« Ce n'est pas parce que les choses sont impossibles qu'il faut les accepter. »
(Alexandre Jardin)
« - Est-ce que tu sais ce que ça fait de te rendre compte que tu ne peux faire confiance à absolument personne ? Que tout le monde t'a ou va te manipuler un jour ou l'autre ? »
(Violette dans le chapitre 72, « Âme et conscience »)
« Mais laisser le passé redevenir le passé »
(Mylène Farmer, Avant que l'Ombre)- Violette Benson…
Violette acquiesça. Toute recroquevillée. Elle semblait trempée et aussi secouée que les autres. L'inspecteur Reiner, fort du grand coup que représentait l'arrestation d'Helen, usait de son pouvoir d'intimidation.
- Vous n'êtes pas une simple gamine. Vous êtes une fille de nobles.
Violette baissa la tête.
- Vous reconnaissez ce fait ? C'est inscrit dans votre dossier. Vous êtes la fille de Georges Stocks et de Corinne Benson. Vous êtes une descendante de la famille Stockwell.
Violette inspira.
- Je me moque de toutes ces histoires. J'ignore pourquoi je suis là. Interrogez… Ro…
Violette hésita, incapable de prononcer ce nom. Reiner regarda Mars qui hocha la tête.
- Roland Smirnoff ? Une jolie petite rengaine qu'on t'a enfoncé dans le crâne, hein ?
Violette baissa la tête en rougissant.
- J'en étais sûr. Qui vous a dit de dire ça ?
Violette secoua la tête.
- REPONDEZ !
Violette frissonna et commença à sangloter.
- J… J'peux pas le dire.
- On vous a menacé ?
- Non !
- Alors QUOI ??? Ça veut dire QUOI, cette obsession à faire accuser Roland Smirnoff ?
Violette inspira et releva la tête. Jason Mars lui apporta une boîte de mouchoirs. Elle en extirpa un. Reiner la regarda, appuyé contre un mur.
- Quel était votre rôle dans tout ça ?
- Mais aucun… J'étais juste là… geignit Violette, anéantie.
Jason Mars regarda Reiner, désapprobateur. Reiner soupira.
- Qu'est-ce que vous pensez de Wallace Gribble ?
- … c'est un camarade de classe…
- De Santana Lan ?
Violette inspira.
- C'était ma petite amie.
- D'accord. Qu'est-ce que vous pensez de Roland Smirnoff ?
Violette inspira.
- Vous… devez l'arrêter…
- Qui est Roland Smirnoff ?
Violette regarda le méchant policier, puis elle regarda le gentil policier qui inspira.
- Nous essayons de savoir si vous ne seriez pas manipulée.
- N… Non, ce n'est pas le cas ! J-je veux vraiment que vous fassiez arrêter cet homme, il a fait arrêter notre professeur, et apparemment ça… faisait partie de son… plan !
Reiner regarda Mars qui haussa les épaules et indiqua de passer à autre chose.
- Bon. Votre implication…
- J'étais juste là, vraiment.
- J'y crois pas trop. Vous avez deux Méga-Gemmes.
- Oui c'est parce que j'ai deux Pokémon qui peuvent Méga-Evoluer.
- Donnés par votre professeur.
Violette hocha la tête et plissa les yeux.
- Elle a été arrêté à cause de ça ?
- Non, pas vraiment… mentit Reiner.
- … d'accord…
- Mademoiselle Benson, j'ai du mal à croire que vous n'ayez rien fait pendant ces évènements.
Violette haussa les épaules.
- Au moins vous n'êtes pas impertinente… souffla Reiner alors que Mars notait.
***
- C'est suspect.
Jason Mars soupira.
- Le fait qu'elle ne soit pas impertinente ? Vous vouliez les « calmer » en faisant arrêter leur professeur, résultat, vous avez droit à des réactions attendues… et stériles.
- Elle n'a peut-être eu qu'une implication moindre, mais elle a deux Méga-Gemmes. Deux armes surpuissantes. Elle avait forcément un gros rôle.
Jason inspira.
- Je suis pas certain. Elle a vraiment l'air d'avoir peur…
- Elle est peut-être bonne comédienne… Ses origines nobles, on devrait jouer là-dessus… souffla Reiner en prenant un café.
***
Non. Seule dans la salle d'interrogatoire, Violette flippait vraiment. « Je vais me faire arrêter… Maman… Mitch… Bon sang, quelqu'un ne peut pas venir me sauver… »
Si. Quelqu'un. Un Métamorph. Violette le regarda, étonnée. Elle regarda vers la porte. « Lui ? N… Non, mais qu'est-ce qu'il…
Elle regarda la caméra de surveillance de la salle, inquiète, puis elle regarda Métamorph qui prit plusieurs formes.
« SORS »
« PRENDS »
« REB »
« AVEC »
« TOI »
Sortir ? Cela ne lui causerait que des problèmes. Violette regarda la porte. « Et s'ils entrent pendant que j'essaie, hein ? J'aurais des tas de soucis… »
Violette regarda Métamorph.
- Pourquoi faire, hein ?
Métamorph sembla hausser les bras. Violette soupira. Mais elle se leva quand même. Elle se dirigea vers la porte. Métamorph la suivit en roulant jusqu'à ses pieds. Il prit la forme d'une clé et laissa Violette le saisir.
« C'est de la folie… »
« C'est absurde… »
« Mais… Je dois le faire… Je sais ce que je dois à cet homme. Ce que ma mère doit à cet homme… en quelque sorte. »
Elle ouvrit la porte et sortit. Métamorph se mua en sac banane. Violette sortit et regarda dans la salle d'attente.
- Rebecca ! Viens !
- Hein ?!
- Sors ! Allez !!
- … mais euh… On est au commissariat, là ! La police !
- Tu sais que ton père paiera pour t'éviter des problèmes !
Les autres regardèrent Rebecca, surprise, qui se leva et suivit Violette. Santana allait se lever.
- Non, reste !
Santana leva les mains.
- Okay…
Mike, Lucy et Quinn la regardèrent, étonnés.
Rebecca et Violette partirent dans le couloir pour rejoindre l'accueil. Corinne se leva pour accueillir sa fille.
- Ma chérie…
- Non ! Je ne suis pas libre, je m'enfuis, là ! Je sais pas quand je reviens, à plus tard maman !
Corinne s'étonna. Rebecca grimaça alors qu'elles sortaient promptement.
- Nan mais Violette, t'as fumé un pétard ou quoi ?
Violette montra le Métamorph. Rebecca leva les yeux au ciel.
- Tu n'es pas SERIEUSE !!!
- Moi, je crois en lui.
- Il a fait arrêter madame Clover ! Et ce n'est qu'un truc récent qu'il a fait ! Personnellement je compte bien ne pas obéir à ses stupides directives sur cet interrogatoire.
- Tu as tes raisons, j'ai les miennes. Il m'a demandé de t'emmener.
Rebecca s'étonna.
- Ok, et on va où ?
Métamorph indiquait une direction. Violette haussa les épaules et le suivit. Rebecca secoua la tête.
- Je rêve !... Euh, Violette…
Violette releva la tête. Un homme sur un Méga-Absol surmontait une voiture, perché sur le capot. Roland Smirnoff se trouvait sur le dos de l'animal, dont les ailes s'agitaient délicatement. Il venait d'achever un appel important car il rangeait son téléphone avec noblesse.
- Avant que la nuit ne tombe… L'homme et ses deux adjudantes de charme… partant pour une implacable quête… Sur son destrier, Vlad l'Empaleur…
Roland regarda les deux jeunes filles d'un air doucereux.
- Il est l'heure, mesdemoiselles, d'accomplir quelque chose de GRAND !
- On va où, gros tocard ??? grommela Rebecca.
Roland plissa les yeux alors que Méga-Absol se retournait.
- Toujours aussi désagréable, hein… T'es celle à laquelle je m'étais le moins attaché quand je faisais mes fiches individuelles !!
- Je m'en fiche complètement. Où est-ce que vous comptez nous emmener ???
Roland leva les yeux au ciel.
- Ce n'est pas évident ? Vous deux ? Pourquoi je vous emmène ???
Rebecca et Violette se regardèrent. Roland soupira fortement.
- Amélia ! Je veux qu'on aille libérer la petite Levy !
Rebecca pencha la tête.
- J'aurais juré que vous la laisseriez croupir…
- Non. Je tiens à elle.
- Ca, c'est un gros mensonge… grommela Rebecca.
« Non, il veut vraiment le faire… mais pas pour notre bonheur… » songea Violette.
- Même pas. Je la trouve attachante avec ses airs de Pikachu lobotomisé… geignit Roland avec un air aussi kawai que possible.
Rebecca semblait suspicieuse.
- Vous nous cachez quelque chose…
- Mais non, absolument pas !
- Depuis qu'on vous connait, vous n'avez pas arrêté de jouer les hommes mystères. Francis aurait dû vous donner plus de coups.
- Les autres ne se sont pas gênés… grommela Roland.
- J'aurais dû frapper plus fort alors.
Violette inspira.
- En tout cas vous avez besoin de notre aide…
- Ouaip.
- Alors allons-y.
Rebecca soupira en regardant Violette, désabusée. Roland rappela Absol et se dirigea vers sa voiture. Violette se pencha vers Rebecca.
- Au pire, on peut le lâcher à la dernière minute en pleurant et en faisant croire qu'il nous a forcées, ou pire !
Rebecca hocha la tête et regarda Violette.
- T'as raison, on a l'avantage !
Les filles entrèrent dans l'avantage.
- C'est parti mon kiki ! Comment on va trop s'éclater !
- Il est hors de question qu'on vous fasse la conversation ! grogna Rebecca.
Violette regarda par la vitre vers le commissariat. « Qu'est-ce qui va se passer, encore… »
***
- Elle s'est QUOI ???
Jason Mars n'en revenait pas non plus. D'autres policiers s'étaient joints à eux. Dans la salle d'attente, on faisait profil bas. Reiner alla jusqu'à l'accueil. Il regarda la mère de Violette et son compagnon Mitch.
- Vous !! Votre fille, où est-elle partie ?
Corinne regarda à droite et à gauche, les autres adultes qui la regardaient.
- C'est un interrogatoire ?
- Bon sang. Votre FILLE !
- Elle est partie, mais je ne sais pas où. Je suis quand même assez surprise qu'elle ait pu vous échapper si facilement…
- ET VOUS L'AVEZ LAISSEE PARTIR ???
- VOUS l'avez laissée partir ! C'est censé être un commissariat ici et apparemment on entre et sort comme d'un moulin !
Mitch posa sa main sur le bras de Corinne pour la stopper, mais la mère de Violette ne se laisserait pas réduite au silence comme ça. Clive et Andréa observaient, intrigués.
- BON SANG DE BOIS ! BON SANG !!!
Jason grimaça. « Calmez-vous, Reiner, vous n'aurez aucune réponse comme ça… »
- Elle n'a commis aucun crime que je sache !! ajouta Corinne.
- Nos enfants non plus ! grogna la mère d'Andréa.
- On se demande toujours pourquoi vous les détenez d'ailleurs !! grogna la mère de Lucy.
- Est-ce qu'enfin on va pouvoir rentrer avec nos enfants ??? cria la mère de Mike.
- Nous sommes déjà en train de préparer la plainte collective que nous allons vous foutre au cul après tout ça !! cria le père de Quinn.
- Et surtout, notre fille aura droit à DEUX avocats !! grogna sa mère.
- S'il arrive quelque chose à ma fille, je vous jure… grogna la mère de Santana.
- Pareil avec mon gamin, putain de merde ! souffla le père de Steven, une bière à la main.
- Qu'est-ce que vous voulez à mon petit Robbie, il n'a rien fait… geignit sa mère.
Jason Mars et Reiner se retirèrent promptement. L'inspecteur était furieux.
- Cette petite peste…
- Je me demande si c'était prémédité… A mon avis, non. Je vais regarder la caméra de surveillance de la salle.
- Faites donc ça, si c'est utile. Moi, je vais m'occuper des suivants.
Il arriva en salle d'attente et ne put que constater l'absence de Gates.
- … bordel de merde. Il s'est passé quoi ? Vous !
Quinn regarda l'inspecteur avec fureur.
- C'est moi qui ait deux parents avocats, faites attention à comment vous me parlez !
L'inspecteur sembla éberlué. Il regarda Mike qui agita les mains genre « Même pas en rêve. » Les autres semblaient tout aussi inutilisables.
Il sortit de la salle d'attente et retourna auprès de Mars.
- Gates a disparu également…
- Ca, c'est un gros problème, il faut prévenir le département. Son père…
- Je sais qui est son père, putain !
- Qu'est-ce qu'on fait ?
Reiner grommela. Rien ne se déroulait comme prévu, et l'arrestation de la prof, si elle avait eu l'effet prévu, avait également des effets bien pervers…
- Comment ça se passe au centre d'arrêt ?
Jason Mars regarda son téléphone avec le télétexte des évènements.
- … l'interrogatoire des jumeaux Grimes vient de se finir, Pitterson est toujours détenu ainsi que Levy qui est sur le point d'être transférée, Ratsone a été déterminé sans danger et a été relâché, mais Bertelin et Ketts sont toujours interrogés. Et apparemment, on a beau coller la pression au petit Bertelin, il ne veut rien cracher. La petite Truman va être interrogée sous peu.
Jason Mars hocha la tête.
- Ça risque d'être très révélateur.
- Ils vont employer les gros moyens. Le commissaire a donné un ordre précis de ne pas lui faire de cadeau.
Jason Mars hocha la tête.
- Et si on se trompait, Reiner, et si les gamins avaient raison ?
- Vous venez d'avoir la preuve que non. Benson n'a pas tenu cinq secondes sur la rengaine à répéter. Reste à voir pour Denton.
- Monsieur, il y a quelque chose de particulier dans le dossier de Denton qui va peut-être modifier quelque peu la structure de notre interrogatoire.
