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Le Sauveur du Millénaire de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 08/07/2015 à 08:28
» Dernière mise à jour le 20/02/2019 à 23:28

» Mots-clés :   Aventure   Fantastique   Médiéval   Présence de Pokémon inventés   Région inventée

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Chapitre 30 : Dominer les Dieux Guerriers
Le devoir du Sauveur du Millénaire est de sauver le monde. Je ne pense pas qu'il faille entendre le verbe « sauver » au sens littéral. Il y a plusieurs façons de sauver. Mais un Sauveur du Millénaire a aussi un autre devoir, tout aussi important : celui de préparer et de guider son successeur. C'est à cela que j'ai échoué.



*****




À l'Académie Velgos, l'ambiance était morose. Il y avait de quoi se réjouir, mais aussi de quoi se lamenter. La mission de sabotage à la centrale de la ville était une demi-réussite. Ils avaient réussi à voler plusieurs Electrode, et en mettre K.O. quelque autres. La centrale fonctionnait toujours, mais à demi-régime. Sauf qu'ils avaient perdu Daniel. Quant à la mission au Glacier Infini, ça avait été une totale réussite : ils étaient revenus avec Triseïdon, et mieux encore, le Pokemon Légendaire avait accepté Zayne comme maître, leur offrant une possibilité d'affronter Castel à armes égales. Sauf qu'ils avaient perdu Nirina.

Pour Erend, c'était dur à digérer, surtout après le sacrifice de Daniel pour le sauver lui. Même s'il n'avait jamais connu la vraie facette de Nirina - celle de reine tyrannique de Cinhol - la jeune femme avait été pour lui une source d'inspiration et d'apprentissage. Elle avait été une guide bienveillante lors de la première année d'Erend à l'Académie. Et maintenant, elle était morte, disparue dans des eaux glaciales et sans fonds, laissant derrière elle un enfant en bas âge. Selon Zayne, elle aurait pu s'en tirer si elle avait laissé tomber Triseïdon. Mais elle avait préféré le préserver lui en le remettant à Zayne, quitte à sacrifier sa propre vie. Une attitude qui ne ressemblait pas du tout à Nirina. Mais parfois, l'amour et la haine pouvait pousser les gens au pire comme au meilleur.

Erend n'était pas le seul à souffrir de la perte de l'ancienne reine. Deornas était son cousin, et avait grandi avec elle. Ils avaient souvent été en désaccord, et dernièrement carrément en guerre, mais les liens familiaux, c'était quelque chose de puissant. La preuve en était que même l'insaisissable Leol avait été troublé à l'annonce de la disparition de sa nièce. Mais bon, lui ne l'avait connu que quelque jours seulement. C'était aussi le cas de Leaf, et Nirina et elle avaient été ennemies plus de la moitié du temps qu'elles se connaissaient, mais ça n'avait pas empêché de la jeune dresseuse de verser quelque larmes qu'elle s'était vaillamment efforcée de dissimuler.

Mais l'heure n'était pas au deuil. Pas encore. Maintenant qu'ils avaient Triseïdon, il allait falloir frapper un grand coup. Le timing était important : l'Armée de Libération n'était qu'à quelque heures de la capitale. Elle avait fait une avancée stupéfiante ces derniers jours, grâce dit-on à l'arrivée d'une armée de chevaliers venue directement de l'autre monde. Leol avait dans l'idée que son père Lyaderix était venu régler ses comptes avec Castel, ce qui tombait plutôt bien. L'armée anonyme n'avait pas vraiment combattu aux cotés de l'Armée de Libération, mais ses assauts répétés contre les forces de Castel avaient lui avait ouvert la voie jusqu'à Fubrica. L'attaque finale serait pour bientôt.

Castel était certes acculé, mais très loin d'être vaincu. Il avait encore la totalité de ses hommes postés dans la capitale ; près de cinquante-mille, bénéficiant des défenses de la ville. Et il avait aussi la flotte de Stormy Sky au dessus d'eux. Dix vaisseaux à la pointe de la technologie, qui n'auraient pas de mal à stopper la petite flotte aérienne de l'Armée de Libération. Mais heureusement, Syal, le contact de Leaf, était dans le coup, et projetait une mutinerie au moment où l'Armée de Libération allait attaquer.

