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Le Projet Wallace de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 26/03/2015 à 08:01
» Dernière mise à jour le 28/02/2018 à 10:09

» Mots-clés :   Action   Humour   Romance   Slice of life   Unys

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088 - Anarchy !
« … décidément mon destin serait gravé dans les tables de la loi de Moïse que ce serait pas plus évident… »
(Roland, quand Arlène lui apprend que les jumeaux sont dans la classe de Wallace
Chapitre 47, « En trois dimensions »)

« Tout remonte et n'arrête de remonter à nos pères et mères, et aux leurs avant. Nous sommes des fantoches dansant au bout des ficelles de ceux qui nous ont précédés, et un jour viendra où nos propres enfants prendront à leur tour nos ficelles, et danseront à notre place au bout. »
(Tyrion Lannister dans le Trône de Fer, Intégrale 3, chapitre 66)

« Et Toi, c'est Moi»
(Mylène Farmer, L'Autre)



Les deux officiers chargés d'interroger Léon Grimes étaient stupéfaits. Le jeune homme pleurait comme un bébé, abattu sur la table face à laquelle il était assis.

- Bouhouhouuuuu ! Je me suis fait arrêter !! Mes parents vont me tuer !
- …
- …
- J'voulais pas ! J'voulais pas qu'on détruise l'école… J'voulais juste que tout ça s'arrête !
- Monsieur Grimes, vos parents savent que vous êtes interrogés, vous et votre frère.
- LILIAN ! LILIAN VA ME TUER AUSSI !!! BOUHOUHOUUUUU !

Les deux officiers se regardèrent, pas sortis de l'auberge.

***

- Quels sont vos liens avec Roland Smirnoff ?
- Il nous a enseigné notre devise de combat.
- Qui est ?

Lilian se mordilla les lèvres.

- De ne jamais se disputer, moi et mon frère.
- Je vois. En quoi vos liens avec Roland Smirnoff ont influencé cette bataille ?
- En rien, il n'a même pas cherché à nous contacter, nous nous sommes contentés d'épauler les autres pendant les attaques dont nous avons été victimes.

Les officiers soufflèrent.

- Vous savez que vos parents sont interrogés également.
- Oui.
- Vous savez que la terminologie d'attaque est très controversée quant à ce qui s'est passé aujourd'hui.

Lilian hocha la tête.

- Je comprends pourquoi.
- Le commissariat nous demande de vous poser une question. Que pensez-vous de Roland Smirnoff ?
- C'est un homme bien. Un grand combattant. Un bon politicien.
- La plupart de vos amis souhaitent le faire arrêter…
- Oui, parce qu'il nous a demandé de le faire accuser.

Les officiers se regardèrent.

- Vous a… demandés ?!
- Avant que vous n'arriviez, il nous a pris à part et nous a demandé trois choses.

Les deux officiers se tenaient prêts à noter.

- La première, de le faire accuser et de faire porter tout le blâme sur lui. La seconde, de mentir à la police, et la troisième, de lui désobéir.

Les deux officiers regardèrent la liste.

- … ça… ne veut rien dire !
- En fait, d'après mon analyse personnelle, il veut embrouiller la police en nous faisant chacun respecter une partie de ses règles. Certains vont s'en tenir au premier, d'autre aux deux premiers, d'autres seulement au deuxième…
- Il faut avertir le central de ça… marmonna un officier.
- Je vous déconseille de le faire, marmonna Lilian, je tends à penser que ça n'apporterait que plus de confusion dans vos interrogatoires.
- Et vous, Lilian, quelles directives de Roland Smirnoff suivez-vous ?

Lilian inspira.

- La numéro zéro. Je ne dirais rien de plus tant que je ne serais pas réuni avec mon frère.

Les deux officiers se regardèrent, embêtés.


***

- Ouais, moi.

Wallace regarda Roland.

- Putain… Dire que… tout ce qui a été fait depuis le départ…
- J'ai suivi tout ça. De loin d'abord, puis de près. Je… crois que je te dois de fiers remerciements. Tu as incroyablement facilité mes actions pour ces deux dernières années. Sache qu'éventuellement, tu pourras être récompensé pour ça.

Wallace plissa les yeux.

- Euh…
- Pas forcément du pognon, hein ! J'ai le bras long, j'peux faire plein de trucs !
- …
- … sauf ressusciter les morts. Désolé pour ça. La fin de la vie, un truc que j'ai encore du mal à empêcher…

Roland agita les mains. Wallace serrait les dents.

- Tu sais ce que c'est, quand tu te prends pour Dieu…
- … pas trop, nan…
- Oh allez, toi et moi on est pareils ! C'est un peu pour ça que j'ai eu confiance en toi dès la première année. J'ai bien vu que tu étais mon fils spirituel ! Un jour tu feras de très grandes choses, comme moi.

Wallace agita la tête, incertain.

- En attendant je sais pas vraiment quoi faire… là…
- Là ? Je vous ai invités en espérant un peu vous voir. Truce n'est plus en coulisse, j'allais vérifier que tout allait bien pour vous. Perrine est là ? Walter n'a pas été trop dur à acheminer ? Le service de sécurité ne m'a pas prévenu qu'un handicapé avait été placé…

Wallace inspira.

- Je suis pas venu avec eux.

Roland s'étonna.

- … avec qui, alors ?!
- Mike et les jumeaux.
- … mais pourquoi ?! Je pensais que ce serait notre grande réunion de club, j'allais vous inviter à dîner pour vous donner des directives jusqu'à la fin de l'année !

Wallace grimaça.

- … c'est… un peu de la manipulation, nan ?
- De ?!
- Et si j'ai pas envie de suivre vos directives ? J'veux dire, dans l'idéal, le mieux ce serait que vous arriviez à vous dépatouiller seul de cette histoire, sans entrainer une classe de trente élèves là-dedans…
- Hey, Hey, Hey, Wallace, ne sois pas égoïste ! Il ne s'agit pas que de ta classe, il s'agit de toutes les écoles de la région, du pays, même ! Si Truce est élu ce soir, vous êtes dans la merde ! Pense à ça ! Si je vous épaule, c'est parce que dès le départ, en faisant ce devoir, vous avez accepté d'être des combattants !
- Je crois pas, nan.

Roland regarda Wallace en souriant.

- T'es vraiment comme moi, c'est génial ! Toujours à dire ce que tu penses ! Ça te mènera loin !
- Je crois pas, nan, répéta Wallace, quelque peu halluciné par ce qu'il entendait.
- Mais si, tu verras. Comment ça se passe avec Tristan ?

Wallace haussa les sourcils. Roland acquiesça.

- Ouais, je vous surveille de très près. Demande pas comment, ça te rendrait paranoïaque.
- … Je… ça… vous… regarde pas… marmonna Wallace en rougissant.
- Bah moi ça m'a paru suspect dès le départ cette affaire. J'veux dire, ton Pokémon meurt, il saute sur l'occasion pour se rapprocher de toi, qui est un peu faible psychologiquement suite à cette histoire, alors tu le laisses peu à peu amadouer…

Roland agita les mains.

- Si ton Manternel était pas mort, rien de tout ça ne serait jamais arrivé ! Je serais toi, je ferais attention, Wallace Gribble.

Wallace plissa les yeux, pour le moins intrigué.

- M'enfin, c'est pas important. Ce qui est important, c'est que tu sois prêt pour les combats qui t'attendent. Je compte sur vous, les jeunes. Je suppose que ta prof t'a dit qu'elle avait travaillé pour moi y'a quelques temps ?

Wallace hocha mollement la tête.

- Elle a pu parler de ça, oui…
- Ok. Bon. Trafalgar est hors-jeu, ce qui signifie que j'ai encore plus besoin de vous tous. Alors tenez-vous bien prêts.

Wallace hocha la tête. Roland souffla.

- Cool ! Je voulais m'assurer de ta motivation parce que mes espions reportaient que tu avais l'air apathique vis-à-vis de tout ça à présent, mais… Je pense que ça va aller. J'y retourne, je suppose que tu as à faire également !

Wallace hocha rapidement la tête. Roland sourit fièrement et frictionna les cheveux de Wallace.

- Courage, mon grand, je suis derrière toi et derrière tous tes amis ! Passe le bonjour aux jujus de ma part… mais pourquoi avoir amené Mike ?

Wallace haussa les épaules.

- Comme ça… le seul dispo…
- J'vois l'genre. Ouais, il fait partie de ces types qui servent pas à grand-chose. Un peu comme la petite russe ou le petit juif… M'enfin, c'est comme dans tout, y'a les grands et les glands. Ciao, Wallace !

Roland partit. Wallace resta complètement halluciné.

« Mais quel sale con ! Putain la vache ! Si je m'attendais… Mais merde, y'en a que pour son cul ma parole !! »

Roland, en partant, souriait grassement. « Déteste-moi. Doute. Aiguise ta motivation, même si c'est dans la mauvaise direction. Quoi qu'il en soit, au final, tu prendras la bonne… Celle que je veux que tu prennes ! »

Wallace repartit vers les tribunes. « Et en plus il nous espionne… Et on est ses petits soldats… Walter a trop raison, faut qu'on fasse des trucs de notre côté ! Pour échapper à son emprise à lui autant qu'à celle de Truce ! »

Wallace retrouva sa place. « Putain il m'a saoulé ce con ! »

- Ca va ? s'étonna Mike.
- Nan. Nan pas trop. J'ai même pas pu trouver les toilettes. C'est un labyrinthe, ce truc…

Mike haussa les sourcils.

- T'as raté un de ces combats !
- C'était sensationnel ! Monsieur Perry a collé une branlée à madame Torres !! sourit Léon.

Lilian regarda son frère, désapprobateur. Léon grimaça.

- Une… raclée ?
- J'préfère ! Et j'aurais pas à le rapporter à maman, au moins.
- Pardon, Lilian…

Wallace et Mike grimacèrent. « Heureusement que ma sœur est pas comme ça avec moi… »

Thomas More toussota.

- Suite à ce combat quelque peu… violent… les prochains adversaires à se mesurer seront… Pablo Montes !

Pablo grommela. Roland revint.

- Pablo, tu t'en tiens à deux Pokémon.
- Monsieur Max Perry a le droit de se pavaner, mais moi non !
- Y'a une différence entre se pavaner avec un Dracaufeu et dévoiler qu'on possède une arme scientifique ultrapuissante. L'ennemi ne doit pas se douter que tu en es le porteur.

Pablo acquiesça et entra sur le terrain.

- Contre Gatsby Rover.

Le vieil homme en noir avec son chapeau et ses lunettes arriva, tout joyeux.

- Oui… Oui, super ! Héhéhé…

Les deux se firent face. Pablo rehaussa ses verres fumés et envoya Sorbouboul. Gatsby hocha la tête et sortit Héliatronc.

- Ma petite enfant, mon bouton de rose, ma fleur… Haaaaaah…

Pablo pencha la tête. Gatsby le regarda.

- Vous ne trouvez pas qu'Héliatronc est délicieuse ? Délicieuse comme la rosée matinale qui s'écoule délicatement sur ses pétales à demi éclos… J'en perds la tête !

Pablo grimaça et regarda vers les coulisses.

- Le PROCHAIN qui me traite de détraqué, je lui offre un dîner avec ce malade !
- Que de grands mots, je suis un passionné, voyons, j'aime mes petites chéries ! Allez, Racines !

Pablo souffla. Il avait pour ainsi dire l'initiative. Sauf qu'Héliatronc ouvrit des yeux rouges et que sa bouche, habituellement souriante, se para de crocs. Il en émergea six lianes qui partirent droit vers Sorbouboul pour s'enfoncer dans la glace. Pablo sursauta comme une gamine.

- Oh regardez-là comme elle est mignonne !
- Vous déCONNEZ ???
- Balle Graine !

Les traits sur le visage d'Héliatronc s'écartèrent, laissant apparaître des bouches mordantes qui s'ouvrirent et crachèrent des graines. Sorbouboul sembla acculé.

***

- Foutus OGM ! grommela Norbert.

Léopold hocha la tête. Charlie grimaça.

- N'empêche… c'est quoi cette monstruosité…
- Quelque chose me dit que le marché des expériences des nobles a explosé… soupira Lionel.

***

Etienne secoua la tête.

- Je ne peux pas croire que cela se soit répandu à ce point…
- C'est horrible ! geignit Linda.

***

David se couvrait les yeux. Denis grimaçait.

