Jour 2_Larmes sucrées
Ils avaient pris pour habitude de se retrouver au bord de cette falaise qui avait changé leurs vies. Là-bas, ils riaient de tout et de rien. Ils ne voyaient pas non plus le temps passer. Et quelques fois, ils passaient la nuit là-bas, mais rien de vraiment sérieux, juste endormis mais heureux dans les bras l'un de l'autre.
« Regarde ! » s'écria Aria dans un sourire.
Arthur tourna la tête et vit sa bien-aimée dans un magnifique ensemble de pirate. Elle portait un tricorne bleu marine, un veston beige avec une chemise blanche en-dessous, un pantalon bouffant azur et de grosses bottes noires cinglés avec des fermetures dorées. Ses cheveux étaient attachés en une jolie tresse décorée de quelques petites têtes de mort. Elle avait également des boucles d'oreilles argentées.
Le jeune homme ne put s'empêcher de rougir.
« Ça te va à merveille.
-Merci ! Mais j'en ai aussi trouvé pour toi. »
Alors, elle lui tendit un sac de vêtements.
« Essaies-les. » fit-elle en l'embrassant sur la joue.
Il rougit. Puis, un peu hésitant, il s'assura que personne d'autre n'était là et se changea. Quand la jeune fille se retourna et vit le jeune homme, elle sauta de joie et le serra dans ses bras. Il portait un long manteau bleu ornée de dorure, un foulard assorti, une légère chemise blanche et un bas noir. Tout ce bleu faisait un contraste avec son visage rouge.
« Vous êtes ravissant capitaine. fit Aria en l'embrassant.
-Et vous donc très chère. » lui-répondit Arthur en lui rendant son baiser.
Ils en oublièrent le reste.
« C'est vrai ?! » s'exclama Arthur.
La jeune fille acquiesça timidement. Elle venait de recevoir un message comme quoi elle allait être transférée dans une autre ville. Elle avait reçu une promotion. Elle ne pouvait totalement l'accepter, elle ne voulait pas partir loin de lui.
« Mais c'est génial ! »
Elle releva vivement la tête, incrédule.
« Tu sais que ça signifie qu'on ne pourra plus se voir ?
-Certes mais, je suis vraiment heureux pour toi. »
Il la prit dans ses bras et déposa ses lèvres sur son front.
« Je dois partir demain après-midi si je veux arriver là-bas dans les temps.
-Mais je ne compte pas t'abandonner d'ici là. Je vais être plus collant que de la glu. »
Aria ne put s'empêcher de sourire à cette remarque. Sa vie deviendra bien fade sans lui, elle en était maintenant sûre.
Le lendemain, vêtue de sa plus belle robe – qu'Arthur lui avait offert pour son anniversaire – elle s'approcha de l'avion. Elle regarda les passagers monter un à un puis tourna la tête vers le jeune garagiste. Elle lui sauta alors au cou.
« Tu vas me manquer.
-Toi aussi. »
Elle lui fit un dernier signe de la main à travers le hublot de l'avion. Il fit de même.
C'est alors qu'il vit une colonne de fumée s'élever dans le ciel en se retournant. Il partit voir de quoi il en retournait et ne put croire à une telle chose : le garage était en flammes. Paralysé par l'effroi, il regardait le feu dévorant le bâtiment, avec tous ses occupants. Il ne put plus rien entendre du monde qui l'entourait. Il vivait physiquement mais était mort mentalement. Des larmes perlèrent sur ses joues. En à peine quelques minutes, il venait de perdre tout ceux qui comptaient le plus à ses yeux. Il s'effondra en pleurs.
Max ouvrit la porte, salua ses amis d'un geste de la main et retourna à sa pâtisserie. En arrivant, une vielle femme lui apprit qu'une jeune fille était venue un peu plus tôt pour le voir. Il entra et à peine eut-il enlever son manteau que la petite clochette au-dessus de la porte retentit. Il se retourna et vit une jeune dresseuse avec deux longues couettes roses nouées par des bouts de tissu chocolat avec un casque sur les oreilles. Elle était vêtue d'un haut assorti à ses rubans avec par-dessous un petit pull bleu-noir aux longues manches moulantes et une jupe rosée. Elle avait également de grandes chaussettes marrons et des chaussures noires. Elle tenait dans ses mains un parapluie rouge et possédait de grands yeux bleutés.
