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Le Sauveur du Millénaire de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 05/08/2015 à 08:54
» Dernière mise à jour le 25/02/2019 à 01:22

» Mots-clés :   Aventure   Fantastique   Médiéval   Présence de Pokémon inventés   Région inventée

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Chapitre 32 : Soulèvement et mutinerie
Le Kaorine chromatique, grâce à ses pouvoirs psychiques, enseigna à Uriel le rôle du Sauveur du Millénaire. Castel n'en sut jamais rien. Pour lui, Kaorine n'était qu'un des Pokemon de son ami. Un Pokemon qu'Uriel tua avec tous les autres pour arrêter Castel le jour où il tenta de se servir de la météorite pour détruire le monde. Mais pas une seconde, Kaorine ne douta de son successeur. Pourquoi alors ai-je douté du mien ?



*****




L'assaut contre la ville débuta juste après le message mélodramatique de Castel. Erend devait bien l'avouer, son spectacle pyrotechnique avec du feu qui se transformait en visage était assez bien fichu. Et ça avait provoqué une immense frousse parmi les rangs d'Erend. Mais, comme l'Armée de Libération avait attaqué immédiatement après, ça ne devait avoir eu que peu d'effet sur le pragmatique général Willis. Au mur est, les canons sonnaient leur musique de mort, que ce soit ceux de la ville ou ceux des assaillants. Et pendant ce temps, à l'ouest, la flottille de Kanto se mettaient en formation, tandis que la moitié de la flotte Stormy Sky se dirigeait vers eux. Erend espérait que Syal n'allait pas mettre trop longtemps à prendre le contrôle de la flotte. Les vaisseaux Stormy Sky représentaient une lourde menace pour les assaillants.

De son coté, Erend devait faire ce qui avait été prévu, c'est-à-dire soulever la ville. Dans l'optique de l'attaque généralisée contre Castel, les Adeptes d'Uriel avaient placé des espions et des agents un peu partout en ville, dans les grandes administrations publiques, dans les grandes entreprises et dans les quartiers résidentiels. Le but : faire passer le message de la bataille finale, recruter des volontaires, propager l'idée et l'envie de la rébellion. Erend avait aussi fait distribuer tous les Pokemon qu'ils avaient réussi à soutirer à Castel, de telle sorte que, quand ça allait péter dehors, ça pète dedans aussi. Les gens de Fubrica en avait assez du roi Castel et de sa folie. Attiser leur fibre patriotique n'avait pas été bien compliqué.

Dans les rues, les gens se soulevaient par milliers. Tous ceux qui avaient des Pokemon s'en servaient, et ceux qui n'en avaient pas se battaient avec tout ce qui leur tombait sous la main. Comme Castel avait mobilisé le gros de ses troupes pour combattre l'Armée de Libération au mur est, le peu de guerriers qui demeuraient en ville furent bien vite dépassés devant l'ampleur du soulèvement. Et Erend, entourée de ses fidèles amis, l'épée Sifulis en main et Babytus sur son épaule, menait la marche. Où qu'il passait, on l'acclamait à grands cris de « IGEUS ! », « SIRE EREND ! » ou « LIBERTÉ POUR BAKAN », et ses rangs n'en devenaient que plus grands. La foule et les Pokemon attaquaient en priorité les soldats de Castel bien sûr, mais aussi les infrastructures dont le régime se servait, comme les commissariats demeuraient fidèles au roi. Mais une partie de la police c'était déjà rangeait derrière eux. Les brigades d'À bas la République, fidèles à Castel, furent vite appelées en renfort. Comme eux possédaient des Pokemon, la bataille des rues commença.

Quoi de mieux pour ajouter au chaos ambiant que des combats de Pokemon à chaque coins de la ville ? Les explosions, les incendies, les cris, les chants ; tout cela se fondait dans une masse de sons que le cerveau d'Erend avait du mal à organiser. Il n'avait que quatorze ans, et c'était la première fois qu'il voyait une guerre en vrai. Ayant grandi dans un milieu aristocratique et politique, il avait toujours cru que la guerre, c'était pour tous ces pays sous-développés et ignares qui ne savaient pas régler leurs différents autrement. Erend s'était toujours dit que ses talents d'orateur et de diplomate sauraient toujours éviter le conflit, et le voici, menant lui-même une révolte générale.

