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Pokemonis T.1 : La Pokeball perdue de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 03/06/2015 à 08:34
» Dernière mise à jour le 24/10/2016 à 19:17

» Mots-clés :   Absence de poké balls   Action   Aventure   Présence de Pokémon inventés   Région inventée

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Chapitre 23 : Traversée des lignes
Ludmila



Enfin, cet imbécile heureux de Tannis avait trouvé quelque chose. Dame Sol s'était donc décidée à bouger. Je n'avais pas bien compris où il fallait que l'on aille, mais peu importe. J'y étais prête. Je craignais que ces jours passés ici, à m'entraîner, dormir et faire figure de m'amuser avec les petits Pokemon du village ne m'aient ramollis. Mais je mentirai en disant que ça avait été insupportable. Certes, j'avais du supporter la présence constante de Tannis, Kerel et cette fripouille de Cresuptil, sans parler de mes inquiétudes concernant Frelali et son esclave. Mais d'un autre coté, cette petite pause n'avait pas été totalement désagréable. J'avais moi aussi besoin d'un peu de repos, parfois.

Et je ne l'avouerai pour rien au monde, mais passer du temps avec ce Flabébé et les autre mômes Pokemon du coin m'avait quelque peu ouvert l'esprit. Je n'étais pas aveugle de mes défauts. On me disait souvent, que ce soit Astrun, Penombrice ou maintenant Dame Sol, que j'étais trop rigide, trop cloisonnée d'esprit. Je plaidais coupable. Mais je faisais des progrès. Par exemple, il y a quelque années, je voyais les choses ainsi : humains gentils, Pokemon méchants. J'avais un peu évolué depuis. Désormais, c'était : Paxen gentils, Empire méchant, Pokemon sauvages et esclaves neutres. J'avais toute les raisons du monde de détester les Pokemon. Mais j'apprenais peu à peu qu'ils n'étaient pas tous pareils. Comme les humains en somme. Ces enfants Pokemon avec qui j'avais passé les derniers jours, ils ne différaient en rien des enfants humains. Dès lors, sans doute qu'un dialogue, une compréhension mutuelle entre nos deux race était possible, comme le clamait Dame Sol et mon intello de cousin Astrun.

Mais sachant cela, je n'allais pas changer pour autant. Les Pokemon de Pokemonis étaient pourris, corrompus par l'Empire, et je les combattrai toujours. Il y en avait certes quelque uns, en dehors des Paxen, qui n'étaient pas totalement perdus et qui pouvaient apprendre, comme cette petite princesse de Cielali, mais si Dame Sol attendait qu'on convainque tous les Pokemon de l'Empire qu'il fallait être gentils envers les humains, eh bien elle pouvait attendre. La seule façon de leur expliquer, ce sera de tuer leur Empereur et les têtes pensantes de l'Empire, de punir sévèrement tous les esclavagistes, et d'écraser dans l'œuf toute tentative de revenir en arrière en exécutant les contestataires. Une révolution se faisait dans le sang. Il n'y avait pas d'autre moyens.

Sur la place du village, Cresselia, apprenant notre départ, nous avait fait livrer un sac de nourriture. Bien sûr, rien que des fichus fruits et légumes. Je n'avais pas mangé de viande depuis des semaines, et le végétarisme n'était clairement pas pour moi. Mais bon, c'était le geste qui comptait. Tandis qu'avec Kerel et Tannis, on se partageait les vivres dans nos propres sacs, également offerts par les Pokemon, mon jeune ami le Flabébé vint me voir.

- Tu t'en vas ? Me demanda-t-il.

- Oui. Comme promis, je dois aller manger les méchants Pokemon.

- Tu vas revenir, dis ?

Je n'en savais rien. Mais Dame Sol avait dit que l'endroit où nous allions n'était pas très loin d'ici. Une fois que nous aurons trouvé l'indice que nous cherchons pour nous rendre dans ces fameuses Ruines Sinjoh, il était probable que nous revenions ici pour le repos et le ravitaillement... si toutefois on arrivait à passer le blocus de l'Empire.

- Peut-être oui, dis-je à Flabébé.

- J'espère que tu reviendras, insista le petit Pokemon. Tu es mon seul copain humain !

- Euh...

