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Pokemonis T.1 : La Pokeball perdue de Malak



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Informations

» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 04/03/2015 à 09:02
» Dernière mise à jour le 20/10/2016 à 19:08

» Mots-clés :   Absence de poké balls   Action   Aventure   Présence de Pokémon inventés   Région inventée

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Chapitre 17 : Premiers combats
Tannis


Je me réveillai d'excellente humeur. Je ne savais pas l'exprimer, mais j'étais content. Sans doute qu'après une hibernation forcée de deux ans, on était heureux de pouvoir revenir à la vie active. J'étais entouré de gens intéressants, d'une fille qui faisait le bonheur de mes yeux à chaque fois que je la regardais, et on voyageait tous ensemble au grand air pour combattre la tyrannie et défendre la justice et l'égalité. Que demander de plus ?

Les autres auraient dû partager mon bonheur. Mais bizarrement, je semblais être le seul de la bande à me sentir heureux et enthousiaste. La belle Ludmila était toujours assez sombre et distante avec tout le monde, et ne souriait que pour se moquer des autres. Dame Sol et Penombrice étaient méga-sérieux. Ce type, Kerel, semblait bouder dans son coin depuis qu'il s'était disputé avec sa copine Pokemon aux grandes oreilles, et elle aussi paraissait en pleine dépression. J'avais bien essayé de les dérider en leur faisant partager quelque blagues de mon cru, mais ils ne semblaient pas bien saisir mon humour pourtant hilarant. Quant au dernier du groupe, cet grande échasse de Cresuptil, il passait la plus grande partie de son temps à se plaindre de tout et n'importe quoi, en particulier de son argent qu'il avait perdu. Il en était devenu tellement saoulant que Ludmila avait pris l'initiative de le bâillonner quatre heures durant. Après cela, il se l'était enfin fermé, mais sans rien épargner à Ludmila de son regard haineux.

C'était bien triste, cette atmosphère pesante. Quitte à faire une révolution, autant la faire dans la joie et la bonne humeur, non ? Sinon, ça servait à quoi ? Je priais Arceus de toutes mes forces pour que les autres Paxen ne soient pas pareils. Sinon, j'allais sérieusement me demander comment j'ai fait pour en faire partie depuis toujours. Enfin, de toute façon, où qu'aille Ludmila, j'irai avec elle. Je me fichais de savoir si j'avais une ou même plusieurs copines à la base Paxen. J'avais jeté mon dévolu sur Ludmila Chen, et l'Empereur lui-même ne saurait me faire renoncer.

Mais j'avais vite compris que ce n'était pas vraiment le moment de lui conter fleurette. On risquait à tout moment de se faire coincer par une patrouille impériale, et je devais retrouver dans mon esprit embrumé ce que m'avait dit Xanthos au sujet de la Pokeball de l'Empereur avant de mourir. J'allais tâcher de m'y employer corps et âme. J'aimais bien l'idée d'être l'élément essentiel du plan des Paxen. Pour impressionner Ludmila bien sûr, mais aussi par amour propre. Bien qu'au fond de moi, je n'étais pas aussi engagé que Ludmila. J'étais amnésique. Je ne connaissais de l'Empire que ce qu'on m'en avait dit récemment. Sûr qu'il n'avait pas l'air sympathique, mais ce n'était pas assez pour que je puisse le haïr. Ludmila, elle, haïssait l'Empire de toutes ses forces. Ça se voyait. C'est cette haine et ce ressentiment qui durcissait son si beau visage et l'empêchait de sourire sincèrement. Rien que pour elle, j'étais prêt à défier Daecheron en personne.

Je me levai en m'étirant. Comme d'habitude, j'étais le dernier à me réveiller. Non pas que je me sente particulièrement un lève-tard, mais les autres ne semblaient dormir qu'à peine et par intermittence. Ce qui n'arrangeait pas spécialement leur humeur. J'avisai Ludmila qui était en train de se tailler des morceaux pointus de bois avec un rocher tranchant. Malgré la protection dont nous bénéficions grâce à dame Sol, Ludmila avait avoué ne jamais se sentir vraiment à l'aise sans une arme. Bien que, d'après ce que Penombrice m'avait dit sur elle, cette fille était une arme à elle seule.