- Voyons ça.***
[-Vous dites que dans certains cas, le passé a plus d'importance que le futur ?
- Non, je dis simplement que le passé aide à comprendre. Le futur n'amène que des questions. C'est pour ça que je dis à la jeunesse : Comprenez votre passé, interrogez-vous sur votre futur !]
Violette regarda son petit déjeuner, quelque peu interloquée. « Bah… ça s'appelle un peu vivre, nan ? »
Mitch posa son café sur la table.
- Ça va ? demanda Violette.
- Ouiii… elle pleure beaucoup moins et elle pense essayer de reprendre le travail.
Violette hocha la tête.
- C'est fou tout ça quand même…
- Je… ne peux qu'être d'accord. Si je tiens le demeuré qui a fait ça à ta mère, je l'étrangle…
Violette inspira, pas si certaine.
- Au moins son état s'améliore.
- Oh oui, ça, c'est certain. Mais tout ça pour ça…
Violette hocha la tête et continua à déjeuner avec son beau-père.
- Ca va toujours avec ta copine ?
- Je t'ai dit qu'on avait décidé d'essayer quelque chose de différent…
- J'ai jamais compris ce truc avec le SM, ça m'échappe…
Violette rougit. Mitch leva les mains.
- Je plaisante, trésor ! Je plaisante !
- On ne sortait plus spécialement ensemble, on était amies avec bénéfices.
- Oui, tu m'en avais parlé.
- Eh bah… je crois que ça me convient toujours pas. Avec elle du moins. Et même, l'ensemble. J'ai l'impression qu'on essaie de sauver un truc qui est fini de toute façon.
- Ooooh. Elle était giga mignonne !
- Je sais… Et puis c'est un peu elle qui m'a fait découvrir…
Violette agita la main. Mitch hocha rapidement la tête.
- … voilà, donc y'a quand même un gros attachement, mais niveau romantique, du coup, y'a plus rien… non pas qu'il y avait quelque chose… elle a jamais été dans ce délire…
- Y'a des tas d'autres filles, tu sais…
- Oui je sais, j'ai été dans assez de bars pour voir ça…
Mitch manqua de s'étrangler. Violette grimaça.
- Trésor, je te connais depuis que tu as huit ans, évite de me dire que tu vas dans les bars !
- … tu viens de me parler de Sado maso !
***
- Maman ?
Violette ouvrit doucement la porte. Corinne, assise dans le lit, regarda sa fille.
- Chérie, c'est inutile de venir me voir avant d'aller à l'école chaque matin, je ne suis pas mourante !
- Non, non, je sais bien…
- Mais c'est gentil quand même.
Violette embrassa sa mère sur la joue.
- Mitch m'a dit que ça allait mieux…
- Oui, je commence à prendre un peu sur moi… Désolée de vous avoir fait peur avec l'hôpital, tout ça…
Violette hocha la tête.
- C'est rien, c'était même… normal, en fait, sur le coup.
- Tout se passe bien à l'école ?
- Oh, oui… Pas de problèmes pour ça !
- Vous n'avez pas toujours pas été attaqués par ces dingues ?
- Non, non…
- Tant mieux… Je sais que tu es forte, mais ça ne me rassure pas de te savoir dans cette école avec tout ce qui s'est passé…
- Tout va bien, maman. Essaie de bouger un peu aujourd'hui.
- Je vais essayer, mais j'aimerais surtout reprendre le travail.
- Chaque chose en son temps, maman…
***
Justin Truce prenait son thé en lisant le journal.
- Je suis en bonne place pour gagner l'élection… mais il ne faut pas se relâcher.
- Tu as encore l'épreuve de la soirée des élections à franchir… marmonna Seth.
Justin acquiesça.
- Comment se passe la formation du petit Vivien ?
- Bien, bien. Il est en passe de devenir notre juriste junior et de nous prévenir contre toute éventuelle poursuite judiciaire.
Justin hocha la tête.
- Très bonne initiative de ta part.
- C'est le but de la boîte, non, développer les potentiels.
- C'est bien que tu aies perçu ça. Teresa ne fait pas trop de bêtises en mon… « absence relative » au leadership ?
Seth ricana en prenant une tartine.
- Absence relative, absence relative… T'es venu au bureau quand, la dernière fois ?
- Je suis venu chercher en personne cette liste des grands dresseurs qui me soutenaient !
Seth acquiesça.
- Tu sais qu'une douzaine d'entre eux a été soudoyée par Teresa ?
Truce inspira.
- Cette femme…
- Cette femme s'éclate comme une dingue à ton poste. Tout juste si elle ne va pas me saquer de mon bureau.
- Qu'elle essaie un peu.
- Je serais plus inquiet quant à ce qui se passe vis-à-vis de cette classe d'Ogoesse.
Justin haussa un sourcil.
- Elle a accentué les pressions ?
- Elle ne t'a pas parlé de la petite session « Tiens, allons voler une méga-gemme », orchestrée par rien de moins que ta directrice de campagne ?
Justin inspira, mécontent.
- Pourquoi tu me préviens de ça après coup ? Je suis persuadé que tu le savais avant !
- Non. Je l'ai découvert justement après coup ! Je t'en parle là parce qu'on est détendus, tranquilles à déjeuner. Tu es en campagne tout le temps, et au cas où tu ne t'en serais pas aperçu, je ne suis pas la première dame !
Justin leva les yeux au ciel.
- Je refuse de passer pour un progressiste en te fichant à mes côtés de cette façon…
- Il en est hors de question, bordel de merde !
Justin se crispa comme à chaque fois que Seth jurait de la sorte.
- Je ne te parle pas de ta présidence, je te parle de nous, en tant que couple ! J'te vois à peine pour autre chose que meeting, débats et entreprise !
Justin inspira.
- Ok. Ok. Mais…
- Je sais que ça te tient à cœur, ça me fait chier de t'en parler comme ça parce que c'est super méga important pour toi de devenir président de l'association Pokémon, mais… j'existe un peu aussi. Je fais mes petits trucs dans mon coin, dont 80% pour toi, mais…
- Bon, bon… On a passé la nuit ensemble, ça te suffit pas ?
- Non. Aussi étonnant que ça puisse paraître, tu n'es pas qu'un corps pour moi ! Même si ça me fait clairement super plaisir de dormir dans tes bras !
Justin fit la moue.
- Moi aussi.
- Je suppose que ça ira mieux quand tu seras président, tu pourras faire comme tous les politiciens, faire semblant de bosser !
- Je… n'en suis pas certain… pas au départ du moins… mais au moins, là, tu pourras passer plus de temps avec moi !
Seth sourit.
- Cool. Je vais essayer de surveiller si quelque chose se prépare chez Teresa.
- Je ne te demande pas non plus de la coller au train…
- Ah bah ça, ça risque pas… admit Seth.
Justin sourit.
***
Violette arriva à l'école. « L'endroit où j'ai l'impression d'être le moins à ma place… »
Elle aperçut des élèves de la classe mais qui ne lui prêtaient pas ou peu d'attention. « Pas plus mal. Je refuse d'être une Steven ou même une Wallace. Je veux juste être moi et qu'on me laisse tranquille. »
Elle arriva aux marches devant lesquelles Walter trônait avec son téléphone dans une main.
- Déjà 4350 personnes… waouh…
- Salut…
Walter rangea son téléphone.
- Hey !
- Je te monte ?
- Nan, t'inquiète. Il fait pas si froid que ça.
- Ok.
Violette monta les marches. Elle vit Santana à son endroit habituel.
« Je lui dis quoi, que je veux casser, que je veux qu'on arrête ? Ça m'embête, elle a fait plein d'efforts pour me plaire, elle m'aime vraiment je crois, et moi… bah… je suis toujours pas satisfaite. Oui c'est moi qui ai un problème, ça, c'est sûr… »
- Salut !
Violette regarda Andréa.
- Hey ! sourit Violette.
- Il faut que je te rende cette montre que tu m'as donnée pour la course, je suis absolument pas motivée !
Andréa tendit l'objet. Violette le reprit.
- Même pour du simple jogging ?
- Tu avais raison, toute seule, ça marche moins bien !
- Ah bah ça…
- Et Clive était encore moins motivé !
- Je l'imagine pas du tout ! ricana Violette.
- Et moi donc. On mange ensemble ce midi ?
- Faut voir oui !
Andréa regarda vers Clive, désapprobateur.
- Papa m'appelle, j'te laisse…
- Faut que je voie maman, de toute façon ! souffla Violette.
Andréa partit en ricanant. Violette secoua la tête. « J'arrive pas à croire qu'on soit devenues bonnes copines… Ça joue, peut-être aussi, le fait que j'arrive à me foutre complètement que Santana m'ait trompée… »
- Hey.
- Salut. Ça va ?
Santana inspira.
- Ma mère a pris sa décision et a finalement confié mon demi-frère aux services adaptés.
Violette écarquilla les yeux. Santana soupira.
- Je sais que je devrais m'en foutre, mais ça me terrifie quant aux priorités de ma mère…
- C'est… dur quand même ! admit Violette, un peu choquée.
- A vingt jours de Noël, clairement… Et avec ce qui vient d'arriver à Francis ça me choque encore plus…
- Excusez-moi…
Violette et Santana se tournèrent vers Tristan.
- Conversation importante. Tu as droit à trois mots.
- … où est Wallace ?
- Pas vu.
- Non plus.
- Gnnn…
Tristan entra dans l'école. Violette regarda Santana en grimaçant.
- Ils s'évitent un peu depuis quelques temps, c'est trop drôle.
- Je sais pas trop… marmonna Violette.
- Toujours est-il que j'ai jamais été aussi contente de ne plus vivre avec elle. En plus elle a perdu du poids, quand je l'ai croisée l'autre jour elle m'a presque fait pitié.
Violette agita la tête. « Dit-elle, pendant que ma mère à moi se remet d'une crise de nerfs… »
- Tu es un peu dure avec elle…
- Elle ne fait rien pour remettre sa vie en ordre, elle me gonfle.
- Salut les filles…
Santana et Violette saluèrent Francis qui semblait un peu morose.
- Ça va ?
- J'ai acheté un nouveau canapé…
Violette et Santana se regardèrent, étonnées. Francis acquiesça.
- J'ai acheté un truc pour moi, pour mon plaisir, pas pour ma sœur... Alors que c'est bientôt Noël…
Francis partit, hébété. Santana grimaça.
- Mais bordel, c'est quand que les gens de cette classe baisent un bon coup, histoire de ?
- Je vais voir Rebecca.
- Elle est probablement à son casier.
Violette s'éloigna. Elle dépassa Francis, toujours aussi sidéré par sa nouvelle liberté. Elle aperçut Gina et Lilian qui fricotaient. « Si ça pouvait être aussi simple pour moi… »
Wallace sortit des toilettes en se rajustant sous le regard quelque peu stupéfait de Violette.
- …
- Hey. Désolé pour ça. Oui, je porte des boxers.
- … Tristan te cherchait !
- Je sais, j'avais une grosse chiasse, juste à temps.
Violette manqua de vomir.
- Je rigooole. Tu tires de ces têtes, parfois.
- … en tout cas ça a l'air d'aller mieux…
- Ouais… J'ai recommencé à entrainer mes Pokémon.
Violette hocha la tête.
- Bien !
- Yep. C'est grâce au petit geek, là… et justement les choses sont devenues gênantes.
Violette plissa les yeux. « A quel moment de la conversation je lui ai demandé de me raconter sa vie ? Je DETESTE quand les gens font ça, nom d'un Caninos… »
- D'accord… se contenta de répondre Violette.
- C'est vraiment facile de te déstabiliser, la vache ! Rien à voir avec la fin de l'année dernière ! A toute !
Wallace s'éloigna. Violette plissa les yeux.
***
- Et là, elle se met sur la table et elle crie : « Apporte-moi une bière sinon j'te tue, connard ! »
Corinne ricana. Violette sourit. Mitch était hilare. Ils avaient pour invité le petit frère de Mitch, Jude qui avait au bas mot vingt ans.
- J'ai vraiment bien fait de quitter cette morue !
- On l'a vue qu'une fois mais on s'en est doutés ! ricana Corinne.
- Pourquoi tu sors toujours avec des engins pareils ! sourit Mitch.
Jude haussa les épaules.
- C'est facile !
Nouveaux rires. Violette secoua la tête, amusée.
- Et toi, Violette, les amours !
Violette plissa les yeux.
- Elle a très bien réussi sa seconde année ! signala Corinne.
- J'ai demandé les amours, pas l'école, elle est en vacances, en plus !
Violette inspira.
- Ca va. J'ai pas à me plaindre.
- Elle est tellement timide ! J'adore parce que d'un côté t'as moi avec mes histoires complètement dingues et elle en mode « Nan mais ça va, tout va bien, hihihi ! »
Corinne et Mitch regardèrent Violette en souriant, amusés. Violette sourit, gênée. On sonna à la porte.
- A cette heure-ci ?! s'étonna Corinne en se levant.
- Sinon frangin, le taf ?
- Boh, la routine… J'peux dire adieu à ma promotion, ma supérieure m'a dans le nez.
- La salope…
- Les garçons, euh…
Violette se leva d'instinct. Mitch et Jude la suivirent. Il y avait une caisse devant la porte.
- Qui a déposé ça ?! s'étonna Mitch.
- Y'avait personne, j'ai ouvert, il n'y avait que ça ! souffla Corinne.
Violette plissa les yeux.
- On a commandé quelque chose ?!
- Bah non… marmonna Mitch.
- Non plus ! s'étonna Corinne.
- On rentre ça, on ouvre et on discute après ! Si ça se trouve c'est du fric ! ricana Jude.
Les deux hommes entrèrent la caisse dans la maison. Violette se demandait ce que c'était.
- Et si ça explosait ? geignit la jeune fille.
- Rhololo, tu peux pas penser positivement toi lààà ? souffla Jude.
