Chapitre 17 : Une relation commune
Chapitre 17 : Une relation commune
« Melgana, tu penses que les mousquetaires voudront bien nous parler ? »
« Qu'est-ce qui te prends de parler d'eux ? Tu es fou ou quoi ? Tu crois vraiment qu'ils vont s'intéresser à ce que tu vas dire, Soklar ? Ils veulent juste t'avoir et rien d'autre. »
« Ils ne sont pas tous pareils, j'en suis sûr et certain. Il doit bien y en avoir un ou dux qui voudra bien communiquer avec nous sans forcément vouloir nous tuer non ? »
« Tu te fais des illusions, mon pauvre, Soklar. Ca se voit … que tu ne les connais pas. »
« Ce n'est pas une raison pour parler de façon condescendante hein, Melgana ? »
« Je ne voulais pas te vexer, mon petit Soklar. C'est juste que tu t'imagines que les gens sont naturellement bons… mais ce n'est pas le cas . Ce n'est pas la réalité, loin de là. Les gens ne sont pas aussi bons que tu voudrais le croire. Comment voudrais-tu être aussi honnête ? »
« Je n'ai pas du tout compris ta phrase, grande sœur. »
Ce n'était pas bien grave. Elle signalait juste que Soklar était trop gentil et trop bon contrairement à la majorité des hommes. Et encore, même Soklar était loin d'être parfait et avait de très nombreux défauts qui étaient impossibles à ignorer. Ah … Mais il était ainsi et pas autrement. Elle vint passer une main dans sa chevelure avant de dire :
« Tu n'as pas à t'en faire, Soklar. Il n'y a rien de mauvais dans tout ça. »
Rien de mauvais ? Mais justement, enfin, non, ce n'était pas comme ça qu'il voyait la chose. Il voulait juste savoir si … les mousquetaires étaient capables d'avoir une discussion avec lui ou non ? C'est tout ce qu'il demandait au final, rien de plus, rien de moins. Mais voilà, dès qu'il s'agissait de parler aux mousquetaires, Melgana changeait complètement de conversation ou disait tout simplement n'umporte quoi. Autant dire qu'elle n'était pas vraiment très utile … et c'était vraiment très ennuyeux et problématique.
« De toute façon, nous avons assez parlé de tout ça, Soklar ! Remettons-nous en route ! »
Moui. Il fit la moue, visiblement embêté. Il devait trouver la raison qui poussait Melgana à détester autant les Mousquetaires ? Il y avait une certaine relation entre elle et eux mais … il n'arrivait pas à savoir quoi exactement..
Et c'était ça qui le dérangeait. Le fait de ne pas connaître et surtout de ne pas être au courant de tout ce qui se passait. Mais peut-être que lorsqu'ils allaient se rendre dans la capitale, tout allait s'arranger ? Oui, il allait bien finir trouver quelques langues qui allaient se délier et l'aider dans sa quête pour trouver quelques informations.
« Et bien, Soklar ? Qu'est-ce que tu fais ? On y va, hop hop ! Dépêches-toi donc un peu ! »
« Oui, oui, je viens, je viens ! Je réfléchissais juste à une idée, rien de plus ! »
« Hum ? Et c'était quoi cette idée ? Rien de stupide, j'espère, hein ? »
« Non non, c'était juste une réfléxion comme ça. Rien de bien important. »
Comme il ne pouvait pas lui poser la question directement, autant ne rien dire et ne rien demander, ça sera beaucoup mieux. Pfiou, parfois, quand il cherchait à comprendre sa grande sœur, ça devenait tout de suite plus que compliqué.
Elle vient jusqu'à lui, le prenant par le bras pour le tirer contre elle. BON ! Maintenant, il fallait accélérer la marche car sinon, ils n'allaient jamais arriver à destination. Elle avait des facilités à manipuler l'adolescent, lui faisant croire qu'ils se dirigeaient vers la capitale mais c'était totalement l'inverse. Le souci résidait que dès l'instant où ils rentraient dans un hameau ou une ville, Soklar n'avait aucune hésitation à demander si la capitale était bientôt ou non. Résultat ? Lorsqu'il comprenait qu'elle se jouait de lui, c'était lui qui prenait les commandes et inexorablement … ils se rapprochaient.
« Et cette fois-ci, pas de coup tordu hein, Melgana ? Je voudrais y arriver avant d'être un vénérable ancêtre avec une barbe longue comme mon bras ! »
« Roh ! Qu'est-ce que tu racontes comme sottises, Soklar ! Ca n'arrivera pas ! »
« On ne sait jamais … puisque tu tentes de me mener en bateau dès que je montre un moment de faiblesse, n'est-ce pas, grande sœur ? »
Elle ne répondit pas sauf par une petite moue qu'il ne pouvait pas voir à cause du masque de la jeune femme. Peut-être que oui ? Peut-être que non ? Tout ce qu'elle savait, c'est qu'il exagérait grandement. Elle n'était pas aussi monstrueuse que ça non plus ! Il ne fallait pas exagérer et trop pousser hein ?