Le Flabébé m'embarrassa encore davantage quand il vint coller sa petite tête contre ma joue. Quand il fut parti, Kerel et Tannis me regardèrent avec un amusement notable. Seul Tannis eu le courage - ou la bêtise - de faire un commentaire.

- Comme c'est touchant ce spectacle ! Dis, je peux faire pareil ?

Quand nous quittâmes le village, Tannis se massait toujours son front douloureux et sa bosse de la taille d'une tomate. Je savais que sa tête était importante pour les souvenirs qu'elle contenait, mais j'avais pas pu me retenir. Quand nous fumes montés sur la montagne qui séparait la Vallée des Brumes du reste de l'Empire, je me retournai une dernière fois pour voir le petit village de loin. J'étais contente de le quitter, mais en même temps, je sentais que j'en aurai vite la nostalgie. Penombrice vint se mettre à coté de moi.

- Cresuptil te manque déjà ? Demanda-t-il.

- Hein ?! T'es pas bien ?

Ce satané esclavagiste adepte de l'argent ne nous accompagnait pas. Il voulait toujours rejoindre la base Paxen, où il avait l'audace de penser qu'on le protégerait comme demandeur d'asile politique, mais comme on n'allait pas encore à la base, il préférait rester en sécurité au village plutôt que de risquer de se faire tuer en traversant le blocus impérial. Bon débarras. Mais hélas, comme il y avait de grandes chances qu'on revienne ici ensuite, il allait être encore dans nos pattes.

- Moi je l'aimais bien, commenta Tannis. Il était drôle avec ses sketchs.

Je n'eus même pas la force de lui dire que ce n'était pas des sketchs, mais que Cresuptil était réellement comme ça. D'un autre coté, aux yeux de Cresuptil, Tannis devait passer pour un comique lui aussi...
Dame Sol nous amena vers le sud-est. On n'eut pas à avancer bien loin avant de voir le blocus mis en place par la Quatrième Cohorte du major Lancargot. Le skipper impérial - ces vaisseaux triangulaires qui avaient l'air d'avoir des excroissances dessus - faisait une ronde constante tout autour des frontières de la Vallée des Brumes. Et au sol, il y avait une centaine de Pokemon, dont quelque volants. Je ne voyais pas comment on pourrait passer sans combattre. Certes, on pouvait peut-être éviter le vaisseau et ses radars, mais les soldats, impossible. Ils étaient trop nombreux et trop espacés, couvrant ainsi beaucoup de terrain. Je m'attendais à ce que Dame Sol nous sorte un de ses plans pacifiques pour éviter de tuer qui que ce soit, mais cette fois, elle me prit par surprise.

- Bon, annonça-t-elle. Je vais détruire le skipper. Ça attirera l'attention, et ça devrait vous permettre de passer.

Kerel regarda Sol comme si elle devenait gâteuse.

- Euh... tu comptes détruire ce vaisseau ? À toi toute seule ?

- Bien sûr. Je ne suis pas encore si vieille pour ne plus pouvoir faire quelque chose d'aussi ordinaire, enfin !

Kerel secoua la tête mais préféra ne rien répondre. Quant à moi, je souris. Voilà la Solaris dont on m'avait parlé, à la base. Et un skipper pour elle, ce n'était rien. Dans sa lointaine jeunesse, il y a quelque centaine d'années, elle aurait été capable d'en tomber une flotte entière. La vieille femme déploya ses majestueuses ailes blanches. Elle étaient si grandes que ça me semblait impossible qu'elle puisse les dissimuler sous ses vêtements. Mais pourtant, c'est ce qu'elle faisait. Sans doute qu'elles devaient sortir de son dos. Je n'allais pas demander. C'était déjà assez glauque de savoir que cette femme était une mutante, mi-humaine mi-Pokemon.

- Dès que les impériaux commenceront à bouger, foncez, ordonna-t-elle. Un peu plus loin, il y aura une cave, normalement. Peut-être sera-t-elle bouchée. C'est ça notre destination. Vous aurez peut-être quelque Pokemon aux trousses. Soyez prudent.

- C'est plutôt à nous de vous dire ça, rétorqua Cielali.

- Ça ira pour moi. Le colonel Tranchodon ne devrait pas être là. Et s'il n'est pas là, je doute que quelqu'un parmi les impériaux présents puisse m'inquiéter.

