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Le Projet Wallace de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 29/03/2015 à 21:40
» Dernière mise à jour le 29/03/2015 à 22:02

» Mots-clés :   Action   Humour   Romance   Slice of life   Unys

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089 - Transition
« Souvent femme varie, bien fol qui s'y fie. »
(François 1er)

« T'es méchante Quinn, moi j'étais prêt à t'offrir un avenir, une Cadillac et un aspirateur ! »
(Francis dans le chapitre 31, Wallace Vegas)

« J'ai cru la fable d'un mortel aimé... »
(Mylène Farmer, Je te rends ton amour)



[Dans l'actualité. Le mouvement ne faiblit pas, une semaine après la soirée électorale, les manifestations continuent autour des bâtiments institutionnels de Poképolis. Le discours de Holland Tenorman, et la tentative d'assassinat qui a suivi, a suffi à créer un mouvement sans précédent dans l'histoire du pays.]

Elle hocha la tête. La petite chaise était plutôt confortable, mais c'était loin d'être ce qui la souciait le plus en ce moment.

[Les six gouvernements sont actuellement en tractations pour répondre à ce mouvement extraordinaire. Le slogan de ce mouvement, « Agissez ! » en référence au dernier mot du discours de Holland Tenorman, est devenu un véritable cri de ralliement.]

Elle observa les multiples bouquets, couronnes, témoignages d'affection ou de soutien. « Mais il n'a pas besoin de tout ça... Est-ce qu'il voulait seulement... Oh et puis zut... Ça ne sert plus à rien de se prendre la tête... C'est fait, c'est fait... »

[Interrogés à ce sujet, les parents de Holland ont dit n'avoir eu aucune nouvelle de leur fils pendant de nombreux mois avant d'apprendre qu'il candidatait à la présidence en même temps que tout le monde. Roland Smirnoff s'est fendu d'un communiqué indiquant que, je cite, « Ce mouvement est complètement con, rentrez chez vous et regardez des pornos ».]

Helen regarda Holland dans son lit, criblé de tubes, le teint pâle. Mais vivant, bien vivant. « Allez, réveille-toi... je veux t'entendre te plaindre à nouveau... »

[L'assaillant de Holland Tenorman n'a pas été identifié. Une enquête est toujours en cours.]

Helen poussa un gros soupir. « On s'en fiche un peu, l'important c'est qu'il aille bien... »

[Le reste des titres, Justin Truce a commencé ses réformes, malgré une légitimité incroyablement contestée par la population qui reste fortement attroupée autour des locaux de l'association Pokémon en criant...]

***

- TENORMAN PRESIDENT ! TENORMAN PRESIDENT ! TENORMAN PRESIDENT !!
- AGISSEZ !!!
- AGISSEZ !! TENORMAN PRESIDENT !!!

Justin Truce appréciait son fauteuil de président.

Un peu moins la sono derrière. « Je te maudis, Roland Smirnoff... »

***

Quinn Greyson éteignit la télévision, gavée de ces nouvelles. Elle se dirigea vers la salle de bains pour se préparer à aller en cours. Elle se regarda, toujours aussi banale et tarte. « Jeune fille lambda au rapport devant miroir lambda pour préparation lambda de fille... »

La fin des vacances de Noël avait été bien sinistre pour elle. Francis ne répondait toujours pas à ses messages, ses parents étaient toujours aussi occupés, son frère toujours aussi sédentaire, et dans le même temps la télé se repassait en boucle les conséquences des élections. Qui l'indifféraient et la saoulaient. « C'est peut-être ça, mon problème, je m'en fiche de tout... Si je m'intéressais plus aux choses, les choses changeraient pour moi, c'est sûr... »

Elle partit pour l'école dans l'indifférence de la maisonnée. Sur le chemin, elle écoutait sa musique, sans vraiment l'écouter. « Il faut que je parle à Francis. C'est la rentrée, c'est l'occasion. Allez, je me motive. »

Une fois arrivée devant l'école... la stupéfaction. Quinn resta bouche bée. Tout le monde était aligné, en rangs. Elle regarda autour d'elle, comme prise dans un cauchemar. Elle repéra Danielle, du cours de littérature, avec sa classe, les troisième année trois.

- Qu'est-ce qui se passe ???
- Nouveau règlement. Et apparemment on va avoir des uniformes.
- QUOI ???
- J'étais sûre que je serais pas la seule à détester ! grommela Angelica.
- Tu devrais vite rejoindre ta classe, y'a des surveillants qui passent... marmonna Jeannot.

Quinn sembla tout d'un coup affolée. « J'aurais mieux fait de rester chez moi... »

Quinn chercha les siens. En fait, elle repéra plutôt Walter, en pleine engueulade.

- Je suis handicapé, je ne peux pas monter seul pour rejoindre le rang de ma classe, et vous ne pouvez pas m'aider ?
- Non. C'est interdit par le règlement.
- Je peux appeler ma cousine pour qu'elle vienne le faire ?
- Vous n'aurez plus le droit de vous servir de vos téléphones à partir de neuf heures.
- ... Vous êtes bien payés pour ça, rassurez-moi...

Quinn fronça les sourcils. « Allez ma vieille, investis-toi !! »

- Je suis de sa classe, je peux l'aider !
- Les élèves sont censés rejoindre seuls leur rangée.

Quinn grimaça et regarda Walter qui inspira.

- J'ai pensé la même chose, pas aussi fort que toi, mais j'ai pensé la même chose ! souffla le jeune homme en fauteuil.
- Euh... en quel honneur ?
- Nouvel ordre.
- Ddddd'accord. Sauf que Walter est un élève de ma classe, depuis genre... deux ans ! Il a absolument le droit de venir en cours, quitte à ce que quelqu'un doive le pousser !
- Il doit se prémunir d'un fauteuil lui permettant d'avancer seul.
- Vous me le payez ? demanda Walter. Nan parce qu'avec son salaire d'ouvrier, mon pater n'a pu m'offrir que le modèle à petites roues, en fait.
- Pas d'insolence avec nous, jeune homme. Nous sommes des surveillants engagés par monsieur Truce pour maintenir l'ordre. Si vous ne pouvez pas accéder à l'école tout seul, vous ne pouvez pas accéder à l'école.

Quinn leva les yeux au ciel.

- Ecoutez, je le pousse pour aujourd'hui, on verra pour les autres jours, ok ?
- ... D'accord, mais demain, il monte seul.
- En rampant, peut-être ??? grogna Walter.
- Ne t'énerve pas, je sens qu'ils sont pas du genre à garder leur calme... geignit Quinn en poussant rapidement Walter.

Elle ne put que remarquer que les surveillants la regardaient comme si c'était une brave pauvresse aidant un lépreux.

- Mais il se passe quoi, là, on se croirait dans un mauvais remake de 1984 !
- Justin Truce est un noble et les nobles n'ont jamais vraiment apprécié les handicapés... La prochaine fois je dis à ma mère de m'accompagner jusqu'à la rangée...
- C'est délirant...
- N'est-ce pas...
- Ils sont où... Tu sais qu'on va avoir des uniformes ?!
- Un peu qu'on va avoir des uniformes... soupira Walter. Regarde !

Quinn vit des surveillantes prendre des mensurations et les noter.

- La vache...
- Vous êtes taillée comme un bœuf, vous...

Quinn et Walter observaient Kimberley Cox, une fille de la classe de seconde année un peu large d'épaules. Elle se faisait mesurer devant ses camarades qui semblaient avoir été témoins d'un triple meurtre.

- C'est un cauchemar. Un gros cauchemar et on va tous se réveiller...
- AGISSEZ ! TENORMAN PRESIDENT ! AOUCH !

Quinn et Walter s'arrêtèrent. Un gamin de seconde année qui avait voulu se la jouer était mis à terre et menotté.

- Le fou... souffla Quinn.
- Fou, fou, on devrait tous le faire en fait, tant qu'il est encore temps... soupira Walter.

Le duo rejoignit finalement la classe pendant que Naomi et Robbie s'engueulaient avec un surveillant.

- Vous n'avez pas à rigoler, bande de salopards !! criait Naomi.
- Vous vous prenez pour qui, au juste ?! grogna Robbie.
- Ca va, ça va... On disait juste que ça allait être galère à l'usine de faire un vêtement spécialement pour elle !

Perrine semblait à moitié offensée, soutenue par Wallace. Le reste de la classe semblait plutôt tendu. Quinn amena Walter auprès d'eux.

- Qu'est-ce qui se passe ?
- Ils se sont foutus de la gueule de Perrine en prenant ses mesures !! grogna Naomi.
- On se calme, ok ? C'est la loi, vous devez vous y conformer.
- On a juste voulu rigoler un peu, vous savez pas ce que c'est, les mioches... Euh... Comment on mesure le petit en fauteuil ?
- Avec une règle, peut-être... marmonna Walter.
- Pourquoi vous nous demandez pas nos tailles, tout simplement ? demanda Quinn.
- Gnagnagna. Contentez-vous d'obéir. C'est pourtant simple, nan ?

Soupirs de résignation. Quinn déposa Walter et se rendit auprès de Lucy.

- Ça va ?
- Boh oui, j'vois pas pourquoi on se plaindrait, hein ! souffla Lucy, morose.
- Comment ça s'est passé ce matin ?
- Oh, tranquillement, la milice est venue avec des matraques, on nous a demandé de nous grouper en silence et bah... c'est ce qu'on a fait, vu que... les matraques ça fait peur.

Quinn secoua la tête.

- Mais c'est aberrant !!
- N'est-ce pas. Et pendant ce temps-là, les partisans d'un monde meilleur gambadent autour des institutions politiques pour sauver le monde.
- Mais grave !! Y'a personne pour réagir là ?
- Je suis chinoise, perso, je conteste que dalle, je sais que c'est la geôle sinon. C'est génétique, je le sais.

