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Le Sauveur du Millénaire de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 14/01/2015 à 08:54
» Dernière mise à jour le 20/10/2018 à 22:32

» Mots-clés :   Aventure   Fantastique   Médiéval   Présence de Pokémon inventés   Région inventée

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Chapitre 18 : L'Akyr
J'ai longtemps désiré le pouvoir, songeant avec arrogance que je saurai bien l'exercer, que j'étais le meilleur pour cela. Mais j'ai fini par comprendre quelque chose, une chose qui m'a longtemps échappé. Ce ne sont pas ceux qui veulent des responsabilités qui les assument le mieux. Ce sont ceux qui ne les recherchent pas, au contraire.



*****



Tous dans la salle de commandement du général Willis avaient regardé à la télé, dans un silence fasciné et respectueux, le combat d'Erend Igeus et de ses amis face au terrible Pokemon de Castel. Ils voyaient maintenant Igeus, au milieu de l'arène, entourés de ses compagnons, qui venait de se faire bénir par Castel pour son courage, sous les cris de millions de spectateurs, qui clamaient son nom.

- Bon, fit finalement le général Willis. J'admets en effet qu'il serait bon de l'avoir dans notre camps, celui-là.

- Vous avez vu la ferveur qu'il inspire après une seule victoire ? S'étonna le sénateur Dusan Karsio. Je crois qu'à l'instant, tout Bakan vient de se ranger derrière ce jeune garçon.

- Il doit tenir ça de sa mère, renchérit le sénateur Glen Kearney. Elle avait le don d'apprivoiser les foules, Clarisse. Et maintenant, si Castel tient parole, Erend est protégé et bénéficie d'une immunité absolue ! Si on s'en sert à bon escient, ce sera très bon pour nous.

Leaf souriait, intérieurement et extérieurement. Quand elle avait vu le Pokemon sur lequel il était tombé, elle avait sincèrement cru que c'était fini pour ce garçon. Elle ne le connaissait pas des masses, elle ne l'avait rencontré que deux ou trois fois, mais il s'est avérait être un jeune homme de qualité. Elle était contente qu'il s'en soit tiré, mais pas tellement qu'il ait gagné cette fameuse reconnaissance de Castel. Elle ignorait encore ce que ça pourrait bien rapporter au tyran, d'adouber ainsi comme son égal quelqu'un qui, de toute évidence, allait devenir le porte-étendard d'une rébellion.

- Bon, alors nous sommes tous d'accord pour faire d'Erend Igeus le chef en titre des Adeptes d'Uriel ? Demanda le père de Leaf.

Tous hochèrent la tête.

- Mais acceptera-t-il de nous diriger ? Demanda un officier. Pourquoi prendre un tel risque, alors qu'il est maintenant pépère à vie avec son amnistie royale ?

- Je connais un peu Erend, et il n'est sûrement pas du genre à se tourner les pouces en pareille situation, répondit Iridien Elson. S'il a risqué sa vie dans cette arène, ce n'était sûrement pas pour lui. Et c'est lui qui a contacté Anis pour devenir de son plein gré membre de notre réseau.

- Mais comment l'amener ici ? Demanda le général Willis. Même s'il peut se déplacer comme il veut, nous n'avons aucun moyen de le contacter depuis que Castel contrôle toutes formes de communications à Fubrica.

- Il faudra retourner là-bas, dit Silver. On pourra trouver refuge dans l'Académie, vu qu'elle appartient à Igeus maintenant et qu'aucun des soldats de Castel n'aura le droit d'y entrer.

- On ne peut pas loger toute une armée dans une école, jeune homme, répliqua Willis.

- Silver n'a pas parlé de toute l'Armée de Libération, intervint Leaf. Juste lui et moi. On peut s'infiltrer facilement.

Leaf croisa le regard de son père, qui se fit clairement inquiet. Il ne voulait pas que sa fille retourne à Fubrica, sous le nez de Castel. Mais elle savait qu'il ne l'empêcherait pas. Il y avait un bon moment maintenant que Leaf prenait ses décisions toute seule.