La bataille n'en serait pas moins violente. Mais Erend et ses compagnons n'allaient pas y prendre part. Leur mission à eux était tout autre. Tandis que l'Armée de Libération allait occuper les forces de Castel, ils allaient devoir s'infiltrer dans le palais royal et assassiner le roi avant qu'il ne déclenche le chaos résultant de sa météorite de Vifacier chargée à bloc. C'était la dernière réunion stratégique des Adeptes d'Uriel. Et en ligne avec eux, grâce à l'ingéniosité du professeur d'informatique de l'Académie, il y avait, sur quatre écrans différents, le général Willis, dirigeant en chef de l'Armée de Libération, Iridien Elson, le père de Leaf et ambassadeur de Kanto, ainsi que les sénateurs Dusan Karsio et Glen Kearney.

- L'attaque générale aura lieu dans sept heures, disait le général Willis. Nous avons reçu un message du gouvernement de Kanto. Il va envoyer une unité d'un millier d'hommes conduits par le général Peter Lance pour nous assister.

Erend connaissait Lance, bien sûr. Il l'avait même déjà rencontré, à Kanto, lors de certains dîners chics de son père. Ce type était une légende vivante. Bien que paraissant jeune, il avait plus de soixante ans, et avait participé à nombre de conflits. Il était le protecteur ultime de Kanto, et régnait sur l'Ordre G-Man, ce groupe d'humains possédant une partie de l'ADN des Pokemon et pouvant utiliser leurs pouvoirs. Outre cela, Lance était aussi le Maître Pokemon de la région. Bref, une sacré pointure. C'était une bonne chose que les Dignitaires l'aient envoyé lui.

Une grande partie de la réunion était dédiée à la coordination de l'attaque de la ville et à ses points sensibles. Si l'unité de Kanto arrivait au bon moment, si l'armée de chevaliers de Cinhol se pointait aussi, et si Syal réussissait à prendre possession de la flotte Stormy Sky au dessus d'eux, la bataille se solderait sans doute par une victoire. Mais ça faisait beaucoup de si. Mais pour le groupe d'Erend, la bataille ne le regardait pas spécialement. Leur mission a eux était de s'occuper de Castel. Car le roi, armé d'Hafodes, valait une armée à lui seul. Si personne ne le stoppait, la bataille allait tourner court. Quand l'exposé sur le déroulement de la bataille fut fini, le sénateur Karsio demanda :

- En ce qui concerne Castel, avez-vous décidé comment vous y prendre, jeune Erend ?

Ce dernier haussa les épaules.

- On entre dans le palais. On neutralise sa garde. On le combat, et on le tue.

- Quel plan brillant et original ! Ricana le jeune sénateur Kearney. On se demande où vous êtes allez le chercher.

- Il n'y a pas à réfléchir trop longtemps, dans le cas présent. Castel sait probablement déjà que nous avons Triseïdon, comme il savait que nous projetions d'attaquer la centrale. Il voit aussi très bien l'armée qui s'approche de Fubrica. Il sait que l'on va venir, et il va nous attendre. Son seul regret sera sans doute que ça ne sera pas moi qui manierai Triseïdon face à lui.

Zayne garda le silence. Il était déchiré entre deux aspects fondamentaux de son existence : son envie de toujours rester humble et anonyme, et son envie de protéger son jeune frère. Il aurait bien aimé rétorqué qu'il aurait plus que ravi que ce soit Erend, et non lui, qui affronte Castel, mais d'un autre coté, il n'aurait pas voulu mettre encore plus Erend en péril. Triseïdon l'avait choisi, lui, bien qu'il ne sache pas encore pourquoi. Triseïdon ne s'était pas spécialement expliqué sur son choix. Il ne semblait pas le savoir lui-même, en réalité. Zayne avait un peu parlé avec lui ces derniers jours. Grâce au Babytus d'Erend, il ne trouvait plus trop bizarre qu'un Pokemon puisse parler. Triseïdon s'était révélé être très intelligent et savait quantité de choses.