- Luuuuuuudmila ! Fis-je en sautillant jusqu'à elle. Quelle bonne journée que voilà ! La neige commence à fondre. Le printemps arrive !

Ludmila me jeta son habituel regard blasé et cynique. Cette fille était experte dans l'art d'envoyer des vents. Plus que ça, c'était une artiste dans ce domaine. Mais ça ne me décourageait pas pour autant. Au contraire, j'adorai les défis.

- C'est l'Empereur qui contrôle le temps qu'il fait partout à Pokemonis, dit-elle. Les saisons n'existent plus. Il fera beau tant qu'il le décidera, c'est tout.

Elle cessa de tailler son bâton et se leva.

- Les autres sont devant. Ils discutent du trajet. J'attendais que tu te réveilles.

- Il ne fallait pas, très chère, répondis-je. Si vous étiez prêt à partir, tu n'avais qu'à me réveiller.

- Dame Sol juge plus prudent de te laisser dormir comme tu veux. Ton corps a besoin de reprendre ses marques après ta cryogénisation.

Je ne pouvais pas vraiment dire le contraire, en effet. Il m'arrivait toujours parfois d'avoir des sortes de crises d'équilibre, des maux de têtes atroces et des explosions de couleurs dans les yeux. Sans compter mon élocution qui avait parfois quelque problème. Je pouvais flancher sur un mot pendant plusieurs secondes avant de me souvenir de comment il se prononce. Et parfois, j'oubliais même des mots. Enfin, tout le monde était compréhensif envers moi, à part le mec aux cheveux rouges qui me prenait sans doute pour un attardé mental. Moi, si j'avais trouvé tout ça embêtant au début, je faisais désormais mauvaise fortune bon cœur. Ça me donnait un certain style déjanté et mystérieux.

- On est donc proche de cette Vallée des Brumes ?

- C'est ce qui semblerait. Va chercher ce crétin de Cresuptil et arrive. Faut qu'on bouge.

Elle désigna le Pokemon qui, un peu à l'écart, semblait être très occupé à arracher par terre le peu d'herbe qu'on pouvait trouver. Je m'approchai en le regardant. Il était drôle, ce Pokemon. Je l'aimais bien. Il semblait être une espèce de comique, répétant un sketch ayant trait à l'argent. Ludmila l'avait peut-être amené avec nous pour qu'il nous fasse rire ? Pourtant, ça ne semblait pas trop bien marcher sur elle...

- Bonjour, m'sieur Cresuptil, dis-je en approchant. Vous faites quoi, au juste ?

- J'aurai pensé que même un stupide humain comme toi aurai compris, souffla méprisamment le Pokemon. Je suis en train de récolter de l'herbe.

- Ahemmm... Oui, je vois ça. Mais pourquoi ?

- Je compte la vendre ensuite.

- Vendre de l'herbe ? Répétai-je, ébahi.

- Il y a beaucoup de Pokemon qui ne se nourrissent que de ça, expliqua très sérieusement Cresuptil. Il y en a sûrement dans cette Vallée des Brumes où nous nous rendons. Je pourrai donc la leur vendre, et retrouver un peu d'argent.

Je fronçai les sourcils, perplexe. Cresuptil était-il sérieux, où bien répétait-il une scène de son spectacle drôle ?

- Ne reste pas planté là, et aide-moi, reprit le Pokemon en me fourrant dans les mains des touffes entières d'herbes. Je te reverserai une part équitable du bénéfice. Disons 1%.

J'obtempérai. Pas pour les 1% d'une somme probablement inexistante, mais pour qu'on se mette en route au plus vite. Plus loin, les autres étaient penchés sur un dessin que Dame Sol avait fait sur la terre humide du matin.

