Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Team Rocket X-Squad de Malak



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 31/05/2015 à 09:01
» Dernière mise à jour le 06/05/2019 à 22:25

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 281 : Pleins pouvoirs
D-Zoroark ne s'était jamais autant amusé de toute sa courte existence. Sous l'apparence du Chef d'Etat Traest Treymar, il s'évertuer à diriger un pays humain. Un de ses frères aurait tout simplement fait naître un chaos généralisé, à auquel aurait suivi la destruction du pays en question. Mais pas D-Zoroark. Lui, il jouait le jeu. Il recevait les ambassadeurs, rédigeait des directives, faisait voter des lois. Tout cela était grandement passionnant. Il adorait toutes ces interactions avec les humains. Il s'amusait de leur bêtise mais admirait aussi leur ingéniosité, leur façon d'aborder les problèmes.

Oui, c'était bien plus satisfaisant de gouverner que de détruire. D-Zoroark voyait ça comme un jeu grandeur nature. Il dirigeait un pays peuplé d'humains, et son but était que le plus d'humains possible vivent heureux. Chose difficile quand on connaissait tout l'amour que les humains avait pour le conflit et le désordre. Mais D-Zoroark avait relevé le défi. C'était bien plus captivant que de rester pourrir dans D-Rayquaza, avec les autres Pokemon Méchas, à écouter son Père clamant ses plans parfaits. Les Pokemon Méchas n'avaient pas été programmés pour ressentir du plaisir. Pourtant, c'était ce que D-Zoroark faisait en cet instant. Il avait appris beaucoup de chose des humains, dont le plaisir.

Bien sûr, il n'avait pas oublié pourquoi il faisait tout ça. Le but était de laisser le champs libre à Lady Venamia pour qu'elle apporte ruine et corruption. Alors D-Zoroark lui signait des ordonnances. Il lui accordait des autorisations de déploiement de troupes. Il faisait tout ce qu'elle lui demandait, bien que parfois, ça l'agace un peu. Car après tout, le jeu pour D-Zoroark était de faire en sorte de bien diriger le tout nouvel état du Protectorat de Johkan. Et les décisions de Lady Venamia allaient parfois dans le sens contraire. Bien souvent, à vrai dire. Mâter des insurgés, assassiner des opposants, débusquer des traîtres... C'était triste, tout ça. Ça ressemblait trop aux méthodes qu'auraient pu employer Père. Pas du tout original et amusant.

Ceci dit, en dehors de l'aspect purement militaire et autoritaire, Venamia avait de bonnes idées. Elle lui avait proposé une révision complète du Code Civil, qui était bien plus moderne et conforme à l'esprit actuel. Elle avait entièrement remodelé la carte territoriale, la rendant plus simple et plus pratique. Elle avait fait des économies où il fallait, et alloué des budgets supplémentaires là où il en manquait. Son plan pour lutter contre le chômage de masse avait l'air prometteur, et sa nouvelle loi pour encadrer les Pokemon et leur utilisation avait un certain mérite pratique.

Oui, Venamia n'était pas incompétente, loin de là. Le problème avec elle, c'était qu'elle n'acceptait pas la critique. Si quelqu'un s'avisait de la contredire sur n'importe quel point, elle le faisait tout bonnement disparaître. C'était une marque de faiblesse, pour D-Zoroark. Un vrai dirigeant devait savoir convaincre et débattre. Heureusement que lui était dans les parages pour défendre les projets de Venamia à l'Assemblée.

Tandis que D-Zoroark finissait de rédiger une note interne à l'attention d'un groupe de parlementaires, il ressentit une perturbation dans son système. Ses circuits électroniques super-évolués avaient repéré une anomalie spatiale devant lui. Et en effet, il y avait, juste devant son bureau, une espèce de faille qui s'était ouverte dans le vide, laissant apparaître un être métallique doté d'une impressionnante carapace blanche chromée. Cet être avait deux espèces de rondaches attachées aux épaules, avec, encastrées dedans, deux énormes perles toute brillantes.

