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De feu et de glace [Première version] de Lacrima



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» Auteur : Lacrima - Voir le profil
» Créé le 15/11/2014 à 23:57
» Dernière mise à jour le 01/12/2014 à 10:13

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Une légende pour en vaincre une autre
Lorsque Kevin alla rejoindre Max et les autres chez Courtney, la panique lui fit perdre ses moyens.

« Ils veulent couler Le Marina et tous ses passagers le jour de l'inauguration ! »

La jeune femme se leva vivement de son siège.

« - Les chiens ! Mettre en danger la vie de tant de personnes, c'est insensé !
- Leur leader, Arthur... il a été banni de Pacifiville et je l'ai pas vu partir comme j'étais pas là alors je sais plus où il est maintenant on est fichus !
- Calme-toi, respire un grand coup. Là, ça va mieux ?
- Non ! Répondit-il, à cran. Ces types vont noyer des pauvres gens et on n'a aucune idée de comment ils vont s'y prendre ! »

Courtney haussa les épaules et mit les mains sur les hanches.

« On a de quoi prévenir les autorités. Ce sont des informations vendables à bon prix. Ils savent maintenant qu'on ne fait rien gratuitement, on a plus rien à craindre. D'ailleurs, grâce à la récompense qu'on a reçue en échange du pack Devon, Sumishi a pu acheter une nouvelle sonde qui va nous permettre d'explorer les fonds marins. On aura notre feu vert, les jeunes ! »

Max croisa les bras, sceptique.

« On ne peut tout de même pas prendre le risque de les laisser frapper. Je m'en voudrais de ne pas avoir pu empêcher un naufrage... »

Il se leva de son fauteuil et déglutit, songeant à la peur et la douleur de ceux qui finiraient aspirés par les eaux.
Comme lui, toutes les nuits.
Nerveux, il extirpa un briquet de sa poche et se mit à allumer et éteindre la flamme d'un geste régulier et soutenu. Courtney se tourna à nouveau vers lui, l'air embêtée.

« Par contre, j'ai téléphoné au laboratoire du professeur Météore, et il a refusé qu'on utilise sa machine pour faire entrer un volcan en éruption. Il n'a pas encore testé dessus le météorite qui lui sert de source d'énergie et trouve ça trop dangereux. Je suis désolée, Max. »

Comprenant ce que cela impliquait pour ses recherches, il continua à jouer avec son zippo d'un mouvement fébrile et se mordit la lèvre, regardant dans le vague.

« J'imagine que tu ne pas plus nous aider après ça, pas vrai ? »

Il baissa les yeux vers Kevin dont le visage était encore tuméfié. Ils auraient vraiment dû prévenir les hommes qu'ils avaient envoyé à Pacifiville qu'il était de leur côté, le pauvre avait failli terminer sa nuit à l'hôpital.
Attendri par leurs regards abattus, Max rangea son briquet dans sa poche.

« Vous n'avez pas acheté cette sonde hors de prix pour rien. J'aviserai après. »

Il fut gratifié de leurs sourires les plus reconnaissants et le téléphone de Max se mit à sonner sous leurs remerciements. Il décrocha rapidement, reconnaissant le numéro de Sumishi.

« - Du nouveau ? Fit-il, direct.
- Ouais ! Notre nouvelle sonde est opérationnelle et notre équipe de terrain vient de sonder le sol. Ils envoient les données à l'instant ! Je t'attends au labo, on va analyser tout ça. Tu l'entends, la gloire qui approche ?
- J'entends surtout une scientifique surexcitée qui me détruit le tympan, sourit-il. Je préviens Kevin et Courtney et j'arrive.
- Parfait ! »

Il se retourna vers les autres, semblant soudain avoir une idée.

« Courtney, Kevin, j'ai besoin que vous fassiez quelque chose pour moi. »

Les deux l'écoutèrent en silence, acquiesçant tout le long, un petit sourire sur les lèvres.

Il lui fallut une bonne vingtaine de minutes pour atteindre son laboratoire dans lequel s'étaient installés Sumishi et la plupart de son équipe, sous le regard à la fois curieux et dubitatif de ses collègues.
La télévision était allumée et retransmettait en direct l'image des scientifiques en train de faire des mesures. En voyant Max arriver, la chef d'équipe se leva d'un bond et se jeta vers lui.