Erend ne se battait pas lui-même. Son fidèle Babytus restait à ses cotés pour le protéger, et aussi en tant que symbole, comme l'épée Sifulis qu'Erend portait. Il était en outre escorté par les dresseurs de sa garde rapprochée, à savoir Zayne, Leaf, Silver, Anis, Surervos, Jace, Velca et Marcelio. Leol était présent aussi, et bien qu'il n'ait pas de Pokemon, il n'hésitait jamais à en charger un avec sa lance pour seule arme. Puis enfin, il y avait Deornas, un air grave et soucieux sur son visage.

Leur destination était le Palais Ministériel, de tout temps siège central du pouvoir de la République, aujourd'hui propriété du roi Castel. Erend ne se leurrait pas : Castel devait sûrement savoir que l'attaque dehors n'était qu'une façade pour permettre la véritable attaque contre sa propre personne. Castel avait encore deux anneaux de transferts, donc il aurait pu fuir s'il le voulait. Mais il n'allait pas le faire, Erend en était persuadé. Il allait gentiment les attendre, certain de sa victoire.

Un membre d'À bas la République non loin de leur passage reconnu Erend et tenta de stopper la rébellion à lui seul en le visant de son arme. Zayne, toujours à coté de son frère, réagit au quart de tour en levant son trident de Triseïdon. Un épée mur de glace se leva d'un coup devant Erend, bloquant les tirs de pistolet. Puis, avant que le milicien n'ait pu prendre la suite, Zayne fit tournoyer le trident et lui expédia une rafale d'eau, qui, tel un tsunami, le propulsa au loin, ainsi que les deux maisons à coté.

- Oups, fit simplement le jeune homme.

- Cette ville est la nôtre, ou du moins on va bientôt la reprendre, lui dit Erend. Tâche de ne pas trop la réduire en morceau.

- C'est pas ma faute ! Ce machin ne contrôle pas ce qu'il lance !

- Quand il est sous sa forme Arme, en effet, il ne contrôle pas. C'est toi qui le fait. Attends d'avoir Castel devant toi pour te déchainer.

Erend avait beau paraître tout calme, il n'en était pas moins soucieux. Qu'allait-il se passer, quand Zayne serait en face de Castel ? L'eau de Triseïdon pourra-t-elle vaincre les flammes d'Hafodes ? Les deux devaient se valoir, mais le problème, c'était que Castel avait cinq autre Pokemon également. Erend comptait sur leurs compagnons pour en venir à bout. Nirina les avait bien renseigné sur chacun d'entre eux, et Leaf les avait même combattus une fois. Ils avaient beau être forts et rares, ils n'étaient pas invincibles.

Au fil des minutes, l'avancée des rebelles face aux milices d'À bas la République se prononça clairement. Ils avaient beau avoir plus de Pokemon qu'eux, Erend lui avait le peuple de Bakan derrière lui. Les miliciens fidèles à Castel furent bien vite acculés par cette multitude de gens armés pour la plupart de bâtons et de couteaux, et furent forcés de reculer peu à peu. Les Pokemon des Adeptes d'Uriel faisaient ce qu'ils pouvaient pour protéger la populace des tirs d'À bas la République. Comme ils s'approchaient du palais, les gardes du roi restés sur les lieux commencèrent à bouger. Il y en avait une bonne centaine, dont quelque groupes à cheval. Leurs épées, lances et haches tendues, ils foncèrent sur eux à grands cris de « Vive le roi Castel ». Erend ne s'émeut pas pour si peu.

- Zayne, Marcelio.

Ses deux compagnons s'avancèrent, Zayne avec le trident en main, Marcelio aux cotés de son Méga-Carchacrok. Zayne fit apparaître du bout de son trident une sphère aquatique qui continua de grandir, tandis que Méga-Carchacrok invoquait une attaque Draco Météor juste au dessus de la charge des chevaliers. Quand ils virent les météores tomber vers eux, les gardes se dispersèrent avec panique. Ils n'en furent pas moins salement touchés, et Zayne les acheva en leur lançant dessus son attaque aquatique, une énorme bombe d'eau qui explosa au milieu et les repoussa tous contre les bâtiments, morts ou hors d'haleine.

- Pas mal quoi, commenta Surervos en lorgnant le trident de Zayne. Mais la patronne elle, elle pouvait faire sortir des colonnes de feu du sol avec sa fourche trop spicy et les contrôler comme elle voulait. Tu peux pas, genre, faire apparaître un geyser qui nous amènerait direct d'vant l'palais quoi ?