- Eh beh… C'est moche…

Perrine avait caché les yeux de Firmin.

- Maiiiiis ! Je veux voir le monstroplaaaaante !!!
- Pas possible !

***

- Hou-hou-hou ! Vous avez l'air tétanisés par ma belle Héliatronc ! C'est que je traite mes plantes tous les jours ! Danse Fleurs !

Héliatronc ricana et dissémina des pétales jaunes devant lui. Puis il se mit à les diriger et à les canaliser vers Sorbouboul.

- Prépare-toi à une vie pleine de fleurs !
- Allègement !

Sorbouboul se sépara des parties percées. Il recula.

- Acidarmure !!
- Plait-il ?! Une riposte ?!
- Je pense pouvoir être qualifié de moins bon combattant de l'équipe de Holland Tenorman…

Sorbouboul inspira fortement de ses deux bouches.

- Mais ça veut pas dire que j'suis un eunuque !! BLIZZARD !

L'attaque frappa vigoureusement Héliatronc qui peinait à tout remettre en place sur sa trogne difforme. La fleur reprit son apparence normale. Ce sourire était à présent glaçant bien que sans différence avec le sourire classique des Héliatronc.

- Grêle !

Sorbouboul fit tomber des débris glacés. Sorbouboul reprit du poil de la bête.

- Moi aussi je peux jouer avec le climat !

Gatsby rehaussa son chapeau, gêné. Thomas More grimaça en époussetant sa veste encore légèrement fumante à cause de Max.

- Vous avez l'air d'être un brave garçon, bien qu'un peu contrefait sur le plan des mœurs...
- Vous vouliez pas faire un cuni à vos fleurs y'a cinq minutes ?! rappela Pablo, touché.
- Mais règles traditionnelles ou pas, c'est un climat par personne. L'avantage de ma Héliatronc, c'est que je la traite à la Roche Chaude liquéfiée chaque jour.

Teresa, encore toute fumante et quasi inconsciente, ne releva pas.

- Vous notez ça ?! demanda Wallace.

Léon plissa les yeux.

- C'est pertinent ?!
- Putain oui ! Il vient juste d'avouer qu'il faisait des trucs pas nets avec ses Pokémon !
- Mais stratégiquement ça n'est pas pertinent… marmonna Lilian. Il faut associer cette cause à des effets !

Gatsby fit claquer sa canne au sol.

- EN PISTE, GROGNASSE !!! TU VAS BOUGER TES FESSES ET RAMENER LA CAILLASSE A LA MAISON !

Pablo écarquilla tellement les yeux qu'on les vit au travers de ses lunettes. Shirley sautilla.

- Oui, oui, oui ! J'adore quand il fait ça !

Héliatronc laissa apparaître des dents dans son sourire. Elle grandit de toutes ses forces et atteignit bien trois mètres. Deux autres têtes lui poussèrent, pleines de dents et de pétales, sans yeux. Ses pattes grossirent. Pablo retira ses lunettes.

- … plus jamais je fais pousser de fleurs…

Léon se couvrit les yeux, apeuré. Lilian observait, médusé. Mike regarda Wallace.

- Ils ont conscience, les gars, qu'ils passent à la téloche ?!
- Tout est question de démonstration de force, je crois. J'pige pas trop d'ailleurs pourquoi cette méthode archaïque pour départager les candidats, je sais pas, l'autre trouduc a rien changé à tout ça quand il était président ?!

Mike s'étonna.

- Tu parles de Roland Smirnoff ? Le trouduc ?
- Ouais. J'suis complexe, mes rapports aux mots et aux concepts évoluent !

Roland inspira en coulisses.

- Belle bande de doux-dingues…
- Tu n'as pas répondu à ma question, Roland.

Roland regarda Layton.

- Tu as changé certaines règles des élections mais pas celle-là !
- Ce sont de très vielles élections. J'ai utilisé ce fait à de maintes reprises durant mes rapports avec la Haute Commission. Renvoyer aux gens leur propre connerie historique, tu vois. Des lois datant d'avant nos parents, qui ne veulent plus rien dire, qui sont aussi idiotes que de dire que le ciel est violet. Je n'ai pas voulu changer cette règle pour une raison très simple. Je veux que cette soirée soit un avertissement.

Layton hocha la tête.

- On a vu ça, avec Max.
- Non, ça, c'était en représailles de ce que cette vieille pute a fait à Perrine et à Denis.

Layton grimaça.

- Perrine et Denis…
- Ma nièce et mon beau-frère.

Layton plissa les yeux.

- Elle a fait quoi ?!…
- Elle a essayé de les kidnapper. Ainsi que les jumeaux. N'aggravant que plus encore son cas.

Layton regarda Roland.

- Mais euh…
- Mon objectif n'a pas varié d'un bouloir, Layton. Depuis le début, je protège ma famille. Cet objectif n'a pas varié, et ce soir verra la conclusion logique de mon plan dans cette direction.

Pablo regardait vers les coulisses, cherchant une sortie, alors que l'Héliatronc Tricéphale tentaculaire de la planète WTF s'apprêtait à attaquer.

***

Jim Patterson observait l'écran en mangeant des chips.

- On a bien fait de mettre Ethan et Noémie au lit… souffla l'homme.

Rachel Cambert, sur le canapé, hocha la tête.

- Je voulais surtout qu'ils ne voient pas leur père.
- Compréhensible.

Rachel observait l'écran, peinée.

- A l'époque, j'aurais dû démolir tous ces laboratoires. C'est la première chose que j'aurais dû faire en me réveillant après la guerre. J'aurais dû faire avorter tout de suite ce que j'avais dans le tiroir et partir en guerre contre ces labos de merde, avec mon statut d'héroïne, ça aurait été du gâteau.

Jim posa sa main sur l'épaule de Rachel qui la lui saisit.

- Ca m'aurait évité bien des problèmes. Le premier étant d'avoir uni ma vie à cet homme.
- Quand on sortira de ce trou, on quittera Poképolis avec les enfants et on ira loin, si loin qu'il ne nous retrouvera jamais.
- Il nous retrouvera. Il voudra toujours avoir un œil sur moi.

Rachel inspira.

- Et moi j'aimerais tellement pouvoir m'empêcher de garder un œil sur lui… Même si c'est juste pour vérifier qu'il ne fait pas de bêtises…

***

Les trois têtes à dents vrombirent vers Sorbouboul, apeuré. Le Pokémon tenta même de fuir.

- Eclats Glace !

En se retournant de justesse, Sorbouboul envoya une flopée de cristaux glacés à son adversaire. Qui les croqua littéralement.

- Lilian !! geignit Léon.
- Ca va aller, ça va aller, c'est rien !

Gatsby observait avec férocité. Première morsure, sur le côté. Seconde, sur l'autre côté. Saisie, donc. Puis la troisième tête du centre qui éclate de rire, ouvre la gueule et laisse sortir un canon organique purulent de liquide. Le public sembla retenir un haut le cœur. Un Lance-Soleil s'en expulsa et frappa Sorbouboul en plein cœur. Le Pokémon fut repoussé, mais retenu par son ennemi qui l'inonda de tentacules verdâtres.

- C'est juste une glaaaaace !!! geignit Pablo.
- Une vilaine glace, qu'il faut punir. Mais ma petite Héliatronc va s'en charger. Elle sera punie, sinon.
- Ca ne ressemble même plus à une fleur !
- Vous voulez parier ? Danse Fleurs !

Les pétales se durcirent et tournèrent. Héliatronc fut carrément esquinté par les lames jaunes de la fleur monstrueuse. Le public poussa un cri : Des morceau de Sorbouboul volaient de tous les côtés.

- REVIENS ! REVIENS !! ARBITRE !!

Pablo voulait faire revenir Sorbouboul, mais tenu ainsi, il ne pouvait être rappelé.

- Je… suis désolé…
- Ce que j'ai en face de moi ressemble à peine à un Pokémon !! Vous plaisantez ou quoi ?! Héliatronc n'apprend ni Ligotage ni Etreinte, vous trouvez que ce qui se passe est normal ?

Roland inspira en souriant. « Pablo, que n'ai-je eu de la chance en te trouvant à New York… Tu es vraiment le meilleur de mes employés… »

- Je… euh, je…
- Vous avez de la chance que mon Pokémon soit du genre à se reconstituer facilement, sinon quelle boucherie ça aurait été !
- Les… les arbitres en coulisses disent qu'il n'y a rien d'anormal !
- LES ARBITRES EN COULISSE ONT DE LA CHIASSE DE CERFROUSSE DANS LES YEUX !!!

Wallace hocha la tête.

- C'est CLAIR, putain !
- Mais grave, comment on peut accepter ça ?! souffla Mike.

Sorbouboul retomba, au bord du KO. Héliatronc s'apprêtait à abattre dix fouets sur lui. Sans compter sur Pablo qui le rappela. Cela n'empêcha pas la bête de tenter de fouetter ce qu'elle avait devant elle.

- Misère de mis…

Les fouets s'abattirent. Pablo se couvrit, n'ayant pas le temps de fuir.

CLAC.

Le public poussa un cri, pensant qu'un mexicain homosexuel de 35 ans et demi s'était fait fouetter en direct à la télévision Poképolite.

Que nenni : Couafarel et Holland l'avaient sauvé de ce mauvais pas.

Holland se leva et désigna Gatsby du doigt.

- Vous ! Quand je serais élu président…

Gatsby haussa les sourcils.

- … Vous irez faire soigner cette horreur et vous vous rendrez à la police pour cruauté envers les Pokémon.
- Pardon ? Moi ? Mais j'aime mes petites pousses d'amour !

Couafarel s'interposa. Avec sa Coiffe Pharaon, il paraissait plus régal que jamais. Monstro-Héliatronc.

- Jamais sous mon règne.

Roland afficha un grand sourire. « Voilà. Voilà, on y touche. »

Justin Truce s'avança hors des coulisses.

- Je crois que ce que mon adversaire veut dire, c'est… Gatsby, laissez donc une chance au pauvre malheureux, changez de Pokémon !

Gatsby regarda Justin en ajustant son chapeau.

- C'est un ordre ?
- Oui.
- Oh, mais dans ce cas…

Gatsby rappela sa « chose » et envoya Fragilady.

- Après vous ! sourit le jardinier en regardant Pablo qui se relevait.

Priscilla Folle du Désert regarda Holland et débrancha son micro un moment.

- Vous avez fait ça pour quoi au juste ?

Holland inspira et débrancha son micro à son tour.

- Je dois jouer mon rôle jusqu'au bout.
- Moi aussi. Être le martyre de la bande, c'était un bon plan pour que la Commission penche en votre faveur.
- Précisément.

Holland retourna en coulisses suivi par son royal caniche. Pablo balbutia. « J'ai mal compris ou bien ! »

- Eh-ho ! Il y a un combat ici ! Je suis là !

Pablo regarda Gatsby en grommelant. « Toi, si je pouvais envoyer ma troisième boule, je te démolirais tellement la face, ma pauvre fille, tu n'en reviendrais pas même pour le dessert !! »

Le mexicain rajusta sa chemise bariolée. « Mais j'ai reçu des ordres, et malheureusement, depuis que je suis né, je suis habitué à en recevoir et à y obéir ! »

- Coudlangue !

Le Pokémon apparut. Il déploya immédiatement sa langue. Fragilady ferma les yeux et se laissa prendre. Pablo grimaça.

- Quoi, elle va devenir un immense monstre elle aussi ?!
- Mes Pokémon ne sont pas des monstres… Ce sont des amies, des amantes et des amoureuses !

Pablo tira la langue. Le public n'était pas loin de la même chose.

- Et après, l'homosexualité est anormale ?! grommela Wallace.

Mike agita la tête. Lilian inspira. Léon regarda son frère.

- Je suis anormal ?
- Tu n'es pas gay, Léon !
- Mais je sais paaas !!!

Fragilady fixa Coudlangue. Pablo constata quelque chose dans ses yeux. « Elle est… comme… »

Ces yeux sans vie…

- BWAAAH !!!

Coudlangue lâcha Fragilady et Pablo la pointa du doigt.

- Ce Pokémon est MORT !!!

Surprise du public. Thomas regarda le Pokémon en question qui… bougeait.

- Euh… monsieur Montes, euh…
- Il est mort, je vous dis qu'il est décédé, je veux qu'un médecin fasse constater que ce Pokémon est vivant !

