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Les formidables aventures de Siléas Ysalea [concours ROSA 2014] de illapa



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Informations

» Auteur : illapa - Voir le profil
» Créé le 14/11/2014 à 02:03
» Dernière mise à jour le 05/12/2014 à 17:21

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Chapitre 6 : Cette nuit, ne la crains pas.
Mois 9, Jour 2, Année 15.

Et voilà mon cher Journal,

Tout ce dont j'ai pu me souvenir d'important, je te l'ai confié. Je suis désolé pour mes larmes qui t'abîment et brouillent ton encre. Mais je ne peux pas les retenir.

Ces sept dernières années, nous avons visité Shinnoh, puis Kanto et Johto, et d'autres régions plus lointaines encore ! Nous avons vu de ces merveilles ! Nous avons vu plus de ruines, vestiges et musées que quiconque ne peut l'imaginer !
Nous sommes parfois revenus vers Hoenn, pour revoir la famille. Ou parfois, pour lui dire au revoir, comme pour le grand père de mon maître...
Siléas a bien sûr tout consigné dans ses carnets bleus, avant de publier tout ça en déformant légèrement la réalité pour que l'histoire soit plus belle, plus alléchante... Ses livres se vendent comme des petits pains.

Il n'en reste plus qu'une qui n'a pas encore été publiée....

Ladikara.

*** ***

Les Formidables aventures de Siléas, Ladikara et Mira Ceti,
Écrit par Ladikara.

Chapitre X : Cette nuit, ne la crains pas.

Siléas était de retour à Hoenn.
Encore.
Mais ce retour-ci était spécial. Cela faisait maintenant quinze ans qu'il avait commencé ses formidables aventures. Quinze ans déjà...
Il avait changé. Il n'était encore qu'un garçon de dix-sept ans quand il avait fait ses premiers pas qui l'éloignaient de la maison familiale. Il était à présent un homme accompli et mûr. Et expérimenté.
Avec Ladikara, Mira Ceti, Solaris et Ration, il était allé plus loin que l'imagination, avait accompli plus de choses qu'on ne pouvait en raconter !

Mais il restait encore des choses à accomplir.
Il devait encore percer le mystère de la civilisation qu'il avait découvert lors de sa toute première aventure, le jour où il avait découvert la pelle qui pouvait tout creuser. Cette fameuse civilisation qui était d'une façon ou une autre liée aux plus grands secret d'Hoenn. Cette civilisation qui avait tant fait courir les teams Lava -ou quelque chose comme ça- et Océana -ou un nom de ce genre.
Il avait découvert beaucoup de mystères dans les autres régions. Il avait même retrouvé des rescapés de ces teams d'Hoenn et les artefacts et informations qu'ils avaient emmenées avec eux.
Siléas touchait au but. Il le sentait.

Quelques années plus tôt, il avait exploré des ruines sous marines à Atalanopolis et avait trouvé un petit ocarina qui semblait doté du même genre de pouvoirs que sa pelle et son fameux chapeau.
Une pelle de terre pour tout creuser.
Un chapeau de vent pour mieux réfléchir.
Une flûte de l'eau pour invoquer la pluie.
Il lui manquait le feu. Il avait trouvé ces trois objets à Hoenn, le quatrième s'y trouvait donc certainement. Il avait dû passer à côté d'un élément important...
Il avait donc passé beaucoup de temps à réfléchir, et avait finit par trouver avec l'aide précieuse de Ladikara qui s'était mis à râler au bon moment sur des cartes mal dessinées -selon lui.
Quand il reliait les points où il avait trouvé les reliques de la terre et du vent sur une carte d'Hoenn, il traçait un axe Nord-Sud. L'artefact de l'eau se trouvait à Atalanopolis, à l'Est.
Il y avait fort à parier que le dernier objet se trouverait à l'Ouest, traçant un axe Est-Ouest avec le lieu de l'ocarina. Et à l'Ouest, il y avait justement un lieu fortement lié au feu.
Le Mont Chimnée.
Comme de par hasard c'était aussi là que se trouvait le QG de la team Lava -ou quelque chose comme ça. Il avait dû passer à côté d'un élément important. Il ne le raterait pas cette fois.