Je fronçai les sourcil. Cette phrase me dérangeait. Est-ce à dire que Dame Sol aurait été en danger si le colonel Tranchodon avait été ici ? Était-il si puissant pour inquiéter quelqu'un comme Solaris as Vriff ? Je n'eus pas le temps de m'appesantir dessus. Dame Sol décolla avec une telle poussée que ses ailes envoyèrent de la poussière et du sable partout, et que Cielali manqua être désarçonnée. Elle fonçait vers le vaisseau impérial avec une vitesse que je n'avais jamais vu, de n'importe quel autre Pokemon vol.

Inévitablement, le skipper la repéra bien vite. Nous les vîmes ouvrir le feu sur Dame Sol, mais elle n'eut aucun mal à éviter les lasers d'énergie qui devaient aller moitié moins vite qu'elle. Pour l'un d'eux, elle ne l'esquiva pas. Elle se le prit de pleine face, la main tendu, et le laser ricocha pour venir frapper un petit groupe de Pokemon volant qui tentèrent de l'intercepter. Pour finir, les contours de Dame Sol devinrent rouges et brûlant, comme si elle s'était elle-même transformée en météorite. Une attaque Dracocharge, qui transperça le skipper en deux. Les deux moitiés flottèrent un moment avant d'exploser. Tout cela n'avait même pas pris une minute.

Tous les Pokemon qui formaient le blocus rompirent leur formation pour se précipiter à l'endroit où Dame Sol faisait des siennes. Le skipper ne lui ayant pas suffit, elle s'évertuait maintenant à combattre les Pokemon impériaux qui se jetaient sur elle les uns après les autres. C'était une machine de guerre, aux contours violets, qui tantôt lançait des attaques Dragon, tantôt des éclairs ou des flammes, sans compter l'espèce d'ouragan qui s'était formé autour d'elle. Ce fut la panique parmi les impériaux. Nous étions tous scotchés devant la performance de Dame Sol. Je me repris la première, me souvenant qu'elle faisait tout ça pour nous permettre d'avancer.

- Dépêchez-vous de courir ! Fis-je aux autres. Restez ensemble. Ne vous séparez sous aucun prétexte !

Penombrice et Cielali menaient la marche, lançant leurs attaques sur les quelque impériaux que nous croisions. Peu tentèrent de nous arrêter ; ils étaient plus pressés de trouver la cause de la destruction de leur vaisseau. On tomba néanmoins sur un Tarinorme qui, après nous avoir vu, décida de ne plus nous lâcher. Comme il nous ciblait d'attaques Rayon Gemme et Luminocanon, nous nous sommes arrêtés pour s'occuper de lui. Hélas, malgré mon envie de me battre, mon couteau en bois n'aurait pas servi à grand-chose face à un Pokemon Acier et Roche. Cielali elle-même ne pouvait rien faire avec ses attaques Vol. Seul mon partenaire Penombrice avait de quoi le blesser, avec ses attaques Spectre, mais, en tant que Pokemon Glace, il était vulnérable aux attaques de Tarinorme. Il combattit bravement, mais un Luminocanon le toucha de plein fouet et son corps nébuleux tomba à terre, formant une couche de givre là où il gisait.

- Penombrice ! Hurlai-je.

Cielali prit le relai, mais son attaque Lame Air ne fit quasiment rien au Tarinorme, qui se tourna vers elle.

- Petite traîtresse. Tu veux à ce point mourir ? Tes attaques ne me font rien !

- Peut-être, mais les tiennes non plus, riposta Cielali. Tu es trop lent. Elles ne pourront pas me toucher.

- Crois-tu ?

Le Tarinorme plaça devant lui ses espèce de triangles qu'il avait autour du corps, qui formèrent eux-mêmes un triangle, comme un viseur. Une attaque Verrouillage. Sa prochaine attaque, quelle quel soit, allait obligatoirement faire mouche. Cielali ne le savait apparemment pas et continua à attaquer. Tarinorme, encaissant les attaques, commença à créer une boule de foudre entre ses triangles. Je reconnu là une attaque Elecanon. S'il la lançait, Cielali se la prendrait à coup sûr, et en tant que Pokemon Vol, elle risquait de ne pas survivre à ça. N'ayant trouvé rien d'autre à faire, je me lança sur le Tarinorme, mon morceau de bois pointu en main. Son espèce de chapeau rouge était levé pour qu'il puisse viser. Et il y avait là une partie qui n'était pas protégée par son corps fait d'acier et de roc : ses yeux. Avec un cri, j'enfonçai donc mon bâton en plein dans l'un des globes oculaires du Pokemon, qui produisit un cri si fort et si strident que je dus me boucher les oreilles. Ne contrôlant plus son attaque Elecanon, cette dernière explosa alors qu'il l'avait encore en main, laissant le Tarinorme K.O. Fière de cet exploit, je me précipitai vers mon partenaire.

