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Absolument Nneoh de ElliaOuranos



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» Auteur : ElliaOuranos - Voir le profil
» Créé le 14/11/2014 à 11:42
» Dernière mise à jour le 04/12/2014 à 17:52

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Chapitre 5 : Le Seigneur des Rêves
« Tous les brouilleurs d'énergie sont en bon état de fonction, monsieur, indiqua une voix féminine.

- Absolument très bien. »

La femme qui avait parlé, cagoulée, acquiesça avec respect et se retira pour aller rejoindre son ordinateur et toutes les données enregistrées à propos de ces fameux brouilleurs, de petits robots ressemblant étrangement à des Airmures. Son maître, son « monsieur » comme elle l'appelait, surplombait deux rangées murales de scientifiques masqués et en plein travail. De son œil avisé et du haut de ses marches, il les interpellait parfois pour demander des renseignements ou donner des ordres. Sa stature était noble, et toujours il restait fier et imposant, dardant quiconque l'approcherait de trop près avec son œil rouge sang. Sa fourrure quand à elle éclatante de blancheur ne laissait dépasser que quatre pattes noires et une queue tout aussi charbon. Sans nul doute un Absol dans toute sa splendeur.

Derrière lui, une porte s'ouvrit et un scientifique cagoulé en sortit, tenant entre ses mains un papier. Il s'approcha prudemment de son maître et l'interpella.

« Monsieur, nous avons un problème, articula-t-il avec peine.

- Que se passe-t-il absolument ? répondit ce dernier. »

Le scientifique grimaça :

« Voici une image prise par une Camé-gnézone ce matin même. »

Il lui tendit le papier avec une certaine anxiété. Sur celui-ci était imprimé une photo d'une grotte labourée par un éboulement. L'homme cagoulé reprit :

« Ces éboulements n'ont certainement pas eu lieu naturellement. Quelqu'un a dû les provoquer et un combat entre pokémons sauvages n'aurait jamais fait autant de dégâts.

- Quelles sornettes, le coupa le Absol. Il ne peut absolument pas y avoir d'humain sur mon île ! Personne ne peut être au courant de son existence et absolument encore moins parvenir à y poser le pied. Ignorez absolument cette donnée, les pokémons roches répareront rapidement et absolument les dégâts causés.

- Bien monsieur. Mais si je peux me permettre une dernière remarque, vous devriez faire réparer votre traducteur. Cela fait au moins la cinquième fois que je vous entends prononcer le mot « Absolument » dans vos phrases et, si cela vous parait normal, ce mot est troublant dans le langage des humains. Permettez-vous que je vous l'emprunte pour le donner à quelqu'un qui saurait en prendre soin ? »

Le pokémon le regarda d'un air dubitatif mais fini par accepter, non sans prononcer une dernière fois le mot « Absolument ». Le scientifique s'approcha alors de lui et glissa une main dans la fourrure de son cou. Il y décrocha une petite machine rectangulaire grande de seulement quelques centimètres et il repartit d'où il était venu.

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Pendant ce temps là, Voltère, Alice et Jamel étaient parvenus sans encombre jusqu'au pied du volcan. Le code que leur avait donné Helga était le bon et ils pénétrèrent dans l'enceinte même de l'immense montagne. Là, ils eurent un mouvement de recul en voyant arriver une machine volante ressemblant très fortement à un Magnéti. Heureusement, celui-ci n'avait pas l'air de leur vouloir quoi que ce soit de mal, comme une désintégration ou une babiole du genre comme son grand frère Magnézone. Il leur proposa même ses services :

« Bienvenue. Dans. Le. Laboratoire. Nneoh.. Voulez. Vous. Vous. Débarrasser. De. Vos. Affaires. ? Je. Vais. Vous. Conduire. Dans. La. Salle. Principale., Suivez. Moi.. »

Jamel se pencha sur Voltère :

« Est-ce que c'est moi ou cette machine montre amicalement le chemin aux trois inconnus que nous sommes ? »

Le soldat haussa les épaules :

« Ils n'ont visiblement pas prévu de système de sécurité au cas où un intrus parviendrait à entrer dans leur base secrète.