- Mec, j'ai ce Pokemon Lego que depuis deux jours ! Protesta Zayne. Je ne me vois pas diriger un geyser dans lequel nous nous trouverions, à moins que tu ne veuilles finir sur la Lune.

- De toute façon, il nous faut y aller tous ensemble, rétorqua Erend. Ce n'est pas seulement notre révolution, c'est surtout celle du peuple de Fubrica. Nous ne les laisserons pas derrière.

Surtout quand tous ces gens pouvaient occuper les défenseurs de Castel, alors que si les Adeptes d'Uriel arrivaient d'un coup et tous seul au palais, ça se passerait sans doute mal pour eux. Erend était sincère avec lui-même : s'il avait prévu de soulever les citoyens de la ville, c'était seulement pour provoquer encore plus de chaos. Beaucoup mourraient avant la fin, mais c'était indispensable au plan d'Erend. Et il ne le regrettait pas. Une guerre ne se gagnait pas sans sacrifice.


***


Leaf avait envoyé Florizarre, Grodoudou et Melodelfe en première ligne de la marée humaine qui marchait vers le palais, aux cotés des autres Pokemon du soulèvement populaire. Mais elle avait conservé Nidoqueen près d'elle, tandis qu'elle suivait Deornas. Il lui avait soudainement pris la fantaisie d'essayer de rallier des guerriers de Castel à leur cause, en clamant la vérité, le bon sens ou la mémoire de Nirina. Ça ne faisait pas vraiment parti du plan d'Erend, mais Deornas avait l'air déterminé. Qu'il essaie de sauver ses compatriotes, Leaf pouvait le comprendre. Et elle ne pouvait pas le laisser se débrouiller tout seul, sans Pokemon ni arme. Même si lui n'était pas d'accord.

- Vous n'avez pas à vous soucier de moi, Dame Leaf, disait-il. J'agis de mon plein gré. Vous devez combattre pour votre monde aux cotés des vôtres.

- C'est ce que je suis en train de faire, gros balourd que vous êtes ! Vous êtes des nôtres depuis le tout début. C'est vous qui nous avez aidé la première fois que nous sommes venus à Cinhol.

Et à ce moment, Adam était avec moi, tout aussi paumé que je l'étais... songea Leaf.

- Je ne me bats pas pour votre monde aujourd'hui, Dame Leaf, rétorqua Deornas. J'ai prévu de réunir autour de moi le plus de guerriers de Cinhol possible afin de faire face à mon père Sire Astarias, et espérer le convaincre d'abandonner Castel lui aussi.

- Très bien, c'est cool comme plan, approuva Leaf. Astarias est un type bien, l'honneur et tout ça... Si on l'a de notre coté, ça n'en sera que mieux.

- J'ignore où peut se ranger sa loyauté encore aujourd'hui. Il a fait allégeance à Castel pour avoir la garanti que Nirina soit épargnée...

- Et elle morte. Il n'a donc plus aucune raison de le servir, comme Isgon, acheva Leaf.

Leaf ne pouvait toutefois pas prétendre que la disparition de Nirina l'arrangeait. Elle aurait préféré qu'elle reste en vie, quitte à devoir affronter Astarias. Bien qu'ayant été ennemies, et sans que la confiance soit restaurée entre elles, Leaf avait respecté Nirina, pour sa force et sa volonté. Et elle avait vu au travers des sentiments que l'ancienne reine s'était efforcé de cacher. Si elle avait vécu, elles auraient pu devenir de vraies amies.

Leur parcours pour croiser des gardes de Castel prompts à baisser les armes leur fit prendre une direction quelque peu différente du groupe de tête. À la vue de Deornas, beaucoup de guerriers hésitèrent, et un bon nombre se laissèrent convaincre. Deornas était leur ancien prince. Nombre de ces guerriers là l'avaient soutenu dans sa rébellion contre Nirina. Deornas était un homme qui attirait la confiance rapidement, Leaf l'avait remarqué. Sage, mesuré, intelligent ; plus que quiconque, il aurait fait un roi exemplaire. D'ailleurs, Leaf le lui fit savoir quand il parvint à retourner tout un groupe de soldats.

- Quand Castel sera tombé, j'espère bien vous voir retrouver votre vieille couronne.

Deornas la regarda avec douleur.

- L'héritier légitime est Alroy, lui rappela-t-il.

