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Team Rocket X-Squad de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 17/05/2015 à 08:43
» Dernière mise à jour le 03/05/2019 à 22:17

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 280 : La parade des ombres
Mercutio avait beau posséder le Flux et savoir se servir du Septième Niveau, il n'osa pas faire un seul pas de plus tandis que l'horrible Pokemon Enviathan dominait le toit de la forteresse. Il sentait sa présence dans le Flux ; un véritable concentré de puissance, de noirceur et de fureur. Mais après une minute ou deux, le Pokemon disparu d'un seul coup, comme s'il s'était volatilisait. Il n'y avait plus aucune trace, à tel point que Mercutio aurait pu penser avoir halluciné, sauf que Miry et Eryl à coté de lui l'avaient vu aussi.

- Dépêchons-nous, nous devons avancer, le pressa Miry. Si quelqu'un est arrivé... Je ne vous serai d'aucune utilité au combat tant que mon Septième Niveau est activé pour pister le double d'Eryl !

Mercutio tâcha de se reprendre, et ils se remirent en route à travers les couloirs sombres de ce château maléfique. En effet, quelqu'un venait d'arriver. Un Agent de la Corruption, ou pire encore. Et il y avait de grande chance que ce « quelqu'un » soit là pour Oswald Brenwark. Mercutio avait osé espérer s'en sortir en affrontant seulement quelque zombis. Ça ne serait de toute évidence pas le cas. Eryl et sa fameuse Pierre des Larmes allaient sans doute devoir intervenir.

Arrivés à un croisement, ils s'arrêtèrent. Un escalier menait vers le haut. À droite, il y avait un long couloir et à gauche, une porte. Miry montra la direction : le couloir de droite. Mais au même instant, Mercutio senti plusieurs présences approcher via le Flux. Elles venaient d'en haut, de l'escalier. Mercutio montra avec précipitation la porte de gauche pour s'y cacher, en espérant que ce n'était pas là que voulaient aller les nouveaux arrivants. Mercutio garda un pan minuscule de la porte entrouvert, pour pister qui était en train de passer.

En tête, il y avait trois personnes totalement couverte d'un voile noire, qui portait un masque en forme de Smiley. Mais pas un smiley comme celui de Mister Smiley. Ceux là étaient plus féroce, un sourire incontestablement maléfique. Ces individus tenaient des lances noires d'aspect redoutable, dont le bout crépitait. Ces espèces de super gardes encadraient un groupe de personne. Mercutio fut surpris en voyant des enfants. Sept, pour être exact. Ils devaient avoir une dizaine d'années, et avaient l'air tous joyeux. Il y avait cinq garçons et deux filles, chacun habillés différemment, de beaux habits colorés. Mais Mercutio sentait leur présence dans le Flux, et manqua défaillir. C'étaient des purs tourbillons d'émotions maléfiques, aux pouvoirs titanesques. Mercutio ignorait qui étaient - ou ce qu'étaient ces enfants - mais il était sûr d'une chose : un seul d'entre eux serait capable de le vaincre, lui.

Mais si la présence des enfants était quasi-insupportable dans le Flux, ce n'était rien en comparaison de celle de l'individu qui se trouvait au milieu d'eux. Grand, il était vêtu d'un manteau sombre à cordelettes, qui lui donnait l'aspect d'un noble. Il portait un chapeau, une espèce de tricorne, et un haut col qui remontait jusqu'à son visage. Un visage totalement caché par un masque blanc qui semblait être fait d'ivoire tellement il brillait. Dans le Flux, cet individu ressemblait à un trou noir, qui aspirait toute la lumière et la chaleur. Jamais encore Mercutio n'avait senti une aura pareille. L'air semblait s'être rafraichi à son passage, et Mercutio ne fut pas étonné de voir de la buée sortir de sa bouche.

Ne pouvant même plus supporter sa vision, Mercutio cessa de regarder et s'adossa contre le mur, ne pouvant que prier pour que cette personne s'éloigne au plus vite, tant sa présence le rendait malade. Miry ne se servait plus du Flux pour sentir les autres, mais elle tremblait, comme si elle était souffrante. Eryl avait du percevoir au moins le changement d'atmosphère, mais elle regardait la silhouette sombre de l'individu masqué avec une lueur féroce dans ses yeux noisettes.