- Donc, ce serait vous, monsieur Zayne Alston, le fameux et légendaire Sauveur du Millénaire ? Demanda le sénateur Karsio avec un scepticisme évident et moqueur.

Zayne n'en croyait rien lui non plus, mais le ton avec lequel ce vieux schnock avait demandé ça lui hérissa les poils. Il savait que ce vieux politique était un amie de sa mère, mais ça ne l'empêchait pas de ne pas l'apprécier.

- C'est Nirina qui croyait ça, intervint Erend en prenant la défense de son frère. Et qu'une telle personne existe ou non n'est pas le propos. On doit stopper Castel, Sauveur ou pas Sauveur.

- Vous en sentez-vous capable, monsieur Alston ? Demanda le général Willis.

Zayne soupira. Il regrettait déjà le choix de Triseïdon. Il aurait plutôt dû choisir Nirina et que cette idiote survive.

- M'sieur, je ne me suis jamais réellement battu de ma vie, que ce soit à l'épée ou avec un Pokemon, avoua Zayne. Je suis métallurgiste, pas un guerrier, pas un tacticien et encore moins un foutu sauveur légendaire. Mais ce type a tué ma mère, et a tué quantité de gens. Il a foutu le boxon dans ma ville, dans mon pays. Je ne lui pardonnerai jamais, et pour cela, je suis prêt à le combattre avec toutes les armes que j'ai à ma disposition, ce qui inclut donc Triseïdon et Peine.

Zayne se sentit passablement ridicule alors que tout le monde le regardait, mais le général sembla apprécier ce qu'il entendait.

- Voilà qui est bien parlé, mon garçon. Et nos alliés de l'autre monde, qu'en disent-ils ?

Il regarda Deornas et Leol par écran interposé. Ce dernier haussa les épaules.

- J'aiderai le groupe d'assaut à pénétrer le palais. Je veux juste être présent quand on sera face à Castel.

- J'ai accepté quant à moi la vérité de vos propos, dit Deornas. Le roi Adam que j'ai cru servir est en réalité mon ancêtre Castel, et se trouve être un fou. Je le combattrai.

- Mec, tu sais que ton vieux doit se trouver à l'intérieur du palais avec le mad king, lui rappela Surervos.

- Je combattrai mon père si besoin est, affirma Deornas. Mais je veux lui faire comprendre la vérité, comme Nirina me l'a fait comprendre à moi. De plus, mon père ignore que Nirina n'est plus. Je veux le lui dire moi-même...

- Qui d'autre fera partie de votre groupe ? Demanda Iridien Elson.

Comme il s'y attendait, sa fille se leva aussitôt, très vite suivie par Silver. Anis les assura de son soutient. Puis Erend se leva aussi, avec lui Marcelio, Jace et Velca. Tous les autres partisans d'Erend devaient aller aider l'Armée de Libération avec leur Pokemon et en provoquant le chaos en ville. Tous se souhaitèrent bonne chance, et partirent se préparer pour l'ultime bataille. Car il n'y en aurait pas d'autre. Soit ils gagnaient, soit Castel allait faire exploser sa météorite, ravageant le pays et probablement le monde par la même occasion.

Zayne se leva aussi. Il était peu désireux de parler à quelqu'un, même à son frère. Le seul à qui il voulait parler, étrangement, c'était Triseïdon. Ce serait avec lui qu'il ferait face à Castel Haldar. Zayne savait qu'il avait de grandes chances d'y rester, mais au moins désirait-il être sûr que sa vie était entre de bonnes mains. Enfin, entre de bonnes pattes plutôt. Mais Velca l'intercepta sur le chemin qui menait à sa chambre.

- Euh... Zayne. J'aimerai... enfin...