- Et une fois là-bas, que ferez-vous ? Demanda Dusan.

- On verra avec Erend et ses potes ce qu'ils comptent faire. On essaiera autant que possible de foutre le merdier à Fubrica avant que vous ne rappliquiez. Erend se servira surement de l'Académie pour rassembler tous les dresseurs restant qui veulent se soulever contre le régime privatif de Castel. Nous sommes dresseurs aussi. Notre place est là-bas.

Le sénateur Kearney s'apprêtait à dire quelque chose, quand un soldat entra tout essoufflé dans la pièce, avec un garde à vous rapide pour Willis.

- Mon général, monsieur, nous détectons un croiseur de Stormy Sky qui se dirige vers nous !

Le général haussa les sourcils.

- Un seul ?

- Oui monsieur.

- La position de l'Armée de Libération n'est pas un secret pour eux. Ils n'ont jamais tenté de provoquer le combat, même avec cinq appareils, alors que diable vient fiche ce seul croiseur ? Nous le descendrons en un rien de temps s'il ose nous survoler !

- Ne tirez pas tout de suite, c'est peut-être Syal, ou l'un des capitaines qui sont avec elle, leur dit Leaf.

- Ils... ils diffusent un message radio sur toutes les fréquences depuis qu'ils sont à porté de nos radars, monsieur, continua le soldat.

- Et pourquoi vous n'avez pas commencé par ça, au lieu de nous effrayer tout de suite, bougre de diable ? Jura Willis. Que dit ce message ?

Avec des gestes tremblant, le soldat activa sa radio. Une voix de femme que Leaf pensait connaître résonna à travers les parasites.

- ...assistance à l'Armée de Libération. Je répète, ici Nirina Haldar, souveraine légitime de Cinhol. J'ai dérobé l'un des vaisseaux de Stormy Sky, et je viens ici porter assistance à l'Armée de Libération.

Tous les regards se tournèrent vers Leaf. Celle-ci était aussi surprise qu'eux. Que diable venait faire Nirina ici ? N'était-elle pas en train de pourrir, à l'article de la mort, dans la prison profonde où Castel l'avait jetée ?

- Que doit-on faire ? Lui demanda Willis.

- Vous me demandez à moi ?!

- Vous êtes la seule ici qui connaisse un peu cette femme. Devons-nous l'atomiser en plein vol, ou la laisser atterrir ?

- Mais je n'en sais rien ! Je ne sais même pas ce qu'elle vient fiche ici, ni si c'est vraiment elle, et surtout dans un vaisseau de Stormy Sky !

- Et si c'est bien elle, et qu'elle a effectivement volé un vaisseau à Stormy Sky ? Et si elle veut vraiment nous aider ? Devons-nous lui faire confiance ?

- Bien sûr que non ! Protesta Leaf. Cette fille a quasiment massacré son propre peuple, elle a manipulé votre ancien Premier Ministre pour prendre secrètement le pouvoir ici. C'est la descendante de Castel, et elle est aussi givrée que lui !

Leaf s'arrêta un moment, puis continua, presque à contrecœur.

- Mais bon, j'imagine qu'elle doit détester Castel autant que nous. Il lui a volé son trône, après tout...

- Elle trahirait son propre ancêtre ? Demanda Kearney.

- Elle doit ignorer qu'Adam et Castel sont la même personne. Elle pense qu'Adam est son demi-frère, comme tout le monde.

La voix de Nirina retenti à nouveau de la radio.

- Armée de Libération, nous demandons l'autorisation d'atterrir, et demandons à être escortés. Je viens ici en alliée. N'ouvrez pas le feu sur nous, s'il vous plait. Veuillez répondre.

Willis prit la radio et la tendit à Leaf.

- Parlez-lui, demanda-t-il. J'ignore ses motivations, mais nous ne pouvons pas ignorer une aide extérieure, surtout s'ils se pointent avec un croiseur de Stormy Sky.