Il profita de son séjour à Hoenn pour revoir ses parents et se reposer tout son soûl, puis il se dirigea vers le QG de la team Lava -ou un nom dans le genre sur le Mont Chimnée, à la grande joie de Solaris qui adorait les lieux et leur chaleur ambiante.
Siléas était déjà venu ici : le quartier général de la team Océana -nom provisoire- s'étant révélée riche en informations utiles pour un explorateur, visiter celui de la team Lava -ou un nom comme ça- était une étape obligatoire.

L'endroit était dans un état d'abandon et de délabrement plus avancé que la dernière fois que la fine équipe y avait mis les pieds. Les pokémons y avaient même prit leurs aises. Ils le regardèrent passer avec curiosité.
Le lieu était très étendu regorgeait de machines bipantes et clignotantes, de foreuses, entre autres outils de minage qui avaient toutes été mises hors service par les combats du héros d'Hoenn le jour où il avait vaincu la team malfaisante et sa rivale, par les nouveaux habitants, le temps et la poussière, ou par l'effondrement de parties entières de la base. Le Mont Chimnée était un volcan et qui disait volcan disait aussi activité tectonique, donc tremblements de terre. La légende racontait que c'étaient les ronflements de Groudon qui provoquaient ces secousses. Une partie des lieux se trouvait désormais sous quelques tonnes de roches rouges. La clé du msytère était peut-être définitivement enterrée quelque part...

Siléas pensa qu'il ne pouvait pas découvrir grand chose de plus que la dernière fois. Il finit par se trouver un bout de rocher suffisamment plat pour s'asseoir et se mit à réfléchir. Solaris gambadait joyeusement autour de lui et Mira volait en se contentant d'être là, comme toujours.
Ladikara se dit qu'il était temps de jouer son rôle et dans un soupir magistral il se mit à cogner rageusement sur une machine.
Siléas était intrigué par son petit manège. Son gardevoir compensait ses faibles muscles par un fort caractère. Depuis des années qu'il vivait sans force physique, c'était dire ce qu'il avait gagné en tempérament... mais cogner sans raison sur une machine, ça ne lui ressemblait pas. Heureusement les cavernes qui constituaient le quartier général n'étaient pas du genre à s'écrouler à cause d'un bruit trop fort comme on en voyait parfois dans les films.
Là, le seul risque d'un tel boucan était de finir avec un mal de crâne carabiné, voire même bazookiné. L'explorateur demanda donc d'un ton las :
-Ladikara, qu'est-ce que tu fiches ? Arrêtes ça !
-Nan.
-Mais à quoi tu joues ? C'est pas comme ça que tu vas démolir cette machine ! Arrête !
-Nan.
-C n'est pas non plus comme ça qu'une partie de grotte va s'effondrer miraculeusement en découvrant une partie secrète et inexplorée, alors arrête !
-Nan.
-Ca ne va pas non plus faire refonctionner cette machine pour qu'elle nous livre ses secrets, alors s'il te plaît, arrête !
-Nan.
Siléas soupira. Un fort tempérament, hein ? Plutôt une tête de pioche à fendre des quartz et des diamants.
-Ladikara, s'il te plaît arrête ça.
-D'accord.

Le mâle en robe blanche lui fit un grand sourire. L'explorateur regarda son bel assistant d'un air exaspéré.
-Et c'était quoi la grande idée ?
Ladikara désigna les alentours d'un grand geste circulaire. Une multitude de pokémons les cernait à distance respectueuse et les contemplait avec curiosité et étonnement. Siléas reconnut des chamallots, des racaillous, un ou deux glouptis et autant de camerupts, et même un onyx et un machoc. Le gardevoir déclara simplement :
-On peut leur demander.