- C'est... lui, murmura-t-elle. C'est forcément lui !

Mercutio aussi se doutait de qui était ce type costumé. Sans nul doute le plus grand ennemi des Gardiens, le leader des Agents de la Corruption, et le premier disciple d'Horrorscor : le Marquis des Ombres.


***


Oswald Brenwark se réveilla dans sa cellule. La porte venait de s'ouvrir en grinçant. Avant même que Brenwark n'ai pu se remettre assis ou s'habituer à la pénombre, un froid glacial et horriblement familier saisi son corps tout entier. Cette sensation, il l'avait déjà connu dans le passé, quand il avait du affronter son propre ami, qui avait revêtu l'habit du Marquis des Ombres. Oswald vit la silhouette imposante et drapée du Marquis le regarder, son masque blanc lui donnant une impression d'impassibilité. Un masque que Brenwark avait espéré ne plus jamais contempler. Ce fut comme s'il était revenu des années en arrière.

- Je te revois enfin après tout ce temps, mon vieil ami, dit l'individu masqué.

Sa voix, bien que résonnante, semblait distordue, comme si deux personnes avaient parlé en même temps. Oswald se donna du courage pour soutenir le regard du Marquis des Ombres.

- C'est réellement toi, Funerol ? Tu n'es pas mort, finalement ? Demanda-t-il d'une voix faible.

Bien sûr, avec le masque, il n'aurai pas pu dire de qui il s'agissait réellement. L'habit et le masque du Marquis étaient souvent les mêmes, mais l'individu les portant changeaient tout aussi souvent. Mais le ton de la voix du Marquis ne laissait aucun place au doute : cet individu, qui qu'il soit, le connaissait.

- Mort. Vivant, disait le Marquis. Ce sont des concepts très limités, Oswald. Comme la frontière entre la lumière et les ténèbres, entre l'amour et la haine, entre l'innocence et la corruption.

- Morts ou vivants, la volonté d'Erubin reste la même pour ceux qui ont fait serment de la servir, répliqua Oswald. C'est ce que notre chef, le professeur Erable, nous a enseigné. Si tu es vraiment Funerol, tu dois t'en souvenir.

- Je me souviens d'Erable. Je me souviens du serment à Erubin. Mais les souvenirs ne font pas le poids face à la dure et froide réalité. Et la réalité est la suivante : ce monde est loin d'être innocent, Oswald. Il est cruel, injuste, et indifférent. Tes Gardiens le voient tel qu'ils voudraient qu'il soit, bien confortablement nichés dans ton beau manoir. Ils se fourvoient, et s'aveuglent eux-mêmes. L'idéal d'Erubin est inapplicable à ce monde.

- C'est à cause de gens comme toi ! Gronda Oswald avec colère. Vous autres les suppôts d'Horrorscor ! C'est vous qui salissez ce monde en le corrompant !

- Nous allons le sauver, répliqua le Marquis. Le salut de ce monde passera par sa corruption généralisée. Alors seulement, les gens vivront en harmonie, et surtout en paix. Quand la corruption et l'innocence se rencontrent, il ne peut résulter que le conflit. En supprimant l'innocence, il ne restera que la paix.

- Une paix basée sur la corruption est une fausse paix.

- Mais c'est la seule qui marchera. Le Seigneur Horrorscor connait la réalité de ce monde. Il connait les humains, et connait la faiblesse de leur cœur. Il sait comment les diriger au mieux. Le temps d'Erubin est terminé, Oswald. Les Piliers seront bientôt tous mis à bas, et la guerre et la souffrance se propagera à travers le monde. La corruption infestera tout, jusqu'à que l'on puisse tout rebâtir. Et tu y assisteras. Tu vas même nous y aider. Mon vieil ami, tu deviendra l'un des nôtres.

Oswald soupira.

- Tu perds ton temps, qui que tu sois. J'ai voué mon âme à Erubin.

Le Marquis des Ombres se pencha lentement vers lui, jusqu'à qu'Oswald puisse voir son propre reflet dans le masque immaculé.

- L'âme n'est rien, Oswald. Du moins, aux yeux du Seigneur Horrorscor.