Gatsby regarda l'arbitre qui l'observait. Le vieil homme haussa les épaules.

- Euh… vous n'avez rien à y répondre ?
- La vie, la mort, tout cela est tellement relatif…
- GROS MALADE !!! cria Pablo.
- Vous sous-entendez que ma Fragilady serait… une sorte de zombie ?

Fiodor serra les dents.

- Le vieux parle trop…
- Si les arbitres découvrent que son Fragilady est un Pokémon mort ranimé par vos expériences, on risque d'avoir des problèmes, nan ? geignit Shirley.
- … vous n'avez pas été choisie pour votre intelligence, n'est-ce pas ? souffla Fiodor Wick.

Shirley secoua la tête.

- Nan, pour ma violence et mon absence d'hésitation à latter les minables !

Shirley donna un grand coup dans l'entrejambe de Fiodor Wick avec son genou musclé. Shirley regarda la suite du combat.

- Pauvre type.

Pablo grimaça et décida quand même d'attaquer.

- Souplesse !!

Coudlangue frappa Fragilady qui se protégea avec les pétales de sa Danse Fleurs. Pablo s'étonna. Les pétales saisirent la langue de Coudlangue qui se sentit retenu.

- Mais… mais…

Gatsby baissa la tête.

- Oui, relatif… Certaines choses meurent au dehors, mais au-dedans, jamais. On ne devient pas un amoureux passionné des plantes sans une raison derrière…

Gatsby leva un œil depuis ses lunettes noires et regarda Fragilady, immobile, muette.

- … une raison qui peut en être plusieurs. Ah, ma Francine…

Gatsby inspira devant un Pablo quelque peu perturbé. Le jardinier releva la tête.

- Fragilady, attaque Papillodanse.

Fragilady sembla enfler. Pablo grimaça.

- NAN ! NAN, PAS CA !

Coudlangue parvint à retirer sa langue. Et soudain… Fragilady éclata en milliers de papillons blancs. Pablo, tout comme le public, resta muet de stupéfaction. Gatsby regarda son œuvre.

- Une feuille morte, c'est une plante quand même. Giga Sangsue !!

Les multiples papillons blancs foncèrent vers Pablo et Coudlangue. Le dresseur ne put que remarquer que les « jambes » de Fragilady, elles, restaient en place. « Je. Ne. Comprends. Rien… »

Jackson plissa les yeux.

- Si Pablo peut faire durer le combat, ce serait bien… J'aimerais essayer de savoir de quoi il en retourne…

Roland inspira.

- C'est un simple adjudant, un simple jardinier, une petite main… On s'en tape, nan ?

Jackson inspira.

- Trafalgar aussi, était une petite main ?

Roland regarda Jackson qui semblait encore tourmenté par cette affaire.

- Tu vas me reprocher de ne pas être allé le chercher plus tôt, c'est ça ?

Jackson baissa la tête, peiné. Roland inspira.

- J'ai peut-être merdé dans cette affaire, ok.

Les papillons blancs encerclèrent Coudlangue et le recouvrirent. Pablo fut épargné. Le Pokémon sembla de débattre un moment.

- Boul'Armure !

Coudlangue repoussa les papillons et regarda le « cœur » de Fragilady. « Je dois viser CA !!! » songea fermement Pablo.

- ROULADE !

Coudlangue fonça en roulant vers ces « jambes sans corps ». Gatsby observa l'espèce de bulbe, au creux duquel en réalité reposait le vrai corps de Fragilady. Malingre et minuscule, la créature semblait d'une faiblesse incroyable. Si ses « jambes » étaient normales, le buste en lui-même ressemblait à une petite poupée. En se concentrant, elle rappela les papillons à elle pour reformer un corps « normal » de Fragilady. Gatsby inspira. « J'espère qu'aucune caméra n'a vu ton véritable toi… »

Fragilady se reforma donc et stoppa à feuilles nues Coudlangue en pleine roulade.

- Maiiiiis ! geignit Pablo.
- Il est temps d'en finir… Retour !!

Fragilady frappa Coudlangue de multiples coups de poings avant de lui donner un coup de feuille radical. Coudlangue se retrouva assommé. Pablo soupira et rappela son Pokémon.

- C'est gagné…
- Vous n'étiez pas un gros morceau…
- Je suis juste un gros cerveau. Pas de chance pour vous !

Pablo fit demi-tour. « Nos adversaires sont bien tarés comme il faut ! »
Roland souffla. « Beau ramassis de monstres de l'autre côté… »

Mike soupira.

- Si j'ai bien suivi, y'a trois victoires pour le camp Truce et deux seulement pour le camp Smirnoff…

Wallace plissa les yeux.

- J'commence à me demander qui mérite vraiment de gagner en fait…

Les jumeaux observaient, attendant l'issue, comme tout le monde.

***

Lilian et Léon furent libérés en même temps et tardivement après de nombreuses questions. Au commissariat, dans le même temps, Ana était tout juste interrogée.

Les deux frères s'étreignirent à leur sortie.

- Léon !
- LILIAAAAAAN !!!
- Ils ne t'ont pas trop secoué ?!

Léon essuya ses larmes en secouant la tête.

- Nan mais j'ai eu peur pour toi, et pour papa, et pour maman !
- Nous sommes là !

Les deux adolescents foncèrent vers leurs parents pour un gros câlin familial.

- On va pouvoir rentrer à la maison… souffla Richard.
- Et en finir avec cette horrible journée ! Je vais vous faire des pancakes les enfants !
- Cool !
- Génial !
- Léon, tu as pleuré ? s'étonna Richard.

Léon hocha la tête.

- J'avais peur pour vous !
- Toujours trop sensible ! souffla Lilian.
- Ca va hein ! Après la journée qu'on vient de passer… geignit Léon.
- Tu parles d'une remise des diplômes… souffla Laurène.

Richard hocha la tête.

- Bon. On est tous libres, on peut y aller ?
- Lilian !
- Léon ! Les jumeaux !

La petite famille se tourna vers Gina et Holly.

- Oh… vos amies, je suppose… marmonna Richard.
- Ouais, euh…
- Hm…
- On vous laisse un moment ! souffla Laurène en tirant Richard par le bras.
- Quoi, mais quoi ? Laurène !
- Laisse tes enfants tranquilles ! grommela la matriarche Grimes.

Les deux garçons approchèrent des filles. Lilian serra Gina dans ses bras.

- Tu vas bien !
- Et toi aussi ! J'ai eu peur en sachant que tu étais ici…

Léon s'étonna.

- Bah… on n'a pas été autant chahutés que ça…
- Quand je leur ai expliqué précisément mon rôle, ils m'ont lâché la grappe… marmonna Lilian.
- Pareil, et moi ils m'ont demandé nos liens avec Roland Smirnoff… souffla Léon.
- Pareil. Quand ils ont vu que c'était superficiel, ils nous ont laissé.

Gina acquiesça.

- Les autres sont encore interrogés ou emprisonnés…

Lilian hocha la tête.

- C'est leur problème. Maman nous a promis des pancakes.

Holly et Gina se regardèrent. Lilian souffla.

- Laissez-moi deviner, Jeffrey est en train de vous envoyer des textos ?
- Il l'a déjà fait, en fait. Il veut qu'on rejoigne le tribunal.

Lilian soupira.

- Ne le faites pas. N'obéissez pas aux ordres de ces gens.

Léon se mordilla les lèvres. Lilian restait ferme.

- En ce qui nous concerne, on va s'éloigner de tout ça et reprendre le cours de notre vie normale. On a nos diplômes, faut penser à la fac.
- Je pense qu'il veut qu'on soutienne Naomi… marmonna Holly.
- Elle se débrouille, c'est son problème.

Léon regarda son glacial frère puis hocha la tête.

- Les pancakes d'abord, les problèmes ensuite.
- Vous faites ce que vous voulez, après.

Gina regarda Holly.

- J'en ai marre, je rentre.
- Pareil. Ils ont raison, Roland Smirnoff ne contrôle pas nos vies !
- Allons retrouver nos parents !
- Hm !

Les filles partirent. Lilian et Léon retrouvèrent leurs parents.

- Bon, on y va ?


***

Roland observait alors que Thomas annonçait le prochain combat.

- Shirley Benetton contre… Ethel Wilde.

Ethel inspira.

- Elle a intérêt à être forte.
- Elle l'est. Evite de papoter avec elle.
- Pourquoi ?!

Roland inspira.

- Je te connais, tu es du genre…
- Pourquoi ? grogna Ethel avec fermeté.

Roland se tourna vers Max qui inspira.

- Si tu as quelque chose à lui dire, dis-lui.
- Francine Dolton, ça te dit quelque chose ?

Ethel inspira. Max plissa les yeux.

- L'ancien Numéro 1… la supérieure de Stanley… Stanley…
- Benetton n'est qu'une couverture. Elle s'appelle Shirley Dolton en réalité. Comme tu pourras le constater, elle est très différente de ce que sa grand-mère a été.

Ethel regarda la blonde à couettes en justaucorps vert qui s'avançait sur le terrain. Max plissa les yeux.

- Je veux que tu évites de lui parler. Pour ton propre bien.
- Dans ce cas-là, il aurait fallu ne rien lui dire depuis le départ… marmonna Max en regardant Roland.

Lequel haussa les épaules alors qu'Ethel partait sur le terrain.

- Ce serait beaucoup moins marrant, si j'étais raisonnable !

Max regarda Roland qui souriait.

- Le dénouement est proche, et il va être aussi plaisant à regarder qu'à vivre !
- Pour toi.
- Oui, pour moi !

Ethel se retrouva face à Shirley qui saluait le public.

- SALUT TOUT LE MONDE !!! CA VA BIEN ??? PAS TROP CHAUD ???

Wallace regarda Mike qui haussa les sourcils.

- Quoi ?
- Je me demandais si tu la trouvais attirante avec ses jambes en forme de poutre électrique et son justaucorps moulant qui fait bien ressortir ses horribles muscles gras !
- … trop pas ! Mec, je sors avec Rebecca !

Wallace fit de gros yeux. Mike grimaça, puis leva une main dédaigneuse.

- Et pis merde, de toute façon, rien à foutre. Ça devait bien sortir un jour. Tout comme ça sortira bien un jour pour toi et Tristan.
- Ouais, quand les Korillon apprendront Bâillement ! soupira Wallace.
- Ils le font.

Wallace et Mike regardèrent Léon qui haussa les sourcils.

- Oui, ils le peuvent. La nouvelle évaluation tutélaire de Hoenn est sortie il y a quelques mois et il s'avère que les Korillon savent utiliser Bâillement.
- Tu suis les programmes de protection régionaux pour connaître les nouvelles attaques des Pokémon ?! s'étonna Mike.
- Bah oui, c'est le meilleur moyen de savoir ! admit Léon.
- Bon bah quand les Lovdisc apprendront Vampibaiser !
- Ils le peuvent.
- … quand les Absol apprendront Câlinerie !!

Léon serra les dents. Wallace grommela.

- Pu-TAIN !
- Tu t'enfonces, vieux.
- J'sais pas ! Quand les Rhinocorne apprendront Queue de Fer !

Léon agita la tête en regardant Wallace.

- Tu le fais exprès, là, hein ?
- … mais ils ont PAS DE QUEUE !!!
- Bah probablement que si… admit Léon. Une toute petite !

Mike ricana, et Lilian à sa suite. Wallace se rassit, excédé.

Ethel inspira.

- Bonne chance.
- Vous êtes qui ? Vous êtes la secrétaire, l'assistante ?
- La garde du corps.
- Ooooooh trop génial ! Moi je suis aux ressources humaines !
- Ravie pour vous.
- Je gère les gens, c'est génial ! Je donne la paie, j'embauche, je licencie, zou !
- Un travail qui aide les autres, à coup sûr.

Shirley pencha la tête en tirant sur une de ses couettes.

- C'était censé m'insulter ?

Ethel sourit, malicieuse. Roland sourit à son tour.

- Voilà. C'est ce feu que je voulais voir…
- Dis voir, Roland…

Roland se tourna vers Max.

- Holland et Justin vont forcément se battre ensemble. Après elles, ce sera donc toi contre…

Seth Corrigan revint en coulisses. Il vit Teresa qui était assise sur un lit de fortune, décoiffée et fumante. « Euuuh… okay, j'ai raté un épisode… »

Il arriva aux côtés de Justin, en toute froideur. Justin le remarqua mais évita sensiblement de lui parler. Seth souffla.