« - Max ! Ils sont en train de faire d'autres mesures pour qu'on les compare avec les premières et qu'on puisse corriger si jamais il y a eu une erreur. Et ils disent qu'ils ont bel et bien à nouveau détecté un genre de cavité anormale sous leurs pieds ! On la tient, cette cité légendaire !
- Attends que je fasse mes analyses, ne crie pas victoire trop vite.
- Je suis sûre que tu prouveras à ces imbéciles étroits d'esprit qu'une plongée là bas ne représente aucun danger.
- On verra. En attendant, où sont les données ?
- Elles sont transférées sur les ordinateurs de toute l'équipe et je les ai aussi imprimées sur papier. »

Puis elle se retourna vers le reste de son équipe et frappa dans ses mains.

« Allez les enfants, la récréation est terminée ! Tout le monde à son poste, des autres mesures vont arriver d'une minute à l'autre et je veux que vous n'en ratiez pas une miette. Hop hop hop ! Au boulot ! »

Avec un murmure d'excitation, ils quittèrent progressivement le bureau de Max, le laissant seul avec la jeune femme qui fouillait déjà dans les papiers.

« Bon, voilà. Le premier tas, c'est les réglages de l'appareil et les corrections qu'il a apportées sur les mesures. Le deuxième, c'est toutes les mesures isolées. Et sur cette feuille, c'est la moyenne de toutes les mesures déjà faites pour que tu gagnes un peu de temps. »

Il jeta un rapide coup d'oeil aux feuilles de papier avant d'allumer son ordinateur. Par dessus son épaule, la brune lui jeta un regard intrigué.

« - Tu fais comment, alors ?
- Je vais déjà vérifier si les mesures sont exploitables. Mais avec la sonde que vous avez achetée, je ne vois pas quel problème il pourrait y avoir.
- D'accord. Et, heu... après ?
- Après ? Fit-il, fier de pouvoir lui apprendre quelque chose. J'essaie de redessiner les fonds grâce aux mesures, à déterminer de quoi ils sont faits et à les comparer avec les cartes qui ont déjà été faites auparavant. Ils ont peut-être raté quelque chose qui leur a fait penser qu'on ne peut pas y aller en sous marin. Mais avec un appareil d'une telle précision et autant de mesures, il ne va pas me falloir plus de deux jours de travail pour les contredire.
- Super ! »

Les mesures apparurent à l'écran, et Max ouvrit en quelques clics trois logiciels. N'y comprenant plus rien, Sumishi se contenta d'étudier du regard les mesures imprimées sur papier à la recherche que quoi que ce soit qui pourrait les avancer.
Ils travaillèrent ainsi pendant deux longues heures, Max dessinant graphique sur graphique, modélisant en trois dimensions les sols sondés tandis que Sumishi répondait activement au téléphone et prenait des notes sur tout ce qu'il se passait.
Finalement, après avoir poussé un long soupir, il laissa retomber ses bras et ferma les yeux.

« - Je suis épuisé. Café ?
- Non, j'en bois pas. Mais je veux bien un chocolat ! »

Avec un rire amusé, il se redressa et quitta son bureau. S'il avait pu travailler avec une telle équipe pour son doctorat, il n'en serait pas là.
Arrivé devant la machine à café, son téléphone se mit à sonner.

« - Oui ?
- Max, c'est Courtney. On a réuni la Team Magma et on sait quand frapper.
- Je t'écoute, fit-il soudain très concentré.
- C'est évident, non ? Tout le gratin de Hoenn sera présent lors de l'inauguration du Marina. Ce qu'on a fait, c'est qu'on a appelé la police pour les prévenir du plan de la Team Aqua.
- Jusque là, je te suis.
- Comme ça, tous les regards seront rivés sur nos... eh bien nos rivaux. Il nous suffira juste de rentrer tranquillement dans le labo avec nos complices et le tour est joué.
- Parfait. C'est l'idée du siècle, Courtney.
- Je sais, c'est la mienne. »

Avec un rire satisfait, la jeune femme raccrocha. Max songea au coup monstrueux qu'ils étaient en train de préparer, et se mit à prier pour que les soupçons ne pèsent pas sur lui dès que le vol serait commis.
Après tout, tout le monde ici savait qu'il avait besoin de ce météorite pour faire fonctionner la machine de Météore.
Se faisant couler un café et un chocolat, il retourna dans son beau plus léger.

