Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Team Rocket X-Squad de Malak



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 03/05/2015 à 08:16
» Dernière mise à jour le 17/04/2019 à 23:03

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 278 : La terre du mal
C'était rare les fois où Lyre avait la forteresse de Dolsurdus pour elle seule. Bien qu'elle était restée une bonne partie de son enfance entre ces murs, le château du Marquis était le plus souvent occupé. C'était la base des Agents de la Corruption depuis le tout début. Ce fut le tout premier Marquis des Ombres, Deveran, qui avait conquis cette région et y avait fait bâtir cette forteresse, il y a près de sept cents ans. Comme la région de Dolsurdus se trouvait relativement proche du Continent Perdu, personne n'y mettait jamais les pieds. Même ces pitoyables Gardiens de l'Innocence ignoraient l'existence de cette forteresse. Ceci dit, Deveran avait vu les choses en grand quand il a fait construire cette monstruosité. Elle avait tellement de tours et de donjons qu'il fallait vingt minutes pour se rendre d'un point A à un point B. Elle pouvait accueillir une armée entière, mais les Agents de la Corruption étaient toujours peu nombreux. Même avec les esclaves du Marquis et les morts-vivants de Lyre, il n'y avait pas besoin de tant d'espace.

Lyre attendait. Avec son prisonnier, Oswald Brenwark, elle attendait l'arrivée du Marquis des Ombres. Le Marquis voulait toujours qu'il n'y ai jamais personne parmi les Agents de la Corruption qui puissent le voir. Pour eux, le Marquis étaient un symbole, une figure d'autorité dans l'ombre, qui transmettait ses ordres à Vrakdale, qui à son tour les leur transmettaient. Quant à Vrakdale et Lilwen, ils pensaient que le Marquis, c'était Mister Smiley, l'horripilant personnage masqué né de l'imagination enfantine de Silas. Lyre et Silas étant les mains du Marquis, ils se partageaient le rôle de Mister Smiley devant Vrakdale. Comme il n'y avait plus personne à Dolsurdus, Lyre pouvait aller et venir librement à visage découvert.

Elle avait tous ces esclaves pour elle seule, prêts à exaucer le moindre de ses désirs, mais à Dolsurdus, les loisirs étaient très limités. Chose inimaginable et inavouable, Lyre commençait un peu à regretter le beau manoir des Gardiens de l'Innocence. La bouffe y était succulente et il y avait une piscine, ainsi qu'une vaste bibliothèque. Lyre n'en avait pas l'air, mais elle aimait lire. Elle aimait les mets délicats et faire bronzette sur un tapis de bain avec le son de l'eau à coté. Et plus que tout, elle aimait la compagnie des beaux garçons. Ce n'était pas parce qu'elle avait pour but de faire régner la corruption dans le monde qu'elle n'était pas comme toutes les autres filles de son âge.

Que cette Eryl puisse vivre ça au quotidien tandis que Lyre avait passé une grande partie de sa vie cloitrée entre ces murs dans cette région morte et ennuyeuse, ça la rendait malade. Elle en voulait d'autant plus à son père, qui avait préféré protéger cette abomination plutôt que sa vraie fille. Elle en voulait à Silas, qui était responsable de la création de cette chose, avec son satané pouvoir. Elle en voulait à Erubin et à sa Pierre des Larmes, qui était l'essence avec laquelle Eryl s'était matérialisée. En fait, Lyre Sybel en voulait au monde entier. C'était là son titre. Chaque Agents de la Corruption avait un titre, une espèce de concept qui le rattachait à la corruption. Par exemple, Silas était la Moquerie, Vrakdale la Souffrance, Jivalumi le Carnage, etc... Et Lyre, c'était l'Aigreur. Elle détestait tout le monde. Elle n'aimait personne.

Enfin, il y avait quand même des choses qu'elle aimait. Par exemple, tourmenter les autres. Ça faisait depuis des années qu'elle s'occupait ici, à Dolsurdus, à martyriser les esclaves. D'une, c'était satisfaisant, et deux, ça apportait naturellement plus de corruption dans le monde. À un tout petit niveau certes, mais ça restait bénéfique au Seigneur Horrorscor. Mais à force, torturer les esclaves l'avait ennuyé. Ils ne ressentaient presque plus rien, comme les zombis de Lyre. Mais aujourd'hui, Lyre avait une proie autrement plus délicieuse à sa disposition : le chef des Gardiens de l'Innocence. Bon, le Marquis le voulait pour lui tout seul, pour ses projets, aussi Lyre devait veiller à ne pas l'abimer. Mais le tourmenter mentalement, c'était l'affaiblir un peu avant que le Marquis ne commence avec lui. Lyre lui rendait donc visite tous les jours dans sa cellule, tâchant de le faire sombrer à chaque fois un petit peu plus dans le désespoir.

