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Les formidables aventures de Siléas Ysalea [concours ROSA 2014] de illapa



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Informations

» Auteur : illapa - Voir le profil
» Créé le 14/11/2014 à 01:50
» Dernière mise à jour le 14/11/2014 à 01:58

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Chapitre 3 : La Tour des Illusions.

Mois 3, Jour 27, Année 1

Et nous étions toujours à la recherche du Pilier Illusion. Siléas était très motivé depuis qu'il avait trouvé cette pelle. Elle était peut-être moisie, mais elle avait sa magie à elle. Cela dit, c'était une magie qui n'agissait que sur un Siléas, en l'empêchant de se démotiver et lui fournissait assez d'enthousiasme pour trois.
Plusieurs fois nous avions dû aller nous ré-approvisionner à Lavandia. Je suggérais régulièrement d'aller à Vermilava -je voulais prendre le téléphérique ! Et goûter à leurs fameux Lava Cookies...- mais Siléas disait qu'on gagnait plus de temps à aller à Lavandia, et qu'on irait à Vermilava plus tard.
Ma bibliothèque me manquait, mais Siléas m'avait permis d'emmener des cartes. On avait mené une enquête auprès de la population de Lavandia pour savoir où et quand le Pilier Illusion était apparu. Il essayait de prévoir sa prochaine apparition mais jusque là, les résultats n'avaient pas été très concluants.
Je lui dis que c'était sans doute parce qu'on manquait de données : il était possible que le pilier apparaisse parfois mais qu'il n'y ait personne pour le voir, alors on pouvait difficilement établir un schéma d'apparition sur des données incomplètes.
Du coup il opta pour une autre stratégie : on cherche, et on improvise. C'était idiot, mais c'était ce que faisaient les vrais aventuriers déclara-t-il.
Je profitai également de nos dernières visites en ville pour commander et recevoir un de ces fameux chapeaux qui donnaient un air ridicule comme en porte l'idole de ce jeune : Massachusetts Jones. Ça lui fit très plaisir et il ne le quitta plus. Mais il était hors de question que je lui achète le fouet assorti. Les gens se faisaient -et se font toujours- assez d'idées bizarres comme ça sur les gardevoirs et leurs relation avec les humains.

Sinon, nous n'avions pas trouvé le Pilier Illusion, mais nous avions trouvé un drôle de phénomène.
Il s'appelait Owen Hyuar. Un grand type blond aux yeux bleu clair. Un peu plus âgé que Siléas. Ils s'étaient trouvés avec mon maître parce que tous deux portaient le même chapeau « Fan de Massa ». Et surtout, parce que Siléas avait une cryptéro.
Owen nous dit qu'il venait d'une région lointaine appelée Unys, et qu'il était venu à Hoenn pour explorer les lieux chargés en histoire et mythiques. Il nous parla longuement d'un lieu qu'ils appellent le château enfoui, avec des cryptéros autour, qui étaient censés garder le lieu où se trouvait autrefois une grande cité. Siléas lui parla du Pilier Illusion.
Ils s'étaient bien trouvés ces deux-là !
Si bien qu'ils décidèrent de trouver l'édifice ensemble. Owen avait de drôles de pokémons : une espèce de gros golem bleu qui avait des yeux jaunes brillants et d'étranges motifs. Un golemastoc nous expliqua-t-il. Qu'il avait nommé Gardus parce que Sentinellus était trop long.
Le mastodonte était de type spectre et sol, et il avait l'air encore plus «déphasé» de la réalité que Mira. Mais, d'après Owen, il était très pratique pour Force, Eclate-roc, Flash et Vol.
Siléas et moi regardâmes le monstre. Vol. Sérieusement ? Vol ? Comment un machin pareil pouvait-il voler ?
Owen nous fit alors une démonstration. Il se perchait sur l'épaule du monstre, qui transformait alors ses mains et ses jambes en... en... réacteurs et volait comme un jet-pack.
Plutôt impressionnant.

Owen avait également un autre pokémon nommé Solaris. Un genre de grosse chenille de feu. Avec un corps gris, une tête couverte de fourrure blanche d'où émergeaient cinq cornes rouges comme des rayons de soleil. Un pyronille nous apprit-il. La pré-évolution d'un papillon qui venait du soleil et qui aurait un jour remplacé l'astre du jour dans une cité qui avait des problèmes. Siléas bava de jalousie. Owen avait deux pokémons liés au passé tandis que lui n'en avait qu'un : Mira.
Mais il se rattraperait en trouvant des fossiles au Pilier Illusion, nous promit-il !

Ladikara.

*** ***

Mois 4, Jour 2, Année 1.