Mais il était vrai que … enfin bon … comment est-ce qu'elle pouvait dire ça exactement ? Comment est-ce qu'elle pouvait faire pour lui faire comprendre qu'elle ne lui voulait AUCUN mal ! C'était pourtant pas si compliqué que ça à comprendre, non ?
Pourtant … et pourtant … en le regardant, elle savait que ça ne serait pas une chose facile. Décontenancée et désabusée, ses moyens diminuaient de jour en jour. Et bientôt, elle allait devoir affronter la vérité … mais est-ce qu'elle était prête à cela ?
« Je ne crois pas que mon corps accepterait une telle chose. »
« De quoi est-ce que tu parles, grande sœur ? Qu'est-ce que ton corps n'accepterait pas ? Le fait de trop manger, c'est ça ? » dit-il avec amusement comme pour se moquer.
« De ce côté-là, je vais TRES BIEN, PETIT SACRIPAN ! »
« Ah ça, c'est sûr que vu comment tu manges comme douze, tu vas très bien ! »
Il tira la langue avec amusement avant de se mettre à courir. Hum … Comme par hasard, il prenait une direction qui l'emmenait sur le chemin en direction de la capitale. Les coïncidences … commençaient à ne plus en devenir. Bientôt, elle allait devoir affronter son passé … non … leur passé à tous les deux. Elle déglutit, comme si une boule venait de se former dans sa forge. Ce jour là, Soklar allait la haïr à jamais.
« Non mais je te jure ! Encore une antiquité complètement dévastée ! »
« Paraîtrait que ça hurle du côté du château royal. Ca n'apprécie pas vraiment … et il semblerait que ça soit l'élu le responsable ! »
« Oui mais en même temps, moi, j'ai entendu dire que si les temples se détruisent les uns après les autres, c'est que la puissance de l'élu se trouve dedans. Tu le crois toi ? L'élu d'Arceus qui ravage tout sur son passage ? Ca paraît vraiment surprenant ! »
« Peut-être que c'est un truc divin ou quelque chose du genre ? Mais c'est bizarre, on a toujours pas vu l'élu. Tu crois que le roi n'arrive pas à le garder auprès de lui ? »
« Ohla ! Fais attention à ce que tu dis hein ? Tu voudrais pas que les soldats t'entendent non ? Voire pire ! Les mousquetaire ! S'ils te chopent, c'est foutu ! »
« Ouais, ouais, je sais, je sais … je devrais être effrayé mais je n'y arrive pas. C'est comme ça. Depuis des années, ils sont plus que l'ombre d'eux-mêmes. »
« Moi, je ne veux pas être mêlé à ça ! Tu te débrouilles seul maintenant ! »
« L'ombre ? Et si cette ombre vous éliminait ? Qu'est-ce qui se passerait exactement ? »
« HIIIIIIIIIIIIIIIII ! » s'écrièrent les deux hommes, une forme féminine sortant de l'ombre d'un mur, venant les attirer à l'intérieur. Quelques secondes plus tard, deux cadavres se trouvaient au sol alors que la forme féminine sortait du mur en s'étirant longuement.
« Ca faisait du bien un peu de sport. Et de telles rumeurs sont des plus appréciables ! »
Alors, comme ça, les mousquetaires cumulaient échec sur échec ? Elle passa une main dans sa chevelure noire, un grand sourire dessiné sous son masque. Bien entendu. Ils ne pouvaient pas capturer un simple adolescent mais cela pour une seule et unique raison :
« Je ne suis pas de la partie. Mais tout ça va changer, mon petit Soklar. »
Elle était devenir la prédatrice et avec une proie aussi spéciale que lui, elle allait se faire un plaisir particulier de le capturer. Hum … N'était-elle pas l'une des rares à ne pas avoir d'apprenti en ce moment même ? Il faut dire que nul être était intéressant à ses yeux à l'heure actuelle. Elle se courba légèrement, observant son corps avant de se dire :
« Je me demande s'il appréciera d'avoi mes mandibules se coller à sa délicate et tendre gorge si appétissante. Je me ferais un tel plaisir que de lui apprendre les maniements des ténèbres. En tant qu'élu, il aura une prédisposition à cela, hahaha. »
Elle rigolait pour elle-même. Cela lui suffisait amplement. Elle jeta un œil aux deux cadavres. Hum … Si elle les laissait ici, il y avait de fortes chances qu'ils soient découverts mais surtout qu'on lui impute ces deux meurtres. Ce n'était pas comme si c'était faux, elle les assumait pleinement mais … bon ! Des mains sortirent du sol, complètement noires, venant dépecer et déchiqueter les cadavres sans aucune hésitation. Bientôt, il ne restait plus que des traces de sang au sol ainsi qu'une simple bouillie infâme, comme si des chiens errants s'étaient nourris.
