Arlène, Max, Ethel, Layton et les autres observaient Roland, assis sur un coussin, qui reprenait son souffle. Il les regarda, sourit, et leva un pouce.
- Première phase atteinte. D'ici six mois, il est foutu.
Pablo leva les yeux au ciel.
- Tu veux que je continue le travail de l'autre fiotte refoulée de mes deux ?! Ca fait des SIECLES que tu nous dis ça !!
- Oui mais cette fois c'est vrai. Parce que Holland va se faire tirer dessus.
Arlène écarquilla les yeux. Dimitri grimaça. Jackson sembla interloqué. Sacha soupira. Roland s'assit et sortit une boîte de cigares.
- Qui n'en veut ?!
- Tu es sérieux, là ?! souffla Pablo, hébété.
- Bah ouais, c'est des cubains ! Et c'est le staff de la soirée électorale qui paie !
Max inspira.
- Quel coup tordu tu as encore mis en place ?
- Rien qui ne soit pas prévu, mon cher Maxou.
- Prévu ? Comment tu peux prévoir qu'un homme va se faire tirer dessus ?! soupira Ethel.
Roland regarda les autres, sérieux. Dimitri balbutia.
- M… Mai… Non !
Layton souffla. Dimitri le regarda.
- Vous… Vous êtes au courant ?
- Evidemment, sinon je ne le laisserai pas parler aussi facilement.
- Et… Et vous laissez faire ?!
- Je travaille pour le Gouvernement Poképolite. Bien sûr que je laisse faire.
Dimitri regarda son professeur qui tira une taffe du cigare.
- J'ai dit que j'allais pulvériser Truce. Je vais pulvériser Truce.
***
Holland et Helen ricanèrent. Le repas touchait vers sa fin.
- Sois sérieux, Holland. Toi, Président ?
Holland inspira.
- Je peux te confier un secret ?
- Vas-y !
Holland sourit.
- Je vais me désister.
Helen plissa les yeux.
- Je vais faire un gros coup de pute à Roland Smirnoff. Et du coup, je pourrais faire mon trou sans lui. Il m'a donné toutes les clés, je n'ai plus qu'à sauter le pas.
Holland prit la main d'Helen.
- Et j'aurais besoin d'une première dame.
Helen regarda Holland.
- … aujourd'hui j'ai participé à une mission de sauvetage pour libérer Ulrich Trafalgar. Mais il n'était plus le même homme, il s'était trouvé, Holland.
Le rouquin regarda sa promise qui souffla.
- Si Trafalgar a dû en arriver aussi loin pour se défaire de l'influence de Roland Smirnoff… imagine ce qu'il va t'en coûter…
Holland sourit.
- C'est plus simple que tu ne le penses. Regarde, toi, ça y est, tu es libre !
- J'en doute fort, Holland.
Le rouquin s'enfonça dans son siège. Helen souffla.
- En toute honnêteté… J'ai… un peu l'impression d'être maudite. J'ai noué contact avec un être extraordinairement puissant… j'ai son numéro de téléphone, il a le mien, et… J'ignore complètement comment il va m'utiliser dans l'avenir et… ça me terrifie un peu.
- Tu peux aussi te servir de lui, tu as aussi son téléphone !
Helen inspira, soucieuse. Holland souffla.
- C'est juste un ancien prof frustré qui a perdu son siège de politicien. On n'a rien à craindre.
Helen acquiesça et prit son verre de vin.
- On ne peut que… l'espérer… je présume…
- Allez. Trinquons à nos retrouvailles !
***
***
***
- Il en est hors de question, bordel de merde !
Justin se crispa comme à chaque fois que Seth jurait de la sorte.
- Je ne te parle pas de ta présidence, je te parle de nous, en tant que couple ! J'te vois à peine pour autre chose que meeting, débats et entreprise !
Justin inspira.
- Ok. Ok. Mais…
- Je sais que ça te tient à cœur, ça me fait chier de t'en parler comme ça parce que c'est super méga important pour toi de devenir président de l'association Pokémon, mais… j'existe un peu aussi. Je fais mes petits trucs dans mon coin, dont 80% pour toi, mais…
- Bon, bon… On a passé la nuit ensemble, ça te suffit pas ?
- Non. Aussi étonnant que ça puisse paraître, tu n'es pas qu'un corps pour moi ! Même si ça me fait clairement super plaisir de dormir dans tes bras !
Justin fit la moue.
- Moi aussi.
- Je suppose que ça ira mieux quand tu seras président, tu pourras faire comme tous les politiciens, faire semblant de bosser !
- Je… n'en suis pas certain… pas au départ du moins… mais au moins, là, tu pourras passer plus de temps avec moi !