***


Comme à chacune de ses entrevues avec le Marquis des Ombres, Lyre trépignait d'impatience, mais aussi de peur. Le Marquis était le seul individu de ce monde, en dehors du Seigneur Horrorscor, que Lyre respectait. C'était lui qui l'avait élevée. Lui qui lui avait montré la réalité de ce monde, et le chemin de la corruption. Elle lui sera fidèle à tout jamais !

Lyre ignorait d'où le Marquis pouvait venir. Il n'était quasiment jamais à Dolsurdus, toujours à vaquer à ses occupations à des endroits ou à d'autres. Bien sûr, Lyre n'irait jamais lui demander ce qu'il faisait. Mais aujourd'hui, il était venu en grande pompe, avec les Sept Démons Majeurs à ses cotés. C'était signe qu'il comptait rester, et peut-être même lancer son plan ultime contre les régions civilisés. La grande marche de la corruption, celle que le Seigneur Horrorscor préparait depuis des décennies, allait bientôt débuter.

Pour le moment, le Marquis était en train de s'entretenir avec Brenwark. Lyre avait hâte de voir comment il allait briser son esprit, de la même façon que l'esprit de Funerol fut brisé il y a près de vingt-cinq ans. Peut-être le Marquis comptait-il faire de Brenwark son successeur le moment venu ? C'était toujours très marrant d'avoir un Marquis qui fut quelqu'un d'important pour les Gardiens. Ça montrait bien l'absurdité et la faiblesse de leur idéal, que le Seigneur Horrorscor pouvait retourner à sa guise.

La porte de la grande salle s'ouvrit, et Lyre se prépara à recevoir le Marquis des Ombres. Mais son sourire obséquieux s'effaça vite quand elle vit la personne en question, et ce n'était pas le Marquis. C'était un homme d'âge mur aux cheveux argentés et au bouc en pointe. Il portait un costume qui le faisait passer pour un banquier, avec une fleur rouge dans une poche au niveau de la poitrine. Derrière lui se tenait une fillette tout de jaune vêtu, qui regardait nerveusement d'un bout à l'autre de la pièce. L'homme sourit à Lyre.

- Eh bien, cela faisait longtemps, ma douce amie.

- Briantown, le salua raidement Lyre. J'ignorai que vous veniez aussi...

- Allons. Je suis l'aide personnel du Marquis. Partout où il va, je vais.

Lyre le savait. Cet homme, Maxwell Briantown, servait le Marquis des Ombres depuis tout aussi longtemps que Lyre, si ce n'était plus. C'était un Agent de la Corruption, mais inconnu des autres, toujours aux cotés du Marquis, un peu comme son secrétaire personnel. Lyre ne l'aimait pas beaucoup, entre autre chose parce qu'elle ne supportait pas de savoir que quelqu'un d'autre qu'elle était dans les confidences du Marquis en permanence. Briantown n'attendit pas d'être invité à entrer pour s'installer confortablement sur l'une des chaises de la salle. Sur le seuil de la porte attendait la petite fille, qui ne savait pas trop si elle devait suivre Briantown ou rester là.

- Entre Mavarice, entre, l'invita Briantown. Mets-toi à ton aise. On est dans la demeure du Marquis ici.

La fillette prénommée Mavarice entra d'un pas hésitant, regardant partout d'un air intéressé comme si cette salle, pourtant sobre et vide, recelait de fantastiques trésors. Quand le regard de Mavarice croisa celui de Lyre, elle sourit faiblement, mais Lyre s'écarta le plus loin possible de son passage avec un dégout non dissimulé.

- Pourquoi vous avez amené une de ces... choses ici ? Protesta Lyre à Briantown. Ils devraient tous être avec le Marquis ! Lui seul peut les contrôler.

- Mavarice n'est pas dangereuse, répondit Briantown. C'est la seule des Sept à ne pas être encore éveillée. Mais ça devrait vite changer. Sans nul doute que le Marquis va donner d'un jour à l'autre l'ordre de détruire le dernier Pilier de l'Innocence.

Chantonnant d'un air absent, la petite fille était en train d'essayer d'arracher les supports de bougies collés au mur. Briantown soupira et sorti une pièce de sa poche.

- Mavarice, tiens, attrape !

Comme un chien bien dressé, la fillette se précipita pour attraper la pièce, et la caressa comme s'il s'agissait du plus fabuleux des trésors.