- D-Zoroark. Je suis venu te chercher, dit le Pokemon Méchas.

D-Zoroark posa calmement son stylo.

- On se connait ? Demanda-t-il.

- Je suis D-Palkia, se présenta le Pokemon Méchas. J'ai été créé par Père il y a peu.

- Oh, je vois. Un neuvième enfant alors ? C'est vrai qu'avec D-Dialga et D-Giratina, il manquait à Père le pouvoir de contrôler l'Espace...

- Père est furieux contre toi, dit placidement D-Palkia. Tu as ignoré ses appels à rentrer à la base. Tu n'es resté que trop longtemps chez les humains.

D-Zoroark se leva en soupirant. Les Pokemon Méchas n'avait pas à soupirer, mais c'était une habitude qu'il avait prise des humains.

- Bon, je me doutais qu'un jour ou l'autre, Père enverrait quelqu'un pour prendre de mes nouvelles. Mais j'aurai préféré que ce soit un plus tard, tu vois ? Je m'amusais tant, en ce moment...

- L'amusement n'est pas un phénomène connu pour nous autres Pokemon Méchas, rétorqua D-Palkia. Il est donc inutile.

- Tu devrais essayer de temps à autre. Si je peux me permettre, t'as vraiment l'air coincé du cul, comme disent les humains.

- Tout ce temps passé avec les organiques t'a rendu incohérent et illogique. Viens. Père fera le nécessaire pour te réactualiser.

- Pour devenir un type aussi chiant que toi ? Non merci ! Je pense que je vais continuer à vivre parmi les humains. Tant pis si je ne peux plus être leur Chef d'Etat. Je ne suis plus à une identité près. Tu transmettras à Père ma démission.

- Comment oses-tu ?! Tu souhaites finir comme notre ex-frère D-Deoxys ?!

- Un vrai couillon, celui-là. Mais il avait le mérite d'avoir voulu expérimenter la liberté. Père a fait de nous des êtres intelligents. Et tous les êtres intelligents recherchent la liberté.

D-Zoroark abandonna son illusion de Treymar pour réapparaître sous sa vraie forme. Il invoqua une attaque Explonuit, qui enveloppa la pièce sous un déluge obscur. D-Zoroark en profita pour faire exploser le mur et s'enfuir. Dehors, devant le siège du gouvernement, les gens partirent en courant et en hurlant. D-Zoroark se transforma en un humain lambda et fit comme eux. Hélas, il apparut bien vite que ce genre de ruse ne fonctionnait pas sur les autres Pokemon Méchas. D-Palkia le retrouva bien vite, et D-Zoroark se retrouva téléporté en un autre endroit, devant son nouveau petit frère.

- Il est futile de tenter de fuir, fit celui-ci. Je contrôle l'Espace. Il n'y a pas d'endroit où je ne pourrai pas t'atteindre. Tu es fais de Sombracier, comme moi. Tu ne peux occulter l'aura du Sombracier sous tes illusions puériles.

- Ah, mouais, en convint D-Zoroark. Mais c'est parce que tu savais que je me trouvais dans le coin. Quand je serai loin, sous une autre identité, bonne chance pour me retrouver, l'ami. Me dissimuler dans l'ombre est ma spécialité.

D-Zoroark surprit D-Palkia en chargeant sur lui. Un esprit parfaitement logique, comme celui de D-Palkia, n'aurait pas pu imaginer ça. D-Zoroark avait été conçu pour l'espionnage, la tromperie et la manipulation. Il n'était pas spécialement fait pour se battre, contrairement à D-Palkia, qui avait été fait à l'image d'un Pokemon Légendaire qui contrôlait l'un des aspects fondamentaux de l'univers. C'était pour cela que D-Palkia ne s'attendit pas à cette attaque. D-Zoroark put frapper, et immédiatement reprendre la fuite. C'était son attaque Demi-Tour. D-Zoroark planta le clou en effectuant ensuite une attaque Provoc suivie une attaque Grimace, histoire de mettre D-Palkia hors de lui. Ce qui marcha, tel le gros balourd qu'il était.