Après une heure de discussion entre ses pokémons et les résidents, discussion à laquelle Siléas en comprit absolument rien, mais s'amusa à regadrer Mira jouer avec les plus jeunes d'entre eux, le groupe de pokémons entreprit de leur montrer le chemin.
-Où nous emmènent-ils ?
Ladikara répondit :
-Je leur expliqué qui nous étions et ce que nous cherchons. Ils disent qu'il y a une grande fissure de l'autre côté du mont, qui mène à de grandes caves dans lesquelles il y a des gros trucs en pierre, construit par des humains il y a si longtemps qu'ils ne s'en souviennent pas de mémoire de pokémon. Ils vont nous montrer où c'est.
Ils suivirent donc leurs nouveaux guides jusque de l'autre côté de la montagne de feu. Une immense fissure très haute mais à peine assez étroite pour le passage d'un homme balafrait le flanc du volcan. Un souffle chaud s'en échappait, ainsi qu'une odeur d'œufs... qu'on rêvait de ne jamais croiser dans son frigo.
Un absol était paisiblement couché devant l'entrée sur un tapis de fougères séchées. Le gardien des lieux, expliquèrent les pokémon du crû. L'absol s'approcha d'un air méfiant de Silés. Il le renifla, sembla rester concentré un moment, puis avec l'aide de Ladikara pour la traduction, il déclara :
-  « Tu en as trois n'est-ce pas ? Alors il est peut-être temps que tu trouves le quatrième... Si tu es prêt. »
Si il était prêt ? Évidemment ! Cela faisait quinze ans qu'il l'était ! Si il ne l'était pas maintenant, il ne le serait jamais ! Et puis, il avait Ladikara avec lui, Mira, Solaris, et même Ration...
-Je suis prêt !

L'absol les conduisit donc à travers la faille terrestre. De nombreuses galeries de toutes largeurs et de toutes hauteurs, creusées là par l'érosion, les pokémons ou même les caprices du volcan, se ramifiaient, se croisaient et s'étendaient au loin. Siléas se demanda jusqu'où elles allaient. Pour lui elles se ressemblaient toutes, et il se demandait comment le gardien blanc parvenait à se repérer et à se déplacer avec autant d'aisance.
Il savait juste que les absols étaient censé porter malheur. Il n'aimait pas celui-ci, il n'aimait la façon dont ses yeux rouge sang semblaient lire en lui. Et il n'aimait pas se trouver là, dans l'obscurité, avec la probabilité que tout pouvait s'effondrer à tout instant. Ladikara paraissait plus à l'aise et d'une certaine façon, cela le rassurait. Il aurait voulu avoir Mira ou Solaris avec lui également. Mais la première ne pouvait pas très bien voler dans ces tunnels étriqués, et l'autre... étant de feu, il supportait difficilement d'être sous terre, et ce n'était ni le lieu ni le moment d'essuyer une crise de panqiue.
Allons bon. Il devait se ressaisir. Il était un aventurier. Le courage était son élément, même s'il en manquait un peu sur le moment. Mais il avait un mauvais pressentiment sur tout ça. Il avait déjà eu des mauvais pressentiments, mais là, se sentait glacé jusqu'aux os, et ce n'était pas uniquement dû à la température qui chutant au fur et à mesure qu'ils s'enfonçaient dans les entrailles de la terre et des ténèbres, que le faisceau de sa lampe torche parvenait à peine à éloigner.
Au final, ils arrivèrent dans une grotte assez spacieuse pour y accueillir une petite maison.