« - Madame est servie.
- Nickel ! » s'exclama Sumishi en s'emparant du gobelet qu'il lui tendait.

Elle prit une longue gorgée de la boisson chaude et Max l'imita, tous les deux les yeux rivés sur l'écran où défilaient les mesures faites en temps réel.
Au bout de quelques, il finit par briser le silence.

« Au fait, pourquoi une étudiante comme toi s'est-elle lancée dans un tel projet ? »

Elle se tourna vers lui et haussa un sourcil, comme si c'était pourtant évident.

« - Ben, le mythe de l'Atlantide, Max ! Je veux dire, c'est une histoire qui me fascine depuis toute petite. Alors quand un de mes profs m'a dit que son inexistante n'a jamais été prouvée, ça a été de déclic. Je suis tout de suite entrée en contact avec les gens qui travaillaient dessus. Quand je leur ai montré mes recherches personnelles, ils ont accepté de me laisser diriger leur toute dernière expédition. Ils ne m'avaient simplement pas fourni le géologue qui allait avec, sourit-elle.
- Vous vous êtes bien débrouillée pour vous en trouver un.
- On dit souvent que j'ai le sens des affaires. Mais, vous connaissez la véritable légende de l'Atlantide ? »

Max lui jeta un regard intrigué.

« - C'était une ville dans l'Antiquité jusqu'à ce qu'elle soit noyée par les eaux, non ?
- Oui, mais ce n'est pas tellement ce qu'il s'est passé avant qui m'intéresse. Non, on parle plutôt d'un pokémon de légende qui aurait causé le déluge, sauvant une unique ville en la plongeant au plus profond des eaux pour faire d'eux les gardiens de l'océan.
- Il les as noyés pour les sauver du déluge ? Fit-il, un peu perdu.
- C'est ce qui est beau ; il les a noyés pour leur offrir une toute nouvelle vie sous les eaux. Et depuis, dans tous les récits qui en parlent, on retrouve un élément commun.
- Qui est ?
- Ah, je fais durer le suspense ! » sourit-elle en prenant une nouvelle gorgée de chocolat.

Avec un soupir frustré, Max se reconcentra sur son ordinateur et toutes les mesures qu'il avait à effectuer s'il voulait donner le feu vert à l'équipe de Sumishi.
Cette dernière se pencha vers l'écran et épia quelques secondes ses faits et gestes avant de reprendre.

« - Je sais que ça va te paraître fou, mais on dit que depuis que la cité a coulé les gardiens viennent chercher les victimes de chaque naufrage pour les emmener sous l'eau avec eux, et leur offrir une vie meilleure avec eux.
- C'est fou... souffla-t-il, l'évocation du naufrage faisant ressurgir des bribes de terreurs nocturnes.
- Oui, je sais ! Rit-elle. Mais je ne peux pas m'empêcher d'y croire un peu. Après tout, ce jour là, j'ai perdu mon meilleur ami... »

Sa voix se cassa et elle renifla bruyamment pour cacher sa gêne. Max lâcha son clavier et se tourna vers elle, posant une main réconfortante sur son épaule.

« - Je suis désolé, Sumishi.
- Bah, en vingt ans, on fait son deuil.
- Moi, j'ai toujours pas réussi. »

Ce fut à son tour de lever les yeux vers lui.

« - Tu veux parler d'un naufrage, toi aussi ?
- Le Lokhlass, oui. J'y étais avec toute ma famille. On était en vacances dans les îles au sud et on rentrait chez nous quand ça c'est produit.
- Moi aussi. Je l'ai pris avec mon meilleur ami, c'était trop long de prendre le bus pour se rendre visite. On allait passer le week end chez lui, regarder un film, manger du pop corn... Ce que font les amis, en fait. Mais quand le bateau a commencé à couler, on a pas eu le temps d'atteindre les canots de sauvetage. Les vagues étaient trop puissantes de toutes façons, elles l'auraient brisé.
- On a pas non plus eu le temps de traverser le pont.
- Il a été emporté le premier et j'ai essayé de le retenir, mais une autre vague m'a fait lâcher sa main et je ne l'ai plus jamais revu. C'est les secours qui m'ont récupérée, j'avais réussi à m'accrocher à une bouée de sauvetage et à dériver le long de la côte. »

Elle but le reste de son chocolat d'une traite et inspira profondément, avant de s'étirer longuement.