- Et bien tu sais quoi ? Tant mieux ! J'en ai un peu marre, moi, de courir pour sauver ma peau. »

Voltère eu un sourire. Le Magné-Machine les conduisit le long de quelques pièces vides ou occupées par des scientifiques visiblement trop occupés sur leur écran pour les remarquer. Pendant ces moments, la petite équipe se déplaçait à tâtons, le cœur battant, tentant de faire le moins de bruit possible. Lorsque les pièces étaient vides, ils murmuraient entre eux :

« Je n'arrive pas à croire que nous nous baladons ainsi en plein territoire ennemi !

- C'en est presque hilarant. Ces gens sont tellement stupides pour ne pas nous avoir remarqués.

- On ne va quand même pas s'en plaindre, si ? Et pourquoi sont-ils cagoulés, à votre avis ? Tout ceci ne me rassure pas du tout... »

Enfin, ils arrivèrent devant une grande et lourde porte. Leur guide entra un code magnétiquement et l'acier lourd se souleva lentement pour découvrir une immense pièce dans laquelle des centaines de scientifiques travaillaient. Sitôt que la porte se soit ouverte, tous les regards se tournèrent vers le trio qui se fit tout petit. Des murmures angoissés s'élevèrent dans toute la salle et l'on parlait sur leur présence, ils en étaient certains. Mal à l'aise, Voltère se racla la gorge :

« Bonjour. Je voudrais parler à votre patron, si c'est possible. »

Un scientifique montra du doigt la direction des escaliers. Le trio regarda tout en haut des marches et aperçurent le Absol. Le majestueux pokémon tremblait de rage et de colère depuis qu'il les avait aperçus entrer. D'un coup de patte, il ordonna quelque chose en langue Absol et aussitôt, tous les scientifiques sortirent de la salle. Personne n'avait compris la nature exacte de son ordre mais paradoxalement, tout le monde percevait que sa volonté était de débarrasser le plancher. Une fois son ordre accomplit, il ne restait plus que le pokémon blanc et le trio inopportuns accompagné de leurs pokémons. Le silence se fit. Absol bouillonnait de l'intérieur, immobile comme un piquet. Alors Voltère décida de reprendre la parole :

« Tu dois être le pokémon du boss de ce labo. S'il te plait, peux-tu nous conduire auprès de ton maître ? C'est très important, nous devons lui parler. »

Se faire traiter de pokémon domestiqué sembla encore moins plaire au Absol. Heureusement, juste avant qu'il n'explose, un scientifique fit son interruption dans la pièce. Tout d'abord surpris de ne trouver plus personne, il se reprit bien vite en expliquant la raison de sa présence avant que son maître ne pète complètement un plomb :

« Votre traducteur est réparé, monsieur. Je m'excuse profondément pour l'attente et la gêne occasionnée par ce désagrément. »

D'un geste, il lui raccrocha la capsule autour du cou. Le pokémon sembla reprendre son calme. Il se racla la gorge et, à la surprise du trio, il leur adressa la parole en un langage qui ne leur était pas inconnu :

« Bienvenue à vous, étranger. Même si véritablement, vous n'êtes pas du tout bien vu ici...

- Vous pouvez parler ?! s'étrangla Jamel avec surprise.

- Oui, j'ai un traducteur automatique, répondit patiemment Absol avec son habituelle voix de velours. Merci de ne pas trop en tenir compte, je vous prie. Allons droit au but. Vous êtes sur une île où vous ne devriez pas vous trouver. Comment diable êtes-vous arrivés jusqu'ici ?

- Nous n'en avons pas la moindre idée, assura Voltère. Nous nous sommes réveillés ici il y a quelques jours de cela, sans savoir où nous étions.

- Alors comment ai-je pu ne pas vous remarquer ? le coupa Absol dubitatif. Il y a des caméras surveillant constamment l'île, elles auraient dû vous repérer !

- Il y a un hangar non loin d'ici, expliqua le soldat. Tous les jours, nous devions nous y cacher et ne sortir que la nuit, par ordre de vos fameuses caméras Magnézone. Sinon, nous étions proprement exterminés.

- Non.

- Comment ça, non ? s'indigna Jamel. Puisqu'on vous le dit !