- Penombrice ?!

Il n'était pas mort, sinon il se serait simplement évaporé, comme les Pokemon Spectre le faisait à leur mort. Il était simplement inconscient. Mais je ne savais pas quoi faire. Penombrice n'avait pas de corps matériel. Il était comme une ombre gelée sur le sol. Je ne pouvais pas le soulever. Et les impériaux continuaient d'affluer tout autour. L'un d'eux allaient forcément nous remarquer et nous attaquer.

- Allez, réveille-toi, fantôme débile, mmgrrr ! Insistai-je.

La raison me dictait de l'abandonner et de continuer. Mais si j'avait été connue pour écouter ma raison, ça se saurait depuis le temps. Hors de question que j'abandonne mon partenaire Pokemon. Il avait beau être un mollasson intellectuel et érudit, c'était MON partenaire. Il n'y avait pas plus grand déshonneur pour un Paxen que de rentrer de mission en ayant laissé son compagnon derrière. Ceux qui faisaient ça avaient très peu de chance de retrouver un autre partenaire un jour. Un duo humain-Pokemon des Paxen vivait ensemble et mourrait ensemble.

- Attends, j'ai une idée, intervint Cielali.

Elle se plaça devant la forme de Penombrice, et battit violement de ses oreilles qui lui servaient d'ailes. Sous l'effet du vent, le corps ombreux de Penombrice se mit à flotter et à avancer. Bien sûr. Les attaques Vol affectaient les Pokemon Spectre. Nous n'allions pas très vite, mais au moins nous pûmes avancer le temps que Penombrice revienne à lui. Finalement, nous réussissions à nous éloigner du blocus impérial, avec devant nous une petite montagne criblée de grottes, dont une avec une ouverture plus grande que les autres. Sans nul doute la fameuse cave dont Dame Sol nous avait parlé.


***


Kerel




La cave en question n'était pas bien grande. Il y avait seulement un coin d'eau, qui semblait être un lac souterrain, mais pas d'autre issue. À moins qu'effectivement, comme l'avait dit Sol, elles ne soient bouchées. Car il y en avait en effet plein d'éboulis. Quoi qu'il en soit, j'étais content qu'on soit à l'abri. On avait bien failli y passer face à ce Tarinorme. Je devais louer la témérité stupide mais courageuse de Ludmila, qui avait sauvé ma maîtresse. Enfin, je le faisais mentalement. Hors de question de dire quoi que ce soit de gentil à cette furie. Dehors, les sons d'explosions et de combat continuaient au loin.

- J'espère que la vieille va vite nous rejoindre, déclara Tannis. On ne lui a pas demander de se faire à elle seule toute la cohorte.

- Moi, ça ne me déplairai pas, commenta Ludmila.

- Moi non plus, s'empressa de certifier Tannis en la regardant avec son sourire stupide. J'adorerai même. Tu vois, on a les même goûts ! Ce n'est pas qu'une coïncidence.

Ludmila ignora Tannis et regarda son compagnon Penombrice, qui était adossé contre un mur. Dans cette cave obscure, on ne le distinguait presque plus.

- Ça va mieux ? Demanda la jeune fille.

- Plus ou moins, répondit le Pokemon. Les attaques Acier ne m'ont jamais bien réussi. Navré de vous avoir fait perdre du temps. Je dois te remercier, jeune Cielali, pour la présence d'esprit dont tu as fait preuve en utilisant le vent pour me déplacer. En effet, en tant que Spectre, je ne pèse quasiment rien.

- Ouais, pas trop mal joué, ajouta Ludmila comme à contrecœur.