- Je vais affronter Roland.
- C'est ce qui semble.

Seth inspira.

- Mon ancien maître.
- Oui.
- Je risque fort de perdre.
- Mais tu ne perdras pas. Parce que ma confiance en toi est comme une épée, et Roland est comme un ballon d'air chaud. Les épées percent les ballons d'air chaud.
- Tu me fais confiance, maintenant ? Tu es certain que je ne vais pas faire semblant de perdre pour te faire perdre ?
- Quand bien même ce serait ton intention, je sais que tu vas te démener pour me prouver le contraire.

Seth inspira. « Arrête de parler, il est aussi buté que son statut l'y autorise… »
Justin souffla. « Tu vas gagner une élection mais tu vas perdre le reste… »

Ethel sortit Mysdibule. Shirley le regarda, toute fascinée.

- Vous allez le faire Méga-Evoluer, hein ? Hein ? Trop génial !

Ethel plissa les yeux.

- Génial ! Allez, Grodoudou !

Grodoudou arriva sur le terrain et cracha son Champ Brumeux. Shirley et Ethel se retrouvèrent entourées de brume rose. Le public pouvait cependant voir ce qui s'y passait, elle n'était pas épaisse. Ethel regarda autour d'elle, intriguée.

- Hahaha ! Vous ne savez pas ce qui va se passer, hein ?
- De ce que j'en sais, dans cet espace, les afflictions n'atteignent pas leur cible, les attaques Dragon sont moins efficaces, Force Nature devient Pouvoir Lunaire…
- Hihihi ! Vous êtes trop intelligente, c'est génial ! J'aimerais bien être comme vous, mais en moins vieille !

Ethel grimaça carrément. « J'ai à peine cinquante-deux ans… »

- Mais c'est pas ça. Mon champ brumeux a des effets tout à fait différents grâce à mes traitements personnels, puis grâce aux expériences du docteur Wick.

Ethel tiqua.

- Vous… vous avez soumis vos Pokémon à des traitements puis à des expériences ?!
- Comme plein de gens ici ! Et c'est trop cool ! Vous l'avez fait aussi, je suis sûre !

Ethel fronça les sourcils.

- Hein ? Hein que vous l'avez fait ? Vous êtes pas mieux que moi ni que personne ici, hein ! On est tous pareils !
- …
- Alors pas la peine de me regarder comme ça, vieille femme !
- Comment tu vas manger, toi ! Stockage !!!

Mysdibule sembla aspirer avec ses deux bouches. Shirley haussa les sourcils.

- Bah oui vous l'avez fait !
- Je suis médecin. J'ai tout fait moi-même. J'ai surveillé tous les dosages. J'ai veillé à ce que mes Pokémon soient les moins affectés par ces expériences… J'ai donné mon accord pour poursuivre la volonté de Stanley…

Roland sourit de toutes ses dents. Max leva les yeux au ciel.

- Je te hais.
- Je m'adore. Elle va se donner à fond.
- C'est de la manipulation pure et simple.
- Oui mais regarde !

Mysdibule aspira le Champ de Grodoudou.

- HAN NON ! MON CHAMP BRUMEUX ! ON N'A MEME PAS VU LES EFFETS !!!
- Mysdibule est prévu pour supprimer tout gaz dangereux. Visiblement votre Champ Brumeux n'était pas de la simple vapeur.

Grodoudou semblait perdu. Mysdibule un peu plein.

- … C'EST PAS GRAAAAVE ! Lance Flammes !!

Grodoudou cracha l'attaque vers Mysdibule qui se retourna et… l'avala.

- HEIIIIIIIIIN ???
- Quand il est lancé, vous ne pouvez plus l'arrêter. Un Champ Brumeux de cette concentration et un Lance-Flammes de cet acabit, je dirais… RELACHE !

Mysdibule poussa un horrible rot. La vapeur rose fusa à la figure de Grodoudou et de Shirley qui en sentit… la chaleur.

- AH ! AH ! AH !!! C'EST CHAUD !!!
- J'aurais préféré que ça vous carbonise… mais votre Grodoudou est d'une faiblesse confondante…

Grodoudou semblait affaibli mais pas vaincu. Ethel rappela son Pokémon. « Le souci, c'est qu'une telle tactique lui fait quand même subir une partie des dégâts qu'il absorbe… »

Hexagel apparut. Le Pokémon déploya ses chaînes pour attraper Grodoudou.

- Ah mais qu'est-ce que c'est que çaaaaa !!!
- Vous avez une voix insupportable… Direct Toxik !

Hexagel se décomposa en multiples lames de glace qui foncèrent sur l'ennemi.

- Nan, nan, nan !!

L'attaque frappa Grodoudou de plein fouet. Le Pokémon se libéra des chaînes d'Hexagel. Shirley regarda son Pokémon, toujours d'attaque, mais bien secoué. Ethel regarda Shirley qui se redressa.

- Vous êtes FAIBLE !!!
- Je n'ai jamais prétendu être forte.
- Dire que vous m'avez fait PEUR !
- Vous m'avez l'air d'être du genre à avoir peur de la moindre poussière…
- GNNNNN !!! Majaspic !!

Le serpent apparut face à Hexagel.

- Laser Glace !!

Hexagel recula en tournoyant et envoya une nuée de rayons glacés. Majaspic se couvrit de sa queue. Mais cela ne sembla pas suffire.

- Hmph !
- Ca va empirer à mesure que le combat va durer…

Les mini-rayons de glace frappaient de plus en plus durement. Shirley regarda Ethel.

- Une technique de médecine, je suppose !
- Cet adorable Pokémon est idéal pour protéger le médecin que je suis lors de soins importants, c'est primordial.

***

David souffla.

- Ah, Ethel… Dire que je l'ai battue…

Denis, Perrine, Naomi, Francis, Tristan, Walter, Firmin et Robbie regardèrent David.

- Une longue histoire. Figurez-vous que mon frère, ce cher Roland Smirnoff, s'était attiré les faveurs d'un certain Dexter Stone. Il était membre d'une organisation, l'Ennéagramme…

Francis et Tristan regardèrent Perrine qui hocha la tête. « Oui, c'est tout à fait normal dans ma famille ce genre de situations… »

***

Shirley serra les dents.

- Vous allez moins faire la maligne !

Un champ herbu se déploya mais seulement autour de Majaspic.

- Mon Pokémon ne touche pas le sol, ça n'aura aucun effet sur moi.
- Ah, la ferme !!

Majaspic tira une épée de lumière verte depuis l'herbe. Ethel haussa les sourcils. Majaspic agita le sabre vers Hexagel.

- Lame-Feuille ?!
- Oui mais à un niveau tel que vous ne pourrez pas l'arrêter !! ALLEZ !

La lame s'agrandit et pourfendit Hexagel. Le Pokémon recula, touché.

- GNAHAHAHAAAA !!! VOUS ETES FOUTUE !!!
- Soin.

Hexagel se régénéra. Shirley tomba des nues.

- Waaaaaaaouh…
- Oui, Waouh. Reviens. Bouldeneu !

La masse de lianes apparut.

- HAHA ! Lui, il touche terre !!

Le Champ Herbu s'agrandit jusqu'à Bouldeneu qui sembla en savourer les effets.

- Mais euh… Mais euh…
- Laissez-moi deviner, c'était censé absorber sa force ?

Shirley sembla au bord des larmes. Et en fait elle pleura.

- OUIIIIIIIIIIIIIIIN ELLE EST MECHANTE ! MONSIEUR TRUUUUUUCE !!!

Le public éclata de rire. Wallace plissa les yeux. « Elle va rappeler Majaspic et envoyer un autre Pokémon. Son petit numéro est une mascarade bien rodée pour dissimuler sa stratégie… »

***

Amélia observait sa prof. « Elle va gagner. C'est certain. »

- Cela t'intéresse vraiment, Amélia ? Ces combats de rustres sans queue ni tête ? s'étonna sa mère.
- Oui, ça m'intéresse.

La mère d'Amélia haussa les épaules.

- Si tu aimes perdre ton temps…

La petite Amélia souffla face à la grande télévision dans le grand canapé de leur grande maison. Et pourtant, elle étouffait.

***

- Gnnnn ! Reviens, Majaspic !
- Ce fut bref mais intense.
- La ferme ! Vous allez perdre !! ELEKABLE ! POING DE FEU !

Elekable sortit de sa Pokéball et fonça vers Bouldeneu. Ethel leva les yeux au ciel et rappela son Pokémon. Elekable frappa dans le vide et regarda autour de lui.

- Hmph !! Vous ne m'échapperez pas, et le prochain Pokémon que vous allez envoyer sera le dernier !
- Mais j'y compte bien. Braségali !!

Le Pokémon apparut. Shirley sourit en bavant.

- Il va méga-évoluer !!
- Oui.
- Cool, cool, cool, cool !!
- Je ne suis pas mon mari, mais j'ai quand même deux-trois tours dans mon sac.
- C'est qui votre mari ? Vous êtes la FEMME DE ROLAND SMIRNOFF ??? WAOUH !

Ethel sourit et serra le pendentif avec la Gemme Sésame. Braségali se mit à luire et devint Méga-Braségali. Shirley sautilla.

- Elekable, Champ Electrifié !

Elekable déclencha l'orage autour d'eux. Lilian et Léon observaient attentivement. Braségali sembla somnoler.

- Les effets sont inversés…
- Pour vous ! Pour moi, ils sont décuplés !! FATAL FOUDRE !

L'attaque tomba sur le terrain. Braségali parvint à l'esquiver malgré son état.

- Ca ne vous stresse pas de savoir que votre Pokémon pourrait s'endormir à tout moment ?
- Ca ne vous stresse pas de savoir que je me moque éperdument de ce que vous avez à dire ?

Shirley recula, offusquée.

- ALLEZ ! DETRUIS-LE !!!

La foudre tomba de plus belle. Elekable semblait la contrôler à merveille. Un des chocs toucha Braségali. Ethel sourit.

- Bon. On y va.

Braségali se mit à se déplacer de plus en plus rapidement.

- Turbo… marmonna Léon.
- Et elle utilise Aiguisage… admit Lilian.
- Tout semble pencher vers un Pied Voltige…

Wallace haussa les sourcils. « Ça doit être cool d'avoir un de ces Méga-trucs n'empêche… »
Mike sourit. « Blizzaroi est pas aussi impressionnant mais il dépote quand même autant que ce truc ! »

Elekable enchaînait les Fatal-Foudre. Braségali avait disparu, mais Shirley s'en était aperçue bien trop tard.

- Hein ? Hein ?

Braségali frappa d'un Stratopercut. Elekable s'envola.

- AAAAAH !

Braségali frappa son adversaire d'une foule de Pieds Brûleurs et de Pieds Voltige qui laminèrent Elekable de toutes parts. Shirley semblait totalement impuissante.

- Euh mais, euh mais, euh mais…

Braségali frappa un ultime Pied Voltige dans le ventre d'Elekable, le projetant droit dans le sol. Elekable était complètement assommé. Ethel regarda Shirley.

- Vous devriez vous montrer plus digne de votre ascendance.

Shirley grimaça.

- Mon quoi ? Mon ascenseur ?
- Votre ascendance. Vous ne savez pas qui était…
- BON BAH J'AI PERDU HEIN. C'EST DOMMAGE !

Shirley partit en sautillant vers les coulisses. Ethel avait les yeux écarquillés. « Laisse-moi finir, salope !! »

***

Amélia inspira en souriant, rassurée.

« - Quand tu te bats en public ou devant des caméras…
- Bien se maquiller ?

Shirley regarda Amélia dans la grande salle d'entrainement qu'elles occupaient au siège de Direction Dresseurs.

- OUI ! Oui, oui, tu as raison. Bien se maquiller, bien s'habiller, oui ! Mais surtout, tu ne dévoiles rien de ta vraie force ! Quitte à te faire humilier comme une gourde, tu t'écrases !

Amélia hocha la tête. Shirley sourit.

- Tu es une bonne élève, Amélia, ça fait plaisir d'avoir une vraie personne à qui enseigner plutôt que ces petits merdeux geignards… Parfois, j'ai tellement envie de tous les tuer… Tellement… mais Monsieur Truce n'apprécierait pas ! Comment tu trouves monsieur Truce ?