- La Vallée des Brumes se trouvent au sud de la cité de Frechta, qu'on pourra bientôt apercevoir, dit la vieille femme. Passer par là serait le chemin le plus court et le plus sûr, mais ça ne sera pas sans croiser plusieurs patrouilles impériales.

- Vous pourriez vous en occupez sans peine non, Dame Sol ? Demanda Ludmila.

- Oui, je pourrai, mais je ne le ferai pas. Ce sera le meilleur moyen d'indiquer où nous allons au colonel Tranchodon. Le mieux est de contourner la cité et la route impériale en continuant dans la forêt. Mais plus on s'approche du Mur de Cristal, plus l'emprise de l'Empire est absente.

- Et ce n'est pas une bonne chose ça ? Questionnai-je.

- L'Empire, c'est l'ordre et la civilisation, énonça Sol. On peut le trouver détestable, mais on ne peut pas lui enlever ça. Hors de sa juridiction, on ne peut savoir comment les Pokemon peuvent réagir. Il nous faudra toujours rester sur nos gardes. Un Pokemon sauvage peut-être plus dangereux qu'un impérial.

Je méditai à cela tandis que nous poursuivions notre route. C'est que pour le moment, je n'avais pas rencontré beaucoup de Pokemon. Penombrice, Cielali et Cresuptil étaient d'anciens impériaux. Ils se comportaient comme la plupart des humains. Ils étaient sociables et respectaient le droit des individus. Mais les Pokemon sauvages qui avaient décidé de vivre hors des frontières de l'Empire, ceux là n'avaient pas reçu cette éducation. Ils ne respectaient rien, si ce n'était leur instinct. De plus, la plupart du temps, ils avaient un certain mépris pour les Pokemon de l'Empire et les humains qui les servaient. J'avais bien senti ça en discutant avec l'Aeropteryx qui nous avait accueilli dans sa grotte. Encore que lui était plus ou moins civilisé, car vivant à proximité des Pokemon de l'Empire. Mais plus on descendait vers le sud, moins ce serait le cas.

- Je me demandais... fis-je aux autres. Pourquoi les Pokemon sauvages n'aident-ils pas les Paxen ? La plupart d'entre eux détestent l'Empire non ?

- C'est le cas en effet, me répondit Penombrice. Mais ils n'en aiment pas plus les Paxen pour autant. Pour eux, nous sommes similaires à l'Empire. Ce sont les Pokemon civilisés qu'ils méprisent, qu'ils soient impériaux ou rebelles. Les Pokemon sauvages pensent que nous n'aurions pas du assimiler le mode de vie des humains et leur langage. Pour eux, nous sommes devenus comme les humains d'avant la Guerre de Renaissance. De plus, l'Empire ne cesse de leur voler de plus en plus de territoire, et nous autres Paxen n'avons jamais rien fait pour les aider.

- Le mode de vie des humains d'avant la Guerre de Renaissance ? Répéta Cielali, intéressée. Comment vivaient-ils ?

- Ils vivaient libres, répondit Dame Sol. Ils vivaient dans de grandes villes comme celles de l'Empire. Ils se servaient des Pokemon pour se battre entre eux, la plupart du temps. Ils ne cessaient de se faire la guerre. Bref, ils n'étaient pas très différents de ce que les Pokemon sont devenus maintenant.

- Tu étais alors vraiment des leurs, Sol ? Demanda Kerel. Tu étais une humaine d'avant la Guerre de Renaissance, il y a six cents ans ?

La vieille dame eut un léger sourire.

- J'ai vécu parmi eux et comme eux, mais j'étais un peu différente, comme tu imagines.

Kerel la regarda avec attention.

- Qu'est-ce que tu es, Sol ? Tu peux me le dire, non ? Je te connais depuis toujours...

- Ça t'inquiète hein ? Rigola Sol. Disons que je suis un hybride. Pas totalement humaine, et pas totalement Pokemon. Je te raconterai mon histoire un jour, si on a l'occasion. Mais là, ce n'est pas le moment.