Le fond était un immense mur lisse, gravé d'un texte écrit en runes que Siléas ne savait pas lire. Il savait bien en déchiffrer quelques unes, reconnaître quelques mots, grâce à des documents qu'il avait découvert dans les QG de teams et certains musées. Sous le texte ancien, une fresque représentait des gens priant un volcan crachant du feu, d'où s'élevait un titan rouge et noir... groudon.
- « C'est là. »
Dit simplement l'absol, relayé par la voix de Ladikara. Siléas le regarda sans comprendre. Décidément, ce fichu pokémon lui flanquait les choquottes. Tranquillement, le gardien lui demanda :
-  « Pourquoi as tu peur ? »
Piqué au vif, l'aventurier répliqua :
-Je n'ai pas peur !
Le quadrupède porte malheur eut un petit sourire. L'explorateur frissona.
-  « Ma corne me permet de sentir toutes les fluctuations d'énergie de ce monde. Les pulsation du volcan. La fluidité du vent. Les battements de ton cœur. »
Ladikara déclara en sa voix propre :
-J'ai un mauvais pressentiment.
- « Arceus seul sait ce que réserve le futur. Le volcan est stable. Il n'entrera pas en éruption. Et puis, nous sommes à l'abri ici, ça ne s'effondre jamais. Il y a une énergie mystérieuse qui protège cet endroit. Les pokémons entretiennent les galeries si elles se bouchent. Rien à craindre de ce côté là. »
Siléas demanda :
-C'est une épreuve, hein ?
- « Oui. »
-Combien d'humains sont déjà venus ici ?
- « Un certain nombre. Il en vient régulièrement. »
Pris d'un doute Siléas demanda :
-Et combien s'en repartent ?
L'absol soutint son regard et déclara d'un ton aussi posé et calme qu'une tombe :
- «Tout dépend de la direction où ils vont. »
Puis après quelques secondes de silence, il ajouta :
- «Ce que tu cherches est derrière. »
Et il se tut, laissant son hôte humain se débrouiller seul avec cette énigme.

Derrière... Derrière quoi ? Est-ce que là aussi, tout dépendait de la direction ? Si il y avait un derrière cela impliquait qu'il y avait un devant. S'il trouvait ce qui se trouvait devant -et qui accessoirement se trouvait ici- ce serait déjà une belle avancée.
Peut-être l'absol désignait-il ce qu'il y avait derrière lui ? Autrement dit, le mur. L'épreuve de Siléas consistait-elle à décrypter ce texte ancien ? Si c'était ça, il était mal barré. Il se concentra sur les mots. Il fouilla son sac et trouva un petit carnet de note. Il reconnut le mot nuit, mais peut-être était-ce ténèbres ? Tout dépendait du contexte...

Il était plongé dans se réflexions depuis un quart d'heure, débattant traduction avec son bel assistant, quand la voix de l'absol retentit doucement derrière eux, chantante :

-  « Cette nuit, ne la crains pas,
Tu ne t'égareras pas,
Même si les ombres arrivent,
Les étoiles y survivent. »
Ils le regardèrent surpris. Il expliqua calmement :
- « C'est la traduction de ce qui est écrit ».
Siléas avait beau retourner les phrases mystérieuses dans tous les sens, ils ne parvenaient pas à comprendre leur signification. Siléas contempla la fresque sur le mur. Aucun rapport apparent avec le texte. Il regarda groudon derrière le volcan. Il était tout près, il le sentait. « Derrière »... L'artefact du feu se trouvait quelque part ici. C'était ce qu'il avait déduit ; il quelque part derrière le volcan. « Derrière »... Il avait le sentiment que sur cette fresque, groudon, Titan de la terre et du feu représentait cet artefact de feu ?
Alors il était derrière le volcan. Donc l'artefact se trouvait-il encore plus derrière ?
Sans mauvais jeu de mot, il sentait que ce « derrière » était le « fondement » de cette énigme. Tout cela devenait compliqué.
Il se demandait également ce que signifiait ce gros trou noir. C'était le seul élément qui semblait en relation avec les écrits au dessus.

La lumière se fit soudainement. Et si « derrière » signifiait simplement « derrière le mur » ? Ce dernier était froid et parfaitement solide au toucher, mais ce ne serait sans doute pas un problème avec sa pelle magique. Il se demanda si l'absol le laisserait démolir le mur sans l'attaquer. Mais après tout, l'absol ne lui avait-il dit qu'il était temps de trouver le quatrième, maintenant qu'il avait les trois ? Peut-être les trois étaient-ils nécessaire pour trouver le numéro 4 ?
Il empoigna sa pelle sagement accrochée à son inséparable sac à dos. Il jeta un coup d'œil à l'absol qui resta immobile. Et d'un coup, il mit un grand coup dans le mur, exactement là où se trouvait le dessin du trou noir. L'outil s'enfonça dans la matière rocheuse comme dans du petit beurre. Après quelques minutes d'effort de démolition, Siléas vit poindre de la lumière. Quelques minutes supplémentaires, il avait dégagé un passage suffisamment grand pour que lui et son gardevoir puissent passer.
Triomphant, il se tourna vers le gardien, qui approuva d'un signe de tête, et répéta :
- « Ce que tu cherches est là. »