Mitch ramena un pied de biche.***
- Bon. Pour ce cours… On va faire une démonstration un peu spéciale basée sur… le volontariat.
Tristan était assis, comme depuis quelques semaines, avec ses amis, tout comme Wallace était retourné à sa bande de potes. Violette était avec Santana puisque Rebecca était assise avec Mike en permanence.
- En gros, le principe du début de ce cours : Qui veut se battre ?
- Moiiiiiii !
Surprise de la classe. Perrine, Walter, Naomi et Robbie, qui étaient au courant de la nouvelle remise de Wallace, levèrent les yeux au ciel.
- Ménage tes effets, tu es ridicule… soupira Perrine.
- Le retour de Sieur J'me La Pète un max… souffla Naomi.
- Il est de retour, applaudissez-le bien fort… marmonna Walter.
- Ou pas, ou jetez-lui des trucs… souffla Robbie.
- Z'êtes toujours aussi merdiques en tant que pom-pom girls, vous, hein !
Blandine s'étonna.
- Gribble, vous êtes sûr ?
- Ouais, faut que j'me dégourdisse les pattes. L'entrainement, c'est bien beau, mais le combat réel, y'a que ça de vrai.
- Qui veut tester Gribble 2.0 ?
Santana allait se presser mais Violette leva la main la première. « Il a vraiment été trop crade tout à l'heure… »
- Benson ! Bien ! Voilà un match qui promet.
- Cool, quelqu'un de coriace ! sourit Wallace.
Amélia baissa la main, dépitée. La prof ne l'avait pas vraiment remarquée, en fait, sur le côté, derrière Gina et Holly. Violette descendit sur le terrain.
- Je n'utiliserai aucun objet, signala Violette.
- M'en fiche un peu.
- Trois Pokémon, ça te va ?
- Ouais.
Tristan souffla. « Bon, il a l'air à l'aise… »
Wallace s'efforça de ne pas regarder dans l'amphi. « Putain, il me regarde. Je sens ses yeux dégoulinants de guimauve sur moi. A part ça, il essaie de me parler le moins possible. Moi aussi. Lalala tout va bien. »
- Je vais commencer doucement. Chamade !!
Le Mistigrix bleu apparut. Wallace plissa les yeux.
- Mouais. C'quoi, ce truc, déjà, un Psy… Manny !
Canarticho apparut. Il regarda son maître qui hocha la tête.
- Ouais, c'est un combat.
Canarticho hocha la tête. Violette inspira.
- Chamade, Cage Eclair !
Canarticho se retrouva paralysé. Wallace inspira.
- Manny, Tranche-Nuit.
Canarticho prépara son attaque, mais la paralysie agit. Wallace haussa les épaules. Tristan était admiratif. « C'est bien, il est détendu. Il ne s'énerve pas comme avant… mais c'est peut-être mauvais signe, en fait… »
- Vantardise !
Mistigrix sembla faire preuve d'un snobisme incroyable. Canarticho devint complètement dingue. Il se tapa dessus en criant tout en se figeant par moment à cause de la paralysie.
- Putain… géniale, cette stratégie… admit Wallace.
- Mer…ci… Choc Psy !
Mistigrix tendit la patte et frappa Canarticho d'une multitude de cristaux psychiques. Le Pokémon était très, très affaibli. Wallace le rappela. Blandine inspira. Violette s'étonna.
- J'pouvais plus rien faire, nan ?
- Euh… oui…
- Bah alors j'le rappelle. Suivant.
- Hm… Reviens, Chamade.
Le chat semblait content de son travail. Violette regarda Wallace.
- C'est toujours bon ?
- Oui, oui, oui.
Violette hocha la tête.
- Allez, Harvey.
Le Pokémon apparut et agita sa tête. Il sembla étonné de ne pas en avoir de deuxième. Violette se mordilla les lèvres, gênée.
- O… kay. J'comprends pas trop mais bon. Brenda !
Pandespiègle apparut.
- Harvey, Mâchouille !!
Mysdibule dansa et tenta de mordre Pandespiègle mais l'oursonne esquivait facilement.
- Tu… frappes dans le vide ou c'est moi ? s'étonna Wallace.
- Non, non, ça va ! Tête de Fer !
Mysdibule frappa carrément à côté. Wallace regarda Violette qui serra les dents.
- Brenda, Poing Comète !
Pandespiègle frappa Mysdibule avec force de multiples coups de poing, ce qui ne fit cependant que repousser la créature.
- Et Projection !
Pandespiègle prit Mysdibule par la grande gueule et le balança vers sa maîtresse qui se décala sur le côté. Wallace regarda Violette, étonné.
- On fait chacun notre tour n'importe quoi ou bien…
- J… il est pas habitué à se battre comme ça…
- Il est habitué comment ?
- En… évoluant…
Blandine plissa les yeux.
- Avec la bijouterie que vous a donné Helen ?
- Oui…
- … mouais, j'sais pas. Le rectorat est encore un peu frileux au sujet de ces trucs. J'préfère pas.
Violette souffla et rappela son Mysdibule affalé par terre. Wallace inspira et rappela Brenda qui exultait de sa victoire.
- On termine ? demanda Wallace.
- Oui bah oui, on va pas s'arrêter comme ça…
Blandine semblait très, très sceptique.
- Martial !
- Tabasco !
Tristan plissa les yeux. « Il aime pas Prinplouf à ce point ?! »
Chartor regarda Karaclée qui se mit en garde.
- Double Pied !
- Mur de Fer.
Chartor se couvrit. Karaclée frappa, mais pour ainsi dire dans le vide.
- Hm… Exploforce !
- Amnésie.
La sphère d'énergie de Karaclée fut complètement absorbée par Chartor. Violette sembla décontenancée. Wallace se mordilla les lèvres.
Elle rappela son Pokémon et Wallace rappela le sien. La classe était quelque peu stupéfaite, s'attendant à un combat épique.
- Euuuuuh… Par QUOI j'commence… souffla la prof.
Violette serra les dents. Wallace semblait un peu s'en foutre.
- Vous… première manche, bon usage des attaques non offensives.
- Merci.
- C'est un progrès, par contre c'est quoi cette merde absolue que vous avez foutu avec Mysdibule quoi !
Violette serra les dents.
- C'est un Pokémon que vous avez depuis longtemps, nan ?
- Oui…
- Et vous arriviez à peine à viser un truc qui esquivait à peine !
- Oui…
- C'est à cause de ces Méga-Saloperies, hein ?
Violette serra les dents, embarrassée.
- Je… suppose…
- Alors arrêtez d'utiliser ces conneries ma parole ! Sinon vous allez perdre des points dans ma matière. Entre autres. Parce que ces trucs, ça fait juste évoluer vos Pokémon un instant, après ils redeviennent normaux, c'est ça ?
Violette acquiesça.
- Bah faut soit faire comprendre à votre Pokémon que c'est pas toujours la fête du slip, soit arrêter d'utiliser ces trucs.
Clive souffla par les narines.
- Gribble…
- Je sais.
- Vous n'aviez aucune envie de gagner, n'est-ce pas ?
Wallace haussa les épaules.
- Pas vraiment.
- C'est pas « Pas vraiment », c'est carrément. Un combat c'est aussi un peu la volonté de se bouger pour gagner. Là, vous étiez pas motivé.
- J'voulais juste m'éclater un peu.
- Vous avez des circonstances atténuantes, mais retrouvez un peu la forme. Parce que là, clairement, vous l'avez pas.
- Bien reçu.
- Et la dernière manche, j'la commente même pas, ce serait une abomination aux yeux de mon prophète, à savoir les donuts. Est-ce qu'on a d'autres volontaires ?
Tristan regarda tristement Wallace qui rejoignait son rang sans être trop affecté. Violette était un peu mal d'avoir été sermonnée.
Walter regarda Wallace.
- Joli combat de merde.
- Merci, l'éclopé.
Tino se porta volontaire pour la suite. Blandine le regarda.
- Pas toi, personne voudra t'affronter.
- Oh mais madame !
- Ketts, vous êtes dispensé, un point c'est tout.
- Gnnn…
- Un autre ?
James leva la main.
- Pitterson ! Bien ! Venez !
James se leva. La classe sembla surprise. Fey inspira et leva la main à son tour.
- … Hope ?
- Hm !
- … contre votre petit ami ?
- Ex-petit-ami !
Ana agita la tête, aux côtés de Francis depuis les propos embarrassants de Steven à son égard. Rebecca regarda Mike en mode « Ça va chier, nan ? »
James regarda Fey, étonné.
- Tu… fais quoi ?
- Moi ? Rien ! J'ai juste envie de me battre.
- … comme ça pour rien ?!
- Bah oui !
- … okay…
James et Fey se firent face. Le reste de la classe était un peu surpris. Par chance pour elle, la grossesse de Fey se voyait très peu à cause de sa veste ample.
Steven observait, nonchalant.
- Elle est de plus en plus grosse, la Fey, nan ?
- C'est ton cerveau qui est de plus en plus petit, du coup tu vois tout plus grand.
- Un peu comme tes pieds… grommela Steven.
- Voilà, un peu comme mes pieds !
Mike regarda Rebecca, étonné. Laquelle inspira. Steven plissa les yeux.
- D'habitude quand je dis que t'as de gros pieds, tu me déchires ma race !
- Quoi, t'as pris l'habitude et c'est devenu sexuel pour toi ? soupira Rebecca.
Steven leva les mains, vaincus. Mike semblait soupçonneux lui aussi.
- Ca veut dire quoi tout ça ? souffla James.
- Oh mais rien, je voulais juste m'amuser un peu. On s'est jamais battus, tous les deux, je trouve ça idiot !
« C'est le prétexte que tu as trouvé pour lui parler et éventuellement le faire réagir qui est idiot… » songea Naomi.
Elle se sentit observée. Elle se retourna vers Amélia qui détourna rapidement le regard. Naomi fronça les sourcils et se retourna, méfiante. « Toi, t'inquiète, j'ai compris que tu cachais quelque chose. »
James soupira. Blandine plissa les yeux.
- Ok, c'est bon, vous m'avez conquis. Pareil que Gribble et Benson, trois contre trois.
James soupira de plus belle et regarda la prof qui haussa les épaules.
- Tu me fais pas peur, mon grand. Allez !
James sortit Yanmega. Fey envoya Braisillon.
- Youpi ! Deux volants !
James leva les yeux au ciel.
- Tu as un problème ? demanda Fey.
- J'sais pas, j'me comporte normalement, moi…
Rires dans la salle. Wallace se pencha vers Walter.
- J'ai raté un épisode ?
- Euh… je crois qu'il lui a volé une de ses robes pour jouer Oprah Winfrey au théâtre, et que de son côté, elle a infesté sa réserve de nourriture de Rattata affamés.
- Sérieusement ! grommela Wallace.
- Elle lui a demandé de faire des efforts mais depuis ils ne se parlent presque pas en fait.
- Chelouuu.
- Yep.
- Et toi, avec Naomi ?
- J't'expliquerai.
Fey hocha la tête.
- Braisillon, Aéropique !
L'oiseau fonça vers Yanmega. Le Pokémon ne put qu'encaisser. James souffla.
- A ton tour.
James semblait embêté. Blandine grommela.
- Me faites pas le coup de « C'est ma copine, j'peux pas taper ses Pokémon » !
- Ex-copine… grommela Fey.
- M'en tape.
James souffla.
- Sonicboom.
Yanmega s'éleva dans les airs et envoya une volée de lames soniques. L'attaque frappa le sol avec violence. Braisillon se trouva sous le feu des attaques. Fey se couvrit.
- WAAAAAH !
- Il s'est vachement bien entrainé depuis qu'il change de poste sur le terrain régulièrement ! admit Steven.
- Ouais, ça lui a fait beaucoup de bien de quitter Fey, il a pu s'investir dans plein de trucs, dont le sport ! admit Mike.
Rebecca regarda les garçons, en mode « Genre c'est ELLE qui le freinait ?! »
Blandine elle-même était soufflée. Braisillon s'était posé au sol, agitant la tête pour se remettre.
- Bah la vache ! T'es devenu vachement balaise !
- J'ai du temps pour m'entrainer.
- Ah, donc tu utilises bien ton temps libre à ce que je vois !
- Bah entre ça et mon taf de cuistot…
Fey s'étonna.
- Où ça ?
- Au Petit Gibet, sur le boulevard Mateloutre.
Wallace haussa un sourcil.
- J'connais ! Meilleur poulet que j'ai mangé : Là-bas.
- Pour le moment ça va, il a pas l'air de vouloir me virer.
- Si tu réfléchis comme ça, aussi… On continue ?
James acquiesça.
- Ton Yanmega n'a pas Turbo, il a LentillesTeintées… Donc je dois me méfier… Flammèche !
Naomi écrasa sa tête contre son pupitre. « TU PARLES D'UNE MEFIANCE !!! »
Braisillon s'éleva et envoya par les ailes une multitude de flammes qui partirent sur Yanmega.
- Rayon Signal.
Yanmega envoya une multitude de rayons par les yeux.
- Elle est trop dissipée cette attaque, ça fait un million de fois que je te le dis…
Braisillon contra l'attaque à coups d'Aile d'Acier. Cependant Yanmega en profita pour lui passer derrière.
- Bourdon.
L'attaque choqua totalement Braisillon qui finit au sol. Fey s'étonna. James restait impassible.
- Voilà. J'ai trouvé un travail, je m'améliore dans tout ce que je fais. Je suis presque en passe d'avoir une très bonne fac même. Et j'ai dit à mes parents que toi et moi on avait été ensemble. Voilà tout ce que j'ai fait, Fey.
Fey resta blême. Elle regarda James qui souffla.
- Et toi, ça va ? demanda James.
- Euh bah… oui… je suis contente que tu aies fait des efforts !