- Veuillez excusez Mavarice, très chère, fit Briantown. La pauvre petite est obsédée par tout ce qui est beau et qui brille. Enfin, c'est sa nature après tout. Je suis bien content que les six autres aient fini par tous s'éveiller. Maintenant, ils sont avec le Marquis, et j'ai enfin la paix. Ce n'était pas de tout repos de jouer la nounou pour ces sept là...

À cet instant, la porte de la salle s'ouvrit une nouvelle fois. Lyre sentit le Marquis avant de le voir. Où qu'il entre, la température baissait immédiatement de plusieurs degrés, et la pénombre s'accentua. Le feu sur les chandelles et dans la cheminée s'éteignit, soufflé d'un seul coup. Lyre se mit immédiatement à genoux.

- Marquis... J'ai agi comme vous me l'avez demandé.

Lyre vit les bottes noires du Marquis lui passer devant sans s'arrêter.

- Oui, en effet, fit sa voix froide et qui résonnait en double. Tu peux te relever.

Lyre se leva lentement. Toute puissante qu'elle était grâce à son double pouvoir - celui d'aspirer l'énergie vitale et celui de ranimer les cadavres - elle se sentait comme un être insignifiant et misérable à coté de la grandeur du Marquis. À la queue derrière le Marquis, les six autres enfants entrèrent eux aussi dans la grande salle. À l'inverse de Mavarice, ceux-là s'étaient pleinement éveillés.

Lyre les connaissait tous. Elle avait grandi avec eux. Bien sûr, elle savait ce qu'ils étaient en réalité, sous leurs traits d'enfants inoffensifs. Elle les avait principalement connu avec leurs personnalités endormies. Ils n'étaient alors que de doux enfants, un peu bizarres, certes. Muets, lents d'esprits, mais gentils. Mais il y a trois ans, la Tour Carillon, l'un des Piliers de l'Innocence, avait brûlé et s'était effondrée. La Tour Carillon était le Pilier qui renfermait le Péché de l'Orgueil. Alors, Lucifide s'était éveillé. Lui qui avait été un garçon adorable, juste un peu m'as-tu-vu, était devenu une vraie plaie. Il avait gagné la parole et l'intelligence en même temps que ses anciens pouvoirs scellés, mais aussi une arrogance sans limite que Lyre n'avait pas pu supporter longtemps.

Puis, un à un, au fur et à mesure que les Agents de la Corruption détruisaient les Piliers, les autres se sont éveillés aussi. Le dernier en date, normalement, ça devait être leur chef, le plus puissant des Sept, Wrathan, le Péché de la Colère, quand Vrakdale avait anéanti la Tour Prismatique. Heureusement, Lyre n'avait pas été là pour assister à son réveil. Même quand il n'était pas éveillé, Wrathan avait toujours été le plus difficile, le plus prompt à se battre, et à faire des crises de colères stupéfiantes. Lyre n'osait pas imaginer comment il devait être maintenant. D'ailleurs, inconsciemment, Lyre avait tourné son regard dans sa direction. Wrathan portait un costume rouge et un pantalon noir. Il était joli garçon, avec ses cheveux noirs qui lui tombaient sur les épaules, et son visage d'albâtre sans défaut. Mais dans ses yeux brillaient une fureur égale à aucune autre. Quand il vit que Lyre le regardait, il étira ses lèvres en un sourire de psychopathe tel que même Lyre frissonna.

- Bonjour, grande sœur, fit-il.

- Bonjour... Wrathan, répondit prudemment Lyre.

Le garçon s'approcha d'elle, ouvrant les bras comme s'il voulait un câlin. Même si Wrathan avait été le plus colérique des sept enfants, il avait aussi été le plus affectueux. Quand elle était elle-même enfant, Lyre avait été assez proche de lui. Un peu comme un petit frère, en effet. Il s'était peut-être éveillé, mais peut-être restait-il en lui un peu de son âme d'enfant. Lyre s'apprêtait à le serrer contre elle, quand le sourire de Wrathan s'accentua.

- Idiote...

Il effleura à peine Lyre, et cette dernière eut l'impression de recevoir un coup de massue brûlante à la poitrine. Elle fit un triple vol plané avant d'atterrir sur la table, le souffle coupé.