Siléas s'engouffra donc dans le passage qu'il avait créé. Il découvrit une grande salle lumineuse et incroyablement chaude, creusée dans la roche rouge volcanique. La lumière provenait de bassins de lave en fusion d'où s'élevaient des flammes. Une allée bordée de colonnes qui lui faisaient penser à celle des colonnes lances menait à un large piédestal dallé sur lequel un objet était posé. Siléas était très excité mais il n'avait jamais été aussi angoissé. Mais après tout, se disait-il, il allait faire la découverte de sa vie !
Il profita de l'espace disponible pour laisser sortir Mira. La présence de ses pokémons le rassurait et il en avait grand besoin. Il n'invoqua pas Solaris. La chaleur lui plairait, mais cela ne compenserait pas l'angoisse du pyronille d'être sous terre. Quant à Ration, il n'avait rien à faire hors de sa pokéball, à part finir en poisson fossile grillé.

Siléas s'approcha de la plateforme, grimpa prudemment les quelques marches et posa le pied sur l'une des dalles. Ses pokémons l'observèrent prudemment de loin, prêts à agir, comme toujours. Aucun piège mortel ne se déclencha. Il fit un autre pas, puis un autre. 
Rien ne se passa. Il se baissa et prit l'objet posé sur le sol. 
C'était un fouet. Un simple fouet en un cuir étrange, écailleux, comme taillé dans une peau de dracaufeu. Le Fouet du feu.
Il contempla l'objet quelques secondes, puis celui-ci se mit soudain à briller violemment. En réaction, son Chapeau du Vent en fit autant, imité par sa Pelle de la Terre, et une vive lueur s'échappa de son sac à dos, indiquant que sa Flûte de l'Eau ne voulait pas être en reste.

Siléas rassembla ses quatre objets devant lui. Mira et Ladikara étaient comme hypnotisés et contemplèrent les événements béats. Les quatre artefacts élémentaux se mirent soudain à tournoyer verticalement en face de Siléas, formant un cercle quasiment parfait, au centre duquel un point noir, comme une lumière négative grossit et sous les yeux médusés de la fine équipe, un portail s'ouvrit.
Un grand vortex sombre mais sombre comme ces photographies de galaxies aux gazs irisées que montrent parfois les astronomes dans les revues scientifiques. Il semblait contenir l'univers...
Un immense pokémon en sortit.
Entièrement blanc réhaussé de noir, les yeux aussi vert qu'une forêt débordante de vie. Dans les trois mètres de haut. Quadrupède. Entouré d'auréoles dorées, si on pouvait appeler auréoles ces choses qui lui cintraient le flanc. Ladikara tomba à genoux. Même Mira sembla réagir à sa façon à la présence de cet être imposant. Elle cessa de voler. Siléas était lui aussi captivé. Il n'avait vu cette créature uniquement dans des représentations antiques.
Ils ne remarquèrent pas la terre qui s'était soudain mise à trembler avec une violence croissante.