- Alroy a quatre ans. Il ne peut rien gouverner du tout pour le moment. Et je ne pense pas que c'est le destin qu'aurait choisi sa mère pour lui. Nirina... m'a fait promettre de prendre soin de lui si jamais il devait lui arriver malheur. Je compte adopter le gamin et l'élever dans ce monde, si vous êtes d'accord. Il ne manquera de rien ; mon père est plein aux as. Il sera entouré de Pokemon, puis plus tard, choisira ce qu'il veut faire de son plein gré. S'il est prêt à régner le moment venu, soit, mais, pour l'heure, ce sera mieux pour lui mon monde que Cinhol et les intrigues de la couronne.

- Oui, vous avez sans doute raison... acquiesça finalement Deornas. Nirina a toujours préféré l'Ancien Monde à Cinhol.

- Et donc, reste plus que vous pour le trône.

- Que ne puis-je, Dame Leaf, soupira Deornas. À la vérité, je n'ai point de sang de Haldar, ou très peu. Mon vrai père n'est pas Sire Astarias.

Leaf cligna des yeux, perdue.

- Mais...

- Sire Astarias m'a élevé, pensant que j'étais son fils, mais mon géniteur est le duc Isgon. Il le sait, et moi aussi maintenant. Je l'avais dit à Nirina, également. Je n'ai nul droit d'usurper le trône des Haldar. Le trône reviendra à Sire Astarias. En vérité...

Il regarda franchement Leaf dans les yeux.

- Je suis las de Cinhol et de la royauté. Une fois que tout cela sera terminé, je compte rester vivre ici, dans l'Ancien Monde. Si vous voulez bien de moi...

Leaf ricana et lui tapa fortement dans le dos.

- Ça marche, à condition que vous arrêtiez de me donner du « Dame Leaf » à tout bout de champs. Mais euh, qu'est-ce que vous ferez ici ? De quoi vous viviez, à Cinhol ?

- De quoi je... que voulez-vous dire ? S'étonna Deornas.

- Comment vous gagnez votre grain. Votre travail quoi.

- Mais euh... j'étais prince du royaume. Je n'avais nul besoin de travailler.

- Ah ben, si vous comptez vous installer chez nous, va falloir y penser, ricana Leaf. Ici, vous ne serez pas prince.

- Je comprends, dit Deornas avec le plus grand sérieux. En effet, rien ne peut me valoir de traitement de faveur. Je travaillerai comme vous le faite. Votre monde recèle tant de merveilles que je trouverai bien à faire quelque chose qui me plait.

- Vous faites pas de bile, mon grand, sourit Leaf. Je me moquais de vous. Moi aussi, je fous rien, en réalité. Mon père est ambassadeur, ce qui me permet de faire ce que je veux avec mes Pokemon pendant qu'il trime pour nous deux. Je pense que je vais aussi me trouver quelque chose.

- Je ferai la même chose que vous, s'il vous agrée. Quoi que ce soit, si c'est en votre compagnie, ça ne peut que me plaire.

Leaf cligna des yeux et se détourna, gênée. Conscient de ce qu'il avait dit, Deornas rougit jusqu'aux oreilles et cacha sa honte en se lançant corps et âme dans la bataille. Leaf, demeurée en arrière, se surprit à songer au futur. Elle aimait bien Deornas, c'était vrai. Elle l'avait remarqué depuis qu'elle le connaissait. Il était gentil et tendre, avec une petite touche de naïveté que Leaf trouvait touchante. Mais il était aussi déterminé, intelligent et juste. Et, pour ajoutez au tout, relativement beau garçon. Elle l'aimait bien, oui, mais l'image d'Adam revenait toujours dans son esprit. Tant que cette histoire là ne serait pas terminée, d'une façon ou d'une autre, Leaf ne pourrait pas envisager une autre image dans sa tête. Elle alla rejoindre Deornas plus loin, et constata qu'il s'était arrêté, lui et tous ses nouveaux soutiens.

Ils étaient arrivés devant l'entrée ouest du palais ministériel. Le haut portail ouvragé était gardé par pas moins d'une centaine de guerriers. Leur chef avait une armure intégrale, faite de rouge et de bleue, avec un heaume à corne et une cape jaune. Leaf se souvint comme elle l'avait rencontré, la toute première fois, dans cette ville même, alors qu'il les avait agressés avec son Metali. Son Altesse le Prince Astarias Haldar, dit le Valeureux, le plus puissant et le plus respecté des chevaliers de Cinhol.


