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Gemini Soul T.1 - Dans l'Ombre du Futur de Caelys



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Informations

» Auteur : Caelys - Voir le profil
» Créé le 16/02/2015 à 14:22
» Dernière mise à jour le 26/07/2017 à 22:55

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Prologue - Cruel destin
Toutes histoires et légendes ont un début et celle-ci débute ici…

***
Astra était une jeune femme qui se trouvait assez belle, bien que la beauté ne fût pas sa préoccupation première. A chacun de ses passages, les garçons et les hommes murs du village sifflaient d’admiration. Et ce, quelque soit le vêtement qu’elle portait. Elle, les ignorait royalement. Elle moquait bien de la coutume des mariages arrangés par les parents car lorsque ce sera son tour, ce sera un mariage d’amour. Enfin… Le jour viendra dans longtemps puisque se sera avec son âme sœur qu’elle se mariera.

En attendant, Astra profitait de la vie avec amis et aidait au mieux ses parents en travaillant à la boulangerie. D’ailleurs, en voyant l’heure qu’il était, la jeune femme salua son employeur et courut dans les rues du village. Elle était en retard pour sa sortie avec ses amies !
Ces dernières l’attendaient, visiblement agacées par son retard.

- Je croyais que tu finissais à dix heures, Astra, gronda la blonde.

- Désolé… J’ai pas vu le temps passé, s’expliqua celle-ci.

- Mon œil, oui…

- Béatrice, c’est pas le moment de se disputer. On doit y aller maintenant si on veut profiter du soleil, intervint une rousse.

- Hm…

Aussi, les trois amies se dépêchèrent de rejoindre le Lac Vérité. La météo, dans ce coin de Sinnoh, est assez… capricieuse. La journée pouvait fort bien commencer par un ciel bleu bien dégagé avec un grand soleil puis se couvrir au beau milieu de l’après-midi et que les nuages se mettent à pleurer comme des madeleines. Et oui ! C’était ainsi dans le sud-ouest de Sinnoh. Il faillait donc profiter du beau temps dès qu’il y en avait. C’est-à-dire pas souvent mais personne ne s’en plaignait car ils auraient pu tomber sur un climat moins clément que celui-ci.

Astra fut rapidement dépassée par ses deux amies, qu’elle finit par perdre de vu. Ce qu’elles pouvaient courir vite quant elles s’y mettaient ! Mais ce n’était pas grave. Elle aimait se retrouvée seule, ainsi, elle pouvait observer la nature sans être dérangée.

Trop absorbée par la contemplation des cumulus, Astra ne vit pas la racine de pin qui sortait du sol et trébucha. Elle se mit à rouler-bouler, tant la pente était raide et atterrit dans une clairière. Celle-ci, bien que très éclairée, était lugubre. Lugubre à cause des cadavres écartelés ou déchiquetés qui pendaient ici et là aux arbres et aux toiles géantes. Une odeur épouvantable régnait en ce lieu, lui donnant l’envie de rendre son petit-déjeuner. Ce qu’elle aurait probablement fait si elle n’avait pas vu un jeune homme accroché en X sur une des toiles. Contrairement aux autres victimes, lui semblait encore intact.

Elle ne savait pas qui avait pu faire une telle boucherie, mais elle ne tenait pas à le savoir. Aussi commença t-elle à repartir en sens inverse quand le son grave et inarticulé d’une voix humaine lui parvint à l’oreille. Ce pourrait-il que le garçon soit… ?

Prise d’un doute, la jeune fille caressa nerveusement ses longs cheveux châtains en bataille puis décida finalement d’extirper l’inconnu de là avant que ceux qui avaient fait ça reviennent. Astra s’approcha donc du garçon, réprimant son écœurement et son envie de prendre la fuite à toute jambe, et s’assura qu’il respirait toujours. C’était le cas. Il était vivant pour l’instant mais risquait de finir dans l’estomac des monstres. Car ce ne pouvait être l’œuvre de monstres, cette boucherie. Elle essaya donc de le délivrer, mais elle n’y arrivait pas. On aurait dit que la toile tenait à ce qu’il reste là.