Elle rappela Braisillon. Son air craintif surpris le reste de la classe. En fait elle était la seule à sentir qu'il était en colère parce qu'elle était pour ainsi dire la seule à l'avoir vu vraiment en colère.
- C'est… bien que tu te sois responsabilisé !
- Hm.
- On passe au Pokémon suivant ? demanda-t-elle à tout hasard.
- Ouaip. Allez.
Hariyama apparut. Fey envoya Lockpin.
- Forte Paume.
Hariyama fondit sur Lockpin.
- Rebond !
Elle échappa au coup, habile. Elle se mit en garde, mais elle n'était clairement pas faite pour ça.
- Han non… geignit Fey.
Blandine leva les yeux au ciel.
- COGNE !
Hariyama frappa Lockpin de multiples coups du plat de la main. Lockpin fut totalement submergée. Fey serra les dents.
- Attaque Uppercut !
Lockpin frappa Hariyama mais elle mit dans le coup plus d'énergie que de force. Elle sembla elle-même surprise de ce ratage.
- Han noooon !
- Réveil forcé.
Hariyama dégomma Lockpin d'une bonne claque. Le Pokémon alla s'écraser derrière Fey.
« Et ce combat s'intitule : Simulacre de violence conjugale… » songea Francis.
« Limite à se demander si on doit voir ça… » songea Holly.
« Hmmm James qui castagne les Pokémon de Fey, chouette… » songea Naomi.
Fey était toute frémissante. James inspira.
- J'ai fait tout ça, et toi, tu as fait QUOI, Fey ?
Fey grimaça.
- C… Comment ça, c'était à toi de faire des efforts ?
- Seulement à moi ? Genre t'as aucun défaut à corriger ?!
- Pardon ?!
- Ouais, depuis qu'on n'est plus ensemble, je m'aperçois que j'suis pas si mal sans toi en fait. Tu criais tout le temps, t'arrêtais pas de me forcer à faire des trucs, de m'obliger à mieux me comporter, d'obliger mes potes à mieux se comporter…
- Putain mais TELLEMENT ! Fous-lui dans la face, James !
- Ta gueule, Steven ! cria James, hors de lui. Tout ça pour que toi, au final, tu me regardes faire, un milkshake à la main, en levant le pouce sur un transat !
Fey semblait bien honteuse. Les filles de la classe la jugeaient grandement.
« Nan mais de toute façon depuis le début je trouve qu'elle le traite comme un bébé… » songea Andréa.
« Ah ça pour gueuler, y'a du monde, mais pour rendre des comptes… » songea Gina.
« Elle peut être aussi en cloque qu'elle veut, ça va pas la sortir de ce mauvais pas de merde ! » pensa Holly.
« Compromis, nom masculin… » soupira intérieurement Naomi.
« J'ai envie de dessiner un Sabelette sur un tracteur. Oh et puis zut. » souffla Perrine.
« Mais quelle conne… » soupira Santana.
« Elle est un peu dure avec lui, c'est vrai… » admit Violette.
« Elle fait ce qu'elle veut bon sang, c'est son couple à elle… » grommela Rebecca.
« Ils n'ont aucun intérêt. » trancha Amélia.
« Je sais pas trop quoi penser, elle a raison dans un sens mais effectivement elle n'a pas fait grand-chose de son côté… » pensa Christina.
« C'est juste moi ou elle estime n'avoir aucun tort dans leur rupture ? » soupira Lucy.
« Je suis la seule que ça n'intéresse pas du tout ?! » geignit Quinn.
Ana se contenta de souffler simplement.
- Allez, Grelaçon.
Le Pokémon apparut et sautilla. Fey soupira.
- J… J'ai jamais voulu…
- Jamais voulu quoi ? Me crier dessus ?
- M… Mais non, mais c'est juste…
- Tu voulais tout le temps que je sois quelqu'un d'autre ! Ça suffit. Soit je te conviens, soit je te conviens pas.
« Tu. M'étonnes. » songea Wallace.
« C'est pas si simple, y'a des défauts avec lesquels on peut pas toujours transiger… » souffla Tristan.
« Je me demande quel Pokémon Fey va appeler… » se demanda Tino, la petite caméra à trépied sur le pupitre.
- C'est pas si facile, James, je t'aime de tout mon cœur, mais tu as des défauts qui parfois…
- On peut pas en parler calmement alors ? Plutôt que tu me gueules dessus ?
- Vous pourriez pas vous battre ? souffla Blandine.
- Et arrêter de déballer votre vie, on s'en fout complètement… geignit Clive avec douleur.
Andréa regarda Clive, semblant en désaccord. « N'aime bien les potins de ce genre, moi… »
Fey appela Dimoret. Le Pokémon observa Grelaçon avec hauteur.
- Tranche-Nuit !
Dimoret chargea l'attaque et fonça sur Grelaçon. Le Pokémon encaissa sans problème grâce à Armure.
- Allez !
Dimoret continua son attaque, repoussant à peine Grelaçon.
- Gnnnn !! J'aurais dû garder Braisillon !
- Bélier.
En un coup de tête ravageur, Grelaçon largua Dimoret.
- Entre chaque coup de griffe, Grelaçon faisait Affutage. Je t'ai parlé de mes techniques de combat, tu SAIS comment je me bats, je t'en parle TOUT LE TEMPS.
Fey serra les dents, gênée. James soupira, rappela Grelaçon et retourna à sa place.
- Mais apparemment tu m'écoutes pas.
Steven applaudit, jusqu'à ce que Mike et Rebecca ne lui tapent sur la tête pour qu'il cesse.
- Z'êtes violents !!
- Et toi, t'es con ! grogna Rebecca.
- Vieux, putain !! souffla Mike.
Blandine inspira.
- Plein de beaux efforts, Pitterson, voilà une force qui vous aidera à avancer dans la vie, continuez comme ça… Hope, vous étiez absolument pitoyable. Sur le plan du combat, évidemment.
Fey leva les yeux au ciel, aux côtés d'Ana.
- On a le temps pour un petit dernier…
Amélia leva la main. Blandine s'étonna.
- Levy ? Boh, on n'est pas à ça près…
Amélia se leva et descendit sous les yeux intrigués de ses camarades. Naomi se mordilla les lèvres. « Je dois y aller. Pour la faire répondre de son intervention à Méanville.
- Moi, moi, moi !
Naomi écarquilla les yeux et se retourna vers… Orson. Amélia elle-même leva les yeux au ciel et se tourna vers la prof.
- Je ne veux pas l'affronter.
- Pas le choix, le but du cours, c'est le volontariat.
- Que signifie ce cours ? Qu'est-ce que cette démonstration est censée nous apprendre ?
Blandine haussa un sourcil face à Amélia. Orson distrayait le reste de la classe, mais pas Naomi qui écoutait avec attention.
- … euh, mademoiselle Levy, vous allez baisser d'une octave…
- C'est un cours de combat, mais il ne nous rend pas plus fort. A quoi sert-il, donc ?
Blandine allait répondre, mais un enthousiaste petit Orson arriva sur le terrain.
- Chouette, chouette, chouette ! J'avais envie qu'on se batte ensemble !
Amélia fixa Orson.
- Depuis la fois où on s'est battus ensemble au tournoi j'ai essayé de te reparler, mais… comment dire, t'as pas trop voulu…
- « Du coup, j'me suis dit que j'allais me battre contre toi devant toute la classe, histoire de laver mon linge sale en public vu que… c'est un truc qui se fait ici ! »
Toute la classe regarda Clive qui avait crié ça en prenant une voix de fausset. Wallace était mort de rire.
- Putain ! Il l'a pas raté !!
- Zuckerman, emmenez Barker chez le proviseur…
- Quoi ? Quoi, mais quoi ? Madame, vous êtes d'accord avec moi !
- Tu n'as pas le droit de te moquer de ton camarade en l'imitant. Très mal en plus.
Orson plissa les yeux.
- Euh… si je devais le noter sur sa prestation, je lui donnerai un six et demi sur dix !
- Bertelin, qu'est-ce que je vous ai dit à propos d'être une carpette ?
- De pas être une carpette.
- Voilà.
Clive descendit de sa place, suivi par Francis.
- Vous êtes en état d'arrestation pour imitation douteuse. Tout ce que vous imiterez pourra être et sera retenu contre vous. Ne passez pas par la case départ et ne touchez pas deux-cent mille pokédollars… soupira Francis en menant Clive.
- N'importe quoi ! pesta Clive.
Les deux sortirent de la salle. Blandine soupira.
- Allez-y.
Amélia regarda Orson qui choisissait sa Pokéball.
- Alors… euh… Bon bah, hop !
Grodrive apparut. Amélia regarda le Pokémon.
- Il est sympa, hein ? Il a bien grandi depuis la dernière fois, hein ?
Amélia respirait difficilement. Elle saisit une Pokéball. « C'est ridicule. Absolument ridicule. Allez ! »
Wallace plissa les yeux. « J'ai envie de dire à Tristan : Hey, on dirait moi y'a un mois… mais… il va prendre ça comme une invitation. »
Tristan s'étonna. « On dirait Wallace y'a un mois… »
Amélia grimaça terriblement, comme luttant contre elle-même. Elle inspira lourdement.
- J'ABANDONNE.
Orson s'étonna. Amélia s'en retourna lourdement à sa place. Naomi grimaça. Blandine s'étonna.
- Euh… ok… Donc on a eu le combat nul de Gribble et Benson, le combat un peu gênant de Pitterson et Hope, et le combat avorté de Levy et Bertelin…
- Oh bah non… geignit Orson.
- … on va passer à la théorie avant que… je sais pas, avant que le plafond s'écroule ou une merde dans le genre. Bon.
***
Sortie du cours.
- C'est vraiment passé vite ! s'étonna Quinn.
- On n'a même pas vu Francis revenir ! s'étonna Lucy. Tu lui as reparlé au fait ?
- Pas trop. Il gamberge encore, ça me saoule, donc…
Lucy soupira.
- Donc tu reproduis inlassablement les mêmes erreurs.
- Quoi, je dois aller vers lui ?
- Oui !
- Et je lui dis quoi ?!
- « Francis, je suis désolée, je t'aime malgré tout, avec ou sans ta sœur ! »
- … c'est pas vraiment ça qui est en cause… c'est ma lâcheté !
- Alors ne sois plus lâche ! Agis !
- Mais il est tellement froid et tellement en pleine ratatouille personnelle ! J'ai presque l'impression qu'il va me frapper si je l'approche !! geignit Quinn.
- Francis. Te frapper. Bien sûr. Je le vois tout autant faire de la gymnastique rythmique avec le bâton et le ruban, tu vois !
- Il adorerait, ça l'a toujours fasciné, ce truc.
Lucy regarda Quinn, éberluée.
Tristan rattrapa Wallace.
- Wallace !
- Hm…
- Euh… faut que je te parle en privé !
Wallace serra les dents. « Meeerde… »
Wallace s'arrêta, laissant partir le reste du groupe qui ne le regretta pas.
- Oui ?
Tristan inspira.
- Euh… d'abord, désolé de m'être enfui la dernière fois, avec ton Prinplouf…
- Ca fait si longtemps qu'on s'est pas parlés ?
- On s'est plus salués qu'autre chose, j'étais un peu gêné…
- Ouais, ouais, ouais.
- Et d'ailleurs… désolé aussi de t'avoir un peu évité…
- C'était mutuel, je crois.
Tristan hocha la tête en se mordillant les lèvres.
- Ecoute, j'ai deux billets pour un opéra ce soir.
- … un opéra ?!
- Oui, tu te rappelles, ce que je voulais qu'on essaie tous les deux !
Wallace grimaça.
- Je sais… vraiment pas si j'ai ma place dans un opéra… Le prends pas mal, mais moi et les opéras, c'est un peu comme les bourges et les bistrots !
- Faudra s'habiller un peu chicos, ouais… En… en fait je regardais mes économies, je me disais « Quatre-cent Pokédollars en moins sur une épargne de huit-mille, ça va pas te tuer… » Du coup je me suis dit…
- … que ça ferait une sortie sympa, j'ai pigé.
- Si t'as pas envie, on peut faire un truc plus simple…
- Mais t'as acheté les billets…
- Oui mais au pire je peux y aller avec…
Tristan fit le tour de ses amis.
- Euh…
- Tino serait intéressé par ça ?
- Pas trop, non…
- Orson ? C'est un opéra sur les trains ?
- Nan, c'est la Traviata.
- … des trains mélangés avec des avions ?
Tristan sourit, amusé par la remarque.
- N… nan, ça veut dire « La dévoyée » en italien, c'est un opéra romantique à propos d'un homme qui aime une femme…
- Ouh, gros scénar original…
- … mais le père de l'homme les sépare, ça cause du drame…
- Et à la fin ils se marient et ont beaucoup d'enfants. Mouais.
Tristan serra les dents.
- Je… pensais que tu serais assez subtil pour…
- Ca peut être sympa. J'veux bien.
- Vraiment ?
- Ouais, ouais, ça peut être cool. Ça changera, déjà, c'est clair et net !
Tristan s'illumina.
- Génial ! Euh… pour aller à l'opéra, euh…
- Je sais où il est, c'est à une rue de l'hôpital pour Pokémon, c'est pas si loin de ta rue.
Tristan s'étonna.
- Ah bon ?
- Nan, à trois rues à peine. On se rejoint au carrefour entre chez toi et chez moi.
Tristan plissa les yeux.
- Ah oui, tu sais pas où j'habite exactement !
- Bah non.
Tristan essaya de se remémorer, mais non, Wallace n'avait jamais été chez lui.
- T'es jamais venu chez moi ?!…
- Bah non… Visiblement c'est un peu la zone avec ta tante diabolique qui habite là-bas…
- Ah bah oui… euh…
Wallace inspira.
- Bon, oublie tout ça, on se rejoint ce soir au croisement, à disons…
- Dix-neuf heures. Ça commence à dix-neuf-heures trente.
- On est placés où ?