Amélia haussa les épaules. Shirley la montra du doigt.

- EXCELLENT ! Tu as bien retenu mes leçons, ne JAMAIS dévoiler aux autres quels garçons tu trouves mignons ! Moi perso, j'le trouve plutôt beau gosse pour un quarantenaire !
- Il a trente-neuf ans.

Shirley regarda Amélia, amusée.

- Tu es vraiment allée fouiller les dossiers quand je t'ai dit d'aller le faire en plaisantant ?

Amélia hocha la tête en souriant. Shirley ricana.

- L'élève serait-elle en train de dépasser le maître ?... »


Amélia soupira. « Peut-être qu'après tout ça, elle m'enseignera à nouveau… C'était bien d'avoir l'impression d'être comprise… »

***

Shirley rentra en coulisses, toute contente.

- Excellent travail, mademoiselle Benetton.

La blonde à couettes sourit à Justin Truce.

- Merciiiiiii ! J'ai fait tout qu'est-ce que j'ai pu !
- La prochaine fois, vous pourrez la battre, je suppose.
- Ouiiii, surtout si on s'y met à plusieurs. Pareil pour l'autre taré au Dracaufeu, ce sera l'affaire de quelques attaques surprises !

Shirley repartit en bondissant s'enquérir de Teresa.

- Ca va, madame Teresa ? Vous allez bien ? Oulala, on va devoir vous friser les cheveux, vous êtes encore plus affreuse et ridée qu'avant !

Seth se pencha vers Justin.

- Elle a fait semblant de perdre… ?
- Hm, elle ne pouvait pas trop se dévoiler. Si elle avait mis ses champs à pleine activité, on n'aurait rien vu de ses matchs, or…

Seth acquiesça.

- Ca va être à moi.
- En ce qui te concerne, ne fais pas semblant, Seth.

Le jeune Corrigan hocha fermement la tête.

***

Wallace souffla.

- Il ne reste plus que Seth Corrigan et Roland Smirnoff…

Mike et lui regardèrent les jumeaux.

- Vous n'avez pas intérêt à en rater une miette !

Lilian et Léon secouèrent la tête.

***

En voiture, Lilian semblait obnubilé par le paysage extérieur. Léon somnolait, épuisé.

- Lilian, fiston…

Le jeune homme au pull bleu se releva. Il était encore sale, couvert d'une étrange matière visqueuse.

- … Aux policiers tu as peut-être occulté des choses, mais à ton vieux papa, tu peux dire, non ? Ce qui s'est vraiment passé. Pas les détails, juste la grosse choucroute autour.

Lilian plissa les yeux. Laurène regarda son mari, ferme.

- Si quoi que ce soit que j'ai pu faire avec Roland Smirnoff a pu vous mettre en danger…

Lilian hocha la tête.

- J'crois pas. En fait, on a reçu des menaces. Tous les élèves de la classe. C'était un peu après une nouvelle attaque de leur part. Des menaces venant de Direction Dresseurs.

Richard acquiesça en regardant bien la route.

- Et on a appris par une source apparemment sûre qu'ils allaient nous attaquer à la remise des diplômes. Alors on a préparé la riposte, on s'est organisés. On a riposté, mais ça s'est pas exactement passé comme prévu…
- Rien ne se passe jamais exactement comme prévu… soupira Richard.
- Ce devait être une si belle journée… soupira Laurène.

Lilian acquiesça.

- La bataille s'est finie quand Roland Smirnoff et Justin Truce se sont finalement… rencontrés, on sait pas exactement ce qui s'est passé… Apparemment ça concernait une autre dimension… parce qu'ils ont disparu pendant un moment…

Richard grimaça. Laurène plissa les yeux.

- … et du coup quand ils sont revenus… Truce s'est rendu.
- … c'est tout ?
- Il y a eu plusieurs petits évènements, en fait… James Pitterson et Orson Bertelin sont responsables en partie de la destruction de l'établissement… On nous a raconté ce que d'autres avaient fait… Mais ça reste du domaine du détail. Et il paraît que les étudiants de Direction Dresseurs ont été dispersés par une arme atomique…

Richard grimaça de plus belle.

- Bon sang…
- Mais tout ça était faux.

Richard s'étonna.

- Quoi, attends, tu m'as raconté des bobards… ?!
- Non, papa, tu ne comprends pas. Les menaces, l'attaque… On l'a appris peu après l'attaque…

Richard était tout ouï, quitte à délaisser la route.

- Tout ça n'était que le fait d'une seule personne…

Une voiture les heurta. La voiture tourbillonna sur la route jusqu'à heurter un réverbère. La voiture des Grimes était fumante. Laurène et Richard allaient bien, ils étaient juste assommés par le choc.

Léon Grimes s'en était réveillé de terreur. Et lui au moins était attaché.

Lilian, détaché, avait été sacrément secoué.

- Lilian ??? LILIAN !!!

Léon secouait son frère.

- Oh mon Dieu !! Papa ! Maman !! Mais qu'est-ce qui…

Quelqu'un ouvrit la porte.

Le Commissaire Nolan.

- Qu'avons-nous là…
- M… Mais vous êtes qui ?! geignit Léon.
- Rassure-toi, petit, je suis de la police.

Un type rouquin et bourru apparut. Mal rasé, son sourire pervers n'était absolument pas rassurant. Léon ignorait complètement de qui il s'agissait.

- Morris, vous vous saisissez d'eux, mais vous ne les touchez pas plus.
- Oooooh…
- J'ai besoin d'eux sains et saufs. Sinon, Smirnoff sera beaucoup moins docile.

Le type attrapa Lilian.

- Mon frère ! Mais vous faites quoi, bon sang !!

L'homme arracha Léon de la voiture, l'extirpant de sa ceinture de sécurité.

- Gwaaah !
- Bien…

Sacha Nolan regarda la note qui était parvenue à son bureau tandis que « Morris » balançait Lilian et Léon à l'arrière du fourgon qui avait percuté la voiture des Grimes.

- Tu veux jouer au plus malin, Smirnoff… mais tu ne sais pas contre qui tu joues…


***

- Le prochain combat opposera… Oh mon Dieu. Roland Smirnoff à Seth Corrigan…

Roland alla voir Holland dans l'interstice où il s'était logé.

- Tu n'as regardé aucun des combats, n'est-ce pas.

Holland secoua la tête.

- Tu ne vas pas regarder celui-ci.

Holland secoua la tête.

- Tu boudes ?

Holland inspira.

- Vous savez ce que j'ai.
- Je savais que je n'aurais jamais dû laisser cette garce passer une soirée avec toi.
- De toute façon, vous admettrez que j'ai peu de chances de tenir la dragée haute à Justin Truce. Mon destin est donc scellé. Et par la même, le vôtre.

Roland hocha la tête.

- En effet. Nos destins sont scellés. Tu as tout à fait raison, Holland. Le mien…

Roland sortit des coulisses.

- Comme le tien.

Roland approcha du terrain en même temps que Seth. Le public applaudit l'ancien président. Lilian et Léon se levèrent et applaudirent. Wallace resta bien assis. Mike applaudissait. Wallace le regarda.

- … j'applaudis monsieur Corrigan !
- … j'm'en fiche… J'veux juste pas applaudir Roland Smirnoff. Ni l'autre groupe.

Mike plissa les yeux.

- Alors quoi, maintenant, on est neutres ?!
- J'sais pas. Ça va être à décider.

Mike grimaça.

***

Etienne souffla devant l'écran. Linda ne put s'empêcher d'essuyer une larme. Estelle observait, impassible. Judith dormait.

***

Norbert mangeait sans babiller cette fois. Lionel souffla, se demandant ce que ça allait donner. Charlie enlaça Léopold qui observait, glacial.

***

Lily alluma la lumière pour surprendre Finn, la main dans le froc devant un porno. Le militaire haussa les épaules.

- On est dimanche ! C'est mon jour !
- Hmph !

***

David était en train de pleurer.

- Il est comme avant… Comme il a toujours été…

Tristan était bien embarrassé, tout comme Francis dont David serrait la main. Denis se frictionnait les yeux. Firmin regarda sa sœur.

- Il a quoi, papa ?
- Si tu savais, Firmin, si tu savais… soupira Perrine.

Robbie, Naomi et Walter observaient l'écran, tentant d'ignorer ce qui se passait juste à côté.

***

Malcolm inspira. « Qu'est-ce qu'il va nous sortir encore ? »

Claire ramena le thé et les petits gâteaux.

- Allons-y…

***

Kate et Bernice dormaient tranquilles pépères.

***

Aude s'était réveillée pour aller aux toilettes. Elle surprit Colin dans la cuisine.

- Bah…
- Walter va bientôt rentrer de sa soirée chez Perrine…

Aude leva les bras, désabusée.

- Il sait rentrer tout seul, voyons !
- Je sais, je sais… Mais je sais pas, j'aime bien l'attendre, comme si c'était encore un enfant…

Aude soupira.

- Tu veux toujours essayer de lui en parler…
- Quand le père de Naomi m'a appelé… J'ai pas voulu y croire… mais il va bien falloir que j'en parle à Walter…

Aude souffla.

- Réfléchis bien à tes mots.
- Je fais que ça ! Je sais pas comment lui en parler. Je sais que ça l'énerve qu'on s'inquiète pour lui…
- Là, en l'occurrence, rien à voir avec son handicap. Alors trouve bien tes mots, trouve un moment pour lui parler et viens te coucher !

Colin acquiesça et suivit sa femme.

***

Roland et Seth se faisaient face. Roland regarda la caméra et lui fit un joli doigt d'honneur. Seth inspira.

- Destiné aux gens que tu connais et qui regardent, je suppose…
- Les vrais sauront ! Les autres le prendront pour eux, comme d'habitude. Allez, Twitter, lâche-toi sur moi ! Rrrrrr !

Seth soupira.

- Nous allons nous battre.
- J'comptais prendre un thé.

Rires du public. Wallace observait attentivement. « Seth était l'élève de Roland, il l'a intégré chez Justin Truce à titre de taupe, il en parle dans ses quatre foutus cahiers de brouillon… »

Seth semblait froid et clinique. Il avait déjà sorti sa Pokéball.

- Je vais te dire comment ça va finir. C'est l'arbitre qui va stopper le match !
- Je connais vos combines…
- Evidemment puisque tu en es une, de combine.

Seth fronça les sourcils et envoya Mastouffe.

- Ce brave petit Mastouffe ! Comment va-t-il depuis le temps ?
- Dès le début…

Roland regarda Seth, attendant qu'il finisse sa phrase.

- Dès le début ?

Seth inspira.

- Sortez un Pokémon.
- Rien ne m'y oblige.
- Sortez. Un. Pokémon.
- Depuis quand on se vouvoie ?

Seth grommela.

- Smirnoff…
- Mes anciens disciples m'appellent Maître.

Justin semblait prendre sur lui à mort. Il caressait nerveusement Bulbizarre.

Seth allait gentiment péter un câble, et Roland vit les yeux de Truce s'illuminer de rage en coulisses. « Ils sont à point. »

- A toi de jouer…

Roland s'arrêta en plein lancer de Pokéball.

- Hey… J'ai oublié un truc. J'reviens !

Roland repartit en coulisses. Seth regarda Thomas More qui agita les mains.

- Je n'interromprai pas le match pour ça ! Seulement s'il viole une règle !
- Je ne crois pas en sa prophétie idiote…
- Vu le personnage, de toute façon, on pouvait s'attendre à tout et n'importe quoi…

Roland revint avec… une cravate. Sur son t-shirt. Seth pencha la tête.

***

David reconnut la cravate. « C'est quand il est parti… Quand il est enfin parti de la maison des parents… »

***

(Copié collé du chapitre de la saison 1 de Smirnoff R. « Interacadémiques partie 3 », ndla)

David prit une des valises de Roland qui prit l'autre.

-Ca va aller ?
-Bien sûr que ça va aller.

David hocha la tête, se sentant stupide d'avoir posé la question. Ils sortirent et chargèrent le taxi.

-Tu as de la chance, David.
-Hein ?
-Tu as de la chance... que les parents n'aient jamais été sur ton dos. Ni papa, ni maman.
-Ah... Ouais. Mais... Toi au moins ils faisaient attention à toi.

Roland grimaça.

-Mouais. Si on veut.

David regarda son frère.

-Tu vas me manquer, Roland. Beaucoup.

Roland hocha la tête. Il serra son frère dans ses bras.