On peut dire que la sauce prenait bien entre Siléas et Owen. Ils s'entendaient comme l'huile et le vinaigre dans le grand saladier de la vie. Mira et Gardus s'entendaient incroyablement bien eux aussi. Ils se contentaient d'être à leur place et d'attendre silencieusement que les événements arrivent. Solaris était de meilleure compagnie. Il était plus vivant, plus animé, déjà. Owen l'avait eu en œuf, et il aimait bien voyager. Il me racontait de temps en temps ses voyages, et m'enviait parce que je savais parler la langue des humains. Et parce que j'étais évolué aussi. Lui avait essayé, mais ça ne voulait pas venir.

Mais le plus important à raconter ce jour-ci, cher journal, c'est que nous avions enfin trouvé la tour mirage...
Siléas et Owen allaient bon train dans le désert, le traversant en long en large et en travers dans l'espoir de trouver la fameuse tour.
Nous étions dans la partie centrale du désert quand nous avons vu une tempête de sable avancer vers nous. Les deux humains décidèrent alors de retourner dans la base secrète qui nous servait de QG et d'abri. Notre base se situait tout au Nord-Est du désert, dans les falaises qui bordent ce dernier et l'empêchaient de s'étendre en direction du levant et de dévorer Hoenn.
On arrivait en vue des dits murs rocheux lorsque la tempête déferla sur nous. Instantanément, ils rappelèrent Solaris et Mira dans leurs balls, Siléas voulut me rapeler dans la mienne, mais je refusai. Ensuite, Gardus se pencha sur nous pour tenter de nous abriter de son gros corps trop rond. Par chance ils avaient eu l'idée d'investir dans de grandes capes à capuche qui couvraient intégralement le corps, sauf les yeux, mais ils avaient prévu des lunettes pour ça, et en avaient même prévu pour moi. Cela dit, même équipé, se tenir en pleine tempête de sable restait une expérience désagréable.
Et tandis qu'on marchait péniblement en bravant le vent pour regagner notre abri, je le sentis. Comme une perturbation dans le monde. Un déchirement derrière nous, dans les courants fluctuants d'énergie que nous, pokémons psy, utilisons pour nos pouvoirs.
Je me retournais.
Une silhouette haute comme un gratte-ciel était là. On ne la voyait pas très bien, mais on la devinait derrière le sable. Je m'exclamai en pointant du doigt :
-Le Pilier Illusion !

Aussitôt, mes compagnons firent volte-face. Il était difficile de parler avec toutes les couches de tissus mais d'un regard, ils s'élancèrent vers elle et je les suivis tant bien que mal.
Nous atteignîmes finalement l'édifice. On ne voyait pas sa hauteur, masquée par la tempête de sable, mais nous nous ruâmes dedans. On était à l'abri de la tempête, mais les lieux résonnaient du rugissement du vent et du sable. Les murs en grosses pierres de taille couleur sable étaient décrépis, le sol était troué, de même que le plafond. Un vieil escalier délabré permettait de monter à l'étage supérieur. Siléas et Owen exultaient. Mon maître et ami voulu fêter ça en me broyant le dos avec ses bras.
-On l'a trouvée ! On l'a enfin trouvée !
Une fois remis de leur joie ils décidèrent de monter voir à l'étage supérieur.

Ils ne l'atteignirent jamais.

Soudain, le vacarme de la tempête se tut, et un silence aussi brusque qu'assourdissant retentit. La tempête de sable était tombée aussi soudainement qu'une baie mepo sur la tête de Newton. Et petit à petit la tour s'effaça. Ses murs devinrent transparents. Le sol dur devint soudain plus mou pour ne devenir que le sable du désert. Et de la même façon qu'elle était apparue, la tour disparut, nous laissant, ahuris, au milieu de nulle part.
Siléas tomba à genoux. Le chemin jusqu'à la base se fit dans le silence. Une fois rentré, la seule réplique de mon ami fut :
-On l'avait enfin trouvée !
Owen répliqua avec douceur :
-Oui. Mais ce ne devait pas être notre destin de l'explorer. On l'a vue ; on est déjà allé plus loin que beaucoup dans la recherche du Pilier...
Nous ne pouvions que l'approuver mais ce fût quand même dur pour Siléas de digérer cette déconvenue. Sa « Tour des Illusions » s'était soudain révélée être la « Tour Désillusion... »

Ladikara.

PS : Après ça, il s'enferma dans une bulle de silence et se remit à écrire sur son carnet bleu. Je jetterai un œil un peu plus tard...

*** ***

Les Formidables aventures de Siléas, Ladikara et Mira Ceti,
écrit par Siléas Ysalea.

Chapitre 3 : la Tour des Illusions.