« Bon bon bon … Mettons nous en quête alors ! »
Il était temps de disparaître dans les ténèbres. Les autres mousquetaires étaient déjà en effervescence, ils n'avaient pas besoin d'elle pour les prochain jours. Elle allait pouvoir s'occuper à les écouter et apprendre une ou deux choses en prime.
Oui ! Des informations sur le dernier endroit où Soklar avait été localisé car ouiiiiiiiii ! Comme c'était étrange, mais personne ne savait où il se trouvait quand elle était là. C'était vraiment très surprenant, non ? Ils lui cachaient des choses car ils n'avaient pas envie qu'elle y aille seule, qu'elle fasse comme d'habitude.
« Mais ces idiots ne comprennent pas que l'on ne peut pas m'en empêcher. »
Et que si elle désirait quelque chose, elle pouvait aisément l'obtenir. Elle était patiente, très patiente. La patience était mère de toutes les vertus. Dommage que pour elle, c'était tout le contraire. Elle était le vice incarné … parmi les mousquetaires et elle appréciait ce titre plus que quiconque. Un titre si plaisant à entendre. Et Arceus savait que nul homme ou femme n'avait tenté sa chance avec elle. Elle n'était pas si facile. On ne la capturait pas, on ne la domptait pas. C'était elle qui chassait, nul autre.
Ah … Peut-être devait-elle retourner à la capitale ? Tendre l'oreille pour les mousquetaires. Mais ces derniers étaient encore plus discrets que quand elle n'était pas là. Ils lui faisaient encore moins confiance qu'à un criminel de guerre, à un ennemi. Qu'il était difficile de ne pas être aimée, n'es-ce pas ? Mais elle le supportait plutôt bien.
Elle n'était pas faite pour être aimée … et inversement. Oh, elle éprouvait un plaisait assez malsain à jouer avec quelques personnes. Et son futur apprenti allait devoir de grands efforts pour la supporter. Oh, il y avait aussi de grandes chances qu'il n'en ressorte pas indemne, que son cerveau soit salement atteint et qu'il y ait des dégâts psychologiques pour le reste de son existence mais cela … qu'est-ce qu'on s'en fichait non ? S'il n'était pas capable de supporter la pression, il ne faisait aucun doute qu'il n'en valait pas a peine alors.
« Ca serait bête de finir brisé aussi aisément, oh que oui. »
Oh ! Elle se parlait toute seule ! Comme d'habitude en fin de compte. Ce n'était pas comme si c'était surprenant. Nul ne cherchait réellement à converser avec elle. Trop bizarre, toujours le sourire mauvais aux lèvres. Elle allait jeter le mauvais sort. Que des foutaises et des balivernes ! De toute façon ,ce que les gens pensaient d'elle, hein ?
« Avec mon apprenti, nous passerons tellement de temps ensemble que cela rattrapera bien l'absence de social avec le reste de la civilisation. »
Oh ! Civilisation, belle Civilisation ! Qu'est-ce que tu avais fait d'elle ? Si elle était ainsi, ce n'était que de ta faute ! Si elle était ainsi, tu étais la seule responsable ! Comment comptes-tu te faire pardonner à ses yeux ? Te racheter ?
« On verra ça plus tard … et avec les intérêts ! » termina t-elle de dire avant de se déplacer en sautillant d'un air guilleret. Voilà qu'elle était plutôt de bonne humeur, ce qui était une excellente chose. Elle n'avait plus envie de tuer pour le moment !
BRRRRR ! Il commença à trembler, sans réelle explication, Melgana remarquant le geste de son petit frère avant de lui demander :
« Et bien ? Tu as froid, Soklar ? Viens donc dans mes bras. Pourtant, nous ne sommes pas en hiver et il fait plutôt bon, pas frais »
« Je sais pas … J'ai ressenti un grand effroi, je ne saurais pas l'expliquer, Melgana. »
« Quelqu'un doit penser à toi. Il vaut mieux pour cette personne qu'elle arrête tout de suite car sinon, c'est elle qui va devoir se mettre à trembler. »
Une menace en l'air puisqu'elle ne connaissait pas la personne … mais ça ne changeait pas ses dires. Il valait mieux qu'elle arrête dè maintenant sinon, ça pouvait très mal se finir.