- ASSEZ ! Je ramènerai à Père les fragments de Sombracier qui restera de toi une fois que j'en aurai terminé !

Les perles sur ses épaules se mirent à luire de façon inquiétante, et la pression augmenta. Les bras métalliques du Pokemon Méchas accumulèrent de l'énergie. D-Zoroark savait ce qu'il préparait : Spatio-Rift, la terrible attaque personnelle de Palkia, qui pourfendait la structure même de l'Espace. D-Zoroark aurait pu l'éviter s'il le voulait, mais il se disait que si ce malade se servait de ça ici, en plein centre ville, ce serait un carnage. Et D-Zoroark était encore le Chef d'Etat de ces gens. Chaque mort sous son gouvernement serait comme une insulte personnelle pour lui. Ces humains étaient sous sa protection ! D-Zoroark prépara donc une autre attaque. Le contour de son corps fut parcourut de ténèbres, et il se mit à foncer sur D-Palkia.

- Fou que tu es ! Rugit ce dernier. Aucune de tes attaques minables ne pourra contrer mon Spatio-Rift !

- En temps normal, non, concéda D-Zoroark. Mais tu oublies quelque chose, mon gros. Je suis un tricheur.

Et en effet, l'attaque de D-Zoroark pourfendit la Spatio-Rift que lança D-Palkia, et toucha ce dernier de plein fouet, le propulsant au travers de cinq maisons différentes. Quand il se retéléporta devant lui, D-Palkia avait l'air sonné.

- C-comment as-tu pu...

- C'est mon attaque Tricherie, lui expliqua D-Zoroark. Sa puissance est calculée selon celle de mon adversaire. Autrement dit, plus la puissance adversaire est forte, plus mon attaque le sera. Et là, mon adversaire, c'était ton attaque Spatio-Rift.

- Une stratégie déplorable, inconventionnelle !

- Une stratégie que j'ai apprise des humains. Tu sais, les humains sont très faibles. Pour compenser leur faiblesse, ils ont inventé pas mal de chose, grâce à leur ingéniosité. Tout n'est pas quantifiable selon la puissance brute, comme vous le pensez . Si je devais parier comme les humains le font, je parierai sur eux, quand Père aura décidé de passer à l'action. Ils vont vous surprendre, et je serai là pour rire de vous.

- Espèce de...

D-Zoroark n'attendit de savoir de quoi D-Palkia allait le traiter. Il fila aussi vite que ses jambes métalliques le lui permit. Et cette fois, D-Palkia, légèrement endommagé, ne put le suivre à temps. Il ne pourrait plus revenir à son poste de Chef d'Etat. Dommage. Mais D-Zoroark allait bien trouver autre chose à faire pour s'amuser avec les humains. Mais avant, il devait désigner son successeur.


***


Lady Venamia attendait Crenden, tout en contenant sa fureur. Quand ce dernier entra dans son bureau et qu'il vit le visage de sa supérieure, qui lui donnait un air de constipée, il se dit que ça allait barder pour lui. Pourtant, il n'avait rien fait de mal. Du moins à sa connaissance... Bon, d'accord, il avait un peu conté fleurette à Fatra durant son service, mais ça, c'était chose courante.

- Crenden, commença Venamia. J'ai viens de lire un rapport bien étrange. Avez-vous la moindre idée de ce qu'il contient ?

- Non, mais je sens que vous allez me le dire.

Venamia l'observa intensément, comme si elle le soupçonnait de se foutre de sa gueule.