Elle désigna quelque chose plus loin, qu'elle seule et ses sens anormalement affinés pouvaient détecter. Cielali s'envola par-dessus la cime des arbres pour voir ce qu'il en était. Elle revint rapidement, légèrement affolée.

- Une patrouille impériale ! Six Pokemon qui arrivent droit sur nous !

- T'en es certaine ? Demanda Ludmila. Ce ne serait pas plutôt des Pokemon sauvages ?

- Je n'ai jamais vu de Pokemon sauvage porter l'armure de l'Empire, répliqua Cielali.

- Ben Dame Sol, vous aviez dit qu'on croiserai pas d'impériaux dans le coin, fis-je remarquer à notre guide.

- J'ai dit qu'ils seront rares, mais pas inexistants. On est toujours dans le domaine de l'Empire.

- C'étaient quoi, comme Pokemon ? Demanda Ludmila à Cielali.

- J'ai vu un Elekable. Il semble les commander. Il y avait un Akwakwak, un Blizzaroi et un Geolithe. Les deux derniers, je ne les connaissais pas. Une espèce d'araignée toute jaune, et un qui ressemblait à deux épées croisées...

- Un Mygavolt et un Dimocles, sans nul doute, résuma Penombrice. Dame Solaris, on les combat ?

- Pas le choix. Ils nous tomberont forcément dessus. Tâchons de faire vite. Et pas de tuerie ! ajouta-t-elle à l'adresse de Ludmila. J'effacerai nos souvenirs de leurs esprits.

- Compris, grommela la jeune Paxen.

Je voyais bien que seule la position de Sol dans la hiérarchie Paxen retenait Ludmila de lui dire ce qu'elle avait à dire. Elle semblait considérer que chacune seconde durant laquelle elle ne tuait pas un Pokemon impérial était une horrible perte de temps. De son coté, Kerel se plaça devant Cielali, ses poings levés pour seule arme.

- Restez bien derrière moi, maîtresse.

Ce qui lui valu une remarque ironique de la part de Ludmila :

- Tu comptes affronter un Pokemon à mains nues, petit toutou Kerel ? Tu vas nous impressionner avec des talents jusque là insoupçonnés ?

- J'affronterai quiconque menace ma maîtresse, et avec quoi que ce soit.

- Ce n'est pas acceptable, répliqua Cielali. Je vais me battre. Ludmila a raison, Kerel. C'est toi qui ferai mieux de rester en arrière.

Clash, ça c'était envoyé ! Kerel avait baissé les bras, et avait l'air du mec qui venait de se faire plaquer par sa copine. Je souris en lui tapant sur l'épaule.

- Bah, déprime pas vieux. Je bouge pas moi aussi. Nous autres humains, on est comme des cons face aux Pokemon si on a pas d'arme.

J'avisai Ludmila qui se tenait prête à se battre, avec son bâton pointu, et Sol, dont les yeux venaient de se réduire à deux feintes dans des orbes violets terrifiants.

- Enfin, la plupart des humains, ajoutai-je en aparté.

Kerel baissa la tête. Il semblait être un homme qui venait de vivre des siècles de malheurs.

- Je suis faible face aux Pokemon, c'est vrai... Mais c'est encore plus terrible d'entendre sa maîtresse nous dire qu'on est inutile.

- C'est pas c'qu'elle a dit, vieux. On a tous notre ulitilé... notre utélité... notre ulélé... Enfin bref, on sert tous à quelque chose. Mais on n'est pas né avec des pouvoirs nous.

Derrière nous, Cresuptil se tenait encore plus en retrait.

- Et vous, vous ne comptez pas vous battre ? Lui demandai-je.

- Me battre ? Moi ? Et pourquoi donc, misérable humain ? Qu'est-ce que j'y gagne, à affronter l'Empire ? Je ne suis qu'une victime collatérale ! Ces rebelles ont fait de moi un criminel recherché à l'insu de mon plein gré !