Elle semblait gênée et hésitante, elle qui était pourtant toujours maîtresse d'elle et sérieuse. Zayne ne la connaissait que depuis un mois, depuis le moment où Erend avait réuni ses futurs révolutionnaires, mais il avait vite appris à l'apprécier. Une fille bien, intelligente, belle et forte. Ils avaient affronté Chimeros ensemble dans l'arène de Castel. Zayne se doutait un peu de ce qu'elle avait à lui dire d'ailleurs. Il n'avait jamais rien manqué des regards en biais qu'elle lui jetait souvent.

- Je voulais juste dire que... retenta Velca. Tu sais, ce mois qu'on a passé ensemble... Même si on courrait le risque de mourir à chaque moment, eh bien je... il a été très important pour moi. Je... si jamais on survit tous les deux, je...

Zayne éclata de rire et lui posa une main sur l'épaule. La jeune femme sursauta à ce contact.

- Je vais te dire : si jamais on survit tous les deux, je t'invite où tu veux, je t'épouse quand tu veux, et je te fais autant d'enfants que tu veux.

Velca cligna des yeux, retrouvant bien vite son air sérieux et en l'occurrence, suspicieux.

- Tu plaisante, n'est-ce pas ? Demanda-t-elle.

- Au contraire, je suis très sérieux. Arceus ne rigole pas avec les promesses faîte aux femmes, parait-il. Il va donc m'épargner lors de la bataille pour que je sois ensuite obligé de les tenir, tu vois ?

- Alors tu me promets tout ça juste pour rester en vie ? C'est moche.

- Autant que tu saches à quoi t'attendre avec moi.

Avec un signe de main, il s'en alla. Zayne s'efforçait de plaisanter, mais il était touché des sentiments de Velca à son encontre. Il aurait pu y répondre sincèrement dès à présent, mais il voulait se concentrer le plus possible sur le combat à venir. Un idylle du dernier instant n'était pas vraiment le bon moyen pour partir le cœur léger face à la mort. Quand Zayne rentra dans sa chambre, il découvrit Triseïdon, sous sa forme normale, qui apparemment l'attendait. Sa voix, à la fois métallique et surnaturelle, résonna dans la petite pièce.

- Humain. Comptes-tu m'enfermer dans l'une de ces boules dont vous vous servez pour contrôler les Pokemon ?

Zayne s'essaya sur son lit en dévisageant le cheval mécanique.

- Tu n'as jamais connu les Pokeball ?

- Non. Mon dernier maître humain date d'il y a mille deux cent ans. Vos boules magiques n'existaient pas encore.

- Eh bien, je doute d'en avoir besoin, renchérit Zayne. Tu peux te transformer en trident, donc tu es facile à transporter. Et puis, quoi qu'il se passe, je ne comptes pas te garder avec moi.

- Comment cela ? S'étonna le Dieu Guerrier.

- Dans quelque heures, j'irai me battre dans une bataille d'où je ne suis pas sûr de revenir vivant. Si je meurs, te seras libre d'aller où tu veux. Et si par miracle je survis, tu pourras aussi t'en aller. Je n'ai jamais eu l'intention de faire de toi mon Pokemon, à vrai dire. J'y connais pas grand-chose, question Pokemon. J'ai juste besoin de toi pour m'aider à combattre Castel.

Triseïdon produisit un hennissement étrange, qui devait s'apparenter à un ricanement.

- Un humain détient le pouvoir d'un Dieu Guerrier, et il choisit d'y renoncer ? Tu es bien étrange, Zayne Alston. Mais quand tu m'as empoigné pour la première fois, j'ai senti ton cœur entrer en contact avec moi. Ta détermination, ton esprit... Tout te désignait comme étant mon nouveau maître. Je ferai ce que tu décideras.

- Pourquoi vous obéissez aux humains de la sorte ? S'étonna Zayne. Vous êtes si puissants, si vieux. Je ne pense pas que vous ayez besoin que quelqu'un vous donne des ordres.

- C'est ainsi, répondit Triseïdon. Autrefois, moi et mes frères, nous étions libres. Le Grand Forgeron nous a conçu, mais il ne nous a jamais réellement utilisé. Il nous a laissé vivre sur ce monde, et nous avons créé notre propre pays, l'Empire de Texteel. Mais suite aux Guerres de l'Acier, mes frères et moi avons été vaincus et conquis par trois humains remarquables. C'est à cette occasion que nous avons découvert que nous pouvions changer de forme, pour que les humains puissent nous utiliser directement. Nous sommes à la fois des Pokemon et des armes.