Leaf prit la radio à contrecœur. Elle ne tenait pas à retrouver Nirina Haldar. La dernière fois qu'elle l'avait vu en face, Nirina avait failli la tuer. Néanmoins, elle avait bel et bien épargné Leaf, alors qu'elle aurait pu tout aussi bien l'éliminer. Cet acte de pitié de sa part l'avait toujours intrigué.

- Ici l'Armée de Libération, commença Leaf. Peut-on savoir au juste quels sont vos objectifs, Votre Altesse ?

Leaf avait tenté de rester neutre dans sa question, mais elle n'avait pas pu s'empêcher d'ajouter une certaine trace d'ironie à ce titre. Nirina le remarqua sans doute, de même qu'elle devait se souvenir de sa voix.

- Nous nous connaissons ?

- Vaguement. On a fait un combat Pokemon y'a pas longtemps.

- Oh... Leaf, c'est ça ? Je te pensais avec ton chéri Adam. Il t'a largué ? Ou alors c'est toi qui lui a découvert une nouvelle facette de sa personnalité ?

Leaf fronça les sourcils. Que savait-elle, au juste ?

- Comment es-tu revenue ici ? Tu étais prisonnière, et Adam possédait tout les anneaux de transferts.

- Pas tous non. La preuve, j'en ai un avec moi.

Le regard du général Willis s'éclaira.

- Si elle a vraiment un de ces anneaux de transfert, il nous le faut, murmura-t-il à Leaf. Ce serait l'avantage qui nous manque pour prendre Castel par surprise !

Leaf hocha la tête, consciente des bénéfices.

- Qui est avec toi ? Demanda-t-elle à la radio.

- Pas grand monde. Le capitaine Stormy Sky qu'on a pris en otage. Mon fils Alroy. Surervos. Mon... euh... oncle de la Tribu des Chevaux, qui nous a aidé à revenir dans l'Ancien Monde. Et Deornas.

- Deornas ? Répéta Leaf. Il est là ? Passe-le-moi.

Leaf avait bien plus confiance en Deornas qu'en Nirina, mais elle se demandait ce qu'il fichait avec elle alors que Castel lui avait laissé la garde de Cinhol.

- Dame Leaf ? Content d'entendre votre voix, fit la voix du prince.

- Deornas, vous voulez bien m'expliquer ce qu'il se passe ? Que faites-vous avec Nirina ?

- Et vous, que faites vous avec des rebelles ?

Leaf soupira.

- J'ai jugé bon de retirer ma loyauté à notre roi adoré. Il y a des choses que vous ignorez sur lui, Deornas...

Silence. Puis Deornas fit, abasourdi :

- Alors... Nirina avait raison ? Le roi Adam est bien... Castel le Fondateur ?

- Nirina était au courant ?! S'exclama Leaf. Comment ça se fait ?

La voix de Nirina remplaça celle de Deornas.

- Bon, apparemment, on a beaucoup de chose à se dire. Ai-je l'autorisation d'atterrir ?


***


Après les Jeux du Courage, Castel retourna dans ses quartiers royaux en ordonnant de ne pas le déranger. Son mal de tête avait empiré, et il ne voulait que personne ne remarque une soudaine faiblesse de sa part, quelle qu'elle soit. Ce matin, il avait bien demandé à son Soprielo d'utiliser Glas de soin sur lui, mais ça n'avait rien fait. Il en était réduit à avaler de l'aspirine, comme n'importe quel humain. Pourquoi diable avait-il mal comme ça ?

Tâchant d'oublier ses migraines, Castel se plongea dans la lecture d'un rapport que le duc Barneas, qui était rentré de Cinhol, avait rédigé à son attention. Barneas avait rencontré son ancien chef, Lyaderix. Le leader de la Tribu des Chevaux avait accueilli dans son camps Nirina et sa bande, et les avait fait prisonniers en attendant de pouvoir les remettre à Castel. Jusque là, tout allait bien, sauf que Nirina était parvenue à lui fausser compagnie, et pire, à lui voler son anneau de transfert pour revenir dans l'Ancien Monde !