- C'est des places classiques dans le public…
- Même pas un balcon, tu crains ! sourit Wallace.
Tristan ricana. Les deux restèrent là comme des idiots. Quand leurs regards eurent le malheur de se recroiser, Wallace soupira.
- C'est complètement débile, on arrête ça, c'était vachement mieux quand on était potes.
- On… était potes ?
- Bah au début quand tu venais juste me tenir compagnie, j'sais pas ce qui se passe, là, tout est super gênant, j'comprends pas !
- J… je sais pas trop non plus, ça m'inquiète un peu pour tout te dire…
Wallace regarda Tristan, attendant la suite. Tristan inspira.
- Des sentiments qui refont surface.
- Et que tu vas remettre à la niche tout de suite. Ça fait trois ans que je te le dis.
- Je sais, je sais, je sais. Wallace, excuse-moi, c'est nul de ma part…
- Mais nan. Mais nan arrête, c'est pas que ta faute, moi aussi j'étais bizarre, avec toutes ces émotions au sujet de… Ficelle…
- C'est génial en tout cas que tu aies renoué des liens avec tes Pokémon, je…
Tristan chercha des mots. « Ne sois pas trop gnan-gnan, tu sais qu'il déteste ! »
- … je suis content… pour toi.
- C'est un peu grâce à toi, c'est à toi d'être… content de toi.
- Mais nan, j'ai rien fait…
Wallace inspira.
- A ce soir, alors.
- Oui…
Wallace s'éloigna.
Tristan se mordilla les lèvres, regarda ses billets et manqua de pleurer. « J'suis le roi des idiots, je suis un gros nul, il est même pas intéressé, il vient juste pour me faire plaisir… »
Wallace grommela dans sa barbe. « M'énerve. M'énerve, m'énerve, m'é-ner-ve. PUTAIN. »
Naomi et Perrine discutaient.
- Elle est passée du côté ennemi, j'en suis presque persuadée. Maintenant que j'y pense, son comportement depuis le début de l'année est vraiment trop bizarre. Le fait qu'elle n'ait pas pu attaquer Orson est une preuve de plus.
Perrine plissa les yeux.
- J'pige pas ton raisonnement… Si elle était du côté ennemi, elle aurait dégommé Orson sans sourciller...
- Orson est amical avec elle ! Elle ne lui a pas fait de mal parce que quelque chose dans son cerveau lui dit « Nan, pas lui, c'est un ami ! »
Perrine grimaça.
- C'est le fait de vivre chez moi qui te rend aussi bizarre ?!
- Je suis sûre de ce que j'avance ! Robbie !
Robbie inspira.
- J'y crois pas trop non plus…
- Mais le SMS ! Ses cheveux, son comportement…
- Nan, ça prouve rien. Le SMS… ils ont pu confondre !
- D'après Pamela, Brian a vu Amélia utiliser une clé USB ! grommela Naomi.
Perrine et Robbie se regardèrent. Naomi s'étonna.
- Vous me prenez pour une folle ???
- Baaaaaaaah…
- En plus, ça n'a pas de sens, Naomi, pardon, mais Amélia qui serait chez Direction Dresseurs, alors qu'ils cherchent à éradiquer les nobles de son espèce…
- Mais justement, ils l'ont rallié, c'est que leur objectif est atteint !
Perrine semblait peu convaincue. Robbie haussa les épaules.
- J'peux pas y croire, c'est trop anachronique. Et pourquoi Amélia ?!
- C'est une cible facile, une pauvre fille un peu idiote…
- Mais qui avait compris le danger, le soir du bal de promo… Et aussi quand le Gardevoir noir a attaqué… rappela Perrine.
Naomi hocha la tête, se rappelant effectivement ces évènements.
- … Je suis sûre que je touchai à quelque chose, là !
- J'te savais pas conspirationniste ! admit Robbie.
- Je suis pas une de ces idiotes qui croient que tout est un complot, retire ça, Robbie !! geignit Naomi.
Ana observait Fey qui était méconnaissable, morose, stressée.
- Tout va bien ?
- Pas vraiment. Je me demande un peu ce que je dois faire là en fait… Faire tout ce que je peux pour me réconcilier avec James, lui avouer la vérité…
- Il est peut-être temps, en plus ça va être Noël…
Fey regarda Ana en mode « Mais quel rapport ?! »
Ana inspira.
- Ce serait un bon moment, je pense, une bonne opportunité !
Fey souffla.
- Moi qui voulais qu'il rampe à mes pieds !
- … vraiment ? euh, Fey… geignit Ana.
Walter soupira, poussé par Violette, plus loin derrière.
- … alors… vous n'êtes vraiment plus ensemble ? demanda Violette à tout hasard.
- Définitivement plus, non.
- A cause de ce qui s'est passé aux portes ouvertes…
- Hm, voilà.
Violette acquiesça.
- C'est triste…
- Y'a pire, elle est en plein conflit ouvert avec ses parents qui lui reprochent de continuellement chercher à les décevoir.
Violette s'étonna.
- Ah bon ?
- Elle a choisi une orientation en deçà de ses capacités et un petit ami en deçà de sa ligue. Forcément, ça a bien fâché ses parents.
- Je me doute.
- Tu as de la chance que les choses soient simples avec Santana. Quand je me vois avec Naomi ou quand je vois Fey et James, Francis et Quinn…J'me dis… hey… On en chie quand même pas mal, nous les hétéros.
- … tu sais que ça n'est pas « simple », surtout entre moi et Santana…
- C'était une boutade. J'ai comme l'impression que rien n'est facile en amour. Vraiment rien.
Violette inspira.
- C'est sûr…
- Enfin, plutôt dans la vie. Je sais, le petit handicapé qui se plaint à la grande lesbienne, c'est ultra cliché…
Violette soupira.
***
Lorsque Mitch et Jude ouvrirent la caisse, ils trouvèrent de la paille, beaucoup de paille jaune, ainsi qu'un pli. Corinne prit la lettre et la lut.
« IL PARAIT QUE CELA VOUS APPARTIENT
JE L'AI RECUPERE POUR VOUS
FAITES-EN CE QUE VOUS VOUDREZ
CORDIALEMENT
UN AMI »
Corinne grimaça.
- Mais qu'est-ce que ça peut être ?
- Y'a qu'un moyen de vérifier ! admit Jude.
Violette observa, surprise. Corinne regarda également.
Quand Mitch souleva la paillasse, il la rejeta à côté, apeuré. Corinne haussa les sourcils et recula, terrifiée. Violette manqua un battement. Jude, plus dégourdi, eut le courage de récupérer un nouveau pli, plus petit. Il le lut, intimidé.
- … « Ossements de George Stocks, récupérés en lisière d'un fourré distant du Bois Clémenti »
- OH MON DIEU ! AAAAAAAAH !!! AAAAAAAAAAAAH !!!
- M… Maman ?!
- Corinne, calme-toi, mais enfin…
- Putain…
Corinne était complètement horrifiée. Le crâne décomposé et reconstitué à la va-vite la fixait. Les os étaient noirs. Mitch regarda Corinne qui faisait une vraie grosse crise d'angoisse à l'ancienne.
- AAAH ! AAAAH ! IL EST… IL EST MORT ALORS… IL EST VRAIMENT… AAAAAH !
- Corinne, calme-toi !
- Frangin, j'crois qu'il faut l'emmener à l'hosto, là… marmonna Jude.
Violette tenait le bras de sa mère qui la repoussa. C'est comme si elle revivait tout, et l'aide de Violette ne faisait que lui remémorer tout ce qu'il avait pu lui faire. Surtout, elle le croyait disparu, ayant refait sa vie, ou quelque chose dans le même genre.
Eh bah non.
Elle finit à l'hôpital, devant une Violette anéantie. Mitch la soutenait comme il pouvait.
- Ca va aller ma grande… ta mère va s'en sortir…
Violette essuya ses larmes alors que Jude appelait un service de pompes funèbres.
***
Corinne fut internée les premiers temps. Ce fut très dur pour Mitch, mais également pour Violette. Une fois à la réception, Mitch sortit son porte-monnaie, gêné.
- On… On n'a pas d'assurance, on n'a jamais cru que ce truc pourrait nous arriver…
Violette se mordilla les lèvres, regardant vers la chambre de sa mère.
- PAS LES MEDICAMENTS ! NON ! JE SUIS DEJA ENCHAINEE, CA NE VOUS SUFFIT PAS ??? VIOLETTE !!!
Violette grimaça.
- GEORGES ! GEORGES, SORS-MOI DE LA !!!
Violette détourna le regard et les oreilles. « Non, ça fera du bien à maman. J'en suis certaine. En fait non. Oh mon Dieu, si ça se trouve, elle ne redeviendra jamais normale !! »
La réceptionniste fit des vérifications.
- En effet, vous n'avez pas d'assurance… Donc… Donc… euh…
La dame noire rehaussa ses lunettes.
- Euh… Monsieur, l'internement de votre conjointe a été placé sous un régime spécial… J'ai quelques coups de fils à passer…
Mitch haussa un sourcil.
- Ca… veut dire quoi ?
- Je dois faire des vérifications.
Violette plissa les yeux.
- Allez en salle d'attente.
Violette et Mitch attendirent donc. Violette regarda son beau-père.
- … Si tu pars, je comprendrais.
Mitch regarda Violette, étonné.
- Et maman comprendra aussi. On est habituées.
Mitch grimaça.
- … Violette, je ne compte pas partir. Tu es comme ma fille. Tu n'es pas exactement ma fille, mais à mes yeux tu es mon enfant. Je suis responsable de toi. Il est hors de question que je vous quitte, toi et Corinne.
Violette hocha la tête.
- Excuse-moi, c'était…
- Compréhensible dans un moment pareil.
Mitch renifla. Violette le regarda.
- Pardon, Mitch, vraiment…
- C'est pas toi. C'est voir ta mère dans cet état. Désolé, c'est moi qui dois faire le gros dur dans une telle situation, mais… Pfou…
Violette hocha la tête. « Santana, Santana elle saurait quoi faire… Non, même pas. Arrête de la prendre pour une déesse, Violette. Tu es idiote. »
La réceptionniste arriva.
- Monsieur, vous pouvez partir.
- … mais le règlement…
- L'internement de votre femme a, de façon incompréhensible, été placé sous un régime particulier de règlement automatique par un généreux mécène.
Mitch pencha la tête.
- Euh… ok…
Une fois dans la voiture, Mitch était toujours aussi intrigué.
- Tu crois que ce sont les réseaux nobles de ton père ?
Violette haussa les épaules.
- Je sais pas… si ça pouvait faire pareil pour mes études, ce serait bien !
Mitch sourit.
- Ouais !
***
On frappa à la porte. Etonnée, elle quitta la lecture de son ouvrage pour aller ouvrir.
- … ?!
- Santana…
La vietnamienne regarda la sportive qui semblait aux abois.
- … je m'attendais pas trop à te voir… du coup je suis en robe de chambre…
Violette se jeta sur elle et l'embrassa. Santana se laissa faire, d'autant que Violette la poussait vers le lit.
***
- Tu viens de m'utiliser en fait, si j'ai bien compris ?!
Violette se mordilla les lèvres, blottie contre Santana.
- J'voyais rien d'autre à faire pour… ne plus penser à ça, à ma mère qui hurle, à ce… crâne. Le crâne de mon père biologique…
- Ta mère est vraiment à l'hôpital à cause de ça ?
- Elle a fait une véritable crise, Santana… C'était affreux, elle ne se contrôlait plus…
- Ok, ok, mais ça va s'arranger, ça va passer, tout ça… Hein ?
Violette hocha la tête. Santana souffla.
- En tout cas, ça fait du bien d'être à nouveau ensemble…
Violette plissa les yeux.
- A ce propos, Santana…
- Hmmmmm ? Fais attention à ce que tu vas dire, je suis fragile… geignit Santana.
- On pourrait, je sais pas… faire différemment, cette fois-ci ? Quand on essaie de bien faire, ça foire. Là… on pourrait faire genre union libre, pas forcément la grande relation amoureuse, mais juste le truc tranquille où chacun fait ce qu'il veut. Comme ça tu peux… batifoler et moi j'ai mon espace vital et je ne me sens pas oppressée.
Santana haussa les épaules.
- Si tu veux, ouais…
- Cool.
- Tu vas me faire signer un truc ? demanda la vietnamienne.
Violette éclata de rire.
***
Santana ouvrit la porte pour laisser entrer Violette dans le café où elles souhaitaient manger un bout.
- J'ai une mauvaise nouvelle pour toi…
- Quoi donc ? s'étonna Violette.
- Bah disons que j'ai invité quelqu'un.
Violette grimaça et regarda dans la pièce. Elle la repéra immédiatement.
- Han non…
- Ce serait bien que vous résolviez ce conflit idiot…
- Mais je… Toi et elle…
- Tu as dit que notre relation sortait des conventions à présent, alors soit : Sortons des conventions. Je voudrais que tu te réconcilies avec ma pseudo-ex.
Violette soupira.
- Tu ne peux pas m'y obliger…
- Vous êtes dans la même classe, ce serait bien !
Violette souffla. Le couple s'assit à la table qu'Andréa avait gardé pour elles.
- Hey…
- Hey…
- Salut. Bon, arrêtez de tirer ces têtes…
***
Quelques minutes plus tard…
- Et là, la chanteuse du groupe se viande méchamment sur la scène…
- Oh non ! ricana Violette.
- En même temps, elle a cherché… sourit Santana.
- On lui avait balancé son liquide savonneux, même Clive était là en mode « On l'emmerde cette pute, qu'elle s'étouffe avec son savon »…
- Mais c'est quoi ces concerts ? sourit Violette, gênée.
- Les festivals, Violette, c'est trop cool, faudrait que t'essaie !
- Vous y allez pas dans une semaine ? s'étonna Santana.
Andréa frappa dans ses mains.