Un petit rire se fit entendre. Les deux filles virent que Francis avait entendu la petite boutade de Lucy. Cette dernière se pencha vers Quinn.

- Tu comptes lui reparler ?
- Oui !
- Cool. Nan parce que ça commence juste à devenir vaguement gênant.
- Je saiiiis ! C'est à peine s'il m'a envoyé un SMS pour la nouvelle année !!
- Ah ? Moi j'ai eu Noël et le nouvel an !

Quinn écarquilla les yeux. Lucy haussa les épaules.

- J'suis la préférée, qu'est-ce que tu veux !
- Il faut que je me rapproche à nouveau de lui... Que je m'excuse, surtout...
- Ce serait inutile. Fais amende honorable, on verra après.

Quinn hocha la tête.

- Merci du conseil, copine.
- De rien, copine. Maintenant chut, les kapos arrivent.

On mesura Tino qui sembla méga bien le prendre. Christina se plia à l'exercice sans son enthousiasme légendaire. Puis Tristan, et Benjamin. Orson hésita à lever les bras.

- Allez, gras-double, si tu le fais, tu auras de la brioche !
- Il en a déjà beaucoup...

Nouveaux rires. Naomi se retourna, excédée. Wallace la retint. C'est Tino qui merda.

- Je vous interdis de vous foutre de lui comme ça !
- Tino ! geignit Tristan.
- Arrête Tino, laisse ! souffla Benjamin.

Orson soupira et leva les bras, résigné.

- C'est quoi ton problème, gamin ?
- Reste dans le rang, tu veux !
- Hors de question ! Vous n'avez pas à nous parler comme ça !!

L'autre femme avec le bloc-notes regarda aux alentours.

- Pete ! Pete, viens par ici ! On a un récalcitrant.

Le type s'avança.

- Il a été mesuré ?
- Oui.

Pete hocha la tête, prit Tino par le col et l'emmena.

- HEY ! HEEEEY !
- Arrêtez !! cria Christina.
- Non, non, non ! geignit Tristan.

Orson serra les dents et se présenta de plus belle à la mesure.

- C'est bon, c'est bon, lâchez-le... souffla Orson.
- Que dalle, il part en isolement, on a ordre de mater toute tentative de rébellion.

Mike ne mouftait pas, pas plus que Steven d'ailleurs. Santana se mordillait les lèvres. Violette et Rebecca n'avaient de cesse de se regarder, inquiètes. Amélia s'était un peu laissé pousser les cheveux et arborait un carré des plus playmobilesques. Gina et Holly restaient stoïques. Fey serrait la main de James dans la sienne, affolée.

Francis se fit mesurer sans discussion. Clive et Andréa firent profil bas, tout comme les jumeaux.

- T'en fais qu'un, ils sont pareils, on va pas se faire chier.

Ce fut au tour de Quinn qui se plia à l'épreuve sans discuter tout comme Lucy. Mike et Steven se laissèrent mesurer. Quand vint le tour de Fey...

- Ils font la collec des grandes tailles dans cette cl...

James s'avança, menaçant. La surveillante haussa les sourcils. James écarta les bras pour se faire mesurer. Les surveillants s'en chargèrent sans discuter. Santana inspira, pas à l'aise du tout.

Lorsque tout le monde fut mesuré, les classes rentrèrent l'une après l'autre vers leur premier cours du lundi. Pour la troisième année un, c'était la médiathèque à titre d'heures pour leur groupe de travail.

- J'ai un très, très mauvais pressentiment... marmonna Walter.
- Toi, seulement... marmonna Perrine.
- Je sens que je vais péter un câble !! grogna Naomi.
- T'as pas vraiment intérêt.

Les trois autres regardèrent Wallace qui soupira.

- Le mieux pour le moment, c'est de faire profil bas. Surtout nous.
- Non, au contraire, le mieux ce serait qu'on soulève tout le monde et qu'on foute la merde !!

Walter et Perrine regardèrent Naomi, révoltée. Wallace souffla.

- J'te laisse faire, vas-y...

Naomi regarda Wallace.

- Ca ne te révolte pas tout ça ?
- Si, mais après avoir été à la soirée électorale et après avoir vu tout ça, et après avoir vu Holland Tenorman faire son discours en direct puis se faire tirer dessus, je t'avoue que je suis un peu refroidi en ce qui concerne la révolte.

Naomi serra les dents.

- C'est vrai... Pardon...
- Fais profil bas pour le moment. On va trouver une solution. Ou pas, et juste s'y habituer.
- Tu vas porter un uniforme ? souffla Walter.

Wallace serra les dents.

- Ouuuuuuuuuais. J'peux l'faire. J'ai surtout hâte de voir Santana avec une jupette.
- Wallace...

Wallace se tourna vers Tristan qui l'avait rejoint. Gros embarras du Wallace.

- ... retourne à ta rangée, toiiii... T'as personne à qui tenir la main ? Ah bah nan, Tino est au trou.

Tristan regarda Wallace comme s'il lui parlait mandarin. Wallace leva les yeux au ciel.

- On en parle plus tard, tu veux.

Le groupe arriva à la médiathèque. Un surveillant se trouvait dedans et leur intima de s'arrêter, ce qu'ils firent. Au grand dam de Wallace.

- Maintenant !
- Y'a... pas grand-chose à discuter...

Walter, Naomi et Perrine observaient d'un œil.

- Pardon ???
- Tristan, c'est la seconde guerre mondiale et on est à deux doigts d'avoir des pyjamas rayés et une éto...
- Wallace, arrête-toi tout de suite... soupira Walter.
- Rhô ça va, j'suis sûr que j'suis pas le seul à y avoir pensé !
- Ah non, j'm'en fous, juste que c'est trop facile, tu vaux mieux que ça !
- Oh ! Merci, contrôle qualitatif de la vanne !
- De rien.
- Oui je disais... C'est absolument pas le moment !
- S... Si tu crois que je vais me taire ! grogna Tristan, ulcéré.
- Tu vas te faire emmener, j'ai pas l'impression qu'il faille moufter dans les couloirs...
- MES CHERS CAMARADES...

Wallace serra les dents alors que Tristan reculait, visiblement excédé, pour regarder tout le monde. Ce, alors que le surveillant observait.

- Je vous annonce publiquement que MONSIEUR WALLACE GRIBBLE ici présent, m'a... HEY !
- Pas de pitreries. En isolement !
- Lâchez-moi !! J'ai cours !! Wallace !!

Wallace regarda Tristan partir en serrant les dents. Orson retint un sanglot.

- J'veux ma maman...
- J'crois qu'on veut tous notre maman, là... marmonna Rebecca.

Perrine, Walter et Naomi regardèrent Wallace qui grommela et resta silencieux.

Quinn souffla.

- Moi j'oserais pas faire ça pour Francis !
- Je me demande ce qu'il allait dire... marmonna Lucy.
- En tout cas il a eu des noix pour faire ça dans une telle situation...
- C'est sûr. Ou de l'inconscience, c'est selon...

La classe entra dans la médiathèque. Denis semblait absolument ravi qu'une troupe de surveillants scrute sa médiathèque.

- Bonjour les enfants...

Ana, Francis, Lucy et Quinn s'attablèrent.

- Tout va bien, Francis ?

Francis regarda Quinn et hocha la tête. Lucy se frappa le front.

- Je vais bien, Quinn... globalement, on va dire.
- Cool ! Euh... Prêt à bosser ?
- Oui...

Le groupe ne put s'empêcher de remarquer un surveillant au bout de leur table, qui lisait.

- Euh... vous allez rester ? marmonna Lucy.

Pas de réponse. Lucy soupira et parla chinois. Le surveillant la regarda.

- Vous êtes censés bosser.
- Notre sujet c'est « Les Pokémon dans le monde », je parle chinois, c'est mondial, nan ?

Le surveillant souffla.

- Bossez.
- A vos ordres !

La petite classe se mit au travail « malgré » la présence des surveillants. Wallace, Naomi, Perrine et Walter travaillaient sur leurs ordinateurs en toute discrétion.

Orson semblait secoué par les changements, plus que n'importe qui d'autre dans la classe. Benjamin le regardait, préoccupé. Andréa faisait mine de s'en foutre. Clive regardait autour de lui comme si tout avait changé alors qu'en fait pas vraiment.

Christina et Robbie se résignaient à bosser leurs fiches de lecture seuls.

Mike et Steven surveillaient James qui regardait durement le surveillant. Fey était un peu sous pression.

Santana, Rebecca et Violette étaient tendues mais s'efforçaient de bosser quand même. Amélia travaillait sans relâche, comme depuis le début de l'année.

La première heure se passa bien. Helen arriva, accompagnée de Tristan et Tino.

- Bonjour monsieur Truman...
- Hello, bienvenue en Syldavie... marmonna Denis en compulsant son ordinateur de bureau.

Tristan et Tino retournèrent à leur table, Tristan ne se dispensant pas d'un regard interrogatif vers Wallace.

- Bonjour les enfants, excusez mon retard...

Ils hochèrent un peu tous la tête, sachant bien pourquoi elle était en retard. Helen approcha de la table des quatre qui se tournèrent vers elle.

- Madame, on est désolés... marmonna Naomi.
- Vous allez bien ? demanda Walter.

Helen acquiesça.

- Je vais bien, moi... Lui, bon... Vous avez vu tout ce qui se passe ?

Le groupe hocha la tête. Helen regarda Wallace, aussi désolé que les trois autres.

- On attend.
- Voilà. Avec toute la tension actuelle, vaut mieux être prudent...
- Si vous avez besoin, madame, je suis là... marmonna Wallace.
- Je sais, j'ai reçu tes messages, merci encore... Ton oncle...
- A passé quelques jours chez nous histoire de rassurer ma mère, pis il est reparti chez lui.