-Bon voyage !
-Merci.
-Oh ! J'avais un truc pour toi !
-Quoi encore ?!

David sortit une cravate noire.

-Tiens. Comme ça, quand tu... seras dans de grands évènements ou des conférences importantes, tu... penseras un peu à nous !

Roland regarda la cravate et regarda David.

-Tu sais pourtant que je déteste les cravates !
-Oui.
-... Mais t'as rien trouvé d'autre.
-Pas vraiment non...

Roland regarda le petit sourire gêné typique de son frère. Il secoua la tête.

-Est-ce que tu pourrais arrêter d'être aussi embarrassé de vivre, David ?
-H... Hein ?
-T'as pas à être aussi renfermé. Tu as le droit de ressentir des choses toi aussi.
-J'y peux rien... Papa s'est encore défoulé sur moi l'autre jour... J'avais mal rangé les conserves...

Roland soupira.

-Toi au moins il t'aime bien.
-Comment tu le sais ?
-Moi il me regarde avec espoir, toi avec amour.

David regarda son frère.

-Tu crois ?
-C'est sûr. Je te le dis comme je le vois.

David hocha la tête.

-Roland, si jamais un jour... je... Je t'appelle, tu répondras, hein ?


***

David regarda l'écran, bouleversé. Il s'effondra sur le tapis, évanoui sous l'ampleur du choc.

- DAVID !
- C'est encore sa tension ? s'étonna Perrine.
- Non, il aurait toussé ou gémi… Je crois qu'il a juste perdu connaissance mais je sais pas pourquoi… David, bon sang !

Francis regarda David, à terre, puis Perrine.

- Sympa, cette soirée chez toi, Perrine…
- Les garçons, aidez-moi à aller l'asseoir ! geignit Denis.

Naomi soupira et regarda Perrine.

- C'est moins classe que la fois où tu as dû le réanimer quand même !

Tristan grimaça, se demandant si c'était vrai ou pas. Francis et Robbie portaient David sur une chaise.

***

Seth regardait Roland.

- Une cravate ?
- Y'en a un en coulisses qui se dit « Ne te laisse pas avoir par ses singeries… »

Seth inspira fortement.

- Il vous suffit juste d'appeler…

Roland sortit Métamorph qui prit la forme de Mastouffe instantanément.

- Bob ! Ouaiiiis ! Trop bien !

Seth fronça les sourcils.

- C'est une blague ?
- Ouais. Tout est une blague avec moi !
- … Abri…
- Abri !

Justin plissa les yeux. Seth fronça les siens.

- Je suis plus rapide et plus fort que votre Métamorph. Vous m'avez toujours dit que c'était ça. Que Métamorph était une bonne copie mais seulement une copie.
- Et moi, je suis Roland Smirnoff. Tout m'est dû, tout m'est possible. DERNIER RECOURS !
- DERNIER RECOURS !

Les deux chiens se foncèrent dessus et une mêlée terrifiante se créa. Les deux Pokémon s'attaquaient avec toutes leurs forces.

En coulisses, Jackson était étonné. Pablo plissait les yeux également. Arlène était intriguée aussi.

Cela dura un petit moment, parce que les deux Pokémon étaient presque de force égale. Seth regarda Roland, surpris.

- C'est une blague ?
- Nan.
- Vous vous foutez de moi, c'est ça ?
- Mais absolument pas, au contraire !

Seth rappela Mastouffe. Métamorph garda sa forme et se releva, ayant perdu son compagnon de mêlée.

- … Guériaigle !

L'oiseau géant apparut, prêt à en découdre. Métamorph/Mastouffe l'observa, déterminé.

- Bob, Dernier Recours !

Seth plissa les yeux. Guériaigle vit la créature sauter vers lui.

- Eclategriffe !

Guériaigle écrasa Mastouffe dans le sol. Le Pokémon reprit la forme de Métamorph.

- CYCLONE !

Guériaigle renvoya Métamorph vers Roland. Lequel rappela son premier Pokémon.

- Bien joué, disciple !
- Vous n'êtes pas mon maître. Vous n'êtes plus mon maître.
- Tu me vouvoies. Je suis ton maître.
- Appelez le suivant !

Roland regarda Thomas More, inspira, puis regarda Seth.

- Sinon, ça va ? Ça fait un bail qu'on ne s'est pas parlé !

Seth resta silencieux, les bras croisés. Roland souriait, jovial.

- Comment va ton petit copain ?
- Lame d'Air.

Guériaigle frappa vers Roland. Thomas More écarquilla les yeux. Roland esquiva.

- Tu oublies à qui tu t'adresses !

Wallace s'étonna. Mike pencha la tête.

- Il esquive les Lame d'Air

Les lames de vent vrombissaient, mais Roland les esquivait toutes. Le public était sonné.

- Tu oublies à qui tu as affaire, qui tu vises !
- Gnnnn…
- Tu sais que mes Pokémon ne sont pas les seuls à être forts ! Tu crois que j'ai glandé en mangeant des chips quand j'étais terré chez Sacha Ketchum pendant toutes ces années ?

***

Sacha leva les yeux au ciel, désabusé.

- Félicitations, connard ! Tu viens juste de dire au monde entier où était ta planque… M'enfin, c'est pas comme si j'avais pas été prévenu que t'allais le faire…

***

- Il vient de… balbutia Pablo.
- Sa seule cachette… geignit Dimitri.
- Ca veut dire qu'il va arrêter de se cacher ?! s'étonna Arlène ?

Roland sourit et sortit un stylo.

- On parie que je bats Guériaigle avec un simple stylo ?
- Monsieur Smirnoff, je crois bon de rappeler que le règlement vous interdit de vous en prendre à un Pokémon à mains nues !
- Pour lui faire du mal, on est d'accord ?

Thomas More balbutia.

- Vous… ne devez pas frapper un Pokémon, en effet !
- Bon ! YA-HAAAA !

Roland jeta le stylo avec une grande force, et l'objet partit droit vers Seth. Lequel se couvrit, sachant avec quelle rudesse Roland Smirnoff pouvait agir.

C'est pourtant Guériaigle qui s'interposa pour repousser le stylo d'un coup d'aile. Le Pokémon se posa au sol et protégea son maître comme tout bon Pokémon.

Bien mal lui en prit.

Car Roland fonça sur lui en courant. Le Pokémon poussa un cri en écartant les ailes pour éloigner l'intrus. Roland lui sauta au cou et lui grimpa dessus dans une pirouette de gymnaste. Il se retrouva à califourchon sur son dos.

- Quelqu'un m'a drogué ?

Justin, Tiburce, Jerry, Hinton et Sophia regardaient Shirley qui semblait sincèrement inquiète de le savoir. Parce que, décemment, ce qu'elle voyait…

Roland se mit à caresser le cou de Guériaigle d'une manière très professionnelle. Seth n'en croyait pas ses yeux et aucune protestation n'émana de lui.

Guériaigle se posa au sol et s'endormit paisiblement au bout d'une petite minute de ce traitement. Thomas More n'en croyait pas ses yeux. L'ancien président de l'association Pokémon retourna à sa place, tout cool, sous le regard médusé de Seth.

- Voilà. Roland Smirnoff vient de mettre hors-jeu un Guériaigle à mains nues. Admirez l'artiste.

***

Etienne secoua la tête, totalement subjugué. Linda regarda Estelle qui s'était couchée.

- Y'a plus rien qui m'étonne avec ce gamin… souffla la tante de l'ex président.

Linda observait l'écran, incapable de s'en départir.

***

Malcolm inspira fortement, impressionné comme effrayé. Claire secoua la tête en souriant.

***

Naomi grimaça.

- C'était réel ?!
- J'ai… bien l'impression… marmonna Walter.
- Il est hallucinant… souffla Francis.

Denis inspirait. Perrine semblait lasse.

- Où veut-il en venir…
- J'ai pas l'impression qu'il veuille en venir quelque part…

Perrine regarda Tristan qui haussa les épaules.

- Il me rappelle Wallace au début. Quand tout n'était qu'un jeu.

Walter haussa un sourcil, intrigué. Robbie agita la tête.

- Ca s'tient…
- Peut-être que Wallace est en train de se dire la même chose… songea à voix haute Naomi.
- Où est papa ? demanda Perrine en caressant la tête de Firmin qui dormait.

Denis soupira.

- Dans la chambre, il pleure en gémissant « Ma cravate, ma cravate ! ».

Perrine soupira.

- J'vous ferais signer un truc en sortant. Rien de ce qui s'est passé ici ne devra sortir d'ici.
- Faudra aligner les biftons… marmonna Francis.
- Totalement… ajouta Naomi.

***

- Il est pas croyable… souffla Charlie.

Léopold resta impassible. Norbert et Lionel observaient, calmés.

***

Rachel secoua la tête, désabusée. « La situation est impossible et toi, tu endors des Guériaigle… Si je ne te connaissais pas aussi bien, je dirais que tu as un plan, un grand plan et que chacun de tes mouvements actuels consiste à le mettre en place… »

***

Wallace resta sonné face à une telle…

« C'est une farce ! Cette élection n'est qu'une farce pour lui ! »

Roland saluait la foule. Seth était complètement humilié.

« Cette détente, cette désinvolture, je la connais. J'étais comme ça avant. La fougue de la jeunesse, l'impétuosité, l'insolence, l'arrogance… Ce sentiment génial d'être meilleur que tout le monde, d'être au-dessus de la mêlée… »

Roland retourna à sa place en sautillant. Wallace hocha la tête.

« Je sais ce qui se passe :

* Tout cela n'est qu'une farce. Cette élection est bidon, quel que soit le gagnant, pour Roland Smirnoff, le résultat est le même.

* Il est délibérément venu me parler et m'a délibérément présenté une facette de lui qui me serait désagréable pour que je ne prenne pas parti, délibérément là encore. Pour quel motif, mystère. Mais c'était VOULU.

* Roland Smirnoff sait parfaitement où il va. Son aisance ici en est la preuve définitive. »

Wallace semblait en transe avec ses propres pensées. « Quand Justin Truce et Holland Tenorman vont se faire face, on va comprendre BEAUCOUP de choses. Encore plus quand le vainqueur sera dévoilé et qu'on verra la réaction des deux camps. »

Roland retourna à sa place et devint soudainement sérieux.

- EH BAH ALORS, SETH ! ON LAMBINE ???

Seth ne comprenait plus rien. En coulisses, Justin était en passe de péter un câble.

- Monsieur Truuuce… geignit Shirley.
- Mmmmgnnn… Grrrrrmgnnnn… Gnnnnnnn…

Roland envoya Minotaupe.

- Nout, GRIFFE ACIER !

Minotaupe fonça vers Guériaigle endormi. Seth plissa les yeux. Minotaupe allait frapper l'oiseau, mais Seth le rappela. Minotaupe continua à charger mais il s'arrêta devant Seth. Qui releva les yeux vers son « maître ».

- … enfoiré de fils de pute !
- Hey. Pas maman !
- Vous avez dissipé de vos Pokémon les effets des expériences de Wound !
- Quoi ? Moi ? Non !
- J'ai eu un gros doute quand Metamorph n'a pas été capable d'utiliser d'autres attaques que celles que Mastouffe a utilisées…
- Euh… attends… Y'a un malentendu, là. Mon Métamorph est capable d'utiliser toutes les attaques connues du Pokémon avec ou sans les expériences de Wound !
- Pourquoi ne pas l'avoir fait alors ?
- Pour te troller, petit con !

Le public tomba des nues. Mike secoua la tête.

- Je pige rien à ce mec !

Les jumeaux étaient morts de rire. Wallace les regarda. « Ils ont tout compris. Roland Smirnoff est une blague humaine, et vu son comportement, je dirais qu'il gagnera forcément à la fin, quoi qu'il se passe… »

Seth soupira.

- Nout ne peut pas m'attaquer.
- Aaaaaw n'utilise pas les surnoms de mes Pokémon, ça me rappelle l'époque où tu couchais avec moi gratuitement !

Wallace écarquilla les yeux. Mike grimaça.

- Sérieusement ?! Ils sont tous gays ?!

Seth allait crier, mais un autre évènement plus grave encore se produisit.

Justin sortit de coulisses, l'épée à la main. Seth se retourna vers lui. Le sourire de Roland diminua nettement.