- Et j'imagine que si l'Empire vous attrape, il fera de vous un cadavre à l'insu de votre plein gré.

Cresuptil était engagé dans un furieux combat mental. Il était un Pokemon impérial typique, profitant du système d'esclavage des humains et n'ayant pour la rébellion Paxen que mépris. Mais d'un autre coté, il devait se dire que l'argent ne servait à rien quand on était mort.

- Je vais juste utiliser mes attaques de soutien pour aider un peu, annonça-t-il de mauvaise grâce. Et quand nous aurons rejoint la base Paxen, j'insiste pour que mon concours soit pris en compte et récompensé à sa juste valeur, de préférence par des jails sonnants et trébuchants. J'exige aussi qu'on mette tout cela par écrit une fois ceci passé.

- C'est ça. Je parlerai de vous au chef des Paxen en termes très élogieux, lui promis-je.

Cresuptil utilisa ses pouvoirs psychiques pour placer des Protection et des Mur Lumière autour de Sol, Ludmila, Cielali et Penombrice. Ils ne laissèrent pas aux impériaux le temps de réfléchir dès qu'ils tombèrent face à eux. Dame Sol tira un Dracochoc qui fit exploser le sol et désorganisa la patrouille. L'Elekable, qui commandait vraisemblablement ce petit groupe, se reprit en premier et désigna ses opposants d'un geste incrédule :

- Ce sont eux ! Les Paxen recherchés ! Capturez-les !

Avant qu'il n'ait pu terminer sa phrase, l'un de ses soldats, en l'occurrence le Dimocles, se retrouva à terre suite à une attaque Ball-Ombre de Penombrice, portée à toute vitesse. Penombrice évita la contrattaque des autres en se fondant dans le sol, où son ombre bougeait avec une célérité prodigieuse. Ludmila, elle, s'était jetée sur l'Akwakwak, sans hésitation, et avec son seul bâton taillé en guise d'arme. Elle le lui planta en dessous de l'aisselle, là où les armures impériales pour humanoïde étaient découvertes. Le Pokemon couina de douleur, mais n'en répliqua pas moins. Sauf que Ludmila bloqua son revers de bras avec une force similaire, et elle plongea en roulé-boulé quand l'Akwakwak utilisa son petit orbe rouge sur le front pour envoyer une attaque psy.

Cielali volait avec adresse en envoyant ses puissantes attaques Lame Air sur le Mygavolt. Celui-ci répliquait par des attaques foudres, que Cielali parvenait à éviter. Jusqu'à que l'araignée électrique n'envoie sa toile gluante sur la maîtresse de Kerel, qui s'emmêla dedans et fut jetée au sol. À la seconde suivante, je vis Kerel me dépasser et se jeter sur le Mygavolt au moment où il s'apprêtait à lancer sa prochaine attaque. Il attrapa le Mygavolt et tenta de le réduire en bouillie avec ses seuls bras. Il ne réussit qu'à se faire électrocuter à la place de Cielali. Mais cet instant suffit à Dame Sol pour qu'elle prenne Mygavolt de la poigne de Kerel et ne le jette avec une force surhumaine contre un arbre, où il resta immobile.

Dame Sol fit ensuite appel à ses ailes d'anges pour éviter une attaque Blizzard du Blizzaroi. Elle se tint à une distance respectable du Pokemon Plante et Glace, le surveillant avec attention. J'avais compris que comme Dame Sol semblait partager quelque capacités avec les Pokemon Dragon, elle devait craindre la glace par-dessus tout. Mais Penombrice alla à sa rescousse pour s'occuper lui-même de Blizzaroi. Sol alla affronter l'Elekable et le Geolithe à la fois, tandis que Ludmila continuait de lutter avec l'Akwakwak.