- Je ne suis pas au courant de cette fonction, reprit le pokémon blanc. Les Camé-gnézones sont des machines totalement inoffensives. Elles ne peuvent pas avoir la capacité de tuer. L'île sur laquelle vous vous trouvez est ma création, mon havre de paix pour pokémon. Jamais je n'aurais permis qu'une machine ne soit construite avec la capacité de détruire.

- Vous voulez dire que c'est vous qui avez construit tout ça ? s'exclama Alice, impressionnée.

- Bien évidemment. Il y a une vingtaine d'années de cela, Kyogre et Groudon possédaient un sommeil agité. Les catastrophes naturelles s'enchainaient à un rythme insoutenable et le visage de ma belle région de Hoenn s'en retrouvait déchiré. De ce fait, nous, les Absol, porteurs de poisse par superstition, nous étions chassés, bannis, massacrés et empalés pour le bien du pays. Les hommes espéraient pouvoir calmer la colère des légendaires en faisant cela, mais rien ne marcha, bien évidemment. Tout ce que nous voulions, nous les créatures à la corne sensible, c'était d'aider humains comme pokémons à fuir dès que l'on pressentait un danger. Mais les humains étaient trop stupides et ne comprenaient rien. Je décidais donc de m'exiler au plus profond de Hoenn, bien loin dans la forêt séparant Cimetronelle de Lavandia. En tant que jeune Absol, je ne rêvais que d'une chose, c'était que les humains puissent me comprendre afin de rétablir la paix dans la région.

C'est alors que je fis la rencontre d'un chercheur, dans ces mêmes bois. Et que je me liais d'amitié avec lui. Génie en herbe, ce monsieur ne perdit pas de temps à me réaliser l'objet même de tous mes rêves, un traducteur de langage. Il pouvait enfin me comprendre et nous pouvions enfin discuter librement. Seulement, cet humain, au fil des années, prenait de plus en plus de liberté sur moi, se servant de mon corps comme d'un cobaye expérimental. Au début, j'acceptais cette condition surtout par amitié mais à mesure que ses expériences se répétaient, je me rendais peu à peu compte qu'il m'esclavageait. Et un jour, je me retrouvais dans une cage. Ce génie du mal avait comprit mon intention de fuir et il avait décidé de m'enfermer pour me garder près de lui en dépit de notre amitié passée. Furieux et trahis, j'attendis simplement qu'une de ses expériences tourne mal pour lui retourner la mise. A cet instant, je n'hésitais pas à tuer mon premier humain.

J'avais toujours la capacité de parler votre langage, mais la haine qui me possédait était plus forte que tout et je déménageais dans les forêts de l'ouest pour y fonder une famille. Malheureusement pour nous, j'avais mal choisit mon endroit qui était entouré de beaucoup de villages et l'été venu, de nombreux dresseurs arrivèrent pour attraper en masse des pokémons dans les hautes herbes foisonnantes. Ils se battaient même sur notre territoire, rendant notre tranquillité presque nulle. Pourtant, je me montrais patient. Ce fut lorsqu'un jeune dresseur attrapa l'un de mes petits que je perdis le contrôle de moi-même. Je le tuais sans attendre afin de récupérer ma progéniture et j'attaquais désormais n'importe quel humain en vue. Cet endroit obtint très vite une réputation malsaine.

- Oui, j'en avais entendu parler, intervint Jamel. Je me souviens que j'avais mis longtemps à oser y mettre les pieds. Mes parents me mettaient beaucoup en garde sur un dangereux tueur qui rodait dans les parages.

- Pourtant, l'endroit devait déjà être sûr à ce moment là, reprit Absol. Les policiers ne mirent pas plus de un mois avant de nous capturer, ma famille et moi. Alors que j'allais être tué pour tous les crimes que j'avais commis –et j'en étais bien conscient- je fus cependant racheté par une riche famille. Leur fille avait voulu de moi. J'ai tout d'abord pensé qu'elle était folle, mais non. Cette jeune fille était infirme et à cause de cette invalidité, elle pensait que chaque créature sur terre avait le droit à une deuxième chance. C'est pour ça qu'elle m'avait sauvé. Grâce à mon pouvoir de la parole, je lui racontais toute mon histoire. Cette fille, Emilie, était douce et sympathisait avec moi, tout en me respectant. J'avais perdu toute ma famille mais j'avais gagné une grande amie. Une fois devenue femme, Emilie prit la tête de l'entreprise de son père et elle décida de créer notre utopie. C'était sur base de mon histoire que nous avions eu l'idée de créer un endroit, un espace rien qu'aux pokémons afin que ceux-ci ne se sentent pas agressés par des dresseurs piétinant leur maison et leur vie. Mais nous ne voulions pas une simple réserve. Nous voulions quelque chose de beaucoup plus gros. Nous voulions Hoenn.