- MAUDIT…

Wallace eut un frisson répugnant. Mike se colla à son siège, terrassé par la même forme de peur. Dans le public, silence de mort. Les jumeaux scrutaient. Thomas More leva les mains.

- M… Monsieur Truce…

Shirley, Hinton, Orlando, Randy et Tiburce retinrent leur boss.

- Monsieur Truce voyons !! geignit Shirley.
- Ca suffit, Justin, contenez-vous… grommela Hinton.
- Si vous faites ça, il a gagné ! grogna Randy.

Justin inspira, fiévreux. Roland se releva et haussa les épaules.

- Un problème ?

Justin endurcit son regard, poussa un grognement, puis repartit en coulisses, suivi par ses adjudants. Roland regarda Seth en haussant les épaules de plus belle.

- L'est un peu fifou, ton boss, nan ?
« Il était parti pour te tuer, je crois… » songea Wallace, assez secoué.
- Crocorible !

Le Pokémon rouge apparut.

- Dracogriffe !!!

Crocorible assaillit Minotaupe. Seth grommela.

- Ce truc a résisté à un Genesect !!! Votre Métamorph a tenu tête à un Terrakium !!!
- Et mon cul a expérimenté au moins mille chaises différentes !

Seth regarda Roland. Il inspira. « Il me trolle. Je ne dois pas répondre. Je dois combattre ! »

- Draco-Queue !!

Crocorible frappa Minotaupe avec une telle brutalité qu'il fut renvoyé dans la Pokéball de Roland. Lequel haussa les sourcils.

- C'est pas un dragon, tu sais…
- Quand je l'ai entrainé, vous m'avez dit qu'il pouvait être ce que je voulais qu'il soit !
- C'est toujours pas un dragon. Allez !!

Phyllali sortit de sa Pokéball. Elle fonça vers Crocorible en tournoyant comme une scie sauteuse. Seth serra les dents. « Il est sérieux, cette fois !! »

- Aéropique !!

Crocorible ouvrit ses griffes et entreprit de frapper Phyllali. « Sur le plan de la physique des attaques, je suis peut-être avantagé… »

Phyllali esquiva Crocorible et atterrit derrière Seth. Lequel écarquilla les yeux. Crocorible se retourna vers son maître.

Seth Corrigan avait été touché. Le Phyllali de Roland l'avait frappé d'un coup de Lame Feuille. A un endroit très précis, sous l'oreille. Seth sentait la fine douleur de la feuille. C'était comme si du papier l'avait coupé. C'était douloureux. Et cela saignerait probablement sous peu.

« Lui, il est soumis aux expériences. Mais alors… »
« C'est un piège, c'est un foutu putain de piège. Il me fait tourner en bourrique depuis le DEBUT. »
« Je me fous de tout ça, l'important c'est que je gagne pour Justin ! »
« Même si… »

Seth baissa la tête. « Même si ça veut dire être traité comme de la merde par mon futur président de compagnon… »

Il la releva en soupirant. « Bon. Bah quand faut y aller… »

Seth rappela Crocorible. Phyllali retourna auprès de Roland.

- Je crois avoir compris où vous vouliez en venir.
- J'en doute fort, je suis difficilement lisible comme garçon.
- Amphinobi !!

La grenouille ninja apparut. Elle regarda Roland et Phyllali en se dressant légèrement sur ses pattes.

- Sympa ! C'est un de Kalos, lui… Hmmm… L'évolution de la grenouille à bubulles ?
- Laser Glace !!

Les yeux d'Amphinobi s'éclaircirent. Le Pokémon envoya un fulgurant rayon glacé. Roland s'étonna et ordonna à Phyllali d'esquiver. Le Pokémon s'exécuta, mais Amphinobi s'était déjà déporté dans sa trajectoire ainsi que l'attaque.

- Hein ?!!!

L'attaque Glace choqua Phyllali qui retomba au sol.

- N… Flore, Lame Feuille, débarrasse-moi de cette petite merde !!

Dimitri, Arlène, Jackson et Pablo s'étonnèrent. « Il perd son calme ?! »

Phyllali tenta un coup de queue, mais Amphinobi ouvrit la bouche et exhala un truc violet. Roland haussa les sourcils et regarda Seth.

- Protéen ?!
- J'sais pas, à vous de voir !

Amphinobi contra la Lame-Feuille à mains nues. Roland grommela et rappela Phyllali.

- Putain… Newton !

Tartard apparut. Le Pokémon tenta un Poing-Glace qu'Amphinobi contra avec son propre Laser Glace.

- C'est fini, Smirnoff. Vous n'êtes plus mon maître, je ne suis plus votre agent, votre intermédiaire, votre quoi que ce soit… Nœud d'herbe !!

Amphinobi disparut et réapparut derrière Tartard. Le Pokémon était figé, ligoté par les liens verts. Les yeux de la grenouille ninja s'étaient eux-mêmes teintés de vert. Roland serra les dents. Le fil d'herbe se desserra doucement pour vider Tartard de son énergie. Roland allait rappeler son Pokémon, mais Amphinobi tendit la patte vers lui et l'acheva d'un coup d'Extrasenseur. Roland observa, médusé, son Tartard, KO.

- …

Wallace n'en croyait pas ses yeux. En coulisses, c'était l'incrédulité totale.

- Il a fait semblant de perdre ! souffla Arlène.
- Mais oui, c'est évident enfin ! soupira Pablo.
- Il était tout à fait capable de démonter ce moutard sans problème, nan ? souffla Jeffrey.
- Je crois qu'il ne l'a pas fait exprès, regardez-le, il est en colère… marmonna Dimitri.

Jackson plissa les yeux.

- Ouais, je crois aussi qu'il est furax…

Roland retourna en coulisses, quelque peu énervé. Il se dirigea cependant vers la cachette de Holland.

- J'ai perdu ! Tu es content ?!

Holland observa l'homme, quelque peu stupéfait.

- Tu vas la perdre, ton élection. Génial, hein ? Prêt à rester un minable toute ta vie ? Prêt à retourner chez ta mère, sur ton vieux canapé tout défoncé ? Hein ?

Holland fixa Roland, se leva et lui asséna :

- Vous ne savez rien de moi ou de ma vie, alors arrêtez de faire comme si j'étais votre marionnette !!

Roland eut un mouvement de recul.

Seth retourna en coulisses. Justin se mordilla les lèvres.

- Désolé… Je…
- Tu quoi ? Tu étais parfaitement dans ton rôle de Président, rassure-toi. La prochaine fois, décapite-le en direction de la Mecque, histoire de pimenter les choses.

Seth quitta carrément les coulisses, quitta carrément le bâtiment. Teresa s'en aperçut, et cela marqua le retour de son bonheur personnel.

Roland arriva dans ses coulisses. Ses proches séides le regardèrent. Roland se tourna vers Jeffrey.

- Tu es libre. Retourne chez toi, je te démets de tes fonctions auprès de moi. Je te verserai une indemnité de départ.

Jeffrey Houston hocha la tête.

- Permission de contacter mon neveu ?
- Il est dans le public, je sais pas comment il est venu, tu peux peut-être le ramener.

Jeffrey s'étonna et regarda les autres.

- Euh bah… ce fut un plaisir !
- Partagé ! sourit Dimitri.
- Ce fut un plaisir de vous héberger ! sourit Arlène.
- Votre gamin est affreusement bruyant quand même ! souffla Jeffrey. Pablo, vieille branche !
- Le récit de ton expérience homosexuelle me permettra de délicieux fantasmes pour des tas d'années ! sourit la folle en chemise.

Jackson observait Roland.

- Tout va bien ?
- … Non… Tout ne va pas bien…
- Tu as fait semblant de perdre, hein ?
- Oui, oui…

Jeffrey fit un check à Max.

- Maxou, porte-toi bien !
- Hm…
- Ethel, garde la pêche !

Ethel leva une main vers l'oncle de Wallace.

- Jackson, je t'emmerde aussi !
- Oh, salut, Jeff. Tu pars maintenant ?
- Boh ouais, j'reste pas dans une équipe de loosers, moi !

Roland s'assit et regarda sur les écrans. Holland et Justin allaient se faire face. « Qu'Arceus nous protège tous… »

***

Perrine soupira.

- Bon, bah à première vue, Justin Truce va être le nouveau Président… Mille ans de ténèbres vont s'abattre sur nous…

Denis ramena les brownies sortis du four. Les adolescents se jetèrent dessus.

- Au fond, on s'en fiche… Limite c'est pas plus mal, il ne pourra pas nous attaquer directement ! admit Naomi.

Walter inspira, pas certain. Tristan regardait l'écran. Robbie et Francis mangeaient. Denis alla voir David.

- Le combat est fini. Roland a perdu.

David regarda Denis, recroquevillé sur le lit, comme un gosse.

- J'te crois pas.
- Tu as régressé jusqu'à l'âge de douze ans, là, où je rêve ?

David semblait malheureux.

- Il me manque…
- Je sais…
- Non, tu sais pas… Cette cravate, c'était un cadeau que je lui ai offert, il y a longtemps, et… qu'il l'ait portée ce soir, ça compte tellement pour moi !
- Je me doute, mais ça te bouffe complètement tout ça…
- Je sais… Même s'il perd ce soir, il ne reviendra pas…
- C'est bien que tu en sois conscient.

David soupira.

- On sait qui va être président ?
- Pas tout à fait mais… ça laisse peu de place au doute, Truce a des chances de l'emporter.

David inspira.

- Et… ce serait grave ? Je veux dire…
- Si ton frère s'est senti obligé de cacher Rachel, Malcolm et tes parents pendant plusieurs années, je suppose que oui, un peu.

David agita la tête.

***

Holland et Justin étaient face à face. Thomas More inspira et lut un papier qu'on venait de lui apporter.

- La Haute Commission reconnait la puissance des membres de l'équipe Truce. Cependant, l'équipe Tenorman n'a pas démérité, et la performance de monsieur Perry a convaincu la commission de la capacité de Monsieur Tenorman à gouverner sur l'association Pokémon.

Holland soupira.

- Par conséquent, le duel qui va avoir lieu entre messieurs Tenorman et Truce sera décisif. Il se déroulera selon les mêmes règles que précédemment.

Holland et Justin s'éloignèrent et se firent face dans le cadre du terrain cette fois. Justin regarda Holland.

- Vous avez été un adversaire féroce en termes de débat. Je me dois de vous féliciter pour votre aplomb.

***

Helen observait, suspendue au téléviseur. « Allez, perds ce stupide match et reviens ici… »

***

Justin posa Bulbizarre à terre. Le Pokémon se retourna. Personne, à part Justin, ne savait qu'il se retournait par inquiétude pour Seth.

- Cependant, vous n'êtes pas sans savoir que nous vivons dans un monde où le combat départage les hommes qui s'y livrent. Le gagnant en ressort grandi. Le perdant laisse sa place et se retire. Ce soir, il y aura un gagnant et un perdant.

Holland inspira et regarda Justin, stoïque. Il inspira et regarda la caméra, le public, les projecteurs, Thomas More, les rideaux autour. Il poussa un profond soupir et fixa la caméra.

- Mesdames et messieurs, ce à quoi vous venez d'assister était un spectacle absolument pitoyable. Et ce à quoi vous allez assister ne fera que perpétuer un peu plus le caractère pitoyable de cette soirée et de l'histoire de ce pays. Ce soir, vous avez vu les résultats de votre vote être affiché. Au lieu d'être soigneusement pris en compte et appliqué, le résultat de ce vote a été piétiné, foulé aux pieds. Les batailles sauvages qui ont eu lieu ici sont un affront à vos voix puisqu'elles sont considérées comme plus valables. Mais bon sang, qu'est-ce qu'on en a à battre que mes hommes de main soient plus forts que les siens ? Quelle importance, qui gagne ou qui perde ? C'est complètement archaïque, bestial, inhumain de dire que l'élection d'un homme à la tête d'une grande institution se décidera en combat singulier ! Nos ancêtres le faisaient, parce que leur monde était gouverné par la guerre et les luttes, parce qu'à l'époque, on ne vivait pas en paix avec les Pokémon mais en conflit de pouvoir avec eux, mais à présent, nous sommes des gens civilisés, pas des brutes !

Wallace haussa un sourcil étonné. Mike agita la tête, plutôt d'accord. Les jumeaux se regardaient.