- Il y a cinq heures, trois GSR se sont fait tuer dans un bar d'une petite ville à la périphérie de Parmanie, raconta Venamia. Les clients ayant assisté au meurtre ont décrit un homme dans la trentaine, portant un manteau de voyage à capuchon. Il aurait utilisé une espèce de magie des ténèbres contre nos hommes.

Crenden haussa les sourcils.

- Une magie des ténèbres ? Ceux sont les clients de ce bar qui vous ont rapporté ça ? Vous êtes sûr qu'ils n'avaient pas trop abusé des boissons avant les faits ?

- Ça, ce n'est pas le plus important. Cet individu serait allé provoquer les GSR en insistant bien sur le fait qu'on tuait les enfants dans le ventre de leurs mères. Trois des clients ont affirmé avoir reconnu l'individu en question. Selon eux, c'était l'ex chef de la X-Squad, le colonel Tuno.

Venamia se tut, guettant la réaction de Crenden. Ce dernier resta impassible.

- Ils se sont trompés alors, dit-il simplement. Tuno est mort.

- En êtes-vous sûr ?

- Il ne reste rien du labo. Tuno se trouvait dedans.

- Etes-vous sûr qu'il se trouvait dedans lors de l'explosion ? Insista Venamia.

- Je ne suis pas resté pour regarder, s'agaça Crenden.

- Vous auriez pu pourtant. Il suffisait de vous rendre immatériel pour ne rien ressentir de l'explosion.

- Voir un homme exploser de près n'est pas un de mes hobbies, je dois l'avouer. Mais ça ne change rien. Je l'avais menotté, et il n'avait plus ses Pokemon. Il n'aurait pas pu sortir.

- Seul, sans doute pas, concéda Venamia. Mais peut-être a-t-il eu de l'aide ?

Elle regarda Crenden avec une telle lueur soupçonneuse dans ses yeux vairons que ce dernier se mit à trembler. Ce qui était idiot, vu qu'il était innocent.

- Pourquoi aurai-je capturé ce type et l'amener là-bas pour le libérer ensuite ?! Protesta Crenden. J'ai suivi vos ordres, même s'ils me faisaient chier.

Venamia le regarda encore un moment, puis soupira. Elle ne détectait aucune duperie dans la voix et l'attitude de Crenden. Elle le congédia, puis se mit à réfléchir. Ce type au bar ne pouvait être que Tuno. La description, ses paroles sur les enfants dans les ventres de leurs mères... Quant à ses mystérieux pouvoirs, il pourrait résulter justement de son séjour dans ce laboratoire, avec toutes ces formules Sygma qui pouvait vous transformer en un G-Man contrefait. Venamia ne pensait pas que Crenden avait menti. Pourtant, quelqu'un avait bien du libérer Tuno. Le problème, c'était que seuls les hauts gradés de la GSR étaient au courant de ce plan, et de l'endroit où Tuno aurait dû mourir. Autrement dit... seulement les capitaines de la GSR, et seulement eux. Venamia n'en avait même pas parlé à Silas, ne lui faisant pas spécialement confiance.

Cela est-ce à dire qu'un des capitaines de Venamia l'avait trahi ? On pouvait éliminer immédiatement Sharon, qui à ce moment était à Lavanville en train de trucider la copine Shadow Hunter de Tuno. Ça ne pouvait pas non plus être Ian Gallad, qui se trouvait alors au QG de la Team Rocket pour le Coup d'Etat contre Giovanni. Et enfin, Faduc aussi était éliminé, car Venamia ne lui avait rien dit. Faduc avait toujours eu beaucoup de respect pour la X-Squad, qui l'avait sauvé lors de la guerre de Vriff. Venamia avait préféré passer ça sous silence avec lui. Restait donc Esliard, Althéï et Naulos.