Cependant, la châtaine ne se découragea point et regarda autour d’elle s’il n’y avait pas un bout de bois assez pointu pour libérer le garçon. Après avoir survolé une ou deux fois la clairière du regard, elle repéra enfin un bout de bois pointu qui faisait légèrement penser à un pieu. Avec force et patience, elle s’acharna à libérer le malheureux garçon qui s’était retrouvé là.

C’était assez dur car les fils des la toile résistaient assez bien mais en coupant les un par un, Astra réussit à le tirer de ce piège mortel. Libéré de ses entraves organiques, le jeune homme lui tomba dans les bras. L’adolescente, sous le poids du garçon, se retrouva fesses contre terre. Il était plus lourd qu’elle ne l’aurait cru.

Un rayon de soleil transperça l’épaisse touffe de verdure qui couvrait les arbres et vint lécher le pâle visage du jeune homme, découvrant ainsi ses cheveux d’un blanc pur et immaculé. C’est à ce moment là qu’elle s’aperçut qu’une aura d’une blancheur éclatante l’entourait. Connaissant la légende des âmes sœurs, elle sut aussitôt que ce garçon était la sienne. Son âme sœur.

Elle ne s’était pas attendu ce qu’il soit aussi beau, mais elle était très heureuse de l’avoir trouvé. Oubliant complètement l’endroit où elle se trouvait, elle dévorait du regard l’albinos. Ses lèvres rosées, sa peau nacrée, ses cheveux immaculés, son nez droit, ses pommettes enfantines… Tout, absolument tout chez lui était parfait ! A tel point qu’il semblait être tombé du royaume des cieux. Il correspondait traits pour traits à l’image qu’Astra se faisait d’un ange. Et alors que ses yeux repassèrent sur ses lèvres, elle ne put empêcher l’ardent désir de l’embrasser s’exprimer et posa délicatement les siennes sur les lèvres douces et fraiches du garçon.

Ce dernier reprit conscience à ce moment-là et fut complètement éblouit la jeune fille. Auréolée de lumière blanche, il l’a prit pour une créature divine. Il pensait même être à Alma, le Royaume des Âmes ! Tant mieux, d’ailleurs, puisque personne au clan ne serait triste de sa disparation. Au contraire, ils feront la fête dès qu’ils apprendraient sa mort !

Mais puisqu’il était mort, pourquoi donc s’encombrer de pensées aussi négatives ? Ça ne lui ne servait à rien d’y ruminer ces noires idées alors qu’il se trouvait dans les bras d’un Ange. Car oui, cette adolescente correspondait au portrait qu’il se faisait de ces grands êtres de lumière lorsqu’ils prenaient forme humaine.
De taille moyenne, des fils de bronze aux reflets cuivrés en guise de cheveux, une peau fine, rosée et lisse comme une perle de coquiperl, un visage doux et gêné qui prenait des teintes de pêche… Tout frôlait la perfection chez elle. De l’air qu’elle respirait jusqu’à son baiser.

Son baiser était, par ailleurs, si doux et hésitant mais si passionné à la fois que s’en était déstabilisant. Cependant, le jeune homme se sentait si bien là, dans les bras de son Ange, qu’il ferma les yeux et s’abonna totalement à leur échange langoureux.

Mais cet instant fabuleux ne semblait plaire à tous. Furieux contre cette humaine qui s’était donné le droit de libérer leur ragoûtant repas, les migalos descendirent des arbres, sifflant tels des sévipers. Ils tirèrent leurs toiles gluantes tout autour d’eux, bloquant ainsi à leurs proies d’éventuelles échappatoires. Puis, elles avancèrent silencieusement vers leurs proies qui ne doutaient de rien…

Les arachnides n’étaient plus qu’à une dizaines de mètres de nos deux roucools quand l’albinos les sentit. Il repoussa tendrement la jeune fille – qui n’avait toujours pas perçu la menace – et observa ses agresseurs avec une peur nom dissimulée. Ce qu’il se passa ensuite ne lui parvint pas car une rage incontrôlable monta en lui, tellement puissante qu’elle lui fit perdre connaissance.

En se réveillant une heure après, il apprit de la bouche de l’adolescente qu’il avait mit à lui tout seul les migalos hors d’état de nuire. Mais il ne s’attarda point dessus, demandant simplement à la châtaine de garder pour elle ce qu’elle avait vu. Puis, ils rejoignirent tous deux les filles au Lac Vérité où les âmes sœurs purent faire mieux connaissance.