- Et ça ne te dérange pas de combattre ton frère ? Castel contrôle Hafodes.

- Nous devons servir nos maîtres humains, renchérit Triseïdon. Peu importe qui ils nous disent de combattre. Mais Hafodes... il a été injustement traité.

- Comment ça ?

- Cet humain, ce Castel, n'était pas prédestiné à devenir son maître. Hafodes ne l'a pas choisi comme moi je t'ai choisi. C'est le Grand Forgeron, notre créateur, qui donna Hafodes à Castel. Le lien entre eux est donc artificiel. Hafodes serait sûrement heureux de pouvoir regagner sa liberté, surtout après des siècles passés à être obligé de servir les descendants de cet humain. Je le combattrai donc de toutes mes forces et sans hésitation, dans l'espoir de pouvoir le délivrer.

Zayne ne comprenait pas tout, mais il comprenait le plus important : Triseïdon et lui étaient un peu pareils. Ils se battaient tous les deux pour protéger leur frère.


***


Castel passait de plus en plus de temps près de la météorite de Vifacier. Il lui semblait que la sombre aura qui s'en dégageait - véritable patchwork de toutes les émotions négatives qu'il avait causées depuis son retour dans l'Ancien Monde - le soulageait, et tenait à distance l'esprit désincarné d'Adam Velgos. Depuis la fuite d'Erend dans à la centrale, Adam n'avait cessé de se moquer de lui, et les maux de têtes avaient empiré.

Adam disait qu'ils ne pourraient pas continuer à vivre ainsi, au risque de disparaître tous les deux. Ils devaient s'accepter, disait-il. S'accepter et partager ce corps. Mais Castel n'y croyait rien. Ce corps était sien, et par sa future victoire contre ce monde, il allait prouver à Adam qu'il était le plus fort. Oui, tout était lié. S'il battait Igeus et ses amis, il battait Adam. Bientôt... Très bientôt, il pourrait surcharger la météorite et purger ce monde. Mais avant, il voulait avoir le plaisir de détruire lui-même tous ses ennemis, en commençant par les héritiers d'Uriel. Castel avait eu dans l'idée de s'amuser avec le peuple de Bakan en attirant Erend dans son giron, mais le jeu avait assez duré à présent. Uriel ne l'avait que trop défié. Il fallait enterrer son nom à tout jamais. Castel se chargerait donc d'Erend, ainsi que de son frère, ce fou qui pensait pouvoir le défier parce qu'il possédait maintenant Triseïdon avec lui. Qu'il vienne donc !

Castel avait appris cela de son espion chez les Adeptes d'Uriel. Ce Zayne possédait maintenant Peine ainsi que Triseïdon. Certains croyaient qu'il pouvait être le Sauveur du Millénaire, comme son ancêtre ? Castel allait se faire une joie de leur remettre les idées en place. Il n'y aurait nul Sauveur du Millénaire cette fois. Arceus n'avait nommé personne, alors qu'il avait nommé lui-même Uriel jadis. Même Arceus le Créateur ne pourrait pas se mettre au travers de son chemin.

Castel avait aussi appris la mort de son agaçante descendante Nirina. Une bonne chose, bien qu'il aurait apprécié la finir elle-même. Sa lignée allait être purgée, et il pourrait en fonder une autre, plus pure. La prétendue Armée de Libération était à ses portes, et Isgon l'avait trahi en s'alliant à Lyaderix. Quelle importance ? Tous ces fous mourront quand la météorite de Vifacier explosera. En parlant de la météorite, elle se mit à briller d'une lueur plus sombre que d'habitude, et Castel, tout proche qu'il était, senti une présence mentale s'imposer à lui. Le Grand Forgeron désirait le contacter. Castel s'agenouilla devant le rocher, et laissa son esprit s'ouvrir totalement à la présence du Seigneur des Primordiaux.