Un de ces trois là avaient-ils une raison particulière de vouloir que Tuno survive ? Venamia ne voyait pas Esliard agir contre sa volonté sans rien lui dire. Quant à Naulos, il était toujours que trop heureux de savoir que des gens vont mourir. Pour ce qui était d'Althéï... c'était dur à dire. Même Venamia ignorait ce à quoi elle pensait. Elle voulait du sang, c'est tout. Elle n'avait donc aucune raison de sauver la vie du colonel. Mais Venamia se souvenait qu'avant le Coup d'Etat, elle avait souvent vu Silas et Althéï ensemble. Tout cela méritait une enquête.

Ainsi donc, Tuno venait s'ajouter à sa longue liste d'indésirables qu'elle devait attraper ou éliminer. Avec Giovanni, Estelle, la X-Squad, Igeus et ses alliés, la journaliste Mogasus, Venamia ne savait plus où donner de la tête. Pourquoi y'avait-il tant de traîtres ? Et les traîtres affichés, ce n'étaient pas les pires. Il y avait aussi les alliés susceptibles de la trahir à tout moment, comme Silas, Vilius, ou encore Octave. Pourquoi tous ces idiots ne comprenaient-ils pas tout le bien qu'elle faisait ? De rage, Venamia abattit son poing sur son bureau.

- Je t'avais prévenu, pourtant, dit Horrorscor dans sa tête. Pour arpenter le chemin de la gloire et de la justice, tu seras seule. C'est ton sacrifice pour le devenir de ce monde.

- Ah bon ? Maugréa Venamia. Toi aussi, tu vas me lâcher un jour ?

Horrorscor ricana mais ne répondit pas. Mais une autre voix résonna dans la pièce.

- Premier signe de folie : se parler à soi-même.

Un Pokemon Méchas, D-Zoroark en l'occurrence, venait d'apparaître en plein milieu de son bureau comme s'il s'y trouvait depuis le début. Venamia se leva et attira l'éclair d'Ecleus dans son gant magnétique.

- Nul besoin de ça, fit D-Zoroark. Si j'avais voulu vous tuer, je l'aurai bien avant, sans avoir eu besoin de me montrer.

Connaissant le robot en question, Venamia n'en doutait pas, mais ne lâcha pas Ecleus pour autant. La dernière fois qu'elle avait vu ce corps métallique et sombre, hérissé de piques et aux yeux bleus livides, c'était lors de la fin de la bataille de Safrania, il y a un an. D-Zoroark avait volé l'identité du Dignitaire Edgar Cummens, et avait révélé être l'instigateur de la guerre entre la Team Rocket et l'ancien gouvernement de Kanto. Avant cela, Venamia l'avait rencontré sous les traits de Licia Spionie, une femme travaillant pour Zelan. Venamia ignorait tout des intentions de ce robot, mais il était très dangereux, de part sa capacité à devenir qui il voulait.

- Qu'est-ce que vous faite ici ? Demanda Venamia.

- Vous donner une promotion, ma chère collègue.

La silhouette de D-Zoroark se brouilla, et à la place, il y avait maintenant le Chef d'Etat Traest Treymar. Venamia ricana.

- Je me doutais de quelque chose du genre. Le changement de position de Treymar me concernant était un peu trop soudain et surprenant. Vous l'avez tué ?

- Bien sûr. Ce personnage me paraissait le choix idéal pour une bonne infiltration dans votre Assemblée. Je me suis bien amusé à l'interpréter. Mais hélas, mes semblables ont décidé que je devais mettre fin à mon rôle. Je ne doute pas que vous projetiez de prendre ma place un jour ou l'autre. Pourquoi pas aujourd'hui ?

Intéressée, Venamia se rassit.

- Vous me laisseriez le poste de Chef d'Etat ? Juste comme ça ?

- Ce poste n'était qu'un amusement pour moi. Le but a toujours été de faire en sorte que vous arriviez au pouvoir à Johkan.

- Pourquoi les Pokemon Méchas soutiendraient mon ascension ? Vous êtes clairement mes ennemis. Je ne vous laisserez pas décimer l'humanité et prendre le pouvoir.