Elle entra dans sa cellule, gardée par deux de ses soldats zombis ; des anciens Gardiens de l'Innocence qu'elle avait réveillés d'entre les morts. Quoi de mieux pour Brenwark d'être surveillés par les cadavres de ses amis ? Le Premier Apôtre était attaché sur une table verticale, les bras écartés. C'était une mesure de sécurité primordiale avec lui, de les écarter les mains. Les Premiers Apôtres pouvait se servir de cette attaque terrifiante qu'ils nommaient Bénédiction de la Lumière : un concentré d'énergie féérique et lumineuse qui proviendrait de l'esprit même d'Erubin. Tous les Agents de la Corruption craignait cela. Mais pour l'utiliser, le Premier Apôtre devait croiser les mains, en un signe bien précis, comme une prière. En l'état, Brenwark ne le pouvait pas. Et même s'il le pouvait, de toute façon, il était peut-être totalement déchargé. Pour pouvoir utiliser la bénédiction, il fallait prier devant la statue d'Erubin, située dans le manoir Brenwark. Et Lyre s'était infiltrée dans le manoir justement pour souiller cette statue et le pouvoir qu'elle offrait.

- Monsieur Brenwark, fit Lyre d'un air guilleret. Vous avez l'air en forme. Comme tous les jours d'ailleurs.

Oswald Brenwark avait toujours été un homme distingué, officiel, puissant dans son costume taillé au millimètre près, tout comme sa barbe. C'était probablement l'avocat le plus célèbre de toute la région Johkan, et le plus riche. Mais là, enchaîné comme il l'était dans cette cellule froide depuis plus d'une semaine, il n'était plus rien de cela. Juste un pauvre homme qui se languissait dans les ténèbres, en attente de son sort. Il n'empêche que malgré sa situation, il n'avait rien perdu de sa combativité. Un homme difficile à briser, ce Brenwark. Mais le Marquis saura s'y employer bien plus efficacement que Lyre.

- Je suis las de tes visites, fille de la corruption, grommela le prisonnier. Amène-moi plutôt ton sacré Marquis. Je n'ai aucun intérêt à discuter avec un sous-fifre comme toi.

- Il ne va pas tarder. Il a hâte de vous revoir...

Brenwark regarda Lyre d'un air méprisant.

- Tu veux me faire croire que c'est toujours Funerol ? J'ai vu son cadavre !

- La ruse et la manipulation sont les armes préférés du Seigneur Horrorscor. Il vous montre ce qu'il a envie de vous montrer. Comme moi. Je vous ai montré le visage angélique de cette abomination d'Eryl, et vous n'y avez vu que du feu.

- Ne l'appelle pas comme ça, gronda Brenwark. C'est toi la seule abomination ici. Toi, qui as été engendré par l'homme le plus droit et bon qui m'ai été donné de rencontrer, et pourtant, tu...

- Ah, de grâce, ne me parlez pas de mon père, soupira Lyre. Il ne m'a jamais rien apporté, si ce n'est le malheur. C'est de sa faute, si notre famille a été brisée. Dan Sybel préférait servir Erubin et sa merveilleuse innocence plutôt que prendre soin de sa femme et de sa fille.

- J'ai connu Dan plus longtemps que toi, fillette. Il était mon ami, mon collègue, et mon chef. C'était un homme de devoir, mais tu es bien sotte de penser qu'il ne t'aimait pas. J'ignore ce qu'il s'est passé, mais...

Lyre éclata de rire.

- En effet, vous ignorez tout, Brenwark, alors ne parlez pas pour rien dire. Laissez le Marquis vous expliquer ce qu'il en est. Alors, vous serez peut-être prêt à rejoindre la cause du Seigneur Horrorscor.

- Je mourrai avant.

Lyre quitta la pièce avec un petit rire.

- Ils sont nombreux, les Gardiens de l'Innocence qui ont dit ça. Mais alors, pourquoi sont-ils le premier fournisseur de Marquis des Ombres de l'histoire ?