- Oh, mais on ne va pas s'en étonner. Après tout, nous vivons dans une nation qui, il n'y a pas onze ans, est entrée en guerre civile. Ce, alors même que nous ne sommes même pas un pays du Moyen-Orient sur lequel les riches se sont arrachés le pétrole, ou un territoire déchiré par les dissensions politiques, ni même un pays sous l'effet d'un coup d'état, non ! NON, mesdames et messieurs. Un vieux gâteux de cent-neuf ans, un peu toc-toc dans sa tête, avait décidé que c'était la guerre parce que la guerre c'est trop marrant. Et au lieu de l'arrêter, qu'on fait nos chefs ? « OH BAH OUI, ON ECOUTE LE VIEUX CON, ON FAIT LA GUERRE, CA VA ETRE TROP FUN ! » Mais bravo ! Et nous perpétuons ce cercle de stupidité, de méchanceté, d'agressivité les uns envers les autres. Notre système Poképolite est gangréné par notre obsession de la lutte, la lutte pour tout et pour rien, nos jeunes luttent entre eux tous les jours à l'école, ils apprennent à se battre toujours mieux. Nous avons beau avoir supprimé le voyage itinérant, CHIOTTES ! Nos écoles, mêmes refondées par ce cher Roland Smirnoff, sont ni plus ni moins que des bases militaires à peine dissimulées !

Plaintes du public. Justin inspira. « C'est… globalement en accord avec mes idées, ce qu'il dit. Cependant, moi, je ne m'en plains pas, cela fait mon beurre... en tant que Noble… »

Justin pencha la tête sur le côté. « Je n'arrive pas à déchiffrer le but de ce discours, cependant… et je crois que Smirnoff n'y est pour rien… »

***

Etienne inspira.

- Je ne sais pas qui est ce garçon, mais il parle bien.
- Il va se faire des ennemis, surtout… admit Linda.

***

Malcolm serra les dents.

- Lui, il est mort.
- J'allais le dire… geignit Claire.

***

Gary Grant leva la tête de son assiette de nouilles chinoises pour regarder son père Aloysius.

- Tu t'es foutu de ma gueule, hein ? Il a jamais travaillé pour toi, ce mec-là !

Aloysius Grant poussa un énorme soupir.

- Non, tu as raison, il n'a jamais travaillé pour moi ! Jamais, jamais, jamais, jamais !

Le proviseur nota sur son mémo « Ne jamais mentionner que HT a travaillé pour moi »

***

Norbert inspira.

- S'il croit mettre fin à tout ça…
- C'est plus facile qu'on ne le pense… admit Lionel.

Charlie s'étonna. Léopold dormait sur un fauteuil, soigneusement recouvert d'un plaid. Norbert regarda son mari.

- C'est-à-dire ? demanda Charlie.
- Eh bien… Aussi facilement qu'on peut causer une guerre, on peut éveiller les consciences.

Charlie agita la tête.

***

Arlène, Pablo, Dimitri et Jackson observaient, médusés, le discours de Holland.

- Il est dingue… souffla Arlène.
- Il se prend pour une bonne sœur à peine canonisée ou quoi ?! soupira Pablo.
- Le public a l'air mécontent… admit Jackson.
- C'est normal, les gens aiment pas quand ça papote, j'en sais quelque chose ! admit Dimitri.

Roland leur tournait le dos à tous, et personne ne pouvait voir son expression à ce moment.

***

- Euh… Monsieur Ten…

Holland ignora Thomas More.

- Ce soir, nous allons nous battre, en effet. Mais cela ne va rien départager. Vous allez être président, monsieur Truce, parce que vous êtes meilleur que moi en combat. Mais Poképolis va perdre, ce soir. Parce que sa soirée électorale se résume à une vaste fumisterie. Un duel entre un simple agent administratif et un chef d'entreprise. Le seul vrai Président que Poképolis peut avoir, c'est le président de l'association. Nos gouvernants sont choisis selon leurs ascendances prestigieuses, nos régions sont gérées de façon complètement erratique par des champions d'arène sans projet politique… Mais ils se battent bien ! C'est cool. On peut gérer une ville en se battant bien. Cela se fait. NULLE PART AILLEURS ! On peut gérer un pays en se battant bien. CELA S'APPELLE UNE DICTATURE ! On peut départager les vainqueurs d'une élection avec un combat. DANS UN CHENIL, PEUT-ETRE !

Le public resta silencieux. Wallace était stupéfait. Justin resta bouche bée.

- Peuple de Poképolis, éteignez vos télévisions, sortez, et criez votre refus. Demandez à vos dirigeants de changer le système, demandez à avoir le choix, demandez la démocratie, la monarchie, la république, qu'en sais-je. Un truc qui a marché ailleurs, si tant est que ça ait « marché ». Mais arrêtez de prendre ce qu'on vous sert comme des moutons. Agissez !

Holland sortit Cornèbre, Polagriffe et Couafarel. Il s'avança devant eux et regarda Justin.

- Vous voulez vous battre ? Allez-y.

Justin plissa les yeux. Holland avança de plus en plus vers Justin. Cornèbre, Polagriffe et Couafarel se regardaient, intrigués.

Holland arriva à hauteur d'homme vers Justin. Lequel secoua la tête.

- Je ne saisis pas vraiment…
- La partie est finie. Vous avez gagné. Si on peut appeler ça « gagner ». Amusez-vous bien.

Holland tourna le dos, rappela ses Pokémon et quitta le studio. Thomas More ne savait pas où donner de la tête. Justin resta là, silencieux, complètement abasourdi et incapable de décrypter le rôle de Holland dans le grand plan de Roland. « C'était donc bel et bien… un électron libre ?

Le public se leva et fit une ovation. Une véritable ovation. Wallace s'étonna. Mike lui attrapa l'épaule.

- J'crois qu'on devrait se tirer !
- Hein ?

Le public sortit, exalté. Les jumeaux se couvrirent. Wallace regardait de tous les côtés.

- Putain mais il se passe quoi, là ?

***

Helen cligna des paupières, pas vraiment consciente de ce qui venait d'arriver. Elle entendit des bruits dehors et ouvrit sa fenêtre. Les gens étaient dans la rue.

- DU CHANGEMENT ! DU CHANGEMENT ! DU CHANGEMENT !!

Helen eut le tournis. « Han non… Je suis amoureuse d'un dissident politique !! »
Elle se mordilla les lèvres. « Putain, c'est excitant !! »

***

Denis et David observaient par la fenêtre. Les gens s'accumulaient en nombre dans les rues. Certains cassaient des voitures ou des vitrines.

- PAR LE PEUPLE ! POUR LE PEUPLE ! LIBERTE POUR POKEPOLIS !!!

Francis regarda Perrine en soupirant.

- On peut dormir ici ?
- Vous faites chier… souffla la petite grosse.

***

Charlie serra les dents en barricadant sa porte. Norbert et Lionel observaient, interloqués.

- N'exagère pas non plus, il ne vont pas venir te chercher pour te lyncher !
- Y'a des gens qui savent que je suis champion et que je vis ici !! Si on me crucifie dans la rue pour servir d'exemple, j'aurais pas l'air con !

***

Claire ferma les volets. Malcolm regardait les chaînes d'info qui peu à peu répandaient la nouvelle.

« Suite à un discours passionné du candidat Tenorman lors de la soirée électorale, un mouvement impressionnant s'est déclenché et les gens sortent dans les rues pour réclamer un changement de régime. La Haute Commission déclare dans le même temps Justin Truce Président de l'Association Pokémon, mais jamais élection n'aura été aussi contestée. »

***

Wallace, Mike et les jumeaux avaient été embarqués par Jeffrey qui les emmenaient en voiture.

- Par chance pour vous, Tonton Jeff connait les raccourcis sympas en cas de manif !
- Tu vas sortir de la route ? grommela Wallace.
- Exa-cte-meeeent !!
- Putain ! Mettez vos ceintures !!

Mike grimaça. « A trois à l'arrière ça va pas être simple… »

***

Roland, Arlène, Jackson, Pablo, Dimitri, son bébé, Layton, Max et Ethel rejoignirent le toit.

- Et maintenant ? souffla Arlène.
- Elle a raison, on fait quoi ? C'est la merde ! Justin est Président ! Tout est foutu ! Et Holland a soulevé un mouvement révolutionnaire ! grogna Pablo.
- Roland !! cria Jackson.

Roland observa le ciel alors que Sacha Ketchum arrivait avec un dirigeable de Pokétopia. Il se retourna vers ses camarades, un sourire aux lèvres.

- Tout est sous contrôle.
- … même moi je sais que vous vous foutez de nous, là… marmonna Dimitri.
- Tout est sous contrôle, et je peux même vous dire que les choses ne vont aller qu'en s'améliorant.
- SMIRNOFF !!!

Tout le monde se tourna vers Justin Truce qui était monté sur le toit à son tour. Le dirigeable atterrit. La pluie commença à tomber.

- Vous y allez, je m'occupe de lui. Que Sacha m'attende.
- Parce que vous CROYEZ que je vais vous LAISSER PARTIR ??? grogna l'homme à l'imperméable beige.
- Permettez-moi d'abord de vous féliciter, monsieur le président…

Justin approcha et gifla Roland. L'averse était consommée.

- Smirnoff, vos manigances, je les connais, j'en suis revenu. Ça, c'était pour avoir insulté Seth…

Un coup de poing frappa Roland cette fois. Jackson, sur l'échelle du dirigeable, écarquilla les yeux.

- ROLAND !!! MAX, ETHEL !
- Il a dit qu'il s'en occupait… marmonna Max.
- Nous n'avons pas à interférer, aucun Pokémon n'a été sorti… assura Ethel.

Justin était fou de rage, tout comme les cieux.

- Et CA, c'est pour m'avoir HUMILIÉ le soir de mon SACRE !!! Votre stupide petit trublion ne ternira pas mon mandat. Ma première mesure sera de rayer de la carte toute trace de vos minables efforts pour libéraliser le système éducatif. Et ensuite, je vous détruirais, vous et votre petite vie MINABLE, et vos amis MINABLES, votre famille MINABLE, et je commencerai par votre frère !

Roland se releva et s'essuya la bouche du revers de la manche. Il regarda Justin malgré la pluie battante.

- Bonne chance, Président !

Justin gratifia Roland d'un bon gros coup de pied sec dans les couilles. Ce qui immobilisa le petit et laissa à Justin le temps de rentrer dans le bâtiment. Roland se leva et se traina jusqu'au dirigeable. Lorsque Pablo eut confirmé à Sacha que Roland était à bord, ils décollèrent. Dimitri, Arlène, Max, Ethel, Layton et les autres observaient Roland, assis sur un coussin, qui reprenait son souffle. Il les regarda, sourit, et leva un pouce.

- Première phase atteinte. D'ici six mois, il est foutu.

***

La pluie eut le mérite de dissiper les foules et d'améliorer la circulation.

- Bon, bah ce mouvement révolutionnaire aura duré exactement douze minutes ! sourit Jeffrey.
- T'es con ! grommela Wallace.

Mike, Lilian et Léon soupirèrent. « Tant qu'on rentre… »

***

Holland marchait dans les rues, sonné. « J'ai tout foutu en l'air. Comment je retrouve Helen, moi ? Comment je m'en sors ? Pourquoi j'ai dit tout ça à la télé ?! Bon sang… Je suis dans une de ces merdes… Je voulais juste faire du tort à Roland Smirnoff. Mais peut-être que j'ai juste fait ce qu'il voulait que je fasse. Non, impossible, il ne pouvait pas vouloir que je fasse un tel scandale. Ou alors il me l'aurait demandé, et ça aurait été un jeu… Et je l'aurais fait même, s'il me garantissait une protection… Mais là… »

Il paniqua. « Je vais être considéré comme un ennemi d'état ! J'ai parlé trop vite, j'aurais mieux fait de tenir ma langue, je n'ai pas pensé à l'après… »

Sous la pluie, un choc retentit. Holland se figea. Il eut à peine le temps de se retourner. Il vit qui lui avait tiré dessus. Il haussa un sourcil.

- … Vous ?!!

Holland s'effondra à genoux, puis presque immédiatement à terre après une vaine tentative pour se relever.

Seth Corrigan inspira, expira, puis déglutit, veillant à garder l'arme en main.

- Pardonnez-moi…

Il partit en courant, laissant Holland dans son sang, sous l'averse. Le rouquin se sentit partir, peu à peu, alors qu'autour de lui, l'eau semblait se réchauffer, comme dans un bain…