***
L’albinos, nommé Kage, se retrouva hébergé par la famille d’Astra. Celle-ci leur avait dit qu’il venait du nord de Sinnoh où il n’est guère étonnant de voir des gens aux cheveux blancs comme la neige, que sa famille était morte et qu’à cause du traumatisme, il avait oublier son nom de famille. Ne sachant pas où aller, il a longtemps erré sur les routes du pays en vivant des aumônes qu’on lui offrait et il a fini dans la clairière où elle l’avait trouvé.

Un an plus tard, quand le jeune homme eut un travail ainsi qu’un salaire décent, il fut présenté au village par son aimée, annonçant par la même occasion leur mariage prochain. Kage aurait voulu attendre encore un ou deux avant d’officialiser leur relation, craignant que cela soit un trop précipité au yeux des villageois mais sa douce et tendre ne pouvait pas attendre davantage.

Trois ans après leur union naquirent deux magnifiques enfants, Kira et Kiro. Des jumeaux. La fillette – Kira – hérita des cheveux couleur neige et des yeux saphir de son père, ainsi que le visage de sa mère. Kiro, lui, était au contraire le portrait craché de sa mère en version masculin. Des cheveux châtains aux reflets cuivré, des yeux vert feuille et le visage de son père.

Tout le monde était content pour les nouveaux parents et leurs donnèrent tous leurs vœux de bonheur. Enfin… tous sauf un groupe d’une dizaine de personnes pas entièrement là dans leur tête qui s’amusait à dire à qui de droit que Kage était un démon venu sur terre pour exterminer les êtres vivants. Sur ordre du Malin.
Pas grand monde les croyaient, les prenant simplement pour des fous. Cependant, certains enfants un peu trop crédules ne se gênaient pas de faire savoir leur mépris au jeune homme et maltraitant les jumeaux à l’école. Ces derniers, de nature gentil, ne lors en tinrent pas rigueur et les aidaient à chaque fois qu’ils en avaient l’occasion.

Dans l’ensemble, tout ce passait bien pour la petite famille : Astra était fleuriste, Kage travaillait à la maternelle et faisait office de conteur pour les petits. Kira et Kiro, quant à eux, s’épanouissaient à merveille, tirant chacun les meilleures qualités de leurs parents.

***
Puis, lors du quatrième anniversaire des enfants, l’apocalypse débarqua sur terre…

Cette journée avait commencé comme toutes les autres : les petits et leurs parents s’étaient levés, puis avaient tranquillement pris leur petit-déjeuner. Ensuite, le couple amena les jumeaux à l’école avant de se séparer pour rejoindre leur emploi respectif. La journée avait si bien débutée, qui aurait pu deviner qu’un seul homme allait mettre fin à une vie entière de bonheur ?

Dès que les jeunes mariés eurent fini leur journée, ils coururent chercher les enfants. Ils allaient fêtés leur anniversaire dans la petite clairière, derrière leur maison, loin des regards indiscrets. Cependant, aucun d’eux ne remarquèrent l’homme qui les espionnaient, caché derrière un arbre. Un sourire perfide sur ses lèvres, il assista à une scène qui n’aurait jamais dû exister. Décidant qu’il en avait assez vu, le fourbe se retira en silence, songeant avec délice quels horreurs lui et ses adeptes feraient subir à ce démon qui avait osé détourner Astra du droit chemin pour obtenir sa vile engeance…

Après s’être bien dépenser en jouant avec leurs parents, Kira et Kiro purent enfin ouvrir leur cadeau. Lua – une cressélia marraine de Kage – choisit ce moment là pour débarquer à l’improviste, au plus bonheur de la petite famille qui était toujours ravie de ses visites. Surtout les enfants. La nymphe lunaire leur donna à tous des Lun’Ailes, les embrassa brièvement et repartit, prétextant qu’elle avait à faire ailleurs. Mais avant, elle s’était entretenue avec son filleul.

- Le temps se gâte, Kage, lui avait-elle prédit. Vous devriez vous abriter si vous ne voulez pas être emportés.