***


Mercutio et ses compagnons survolaient la mer d'Egeni, à des milliers de kilomètres de Johkan. Cela faisait une semaine qu'ils voyageaient en direction de l'endroit où Miry sentait la présence du double d'Eryl. Ils s'étaient arrêtés dans divers pays pour dormir et manger. Mercutio se demandait s'ils allaient vraiment dans la bonne direction. Comment diable cette fille qui se faisait passer pour Eryl avait pu arriver si loin quelque jours seulement après la capture du chef Brenwark ? Ils se trouvaient dans l'extrême orient, non loin du Continent Perdu, un endroit où peu de gens osaient se rendre.

Mercutio était las de ce voyage. En outre parce qu'il devait constamment utiliser le Flux pour voler, et commençait à fatiguer. Pegasa aussi, à force de transporter sur son dos Eryl et Izizi, devait faire des pauses régulièrement. Miry et Solaris étaient tout aussi épuisées que lui. Si jamais, par malchance, ils devaient combattre pour libérer le Premier Apôtre, ils étaient mal partis. De plus, l'ambiance générale, loin de s'être arrangée, avait pris un sérieux coup suite à la disparition de Seamurd. Mercutio et Miry ignoraient toujours comment il avait pu mourir, mais une chose était certaine : il était bel et bien mort, disparu du Flux à jamais.

Après avoir senti ça et les violentes émotions de Galatea, Mercutio n'avait eu qu'une idée en tête : retourner à la base le plus vite possible, toute idée de mission de sauvetage pour le chef des Gardiens oubliée. Mais il avait senti peu après la présence de sa sœur s'éloigner de l'endroit habituel, vers les cieux. Cela voulait dire qu'ils avaient fait décoller la base. Sans doute à cause de la mort de Seamurd. Mercutio avait dans l'idée que Venamia n'y soit pas étrangère, d'une façon ou d'une autre.

Il était vite revenu à la raison. Si les autres étaient réellement en fuite, les rejoindre n'aurai servi à rien. De plus, Galatea était toujours vivante, il le sentait dans le Flux. Ils devaient poursuivre la mission, quoi qu'il leur en coutait. Puis, une fois cela terminé, Mercutio reviendrait à la base, et irait venger Seamurd, qui que soit son meurtrier. Miry avait naturellement été la plus touché par cet évènement. Elle connaissait Seamurd depuis des années. Il était comme un petit frère pour elle. Elle pleurait souvent désormais, quand bien même elle voulait s'en empêcher et ne penser qu'à la mission. Tout ceci avait au moins eu un point positif : Eryl avait été si désolée pour les deux Mélénis qu'elle avait oublié d'être distante avec Mercutio.

Le jeune homme faisait ce qu'il pouvait pour essayer de réconforter Miry, mais lui-même éprouvait un grand sentiment de vide, hélas désormais familier depuis quelque temps. Ses pertes n'arrêtaient pas d'augmenter. D'abord, ce fut Lusso Tender, le demi-frère de Siena. Même si Mercutio et lui n'avaient jamais été très proche, Mercutio avait souffert de sa perte, surtout par le biais du général Tender et de Siena elle-même, qui n'avait plus été la même depuis ça. Peu de temps après, ce fut son père adoptif, Penan, qui périt dans des circonstances encore indéterminées. Puis récemment, Kyria, une fille qu'il aimait bien et qu'il avait juré de protéger. Le colonel Tuno avait suivi peu après. Certes, il n'était pas encore mort, mais son temps était compté, et son esprit avait été brisé. Il n'était plus qu'un cadavre en sursis. Siena était devenue une étrangère et une ennemie, et enfin, Seamurd venait de mourir sans qu'il ne soit là. Ça commençait à faire trop.

- Terre en vue, mon frère ! Annonça Pegasa devant lui.

Mercutio se força de reléguer ses sentiments en arrière plan. En effet, la mer prenait fin un peu plus loin. Mercutio n'aurait pas su dire où ils se trouvaient exactement, mais le coin n'était sûrement pas le plus recommandé pour des vacances exotiques. La terre semblait grise, sans qu'aucune végétation d'aucune sorte ne pousse. On aurait dit un lieu ayant subi une éruption volcanique. Sauf qu'il n'y avait pas de volcan. Pas une seule montagne. Le relief était plat, et la seule chose en hauteur qu'on voyait paraître au loin, était une espèce de pointe qui tendait vers le ciel.

- C'est quoi cet endroit ? Hoqueta Eryl. L'air y semble... malsain. Je ne sens aucune innocence ici.

