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Recueil de poèmes et OS sur l'univers Pokémon de Khlass



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Informations

» Auteur : Khlass - Voir le profil
» Créé le 06/04/2015 à 23:10
» Dernière mise à jour le 06/04/2015 à 23:12

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Fausse modestie à Halloween
En cette veille de Toussaint, le jeune Luc-Antoine essayait de trouver une idée, une accroche à son histoire. Pas facile avec un thème imposé. Ce dernier étant Halloween, trouver l'inspiration le jour même semblait être une bonne idée, peut-être même la meilleure que Luc-Antoine ait trouvée. Ou plutôt la seconde, la première étant l'achat d'un T-shirt « I love LA » acheté lors de son passage aux States pendant son tour du monde. Vous l'aurez compris, l'un des traits de caractère qui définit le mieux Luc-Antoine est sans doute la passion qu'il porte... à son égard.
C'est donc dans un élan de générosité qu'il décida d'écrire cette fiction destinée à tout un public passionné par son continent, celui des Pokémon. Il le comprit lors de son voyage qu'Européens, Américains et Asiatiques rêvaient de venir un jour visiter Poképolis voire même y habiter. Seulement, rares étaient les privilégiés et l'univers Pokémon se résumait à des jeux vidéos, des cartes et des animes pour ceux qui n'auraient jamais le bonheur de franchir les portes de Poképolis.

Au fond de la pièce, la porte déjà entrebâillée s'ouvrit un peu plus. La chambre qui n'était éclairée que par un écran d'ordinateur était bien sombre, ce qui facilita l'entrée d'une mystérieuse créature. Le bourdonnement du ventilateur de la machine couvrait de plus le léger grincement des gonds qui se produisait lorsqu'on ouvrait la porte. La petite créature se faufila donc sans mal à l'intérieur de la pièce et n'allait plus se retourner sans avoir atteint sa cible. Dès son arrivée elle l'avait fixée : assise sur un fauteuil roulant et absorbée par son activité, c'était une proie facile.

Lors de son passage en France, Luc-Antoine s'était fait quelques amis poképhiles qui lui avaient fait découvrir le site pokemon-france.com. Depuis, notre héros se pliait parfois en quatre lorsqu'il faisait face à l'imagination débordante des pokélordiens et de leurs fanfictions toutes plus farfelues les unes que les autres.
Il avait alors eu envie de se mesurer à eux en participant à ce concours d'Halloween. Lui qui vivait réellement dans le monde Pokémon se disait qu'il n'aurait qu'à s'inspirer de sa vie quotidienne : « Holala, comment ça va être du gâteau ! Avec toutes les connaissances que j'ai et qu'ils n'ont pas, je vais leur mettre la misère ! Bon allez, faut tout de même que je fasse le plus dur : trouver un scénario digne de moi et le reste viendra tout seul. Ça devrait pas être dur et en plus je vais me limiter à un chapitre, pas besoin de plus pour gagner ! Je vais faire un One-Shot comme ils appellent ça. ». Le ton moqueur de Luc-Antoine exprima une nouvelle fois sa modestie légendaire et il se lança alors à la conquête d'un scénario digne d'un best-seller.

Pendant ce temps, le mystérieux monstre progressait pas à pas, se rapprochant doucement mais sûrement de son but. Après avoir longé une grande armoire rendue encore plus imposante par le jeu d'ombres dessiné grâce à la faible lueur ambiante, il rampa furtivement pour aller se réfugier sous le lit de sa victime. A l'aide de son corps visqueux et déformable, cette partie de cache-cache était d'une facilité déconcertante et atteindre sa cible ne serait plus qu'une question de minutes.