« Et toi ? Qu'est-ce que ce foutu naufrage t'a pris ? »

Max déglutit et se leva, emportant son ordinateur sous son bras. Sumishi se redressa vivement, inquiète.

« - Je suis désolée, je pensais que tu voulais en parler toi aussi ! Je veux dire... a moi, ça me fait du bien.
- Non, pas de soucis. J'ai perdu mon père, ma mère et ma sœur ce jour là. Peut-être qu'ils seraient toujours là si on avait pas essayé de sauver ce garçon. »

Avec un lourd soupir, il se mit à tripoter nerveusement son zippo dans sa poche en songeant à la boîte de gélules qui l'attendait dans sa salle de bains et quitta son bureau, laissant Sumishi seule derrière lui.

* * * * *

Arthur poussa un cri de douleur en donnant un dernier coup de rame avant que son canot ne touche la rive de Nénucrique. Poussant sur ses bras tremblants de douleur, il se hissa avec peine sur la terre ferme et s'effondra sur la plage.
Les yeux fermés et les dents serrées, il s'étendit sur le dos et respira profondément. Il avait ramé toute la nuit et l'aube pointait le bout de son nez, dardant quelques rayons sur son visage éreinté. Il avait eu tout son temps pour ressasser les évènements de la veille.
Pacifiville était maintenant son paradis perdu. Il y avait laissé sa vie paisible, sa grand-mère d'adoption, et celle qu'il avait toujours considérée comme sa petite sœur.

« Allez, relève-toi mon grand. Te laisse pas abattre. Tu vas aller jusqu'au bout, et tu vas rentrer en héros. »

Soudain, alors qu'il allait se redresser et chercher de l'aide, un profond sentiment désespoir s'empara de tout son être et le cloua au sol.

Il avait tout perdu.

A ses côtés, son Sharpedo s'échoua lourdement et rampa ridiculement dans sa direction. Il frotta le bout de son nez triangulaire sur son visage et une dent acérée manqua de lui écorcher la joue.
Arthur aurait voulu le caresser, le prendre dans ses bras.
Mais tout ce qu'il put faire fut de plaquer une main couverte d'ampoules sur son visage, et d'éclater en sanglots.

Qu'avait-il fait de travers ? Tout ce qu'il voulait, c'était protéger son village et voilà comment on le remerciait ?

Le pauvre Sharpedo semblait lui aussi épuisé et complètement dépaysé. Le pokémon n'avait pas mangé de la nuit et il aurait été incapable d'utiliser Surf jusqu'à la côte, au grand désarroi de son dresseur.
Ce dernier resta là, immobile, et finit par s'endormir.


La marée montante le réveilla lorsqu'une vague recouvrit son visage, et il s'assit vivement. Il chercha son pokémon des yeux, mais Sharpedo avait disparu.

« Sharpedo ? » appela-t-il en vain, tandis que plus loin sur la plage les premiers promeneurs matinaux pointaient le bout de leur nez. « Sharpedo ! »

Un cri de joie lui répondit et il tourna le regard en direction de la mer. Il y reconnut l'aileron de son pokémon qui bondit hors de l'eau, suivi par trois formes massives qui avançaient à toute allure dans sa direction. Par précautions, Arthur recula de quelques pas.

Jusqu'à reconnaître le visage de Sarah.

« Hé, Arthur !!! » cria-t-elle en agitant les bras. « Oh hé !!! »

Une puissante bouffée d'adrénaline l'envahit lorsqu'il reconnut tous les visages qui l'accompagnaient, et il nota avec fierté qu'ils portaient tous un bandana bleu noué autour de leurs cheveux. Sur chacun d'entre eux était brodé avec soins le même A stylisé qui ornait son ancien t-shirt et l'attention lui alla droit au coeur.

Lorsque les canots atteignirent la rive, tous l'encerclèrent et laissèrent échapper des cris de joie.