- Mais de quoi parles-tu, Lua ? Regarde comme il fait beau !

Elle avait alors observé un moment le ciel, perdue dans ses pensées. Elle souhaitait tellement prendre cette famille, l’emmener loin, loin de cet odieux destin qu’ils n’avaient pas mérités ! Elle voulait empêcher cela, de tout son cœur, mais même elle, toute déesse qu’elle était, ne pouvait rien contre quelque chose dont Arceus lui-même était impuissant.

Elle avait finit par reporter son attention sur l’albinos.

- …La tempête approche, Kage. Mettez-vous à l’abri.

Et sur ces énigmatiques phrases, la cressélia s’en était allée, le cœur meurtrit de ne pouvoir changer leurs destins.

***
Les enfants finirent de déchirer l’emballage de leur cadeau, impatient de découvrir ce qu’ils contenaient. Les jumeaux avaient reçu de la part d’Astra, un médaillon doré dans lequel se trouvait une photo de leur famille. Les bambins en furent ravis et embrassèrent chaleureusement leurs parents. L’idée de les avoir en permanence avec eux leur plaisaient beaucoup.

Pendant que les jumeaux scrutaient chaque recoin de l’image de leur médaillon, Astra et Kage échangèrent un regard, le sourire aux lèvres. Il était temps de leurs annoncés la nouvelle.

- Kiro, Kira…, commença le père. Nous avons également une autre surprise pour vous.

- Ah oui ? s’écrièrent-ils en relevant la tête, la curiosité faisant pétiller leurs yeux. Qu’est-ce que c’est ?

- Eh bien… notre petite famille accueillera bientôt un nouveau membre, dit leur mère en caressant son ventre, qui s’était bien arrondis depuis quelques mois.

- Pour de vrai ? fit le brun, les yeux pleins d’étoiles.

- On va avoir un petit-frère ou une petite-sœur ? demanda Kira, apparemment pressée de devenir grande-sœur.

Astra acquiesça, amusé de la réaction de leurs enfants. Elle ria avec son compagnon. Ils réagissaient bien mieux que ce à quoi à ils s’étaient attendus.
Kage les aida à accrocher leur médaillon autour de leur cou puis, rejoint sa femme, prenant plaisir à regarder leurs bambins joués. Puis la tempête surgit. Brusquement. Sauvagement. Et sans aucune pitié, emporta notre chère famille vers le funeste destin si redouté par Lua…

***
Sans véritablement comprendre ce qui leur arrivait, Kage, Kira et Kiro furent séparer d’Astra qui essayait désespérément de revenir vers eux mais les hommes qui les avaient kidnappé les retenaient fermement. Ils furent amenés dans une vallée en retrait du village où se dressaient quatre piliers de bois. Ces derniers reposaient d’ailleurs sur un bûcher. Leur bûcher. Les fanatiques les y attachèrent puis commencèrent leur monstrueux office, sous les pleurs et les cris des jumeaux totalement terrifiés. Littéralement. Et ils avaient raison de l’être car ils allaient assistés à la face la plus sombre de l’humanité : celle de la bête.

L’homme qui les avaient espionné fit un petit discours, relatant les crimes et pêchés commis et provoqués par le démon en la personne de l’albinos. Il ordonna ensuite à ses suivants de débuter par l’éradication de cette engeance maléfique qui n’aurait dû voir le jour. Un partisan, ravit de pouvoir assouvir ses pulsions meurtrières, s’avança à pas lents vers les petits démons, se délectant de la terreur qu’il lisait sur leur visage. Mais alors qu’il arma son bras d’une dague avide de sang, la mère cria :

- Pitié ! Ne leur faîtes pas mal ! Ce ne sont que des enfants !

Cela n’arrêta guère le geste de l’assassin qui égorgea sauvagement le garçon avant de mettre le feu à son bûcher. Ainsi, il s’assurait que le démon ne pourrait en réchapper. Il prit le temps de savourer l’agonie de sa proie et quand celle-ci se tut enfin, il passa la fillette albinos.

- S’il vous plaît… ! Arrêtez…, sa voix mourut dans sa gorge, étouffée par le chagrin de la mort de son fils.