Seth sourit.
- Cool. Je vais essayer de surveiller si quelque chose se prépare chez Teresa.
- Je ne te demande pas non plus de la coller au train…
- Ah bah ça, ça risque pas… admit Seth.
Justin sourit.
- Bon. J'y vais. Tu as toujours pris tes stupides congés ?
- Il faut bien que je les prenne, ton stupide comptable ne peut pas me les reverser à la fin de l'année fiscale, comme tout bon comptable…
- Eh bien à ce soir… amuse-toi bien à…
- Je vais surtout entrainer mes Pokémon, je pense.
- Bon. A ce soir. Passe au bureau si tu t'ennuies trop.
- Ok. A ce soir.
Justin se leva et prit son manteau. Il s'arrêta un moment.
- Seth, je…
- Hm ?
Justin inspira.
- … Je t'aime. Je sais que ça peut sembler idiot après cette dispute idiote, mais…
Seth resta blême. Justin n'avait jamais prononcé ces mots.
- … je sens que je n'aurais plus vraiment d'occasion de te le dire sincèrement plus tard, alors… voilà.
- … je… t'aime aussi, Justin.
Truce hocha la tête. Corrigan regarda son compagnon partir au travail. Il souffla. « Quelle situation idiote, bon sang… »
Il soupira. « Entrainer mes Pokémon… Tu parles. Je vais glander sur le net, comme d'hab… »
Le téléphone. Fixe. Seth haussa les sourcils. Les seules personnes à avoir ce numéro étaient des gens de la Haute.
Il se leva, interloqué, et regarda le vieux téléphone en plastique à côté de la télévision sonner. Il grimaça de plus belle. « Mais qui peut appeler là-dessus ?! »
Seth se déplaça. La vieillerie sonnait toujours. « Je savais même pas que ce truc était branché… »
Le jeune homme décrocha. Silence total dans la maison. Le téléphone était complètement silencieux aussi.
- … a… allô ?
« Seth. »
Il reconnut la voix, et son ton se fit glacial.
- … Roland…
« Je suis désolé de t'appeler à une heure pareille. Es-tu seul ? »
- Vous savez que je suis seul.
« J'ai quelque chose d'important à t'annoncer, Seth… »
- Pourquoi vous appelez sur cette ligne ?
Petit silence. Seth ne comprenait absolument rien.
« Ecoute, Seth, on a retrouvé Ulrich Trafalgar et sa fille… »
Seth grimaça.
- Pardon ?!
Le ton de Roland était très sérieux avec une pointe de désespoir. Un ton étrange que Seth n'avait jamais entendu chez lui.
« Ecoute… Ils… sont morts. »
Seth souffla, estomaqué.
- Q… QUOI ?!
« Je suis désolé… »
- V… VOUS MENTEZ !! VOUS MENTEZ, C'EST FAUX !
« Ils sont dans une caverne dans une falaise de la vallée de la Grotte Inconnue. On a trouvé les corps côte à côte, les mains jointes, en… pleine décomposition… »
- VOUS MENTEZ, BON SANG !
« Je suis désolé… »
Seth était en larmes. C'était lui qui avait ordonné la cabale contre Trafalgar, lui qui avait déchaîné Justin contre Ulrich, lui qui les avait forcés à l'exil.
- C… Tout est de ma faute…
« Malheureusement, Seth. »
Seth ravala ses sanglots.
- Je suis tellement désolé…
« Je sais, Seth… Je sais que tu es désolé, tu as toujours été un bon garçon… »
- J'voulais juste… Je pensais que Justin lui ferait peur, voilà tout…
« J'en doute fort, Seth. »
Seth haussa les sourcils.
« Je pense que tu as voulu ça. »
- C… c'est faux, Roland, vous…
« Tu sais à quel point Justin est puissant, tu savais que c'était une possibilité. »
- N… Non, je voulais pas…
Silence. Soupirs de Roland.
« Seth, après tout ce que j'ai fait pour toi, apprendre la mort d'Ulrich, par ta faute, en plus, c'est… une immense déception… »
- Je… je comprends…
« Je t'ai donné un toit, une force, ma force, mon enseignement, une famille, je t'ai donné un grand rôle dans mes actions… »
- Je sais… je…
« Il va falloir que tu te rachètes, Seth. »
- T… Tout ce que vous voudrez…
Les cinq mots à ne jamais dire à Roland Smirnoff.
« Le soir de l'élection. Holland va humilier Justin. Il veut gâcher la soirée électorale pour en faire son moment à lui. »
Seth plissa les yeux.