***


Les dix vaisseaux de Kanto se déployèrent autour de Fubrica en formation triangulaire. La flotte Stormy Sky, de dix vaisseaux elle aussi, maintint sa position. Avec les autres capitaines sur le pont du Virago, Syal regardait l'Amiral Rashok donner les ordres à ses troupes.

- Ne tirez pas tant qu'ils n'ont pas tiré, ordonna-t-il. Il ne sera pas dit que ce fut la Stormy Sky qui déclencha une guerre contre Kanto. Préparez les Pokemon et les Airsplanners, ceci dit. Baladio, dis-moi, dans quel de ces engins se trouvent le fameux général Lance ? Tu peux le sentir ?

Baladio était l'un des dix capitaines de la Quatrième Flotte de Rashok, le leader de la trente-huitième unité. Il avait pour particularité d'être un G-Man, ces individus très rares qui possédaient de l'ADN Pokemon, comme le général Peter Lance. Bien sûr, il n'avait rien du niveau d'un monstre comme Lance, mais tous les G-Man, aussi faibles soient-ils, maîtrisaient l'Aura, qui marchait un peu comme un sixième sens, capable de sentir les choses autour d'eux comme personne. Et donc, les G-Man ne pouvaient que se sentir entre eux s'ils étaient si proches.

- Dans le troisième vers la gauche, fit enfin Baladio. Sa présence brille comme aucune autre que j'ai vu.

- Bah oui, ce gus est le maître de ton ordre, si je ne m'abuse, dit l'Amiral.

- Ce n'est pas mon ordre, répliqua Baladio.

En effet, le capitaine Stormy Sky n'était jamais officiellement devenu un G-Man ; il avait seulement quelque pouvoirs pas vraiment maîtrisés. Devenir G-Man nécessitait des années d'entraînement et d'études. Avoir de l'ADN Pokemon ne faisait pas automatiquement d'un homme un G-Man.

- Vous souhaitez que l'on abatte cet appareil en premier, amiral ? Demanda une autre des capitaines.

- Surtout pas. Si jamais on lui pète son engin, Lance ne mourra pas, mais en plus il sera libre de venir nous affronter lui-même. Ce type a les pouvoirs d'une armée de Pokemon Dragon. Qu'il reste donc peinard dans son vaisseau ; je préfère voir ce qu'il vaut niveau tactique et talent militaire.

Bon, au moins, l'Amiral n'avait pas perdu la raison au point de vouloir défier Lance face à face. Ils n'attendirent pas longtemps avant qu'une communication soit établie avec la flotte de Kanto, et que le visage du général G-Man ne s'affiche sur le moniteur central du point. Cheveux roux et visage taillé à la serpe, Peter Lance dégageait sans conteste une impression de puissance et de dignité. Ses yeux dorés semblaient vous transpercer l'âme. Syal aurait été en peine de dire son âge. Il avait un visage relativement jeune, mais en même temps, quelque chose dans son regard et dans son expression le rendait bien plus âgé.

- Ici le général Peter Lance. Je commande ce détachement de Kanto. Stormy Sky, vous êtes sur notre chemin. Si vous comptez interférer dans notre mission, nous serons obligés de vous considérer comme ennemis.

L'amiral Rashok croisa les mains sur son fauteuil de commandement.

- C'est vous les envahisseurs, ici, répliqua-t-il. La Quatrième Flotte de Stormy Sky que je dirige est ici à la demande de Sa Majesté Castel II, souverain légitime de Bakan. Votre arrivée est un intrusion dans son territoire.

- Nous ne reconnaissons pas l'autorité de ce Castel. Au nom des Dignitaires de Kanto, je suis ici pour assister la République de Bakan, véritable souveraine de cet Etat, contre l'invasion de ces barbares venus d'un autre monde.

- Vraiment ? Fit mine de s'étonner l'Amiral. Pourtant, Castel Haldar a été légitimement déclaré souverain de Bakan suite à un vote du Sénat.

- Un vote où il a été le seul à voter, après avoir assassiné tous les autres sénateurs, répliqua Lance. Castel est un meurtrier et a été accusé de crimes contre l'humanité. Tous ceux qui l'aideront dans ses actes seront traités à la même enseigne. Tenez-le vous pour dit, Stormy Sky. Si Johkan vous déclare la guerre, je suis sûr que la Team Rocket ne sera que trop heureuse de brandir un drapeau blanc provisoire pour nous aider à vous exterminer.

La communication cessa là. Les dernières paroles du général ont suffit à rendre inquiets les capitaines présent, mais Rashok ricana.