Max l'observa un moment sans piper mot. C'est elle qui rompu le silence.
« Salut ! Je m'appelle Leïa et je fais partie du Conseil 4. Enchantée !
-En...enchanté...
-J'ai eu l'occasion de goûter à vos pâtisseries et je les trouve absolument délicieuses ! »
« Tout comme toi tu as l'air exquis. » se reteint-elle d'ajouter.
« Me...merci.
-Je pourrais vous en prendre quelques unes ?
-Bi...bien sûr. »
Et, avant de sortir, elle se retourna vers le jeune pâtissier dans un grand sourire.
« J'ai vraiment hâte de vous revoir.
-De même. répondit Max en souriant. »
Flamajou sortit alors de sa Poké Ball et observa la jeune fille qui s'éloignait plus loin dans la rue. Puis, il posa son regard sur son dresseur. Celui-ci soupira.
C'est alors qu'elle reparut devant la porte vitrée et qu'elle entra, faisant sursauter le jeune homme.
« Salut ! C'est re-moi ! C'était tellement bon que j'ai déjà tout mangé et j'aimerais en reprendre quelques unes, si ça ne te dérange pas. Ah et, on pourrait devenir amis, non ? »
Max la regardait surpris, visiblement incrédule et perdu. Puis, petit à petit, ses joues commencèrent à s'empourprer. Flamajou lui donna une gifle, réveillant le jeune pâtissier.
« Hein euh je... ... Pourquoi pas...
-Cool ! Alors hmm... ça, et ça aussi, et puis ça aussi ç'a l'air bon. »
Elle ressortit, toujours aussi enjouée. Elle avait laissé dans la petite boutique une ambiance joyeuse. Mais, à défaut de vraiment s'en aller, elle rentra pour la troisième fois. Elle tendit un petit bout de papier à Max accompagné d'un petit clin d'œil.
« Voilà mon numéro, si jamais tu veux qu'on se phone. »
Il rougit. Alors qu'elle commençait à se diriger vers la sortie, le jeune homme se laissa tomber, adosser contre le comptoir. Ni une ni deux, elle sauta par-dessus et l'observa. Il cachait lamentablement son visage et pleurait.
« Que t'arrive-t-il ?
-Non rien c'est juste que... »
La réponse ne venant pas, elle écarta les mains de son visage et le fixa dans les yeux. Il essaya tant bien que mal de détourner son regard mais ne put réellement le détacher de la jeune fille. Ses deux autres Pokémon sortirent de leurs balls et regardèrent la scène, silencieux. C'est alors que Sorbébé et Sucroquin échangèrent un regard puis poussèrent Leïa contre Max.
Ses yeux s'écarquillèrent tandis que la couleur de son visage se mêla à celle de ses cheveux. Un frissonnement lui parcourut l'échine quand il sentit les mains de la jeune fille se poser sur ses joues. Et il se laissa aller en fermant les yeux lorsqu'elle l'embrassa langoureusement.
Mais tout à une fin. Leïa se releva et tendit une main à Max pour l'inviter à faire de même. Ses joues à elle-aussi avaient pris une teinte rosée assortie à sa chevelure.
« D-Désolée, c'est partit tout seul... dit-elle timidement.
-Ce n'est rien je... j'ai plus aimé qu'autre chose à vrai dire...
-Vraiment ?... »
Alors, elle prit le visage de Max aux creux de ses mains et colla son visage au sien une seconde fois. Sans y réfléchir réellement, celui-ci la serra dans ses bras. Il commençait à comprendre ce qu'avait put ressentir Arthur en rencontrant Aria.
Les trois petits Pokémon les observait. Flamajou était exaspéré, Sorbébé avait rougi en un clin d'œil tandis que Sucroquin souriait presque bêtement. La petite clochette retentit et les deux tourteaux se séparèrent rapidement.
« Une ville ! Enfin ! J'espère que je trouverais des informations sur lui... »
La jeune fille en bleue marcha alors calmement en direction de la ville surplombée du bâtiment de la Ligue. Et, dans un soupir, elle prononça son nom, celui de l'homme qui avait conquis son cœur. Celui de l'homme qu'elle recherchait depuis maintenant dix ans environs...