Les échanges d'attaques ne faiblissaient pas. Les Protection et Mur Lumière de Cresuptil semblaient fonctionner, car les fois où les attaques des impériaux touchaient mes compagnons, elle faisaient bien moins de dégâts qu'elles n'auraient du. Toutefois, Kerel, toujours sonné avec son choc électrique, se trouvait toujours au milieu de la mêlé, et lui n'avait pas était préalablement protégé par Cresuptil. Ce grand crétin roux pouvait se prendre à tout moment une attaque qui pourrait lui être fatale. Je jugeai le moment venu d'intervenir moi aussi. Après tout, j'étais Paxen, j'avais affronté le Seigneur Protecteur Xanthos aux cotés de Ludmila. Je ne devais pas être en manque de courage.

Je baissai la tête et fonçai dans la mêlée. Je fis un grand écart pour éviter une Boule Roc lancée par Geolithe qui aurait pu m'arracher la tête, et je remis Kerel debout de force. Il était vacillant, mais semblait pouvoir marcher. À coté, Ludmila n'en finissait pas de combattre l'Akwakwak au corps à corps. Quand elle me vit au milieu du combat, ses yeux bruns s'agrandirent d'inquiétude et de colère.

- Qu'est-ce que tu fous ?! Tire-toi de là !

J'aurai pu me sentir flatté qu'elle accorde tant d'importance à ma sécurité, mais je savais que je ne devais pas y voir une quelconque marque d'une affection particulière à mon égard. Je soulevai à moitié Kerel pour revenir derrière nos buissons. Une attaque nous suivi néanmoins, un Vibraqua de l'Akwakwak. Je la remarquai au moment où elle était sur nous, autrement dit, un peu tard. Mais elle explosa juste avant de nous toucher. Cresuptil, devant nous, s'était levé de son buisson pour envoyer une attaque Vague Psy qui avait déstructuré le Vibraqua de l'Akwakwak. Je plongeai au sol à ses coté, Kerel à ma suite.

- Je viens de sauver vos misérables vies, humains, fit Cresuptil. Vous me devez de l'argent. Autant que vos vies pourraient valoir au marché des esclaves.

- J'y penserai, promis-je.

Le combat cessa moins de cinq minutes plus tard. Penombrice avait triomphé du Blizzaroi, puissant mais incapable de suivre la vitesse du compagnon de Ludmila. Cette dernière avait enfin terrassé l'Akwakwak. Le Pokemon avait tellement de trous et de contusions que je me demandais si Ludmila avait bien respecté les consignes de Dame Sol, à savoir aucun mort. Quant à Dame Sol elle-même, elle avait vaincu l'Elekable et le Geolithe avec des pouvoirs à la limite du terrifiant. Les Pokemon impériaux n'avaient eu aucune chance. S'étant débarrassé de sa toile gluante, Cielali se précipita vers son esclave.

- Kerel ! Tu vas bien ? Tu es blessé ?

- N-non, maîtresse, parvint à dire Kerel. Juste un peu étourdi...

- Oui, ça pour être étourdi, tu l'es, mon garçon, intervint Sol, l'air agacée. Tu ne peux pas foncer comme ça tête baissée sur un Pokemon ! Tu n'es ni armé ni entraîné à les combattre.

- Je voulais protéger ma maîtresse, protesta Kerel. C'est mon droit et mon devoir, en tant que son esclave !

Sol secoua la tête, mais ne répondit rien. Ludmila en revanche regardait Kerel avec un rictus méprisant, le jugeant sans doute à la fois faible et stupide. Puis elle passa à moi, et son regard s'envenima encore plus. Je me surpris à reculer de crainte.

- Toi... Est-ce que ta cervelle est si ramollie par ton coma que tu ne te souviens plus de pourquoi on est tous là ?

- Euh... commençai-je.

- Rappelle-moi pourquoi on est là, Tannis Chalk, insista la jeune femme. Rappelle-moi pourquoi Penombrice et moi avons du traverser la moitié de l'Empire en te portant pendant des jours.

J'étais bon pour une sacré engueulade, je le savais.

- Pour trouver Dame Sol et me remettre à elle, répondis-je d'une petite voie.

- Exact. Et pourquoi ça ?