- Castel Haldar... résonna la voix du Grand Forgeron dans son esprit.

- Seigneur Memnark, répondit Castel.

- Mon Akyr Ailé a échoué à s'approprier la Première Cité. Il a été détruit. Comment expliques-tu cela ?

Castel déglutit malgré lui.

- Mes ennemis, seigneur... Ils sont parvenus à s'approprier Triseïdon, et ont détruit votre serviteur avec lui.

Un moment de silence. Puis la voix du Primordial revint, plus calme.

- Je vois. Alors, Triseïdon est retourné dans la Première Cité après son contrat avec son dernier maître. Ces humains, et leur sale habitude de prendre possession de mes créations... Je veux que tu le récupères, Castel. C'est à moi que revient le droit de le prêter ou non à un humain.

- Bien sûr, Grand Forgeron, acquiesça Castel. Je vais vite le reprendre à ce voleur.

- Prends garde toutefois, l'averti Memnark. Quelqu'un qui possèderait un Dieu Guerrier serait à même de te défier.

Castel ricana ostensiblement.

- J'ai possédé Hafodes des années durant, grâce à vous. Ce gamin n'a Triseïdon que depuis quelque jours seulement. Ma victoire ne fait aucun doute.

- Peut-être. Mais pour plus de sécurité... Tends Hafodes. Fais-le toucher la météorite.

Castel obéit, sans savoir ce que voulait le Grand Forgeron. Au moment où la fourche rouge toucha le bloc de Vifacier, Castel sentit comme un choc électrique le parcourir. Hafodes, quant à lui, brilla d'une lueur inhabituelle.

- Voilà, reprit le Grand Forgeron. J'ai débloqué le mode Revêtarme d'Hafodes. Tu pourras l'utiliser à ta guise.

Castel n'osa pas y croire. La légendaire troisième force des Dieux Guerriers, avec la forme Arme et la forme Normale : la forme Revêtarme. La plus puissante des trois, quand le Pokemon se transformait en une armure revêtant le corps de son maître et lui accordant tous les pouvoirs du Pokemon en question en plus de sa force, de sa défense et de sa vitesse. Une forme que seuls ceux qui ont établi un lien puissant avec les Dieux Guerriers peuvent débloquer. Jusqu'à présent, seuls les premiers maîtres des Dieux Guerriers, le trio Mélénis légendaire des Guerres de l'Acier, étaient parvenus à revêtir cette forme. Avec le Revêtarme, Castel était invincible !

- C'est un immense honneur, Grand Forgeron ! Je vous remercie. Je ne vous décevrai pas. Ce monde sera bientôt vôtre !

Memnark coupa la transmission sans répondre, comme si toute cette histoire ne présentait qu'un intérêt réduit. Castel se leva et observait la fourche d'Hafodes. Il brûlait d'envie d'essayer le Revêtarme directement. Mais la voix haï d'Adam résonna dans sa tête.

- C'est un piège, dit-il. Un être humain normal ne pourra pas longtemps supporter tout ce Vifacier sur son corps. Il sombrera dans la folie, où bien le Dieu Guerrier prendra possession de son corps. Même toi, tu n'y résisteras pas. Memnark veut faire de toi son pantin.

- Foutaises ! Gronda Castel. Ni un Pokemon ni un vulgaire métal ne pourront me contrôler !

- Uriel a eu l'esprit brisé et assombri par Peine, lui rappela Adam. Et ce n'était qu'une épée. Que penses-tu qu'il se passera si tu te mets à porter une armure complète en Vifacier et qui de plus possède une conscience propre ?

- Je ne suis pas Uriel, répliqua le roi. Uriel était un faible. Je suis Castel Haldar ! Je ne me laisserai pas dominer. Ni par Hafodes, ni par le Vifacier, ni par le Grand Forgeron, ni même par toi ! Je dominerai les autres !

Il éclata de rire, et observa l'extérieur de sa fenêtre.

- Allez, venez ! Venez vous frotter à moi, tous autant que vous êtes ! Vous brûlerez tous jusqu'au dernier, comme votre monde.