Helen hocha la tête.

- Il t'a dit...
- Ce qu'il savait.

Helen hocha la tête.

- Bien... Bon courage les enfants, je vais à la table de Tino pour leur éviter d'autres soucis...

Le quatuor hocha la tête. Walter regarda Wallace.

- C'est bien que vous vous soyez réconciliés, toi et elle...
- Vu les circonstances, j'avais pas trop le choix... admit Wallace.

Wallace sembla bugger pendant un moment, puis il se remit au turbin.

Robbie, Christina et Tino ne purent que constater la fureur de Tristan.

- J'y crois pas... J'en étais sûr !! Gros débile que je suis !! J'aurais dû aller le voir avant. J'ai pas osé. J'avais peur qu'il réagisse mal. Et puis c'est chez lui, je suis qui, moi, je suis personne, je suis son camarade de classe... son ami à la rigueur, mais après... Il me fait ça, et après il ose me snobber, mais quel connard...

Robbie grimaça.

- Tristan...
- Calme-toi... marmonna Tino.
- Désolé, mais là, j'peux pas !! Tu peux pas embrasser quelqu'un et après faire comme si de rien n'était !!
- Oh que si... assura Christina.

Tino la regarda.

- La situation est un peu différente... Moi j'avais peur. Je pense pas qu'on puisse dire que Wallace a peur !
- De l'amour ? Si, grave ! admit Robbie. Plus que toi, même, je pense.
- Oui mais voilà, j'ai dépassé tout ça... Christina a dépassé ses problèmes aussi...
- Quels problèmes ? grommela Christina.
- Tu sais, ton incapacité à me voir comme une personne normale et à raisonner notre relation comme quelque chose de simple et non comme une obligation professionnelle !

Robbie et Tristan regardèrent le gros couple d'anormaux autour d'eux.

- Ah oui !
- Bon. Tristan, je crois t'avoir prévenu...
- Je sais, mais ça fait CHIER !
- Dites !!

Le quatuor se tourna vers le surveillant, énervé.

- De QUOI j'me mêle, putain !! grogna Tristan.

La classe put ainsi observer le petit Tristan E. traîné sur plusieurs mètres par un surveillant agacé.

- C'EST N'IMPORTE QUOI PUTAIN !!! ON EST OU, LA ??? C'EST LA GUERRE QUI RECOMMENCE OU QUOI ??? MERDE !!!

Tristan franchit les portes coupe-feu sous le silence assourdissant de ses camarades dans la médiathèque.

Wallace souffla mais continua à taper sur son ordinateur sous les regards interloqués de ses camarades de tablée.

[Walter – Il s'est passé quoi au juste ?!]
[Wallace – Je vote pour le classement chronologique par ordre de découvertes, ça me semble le plus préférable.]
[Naomi – Wallace...]
[Wallace – Naomi-chan... Yamete...]
[Perrine – Le classement chronologique par ordre d'évènements me semble le plus logique.]
[Wallace – Très bien, Truman, je te défie au Solitaire. Walter, tu lances le chrono. Naomi, tu fais la pom-pom girl.]

Walter et Naomi regardèrent Wallace méchamment. Perrine soupira en regardant Wallace.

- C'est grave à ce point ?
- Mon cancer ? Oh, j'ai encore six mois !

Walter soupira.

- Tu l'as embrassé, hein ?
- Tu marches, hein ?
- Et là du coup tu nous la joues « Je feins que ça n'est jamais arrivé » ? C'est dégueulasse, Wallace !
- Et sinon, vous deux, ça va ? souffla Wallace.
- On est amis maintenant ! souffla Naomi.
- Pour l'instant... ajouta Walter.
- Je trouve qu'on n'est pas si mal en tant qu'amis ! posa Naomi.
- Oui bah moi je veux plus.
- On va pas recommencer !
- On recommence rien, là, disons juste que les rôles sont inversés, c'est moi qui veut et toi qui veut pas.
- C'est pas que je veux pas c'est que la situation est assez compliquée...
- Et que tu as certifié à tes parents que c'était fini entre nous juste pour avoir la paix avec eux. Bravo pour ton courage !

Naomi souffla en regardant Walter.

- Tu es obligé de faire ça devant le surveillant de l'association Pokémon ?!
- Qui vous rappelle que vous avez du travail... marmonna le surveillant.
- On parle, là, on n'est pas des machines, ok, vous pourriez aussi bosser à notre place au lieu de faire les petits chefs avec votre autorité de merde achetée à la dernière minute en kit avec vos COUILLES !

Et une Naomi envoyée en isolement, une.

- Lâchez-moi, je vais vous suivre, lâchez-MOI !!! Je crie à la violence raciale si vous ne me lâchez pas le bras !!

Steven soupira et releva la tête vers Fey, complètement stupéfaite.

- Quoi ?
- Rien, avec tout ce pataquès, j'aurais juré que tu serais parti en isolement toutes les cinq minutes...
- Bah nan.

Fey observait Steven, toujours plus intriguée par son économie de mots.

Ana et Lucy observaient Quinn qui tentait une approche avec son habileté légendaire.

- Francis, tu me passes l'atlas, s'il te plait ?

Francis leva les yeux vers Quinn et lui passa l'atlas.

- Merciiii... Tu as passé de bonnes fêtes ?
- Moui.
- Cool... tu... as pu revoir ta sœur ?
- En coup de vent après appel auprès du juge.

Quinn serra les dents.

- Cool... et euh... elle va bien ?
- Apparemment elle est très bien chez tante Eliane, je crois que je m'étais fait du souci pour rien...
- Génial !

Francis releva la tête et regarda Quinn.

- Tu... peux parler clairement ?

Quinn grimaça et désigna le surveillant.

- Je m'en tamponne. Tu ne changes pas d'un iota et ça me gonfle tellement qu'à force je n'en ai mais PLUS RIEN à foutre.

Quinn sembla dévasté par ces propos. Lucy elle-même resta bouche bée. Ana les observa, habituée.

- Sois claire. Qu'est-ce que tu veux ?

Quinn sembla paumée.

- Allez !
- Mais euh... Tu me prends de court, là !
- J'ai dix-huit ans et toi aussi, Quinn, MERDE, GRANDIS !
- Chht !
- Est-ce que quelqu'un vous a sonné, vous ? grogna Francis.
- Vous voulez partir en isolement ?
- En isolement ??? Vous vous prenez pour qui ?! C'est une école, ici, pas une prison ou un camp de travail !
- Vous partez en isolement tout de suite.
- Parce que je parle avec ma copine ?
- Je ne suis pas ta copine !

Quinn se ferma la bouche des deux mains. Francis sembla dégoûté.

- Je vous suis...

Francis partit en isolement de son plein gré. Helen serra les dents. « Je savais bien que ça serait compliqué... »

Quinn plissa les yeux et regarda les filles.

- Est-ce qu'un mec vient de se faire punir exprès pour éviter de me parler ?

Ana serra les dents, gênée. Lucy hocha gravement la tête. Quinn écrasa sa tête contre le bureau.

***

Francis entra dans l'ancien bureau de la doyenne, reconverti en salle d'isolement où se trouvaient des tas d'autres élèves de diverses classes.

- Tu quoque, mi fili... soupira Naomi.
- Quinn me saoulait trop...

Naomi haussa les sourcils.

- Tu es là volontairement ?!
- Ouais. Qu'est-ce... qu'il a ?!

Naomi se tourna vers Tristan qui pleurait. Naomi soupira.

- Wallace l'a embrassé avec passion et maintenant il l'ignore, du coup, Tristan est ravi.
- Ah ouais quand même...

Tristan releva la tête.

- Pourquoi j'y ai cru, moi, aussi, hein ? Hein ? C'que j'peux être coooonnnnn !!!

Il se remit à pleurer. Naomi soupira. Francis serra les dents. Les autres élèves dans la salle créaient un tel brouhaha d'indignation que personne ne remarqua la tristesse du jeune homme.

***

La classe, et l'école dans le même temps, profita d'une récréation entre les deux cours. L'occasion pour les langues de se délier.

- C'est du grand n'importe quoi, je refuse que ça se passe comme ça pendant tout le reste de l'année !! grogna Rebecca.
- Tout le reste de l'année, tout le reste de l'année... Y'a la fac après... souffla Violette.
- Putain mais grave... Faut que ce type dégage de son siège de président, là... grommela Mike.
- Quelque chose me dit que ce n'est pas aussi simple... souffla Santana.

Naomi, Francis et Tristan revinrent.

- Compris ? Sois patient. Wallace est un crétin, il va mettre du temps à se décider, mais si c'est lui qui a initié le baiser, c'est qu'il a des sentiments. Laisse-lui le temps de les assumer.
- Hm. Merci, Naomi.
- Et toi, sois plus compréhensif avec Quinn ! Elle ne veut pas de tes emmerdes sur le dos, c'est aussi nul que normal !
- Ok pour ça, à la rigueur, mais bordel, qu'elle assume ses sentiments un peu !
- Même chose qu'avec Tristan, c'est pas simple pour tout le monde !

Francis acquiesça. Tristan regarda Naomi.

- Et toi, avec Walter...
- On est redevenus amis.

Tristan grimaça.

- Mais vous êtes pas des amis !
- Je suppose que c'est vraiment pas simple pour tout le monde, hein... marmonna Francis.

Les garçons dépassèrent la fille qui resta plantée là à soupirer. « Bande de petits crétiiiins... »

- Toute cette surveillance, ça me stresse... soupira Fey.
- Ca stresse tout le monde, je crois... sauf Steven... marmonna Ana.
- Oui et c'est super bizarre mais j'ai pas trop le temps de m'en soucier, entre le bébé et James qui veut qu'on essaie de recoller les morceaux...