- Tu ME prends encore comme un de vos petits humains innocents ? Gronda Wrathan d'une voix très différente de celle du garçon qui paraissait être. JE suis Wrathan, le Péché de la Colère, le chef des Sept Démons Majeur ! JE fus et JE reste le plus puissant allié d'Horrorscor. JE suis l'égal d'un dieu ! Tu ferais bien de ne pas l'oublier, petite humaine. Tu t'adresseras à MOI avec le respect que JE mérite !

Personne, ni le Marquis, ni Briantown, ne tenta de prendre sa défense. Les autres enfants se contentèrent même de ricaner. Humiliée, Lyre fut tentée d'utiliser sa main gauche sur lui pour le tuer lentement, mais elle savait bien que ça ne marcherai pas sur un être comme Wrathan. Il avait raison. Wrathan était un Pokemon Légendaire, l'un des plus puissants, et sa puissance était capable de rivaliser avec celle d'Arceus lui-même. Les anciennes légendes considéraient même Wrathan comme le grand ennemi et l'antithèse d'Arceus. Si l'on avait été bon durant sa vie, on rejoignait Arceus dans sa demeure céleste aux cieux. Si on avait été mauvais, on rejoignait Wrathan dans son enfer souterrain. Lyre n'y croyait pas, mais ça ne l'empêcha pas de savoir quand s'écraser, malgré sa fierté.

- P-pardonnez, Seigneur Wrathan, fit finalement Lyre en s'agenouillant.

Mais le Pokemon à forme humaine n'en avait pas fini. Il posa son pied sur la tête de Lyre qu'il aplati au sol avec une force stupéfiante.

- Là, c'est ainsi qu'est ta place. Tu te prends pour quelqu'un parce que tu es une Enfant de la Corruption ? Ne me fais pas rire ! Jadis, quand le Seigneur Horrorscor possédait encore son propre corps, il y en avait plein, des comme toi. Tous se prosternaient devant moi, ou subissaient mon courroux !

Wrathan continua à accentuer la pression sous son pied. Lyre se demandait s'il n'allait pas finir par lui écraser la tête. Finalement, le Marquis intervint :

- Assez Wrathan. Elle a compris.

Wrathan ricana, mais enleva son pied.

- Vous accordez bien trop de liberté à cette fille, Marquis, dit-il.

- Elle a son utilité.

Ce n'était que bien maigre compliment, mais cela réchauffa le cœur de Lyre. Elle se releva avec prudence et recula prestement, gardant la tête baissée. Non loin de Wrathan, Enviathan, le Péché de l'Envie, éclata de rire. Lui adorait toujours se moquer de la misère des autres.

- Lyre, as-tu des nouvelles de Silas ? Demanda enfin le Marquis. Que fait-il ?

- J'aime bien Silas, intervint Gluzebub, le Péché de la Gourmandise, toujours en train de se goinfrer avec sa poche de sucreries dans les mains.

La jeune femme grimaça et fit un geste de dédain de la main.

- Ce qu'il sait faire le mieux, Marquis. Il complote. Il intrigue. Il s'amuse...

- Je lui avait donné pour mission d'amener cette Siena Crust de notre coté. Est-elle devenue une Agent de la Corruption ?

- J'en doute, Marquis, répondit Lyre. Si elle propage la corruption, c'est pour son seul compte. De plus, je ne pense pas qu'elle accepte de vous servir. D'une, ce n'est pas son genre, et deux, elle vous verrait sans doute plus comme un rival, comme vous avez tous les deux une partie du Seigneur Horrorscor en vous...

Le Marquis ricana derrière son masque.

- Tiens donc ? Je serai le rival de cette gamine ? Amusant. Compte-t-elle me tuer pour me voler ma partie du Seigneur Horrorscor, et le réunir en entier dans son propre corps ?

- Cela n'arrive pas, Marquis, protesta Lyre. Cette femme n'est rien. Selon Silas, elle bénéficie juste du Talent Futuriste du Seigneur Horrorscor. Vous, vous êtes invincible !

Le Marquis haussa les épaules.

- Tout se déroulera selon la volonté du Seigneur Horrorscor. Il dirigera Lady Venamia vers la direction qu'il lui convient le mieux. Laissons-là s'amuser encore un peu. J'irai moi-même à sa rencontre le moment venu. Toi, Lyre, tu vas retourner à Johkan. Ordonne à Vrakdale de mettre à bas le Pilier Céleste, puis prépare le terrain selon notre plan pour notre future Armée des Ombres. L'ère du Seigneur Horrorscor va débuter.