- Pour que Dame Sol lise dans mon esprit où se trouve la Pokeball de l'Empereur. Pour que nous puissions nous en emparer, l'enfermer dedans, la détruire et faire ainsi tomber l'Empire.

- Parfait. Si tu te souviens de ça, alors dis-moi pourquoi tu viens de risquer ta vie pour sauver cet imbécile ?! hurla-t-elle presque en désignant Kerel. Tu ne te rends pas compte... Ta vie est bien plus précieuse que la sienne, bien plus précieuse que toute les notre réunies ! Les informations que tu as caché dans la tête sont le seul espoir pour les Paxen de pouvoir vaincre un jour Daecheron. Tu n'as pas le droit de mettre ça en péril. Tu dois rester en vie et rejoindre les Paxen, même si tu dois nous laisser tous crever pour cela. Tu entends, sinistre crétin ?! Mmgrrr !

Je me fis très petit. J'avais agi sans réfléchir pour sauver une vie, mais je prenais conscience du poids des paroles de Ludmila. Je sentais combien ma vie était importante pour elle, pour la cause Paxen.

- OK, dis-je en levant les mains en signe de reddition. Je me tiendrai à carreaux désormais, promis.

- T'as intérêt, ou je t'assomme et je te trimballe inconscient jusqu'à la base. Je l'ai déjà fait pour venir ici.

- Allons allons, ne sois pas si dure, intervint Penombrice. Tannis n'a fait que ce qu'il croyait juste. C'est le propre des Paxen.

Je laissai Ludmila passer sa colère sur Penombrice et je m'éloignai le plus possible d'elle. Par Arceus, qu'elle pouvait être terrifiante ! Et elle avait vaincu cet Akwakwak à mains nues, malgré le fait qu'elle soit humaine, et qu'elle soit une fille. Oui, Ludmila Chen n'était sûrement pas quelqu'un à mettre en colère. Mes projets de drague la concernant s'avéraient d'un coup être quelque peu dangereux.

- Merci quand même, me dit Kerel. Pour être venu me chercher.

- Pas de quoi, vieux, dis-je. Mais je crains de ne pas recommencer de si tôt. Ludmila me fout plus les jetons que l'Empereur lui-même.

- Il n'aurait pas eu à se mettre en danger si toi-même tu n'avais pas accouru comme un idiot en premier, intervint Cielali à l'adresse de son esclave. C'était mon combat Kerel. Tu m'as aidé, c'est vrai, mais tu n'avais pas à le faire.

- Vous craignez la foudre, maîtresse. Je ne pouvais pas laisser ce Pokemon vous blesser. C'est mon premier devoir de vous protéger, maîtresse. Même vous vous ne pourrez pas m'ordonner le contraire.

- Ce n'est pas acceptable. Je t'ai déjà dit que tu n'étais plus soumis à tes devoirs d'esclaves. Alors arrête de me couver !

Et elle s'en alla rejoindre Dame Sol qui était en train de laver le cerveau des six Pokemon impériaux. Je tâchai de consoler Kerel.

- Ah, mon pauvre vieux. Qu'elles soient humaines ou Pokemon, les filles ont un réel talent pour nous briser le cœur, hein ? J'imagine que si j'essayais de protéger Ludmila comme tu l'as fait avec Cielali, je me ferai écorcher vif. Non pas qu'elle ait eu particulièrement besoin d'aide, d'ailleurs...

Kerel acquiesça distraitement, le regard triste. Derrière nous, Cresuptil déclarait à qui voulait l'entendre que les Paxen lui devaient une grosse somme d'argent pour son aide. Une fois les impériaux lobotomisés par Dame Sol, nous reprîmes notre chemin. Peu à peu, la végétation se fit moins dense, et le brouillard plus insistant, malgré le fait que nous étions en pleine après-midi. Alors, après avoir grimpé une petite colline, Dame Sol regarda devant elle et nous dit :

- Nous y voici, mes amis. La Vallée des Brumes.