The Nightmare of Pearl Harbour.
7 Décembre 1941, à proximité du port de Pearl Harbour.
L'eau de cette région est tout simplement magique… c'est un pur paradis. Elle est chaude est limpide, pleine de vie et peu salée. Aucun rocher ne dépasse de l'eau, les Ecayon fourmillent, le corail décore le sable de ses vives couleurs….
Seule la curiosité vis-à-vis des installations lointaines me pousse à en sortir. Je n'avais même pas pensé au fait que je serais toute mouillée en sortant de l'eau… Bah, ce n'est pas grave, j'enfile à nouveau ma robe et mon tablier. Si ce n'est pas très agréable à porter, je n'avais pas le courage d'attendre que mes vêtements sèchent.
Leopardus m'attendait sur la plage, assez loin de l'eau. Il la détestait plus que tout, et n'a pas approché ma robe mouillé à moins de trois mètres.
Après quelques minutes de marche, j'arrivais à ce qui semblait être Pearl Harbour. En m'approchant des quais, j'aperçus des formes dans le ciel. Elles s'approchaient de plus en plus. Il y avait une piste d'atterrissage couplée aux installations, sur laquelle des avions monoplaces s'entassaient. Certains avaient une magnifique livrée turquoise que laquelle figurait un rond bleu marine flanqué d'une étoile blanche. D'autre avaient des bandes blanches et rouges sur la dérive arrière. Au au-dessus de ce qui semblait être la tour de contrôle, un drapeau flottait. Dans le coin en haut à droite, des étoiles blanches figuraient sur un fond bleu marine. Le reste de l'oriflamme était occupé par des bandes blanches et rouges. C'était un beau drapeau, il ondulait dans le ciel, mettant de la couleur.
Quelques hommes s'affairaient sur la piste, semblant vérifier si les avions fonctionnaient. Dans le port, de titanesques navires étaient alignés. Sur leurs tourelles figuraient d'impressionnants canons. D'autres armes plus petites étaient réparties sur les flancs des navires, dominés par des massifs centraux. Mais les formes volantes se rapprochaient de plus en plus. Alors qu'elles semblaient survoler le port, elles lâchèrent d'étranges objets. Quand ils tombèrent sur les navires… ce fut horrible à voir. Des explosions, partout… Je me suis aussitôt cachée dans les fourrés à proximité. L'un des navires était en train de chavirer, et les craquements de sa structure me perçaient les tympans. Un autre fut soufflé dans une titanesque déflagration, des débris enflammés tombant de partout. Deux brûlaient. Sur les quais, les hommes couraient dans tous les sens, tentant d'éviter les avions hostiles qui mitraillaient tout ce qui bougeait. J'en ai entendu un, parlant d'une étrange voix timbrée d'un accent étranger.
« Que fait l'aviation ?! Que fait l'aviation ?! Empotés d'américains ! Nous, britanniques, ne nous laissons pas prendre comme des cons ! »
Un officier, tout en se plaquant derrière un camion, répliqua agressivement aux injures proliférées contre les américains.
« Parce que c'est pas être empoté que de se faire victimiser quand on a la plus grande marine du monde ?! »
La réponse de l'autre fut remplie d'indignation et de colère :
« Comment osez-vous me parlez sur ce ton ? Je suis Lord Wakasagihime, envoyé de la Royal Navy auprès de la Pacific Flee… »
Il n'eut pas le temps de terminé avant qu'une bombe ne tombe juste à côté de lui. Quand la fumée se dissipa, il ne restait plus qu'un petit tas sanguinolent là où se tenait un homme…
Après avoir fait un massacre contre les navires, les attaquants s'en prirent à la piste d'atterrissage. Ces avions étaient presque entièrement blancs, seuls quelques cercles rouges sur les ailes et le fuselage venaient rompre la livrée homogène. Quelques appareils verts offraient un minimum de variété, mais ils n'étaient pas les plus commun.
Bombes et tirs de canons pleuvaient sur la piste. Quelques réservoirs, de carburant sans doute, explosaient aux alentours. Leopardus se blottissait sur moi, terrifié. Il en avait même oublié que j'étais mouillée…
A ce moment, les haut-parleurs se mirent à crier leur message.
« Air Raid Pearl Harbour, this is no drill! I repeat: Air raid Pearl Harbour, this is no drill!"
Des canons ouvrirent le feu sur les avions agressifs. Ils n'en touchaient pas beaucoup, mais dès que c'était le cas, la cible partait dans une gigantesque gerbe de flamme avant de s'écraser. Sur la piste, quelques avions décollaient, mais ils se faisaient presque tous abattre sans infliger de destructions. Seuls quelques chanceux le faisaient, mettant toujours plus d'avions en feu. La vision de tout cela était cauchemardesque, la chaleur étouffante. Des hommes courraient toujours sur les quais. Quelques-uns, gravement brûlés dans la destruction de leurs navires, tentaient de les escalader, parfois aidés par une personne charitable.
Soudain, une explosion juste derrière moi me propulsa en avant, moi et Leopardus. J'ai atterrit douloureusement sur la piste, saignant du visage. Quelques hommes me regardaient, visiblement surpris de ma tenue. Un se mit en tête de m'aider et me traîna jusqu'à un poste de secours. Je ne voyais presque plus rien, mais j'entendais toujours. Des Bip, des tremblements, des rafales de mitrailleuses, des bruits sourds, des cris… Puis, un bruit de déchirement et d'explosion. Un avion qui venait de s'écraser juste à côté, j'en étais certaine. Une sombre odeur de brûlé venait à mes narines…
La douleur était forte, mais peu à peu, elle s'apaisait. Je sentais qu'on m'essuyait le visage avec quelque chose de mouillé, sans doute des lingettes… Ma vision s'éclaircit peu à peu, le sang étant dégagé de mes yeux. J'étais allongée sur un petit lit d'hôpital, dans une tente. Leopardus m'attendait juste à côté. Les médecins, voyant que je ne semblais pas trop mal aller, me laissèrent pour aller s'occuper de quelques brûlés à proximité, assistés par des Nanméouïe. Les pauvres hommes semblaient bien souffrir… Dehors, tout semblait d'être calmé. Mais soudain, les bruits reprirent. Des moteurs, des tirs, des explosions, des cris… Je priais pour qu'aucune bombe ne tombe ici. Et par chance, aucune n'est tombée. Les agresseurs s'en allèrent de nouveau, et ne revinrent jamais…