Les danger de la rareté de Moti-sma

Léo n'avait pas quitté Argentia. Il avait parcouru le pont, de long en large et de bas en haut, sans plus de résultats. Il se résigna. Pour retrouver Nina, il fallait livrer Goupix. Un terrible dilemme. Nina où Goupix ? Goupix où Nina ? Il ne pourrait en garder qu'un. Mais il ne pouvait s'y résoudre. Il lui fallait un plan. En réfléchissant, il recommença à faire des aller-retours sur le pont. La poké ball de Goupix tressautait doucement.


Dans la pièce vide, sans fenêtres, il faisait sombre. Nina n'était pas le noir. Elle s'y était toujours sentie seule. Si seule... Soudain, un rai de lumière perça les ténèbres. L'écart entre le bas de la porte et le sol s'était éclairé. D'un seul coup, la clarté s'engouffra dans la petite pièce. Nina plissa les yeux. Un grand homme tout de noir vêtu entra. Dans les deux trous de sa cagoule, des petits yeux enfoncés dans leurs orbites brillaient méchamment. Il approcha de sa jeune victime.
- T'as fait bon voyage chérie ? C'est le moment de repartir.
Un sourire sournois se dessina dans le troisième trou de la cagoule. Le bras partit, s'écrasant sur la tempe de Nina. Evanouie, la jeune fille ne se rendit pas compte qu'on la soulevait, pour à nouveau l'emmener. L'homme sortit de la pièce, refermant les verrous, et s'éloigna dans le couloir. Le haut du corps et les bras de Nina pendait dans le dos de l'homme. En sortant par l'arbre factice, il trébucha. Le bracelet en métal que Nina portait depuis son enfance glissa de son poignet et tomba dans une touffe d'herbe.


Les numéros trois et quatre étaient déjà loin. A bord de leur camionnette, il faisait route vers chez eux. Mais l'entente n'était plus de la partie.
- Faut aller la rechercher. On n'avait pas le droit ! implorait le garçon.
- Mais enfin ! Tu la connais même pas, et tu préfèrerais la sauver elle que Carapuce !
- On a l'argent. On pourrait retourner la chercher et...
- Ma parole, tu tiens à te faire tuer ! Laisse là ou elle est et oublie là.
Anne traversa Pajolais, et s'engagea sur le pont.
- R'garde. Il est fou lui. Rouler tout seul en tandem, ça doit être crevant... remarqua-t-elle, en jetant un œil dehors.
Tom se jeta sur la fenêtre. Il reconnut le frère de la fille. Il l'avait déjà vu, pendant que sa sœur et lui suivaient la cible.
- Arrête-toi.
- On est pas arriv...
- Arrête ! là coupa-t-il.
Anne gara la camionnette contre la bordure du pont. Son frère sauta sur la route, et se mit à courir, pour rattraper le tandem. Il avançait très rapidement, en faisant de grandes foulées. Pendant ce temps, Léo, arrivé au bout du pont, fit demi-tour en ruminant son ébauche de plan.


Nina ouvrit les yeux. Elle était étendue dans le coffre spacieux d'une voiture. Elle sentait que le véhicule roulait. Pendant plusieurs minutes, elle resta immobile, s'efforçant de ne pas paniquer. Elle se rendit compte que ses poignets et ses chevilles étaient libres. Une chance de fuir une fois la voiture arrêtée...


- Stop ! hurla Tom, en croisant Léo.
Le jeune homme monta sur ses freins. Il dévisagea Tom.
- J'ai pas le temps je...
- Je sais qui tu cherches.
Léo ne comprenait pas. Qu'est-ce que cet inconnu voulait dire ?
- Tu sais ou est Nina ?
- Nina... c'est son nom... oui, je sais. Viens !
Léo hésita. Il n'avait pas envie d'accorder aveuglément sa confiance. Mais pour retrouver sa soeur, il prendrait le risque. Il suivit le garçon, et monta à l'arrière de la camionnette.
- Allez, on y retourne ! ordonna Tom à sa sœur.


La voiture venait de s'arrêter. Dressée sur les coudes, Nina s'apprêtait à bondir du coffre et à courir dans la rue. Quand il s'ouvrit, elle sauta au dehors, repoussa l'homme qui approchait et fuit... mais elle n'alla pas loin. La voiture se trouvait dans un garage fermé. La jeune fille se trouva bloquée entre la porte de garage close et son kidnappeur. Il saisit ses poignets, et la tira de l'autre côté du garage. Ils passèrent une porte, et se retrouvèrent au bas d'escaliers dans un couloir. A côté des escaliers, une porte donnait sur une petite cuisine. L'homme força Nina à monter. En haut, ils entrèrent dans une petite pièce. Dedans, il n'y avait qu'un lit. L'homme poussa Nina en avant et sortit. Un clé tourna dans la serrure.


La camionnette s'arrêta. Tom et Anne entraînèrent Léo vers le faux arbre, et le firent entrer dans la cachette. Dans l'ascenseur, Goupix jaillit de sa poké ball, en reniflant cet endroit inconnu. En bas, Léo se jeta hors de l'ascenseur, et courut droit sur la porte. Il fit glisser les verrous, et se trouva nez à nez avec une pièce vide.
- Nin... ! Elle n'est pas là ? Menteurs !
Goupix glapit tristement.
- Quoi !?
Tom se rua dans la pièce. La chaise était vide.
- Il est déjà venu la chercher...
- La chercher ? Et puis, comment tu savais qu'elle serait ici ?
- Mais, euh... parce que...
- C'est nous qui l'avons amenée. déclara Anne.


Nina regardait par la petite lucarne du plafond. Le jour commençait à glisser. Elle se coucha toute habillée sur le lit, sans enlever ses chaussures, et s'endormit, exténuée par sa journée.
Tom expliqua à Léo la raison qui les avaient poussés, lui et sa sœur, à enlever Nina. Il lui raconta que leurs Pokémons étaient tombés gravement malades, et que leur famille n'avait pas assez d'argent pour continuer à survivre tout en payant les médicaments pour les soigner.
- Mais... pourquoi il vous fallait Nina ?
- On sait pas... nous, tous ce qu'on a dit, c'est que si on l'apportait ici et qu'on la laissait dans la pièce, on aurait l'argent. On vous suit depuis hier, quand le numéro deux nous a appelés, pour nous proposer le deal. On a sauté sur l'occasion.
- Mais... comment il savait que vous aviez besoin d'argent ?
- On sait pas... répéta Anne.
Léo calmé, le trio remonta pour dormir dans la camionnette. En sortant,Goupix s'arrêta net. Il reniflait un objet métallique sur le sol. Léo ramassa le bracelet.