Ravie, Lyre s'inclina.

- Oui Marquis. Je suis si heureuse, Marquis...

Elle quitta la grande salle par l'escalier qui menait à l'étage inférieur. Elle ne savait pas qu'en ce moment même, de l'autre coté de la pièce, par une petite grille en haut sur le mur, leur conversation avait été entièrement suivi.


***


Mercutio, Eryl et Miry avaient fini par trouver le double d'Eryl, dans cette grande pièce qui faisait allure de salle à manger. Ils avaient trouvé un passage au dessus, où une interstice grillagée permettait d'entendre ce qui se disait à l'intérieur. De toute évidence, Oswald Brenwark n'y était pas. Mais Mercutio avait clairement entendu la voix d'Eryl. Ou plutôt, celle de cette Lyre qui se faisait passer pour elle. Elle discutait avec un autre homme, un dénommé Briantown.

Puis ils étaient arrivés. Le Marquis des Ombres et ses enfants à la présence si terribles. Plus que des enfants, à ce que Mercutio avait compris. Puis il avait entendu la voix du Marquis, si particulière, comme si deux personnes parlaient à la fois. Il l'avait entendu parler de Siena. Cette Lyre avait dit mots pour mots : « comme vous avez tous les deux une partie du Seigneur Horrorscor en vous ». À cet instant, Mercutio avait étouffé un hoquet d'horreur et de surprise, qui les aurait fait repérer si Miry n'avait pas eu la présence d'esprit de couvrir sa bouche de sa main.

Venamia... Siena, sa demi-sœur, avait une partie d'Horrorscor en elle ?! Elle serait devenue... comme Zelan ? Comment cela était-il possible ? D'un autre coté, cela pouvait en effet expliquer pas mal de chose sur son comportement récent. D'un coté, Mercutio était horrifié, d'un autre, il était aussi soulagé. Horrorscor était peut-être bien le responsable du changement de personnalité de Siena. Il l'avait rendu folle et mauvaise, tout comme il l'avait fait pour Zelan. C'était forcément ça !

Il devait vite rentrer à la base pour le dire à tout le monde, pour le dire à Galatea. Ils trouveraient alors un moyen de la sauver, de faire partir Horrorscor, et tout reviendrai comme avant ! Lyre quitta la salle après que le Marquis des Ombres lui ait demandé de retourner à Johkan. À l'en croire, le Pilier Céleste n'en avait plus pour très longtemps. Raison de plus pour partir en vitesse. Ils devaient trouver et délivrer le Premier Apôtre au plus vite, et...

- Eryl ? Murmura Miry d'un air soucieux.

Mercutio regarda sa petite-amie. Elle observait le Marquis des Ombres à travers la petite grille dans une attitude de prédateur.

- Le Marquis en là, juste à coté de nous, fit-elle d'un ton presque fébrile. Et ces enfants là, ce sont à coup sûr les Sept Démons Majeurs. Il me suffirait d'entrer, et de tous les toucher... Ils disparaîtraient sous l'action de la Pierre des Larmes !

- T'es cinglée ? S'exclama Mercutio. Je sens ces types là dans le Flux, et crois-moi, j'ai jamais rien senti de tel. Tu te feras détruire avant d'avoir pu approcher le Marquis d'un seul pas ! On trouve Brenwark, et on file !

- Le Seigneur Mercutio a raison, Eryl, ajouta Miry. S'il n'y avait eu que le Marquis, on aurait peut-être pu tenter quelque chose, mais là... Vous êtes trop importante pour qu'on vous perde comme ça. Venez vite. Solaris et Izizi ont déjà peut-être fini de saboter l'endroit. Trouvons le Premier Apôtre tant que tout le monde est dans cette pièce.

Eryl acquiesça à contrecœur. Mais Mercutio voyait toujours son regard sauvage, qui n'avait vraiment pas sa place sur le visage toujours doux et gentil d'Eryl.






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Image du Marquis des Ombres :

( Oui, la même que dans le wallpaper de l'arc 6. A l'origine, je devais mettre le Marquis dès l'arc 6, c'est pour ça qu'il y ait sur le wallpaper. Mais j'ai changé d'avis entre temps, et la flemme de changer l'image^^ )