D-Zoroark éclata de son rire métallique et artificiel.

- Et j'espère sincèrement que vous y parviendrez. Le monde est bien plus amusant quand il est contrôlé par les humains. Mais vous faite fausse route. Ce n'était pas pour les miens que vous deviez régner. Mais pour les Agents de la Corruption. Ce Pokemon, Horrorscor, est un allié indirect de mon Père. Ils n'ont pas les mêmes objectifs à long terme bien sûr, mais à court terme, ils se rejoignent. Pour aider les Agents de la Corruption, nous avons déclenché tout ça. J'ai dirigé et manipulé Zelan Lanfeal de telle sorte qu'Horrorscor puisse ressusciter un peu à l'avance. Vous et vos amis de la X-Squad avaient fait échouer ce plan, mais ce n'était pas grave. Horrorscor a trouvé en vous un nouvel hôte de choix, et il a revu ses plans. J'ai ensuite tout fait grâce à mes multiples identités au sein de la Team Rocket et des Dignitaires pour accélérer votre victoire finale.

Venamia cligna des yeux, surprise.

- La Team Rocket vous dites ? Vous avez une identité dans MA Team Rocket ? Qui ça ?

- Allons allons, si je vous le dit, ça ne serait pas marrant. Essayez de trouver toute seule. Mais ne vous en faite pas pour ça. Mon personne vous est acquit, et il ne fera jamais rien contre vous. Il est temps que vous deveniez la vraie patronne de Johkan. Le peuple vous soutient en majorité. Ils en ont assez de tous ces conflits, de tous ces bouleversements. Ils voient en vous le messie qui apportera une grande période de paix, de stabilité et de puissance à la région toute entière. Ils sont prêts à ce que vous les dirigez.

- Eux peut-être, mais l'Assemblée, j'en doute, grimaça Venamia. On a réussi à vous faire élire Chef d'Etat grâce aux votes des dresseurs et des neutres. Vous pourriez peut-être convaincre les neutres de me soutenir, mais les dresseurs, jamais. Samuel Chen se suicidera avant de voter pour moi.

- Ne vous inquiétez pas pour ça. Tout est déjà prévu et en marche. Si vous preniez la peine de vous rendre à l'Assemblée...


***


Régis Chen s'assit à coté de son grand-père sur le banc du groupe des dresseurs Pokemon à l'Assemblée. C'était la première fois qu'il venait. Son grand-père comptait faire de lui son successeur comme représentant du groupe des dresseurs, et il voulait que Régis acquiert rapidement de l'expérience dans ce rôle. Mais la politique et Régis, ça faisait mille, si ce n'était pas plus.

- Grand-père, je ne suis vraiment pas sûr que... Je veux dire... Je ne me sens pas du tout à ma place ici.

- Tant mieux, répondit le professeur Chen. Ceux sont ceux qui ne veulent pas exercer le pouvoir qui l'exercent le mieux.

- Non, je suis sérieux. L'exploration, l'étude, les combats Pokemon, oui. Tout ça c'est mon domaine. Mais les débats à l'Assemblée, ça craint un max.

- Tu es déjà le représentant des champions d'arènes de Kanto, fiston. Ce rôle de chef du groupe parlementaire des dresseurs ne différent en rien... si ce n'est que tu as plus de monde à représenter. Les gens te connaissent et t'apprécient. Tu inspires la confiance.

- C'est le nom de Chen qui inspire la confiance, répliqua Régis.

- Je connais des Chen à qui on aurait fait confiance pour rien au monde, rigola le vieux professeur. Détends-toi, veux-tu ? Ce rôle te semblera naturel plus tu y passeras du temps. Moi-même, je n'ai jamais fait de politique avant, et j'avais juré de m'y tenir à l'écart. Mais Kanto avait besoin de moi. Je ne pouvais pas laisser la Team Rocket faire ce qu'elle veut.