La créature prit la parole. Sa voix semblait entrer directement par le cerveau sans passer par les oreilles. Tous l'entendirent cependant distinctement. Il disait :
-Ceci est un portail vers un autre monde, d'autres aventures. Mais, Siléas Ysalea, entreras-tu, si je te disais que le voyage risque d'être sans retour ?
L'intéressé hésita. Un voyage sans retour ? Pouvait-il prendre le risque de ne jamais revenir ? De ne jamais revoir sa famille, sa région natale ? Sa chère Hoenn qu'il aimait tant, qu'il avait toujours eu dans le sang ? Il aimait partir en voyage parce qu'il savait qu'il pouvait revenir.
Il n'avait jamais eu à se demander s'il serait parti si le voyage s'était fait sans retour. Et s'il le ferait. Pouvait-il vraiment prendre ce risque, pouvait-il se faire à l'idée de ne jamais revoir ses parents, sa sœur Anémie, ses amis Marshall, Owen et Ayme ? Pourrait-il supporter ce manque ? Il n'en était pas sûr.
Une violente secousse le sortit brutalement de ses réflexions. Des pierres de plus en plus imposantes commençaient à se détacher du plafond et des murs. Les bassins flamboyants commençaient à s'ébrécher et à déverser leur contenu sur le sol de la salle. L'être en blanc déclara :
-Le portail prend beaucoup d'énergie, et aspire toute celle qui protège ce lieu. Quelle est ta décision ? Entreras-tu dans le portail ?
Siléas se tourna vers ses deux compagnons.
-Je ne sais pas. Ladikara, Mira, que dois-je faire ?

Son fidèle assistant, ami et frère n'eut pas le temps de lui répondre. D'une secousse plus violente que les autres, un bout du plafond se détacha. Réagissant à une vitesse surprenante, Mira fonça sur Ladikara et le soulevant moitié avec son corps rond moitié avec ses pouvoirs psy, elle le poussa en arrière. Un éboulement s'écrasa quelques secondes plus tard à l'endroit même où les deux pokémons s'étaient trouvés. De la lave et des bout de plafonds commençaient à envahir la salle de plus en plus, obligeant ces deux derniers à s'éloigner de leur dresseur pour ne pas se faire brûler ou ensevelir. Ils pouvaient léviter avec leurs pouvoirs, mais pas éviter tout ce qui leur tombait dessus. L'estrade ne semblait pas être en proie aux mêmes troubles, mais cela ne semblait qu'être une question de temps.
Les éboulements se muèrent en avalanche. La voix de l'absol retentit derrière eux. Ladikara cria d'un ton où pointait le désespoir :
-Il dit que la salle s'effondre ! Siléas !
Trop de gravas et de roche en fusion les séparaient désormais. Essayer de forcer un passage sans se faire assommer relevait de l'impossible. Ils voyaient de moins en mois leur dresseur, l'être blanc et le portail derrière l'amas de roche qui s'amoncelait, la poussière qui s'élevait... Seule sa voix leur parvint :
-Ladikara ! Mira !
Il ne restait plus qu'une solution. Desespéré, le gardevoir hurla :
-Siléas ! Entre dans le portail ! Si la salle s'effondre tu vas y passer !
Siléas ne répondit pas de suite. C'était la première fois qu'il était séparé de son ami et frère.
-Ladikara ! Utilise tes pouvoirs psy !
C'était impossible, bien sûr. Il y avait trop de décombres, et trop peu de temps, même en s'y mettant avec Mira. Le gardevoir vit que de petites pierres commençaient à tomber sur l'estrade. D'un instant à l'autre, Siléas allait être enseveli. La voix de la créature du portail s'éleva :
-Ils te rejoindront plus tard. Tu les reverras. Sauvez vos vies. Il n'est plus temps.
Après une seconde qui sembla durer une éternité, la voix de Siléas retentit de derrière le mur qui les séparait désormais :
-Ladikara ! Mira ! On se reverra de l'autre coté ! Je vous attendrai !
Il plongea dans le portail. Ce dernier brilla d'une vive lumière puis disparu. L'être divin, que les roches semblaient éviter, à moins qu'elles ne passaient au travers, déclara d'une voix solennelle :
-Vous vous reverrez. A bientôt...
Et il disparu.

Ladikara, qui semblait avoir perdu toute volonté, sentit quelque chose le percuter et le jeter à terre, lui mordre le bras, et le tirer à toute force hors de la salle, avec l'aide de Mira.
L'absol et la cryptéro le traînèrent dans les galeries par lesquelles ils étaient arrivés. Quelque minutes plus tard, il ne restait plus rien de la salle de feu.

Ils purent enfin reprendre leur souffle. Enfin presque. Le gardevoir ne cessait de fixer ce qui restait des lieux. Siléas était là bas. C'était la première fois qu'ils étaient séparés.
Qu'allait-il devenir ?