Robbie mangeait une pomme. Perrine farfouillait dans son casier.

- Journée bizarre, hein...
- Tu m'étonnes. Quelque chose me dit que cette histoire de surveillance va mal finir... encore que Wallace a l'air totalement pas motivé pour faire quelque chose...
- C'est sûr. Tout va bien ?

Perrine soupira.

- J'ai un père au bord de la dépression nerveuse depuis qu'il a vu son frère à la télé avec une cravate, j'ai passé un noël atroce avec toute la troupe...
- Ui, mon téléphone et moi on se rappelle trrrrèèès bien de tes soixante-dix messages de ce soir-là...
- ... Firmin s'entraine sans relâche et c'est inquiétant pour personne sauf moi...
- Il est motivé, voilà tout...

Perrine leva les yeux au ciel, ferma son casier et regarda Robbie.

- En gros rien de grave, arrête de délirer Perrine, quoi ?

Robbie serra les dents.

- Plutôt, ouais... Si y'a que ça, tout va bien !
- Je suppose que tu as eu des emmerdes pas possibles aussi pendant ces vacances !
- ... la fuite de l'évier que j'ai dû réparer !
- Voilà ! Et moi, pauvre Perrine, je me plains de ma famille de merde, mais quelle geignarde, hein ?

Robbie haussa les épaules en mâchonnant.

- Tes moments de folie dépressive, c'est ceux où j'te préfère, au fond !

Perrine regarda Robbie qui souriait.

- Relax, le dîner chez ma mère approche !
- Tuez moiii... geignit Perrine.

Orson, Wallace et Walter attendaient devant la salle d'histoire.

- Elle a juste remis les moutons sous le tapis... J'en ai assez... Tu crois que je devrais lâcher l'affaire ?! souffla Walter.
- Je crois que je suis la plus mauvaise personne du monde à qui poser la question... soupira Wallace.
- A moi tu peux bien dire ce qui s'est passé avec Tristan...

Wallace souffla et regarda Orson qui était loin d'eux et plutôt stressé. Il se tourna vers Walter.

- Je l'ai embrassé.
- Rien de grave.
- Bien embrassé. Genre avec la langue et tout.
- ... okay... dans quel contexte ?
- On revenait d'un opéra, j'étais ému, lui aussi, et...

Walter regarda Wallace qui semblait tenter d'expliquer un meurtre.

- ...je sais pas, j'ai senti que je devais le faire... mais... plus le temps passe, plus... je me demande si... si j'ai un comportement normal... J'aurais jamais fait ça avant, Walter !
- Certains évènements ont révélé une fibre sentimentale en toi, je suppose...

Wallace grommela.

- J'en étais sûr. Il me l'a dit...
- Il ?
- Tristan a profité de ma faiblesse pour m'approcher. Tout est clair maintenant, il... C'est pour ça qu'il est venu me parler juste à mon retour ! Il attendait un moment de ce genre !
- Tu... dérailles, Wallace ! Qui t'a mis ce genre de conneries en tête ?!
- M'enfin Walter, tu viens de dire que la mort de mon Pokémon m'avait rendu différent !
- Oui, elle t'a fait grandir, évoluer, tu es devenu plus mature vis-à-vis de tes sentiments, tu as appris à les apprivoiser et non à les refouler !
- Mais Tristan qui me saute dessus quand je reviens de ma période de deuil, c'est BIZARRE, nan ???

Walter secoua la tête.

- Tristan est pas comme ça...
- Son baratin sur ses parents morts, si ça se trouve c'est même pas vrai !
- Nan mais Wallace, là, tu divagues complètement. Au pire, explique-toi avec Tristan, mais j'ai dans l'idée que tu fais fausse route.
- Je sais plus quoi penser ! J'me reconnais plus depuis ce baiser !
- Mais c'est normal, tu es perturbé, tu es amoureux...
- Putain, non !
- Tu peux nier autant que tu veux, Wallace, on n'embrasse pas ses amis avec la langue ! Ou alors c'est que les coutumes humaines ont vraiment BEAUCOUP changé !

Wallace soupira en grommelant. Walter souffla.

- Si tu te compliquais moins la vie, tu serais heureux, Wallace.
- Tu peux afficher ça dans les rues, que les gens sachent qu'en se compliquant moins la vie, on est heureux ?
- Tu m'as compris...

Orson s'approcha d'eux, ce qui cessa leur conversation.

- Euh...
- Oui ?
- Ouais Orson ?

Orson inspira.

- Dites à madame Clover que je suis désolé... je peux pas rester plus longtemps.

Les deux autres s'étonnèrent. Orson prit la direction de la sortie. Walter somma Wallace de le pousser.

- Orson, Orson, attends ! cria Walter.

Orson avançait d'un pas décidé, apeuré.

- Tu fais quoi, là ? souffla Walter, poussé à grands vents par Wallace.
- Je peux pas supporter tout ça, la surveillance, la pression, l'autorité, non !
- C'est juste des cakos, tu vas pas te laisser impressionner par ça quand même ! souffla Wallace.
- Eh bah si ! geignit Orson, la voix chevrotante.
- Orson, si tu fais ça, tu vas être sévèrement puni. Tu as vu ce qu'ils font aux élèves présents, imagine ce qui se passe avec des élèves absents ! intima Walter.
- Oui mais je peux pas rester ici, j'ai l'impression d'être en prison !!
- Comme nous tous, mais...

Orson atteignit le hall. Les sorties étaient gardées.

- Oh non, non, noooon...

Orson se dirigea vers les sorties. Walter et Wallace le suivaient.

- Orson, fais pas de conneries !
- Orson...
- Je veux sortir !

Le surveillant regarda Orson.

- Va te falloir un bon motif, mon gros.
- Je VEUX sortir !
- J'ai dit un motif, pas un caprice de gros Ronflex de quatre ans.

Orson serra les dents et sortit Cliticlic.

- Laissez-moi partir d'ici !
- Orson, vieux !
- Arrête, Orson !

Dans le hall, d'autres élèves observaient. Tino, Tristan, Christina, Benjamin et Lucy arrivèrent.

- Petit, désolé...

Le surveillant sortit sa matraque. Cliticlic, ne pouvant attaquer un humain, recula. Le surveillant allait se servir de son arme, mais Wallace s'interposa et prit le coup à la place d'Orson.

- Ourf !
- WALLACE !! cria Walter.
- Oh non !! geignit Orson.

Tristan et les autres semblèrent stupéfaits. Surtout Tristan.

- Putain...
- Désolé ! Ce n'est pas toi que je visais.
- J'avais compris, merci... grommela Wallace.
- J...J-j-j-j... je suis désolé...

Wallace se releva et s'éloigna. Orson semblait au comble de l'embarras et rappela Cliticlic.

- Wallace, laisse-moi t'emmener à l'infirmerie...
- Nan, ça va. J'me doute que c'est dur, Orson, mais prends sur toi pour le moment.
- M... oui... oui d'accord...encore pardon... J'voulais pas...
- Je sais que tu voulais pas, Orson.

Orson s'étonna.

- Tu m'en veux pas ?!
- Bah non. Comment j'pourrais en vouloir au mec le plus gentil de la classe ?!

Orson plissa les yeux alors que Wallace repartait vers la salle d'histoire sous le regard attendri de Tristan. La sonnerie retentit. Walter arriva au niveau de Wallace.

- Il a fait ça pour t'éviter des problèmes, il savait ce qu'il faisait, t'as pas à t'excuser.

Orson baissa la tête. « Il a raison, je suis gentil... C'est bien le seul truc auquel je sois bon, ça... être gentil... »

***

Helen ne masqua rien de son irritation quand elle vit qu'elle devait faire cours avec un surveillant dans la salle. Les élèves commençaient eux-mêmes à être un peu saoulés.

- Bon... Il est à peine neuf heures trente et j'en ai déjà marre, mais on va commencer... en continuant notre chapitre sur la période des colonisations.

Helen regarda vers le surveillant qui ne disait rien et qui restait assis sur sa chaise devant la porte.

- Bon...

Preston le Miradar alluma le rétroprojecteur avec une carte.

- Avant les vacances, nous avions vu les différentes zones colonisées par Poképolis... Notre intervention dans la traite négrière a toujours relevé de la pure sous-traitance. Quand on dit que Poképolis a détenu des esclaves et n'en a jamais détenu, on commet un abus de langage qui n'est pas inexact ni abusif. Nous en avons vendu, nous en avons acheté, mais jamais nous n'en avons eu sur notre sol. Nous avons servi de plateforme commerciale en quelque sorte. Bref. Nous continuons ce chapitre avec les grands gouvernants Poképolites intervenus dans ce commerce...
- Non.

Helen regarda le surveillant.

- Plait-il ?
- Non, je viens de prévenir la commission centrale et ce cours n'est pas conforme aux attentes pédagogiques de l'association.

Helen leva les yeux au ciel. Brouhaha dans la classe. Tino se frictionna le front. Wallace souffla, gavé. Orson agita la tête. Quinn secoua la sienne, complètement abasourdie.

- Preston, montre au monsieur où peuvent aller les attentes pédagogiques de l'association en ce qui me concerne.

Le Miradar d'Helen montra son gracieux popotin au surveillant. Qui ne rigola pas du tout, au contraire de certains élèves.

- Je vous prie de changer votre cours.
- Mais que dalle, je me suis fait chier à le préparer ce cours, vous me prenez pour qui ?!
- Avez-vous traité des grands rois de Poképolis avec cette classe ?
- Nnnnnon, parce que c'est un sujet de merde !
- C'est un des sujets préconisés par l'association.
- Ceci explique cela.
- Faites plutôt un cours sur les grands rois de Poképolis, plutôt qu'un cours qui dénigrerait la patrie.
- Oula, quoi ? Déniquoi la paquoi ?
- Vous m'avez bien entendu.
- Malheureusement, Dieu n'a pas fait de paupières pour les oreilles...
- Changez votre cours.
- Ok, je change mon cours...