- Si ! Faut que tu viennes !
- Ca va carrément te changer les idées ! admit Santana.
- Je sais pas trop…
- Mais si, allez !
***
Une semaine plus tard, Violette accompagnait Santana, Andréa, Clive et une clique de gothiques à un concert de rock bien cradingue. Violette n'en revenait pas du monde, de la foule.
Mais surtout elle oubliait un peu ses problèmes, et ça, c'était plutôt génial.***
Violette inspira, attendant devant la salle de fondamentaux avec ses camarades. Elle regarda Santana qui la regarda.
- Un souci ? demanda Santana.
- Non, non. J'aime bien ce cours.
- Moi aussi. C'est devenu reposant, mais plus pour les mêmes raisons qu'avant…
La classe entra dans la salle et s'installa. Violette se plaça près de Santana comme d'habitude. Lola Prutt arriva comme à son habitude, toute calme.
- Bien, bien, bien. On va continuer ce qu'on avait si bien commencé Arrêtez de changer de place, c'est très perturbant.
Orson soupira, décontenancé. « A qui le dites-vous ! »
- J'ai une toute petite chose à vous annoncer ce matin…
Lola saisit un bout de papier. Elle sortit une jolie paire de lunettes dorées. Elle toussota et se plaça sous une lampe.
- Elle voit que dalle, c'est trop drôle ! ricana Steven.
- Mais j'entends très bien, petit Fantominus.
Le reste de la classe ricana. Steven sourit.
- Je sais ! C'était pour vous faire rire !
- On est en cours. Tu me feras rire en me rendant tes devoirs.
Steven ricana avec le reste de la classe.
- Vous me faites trop délirer, m'dame.
- Alors… Ah voilà. A la rentrée, vos emplois du temps seront figés en raison des élections. Qui pourraient radicalement en modifier la structure.
Les élèves acquiescèrent et notèrent sur leurs agendas.
- Ces élections, quel pataquès, n'est-ce pas. Ce qui importe, ce n'est pas qui est élu, c'est qui tire les ficelles derrière la personne qui est élue. C'est cette personne là qu'on devrait apprendre à connaître. Enfin bref.
Wallace pencha la tête sur le côté.
- Je suis chargée de vous donner vos emplois du temps pour cette période. Le lundi.
Les élèves notèrent d'autant mieux.
- Vous avez un lundi horrible. Vous commencez avec deux heures de médiathèque pour vos groupes de travail.
- Rhooooon…
- La tuile…
- On va être complètement nazes à neuf heures !
- Je n'y suis pour rien. Si ça ne tenait qu'à moi, je vous prendrais huit heures par jour !
Les élèves regardèrent Lola, stupéfaits.
- Vous êtes les moins ennuyeux que j'ai. Après ça vous aurez Histoire. Ensuite, vous irez manger, et vous aurez Fondamentaux. Avec moi. Même si je n'ai pas encore donné mon accord pour que ces heures aient lieu. J'aime faire ma petite coquine !
Steven blêmit. Wallace et Robbie se regardèrent, dégoûtés.
- Mardi. Le matin, Apprentissage Technique, deux heures, suivi de combat direct, deux heures. Ensuite manger, puis Options, deux heures. Mercredi, toute la matinée, Combat Direct. L'après-midi, deux heures d'histoire et deux heures de médiathèque. Quelle journée atroce vous allez avoir… Jeudi… Fondamentaux, deux heures, options, deux heures. L'après-midi, apprentissage technique, deux heures. Le vendredi, vous avez deux heures d'histoire, deux heures d'apprentissage et l'après-midi, deux heures de combat direct et deux heures de médiathèque.
Les élèves étaient épuisés par avance.
- On va mourir, j'y crois pas ! souffla Rebecca.
- Pffff j'en suis fatiguée rien qu'à le relire ! geignit Lucy.
- On fait quoi, on s'enfuit ? souffla Holly.
- Pour quoi faire ? La semaine prochaine à la même heure, madame Aubert sera dans sa salle, avec nous… soupira Gina.
- Voilà voilà. On va pouvoir reprendre le cours là où on l'avait laissé. Alors… Oui voilà.
***
- Je peux manger avec toi ?
Francis regarda Wallace, étonné. Le Wallace posa son plateau devant le Francis esseulé sans attendre la réponse.
- Pour… quoi faire ?
- Pour éviter Tristan bien sûr.
- Ah, vous en êtes encore là.
- Il m'a invité pour un opéra.
Francis écarquilla les yeux.
- Waouh ! C'est plutôt génial pour un…
Wallace regarda Francis qui serra les dents.
- … rencard. Oh mon Dieu.
- Ouais, on y est. Ce qui est trop drôle c'est qu'on est là en mode « On fait ça entre potes », mais en fait on a juste qu'une envie c'est de se grimper dessus.
- … et pourquoi vous le faites pas ?
- Je veux pas sortir avec lui !
- Tu veux quoi alors ?!
- … lui !
- Bah sors avec lui.
- T'as entendu ma phrase ? Je le veux lui ! Pas le pataquès autour. Juste Tristan.
- T'es amoureux ou pas ?
- On s'en fout de ça !! grommela Wallace.
- … bah nan justement !! Wallace, merde ! Sois un peu clair avec toi-même ! T'es amoureux !
- Nan !
- Tu veux voir Tristan, tu veux discuter avec lui…
- Ouais.
- Tu voudrais le serrer contre toi…
- Si possible.
- L'embrasser…
- Ouais ce serait cool.
- Tu le trouves mignon, tu le regardes comme un Magicarpe…
- Il me laisse pas indifférent mais pas que physiquement, c'est aussi le vécu qu'on a eu ensemble. Toute l'aide qu'il m'a apporté alors que… Que sa vie est au moins mille fois plus pourrie que la mienne. Mon sens de la gratitude me dit… que je dois lui rendre ce qu'il m'a donné. Et… dans ma logique des choses…
Francis acquiesça, un peu perturbé.
- D'accord. Tu veux coucher avec lui ?
- Ce serait génial.
- D'accord. Après ça ?
Wallace réfléchit.
- On recommence.
- … c'est tout, sans rien autour ? Juste le Sandwich, pas le Club ?
- Si on avait la même conversation avec toi pour Quinn ?
- Je veux l'épouser, la chérir, lui donner de beaux enfants, fonder un foyer et mener une vie honnête et heureuse.
- Putain c'est dégueulasse !! geignit Wallace.
- Dit le mec qui veut « coucher » et « recommencer » en guise d'objectifs relationnels !!
- Je vis dans le présent, ta vision est beaucoup trop lointaine pour moi ! Je suis là, moi, je pense pas futur, je pense maintenant. J'évite de penser futur parce que…
Wallace souffla.
- J'ai appris récemment qu'il y avait une sacrée putain de dose d'inattendu dans le futur et… ça me fout les jetons.
Francis inspira.
- Ouais, t'as pas tort. Mais croire au futur, c'est avancer sur un chemin connu. Tu veux faire quoi plus tard ?
- Je serais probablement encore serveuse… J'aurais une soubrette… On m'appellera Nathalie…
Francis se frappa le front. Wallace inspira.
- Cette conversation me saoule. On se contente de manger ?
- Tu dois y penser sérieusement, Wallace. Si Tristan te fait peur avec de simples objectifs pour plus tard, ce n'est pas lui qui a un problème, c'est toi ! souffla Francis.
Wallace inspira.
Derrière lui, à quelques tables, Naomi venait s'asseoir face à Walter.
- Tiens.
Perrine et Robbie observaient en silence. Naomi inspira.
- Toi, je sais que tu vas me croire.
Perrine et Robbie levèrent les yeux au ciel.
- Pourquoi des conversations aussi reloues le jour du Hamburger Frites ? grommela Robbie.
- Tu m'étonnes. Gâchez-moi pas mon burger, maudits démons… soupira Perrine.
Naomi prit une pose très sérieuse.
- On est bien d'accord qu'Amélia est manipulée par Direction Dresseurs !
- Tu as reparlé à tes parents ?
Naomi grimaça.
- Walter !!
- Je suis en mode Wallace, je me fous de toutes ces histoires à la con. Tu as reparlé à tes parents ?
- Non… Walter, écoute-moi…
- Tu viens de t'excuser ou…
Naomi leva les yeux au ciel.
- Je me suis DEJA excusée, genre un million de fois !
- Je sais… soupira Walter.
- Tu peux m'écouter, cinq minutes ?
- Oui.
Walter semblait épuisé. Naomi aussi. Robbie et Perrine se regardèrent.
- Lequel va s'effondrer le premier ? Je parie sur Naomi… marmonna Robbie.
- Walter est le plus faible. Je mise deux-cent.
Naomi et Walter regardèrent leurs camarades, agacés. Les deux levèrent les mains en l'air.
- Pas moi qu'a commencé ! souffla Perrine.
- Je veux juste manger mon hamburger ! geignit Robbie.
Naomi souffla.
- Entre le SMS qui indique qu'Amélia était avec eux et sa réaction bizarre au cours de combat direct…
- C'est impossible, Amélia est une cible, pas une prise de guerre.
- Une cible, une cible ! S'ils l'ont de leur côté, c'est tout bénef pour eux !! Ils ne pourront pas être accusés de vouloir s'en prendre aux autres familles nobles ! Ils ont réussi à la mettre de leur côté, et elle les sert de plusieurs façons, c'est devenu une de leurs guerrières, infiltrées chez nous !
Walter plissa les yeux.
- On parle d'Amélia Levy, la fille qui confond sa fourchette et son couteau ?!
- Elle n'est pas si bête, Walter, tu le sais très bien ! Rappelle-toi, l'examen ! La mêlée !
- On l'a juste complètement oubliée.
- Elle a causé une grande partie des KO, directement ou indirectement !
- Pas de preuve.
- PAS DE PREUVE ??? Tu as vu comme moi !! Elle a fini QUATRIEME sur vingt-huit !!
- Naomi, on s'en fiche ! Si Direction Dresseurs a recruté Amélia, félicitation à eux, ils ont réussi à harponner l'élève la plus idiote de la classe. Répercussions pour nous ? Aucune. Au pire, on se méfie un peu d'elle. On évite de parler trop fort en sa présence. Si elle a eu vent de tes soupçons et qu'elle est bien un agent infiltré, tu es en danger.
Naomi blêmit. Walter inspira.
- Mais c'est juste Amélia, elle ne peut pas te faire de mal. Si ?
Perrine et Robbie regardèrent Naomi qui haussa les épaules.
- Je sais pas trop…
- Ca veut dire non. Si tu savais, tu pourrais avoir peur.
- … Walter, est-ce que les choses peuvent redevenir normales entre nous, s'il te plait ?
- Parle à tes parents.
- Mes parents veulent me tuer !
- Ils en sont aussi capables qu'Amélia Levy !! grommela Walter, excédé. Aies un peu de tripes, aies le courage d'assumer tes choix, et on en reparle !
Naomi soupira et regarda Perrine qui inspira.
- D'un côté je sais que tes parents sont durs… D'un autre, Naomi, si tu ne les affrontes pas, tu n'en réchapperas jamais.
Naomi regarda Robbie qui haussa les épaules.
- Fais ce qui te semble le mieux pour que tu puisses vivre ta vie avec leur approbation.
Naomi acquiesça.
- Tu peux rester manger ici, si tu veux. J'ai l'impression que ça fait des siècles que je ne t'ai pas regardée manger.
Naomi regarda Walter qui agita les mains.
- En tout bien tout honneur !!
Tristan mangeait mollement aux côtés de Tino, Christina, Benjamin et Orson.
- Dis-le si tu t'ennuies… marmonna Tino.
Tristan souffla.
- M'ennuie pas, c'est juste que… J'sais pas, j'ai de plus en plus l'impression que tu avais raison…
Tino se sentit revivre. Benjamin et Orson plissèrent les yeux. Christina en rajouta une couche.
- Il a toujours raison !
Tristan grimaça. « Rappelle-toi, si ces deux-là se marient, d'avoir un calepin entier d'excuses pour éviter d'aller dîner chez ton meilleur pote et sa femme la tarée… »
- … et qu'au final cet investissement émotionnel va me péter à la figure.
- Evidemment. Parce que Wallace reste Wallace. Et que tu vas te manger un gros mur. Rien ne va se dérouler comme tu l'espères. Il n'y aura pas de baiser sous la pluie, ni de regards langoureux, et encore moins d'Amour pour toi au bout de ce chemin-là !
Christina grimaça.
- Maintenant que j'y pense, tu ne m'as jamais embrassée sous la pluie !
- Il n'a pas beaucoup plu et je n'aime pas sortir sous la pluie, c'est froid, la pluie… grommela Tino.
- Et tu ne me regardes jamais de façon langoureuse !
Tristan leva les yeux au ciel. « Et après, c'est moi qui ait un problème… »
- Je ne regarde jamais RIEN de façon langoureuse, pas même ma bibliothèque !!
- Est-ce qu'au moins tu m'aimes ?! grogna Christina.
Benjamin et Orson regardèrent les deux bombes face à face prêtes à exploser. Tristan observait, presque inquiet.
- Christina, nous sortons ensemble, nous avons partagé des choses, nous avons même dormi dans le même lit et fait un tout petit peu plus que dormir…
Tristan regarda Tino en rougissant. Tino lui jura en signes de s'expliquer plus tard. Christina, toute contente, hocha la tête.
- … je pense que ça prouve que tu es à mes yeux plus qu'une simple amie.
- C'est un « Je t'aime » ?
- Sémantiquement, presque.
Christina couina d'enthousiasme. Tristan défaillit. « En fait, à côté de Tino, Wallace est un grand romantique… »
Steven mangeait avec embarras. Ana de même. Fey faisait face à James pour le grand entretien. Rebecca soupira, ayant laissé Violette et Santana entre elles.
- C'est cool de pouvoir manger ensemble à nouveau ! sourit Mike.