« Je veux que tu lui tires dessus. »
- … pardon ?
« Je veux que tu tires sur Holland avec une arme que je vais te fournir. »
Seth ne comprenait pas.
- … Roland, attendez, je… vous voulez que je…
« Tu ne veux pas que Justin se fasse humilier, je suppose. Tu aimes cet homme. »
- Ou… Oui, mais vous me demandez de… J…
« Je te fais confiance, Seth. »
- Attendez, attendez… Vous me dites que j'ai causé la mort d'un homme et en retour… vous voulez que j'en blesse un autre ?
« Oui. »
- C… ça n'a pas de sens !
« Ce qui n'aurait pas de sens, ce serait que tu ne défendes pas l'honneur de ton homme. Si Holland gache l'élection de Justin… Il ne te le pardonnera jamais. »
- M… Moi ?
« Tu connais les hommes de pouvoir, Seth. Ils rejettent toujours la faute sur les plus petits qu'eux. »
Seth hocha la tête au téléphone.
- Je le… Je… Le ferais, mais à une seule condition.
« Je t'écoute. »
Seth se mordilla les lèvres.
- Si je le fais, si je… me rachète… auprès de vous, maître…
Silence.
- … je veux la garantie que si jamais votre plan aboutit, Justin n'ira pas en prison. Je veux endosser toutes les responsabilités.
Nouveau silence.
« Marché conclu. »***
Naomi inspira.
- Naomi Kingsley, je me prononce en tant que défense pour monsieur Justin Truce !!
Le principal intéressé lui-même était stupéfait. Le brouhaha se fit dans la salle. Walter inspira, stupéfait. Si Justin comparaissait pour le moins libre, Seth, lui, était carrément attaché et bâillonné sur le banc des accusés, plus loin.
Il observait. Il observait et il pleurait. « Salaud… Salaud, tu m'as eu. Cette gamine, c'est ça, ta garantie ? Salaud… Putain !!! »***
Helen souffla alors que la sonnerie annonçait la fin du cours.
- Ok, n'oubliez pas de relire ce cours… C'est très important, la guerre froide !
Les élèves se dirigeaient progressivement vers la sortie. Wallace alla au devant de sa prof.
- Oh mon biquet, c'est tellement bien ce qui t'arrive !
- Mouais, vous me faites une grosse crise de manque, là... Euh, j'voulais vous parler de votre escapade avec Roland Smirnoff...
Helen cligna des yeux, enthousiaste.
- Ah bah QUAND MEME ! Enfin le revoilà dans la course ! Alors, comme je t'ai dit : Débat, lui qui me repère, mission dans la vallée de l'inconnu, Pokémon géants, soldats surentrainés...
- Lui, comment vous l'avez trouvé ?
- Hmmm... arrogant, manipulateur et arachnéen.
- Ara... quoi ?!
- L'air d'avoir une grande toile dans laquelle plein de choses s'étaient déjà prises et des tas de choses attendaient d'être prises.
Wallace grimaça. Helen leva les yeux au ciel.
- Je sentais que si je faisais n'importe quoi, j'aurais des problèmes !
- Vous aviez croisé mon oncle ?
- Non...
- Il est revenu chez lui, ma mère l'a régulièrement au téléphone, mais il ne veut pas lui parler de ce qui s'est passé alors ils sont fâchés.
- Super... J'ai vu Holland, j'ai vu monsieur Wound, qui est... un peu louche, monsieur Montes qui est très, très louche...
- Et par rapport à nous ?
- Il est resté très évasif, il avait juste besoin de moi pour aller là-bas et... constater que Trafalgar planait complètement dans un trip naturalo-religieux.
- ... sympa... Du coup...
- Du coup aucune info de valeur... sauf le numéro de téléphone de Roland !
Wallace hocha la tête.
- Ok... Dites, si jamais on décidait de ne pas choisir notre camp...
- Ce serait problématique pour les deux camps en question.
- Ok... C'est normal que je veuille pas que Tristan me colle de trop ?
- Oui ! C'est une des réactions les plus normales que tu aies eu jusqu'à maintenant, même.
- Ah bon ?
Helen acquiesça.
- Vous commencez à sortir ensemble, laissez-vous le temps de réapprendre à vous connaître sous ce nouvel angle, trop vous coller c'est forcer les choses inutilement !
- Hm... z'avez raison...
- Ca fait du bien de pouvoir te reparler, Wallace...
Le grand brun hocha la tête.
- Ouais, désolé de vous avoir un peu envoyé chier ces derniers temps...
- C'est pas grave, ça m'a permis de faire des trucs de mon côté !
- Ok, cool. A tout à l'heure !