Helen se leva et partit en réserve. Tino regarda le surveillant.

- Vous avez conscience que l'histoire des grands rois de Poképolis est pleine d'horreurs, de génocides, de massacres, d'exécutions injustes, d'oppression des peuples et des Pokémon, d'actes inhumains...
- Pas selon nos livres.

Tino pencha la tête, mais c'est Walter qui posa la question.

- Vous êtes un membre de l'association Pokémon ?
- Je travaille pour elle. On travaille tous pour elle. Roland Smirnoff nous a virés à son arrivée, Justin Truce nous a réhabilités.

Walter plissa les yeux, intrigué. Andréa leva la main.

- Ouuui... ?
- Et c'est pour ça que vous êtes super cons, que vous voulez foutre tout le monde en colle et cogner des gamins ?
- Votre insolence est tolérée pour le moment mais ça ne va pas durer, profitez-en pendant que vous pouvez encore pavoiser. Votre école est sur une liste noire d'écoles à redresser.

Perrine souffla. Gina et Holly se regardèrent, pas très rassurées.

Helen revint avec une télévision.

- Voilà ! On va regarder la télévision !

Les élèves semblèrent ravis de cette perspective.

- Voilà voilà... on met le DVD... on rappelle Preston...

Wallace pencha la tête. « Elle rappelle jamais Preston en plein cours... »

- Et on met Play !

Helen retourna à sa place quand le générique retentit à grands renforts de synthés. Le titre apparut : « HONGRIE INTERDITE 8 »

Wallace se décomposa et regarda la prof, toute sérieuse. Steven secoua la tête, abasourdi. C'est pourtant bien un porno qui commença devant les vingt-huit élèves éberlués.

- Madame... s'étonna Santana.
- Oh mon DIEU !!! geignit Rebecca en se cachant les yeux.
- Je vous salue Marie pleine de grâce, Jésus le fruit de vos entrailles est béni... geignit Holly, les yeux clos et les mains jointes.
- J'te suis... souffla Gina.

Le surveillant écarquilla les yeux, médusé. Léon Grimes s'était caché les yeux également, tout comme Orson. Clive et Andréa sortirent un magazine de tatouages.

- Ça t'irait pas, ça.
- Mais si, putain, c'est mon corps, je sais ce qui est bon pour lui !
- Et c'est bon pour lui que tu te tatoues « Entrée Libre » sur ton bas-ventre ?!
- Je suis sûr que les nanas du film ont pire !

Walter baissa la tête, gêné. Wallace observait, complètement stupéfait.

- C'est dégueulasse !
- Tu dis ça parce que c'est un porno hétéro ? marmonna Robbie.
- Nan, elles savent pas sucer, c'est ignoble !
- Oh bon sang !! geignit Robbie au bord de la nausée.

Benjamin se cachait les yeux. « Mon oncle va me répudier ! »

Francis était complètement décontenancé. Quinn regardait, plus horrifiée que fascinée. Lucy soupirait.

- J'aurais vraiment préféré le cours sur la colonisation...

Violette ne savait plus où se mettre. Mike observait avec attention tout comme James. Fey allait vomir. Ana avait littéralement tourné le dos.

Helen fit pause après quinze minutes de cris de femme en pleine action sauvage. Elle regarda le surveillant et regarda ses élèves.

- Bien ! Première question : De quelle couleur était le chemisier de Barbara, la blonde que Rodriguo – tous les noms sont sur la jaquette, c'est génial – chevauche dans cet épisode de « Hongrie Interdite » avant qu'elle ne l'enlève ?

Wallace leva la main tout comme Tino. Mike se posa sérieusement la question. Santana connaissait la réponse aussi mais elle se refusait à lever la main, pensant à une grosse blague. Quand Tristan, Orson, Benjamin, Christina et Robbie regardèrent Tino, il baissa la main en serrant les dents, gêné.

- Désolé, réflexe ! La bonne réponse, tout ça...
- Je vais demander à Steven Weldon !

Steven grimaça et regarda ses camarades puis la prof.

- ... putain, madame, merde, vous êtes sérieuse, là ???

Helen frappa dans ses mains et regarda le surveillant.

- Vous voyez ! Steven Weldon n'est même pas content que j'aie mis un porno en plein cours ! LE SYSTEME FONCTIONNE ! On améliore les gamins !
- Le surveillant général arrive, il va vous démolir.
- Je me fais un PLAISIR de le recevoir, votre surveillant général !
- Selon toute vraisemblance vous allez être radiée.
- Oh mais je n'attends que ça, et ensuite j'irais poursuivre l'œuvre de Holland ! Quitte à me faire tirer dessus par votre GRAND CHEF ou un de ses hommes, si vous voyez ce que je veux dire !
- N'aggravez pas votre cas !

On ouvrit la porte. On entra. Helen fut soufflée. Le surveillant général...

- Oh.
- ... oh...
« Wow putain... » songea Wallace.

... N'était autre que Clarence Tenorman, la mère de Holland. La grosse dame aux cheveux gris et courts inspira.

- Elle a fait quoi ?
- Elle vient de passer un film pornographique aux élèves !

Clarence regarda Helen, semblant impressionnée.

- Il vous a vraiment couru sur le haricot, hein ?

Helen hocha la tête, complètement stupéfaite.

- Sortez, Hillman.
- P... PARDON ???
- Sortez d'ici. Si elle est allée aussi loin, c'est que vous êtes allé trop loin.
- M... Madame, je vous rappelle que nous sommes mandatés par l'association...
- Pour maintenir la discipline.
- Elle allait faire un cours antipatriotique !!

Clarence inspira.

- Je vous ai ordonné de ne pas appliquer ces règles débiles et archaïques !
- La direction générale nous a ordonné de le faire !
- Et vous suivez les ordres aveuglément ? Vous êtes quoi, un genre de handicapé à qui il faut la tenir quand il va aux toilettes ? C'est ça, Hillman, vous n'êtes pas foutu de pisser tout seul ?

Le dénommé Hillman était sidéré.

- Je vous dénoncerai !
- J'ai TRENTE ANS de métier derrière moi, celui qui me fera sauter n'est pas encore sorti des gonades de son paternel, bordel de merde. Fous le camp avant que je te fasse un rapport aux petits oignons où je dirais que tu tripotes les mômes et que tu prends des photos, petit merdeux !!
- Aaaaaaaah oui madame bien madame !

Le surveillant prit la porte, affolé. Clarence soupira tandis que la classe l'applaudit. Wallace haussa les sourcils.

- J'vous l'avais dit. On attend un peu et les choses s'arrangent d'elles-mêmes.
- Mmmmmouuuuuais... grommela Perrine.

Clarence frappa contre la porte pour faire cesser les bravos. Les élèves se figèrent.

- SILENCE. VOUS ! Reprenez votre cours normal. Plus de télévision, sauf à but illustratif.

Helen hocha la tête.

- Oui madame...
- Je vous vois au déjeuner.

Helen acquiesça, vaincue. Elle ressortit Miradar qui remit la télévision en coulisses.

- Bon euh... la... l'intervention des gouvernants Poképolites dans... le commerce humain... euh... on... ne peut pas ne pas citer la famille Stockwell...

***

Direction le repas. Tristan franchit les rangs pour rejoindre Wallace.

- Hey.
- Hey. C'était sympa, ton premier porno ?
- Tu peux arrêter de me parler comme si j'étais un parasite ?
- C'est un peu ce que tu es, là, j'ai dit qu'on en parlerait plus tard.
- Maintenant. Tu m'as embrassé.
- Je sais, je m'en rappelle.
- Si tu regrettes, tu n'as qu'à le dire, je comprendrai, tu étais sous le coup de l'émotion, moi aussi, je peux comprendre, et on s'est peut-être un peu trop rapprochés, ça t'a peut-être perturbé, on peut en parler !

Wallace regarda Tristan qui attendait vraiment une réponse. Il soupira.

- Plus tard.
- Non, Wall... Hmph...

Tristan se résigna. Wallace grommela. « Walter a raison, c'est pas son genre... mais Roland n'a pas tort, si Manternel n'était pas mort... Rien de tout ça ne serait arrivé. La mort de ses parents, c'est quand même pas rien, il m'aurait pas parlé de ça comme ça... Mais il m'en a pas parlé si souvent que ça, de ses parents, en fait... Donc si ça se trouve c'est faux. Ou alors c'est qu'il ne veut pas en parler. Mais c'est pas moi qui vais lui tirer les vers du nez quand même... Et puis si tout ça c'est un mensonge, il va perdre tous ses moyens... Justement, Wallace, merde, les menteurs, c'est fait pour être démasqué, pas pour être couvert. C'est pas un menteur, j'le vois pas mentir. Il est trop doux, j'le vois pas... Justement, c'est forcément un petit tordu, il a préparé son plan depuis un bail... Pis vu son obsession pour moi, c'est cramé qu'il est un peu détraqué sur les bords ! »

- Hey...

Wallace sursauta, surpris en pleine prise de tête par... Quinn Greyson.

- ... ouais...
- Ca va, Wallace ?
- ... ouais...
- J'aurais besoin de ta sagesse...
- Y'a des poubelles partout dans l'établissement...
- N... Hahaha !
- Haha. Drôle. Haha. Qu'est-ce que tu me veux ?
- J'aurais besoin de conseils pour parler à Francis...
- Ouvre bien la bouche, articule, regarde-le dans les yeux...
- Wallace, sois un peu sérieux ! Toi et lui vous discutez beaucoup depuis le début de l'année !
- On fait pas que discuter...

Quinn sembla choquée. Wallace la regarda, exaspéré.