- Menaces en l'air. Jamais la Tam Rocket ne s'alliera à ce gouvernement qu'elle méprise.

Syal n'en était pas si sûre. La Team Rocket ne perdrait pas une occasion de jouer le tout pour le tout face à un rival des Quatre Eclipses. Elle devait considérer la Stormy Sky comme une menace bien plus sérieuse que le gouvernement des Dignitaires. Et si la Team Rocket entrait en jeu elle aussi, assistant le gouvernement de Kanto, ça irait mal, très mal pour la Stormy Sky.

- Et de toute façon, même si ça arrivait, Castel nous assurera la victoire, reprit Rashok d'un air confiant.

Quelle folie ! Syal ne pouvait plus en entendre plus. Elle croisa les regards de Kagezo, de Malteus et de Dostrad, ses capitaines alliés. Alors que Rashok ordonna un encerclement de la flotte de Kanto, les quatre capitaines mutins, d'un même geste, contactèrent leurs vaisseaux sur leur ligne privé, en leur donnant de nouveaux ordres. La moitié des vaisseaux de la Quatrième Flotte rompirent la formation, et se rangèrent du coté des vaisseaux de la flotte de Lance. Rashok écarquilla les yeux quand il vit cela sur son écran de contrôle.

- Qu'est-ce que...

Syal ne lui laissa pas le temps de réagir. Avec son cuivre enroulé à son bras, elle visa les tourelles automatiques de protection sur le pont. Ses trois alliés capitaines prirent leurs armes et mirent en joue les autres capitaines. Syal, quant à elle, se plaça derrière le fauteuil de commandement de l'Amiral, et lui plaça devant la gorge un tronçon tranchant de son cuivre. Les gardes de la passerelle la visèrent, et elle cria :

- Je prends le contrôle de ce vaisseau et de la flotte ! L'Amiral Rashok n'est plus apte à la diriger. Son action va mener Stormy Sky droit au mur. J'appelle tous les hommes de bon sens et loyaux envers le Grand Amiral Skadner et aux idéaux de notre organisation à me rejoindre !

Nombre de sbires hésitèrent, et les autre capitaines eux-mêmes parurent tomber des nues. En revanche, Rashok fusilla Syal du regard.

- Qu'est-ce que cela signifie ?! As-tu perdu la raison ?

- Au contraire, je l'ai retrouvée, amiral, dit calmement Syal. J'aurai dû faire ça dès que vous avez décidé de vous allier à Castel pour conquérir Bakan.

- Sinistre idiote ! Je n'ai fait ça que pour les intérêts de Stormy Sky !

- Non. Vous l'avez fait pour vos propres intérêts. Amiral Rashok, je vous arrête pour trahison, et je prends le contrôle de votre flotte.

Rashok secoua la tête.

- Toi, parmi toute les autres... Tu es celle sur qui je comptais le plus. Celle qui devait me succéder !

- Elle n'est pas seule, amiral, fit Kagezo, en s'avançant avec Malteus et Dostrad.

- Vous aussi, vous me trahissez ? Toi, Kagezo, mon plus vieil ami ?

- Tu es comme mon frère, Rashok. Mais j'ai juré fidélité à Stormy Sky. Tu vas la mener vers une guerre qu'elle risque de perdre pour le cul royal d'un psychopathe notoire qui n'a rien à voir avec nous. Nous arrêtons là les frais. Crois bien que le Grand Amiral sera informé de tout cela.

Rashok lui répondit par un rictus inquiétant.

- Oh que oui, il sera informé. Je l'informerai comment j'ai puni votre mutinerie en même temps que je lui apporterai vos têtes de traîtres ! Baladio !

Avant que Syal où les trois autres n'aient pu faire quoi que ce soit, le capitaine G-Man, fidèle à l'Amiral, déploya une véritable tempête de sable sur le pont. Comme il était le G-Man d'Hippodocus, cela entrait dans ses attributions. Syal fut aveuglée, et sentit la poigne féroce de l'Amiral la jeter à terre loin de lui. Puis la voix de Rashok gronda à travers la passerelle, et résonna dans tous les vaisseaux de la flotte.

- Ici l'Amiral Rashok ! J'ordonne à tous les membres de Stormy Sky loyaux d'ouvrir le feu sur les vaisseaux traîtres, et exécuter tous les scélérats qui pourraient se trouver dans vos bâtiments !

Et, suite à cela, la Quatrième Flotte de Stormy Sky se déchira elle-même.