Ma maîtresse fit mine que ce n'était rien, mais je connaissais bien ses mimiques. Quand elle battait des oreilles comme ça, c'était qu'elle était soi contente soi gênée. En l'occurrence, elle devait être les deux. J'en connaissais la raison. Lors de notre séjour au village de la Vallée des Brumes, elle m'avait confié son souhait de se rendre utile aux Paxen, de faire ses preuves à leurs yeux. Un objectif qui m'inquiétait ; je m'attendais plus que jamais à ce que ma maîtresse endosse l'uniforme Paxen dès qu'on arriverait à leur base. Mais si c'était là son désir, eh bien, je l'endosserai avec elle. Je suivrai ma maîtresse quoi qu'elle fasse et qu'elle décide.

- On a pas vu ce major Lancargot qui commandait le blocus, dit Tannis. Il était dans le vaisseau, vous croyez ?

- Si c'était le cas, il est mort, dit Penombrice. Les Lancargot, en raison de leur double type acier et insecte, ne supportent pas le feu.

- Il n'était pas dans le skipper, dit une voix à l'entrée.

Nous nous levâmes tous, surpris, mais ce n'était que Sol. Soulagé, je vis ensuite qu'elle avait quelque blessures sur le corps, dont le bras gauche qui saignait beaucoup. Un sang de couleur bleue...

- Tu es blessée ?!

- Rien de bien inquiétant, dit Sol en s'asseyant. C'est notre ami le major Lancargot à qui je dois ces égratignures. Il est costaud, celui-là...

- Mais vous l'avez vaincu ? Il est mort ? Demanda Ludmila.

- Non. Il avait encore pas mal de Pokemon à ses cotés, et je ne suis plus toute jeune. J'ai préféré fuir. Même s'il s'amusait à nous poursuivre, ma vitesse est telle qu'il n'a aucun moyen de savoir où je suis allée. Mais pour plus de sécurité, nous allons boucher cette entrée derrière nous.

- Euh... hésita Tannis en regardant tout autour. Ça ne me branche pas trop, d'être enterré vivant. Y'a que dalle ici...

- Cet endroit se nommait les Caves Jumelles autrefois, expliqua Sol. Les deux caves sont liées, et la seconde donne sur l'endroit où je veux aller : les Ruines Alpha.

- Mais ça, c'était avant, m'dame, répliqua Tannis. Si y'avait un autre passage ici, ça fait un bail qu'il n'existe plus.

- Alors, il me suffit d'en créer un autre. Ce ne sont pas quelque rochers qui vont me déranger, mon jeune ami.

Sol tendit la main, et un rayon violet s'en échappa pour aller frapper la paroi rocheuse à coté du lac. Laquelle explosa, libérant un nouveau passage. Elle fit pareil sur le haut de l'entrée de la caverne, pour faire s'effondrer plusieurs rochers, bloquant ainsi le passage et faible lumière de la lune. Je remarquai immédiatement que ma maîtresse s'était crispée. En tant que Pokemon Vol qui avait toujours vécu à l'air libre, être enfermée dans une grotte lui était difficilement supportable. Mais un commentaire de ma part m'aurait valu un reproche bien senti de la sienne. Ma maîtresse voulait affronter seule ses problèmes et ses peurs, surtout devant les autres. Aussi je tins ma langue. De toute façon, je ne pouvais rien faire pour l'aider, en l'occurrence.

Nous progressâmes lentement. Sol pouvait produire des Dracochoc à volonté, mais la roche était solide, et elle devait bien calculer son attaque pour éviter de faire s'effondrer la grotte entière sur nous. Nous tombâmes aussi nez à nez avec un Onix que Sol a tiré de son sommeil creusant un passage tout à coté de sa queue, que nous avions bien évidement pris pour des rochers. C'est la première fois que je voyais un Onix en vrai, bien que j'en ai déjà entendu parler. À cause de leur taille, ces Pokemon n'étaient pas vraiment fait pour vivre en ville. La plupart d'entre eux étaient restés à l'état sauvage, hibernant dans leur grotte, sans doute comme celui-ci. Il se leva autant qu'il le put dans cet espace cloisonné et nous regarda d'un air mauvais, se demandant peut-être si ces créatures là étaient comestibles.

- Je vous demande votre bon pardon, cher monsieur, lui dit Sol d'un ton aimable. Nous ne faisons que passer.