- La vache, c'est trop facile. La petite chinoise, au moins, elle a du répondant...
- Est-ce qu'il va bien en ce moment ?
- Mais demande-lui, bordel, je suis pas sa secrétaire !!
- C'est un truc classique de fille de demander aux amis du garçon avant d'aller lui parler, ça s'appelle du repérage !
- C'est débile.

Wallace et Quinn regardèrent Francis qui salua Quinn puis les dépassa. Wallace soupira.

- T'es foutue.
- Il veut que je sois claire.
- Oh la vache, comment tu vas en CHIER ! souffla Wallace.
- Ca veut dire être sincère ! Et... Je sais pas, quand je dis les choses telles qu'elles sont, j'ai l'impression... d'être toute nue, et d'être toute sale. Ça te fait pas ça, toi ?

Wallace inspira en hochant la tête.

- J'veux dire... Tu te dévoiles, c'est dur. Je crois que c'est le fait d'avoir des parents qui bossent pour la justice. Par esprit de contradiction, j'ai appris à dissimuler...
- Ouais, ouais, écoute, Quinn, ta vie est super méga intéressante, mais va juste parler à Francis et arrête de me casser les burnes, s'il te plait, merci.

Quinn regarda Wallace, peinée.

- Pourquoi tu m'envoies balader ?
- Parce que tu es CONNE, Quinn Greyson, parce que tu as l'évidence en face de toi mais tu refuses de l'admettre parce que tu es conne ! Les gens qui refusent d'admettre ce qui est évident, ce qui est notoire, certain, ce qui ne fait aucun doute, ces gens-là sont des abrutis. Va dire à ce mec que tu l'aimes parce que c'est la vérité, parce que... Merde ! T'es gonflante ! J'comprends pourquoi j'suis pas hétéro !
- Dites !

Quinn et Wallace s'étaient arrêtés devant le réfectoire, et Santana voulait passer.

- Pardon... marmonna Quinn.
- Pschhh...

Santana entra en les regardant.

- Trouvez-vous une chambre !

Quinn et Wallace entrèrent à sa suite.

- Contente-toi de lui parler.
- J'vais essayer... J'sais même pas comment ça va, toi, ça avance avec Tristan ?
- Y'a rien avec Tristan, vous vous faites des idées.

Tristan était assis avec ses potes, morose.

- L'ambiance est vraiment pourrie... soupira Benjamin.
- La prof nous a quand même diffusé un porno, c'est qu'on est loin dans l'horreur quand même ! geignit Christina.
- Mais si notre surveillante générale est madame Tenorman, on est en quelque sorte protégé des abus les plus importants. Il faut qu'on s'organise.
- Je suis d'accord, mais Wallace ne semble pas motivé du tout ! pesta Christina.

Tristan soupira.

- Moi je crois en Wallace, je sais qu'il saura quoi faire le moment venu... marmonna Orson.
- Tu dis ça parce qu'il t'a aidé, mais le Wallace d'avant aurait foncé dans le tas et on serait sortis d'affaire depuis ce matin ! soupira Benjamin.
- Exactement ! souffla Christina. Tino, c'est à toi de mener la révolte !

Tino serra les dents.

- Je ne pense pas être l'homme de la situation...
- Bien sûr que si. Tu es beaucoup plus fort que Wallace, surtout ces derniers temps !
- Christina, tu peux fermer ta gueule, s'il te plait ?

La tablée regarda Tristan, fou de rage.

- S'il te plait ! Merci !

Christina se figea, silencieuse. Elle regarda Tino qui serra les dents et regarda Tristan.

- Tu... n'es pas obligé de...
- Toi aussi, ta gueule ! Tous ! Vos gueules !!

Tristan s'écarta du groupe, au comble de la frustration. Les quatre firent silence total.

Lucy soupira en observant la scène depuis sa table. « Génial, ça s'engueule même chez eux... »

Elle observa les surveillants qui faisaient les cent pas. Quinn cherchait à s'asseoir avec Francis mais ce dernier se déplaçait systématiquement.

- Francis !
- J'suis pas assez clair ? J'veux pas manger avec toi !
- Je veux discuter !
- Moi pas.
- C'est la seule occasion que j'aurais de le faire !

Francis posa son plateau mais resta debout, les bras croisés. Quinn grimaça, ils étaient au milieu de la cantine.

Walter, Naomi, Wallace, Perrine et Robbie mangeaient religieusement ensemble. Robbie s'en étonna.

- Alors... rien ? On ne devise pas d'un plan secret... rien ?
- Pour quoi faire ? soupira Wallace.
- C'est comme tout, on va s'y faire... marmonna Perrine.
- Ca me tue de l'admettre mais on peut pas grand-chose... soupira Naomi.

Walter tapait sur son téléphone. « Moi, je peux faire quelque chose et j'vais pas m'gêner. »

Holly était rassurée par les autres filles, plutôt étonnées.

- J'vais aller en enfer !!
- Tu sais déjà que tu vas en enfer depuis que tu t'es faite sauter par Steven, tu n'auras qu'à te repentir à la confession !

Holly haussa les sourcils.

- GABRIEL ! QU'EST-CE QU'IL VA DIRE QUAND IL VA SAVOIR QUE J'AI REGARDE UN PORNO ????
- T'es pas obligée de lui dire !! grogna Gina.

Lilian et Léon observaient, un peu stupéfaits. Rebecca leva les yeux au ciel.

- Tu n'auras qu'à te laver les yeux à l'eau bénite ou je sais pas quoi !
- BOUHOUHOU VOUS ETES TOUTES DES ATHEES IMPIES !!!

Violette et Rebecca se regardèrent. Santana leva les yeux au ciel.

- Tu oublies les athées impies lesbiennes...
- BWIIIIIIIIIIHIHIIIIIIIIII...

Gina regarda Santana, mécontente. Santana haussa les épaules.

- C'est un monde de péché, seuls les plus forts survivent !

Amélia mangeait calmement, seule, comme depuis le début de l'année.

Clive et Andréa étaient toujours sur leur tatouage.

- Le pentagramme dans le décolleté, c'est pas mal !
- J'sais pas, c'est définitif ce truc quand même... tu veux vraiment te retrouvée couverte de dessins ?!
- Tu sais bien que le rêve de ma vie c'est de gagner un million de Pokédollars et de les claquer en tatouages pour en être recouverte !
- Je croyais que le rêve de ta vie c'était de participer à une orgie de mille personnes !
- J'étais gamine ! soupira Andréa. Mille, c'est beaucoup trop, je me contenterai de cinquante !

Clive acquiesça alors que le surveillant qui passait à côté d'eux semblait pour le moins choqué.

***

- Et donc c'était accepter ce poste de surveillant général ou... être une cible pour ces gens.

Helen hocha la tête, compréhensive. Clarence souffla.

- J'avais un boulevard pour redevenir juge et il a fallu que le petit se fasse tirer dessus...

Helen voyait bien que l'incident avait diminué l'autoritaire ancienne inspectrice.

- Du coup, me revoilà et... je dois appliquer la réforme contre laquelle mon fils s'est battu...

Helen hocha la tête.

- Je vais faire mon possible pour éviter de vous causer des problèmes.
- Vous, d'accord, mais votre classe de sauvageons ?
- ... ils sont calmes ! La plupart du temps !

Clarence soupira.

- C'est un piège pour eux. C'est le pire moment pour qu'ils pètent un câble.
- Ou le meilleur.

Clarence regarda Helen en inspirant.

- Ne jouez pas avec le feu...
- Ni avec le feu, ni avec la volonté de Holland.

Clarence secoua la tête.

- Je me suis repassée ce discours en boucle...
- Et moi donc.
- Qui a bien pu lui mettre tout ça dans la tête ?

Helen s'étonna.

- Il l'a toujours eu. Il a toujours... eu ce... paradoxe entre son caractère soumis à l'autorité et son caractère critique à son égard. Je pense que ce discours est son œuvre.

Clarence inspira et souffla.

- Je ne voyais qu'un avorton sans ambition... Je crois qu'au fond je n'ai pas fait du si mauvais travail que ça.

Helen agita la tête en souriant.

***

Quinn regardait autour d'elle. Personne ne les avait encore remarqués.

- C'est QUOI, le problème ?

Quinn serra les dents.

- Je suis pas assez bien, c'est ça ? J'ai des problèmes, ok. Tu veux pas les assumer avec moi, ok, je peux comprendre. C'est lourd tout ça, d'accord. Sauf que moi, mon seul petit putain de rayon de soleil dans toute cette merde, c'est TOI. Si... Si tu commences à te dérober, à m'éviter quand tu veux et à me voir quand tu veux aussi, ça va pas le faire. Je sais que je suis pas fiable, que je suis un peu couillon, que j'suis pas aussi viril qu'un footballer devrait l'être, que je suis pas l'homme sûr et sans soucis qu'il te faudrait...

La cantine observait, interloquée. Les surveillants soufflèrent.

- Assis !
- Pas de chahut à l'heure du déjeuner !

Quinn regardait Francis qui cherchait ses mots, au bord des larmes. Elle inspira.

- JE T'AIME.

Francis la regarda, illuminé. Rebecca s'en trouva bouche bée. Fey, Ana, James, Steven et Mike s'étaient tournés vers le couple. Clive et Andréa les regardèrent, étonnés. Holly et Gina étaient toutes surprises. Amélia resta dans son assiette. Wallace plissa les yeux. Tristan sembla attendri.

- Et... Et c'est toi que je veux, avec ou sans tes problèmes.