- C'est Dolsurdus, répondit Miry. Une petite région inhabitée car stérile, qui borde les frontières nord-est de la Forêt-Monde du Continent Perdu. Très peu de Pokemon y habitent, et encore moins d'humains.

- Comment tu sais ça, jeune fille magique ? Questionna Izizi. Tu es déjà venue dans ce coin qui pue le complot à plein nez ?

- Non. J'ai seulement bien étudié la géographie, au Refuge Mélénis.

Mercutio aussi avait étudié les cartes du monde. Penan y avait veillé. Mais tout ce qui se trouvait proche du Continent Perdu était tout simplement... perdu. C'était un endroit du monde qui demeurait plein de mystères, de légendes, et de peurs, irraisonnées ou non. Les cartes n'étaient jamais bien précises le concernant.

- En tous cas, je n'est pas trop de mal à imaginer que cet endroit puisse être l'adresse des Agents de la Corruption, dit Solaris. Qu'est-ce qui s'est passé ici ? On se croirait sur la Lune...

- Dolsurdus a toujours été comme ça, répondit Miry. Ou du moins, depuis des centaines d'années. Faudrait demander à Maître Irvffus pour voir s'il l'a connu autrement.

- Où nous mène ta piste, Miry ? Demanda Mercutio.

Sans hésiter, la jeune Mélénis pointa son doigt en direction de l'énorme édifice qui sortait du sol, des lieux plus loin. Mercutio concentra tout son Flux dans ses yeux, pour pouvoir le distinguer plus clairement même à cette distance. Il s'agissait d'une sorte de château fort, mais très glauque et avec des gouts architecturaux douteux. Mercutio n'était pas fan des clichés, mais l'endroit ressemblait à la forteresse du Seigneur des Ténèbres local. Ceci dit, aucune armée d'orcs à perte de vue pour protéger la forteresse.

Mercutio et ses compagnons eurent l'impression d'être les seuls êtres vivants à des lieux à la ronde. Impression qui se dissipa vite quand ils approchèrent des immenses crevasses qui jonchées le sol. À l'intérieur, il y avait de nombreux humains, et quelque Pokemon, qui creusaient inlassablement la roche, à l'aide de pioche pour les humains, et de griffes et de cornes pour les Pokemon. Certaines crevasses étaient si profondes que Mercutio pouvait en distinguer le magma tout au fond. Les effluves de souffres et autre matière toxiques qui se dégageaient de ces trous étaient irrespirables, et Mercutio vit que plusieurs de ces travailleurs étaient étalés à même le sort, morts ou proches de l'être.

- Qu'est-ce que c'est que cette horreur ? Murmura Eryl. On a atterri en Enfer ?

Même Izizi n'eut pas d'exemple de conspiration à l'esprit pour qualifier cette vision. Miry tenta d'aller aider ces pauvres bougres. Mais ils ne portaient pas de chaînes, c'était bizarre. Quand elle tenta d'en faire sortir certain de ces crevasses, ils hurlèrent comme si on les agressait, et coururent retourner à leur travail. On aurait dit des automates, et Mercutio ne sentait quasiment plus aucune présence dans leur Flux.

- On ne peut pas les aider, dit-il à Miry tandis qu'elle tâchait de convaincre un groupe de s'enfuir. Ils ont perdu toute volonté.

- Quand la corruption est trop forte, l'esprit se coupe de la réalité, déclara Izizi. Toutes ces souffrances inutiles en continu... pas étonnant que la région soit si défigurée.

Aucun des esclaves ne fit attention à eux ni ne tenta de les arrêter. Il aurait pu s'écraser une météorite devant eux qu'ils auraient continué à frapper la roche avec leurs pioches. En revanche, il y avait bien des gardes qui se tenaient devant l'arche qui servait d'entrée à la forteresse noire. Des individus drapés de noir, qui portaient tous un masque jaune avec un sourire niais. Des masques qui ressemblaient à celui de Mister Smiley, le gars que les Gardiens soupçonnaient d'être le Marquis des Ombres. Mercutio avait beau se concentrer sur eux, il ne sentait rien du tout, comme si ces gars étaient totalement coupés du Flux.

- On ne peut pas sentir ces types avec le Flux, expliqua Miry aux autres. Le château pourrait bien en être remplie sans qu'on le sache.

- Mais vous sentez des gens à l'intérieur ? Demanda Solaris.

- Le double d'Eryl est dedans, c'est sûr, confirma Miry. Et je sens une autre personne. C'est faible, mais...

- Un désespoir contrôlé, mais une volonté de se battre, continua Mercutio. Ça devrait être lui... votre chef Brenwark.