Voyant que l’homme s’apprêtait à faire subir le même le sort à sa fille, Kage entra dans une colère noire. Littéralement même, car une aura noire sortit de son corps, effrayant les membres de la secte.
Le bourreau, devant un tel déferlement maléfique, ne put que reculer, écraser par la puissance du démon. Apeurés par l’éveil de celui-ci, lui ainsi que quelques autres prirent peur et s’enfuirent. La vallée se vida et il ne resta bientôt plus qu’une poignée de personnes. L’espion – et guide de la secte – en faisait évidemment partit. Il ramassa la dague que son disciple avait laissé tomber durant sa fuite, grommelant qu’on n’était jamais mieux servit que par soi-même et éventra Astra. Ses organes ventraux se répandirent sur le plancher de son bûcher et, au milieu de cette mare vermeille, se trouvait un petit être tout juste humanoïde. L’enfant qui devait naître dans quelques mois. Il le piétina avec délectation.

Puis ce fut la folie, le sang, le massacre. L’enfer.

***
Quand Kage reprit conscience, il se trouvait sur la Grand-Place de Bonaugure, au milieu de milliers de cadavres, humains et pokémons confondus. En se levant pour fuir les lieux, il remarqua que ses cheveux et ses vêtements étaient souillé par le sang. Leur sang, devina t-il.

Il observa longuement ses mains couvertes de sang d’un air absent, comme si son cerveau n’arrivait pas à enregistré les images qu’il percevait. Était-ce lui qui... Le jeune homme n'eut pas le courage d'aller jusqu'au bout de sa pensée. A la place, une autre envahit son esprit, se faisant plus pressante et tenant en un mot. Kira ! Si Kage se souvenait - pour son plus grand malheur - de la mort de son âme-sœur, son futur bébé et de Kiro, il ne savait pas ce qu'il était advenu de sa fille. Et il voulait savoir si elle était vivante. Non ! Il en avait besoin ! Un besoin vital !

Gauchement, Kage se leva. Se remémorant rapidement le chemin emprunté par les fanatiques, il se rua hors du village, abandonnant ces cadavres sans un remords pour filer droit vers la funeste clairière qui lui avait peut-être tout prit...

Arrivé devant les bûchers, il hurla le nom de sa fille. Deux fois. Cinq fois. Dix fois. Mais rien ne lui répondit, hormis le silence. Désespérément, l'albinos se mit à la chercher des yeux, priant Arceus le Créateur qu'elle soit encore en vie. Son regard balaya trois fois la clairière avant de finalement trouver la chevelure tant similaire qu'il cherchait. Le soulagement emplit son cœur tandis qu'il courrait pour la rejoindre. En la voyant ainsi, gisant la plate-forme de son bûcher, Kage la crut morte. Le chagrin le frappa de plein fouet. Il était désormais seul. Seul au monde. Ne pouvant plus se retenir, il se laissa aller, libérant toutes les larmes de son corps. Il prit le frêle petit corps de Kira dans ses bras, chérissant une dernière fois la seule lueur d'espoir qui lui restait en ce monde. Mais après quelques minutes, l'albinos se rendit compte qu'il entendait toujours le cœur de sa fille battre. Elle était vivante ! Son être fut si transporté de joie qu'il serra Kira de toute ses forces.

- ...pa. Papa, tu m'étouffes !

- Oh, pardon trésor, s'excuse le père en relâchant son étreinte. J'ai eu tellement peur que tu sois...

Kage n'arriva à prononcer le mot, comme si le dire rendait la chose définitive, irrévocable.

- Papa, où sont les méchants messieurs ? Et maman ? Et Kiro ?

- Je me suis occupés des méchants, petite rêveuse. Quand à maman et Kiro... ils... ils sont partis dans un endroit que nous pouvons pas atteindre.

- Mais... mais...

Kira était bien trop jeune pour comprendre. Elle voulait seulement que sa mère et son jumeau soient là, comme avant.

- Je sais, Kira, murmura Kage. Moi aussi, je veux qu'ils soient là. C'est pourquoi... c'est pourquoi nous allons tous faire pour les revenir parmi nous !

- C'est vrai ?

- C'est une promesse, Kira.

Une promesse, qui, bien des années plus tard, détruirait le monde...