Sachant que cela n'était évidemment pas possible, nous créâmes une île dans la mer de la région en important sable et eau et en créant de ce fait un véritable écosystème. Et pour ne pas que qui que ce soit ne découvre notre paradis, Emilie eu l'idée de construire des Aimures de métal qui se fondraient dans le paysage et qui, grâce à des brouilleurs incorporés, supprimeraient toute sorte d'énergie, que ce soit dans les bateaux ou les avions. Ces brouilleurs prenaient même soin de supprimer les radars et de rappeler les pokémons dans leur pokéball s'ils décelaient qu'il y en avait une. Suite à plusieurs pertes de bateaux, l'endroit se fit très vite surnommer « Le triangle des Airmures ». Absolument Nneoh était née. Notre système nous paraissait impénétrable. Et il me le parait toujours. Emilie est décédée de maladie il y a peu, laissant une véritable fortune à une soi-disant œuvre de charité pour me permettre de continuer notre travail.

Alors le mystère est de savoir comment vous avez pu arriver ici, très chers humains. »

Le trio s'échangèrent des regards mal à l'aise et Alice prit la parole :

« Dites... Vous n'allez quand même pas nous tuer pour ça, si ? »

Absol sourit :

« Non, mon âme ne penche plus vers le côté assassin. On peut dire que ma vieillesse m'a assagit. Par contre, votre présence ici m'inquiète au plus haut point, comme je vous l'ai déjà fait comprendre. »

A côté, le scientifique se tritura les mains et se pencha sur le pokémon blanc :

« Vous ne songez tout de même pas à les croire... Ce sont des étrangers, et s'ils mentaient ? »

A cet instant, la grande porte de métal se rouvrit en laissant apparaitre le Magnéti-machine qui les avait guidés au début. A moins que c'en soit un autre. Derrière lui suivait un autre pokémon en chair et en os, cette fois. Ou plutôt... en feuille et en bois. Ce pokémon, dès qu'il les aperçu, se précipita sur le scientifique avec joie pour lui faire la fête. Ce fut Jamel qui le reconnu en premier :

« Mais c'est le Tengalice de Helga ! Comment est-il parvenu jusqu'ici ?

- Helga ? répéta Absol en fronçant ses arcades sourcilières.

- Oui, elle est l'une des humaines à avoir atterri avec nous sur votre île. C'est une vieille scientifique très gentille. Elle possède un Abra et ce Tengalice que vous voyez là.

- Omicron, espèce de traitre, rugit le pokémon blanc en foudroyant son scientifique du regard. Tu es forcément lié à cette histoire.

- Monsieur, je n'en vois pas la raison, se défendit le pauvre homme. Cette Helga dont ils parlent peut très bien posséder elle aussi un Tengalice sans que ce ne soit forcément le mien.

- Ne me prend pas pour un imbécile, siffla Absol. Je sais que ta femme se nomme Helga, elle est scientifique ici tout comme toi et qu'elle possède un Abra ! Pensais-tu sincèrement que je ne connaissais pas le profil de mes employés ? »

Le scientifique recula avec un rire nerveux qui se stoppa net dans sa gorge. Il porta la main à sa capuche puis la retira, dévoilant un visage quelque peu ridé et des yeux d'un bleu glacial. Alors il sourit :

« Oh non, tu ne me connais pas, saleté de pokémon. Tu ne me connais pas du tout. Oui, c'est bien moi qui ait amené 5 personnes sur ton île. Et tu dois bien te douter de la raison. Ce que je veux, c'est la fin de l'Absolument Nneoh. »