- Hm. C'était chouette cette soirée où tu m'as emmené l'autre fois, marmonna Rebecca pour meubler.
- Hm. J'ai adoré ce moment où tu es partie en me laissant payer… marmonna Mike.
- Pour la quinzième fois, je pensais que tu m'invitais.
- Pas vraiment, non.
- C'était un rencard, nan ?
- C'était une sortie ! souffla Mike, excédé.
- Tu m'ennuies… grommela Rebecca.
Fey et James se regardaient à peine, plongés sur leurs assiettes.
- C'est pas que je veux plus de toi. Je veux juste que tu changes un peu aussi.
- Hm-mm.
- D'abord je veux que tu m'écoutes, que tu tiennes compte de ce que je dis, moi aussi.
- D'accord.
- Même si je dis pas souvent grand-chose.
- Ok.
- Ensuite je veux que tu arrêtes de me crier dessus. Ça m'énerve.
- Très bien.
- Et enfin, je ne suis pas le seul qui doive essayer de travailler. Si on travaille tous les deux, on s'en sortira mieux plus tard.
- C'est vrai.
- Et il faut que tu dises tout à tes parents. Je l'ai fait moi, tu peux bien le faire.
Steven s'étonna. « Ça doit faire un bail que j'ai pas entendu James parler autant… »
Fey souffla.
- Je… vais essayer.
- Nan, tu dois dire oui, clairement.
Fey hocha rapidement la tête. Ana la regarda, inquiète. Steven gardait le silence comme jamais. Il regarda son téléphone.
[Ce soir tu dors par terre. Ton oncle Dominique revient de vacances, il a besoin du canapé]
Steven sembla effondré. « Putain, déjà que j'ai à peine le canapé, voilà que je dois dormir par terre quoi, mais merde !! »
- Ca va Steven ?!
Steven regarda Ana qui le regardait, soucieuse. Fey le regarda aussi, surprise.
- Tu avais l'air anéanti…
Steven grimaça et regarda des deux côtés.
- Nan, j'étais saoulé par vos conneries. Contentez-vous de baiser, y'a que ça qui marche !
James secoua la tête en levant les yeux au ciel. Fey souffla.
- Tu es pathétique.
- Pas autant que toi en ce moment. Bouh-houhou, je suis Fey, je suis pas capable de garder l'amour de ma vie, bouhouhou !
- Moi au moins, j'ai un amour dans ma vie !
James sourit. Steven le regarda.
- Ouais. Qui te trouve ultra emmerdante !
Ana pouffa de rire, ce qui lui adjugea les regards stupéfaits de James, Fey, Rebecca et Mike. Steven retrouva le sourire. « Je l'ai faite rire. Cool ! »
- Désolée… C'est… Il est idiot, il me fait rire inconsciemment !
Steven regarda fièrement Ana qui croisa son regard et replongea dans son assiette, gênée.
Violette et Santana mangeaient calmement aux côtés d'Andréa et de Clive. Violette ne parlait pas trop, visiblement un peu gênée. Andréa s'étonna.
- Y'a un souci les filles ?
Santana regarda Andréa.
- Bah, on mange.
- Hm…
Andréa hocha la tête. Clive releva la sienne.
- Tu préfèrerais qu'elles se roulent des galoches ?
- Non, toi, tu préfèrerais. J'sais pas, on pourrait discuter… Clive, parle-nous de ton aller-retour chez le proviseur ?
- Il a dit qu'on le saoulait, il m'a donné un avertissement et m'a dit qu'au bout de trois, ce serait l'exclusion. Sauf qu'il a pas signé le papier qu'il m'a donné.
Andréa acquiesça.
- Passionnant… C'est bientôt Noël, vous avez décidé des cadeaux à vous offrir entre vous ?
Violette haussa les sourcils.
- C'est une surprise…
- Pourquoi tu veux absolument qu'on parle ?!
- J'sais pas, c'est morbide cette ambiance…
- Yaaaay, morbide… sourit Clive.
Andréa le regarda, défaite. Violette continuait à manger.
***
- Car tu es poussière. Tu redeviendras poussière. Nous te rendons à la terre, Georges Stocks.
Violette assistait à l'enterrement aux côtés de son beau-père. Corinne était restée dans la voiture, au bord de la catatonie. La plupart des gens présents étaient des cousins, des aïeuls. Certains très bien habillés. Violette savait qu'elle ne devait surtout pas leur parler. Sa mère, entre deux crises de nerfs, l'avait formellement déconseillé de le faire, et Mitch était du même avis.
- Ca va aller, ma grande ?
- Oh, oui, oui…
- Je vais rejoindre ta mère, tu reviens quand tu peux, ok ?
- Hm !
Mitch s'éloigna. Violette regarda le cercueil mis en terre.
« C'est mon père. C'est mon père biologique, c'est la personne qui a participé à ma naissance. Je lui dois la vie. Ok, il était mauvais avec maman, et… probablement avec moi. J'me rappelle presque rien de lui… Certes… mais… C'est mon père. Quand Santana a perdu le sien, elle a ressenti un grand vide, et… moi… je retrouve le mien, mort et… »
Violette put enfin pleurer maintenant qu'elle était seule. « Je me sens tellement bien, tellement heureuse de savoir enfin qui il est. J'ai passé ma jeunesse à appeler Mitch par son prénom, sans savoir qui était mon papa, et maintenant je saurais pourquoi j'appelle Mitch par son prénom. Parce que j'ai un papa. »
Violette soupira de soulagement et regarda l'enterrement se dérouler, apaisée. Quand elle reprit ses esprits, elle prit conscience qu'elle était là depuis vingt bonnes minutes. Maman allait s'impatienter. Elle se leva, toute de noir vêtu, et sortit des rangées de chaises.
On l'intercepta.
- Mais quel joli petit oiseau nous avons là.
Violette eut un mouvement de recul. L'homme avait de grandes lunettes de soleil.
- Je… On m'a… Je dois y aller…
- Shhht. Tout ira bien, tu n'as pas à avoir peur.
- Je n'ai pas le droit de parler aux membres de la famille.
L'homme baissa ses lunettes.
- Mais tu es de la famille.
- … Pas de ce côté-là, je suis une Benson !!
- Benson, Stocks, qu'est-ce qu'on s'en fiche.
Un Métamorph se déclara sur l'épaule de l'homme, qui ressemblait furieusement à Roland Smirnoff. Peut-être parce que c'était lui.
- Mademoiselle, savez-vous qui je suis ?
- … n… Votre tête me dit quelque chose…
- Excellent. C'est moi qui ait amené la caisse chez toi. Celle avec le corps de ce monsieur.
Violette tressaillit d'effroi.
- Ma mère… M… Oh mon… Vous… C'est vous qui…
- C'est moi qui ai financé ses soins. Tous ses soins. C'était la moindre des choses.
Violette se mordilla les lèvres, furieuse.
- Je devrais vous… Oh bon sang, je…
- Calmos. Tu as retrouvé ton père biologique, c'est cool, nan ?
- Vous avez traumatisé ma mère ! Elle ne sera plus jamais la même !
- Mais si. Les soins psychiatriques font des miracles, ils retrouvent même des enfants perdus !
Violette grimaça.
- Violette, nous nous reverrons. Tu pourras en rediscuter avec moi à ce moment-là. On verra si tu es toujours aussi mécontente.
Violette regarda l'homme partir. Elle regarda par terre, trouva un caillou et le lui jeta. Roland se tourna vers elle.
- C'est tout ce que tu peux faire ? Je sais que non. Un jour, tu sauras vraiment manier des cailloux.
Violette plissa les yeux. Roland partit en souriant.- Prends ça, SALE CONNARD !!!
Francis Zuckerman colla un bon crochet du droit à Roland Smirnoff, ivre de rage. Il recula, laissant Roland à la vindicte des autres élèves. Il grommela et s'enfuit. Quelqu'un leva la main pour que les policiers le laissent partir. Une femme aux cheveux châtains.
- AOUCH ! ARRETEZ ! BANDE DE PETITS CONS ! PUTAIN !! APRES TOUT CE QUE J'AI FAIT POUR VOUS !!! SALES PETITS ENFOIRES !!!
Violette regardait. Elle regardait ses camarades, aussi fourbus qu'elle. Déchaînés.
- J'VAIS ETRE OBLIGE DE ME CHANGER ! VIENS M'AIDER, MORUE !!!
- Tu l'as bien mérité ! cria la femme aux cheveux châtains.
Violette regardait. Perrine qui donnait des coups de pied. Steven qui crachait, en larmes. Tino, désemparé, qui pleurait dans les bras de Tristan. Elle regardait l'école qu'ils venaient de détruire, les ambulances, la police.
Elle regarda Roland à terre, assailli par les élèves. James qui rouait Roland de coups de pied également, Fey participait aussi, et il y avait Mike, Lucy qui y mettait un soin particulier. Rebecca, Santana, autant de personnes qui voulaient la peau de Roland Smirnoff à présent.
Quand, de fatigue, les coups eurent cessé, les élèves s'éloignèrent, dégoûtés. Roland était sale dans son costard.
- Putain !!
Violette aida Roland à se relever. Roland la regarda.
- Y'en a UNE qui a du bon sens !
Violette inspira et gifla Roland qui la regarda.
- Ouvrez les yeux, grogna-t-elle. Regardez ce que vous avez fait !!
Roland se mordilla les lèvres.
- Alors ne venez pas vous étonner qu'on vous frappe après !
Roland hocha la tête.
- Ok. Mais vous allez vous en mordre les doigts quand tout ça sera fini ! Dimitri !! J'ai besoin d'un costume neuf, et d'une PUTAIN de REDBULL !!!
Violette regarda Roland s'éloigner. La police encercla les élèves. Violette vit la femme aux cheveux châtains, inquiète. Elle prit son téléphone et sembla appeler quelqu'un, ce qui surprit Violette. Personne ne se débattit pour l'arrestation.
- Vous allez appeler nos parents, hein ? demanda Orson, en larmes et la morve au nez.
- Possible, petit.
Chacun revêtit sa paire de menottes dans le calme. James, Tino, Orson, Benjamin, les jumeaux, Wallace, Perrine et Walter furent emmenés vers des fourgons. Violette chercha Naomi des yeux. Elle semblait être partie, tout comme Francis. Gina et Holly regardèrent les jumeaux partir dans une direction séparée.
- Pourquoi on va pas au même endroit ?! geignit Gina.
- JAMES !!! cria Fey.
- Vous êtes répertoriés par estimation de la gravité de votre implication.
Orson se vit pointer une arme dessus.
- HEY !! HEEEEEEY !!!
- Orson !! cria Tino.
- Laissez-le tranquille, il a rien fait !! geignit Benjamin.
- Arrêtez ça !!! cria Tristan.
- C'est le cerveau, on peut pas prendre de risques.
Orson était complètement fou de peur. Son visage était une véritable serpillère.
- MAMAN ! JE VEUX MA MAMAN !!! hurla-t-il.
- Pour l'heure, tu vas t'expliquer sur tes actes !
- Surveille-le bien, il doit être interrogé par l'Agent du Gouvernement en personne.
- Ouaip.
A distance, arrêtée en compagnie d'une autre bande de criminels sans vergogne, Amélia Levy observait, son visage exprimant une profonde inquiétude. Pour qui, pour quoi…
Violette fut légèrement tirée par le bras.
- Allez ma petite, on y va, pas que ça à faire !
Violette se tourna une dernière fois vers Roland qui enfilait une chemise blanche, comme ça, normal.
Elle se mordilla les lèvres. « Monsieur Smirnoff… »
Helen suivait le pas, arrêtée également.
- J'ai rien fait ! Blandine était dans le coup aussi ! BLANDINE !
- Ta gueule, Clover, j'étais pas dans le coup ! grogna Blandine, derrière le cordon de sécurité.
- SANDRINE !
La blonde leva les mains en les agitant. Ambrose, Vivienne, Odile, Gregory, Gilbert et Jacob observaient également, absolument éberlués, en compagnie de badauds venus voir ce qui se passait. Une ambulance prit en charge le proviseur, salement amoché.
- Dites-nous où vous avez mal, monsieur.
Grant souffla, en pleurant à demi.
- Ils ont détruit mon école ! Où croyez-vous que j'ai mal ?!!
Violette entra dans le fourgon avec les autres. Tristan était étonné de ne pas être avec les autres.
- Hey ! C'est moi le cerveau du piratage ! C'est MOI le cerveau !! Orson sait à peine allumer le démineur !! HEY !
- Ça sert à rien… grommela Santana.
Violette inspira. Non, ça ne servait à rien. Il démarra, et partirent en direction du commissariat, sous étroite surveillance. Fey pleurait, Steven aussi. Et Violette regardait par le pare-brise, attendant de voir ce qu'on lui réservait, ainsi qu'aux autres.Violette inspira en quittant la cantine. Santana la rejoignit.
- Violette.
Elle se tourna vers Santana.
- Oui… ?
- Euh… C'est un peu dur à dire, surtout venant de moi, mais…
Violette pencha la tête sur le côté.
- … Je crois qu'il vaut mieux qu'on rompe.
Violette cligna des paupières un instant, surprise.
- … ah ?
- A ton manque de réaction, je sens que tu t'y attendais aussi…
- … un peu.
- Je sens que ça ne t'intéresse plus trop, que tu n'es plus dans l'esprit… Il vaut mieux qu'on reste amies.
Violette hocha la tête.
- Et… J'ai aussi ce sentiment d'être mauvaise pour toi, que tu as besoin d'autre chose… Tout comme j'ai besoin de voir d'autres personnes… au risque de te faire passer bien après.
Violette acquiesça.
- D'accord. On peut rester amies, cependant.
- Oui, voilà, on ne va pas s'embrouiller stupidement.
- Non.
Santana hocha la tête.
- Je vais devant la salle de philo.
- Ok, moi je vais rejoindre le terrain.
- A plus.
- Ouais.