Mercutio fut content de ne pas avoir fait tout ce chemin pour rien, mais pénétrer dans ce coin sinistre sans pouvoir compter sur son Flux l'inquiétait un peu.

- Voici le plan, camarades, déclara Izizi. On va se séparer en deux groupes. Les Mélénis, vous chercherez et délivrerez le chef Brenwark. Eryl, tu iras avec eux. Ils te protègeront, et si vous tombez sur un Agent de la Corruption, on comptera sur ton pouvoir de la Pierre des Larmes. Quant à Solaris et moi, on va trouver le meilleur endroit pour faire exploser cette bâtisse de très mauvais goût.

- Euh... exploser ? Répéta Mercutio.

- Cet endroit et sans conteste une place forte des Agents de la Corruption, peut-être leur base principale. Ce sera un grand pas de fait vers l'anéantissement de leur conspiration. Je vais saboter cette forteresse de haut en bas.

Comme pour preuve, il tira d'une de ses nombreuses poches ce qui semblait être une bombe artisanale, et d'une autre un bâton de TNT. Mercutio cligna des yeux. Comment tout ça pouvait-il rentrer dans les petites poches du manteau d'Izizi ??

- Mon habit est aussi un trésor de la science, expliqua Izizi comme s'il avait lu sa question dans ses yeux. Je l'ai nommé : le Manteau à Dimension Supplétive ! Vous connaissez le Pokemon Fabuleux Hoopa ? Il adore voler des objets, et il les envoie dans une dimension vide qu'il peut ouvrir pour les stocker. C'est un peu le même principe pour mes poches. Elles peuvent stocker assez d'explosifs pour raser tout ça dix fois.

- Une seule fois suffira, dit Solaris. Et si je peux, en partant, j'utiliserai ma Draco Nova pour qu'il ne reste plus aucune trace de cette forteresse.

Mercutio ne le sentait pas trop, ce plan, mais c'était une mission menée par les Gardiens, et en tant qu'Apôtre d'Erubin, Izizi en était le chef. Et puis, il tenait quand même à rester près d'Eryl. Une fois mis d'accord, Solaris utilisa son attaque Vitesse Extrême pour se débarrasser des deux gardes Smiley à l'entrée. Ils n'opposèrent pas grande résistance, ni de donnèrent l'alarme, mais ces mecs semblaient increvables. Malgré toutes les attaques que Solaris leur envoyait sur la tronche, il continuait de se relever. Ils eurent bien vite la réponse à ce mystère : sous leur masque, il y avait deux visages blêmes, aux yeux bleus délavés, et à la chair grise et pourrie. Deux beaux cadavres ambulants. Pas étonnant que Mercutio n'ai pas réussi à les sentir dans le Flux...

- Ah, encore ces zombis et leur complot de rétablir le communisme dans tous les pays du monde, s'agaça Izizi.

Leurs membres étaient si mous que Mercutio arrivait à les arracher avec sa son bras bionique. Mais ça ne semblait pas les gêner outre mesure. Finalement, ce fut Eryl qui s'en débarrassa. Elle se contenta de les toucher à main nue, et ils s'écroulèrent comme des marionnettes à qui on aurait arraché les fils.

- C'est un pouvoir de la corruption qui ranime ces cadavres, dit Eryl en les contemplant avec pitié. Un pouvoir qui ne fait pas le poids face à celui de la Pierre des Larmes.

- N'empêche, un pouvoir qui peut fabriquer des zombis, c'est assez flippant, avoua Mercutio. C'est vraiment un coup de ta doublure ?

- Le Mister Smiley qu'on avait rencontré quand on cherchait la Pierre des Larmes avec Zeff savait faire ça aussi, dit Solaris. C'est sans doute la même personne.

Quand Mercutio pensait qu'il avait embrassé cette fille - ou quoi qu'elle fut d'autre - ça lui retournait l'estomac. Ils pénétrèrent dans la forteresse ; une véritable fourmilière de couloirs et d'escaliers. Tout était silencieux, même s'ils croisèrent d'autre gardes zombis en chemin, dont-ils se débarrassèrent comme les premiers. Au bout d'un moment, Solaris et Izizi finirent par prendre un autre chemin, tandis qu'Izizi plaçait un peu partout ses explosifs. Miry continua de mener Mercutio et Eryl vers la présence du double d'Eryl, de plus en plus proche. Ils espéraient que Brenwark soit avec elle.