Les tribunes de l'Assemblée commençaient à se remplir peu à peu. Le Chef d'Etat Treymar avait tout d'un coup appelé à cette réunion exceptionnelle, sans en donner le motif. Il s'était peut-être passé quelque chose de grave. Mais Régis remarqua que le Chef d'Etat n'était toujours pas arrivé, lui. Il manquait aussi pas mal des parlementaires de la Team Rocket, dont Venamia elle-même. Sans doute devaient-ils être trop occupés à pourchasser la X-Squad Arceus savait où. Régis se réjouissait de ce camouflet à l'adresse de Venamia. Il connaissait un peu la X-Squad pour avoir combattu avec eux lors de la guerre de Vriff puis dans la Tri-Alliance contre Zelan, et ce n'étaient pas de mauvais bougres. Mais ils étaient pourtant loyaux à la Team Rocket. Venamia avait vraiment du pousser le bouchon trop loin pour se les mettre à dos. Enfin, quand tout le monde fut à peu près là, la porte qui donnait sur la tribune présidentielle s'ouvrit, mais ce ne fut pas Treymar qui en sorti, mais Venamia, avec cape et haut de forme, accompagnée par une vingtaine de ses GSR armés jusqu'aux dents. Il y eut plusieurs murmures inquiets dans l'Assemblée. Un représentant du groupe des commerçants se leva même pour s'exclamer :

- Que signifie tout ceci ? Où est le Chef d'Etat ?!

Venamia leva la main pour réclamer le calme. Tout cela n'inspirait rien de bon aux yeux de Régis, qui pourtant était un parfait amateur en politique.

- Messieurs les députés et sénateurs, commença la codirigeante de la Team Rocket, je vous prie d'excuser cette entrée dramatique, mais des évènements récents m'ont poussé plus que jamais à assurer notre sécurité.

- De quoi diable parlez-vous ? Demanda le professeur Chen.

- Un peu plus tôt dans la journée, le bureau du Chef d'Etat a été le fruit d'une attaque terroriste.

Elle montra, sur l'écran derrière elle, des images d'explosion et de vitres brisées à l'étage présidentiel du Palais du Protectorat, siège du gouvernement.

- La Team Rocket se charge de traquer les coupables de cet acte odieux, poursuivit Venamia. Nous soupçonnons une tentative d'Erend Igeus de plonger encore un peu plus notre territoire durement gagné dans le chaos. Le Chef d'Etat a survécu - Arceus soit loué - mais il a été durement blessé et éprouvé. Il vous fait savoir donc qu'il démissionne de ses charges présidentielles, et qu'il remet tout le pouvoir décisionnel entre les mains de la Team Rocket, pour la défense et la stabilité de notre pays.

Bien entendu, ce fut un tolet dans l'Assemblée. Les parlementaires Rockets applaudissaient, tandis que les autres huaient et scandaient des protestations.

- Tout ceci me parait un peu trop facile, Lady Venamia ! Cria le chef du groupe des neutres. Cela m'apparait clairement comme une tentative d'usurpation de pouvoir bien mal déguisée ! Comment peut-on vous croire sur parole quand vous annoncez les volontés du Chef d'Etat Treymar ?!

- Parce qu'il va vous les répéter lui-même, répondit Venamia.

Sur l'écran de l'Assemblée, et retranscrit en direct sur la chaîne gouvernementale, l'image de Treymar succéda à celle des attentats terroristes le visant. Il était à demi-couché sur un lit d'hôpital, faible, avec des bandages. Mais quand il s'adressa à l'Assemblée, sa voix ne montra aucune hésitation.