Santana s'éloigna. Violette la regarda partir. Elle inspira. « Je me sens… »
La Traviata – Noi Siamo ZingarelleViolette sourit. « Libérée. Voilà, Violette, tu as ce que tu voulais depuis le début, tu es libre. »
Et ainsi, elle put aller courir l'esprit léger, pour la première fois depuis bien longtemps. Lucy l'observait, amusée. Léon se sentait motivée par cette nouvelle présence de Violette.
« Libérée de Santana et de sa séduction. »
Santana était triste aux côtés de Wallace qui stressait pour son opéra, alors que le cours de Vivienne était étrangement inintéressant ce jour-ci, comme pour empêcher les deux de penser à autre chose.
« Libérée de Rebecca et de sa pression… »
Rebecca aimait bien la poutre. Elle se sentait maîtresse d'elle-même sur cet agrès. Holly regardait ses ongles. Gina espérait pouvoir rentrer avec Lilian. Amélia semblait songeuse.
« Libérée de tout, culpabilité, ressentiment… »
Andréa était moins bonne en dessin qu'en peinture. Perrine trouvait le modèle féminin inintéressant. Clive n'arrivait pas à croire qu'une femme presque nue se laissait dessiner dans un cours scolaire.
« Je vais enfin pouvoir être moi-même. »
James semblait un peu moins investi dans son foot aujourd'hui. Mike et Steven pouvaient difficilement lui en tenir rigueur. Francis était sur le côté du terrain, attendant son tour pour jouer, l'air maussade.
« Violette sera Violette pour Violette, maintenant. »
Fey était trop soucieuse pour penser littérature. Ana notait soigneusement le cours. Quinn pensait à Francis. Walter et Naomi ne pouvaient pas s'empêcher de se regarder.
« Même si ce sera difficile, j'y arriverai, je ferais uniquement ce que moi je veux, pas ce que les autres m'imposeront »
Tino glandait en cours, perturbé. Tristan écoutait avec attention, les deux billets pour l'opéra face à lui, plein d'appréhension. Orson restait sagement dans les rangs. Benjamin regardait dehors, pressé.
« Et je mènerai la vie que j'entends, pas celle qu'on entend pour moi. »
Christina était toujours aussi folle et hyperactive en option journalisme. Robbie travaillait comme il pouvait. Lilian inspira en observant ses archives.
***
A la sortie, Wallace et Santana semblaient éteints.
- Quelle journée de merde… soupira Wallace.
- Hm. J'ai cassé avec Violette.
Wallace regarda sa camarade.
- Sérieux ?
- Je sais, c'est ultra con après tous les efforts que j'ai fait pour la reprendre. Ça pouvait pas marcher. Trop différentes.
Wallace affichait un sourire narquois. Santana s'en aperçut. Elle inspira.
- Mais je suis contente d'avoir au moins essayé. D'avoir croisé la route de Violette et d'avoir uni, l'espace de quelques mètres, mon chemin de vie au sien.
Wallace haussa les sourcils. Santana acquiesça.
- L'amour c'est compliqué, Wallace. C'est pas une question de contrôle, de pouvoir, de passé, de présent, de futur, l'amour c'est une impulsion qui te prend sans crier gare.
Wallace regarda le sol.
- Tu peux resister, bien sûr. Mais le seul remède, c'est l'abandon. L'abandon jusqu'à plus soif.
Wallace regarda Santana, pas dupe. Santana haussa les épaules.
- Une grande philosophe un peu tarée a dit un jour : Là où il y a du désir, il y a une flamme, là où il y a une flamme, quelqu'un va se brûler.
Wallace hocha la tête.
- Mais ce n'est pas parce que ça brûle que tu vas forcément mourir. Tu dois te lever et essayer.
Wallace plissa les yeux.
- Mais j'vais souffrir…
- Ou avoir chaud et te sentir bien. A toi de voir.
Santana laissa Wallace là, à la sortie de l'école. Wallace regarda le monde devant lui, un peu sonné.
Fey allait partir sans se retourner.
- Hey.
Elle se retourna vers James. Elle inspira.
- Oui ?
Le gros sportif ouvrit ses bras.
- C'est idiot. Faut qu'on arrête. J'pourrais pas passer un Noël sans toi.
- … James !
Fey se jeta dans ses bras. L'étreinte dura un moment, jusqu'à ce que James repousse Fey, étonné. Elle ne comprit pas tout de suite, avant de voir le regard de James fixer son ventre. Fey serra les dents, prise sur le fait. James leva les yeux au ciel.
- Pourquoi ?! Fey, putain, pourquoi tu m'as rien dit ?
Fey baissa la tête, honteuse.
- … Putain. On verra ça plus tard. Mais t'aurais dû me le dire !!
James partit, quelque peu énervé. Fey souffla, les larmes aux yeux. Elle reçut un SMS qu'elle lut, intriguée.
[Vous devez entrainer le Pokémon Méga-Evolué, certes, mais également le Pokémon quand il n'est pas méga-évolué.]
Quinn avait reçu le même message, un peu surprise. Ana la regarda, perturbée par la même chose.
[Sinon, vous aurez effectivement des Pokémon qui gardent leurs habitudes de Méga-Evolution, vu que c'est très grisant pour eux.]
Violette eut du mal à comprendre le but.
[Donc deux entrainements séparés]
Mike haussa un sourcil. Francis pencha la tête, aussi étonné que lui.
[Un pour le Méga]
Perrine grimaça. « Mais c'est QUI ??? »
[Un pour le pas-méga. Signé : Le vengeur masqué.]
Andréa regarda Clive, désabusée.
- Le vengeur masqué ?
- Ca va hein.
- Comment tu sais tout ça, toi, d'ailleurs ?! s'étonna Andréa.
- Je le sais, c'est tout. J'ai eu le temps de m'entrainer, moi, mademoiselle.
Naomi allait sortir, quand son regard fut attiré par un mouvement. Sepiatop. Il semblait chercher quelque chose. Naomi, intriguée, le suivit. Le Pokémon la ramena vers les jardins.
« Non mais je rêve ? »
Sepiatop s'éloigna dans les fourrés. « Elle est là ? Amélia est là ? Je vais la prendre sur le fait !! »
Naomi entra dans la masse de végétation en écartant les branches. Sepiatop lui saisit la tête des deux tentacules longs. Amélia la regarda.
- AH !!! Amélia ! Mais…
- Tu vas oublier les soupçons que tu as sur moi. Tu ne t'en souviendras que si je te dis…
Elle ouvrit un livre qui s'appelait « Mots compliqués, les clés pour les comprendre enfin, par Shirley B. »
- … « Coccyx »
Amélia frappa dans ses mains et Sepiatop intensifia l'hypnose avant de la lâcher. Naomi sembla en pleine transe. Amélia sortit des fourrés avec Sepiatop qui la regardait, dépité d'avoir fait des choses pareilles. Amélia soupira.
- Arrête d'être aussi sensible. Le docteur Wick a dit que ça te plairait d'hypnotiser les gens, comme ça.
Sepiatop sembla déçu. Naomi sortit des buissons. Amélia rappela Sepiatop.
- Mais… mais qu'est-ce que je fais là, moi ?!
Amélia se tourna vers elle, en la jugeant un peu. Naomi sembla honteuse.
- Il faut que je rentre, moi… Rhalala…
Amélia sourit. « Idiote. »
***
Violette rentra chez elle. Mitch regardait la télé aux côtés de Corinne.
- Maman, ça va ?
- Oh oui… Un peu mieux. Je pense que si je me bouge un peu, ça va mieux.
Violette hocha la tête. Elle vint se blottir auprès de ses parents, toute contente.
***
Un peu plus tard, Naomi sonna à sa porte. Sa mère ouvrit.
- Ma fille ! Bon sang ! Duncan !!
Le père de Naomi arriva. Elle se mordilla les lèvres.
- Il va falloir qu'on parle très sérieusement… marmonna la jeune fille.
Les parents hochèrent la tête.
***
***
***
Wallace était dans son siège, à écouter. Tristan était émerveillé. Wallace le regardait. « Il prend son pied… Moi j'ai du mal à suivre… »
Tristan regarda Wallace et vit son désarroi. Il se pencha vers lui.
- Son père lui demande de la quitter au nom des conventions sociales.
Wallace hocha la tête.
- Mais en fait, elle a un secret. Qui l'empêche d'être avec celui qu'elle aime.
Wallace sourit.
- Elle est brûlée sur tout le corps ?
Tristan secoua la tête en souriant.
- Tu vas voir.
- J'ai du mal à lire la traduction et à regarder en même temps.
- C'est un coup à prendre.
Les deux adolescents se repositionnèrent pour observer.
Les trois actes se succédèrent. Wallace se surprit à ne pas s'ennuyer. Il comprit même la fin, la larme à l'œil. Tristan pleurait également. La salle applaudit le baissé de rideau. Tristan se leva et n'eut même pas à le dire à Wallace.
***
- C'était génial ! sourit Tristan. Je voulais faire ça depuis longtemps, je suis content qu'on l'ait fait !
Wallace hocha la tête, encore un peu émotionné.
- Je sais ce que tu vas dire : La prochaine fois, un truc plus joyeux !
Wallace ricana.
- Nan… C'était… très beau, très sympa.
- On va vers chez moi, là.
- J'te raccompagne. Pis tu sais où je crèche, à moi de savoir où toi, tu crèches.
Tristan plissa les yeux.
- Tu montes pas, hein ! Y'a ma tante !
- N'exagère pas, je veux juste voir ton immeuble !
- J'te connais ! sourit Tristan.
- N'importe quoi ! Je viens de voir une femme mourir dans les bras de l'homme qu'elle aimait, et… au lieu de trouver ça cliché, j'ai… J'ai pleuré comme une gamine.
- C'est normal, ça ! sourit Tristan.
Petit silence, mâtiné d'émotion et de bonheur d'avoir été à l'opéra. Petits regards en coin de temps en temps. Et puis ils arrivent face au fameux immeuble.
- Voilà. C'est là.
Wallace regarda l'engin. Il hocha la tête.
- C'est comme j'imaginais. Bien moche.
- C'est plutôt confortable… pour du 40 mètres carré par appart !
- La vache. La maison de mes parents en fait presque 80…
- Ouais, j'ai vu ça, ouais… Bon, bah…
Gros moment gênant. Tristan brisa la glace en levant la main promptement.
- Salut, Wallace, et à demain pour le dernier jour avant les vacances !
- Hm...
- Et… euh… C'était une soirée cool, et… T'as raison, c'est…
Tristan inspira lourdement. Wallace le regardait, intrigué.
- C'est peut-être mieux si on reste amis.
Tristan partit vers son immeuble, dans l'allée qui y menait. La tête et le cœur lourd. « Voilà, crétin. Tu viens de fermer la porte que tu t'étais cassé le cul à ouvrir. Voilà. Bien joué. Tu as Friend-Zoné Wallace Gribble. L'homme que tu aimes plus que tout au monde. Pour qui tu risquerais ta vie et bien plus. »
Il tapa son code sans vraiment y prêter attention. « T'es nul, Edison. Tu sais pas ce que tu veux. Tu passes deux ans à lui courir après. La troisième, tu as une occasion, mais non, tu es là genre 'Nan, ça se fait pas, son Pokémon est mort'… Mais putain, tu l'aimes, on s'en fout de ça ! »
Il entra dans son hall, vide, et c'était ce genre de hall avec un miroir dans le fond. Il aperçut alors, et enfin seulement, qu'une ombre le suivait.
- Euh…
Il se retourna vers… Wallace, alors que la porte se refermait.
- … mais… euh… mais… Wall…
- T'as oublié quelque chose.
Tristan eut à peine le temps de se demander quoi que Wallace l'embrassa. Puis le poussa pour le plaquer au mur. L'embrassa de plus belle. Le caressa, du visage aux épaules, des côtes aux hanches. Tristan mit une bonne seconde avant de réaliser ce qui se passait. Il répondit enfin au baiser, puis aux caresses, comprenant ce qui se passait. Comprenant le message qu'on essayait de lui faire passer. Cela dura très exactement vingt et une secondes, mais aucun des deux ne le sut jamais.
Wallace s'écarta enfin. Le rouge aux joues, les yeux presque exorbités. Le souffle court. Tristan était par terre, absolument dévasté par ce qui venait d'arriver. Wallace regarda ses mains comme si elles étaient pleines de sang.
- W… Wallace, mais…
Wallace serra les dents, complètement dépassé par son propre geste. Il se précipita vers la sortie.
- Nan Wallace, nan, attends… geignit Tristan.
Wallace sortit, l'air désolé, mais il devait sortir. Il se mit à courir comme un dératé, quittant l'immeuble, traversant la rue. Il était bien une heure avant minuit.
Tristan resta là, complètement défait, la tête pleine de questions, le cœur chamboulé. « Alors… il veut pas qu'on reste amis ?! Il veut qu'on sorte ensemble ? Non, pas possible, pas Wallace Gribble… »
Wallace courait comme un dératé. Il courut, courut dans les rues, et ne rentra qu'une heure après minuit, complètement vanné. Il était essoufflé. Il vit le lit de camp encore défait de Tristan, dans lequel il dormait lors de ses passages ici.
Tristan monta patiemment les marches jusqu'à son immeuble, totalement sonné. Il repensait à ce qui venait de se passer. Il avait encore le goût de Wallace dans la bouche, et c'était une sensation incroyable. « L'espace d'un instant, il m'a désiré… J'ai senti à quel point c'était fort… »
Wallace prit les couvertures et les huma avec passion. Il se blottit dedans et dormit comme ça, tout habillé, au moins une heure après minuit.
Tristan prêta à peine attention à sa tante qui ne dormait pas et se servait du whisky sur la table de la cuisine. Il se coucha en sous-vêtements et eut du mal à dormir, tenaillé par le souvenir de Wallace l'embrassant dans son hall d'immeuble.