Une telle incompétence, venant de la Tribu des Chevaux, n'étonnait guère Castel. Durant toutes ces années... non, tous ces siècles où Castel avait manipulé les différents rois et reines de Cinhol, il avait eu son compte d'interaction avec ces cavaliers arriérés. Apparemment, selon le rapport de Barneas, ce serait le fils héritier de Lyaderix, Leol, qui l'aurait trahi et aidé Nirina et les autres à s'enfuir. Pourquoi ? Lyaderix n'en savait rien. Leol lui avait toujours été loyal, affirmait-il.

Mais Castel savait que la Tribu ne connaissait de loyauté que pour leur intérêt personnel. Nirina avait sans doute dû offrir quelque chose à ce Leol en échange de son aide. Après tout, elle avait elle-même à moitié le sang de la Tribu. Une belle hérésie, de croiser le noble sang Haldar à celui de ces sauvages. Ça, c'était un coup de ce fou de Ryates, songeant qu'il pourrait manipuler pour son compte et celui d'Uriel la Tribu et l'héritier à son avantage. Mais au final, Nirina n'avait servi que Castel, comme il se devait.

Sauf que maintenant, elle ne lui servait plus à rien, et il n'aimait pas l'idée qu'elle vienne ici, avec un anneau et les deux anciennes épées d'Uriel. Surtout Peine. Castel craignait cette épée maudite. C'était cette damnée lame noire qui avait fait échouer son plan de faire exploser la météorite il y a cinq siècles. Il ne voulait pas que ça se reproduise. Quoi qu'elle ait en tête, Nirina devait disparaître. Elle et son rejeton. Et comme Deornas était avec elle, c'est qu'il était sûrement un traitre aussi. Tant pis pour la loyauté d'Astarias et d'Isgon à son égard. De toute façon, ils avaient tellement l'esprit obscurci par Venisi qu'ils ne s'en soucieraient sans doute pas.

Castel s'allongea sur son lit, songeant à des choses plus marrantes. Comme ces gamins qui avaient remporté les Jeux du Courage, Castel allait devoir songer à un nouveau concept de jeu, avec une nouvelle récompense à la clé. Il avait établi les Jeux du Courage dans le seul but de se trouver un potentiel rival qui oserait le défier. Mais ça l'avait tellement amusé qu'il était prêt à inventer autre chose. Une chose qui impliquait la mort, la souffrance et le spectacle. Tandis qu'il laissait son imagination foisonnante vagabonder, ses maux de têtes semblèrent se calmer.

Mais ils revinrent bien vite au galop quand quelqu'un claqua la porte de ses appartements en y entrant précipitamment, et sans frapper. Castel ouvrit les yeux, chercha à tâtons sa fourche d'Hafodes, prêt à griller sur place cet insolent qui avait osé le déranger. Il se rendit compte que c'était Astarias. Une certaine forme de peur pouvait se lire sur son visage marqué, mais ce n'était pas de la peur à son égard.

- Sire, commença-t-il.

- Que signifie tout ceci, mon oncle ?! Pourquoi entrez-vous chez moi de la sorte sans même vous annoncer ?!

- Je suis sincèrement navré, Majesté, mais c'est urgent. Une... chose vient de se présenter au palais.

- Une chose ? Vous voulez bien être un peu plus précis ?

- J'ignore ce que c'est, sire. Un être qui semble fait d'acier, aux yeux luisants d'une lueur surnaturelle.

Castel se rallongea en soupirant.

- Vous savez, Sire Astarias, l'Ancien Monde dénombre des centaines de Pokemon différents. Et certains sont en acier, comme vous le savez déjà.

- Oui messire. Mais je doute que cette chose soit un Pokemon. Déjà, il sait parler.

- Vraiment ? Et qu'est-ce que cette chose a dit ?

- Elle veut vous voir, mon roi. Elle dit qu'elle a été... invitée.

Castel se releva d'un bond. Ça devait être l'envoyé du Grand Forgeron. Il avait oublié d'en informer ses hommes.

- Préparez la salle du trône pour le recevoir. Je le rejoins sous peu. Seul.