*** ***

Mois 9, Jour 2, Année 15.

Que vais-je devenir ?

Nous étions simplement de retour à Hoenn, comme nous le faisions tout le temps. Pour voir la famille les amis, les lieux que nous aimions. Quand on a sa région natale dans le sang, on aime y revenir pour s'y ressourcer, prendre une nouvelle inspiration. Et Siléas avait Hoenn dans le sang.
Solaris voulait revoir le Mont Chimnée. Siléas aussi. Ce volcan, le Cracheur de Feu de Groudon est l'emblème de notre région bien aimée !

Nous avons donc pris le téléphérique. Le temps était radieux, et on n'annonçait du beau temps toute la semaine. Nous avions donc décidé de redescendre à pied, pour se faire une petite randonnée et un bon pique nique, en prenant notre temps pour savourer le paysage.

Nous ne pouvions pas prévoir que le temps tournerait si vite à l'orage.

Nous ne pouvions pas deviner que nous serions pris sous cet éboulement. Nous avons, avec Mira, créé un bouclier avec nos pouvoir psy pour retenir les pierres et la coulée de boue qui l'accompagnait, le temps que Siléas s'éloigne de leur trajectoire de chute, nous n'aurions plus eu ensuite qu'à nous élever dans les airs avec nos pouvoirs.

Nous ne pouvions pas savoir que ce rocher immense qui dégringolait au sommet des autres allait rebondir avec l'élan sur le bouclier que nous avions créé, s'élever dans les air, retomber derrière nous, faucher Siléas et l'emporter dans sa chute...

Que vais je devenir ?

Mira ne cesse de répéter « Loa.. Lati Ladi...Kara... Cs... Sirléas ? Sirléas ? » 
Je n'ai jamais été séparé de Siléas. Maintenant que Arceus l'a emporté de l'autre côté, avec Solaris et Ration, maintenant que je ne peux plus retenir mes larmes, y a-t-il seulement un avenir qui m'attend ?

*** ***

Epilogue :

La fin.
Où une histoire commence-t-elle ? Où finit-elle ? A quel moment du temps et de l'espace ?
Il n'est pas plus aisé de finir une histoire que de la commencer.

On pourrait la finir quelques temps plus tard. Ladikara resta prostré sur le lieux de l'accident, serrant Mira Ceti contre lui. Des rangers pokémons arrivèrent, guidé par un absol. Ils dégagèrent Siléas prisonnier de l'éboulement, retrouvèrent ce qu'il restait des balls qui avaient contenu son pyronille et son relicanth.
Quelques années plus tard, Ladikara publia l'ultime chapitre des aventures rêvées par son maître, ami et frêre. Il s'installa dans le village de l'absol qui l'avait secouru avec Mira. Il finit par rencontrer une belle gardevoir avec qui il eut une fille qu'il nomma Gemma.
La vie continua.

On peut finir cette histoire un peu loin dans le temps et l'espace.
Anémie la sœur de Siléas, suivi son petit ami dans une région lointaine, qui se trouva par un hasard être celle où vivait Owen et Ayme. Quand elle se retrouva enceinte, son fiancé prit la fuite. Elle donna le jour à un fils. Ne voulant pas donner à son enfant un nom ridicule comme elle avait pu en souffrir, elle lui donna un nom d'inconnu. Lorsque Marshall apprit ce qu'il s'était passé, il décida de la rejoindre et de lui avouer ce qu'il avait sur le cœur depuis longtemps et qu'il n'avait jamais eu le cœur de lui avouer.
Owen et Ayme allèrent les voir de temps à autres. Eux eurent deux enfants, un garçon et une fille.
La vie continua.

On pourrait finir cette histoire bien plus loin. Indifférentes à tout ceci, une petite planète continua de tourner autour d'une étoile toujours assez jeune. La vie continuait d'y grouiller, dans ses efforts incessant pour se multiplier et trouver des résultats toujours plus prometteurs.

Un jour, il y aurait peut-être un nouveau Gros Bang.