- Yep.
Wallace sortit de la salle. Tristan l'attendait.
- Hey...s
- Wallace, euh...
Tristan resta face à Wallace, étonné.
- Tu... veux un bisou ?
- ...
Tristan regarda intensément Wallace, qui se demandait un peu pourquoi, puis il prit une grande inspiration.
- Tu allais partir ce matin, hein ?
Wallace déglutit.
- Je... vois pas de quoi tu veux parler...
- Wallace...
Il serra les dents.
- Je... Disons que j'ai eu un mauvais réflexe... J'me suis levé, t'étais là, j'étais là, j'ai vu ce qui allait en découler et... J'ai eu la pétoche. Parce que je me sentais absolument incapable de faire face...
- Tu es capable d'affronter un champion d'arène pied à pied mais pas de... faire face à moi après une nuit ensemble ?
- Tu comprends pas...
- Si, je comprends... Et c'est ça le problème, je suis prêt à te passer ça...
- A me passer quoi ? Une fois que tu t'es réveillé, ça s'est arrêté, parce que tout m'est revenu, je savais pourquoi je l'avais fait et pourquoi je devais rester !
Tristan se mordilla les lèvres, les larmes aux yeux. Wallace leva les yeux au ciel.
- Purée, tu vas pas commencer...
- L'espace d'un instant, tu as voulu...
- L'espace d'un instant, l'ancien Wallace a refait surface, il s'est dit "Dégage avant qu'il ne soit trop tard" - et je veux pas être ce Wallace-là, je veux être le Wallace d'après, je veux qu'on passe du temps ensemble.
Tristan acquiesça.
- ... on va dire que je vais te croire pour le moment...
- Tristan, notre relation commence à peine, j'vois pas l'intérêt de psychoter dès maintenant !
Tristan hocha la tête et essuya ses yeux.
- Ok, ok, pardon...
- On va à la médiathèque, on fait nos deux heures et ce soir on va se prendre un verre, au calme, dans le bar où je bossais cet été. Ils nous feront le Happy Hour même après le Happy Hour !
Tristan sourit.
- Merci, Wallace.
Wallace sourit à son tour et embrassa son petit ami.
- Alors arrête de t'inquiéter maintenant.
- Ok...
Helen sortit de sa salle, décoiffée et en courant.
- LES ENFANTS JE DOIS Y ALLER, GEREZ-VOUS TOUS SEULS A LA MEDIATHEQUE !!
Wallace et Tristan la regardèrent partir, intrigués.
- Qu'est-ce qu'elle a ? s'étonna Tristan.
- J'ai ma petite idée mais ce sera à vérifier plus tard...
- Du coup, la médiathèque...
Wallace inspira.
- On dit toujours qu'il faut savoir profiter des opportunités...
Tristan grimaça. Wallace haussa les sourcils.
- Quoi ?... Nan ! Nan mais ça va pas ! Tu me prends pour qui !
- Dommage, j'allais dire oui !
Wallace plissa les yeux.
- Menteur !
Tristan sourit. Wallace secoua la tête.
- Allez, on y…
Tristan se retourna et ils virent tous les deux Walter et Naomi s'embrasser devant les portes de la médiathèque. Wallace inspira.
- Ah bah quand même.
- Tout est bien qui finit bien, je suppose… sourit Tristan.
- Hm. Mais c'est que le début…
***
Jeffrey, Carl, Margaret et Lindsay sortirent de la voiture, les mains en l'air. Max et Ethel leur barraient toujours la route.
- On vient en paix ! geignit Jeffrey.
- Quel courage, bravo ! soupira Carl.
- Ils étaient là-bas, eux aussi, je les reconnais ! Nous sommes du même côté ! cria Margaret.
- Maman, je crois pas, non...
- C'est pas vraiment le cas, Maggie... Ils auraient plus tendance à nous empêcher de faire ce qu'on envisageait de faire...
Max soupira. Ethel regarda derrière eux. Il clopinait sur sa canne. Margaret pencha la tête. Jeffrey s'étonna. Lindsay et Carl grimacèrent.
Holland Tenorman s'avança entre Max et Ethel.
- Ils vont nous aider. Si jamais Sacha ou Roland reviennent, la situation pourrait devenir compliquée... mais de toute évidence ils sont très occupés.
Holland tourna le dos.
- Suivez notre voiture, nous vous amenons à la planque. Et on va récupérer de quoi faire couler Roland Smirnoff...
Carl soupira.
- Quelle idée j'ai eue de faire des enfants, moi !