Quinn se jeta sur Francis et l'embrassa. Le reste de la cantine les applaudit. Lucy leva les yeux au ciel. « Bon sang, tout ça pour ça... »

Wallace grimaça. Tristan applaudissait, tout sourire. Fey et Ana étaient toutes contentes, en mode « J'te l'avais bien dit ». Rebecca, Violette, Gina et Holly applaudissaient à tout rompre. Santana inspira, nostalgique. Perrine était neutre, elle regarda Robbie qui était tout content pour les deux. Walter les applaudit, aussi nostalgique que Santana. Naomi n'applaudissait même pas. Christina était toute contente. Tino pencha la tête, surpris. Orson souriait également, retrouvant presque... un peu espoir ?

Les surveillants allaient approcher, mais l'un d'eux se prit une boulette de purée.

Envoyée par une malicieuse petite chinoise. Qui cria avec ardeur adolescente :

- BATAILLE DE BOUFFE !!!

Steven et Mike suivirent le mouvement. Wallace haussa les épaules et piocha dans l'assiette de Perrine.

- HEY !!!
- Comme ça, tu t'y mets aussi.
- Wallace !! geignit Walter.
- Sers-toi d'une cuiller. C'est le signal. C'est le début.

Naomi souffla de soulagement.

- Enfin on se lâche !

La nourriture se mit à voler dans tout le réfectoire. Christina se couvrit d'abord, puis joignit le mouvement. Orson et Benjamin se cachaient derrière leurs plateaux en balançant du yaourt. La cantinière se mit à hurler mais personne ne l'entendit. Dans le chahut, d'autres couples en profitèrent pour s'embrasser. Les surveillants ne savaient plus où donner de la tête. Tristan observait tout ça, recevant de la bouffe d'un peu partout. Bah, qu'importe. « C'est possible. L'amour existe, c'est possible. »

Un sportif lui écrasa la tête dans sa purée.

- HEY ! cria Tino en lui balançant sa carafe d'eau.
- Oh, mon Tino !!

Christina attrapa le Tino et l'emporta dans un grand baiser des familles. Fey et James s'étaient d'ores et déjà enlacés, au grand dégoût de Steven. Quelqu'un jeta de la salade sur Ana. Steven aperçut ce crétin de Rodney Posh, à qui il infligea une violente rafale de yaourt.

- BLARGH !
- Ça va ?

Steven retira la salade des cheveux d'Ana, surprise.

- Oui, bien sûr ! On s'amuse, non ?

Steven hocha la tête, penaud, alors qu'Ana rejoignait Clive et Andréa, cachés derrière un plateau.

- Mon catalogue de tatouages est foutu !! geignit Andréa.
- Faut le venger ! grogna Clive.
- Je crois que c'est les filles de la troisième deux ! informa Ana.
- Sus aux pétasses !! cria Andréa en faisant feu de bouillie sur les assaillantes.

Wallace et Naomi étaient cachés derrière Walter.

- Je suis pas un bouclier !!! grogna Walter.
- Nan, t'es une BMW ! Elle fait quoi, Perrine ?!

Walter observa, médusé, Perrine et Robbie se rouler un gros patin pour l'occasion.

- Elle... se bat avec un ours !
- J'en étais sûr, CA, c'est ma Perrine !! sourit Wallace.

Robbie et Perrine s'éloignèrent, couverts de bouffe.

- ... c'est le premier baiser le plus merdique qui soit !
- J'avais pensé que tu apprécierais ! sourit Robbie.

Perrine inspira alors que du coulis de cerise coulait de ses cheveux.

- J'en ai marre de me plaindre en fait.

Robbie l'embrassa de nouveau.

***

Clarence, Helen, Blandine, Sandrine, Ambrose, Denis et les autres professeurs observaient, médusés, à travers la vitre séparant les élèves des professeurs. Le proviseur Grant soupira.

- C'est pas vrai... Qui a commencé ça ?
- Aucune idée... marmonna Helen sans équivoque.
- C'est une orgie ou une bagarre ?! s'étonna Ambrose.
- Les deux, je pense... admit Sandrine.
- En tout cas c'est crade... sourit Blandine.
- C'est surtout complètement inapproprié !! Faites quelque chose, madame Tenorman !! ordonna le proviseur.

Clarence saisit un talkie-walkie.

- Situation sous contrôle au réfectoire. Ne faites rien. Préparez les équipes de ménage.
- Quoi ? Mais non ! Allez empêcher ça !!
- Allez-y, vous ! Ma robe est neuve !

***

Et du coup, Lola Prutt, la petite vieille enseignante de fondamentaux, se retrouva avec des élèves couverts de nourriture. Et deux crétins tout sourire collés l'un contre l'autre. Et un surveillant un peu surpris assis à côté de la porte du réfectoire.

- Eh bien, eh bien. Vous m'avez l'air de revenir d'une sacrée guerre.
- On leur a demandé de se nettoyer mais ils ont refusé... souffla le surveillant.

Lola regarda l'homme avec une certaine indifférence.

- Oui, oui, c'est très bien. Vous êtes qui ?
- Moi ? Trevor, le surveillant.
- C'est très bien. Vous... allez rester ?
- Oui. Ordre de l'association Pokémon.
- D'accord. Eh bien restez si ça vous fait plaisir.
- Je suis payé pour ça.
- Et c'est très bien. Bon. Mon cours...

Lola regarda le véritable musée de la décadence de la nourriture dans l'histoire qui se jouait devant elle.

- Vous avez l'air aussi sales que ravis, c'est une bonne chose. Le bonheur, c'est quelque chose de si fragile... Tellement fragile... Vous croyez l'avoir à vous, mais au final il vous échappe, vous revient, s'en va de nouveau, est de passage... Ah mes braves enfants, profitez bien de la jeunesse, c'est le temps où vous passez du rire aux larmes comme on passe de lundi à mardi...

Les élèves hochèrent plus ou moins la tête. Tristan baissa la sienne, bien décidé à attraper Wallace après le cours.

- Nous retournons donc à nos fractions... et cela ne va pas être de tout repos, comme tant d'autres choses...

Francis et Quinn se regardèrent, souriants. Lucy inspira, ravie. « ENFIN je tiens la chandelle. EN-FIN. C'est merveilleux ! »

***

Quinn envoyait SMS sur SMS à Francis. « Mais où es-tu parti, bon sang... »

Elle était censée se faire interroger, mais une intervention divine semblait vouloir la sauver.

- Notre fille ne sait RIEN !
- Nous vous interdisons de l'interroger, c'est notre cliente également !
- C'est un simple interrogatoire de routine... geignit Jason.
- Hors de question ! Il pleuvra des Cradopaud quand notre fille tombera entre les mains du système judiciaire Poképolite !
- Dont nous connaissons tous les ressorts, alors faites bien attention avant d'interroger Quinn !
- Qui plus est, nous allons recueillir les plaintes des parents de l'accueil, et on va mener à bien une action collective en justice contre votre département, croyez-moi, ça va vous souffler dans les bronches !!

Quinn soupira en levant les yeux au ciel. Elle regarda Lucy qui la regarda, impatiente de sortir d'ici.

- Avec ma chance je vais passer en dernière...
- Je reste ici, Francis va sûrement revenir.
- Quelque chose me dit qu'il en a pour longtemps...
- Tant pis, je l'attendrais. Si j'avais su, je l'aurais suivi...
- Il avait l'air de vouloir régler ça seul.

Quinn soupira. « Il savait bien qu'il ne pourrait pas compter sur moi... »

- Quinn, il voulait régler ça seul. Je pense que ça avait un lien avec sa famille.

Quinn regarda Lucy et hocha la tête.

- Hm, oui, tu... as sûrement raison.

Reiner arriva et grommela.

- Messieurs dames, je suis l'inspecteur en charge de cette enquête...
- AH ! Super ! Il paraît que vous voulez interroger notre fille !
- Non, Greyson ne sera pas interrogée. Ordre du commissaire.

Quinn haussa un sourcil et regarda ses camarades qui la regardaient en mode « Han la chance ! »

- On va donc passer directement à Sevreska.

Ana soupira. Mais les parents de Quinn insistèrent.

- Minute ! Vous avez un interprète russe ?
- Qui nous dit qu'elle comprendra vos questions ?
- Encore un bel exemple de la justice Poképolite tronquée !
- Amenez un interprète sinon rien !

Ana se rassit et regarda Quinn qui hocha la tête.

- Ils peuvent faire ça pendant des heures !
- Ca m'arrange, j'ai un peu peur... Et j'aimerais en même temps que ça passe vite, je voudrais rejoindre Fey...
- Avec ton bras, ça semble un peu risqué, nan ? marmonna Lucy.
- Mais non, ça va aller...

Les parents de Quinn remarquèrent son bras en écharpe.

- Elle a été blessée en plus !! Vous connaissez les lois ?
- C'est un scandale ! Ce sont vos services qui ont fait ça ?

Reiner grommela en levant la main. Un agent amena un pli à Jason.

- Un enfant avec un Rhinolove a amené ça, c'est pour le commissaire...

Jason s'étonna.

- Un enfant avec un Rhinolove ?!
- Comme je te dis !

Reiner, trop occupé par les parents de Quinn, ne vit rien de la chose. Jason quitta le couloir pour aller voir le commissaire Nolan.

- Monsieur, un pli pour vous.
- Hm ? Oh, posez-le. Comment se déroulent les interrogatoires ?
- Nous avons fort à faire avec les parents avocats d'une des élèves.

Nolan souffla.

- Passez à la suivante...

Nolan ouvrit le pli et écarquilla les yeux.

« Tu as baisé ma femme une fois
Tu es en train d'essayer de me baiser à nouveau
Mais, moi, directement !
Je peux bien te baiser en retour
Cependant,
Prépare la pommade, j'ai un sacré sauciflard
Et d'autant que je sache tu es vierge
Plus pour longtemps ;-)
Cordialement mais par derrière,
Ton ami dévoué,
Ton futur amant TRÈS dévoué...
Roland Smirnoff

PS : C'était évidemment METAPHORIQUE, gros pédé ! »

Sacha Nolan serra le pli.