- Seul, Votre Majesté ? Cette chose peut-être dangereuse !

- Oh, elle l'est sans doute. Mais elle ne me fera rien. Et puis... moi aussi, je sais être dangereux.

Il fit tournoyer la fourche d'Hafodes, mit Meminyar au fourreau, et prit avec lui trois de ses Pokeball. Ce serviteur de Memnark n'avait aucune raison de lui faire du mal, mais Castel aimait bien se savoir rassurer. Après s'être rafraichit et bien habillé, il se rendit dans la salle du trône, où la créature l'attendait. Créature n'aurait peut-être pas été le terme le plus adéquat pour la décrire. À première vue, ça ressemblait plus à une machine, mais Castel savait qu'il y avait aussi une partie organique dans ces choses.

Voutée comme si elle s'apprêtait à bondir, les bras fins, les doigts tranchants, la créature luisait d'un métal couleur rouille. Sa tête ressemblait vaguement au bec d'un oiseau, en bien plus gros, et ses yeux brillaient de façon synthétique d'une couleur bleue saphir. Le tout donnait une impression assez insectoïde. Castel pouvait sentir l'aura pesante du Vifacier en cette créature, mais pas seulement. Le Grand Forgeron avait utilisé ses trois métaux légendaires pour concevoir ses soldats : le Sombracier pour leur carapace quasiment indestructible, le Lunacier pour qu'ils puissent aspirer et rejeter l'énergie, et le Vifacier, pour lier à jamais une âme humaine à l'intérieur de ce corps robotique.

Car tels étaient les Akyr : un mélange de chair et d'acier. Memnark, le Grand Forgeron, à l'époque où il avait utilisé la Terre pour ses expériences, s'était servi des humains primitifs qui la peuplaient alors comme cobayes. Il les avait remodelés, arrachés à leur prison de chair, mêlés à ses métaux prodigieux, jusqu'à en faire ces êtres infâmes et terribles connus sous le nom d'Akyr. Du temps où Castel s'était lancé dans sa rébellion contre la République, il avait déchiffré de très anciens textes. En des temps immémoriaux, les Akyr, sous les ordres du Grand Forgeron, avaient foulé par milliers le sol de ce monde, et provoqué une terreur et des désastres sans pareils, tuant humains et Pokemon par millions. Jusqu'à que finalement, les Primordiaux, le peuple du Grand Forgeron, ne chassent Memnark de la Terre et n'exterminent ses créations.

Mais il aurait été vain de croire que tous les Akyr avaient disparu. Certains ont pu fuir avec leur maître, et Memnark aurait eu le temps d'en créer d'autre durant tout ce temps, préparant sa vengeance contre son propre peuple qui l'avait exilé. Mais Castel ignorait combien il en avait. Sans doute bien assez pour conquérir ce monde dix fois, étant donné qu'un seul Akyr avait la puissance d'une petite armée.

- Vous êtes Castel Haldar ? Demanda l'Akyr de sa voix mécanique et caquetante.

- En effet. Je vous souhaite la bienvenue dans mon modeste palais. Pourrai-je savoir votre nom... monsieur ?

- Je n'ai pas de dénomination, répondit la créature. Je n'en ai pas besoin. Je suis juste un Akyr du Grand Forgeron.

- Je vois, soupira Castel. Mais comment dois-je vous appeler, alors ?

- Vous n'avez pas besoin de m'appeler. Faite ce que vous avez à faire avec le rocher de Vifacier. Si vous avez des ennemis à détruire, je vous assisterai, comme le Grand Forgeron me l'a demandé. Mais j'ai une mission bien précise à effectuer. Je dois retrouver la Première Cité. Selon toute vraisemblance, elle est demeurée sur ce monde arriéré. Savez-vous où elle peut se trouver, humain ?

- Encore faudrait-il que je sache de quoi vous voulez parler...

L'Akyr fit tourner sa tête à cent quatre vingt degrés, comme l'aurait fait un Noarfang.