« - On a bien cru qu'on le retrouverait jamais, hein ? Rit un homme à l'impressionnante carrure en lui donnant une puissante tape dans le dos.
- Je vous avais dit qu'il en fallait plus pour en venir à bout, répondit Sarah. Tom nous avait prévenus que le conseil préparait quelque chose, alors on t'as suivi juste après ton départ du village. Le problème c'est qu'on t'as perdu dans le noir, et on aurait eu du mal à suivre ta piste sans Sharpedo.
- Alors je lui dois deux fois la vie, c'est bien ça ? Sourit-il en tapotant d'un bras faible le nez de son pokémon.
- Allez, on a encore une surprise pour toi. En plus tu dois avoir faim, non ?
- T'as pas idée. »

Les membres de la Team Aqua, tous portant une marinière noire et blanche avec leur pantalon bleu, l'aidèrent à remonter dans la barque et se dirigèrent lentement vers les grottes de Nénucrique sous le soleil doré approchant de son zénith.

« On a installé une planque toute neuve, là bas. C'était le meilleur endroit pour empêcher Le Marina d'atteindre Nénucrique ! »

Arthur acquiesça, tout sourire. Finalement, il n'était pas tout seul.

* * * * *

« C'est pas possible... »

Abattu, Max prit sa tête dans ses mains et s'effondra sur son bureau. Incapable de trouver le sommeil, il avait ressassé l'histoire de Sumishi toute la nuit.
Si un pokémon légendaire était impliqué, ça changeait complètement la donne. Tout devenait possible.

Il s'était surpris à croire qu'il pourrait retrouver ceux qu'il avait perdus à bord du Lokhlass dans la cité engloutie, et avait travaillé toute la nuit.

Mais les résultats étaient formels : même le plus petit et résistant des sous-marins n'explorerait pas le site sans difficultés.
Jamais ils n'auraient le droit d'y mettre les pieds.

C'était perdu d'avance, de toute façon.

Une boule dans la gorge, il songea à tout le mal que lui, Courtney et Kevin s'étaient donné pour acheter cette sonde. Maintenant, ils n'avaient plus un sou à investir dans un sous marin personnel et quand bien même, ils violeraient la loi.
Remarque, ce ne serait plus la première fois.

Son portable se mit à vibrer sur son bureau et lui arracha un violent sursaut.
Qui pouvait bien l'appeler à une heure pareille ?

« - Allô, Maximilien a l'appareil.
- Max ? C'est Courtney. J'espère que je ne te réveilles pas.
- Non, je travaillais. C'est au sujet du météore ?
- Oui et non. Je crois que Sumishi se doute de quelque chose. Elle n'arrête pas d'appeler Kevin pour lui demander ce qu'il fait et si ses recherches avancent bien. Il me dit qu'elle a l'air suspicieuse alors fais attention. »

Le roux soupira longuement et sortit son briquet de sa poche, l'allumant et l'éteignant avec des « clac » réguliers à rendre fou n'importe qui.

« - Courtney, laisse tomber. On ne peut pas plonger sur le site.
- Quoi ? Fit-elle, abasourdie. Quoi, comment ça on peut pas ?
- Trop dangereux, et trop profond. Il y a des signaux bizarres qui se dégagent de là en bas, c'est mauvais signe.
- Mais évidemment qu'on capte des trucs bizarres ! S'emporta-t-elle. Si la légende est vraie, il y a un pokémon légendaire là dessous ! »

Le briquet de Max lui échappa et tomba au sol avec un bruit sourd.
Bon sang, pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt ?

« - Courtney ! C'est bien de Kyogre, le pokémon des océans, dont on parle ?
- Qui veux-tu que ce soit ?
- Oh. Alors récupère-moi ce foutu météorite. Je m'occupe de résoudre notre problème.
- Hein ? »

Mais il avait déjà raccroché, et il se leva pour retourner dans son salon. Là, son imposant Camerupt dormait profondément. Il s'installa sur le fauteuil le plus proche et posa son ordinateur sur ses genoux, grattant d'une main distraite le long poil doux et tiède du pokémon.

S'il ne pouvait pas atteindre la cité engloutie, alors c'est elle qui viendrait à lui. Et quoi de mieux qu'une légende pour en vaincre une autre ?