- Q... Q-q-q-q... QUI ???
- D'après Spencer, un gamin avec un Rhinolove !

Sacha froissa la feuille, fou de rage.

- Allez continuer les interrogatoires, Mars. Merci.
- A votre service, monsieur le commissaire !

Jason Mars partit. Sacha Nolan souffla de rage. Il prit le téléphone.

- Jeb du centre d'interrogatoires ? Prévenez-moi sur mon portable. quand les interrogatoires de Lilian et Léon Grimes seront terminés. Merci.

Il composa un autre numéro.

- La prison centrale ? Voici mes directives. Veillez à ce qu'Amélia Levy soit transférée sous bonne garde vers un port de Volucité et emmenée dans la prison de l'Île aux Diamat. Préparez Tobias Morris pour libération dès mon arrivée par l'entrée du service. A tout de suite.

Sacha raccrocha et se prépara à sortir.

- Tu vas voir ce que tu vas voir...


***

Les élèves sortaient, toujours bien surveillés. Le caractère oppressant était cependant moindre, avec la sortie.

- Tu viens chez moi ? demanda Quinn.
- Hein ? Tu vas m'interdire de t'inviter manger au resto ? sourit Francis.
- Ah moi je voulais te faire à manger ! geignit Quinn.
- ... je préfère le resto.
- QUOI ?
- Sauf ton respect... geignit Francis.

Lucy les observait, toute contente. Benjamin arriva à ses côtés.

- Alors, heureuse ?
- Un peu beaucoup, ouais ! J'suis pas peu fière ! Ils vont me délaisser un peu mais je survivrais !

Benjamin sourit.

- On rentre ?
- Ouais. C'était une journée de merde, mais comme l'a dit la prof : Demain est un autre jour !

Les élèves rentraient peu à peu. Wallace souffla, soulagé d'avoir échappé à Tristan.

- Hey !

Wallace sursauta et se retourna vers... Orson.

- OUF ! Purée ! Qu'est-ce que tu veux ?
- Euh... Juste te remercier encore pour ce que tu as fait aujourd'hui... pour moi.
- C'est rien. Reste zen, ils peuvent rien nous faire, ok ?
- Ok. Merci Wallace, j'aimerais être courageux comme toi, parfois...
- J'suis pas courageux, juste inconscient. Allez, bonne soirée.
- Toi aussi !

Justement, la bonne soirée de Wallace était juste là.

- Meeeeeerdeuh...
- Je veux juste parler.
- Je sais...
- Ecoute... euh... Je... Je sais que c'est dur pour toi, tout ce qui s'est passé depuis le début de l'année, et... je peux comprendre ta réaction après ce baiser, mais...

Wallace inspira, un peu sur les nerfs. Tristan cherchait les mots.

- J... je sais pas, j'ai... senti des choses dans ce baiser, et... c'était... fort et je sais pas si tu as ressenti la même chose, et...

Wallace sentit les sueurs froides le parcourir. L'électricité lui remonter l'échine. La situation ci-présente, il ne voulait pas la vivre.

- ... et...

Tristan commençait presque à pleurer. Wallace souffla.

- Ecoute, j'ai pas à me justifier pour ce baiser... J'te remercie pour tout ce que tu as fait depuis le début de l'année, pour moi... Même si je tends à penser que...

Wallace regarda Tristan dont le visage se déformait peu à peu.

- ... J'sais pas... Pffff...
- Je t'écoute, vas-y...
- ... Si Ficelle était pas mort, jamais je t'aurais embrassé comme ça.

Tristan pencha la tête, sonné.

- ... m...
- Plus j'y réfléchis et plus je me dis... ça fait... quatre mois qu'il joue les soutiens, et peu à peu moi je tombe dans le panneau. Il profite de mon deuil, et il me séduit, et moi bah j'suis pas en état de riposter comme avant, alors je me laisse faire, et au bout d'un moment, bah... Voilà...

Tristan était halluciné.

- C... C-c...C...
- Ose me dire qu'il y a pas un fond de vérité !

Wallace était conscient de dire des conneries. Même si c'était un vrai soupçon de sa part, légèrement alimenté par les allégations d'un certain Roland S., il grossissait le trait.

Il fallait éloigner le danger romantique loin du petit garçon qui voulait rester trop seul.

- CoMMENT TU PEUX OSER DIRE... A... A-APRES TOUT CE QUE...
- Quoi, je te dois quelque chose ? Faut que je sorte avec toi parce que tu m'as soutenu ? Euuuuuh non, j'crois pas non.

Tristan secoua la tête, fou de rage. Il approcha de Wallace qui le regarda. Tristan soutint son regard.

- Regarde-moi droit dans les yeux, Wallace Gribble, et dis-moi, dis-moi bien en face, que tu n'as aucun sentiment pour moi.

Wallace frissonna, lutta, serra la mâchoire. Il détourna finalement le regard, allait balancer un « J'ai pas à me justifier », cinglant, mais la gifle de Tristan partit tout aussi vite.

Le geek regarda le roi des cocktails. Wallace regarda Tristan, stupéfait par cette gifle, par cet acte de violence de la part de quelqu'un qui semblait ne jamais être capable d'en donner.

- C'est bon, j'arrête de t'embêter. Enfin, de « Profiter de toi »... Pffff... Va au diable, en fait...

Tristan partit, furibond. Wallace le regarda, pétrifié. « Putain... »

Il allait se lever d'un bond pour le rattraper.

- A...

Il se retint. « Nan. Il est furax. Il va croire que tu te fous de sa gueule... »

Wallace se caressa la joue, touché par la gifle. « C'est pas un peu beaucoup ce que tu viens de faire, en fait ? »

Wallace regarda le sol, Tristan partir vers l'arrêt de bus. Les maisons, la ville, le ciel gris. « Mais qu'est-ce que j'ai fait ?! »

Il commença à pleuvoir. « Qu'est-ce que j'ai fait, putain... »

Madonna - Heartbreak City

Cut me down the middle (Tranche-moi de haut en bas)
Fucked me up a little (Dévaste-moi un petit peu)

Steven était toujours chez sa grand-mère, et finalement, ce n'était pas si différent de l'école.

You said I was your queen (Tu disais que j'étais ta reine)

Ana continuait de lire ses livres, repensant à Steven et à sa petite mine.

I tried to give you everything (J'ai essayé de tout te donner)

Fey et James se dirigeaient vers leur café préféré, semblant presque réconciliés.

And now you want your freedom (Et maintenant tu veux ta liberté)

Seth observait les bouteilles de whisky sur la table basse de Justin. Il se refusait à aller travailler depuis l'acte, quitte à laisser la main à Teresa. Il zappa, passant d'une chaîne info à une autre chaîne info, sa culpabilité toujours plus grande.

You got just what you came for (Tu as ce que tu étais venu chercher)

Clive et Andréa se rendaient chez un tatoueur, mais Andréa opta pour un nouveau piercing à l'oreille, ce qui dépita un peu Clive.

A bit of fame and fortune (La gloire et la fortune)

Wallace rentra, complètement anéanti par sa propre bêtise. « J'avais tout, j'ai plus rien. Bravo, Wallace, bravo... Pourquoi t'es con, comme ça ? »

Now I'm no longer needed (Maintenant je ne suis plus necessaire)

Tristan rentra chez lui, plus morose que jamais. Sa tante était absente, elle avait laissé un mot.

« Congrès Tupperware, je reviens jeudi. Fais la vaisselle ».

Tristan déchira la feuille. « Sale PUTE !!! »

You said it was over, wanted it to end (Tu disais que c'était fini, que tu voulais que ça se termine)

Helen retourna à l'hôpital. Holland était toujours là, mais il y avait des fans cette fois, dans sa chambre. Elle grogna et sortit Miradar.

- Prépare-toi à croquer du cas social...

Then you had the nerve to say that we could still be friends (Ensuite tu as le cran de dire qu'on pouvait rester amis)

Justin Truce observa le sit-in qui se déroulait sur le parvis de son association. « C'est ça, protestez. Ça ne va pas durer, croyez-moi... »

You had a few secrets I was never told (Tu avais quelques secrets dont je ne savais rien)

Francis et Quinn dînaient au restaurant, tous contents de s'être enfin trouvés.

Now everyone's talking and I'm the last to know (Maintenant tout le monde parle, je suis le dernier à savoir)

Mike emmena Rebecca dans un bar pour suivre un match de foot. Elle leva les yeux au ciel mais le suivit quand même.

Now I'm in the middle of Heartbreak City (Maintenant je suis au beau milieu de la cité des cœurs brisés)

A sa grande colère succéda la grande tristesse de Tristan qui resta là sur le canapé à pleurer comme une madeleine, dégouté.

'Cuz I'm in the middle of a world not pretty (Car je suis au beau milieu d'un monde bien moche)

Chez lui, Wallace s'était enfermé dans sa chambre, en pleine réflexion quant à son comportement stupide. Sa seule réflexion tangible, c'est que Tristan lui manquait dans cette pièce.

Your clever game got the best of me (Ton jeu pervers a eu le meilleur de moi)

Seth soupira et regarda de nouveau le pli que Roland avait glissé dans les plumes de Guériaigle. « Dès qu'il sort, tu tires. Rien de définitif STP »

Seth soupira. « Et pourquoi je l'ai fait, moi, POURQUOI... »

Il regarda à nouveau la signature. « Signé : Pacha »

Et se morfondit de nouveau.

But you ain't gonna get the rest of me (Mais tu n'auras pas le reste de moi)

Holland restait inconscient. Helen le veilla une bonne heure après avoir viré les malpropres.

'Cuz I'm in Heartbreak City (Car je suis au beau milieu de la cite des cœurs brises...)