- Remonte en voiture, chéri, on discutera de nos choix de vie désastreux plus tard ! grommela Margaret.***
Patrick Carney – Bojack Horseman Theme- C'est complètement fou... souffla Quinn.
- Il a l'air sûr de lui, c'est effrayant... admit Lucy.
- J'approuve, perso. Et je suis content de le revoir comme ça ! sourit Francis.
- Je sais pas quoi penser... souffla Violette.
- Les évènements vont prendre une autre tournure, je suppose... admit Santana.
- J'arrive pas à croire qu'on sèche ! ricana Rebecca.
- Je comprends ce que c'est, la fille blanche de bonne famille qui transgresse les règles pour la première fois ! sourit Mike.
- S'passe quoi, là, sérieusement ?! souffla Steven.
- On va le savoir, je suppose... marmonna Ana.
- Allez Wallace, surprends-nous ! sourit Fey.
- Pourquoi faire ça ici en fait ? marmonna James en regardant l'auditorium tout autour.
- Je suis à la fois excité et effrayé ! geignit Orson.
- Je ne suis ni excité ni effrayé, je veux rentrer chez moi ! soupira Benjamin.
- Moi je suis ravie, c'est exactement ce que je demandais ! sourit Christina.
- Eh bah voyons voir si ça se déroule comme envisagé... songea Tino.
- Moi j'ai confiance. Evidemment ! sourit Tristan.
- Je pense qu'on peut avoir confiance... admit Robbie.
- Super, enfin il se passe quelque chose ! sourit Léon.
- J'espère juste que ça ne nous entrainera pas trop loin... souffla Lilian.
- Moi je suis juste là pour les potins ! ricana Gina.
- Moi aussi, hors de question que je participe... marmonna Holly.
- Cent Pokédollars qu'on va tenter d'assassiner le président... souffla Andréa.
- Mille qu'on le fait vraiment... soupira Clive.
Amélia observait, parmi la foule de ses camarades, quelque peu surprise.
Wallace, Naomi, Perrine et Walter se tenaient face à eux. Wallace inspira.
- Ok, on vous a réunis ici dans l'auditorium…
Les élèves étaient assis sur le gradin faisant face à la scène, qui habituellement était replié.
- … pour vous annoncer qu'on a pris la décision de ne pas prendre parti dans la guéguerre qui nous oppose à Justin Truce, et à Roland Smirnoff.
- Vous allez enfin arrêter de nous faire chier avec ça ! soupira Rebecca.
Tout le monde la regarda. Elle haussa les épaules.
- Vous le pensez tous, nan ?
Walter inspira.
- J'ai créé une page Facebook que j'ai partagé avec les étudiants du pays. Sauf ceux d'ici pour des raisons évidentes.
Amélia grimaça. « Quoi ? Quoi ?! Je comprends plus rien ! »
- Je vais la partager avec vous tous. Et on va provoquer… un soulèvement, une rébélion.
Mike haussa les sourcils. Holly leva la main.
- Oui ?
- On… est obligés ?
- Non… marmonna Perrine. Mais tout le pays va s'y mettre.
- On va tenter de renverser le Président sans pour autant jouer le jeu de Roland Smirnoff.
Tout le monde se regarda.
- Des questions ?
Steven leva la main.
- Oui ?
- Vous avez pété un plomb ?
Les quatre hochèrent la tête. Ce qui acheva de convaincre le reste de la bande. Clive soupira.
- Je suppose qu'on n'a pas le choix…
- Oh bon sang… souffla Gina.
- Ca peut être marrant… sourit Mike.
Naomi, Wallace, Walter et Perrine se regardèrent. La machine était lancée. Walter tripotait son téléphone.
- Vous êtes tous invités sur la page, vous allez pouvoir voir les commentaires des étudiants à propos de leurs conditions de vie scolaire… c'est plutôt édifiant.
***
Helen arriva dans la chambre. Holland était bel et bien réveillé. Ses parents étaient avec lui.
- HOLLAND !
- Yo…
Helen souffla de soulagement.
- Bon sang… J'ai cru que… J'ai cru que…
- On a tous cru que ! sourit le père.
- Fini, toutes ces conneries de politique, Holland, tu vas rentrer à la maison et on va se faire oublier !
Holland inspira.
- Si tu es d'accord, j'aimerais bien aller chez toi.
Helen haussa les sourcils.
- Attends, quoi ?
- Holland ! geignit Clarence.
- Euh…
Holland souffla.
- Je dois réfléchir à un plan pour me venger. De lui.
- … de la personne qui t'a tiré dessus ? s'étonna Helen.
Clarence et Scott se regardèrent et regardèrent leur fils qui hochait la tête.
- Je dois me venger de Roland Smirnoff.