L'Onix n'eut pas l'air de juger cela comme des excuses suffisantes, ou peut-être ne comprenait-il pas tout simplement le langage humain. De très nombreux Pokemon sauvages étaient restés dans l'état tel qu'ils étaient avant la Guerre de Renaissance et le don du fragment d'Eternité aux Pokemon par Xanthos, ce qui leur a permit de parler et d'avoir une intelligence supérieure. En tout cas, il chargea Sol avec sa tête cornue. Tandis que nous reculions tous précipitamment, Sol se contenta de soupirer et de lever la main. L'Onix effectua un vol plané qui l'expédia à l'autre bout de la grotte, où il resta bien sagement au sol, totalement hors de combat.

- J'étais polie pourtant, maugréa Sol. Le savoir vivre a tendance à se perdre chez les Pokemon sauvage, si tant est qu'ils en aient déjà eu...

Personne ne fit de commentaire, et nous passèrent devant l'Onix inconscient.

- Alors euh... commença nerveusement Ludmila, qu'est-on censé trouver dans ces... comment vous dîtes déjà ? Ruines Alpha ?

- Comme je l'ai dit à Tannis, les Ruines Alpha et les Ruines Sinjoh sont liées. On ne peut pas se rendre dans les Ruines Sinjoh par des moyens conventionnels. C'est un lieu caché de l'espace-temps, qui se trouverai à demi dans notre dimension, à demi dans une autre : celle du Créateur Arceus. Avant la Guerre de Renaissance, les Ruines Alpha était connue pour receler beaucoup de mystères archéologiques et même paranormaux. Il faut dire qu'il n'y avait pas de Pokemon plus mystérieux que les Zarbi.

- Les quoi ? Rigola Tannis. Zarbi vous dîtes ?

- Oui, Zarbi.

- Jamais entendu parler, et pourtant je connais beaucoup de Pokemon, fit Ludmila.

- Moi-même qui ai vécu plus de six cents ans, je ne les connais pas tous, répliqua Sol. Des races s'éteignent tandis que d'autre voient le jours, ou que d'anciennes sont redécouvertes. Ça a toujours été ainsi pour les Pokemon, à tel point que je serai incapable de vous dire avec précision combien il y en a de différent dans le monde. Mais les Zarbi, c'est normal que vous ne les connaissiez pas. Ceux sont de très vieux Pokemon, très liés aux Pokemon Légendaires. Ils représentent le passé. Or, l'Empire Pokemonis, que ce soit avec Xanthos ou désormais l'Empereur, a toujours tout fait pour que le passé d'avant la Guerre de Renaissance soit oublié et enterré.

- Mais qu'est-ce qu'ils font, ces Zarbi ? Demanda Cielali. Pourquoi vous nous parlez d'eux ?

- Les Zarbi sont au cœur des Ruines Alpha. Il y a de nombreuses inscriptions antiques qui les représentent. On dit même qu'ils habitaient les Ruines Alpha. Les Zarbi sont liés à Arceus, d'une façon qu'aucun des anciens chercheurs et scientifiques n'ont pu résoudre. Certains prétendaient que les Zarbi forment un code avec lequel Arceus a crée l'univers et les êtres vivants. S'ils sont toujours là-bas, et que nous pouvons les rencontrer, ils pourraient nous éclairer sur la façon de se rendre aux Ruines Sinjoh.

- Et pourquoi le feraient-ils ? Demanda Ludmila. Ils soutiennent la cause Paxen ?

Sol eut un léger sourire.

- Les Paxen ne veulent rien dire pour eux, de même que l'Empire d'ailleurs. Ces êtres étaient là avant que les humains ne voient le jour. Ils étaient peut-être déjà là avant la création même de la Terre, avant peut-être même la formation de l'univers. Ils se moquent bien de nos affaires terrestres et de notre querelle avec Daecheron. Ceci dit, j'ai une amie très chère qui a le don de savoir discuter avec les très vieux Pokemon. Normal, puisqu'elle en est une elle-même.

Ludmila hocha la tête. Elle avait l'air impressionnée, mais semblait savoir de quoi voulait bien parler Sol. Alors que moi bien sûr, je n'en avait aucune idée, et je n'allais pas leur faire le plaisir de montrer mon ignorance. J'en avais assez des Paxen et de leurs mystères.