- La Première Cité. Celle que les Primordiaux ont bâti quand ils sont arrivés sur cette planète. Elle était le fleuron de leur peuple, un lieu saint et renfermant des technologies incroyables et une grosse quantité des Trois Métaux Légendaires. Le Grand Forgeron y a longtemps vécu, à l'époque où il travaillait encore pour les Primordiaux, puis plus tard, quand il fit de ce monde sa base avancée. Mais les Primordiaux, qui n'approuvaient pas les expériences du Grand Forgeron, sont venus et l'ont chassé de la Terre. Lors de la bataille, la Première Cité coula dans les abysses les plus profondes. Les autres Primordiaux pensèrent qu'elle était perdue, c'est pour cela qu'ils ne sont pas restés pour la trouver. Mais le Grand Forgeron sait qu'elle existe toujours, et qu'elle renferme biens des choses qui pourraient lui être utiles.

- Je comprends, dit Castel. Mais ce monde est vaste, et si comme vous dite votre cité a coulé dans l'océan...

- Je la retrouverai, assura l'Akyr. Je suis composé en grande partie de Vifacier, et la Première Cité en a beaucoup en son sein. Le Vifacier a une odeur spécifique.

Castel savait de quoi il parlait. Lui qui était souvent en contact avec Meminyar, Hafodes ou encore la météorite, il avait appris à sentir le Vifacier. Mais seulement à quelques mètres. Il ne se voyait pas retrouver du Vifacier dans le monde entier. Mais ce n'était pas son problème. Que cet Akyr cherche donc sa Première Cité, et qu'il le laisse jouer ici dans cette région du temps que la météorite soit chargée et prête à exploser.

- Très bien, dit Castel. Mais juste une chose, messire Akyr. Mes hommes ne savent pas qui vous êtes ni ce que vous faites ici. Je les maintiens sous mon contrôle grâce à ma compagne, qui peut envoûter les esprits. Mais plus ils se poseront de questions, plus ce contrôle faiblira. Aussi donc...

- Je ne compte pas rester ici, le coupa l'Akyr. Si vous avez besoin de moi, vous pouvez me contacter avec le rocher de Vifacier, comme vous l'avez fait avec le Grand Forgeron. Dépêchez-vous de surcharger le Vifacier. Le Grand Forgeron a hâte de reprendre possession de ce monde qui fut le sien autrefois. Vous avez cinq cent ans de retard dans votre promesse, Castel Haldar. Il vous a donné une de ses créations les plus puissantes : le Pokemon Hafodes. Il vous a enseigné à manipuler le Vifacier. Mais vous, vous ne lui avez encore rien donné.

Castel fut mécontent de se faire rabrouer par cette horreur mécanique.

- Je tiendrai ma promesse envers le Grand Forgeron, dit-il. Je lui ai promis ce monde, mais je ne lui ai pas promis exactement quand. Que sont cinq cents ans pour un être immortel comme le Grand Forgeron, au juste ?

- Le Grand Forgeron ne peut plus se permettre de perdre du temps, rétorqua l'Akyr. Il va très bientôt se lancer dans une grande croisade contre l'Empire Infini des Primordiaux. Il aura besoin de tous les atouts nécessaires. Ne le décevez pas, humain. Ou vous pourriez alors le servir d'une certaine manière. Vous ferez un parfait Akyr, j'en suis sûr...

Le monstre de métal s'éloignant, laissant Castel troublé, presque apeuré. Il n'avait que très rarement ressenti la peur ces siècles derniers, et avait oublié à quel point c'était une sensation des plus désagréables. Et ses maux de têtes reprirent de plus belle. Castel grogna et sortit du palais, décidé à trouver quelque habitants à punir pour un crime imaginaire. Deux ou trois petit bûchers, avec les hurlements de ces misérables qui se tordaient dans les flammes allaient sans doute l'aider à se sentir mieux, et auraient aussi l'avantage de remplir un petit peu plus la météorite d'énergie négative. Il s'imaginait aussi avec délice le bûcher qu'il préparerait bientôt à sa chère descendante Nirina.