- Mes chers confrères, commença le Chef d'Etat. Comme Lady Venamia vous l'a dit, j'ai fait les frais d'un acte visant à nous affaiblir et nous apeurer. Qu'il s'agisse de l'œuvre d'Igeus ou de traîtres, la réponse sera la même : le Protectorat de Johkan ne cèdera pas face au terrorisme. Nous resterons forts. Nous resterons unis. Nous leur montrerons notre détermination ! Mes amis, en ces temps de troubles certains, notre jeune pays grandissant mérite mieux qu'un petit politique comme moi pour le diriger. J'ai accepté le poste de Chef d'Etat sous proposition de Lady Venamia, mais je me rends compte qu'il nous faut quelqu'un de bien plus fort que moi pour nous guider à travers ces heures sombres. C'est pourquoi je demande à Lady Venamia, codirigeante de la Team Rocket, de gouverner en mon lieu et place, et d'assurer la sécurité et la prospérité de notre nation. Lady Venamia dispose du soutient de la Team Rocket, qui fait figure d'armée pour le Protectorat. Elle a conquit Johto et chassé le vil Igeus. Personne ne peut douter de son patriotisme et de sa force. Elle est le leader dont nous avons aujourd'hui besoin. Je vous demande, en tant qu'ancien Chef d'Etat, de respecter mon choix, et d'offrir toutes vos compétences et votre bonne volonté au service de Lady Venamia, pour le futur de notre grande nation.

L'allocution étant terminé, Lady Venamia se retourna vers l'Assemblée, et ne lui laissa pas le temps de digérer cette nouvelle qu'elle lâcha une nouvelle bombe.

- Comme l'a dit le Chef d'Etat, notre nation est attaquée sur plusieurs fronts, et même à l'intérieur. Au vue des temps dangereux que nous vivons, et en tant qu'autorité suprême du Protectorat, il est de mon devoir de prendre des mesures pour assurer la sécurité de nos concitoyens. Ainsi, la Constitution est temporairement suspendue. Le pouvoir judiciaire et réglementaire appartiendra à la Team Rocket, qui sera seule juge des actions à mener pour la sécurité de la nation.

Le grand-père de Régis retint un hoquet d'épouvante. Régis se pencha vers lui :

- Ça veut dire quoi ça ? Lui demanda-t-il dans un murmure.

- Que la Team Rocket ne dépend plus de l'Assemblée. Elle peut faire ce que bon lui semble. Et quoi qu'elle fasse, ce sera légal.

- Mais c'est fou ! Protesta Régis. Elle ne peut tout simplement pas...

- Les droits au rassemblement, à la manifestation, à la grève, et à un jury populaire sont suspendus à partir de maintenant, poursuivit Venamia. L'établissement d'un projet de loi ne revient plus à cette Assemblée, mais à la Team Rocket, et ceci afin de rétablir l'ordre sans délai. Les décisions de la Team Rocket seront insusceptibles de recours.

Plusieurs députés se levèrent, excédés, adressant des insultes à Venamia, tandis que les députés Rockets les forçaient à se rasseoir. Le professeur Chen secoua la tête, accablé.

- Alors on y est. Tous les pouvoirs à la Team Rocket. Tous les pouvoirs à Venamia...

- J'offre une chance de paix au Protectorat ! Clama Venamia pour se faire entendre dans ce chahut. Je considèrerai tout refus comme une déclaration d'opposition. La volonté du peuple m'a amené ici. Quelle est la volonté de l'Assemblée, censée servir le peuple ?

Les gardes GSR de Venamia tirèrent en l'air pour attirer l'attention, et aussi pour menacer tous dissidents. Silence pesant. Puis, d'un seul mouvement, tous les députés Rockets se levèrent et se mirent à chanter l'hymne de la GSR : la Marche de la Gloire. Petit à petit, d'autres députés, effrayés ou simplement résignés, firent de même. Quant toute l'Assemblée fut debout devant Venamia, le poing levé à sa gloire, Chen et son petit-fils ne purent rien faire d'autre que faire de même. Tout le peuple de Johkan assista en direct au triomphe de Lady Venamia et à la soumission de l'Assemblée.