« Non mais c'est incroyable ça ! Impossible de trouver une accroche ou un semblant de scénario ! Je vais pas effacer à chaque fois que j'écris une phrase quand même ! » Luc-Antoine planchait seulement depuis cinq minutes qu'il s'énervait déjà. Son impatience légendaire était une arme redoutable dans les combats Pokémon tant il déconcertait ses adversaires, mais là, seul devant sa page blanche, il ne trouvait pas la concentration nécessaire et s'emportait facilement. « Et ces gamins dans la rue qui me font des Rattata (NDLA : devant la vulgarité du langage du héros, l'auteur a volontairement remplacé toutes les insultes par des noms de Pokémon dans le but d'égayer l'histoire), je vais leur toucher deux mots moi, ils vont voir ! » Il ouvrit sa fenêtre : « Hé oh ! Oui vous là-bas bande de Chenipan emplâtrés, vous pouvez pas retourner jouer au bilboquet au lieu de vous empiffrer de bonbons ?
- Mais monsieur, c'est Halloween, c'est le seul jour où on peut faire ça.
- Oh, pauvres petits Noeunoeuf... Je m'en tape les Canarticho de vos histoires à la Ecremeuh. Rentrez chez vous Insolourdo à deux pattes et me faites plus de Miamiasme. »
Après ce bref mais intense contre-temps, Luc-Antoine referma sa fenêtre, se rassit sur son siège et essaya de se reconcentrer.

Dans la pénombre régnant sous le lit, la vile créature avait avancé sans difficulté. Le soudain énervement de sa cible la surprit quelque peu mais elle su en tirer profit pour s'extirper du lit jusqu'à l'étagère dans un premier temps puis elle alla se glisser sous le bureau dans un second. Sa proie n'était plus qu'à quelques centimètres et elle trépignait d'impatience de lui bondir dessus. Ce serait encore une victime facile pour celle qui compte des dizaines et des dizaines d'humains à son tableau de chasse. Cependant celle-ci aurait une saveur particulière puisque réalisée le jour d'Halloween, fête de tous les monstres. Cette pensée lui dessina un rictus malsain et abominable sur sa bouche gluante et tortueuse.

Luc-Antoine s'était enfin décidé et avait écrit cinq lignes lorsqu'une envie pressante lui prit : « Rhâââ, Chapignon ! Je suis bien parti, j'ai pas envie d'arrêter une telle inspiration... D'un autre côté, je vais pas faire une danse-pluie dans mon pantalon... » Il décida finalement de se lever et quitta sommairement sa chambre.

Au moment de passer à l'action, la proie se leva et disparut de la pièce, retardant ainsi l'échéance du drame. La créature se vit envahir quelques instants par la frustration mais se reconcentra lorsqu'elle entendit les pas de sa victime se rapprocher. Cette fois, elle n'allait pas laisser passer sa chance.

La jeune homme se rassit sur sa chaise et relit son œuvre. Sa mine se décomposa au fur et à mesure de la lecture. Bien qu'elle n'eut rien demandé, la touche « effacer » du clavier subit le courroux de l'auteur frustré et effondré par tant de nullité de sa part. Il allait finalement tout laisser tomber lorsqu'il sentit une masse lui retenir la jambe... « Bon Tadmorv, qu'est-ce que tu cherches à faire depuis tout à l'heure ? Tu sais que je t'ai vu rentrer dès le début et que, même si tu es sans doute le Tadmorv le plus propre du monde, tu sentiras toujours le Tadmorv mon cher... Allez, fais pas la tête, viens dans mes bras me réconforter et m'aider à trouver une histoire crédible au lieu d'essayer de me faire peur... » Le Tadmorv ne se le laissa pas dire deux fois et glissa dans les bras de son maître qui, au bout de quelques secondes s'écria : « EURÊKA, j'ai trouvé ! Vite, il faut que j'écrive tout ça ! Merci mon petit Tadmorv, c'est grâce à toi que j'ai trouvé ! »

Le plan machiavélique osé par le petit Tadmorv était tombé à l'eau, son maître l'ayant repéré dès le début. Il fut déçu par cela mais se consola en se disant qu'il s'était tout de même inventé un chouette scénario digne des plus grands films d'horreur. En plus, il y jouait le personnage principal. L'affection que lui porta son maître et la satisfaction de lui avoir été utile pour finirent par le remettre complètement d'aplomb même s'il se demandait bien en quoi il avait pu aider son ami humain.

L'auteur fut touché par la Grâce et finit son chef-d'œuvre en trente minutes, montre en main. Il profita ensuite de la soirée pour aller chiper quelques sucreries dans les paniers des enfa... pardon, dans les paniers des Skélénox, Sidérella ou autres Spiritomb...

« Le meilleur ami qu'on puisse avoir est celui qu'on attend le moins »
#Tadmorv

L.A.