- Si on tombe sur cette nana, évite de la toucher directement, dit Mercutio à Eryl. Il serait bon que vous ayez quelqu'un à interroger. Et vous aimeriez bien savoir qui elle est en réalité j'imagine.

- Cette personne est dangereuse, rétorqua Eryl. Ranimer les cadavres n'est pas son seul pouvoir. Si elle est vraiment le Mister Smiley que nous avons affronté il y a un an, elle peut aussi vider les gens de leur énergie vitale d'un simple touché.

- Je vois. Raison de plus pour ne pas que tu la touches.

- Ça ne devrait rien me faire à moi. Je suis protégée. J'ai la Pierre des Larmes en moi... même si je ne sais pas où.

- Ne prends pas de risque inutile tant qu'on en sait pas plus sur elle. Nous pouvons nous la faire facilement avec le Flux, Miry et moi.

Mercutio avait aussi ses raisons de vouloir s'occuper de cet imposteur. Il n'aimait pas du tout qu'on se fiche de lui en se faisant passer pour sa copine. Ils montèrent plusieurs étages, en se perdant parfois et en faisant demi-tour. Ils trouvèrent toujours sur leur chemin des gardes zombis, mais comme ils ne faisaient aucun bruit, c'est comme s'ils n'existaient pas. Quelle était l'utilité de gardes pareils ? Bon, soit, ils étaient immortels et ne ressentaient pas la douleurs, mais avec Eryl à coté, ils ne servaient plus à rien. Mercutio ne sentait personne d'autre que les présences respectives de la doublure d'Eryl, au Flux si similaire à la vraie, et de celle du Premier Apôtre. Il n'y avait personne d'autre, en dehors des gardes zombis. Ni Vrakdale, ni les autres Agents. Ce qui était un soulagement. Si Vrakdale avait été dans le coin, la mission aurait sûrement mal tournée.

Ils sortirent un moment d'une des tours pour se retrouver sur une passerelle au dessus du sol reliant deux entrées de la forteresse. Le plus simple aurait été de voler avec le Flux jusqu'à l'endroit où Miry sentait le double d'Eryl, mais vu qu'elle devait encore ignorer qu'ils étaient là, autant continuer à se faire discret. Mercutio n'avait vu aucune caméra dans ce château, ni aucun autre système de sécurité. Les Agents de la Corruption, s'ils habitaient vraiment ici, ne devaient pas s'attendre à avoir souvent de la compagnie.

C'est alors que quelque chose descendit du ciel morne et noir de Dolsurdus, juste au dessus de la forteresse. Mercutio blêmit. Ça ressemblait à un carrosse géant qui flottait dans les airs, tout noir, avec des piques et des têtes de morts qui lui donnait l'air d'être tout droit sorti de quelque lieu infernal. Mais le plus impressionnant, c'était la créature qui le tirait, à l'aide de deux chaînes accrochées à son dos. On aurait dit un serpent géant, sauf qu'il avait des ailes, des cornes, et deux bras griffus sur le haut du corps. De couleur bleue et verte, il avait une gueule repoussante et des yeux mauvais.

Normalement, à chaque nouveau Pokemon qu'il croisait, Mercutio faisait une chose : il prenait son Pokedex pour l'enregistrer. Mais là, en l'occurrence, il n'avait qu'une seule chose en tête : se planquer et vite. Mercutio et les deux autres se dépêchèrent de traverser la passerelle pour se mettre hors de vue de l'immense Pokemon, qui atterrit au sommet de l'une des tours, avec le carrosse gothique qu'il transportait. Alors seulement, Mercutio pu prendre son Pokedex et en pointer discrètement le bout en direction du Pokemon.

- Enviathan, le Pokemon Serpent du Péché. Ce Pokemon Légendaire est l'incarnation de l'Envie, l'un des sept péchés capitaux. On dit qu'il détruit tout ce dont il est jaloux, c'est-à-dire à peu près tout. Ce Pokemon est l'un des Sept Démons Majeurs.

- Un Pokemon Légendaire ?! Répéta Mercutio, émerveillée et écœuré à la fois.

- Les Sept Démons Majeurs... dit quant à elle Solaris.

Elle échangea un regard terrifié avec Eryl. Apparement, elles savaient ce que ce titre signifiait. Au même moment, une silhouette sombre sorti du carrosse géant que tirait Enviathan. Et Lyre Sybel, deux étages plus bas, sourit en regardant par la fenêtre.

- Le Marquis des Ombres est arrivé.





*************

Image d'Enviathan :