Après avoir regagné son camp de base, après avoir trouvé la pelle magique, Siléas et ses compagnons se reposèrent et examinèrent la pelle merveilleuse à la lumière du jour. C'était vraiment un objet de toute beauté. Mais qui avait bien pu construire un tel artefact. ?
Siléas essaya alors de l'utiliser. Chaque fois qu'il l'empoignait il sentait une force se déverser en lui et il sentait qu'aucun rocher ne pourrait résister aux assauts de sa pelle fabuleuse. Et ce fut le cas. Elle lui permettait de creuser dans les roches les plus dures comme dans du sable.

Siléas passa la journée qui suivit sa découverte à tester les pouvoirs de ce nouvel objet. Ladikara en profita pour faire ce qu'il espérait depuis leur entrée dans ce désert infernal : une séance de bichonnage. Il prit soin d'aller se préparer un bain avec l'eau du lac et les caisses de la team Lava- ou un nom du genre-, de se repeigner parfaitement, de se passer les pieds à la pierre ponce...
Puis il confisqua sa pelle à Siléas et l'obligea à subir le même sort. Mira, elle se contenta d'être elle-même, même quand Ladikara jeta son dévolu sur elle avec sa brosse à récurer.

Le soir même, ils firent une découverte inattendue. Ou plutôt, ils furent découverts et c'était inattendu. Ils étaient tranquillement autour du réchaud à gaz dans leur abri secret quand un homme signala sa présence à l'entrée. Il était emmitouflé dans une grande cape et plusieurs couches de tissus, et portait de grosses lunettes épaisses. Et surtout il portait un incroyable chapeau d'aventurier, exactement le même que celui que Siléas avait reçu de son fidèle assistant quelques temps plus tôt.
L'homme se découvrit alors et se présenta. Il était grand, blond, aux yeux bleu clair, à peine plus âgé que Siléas, et répondait au nom de Owen Hyuar, dit l'Inconnu, parce que son nom sonnait comme « Oh and you are ? » qui voulait dire : « Oh, et vous êtes qui ? »
Les compagnons l'invitèrent à s'asseoir parmi eux.
Owen était un explorateur, comme Siléas. Et tout comme lui il était à la recherche de la Tour des Illusions, une tour mystérieuse qui apparaissait parfois dans le désert aux voyageurs égarés, comme un mirage. Il présenta également ses compagnons au groupe : en guise de bel assistant vêtu de pureté, il avait un pyronille à la tête couverte de fourrure blanche et soyeuse qu'il avait nommé Solaris, et en guise de truc étrange venu d'une autre dimension, il avait un golemastoc nommé Gardus. Owen venait d'Unys, une contrée qui avait elle aussi son lot de mythes et légendes à résoudre. Ils passèrent une grosse partie de la nuit à discuter.
Siléas eut la conviction que cette rencontre n'était pas due au hasard mais plutôt au Destin, ou quelque chose comme ça.

Le lendemain, ils décidèrent tout naturellement de partir ensemble à la recherche de cette tour des Illusions. Ils levèrent le camp et s'enfoncèrent dans le désert. Mais après deux heures de marche, ils commencèrent à se demander si cette méthode était la bonne. Chacun s'était pourtant bien renseigné avant dans les villes bordant le désert, mais il y avait trop peu de faits concrets pour pouvoir avoir une piste sérieuse. La spontanéité étant l'apanage des grands explorateurs, Siléas avait fini par opter pour cette solution là, et Owen en avait tiré les mêmes conclusions.
Ils décidèrent donc de continuer sur leur lancée, mais au bout de 3h20, tout ce qu'ils trouvèrent fut une tempête de sable. Elle arriva aussi brusquement et désagréablement que la sonnerie du réveil le lundi matin. Ils n'avaient pas le temps de fuir. En toute hâte, ils firent donc sortir Gardus de sa ball, étendirent sur ses gros bras des couvertures pour se bricoler une tente de fortune et tentèrent de se réfugier dessous tandis que la tempête s'abattit sur eux.

Ils n'avaient pas attendu cinq minutes que Gardus se mit soudain à s'agiter, du moins, autant qu'il l'osait pour en pas que le refuge de ses maîtres s'effondre sur eux, mais il semblait pressé de leur dire quelque chose. Ladikara paraissait très concentré. Il se chargea néanmoins de la traduction :
-Il dit qu'il voit quelque chose derrière le sable. Quelque chose de gros et massif. Et quelque chose... a perturbé le monde un peu plus loin.

Soudain gagné par l'espoir que ce soit bien la tour Illusion, ils s'emmitouflèrent dans leurs couvertures ne laissant qu'un trou pour les yeux qu'ils protégèrent avec d'épaisses lunettes de plongée prévues pour l'occasion ils s'élancèrent dans la tempête. Il y avait effectivement une haute silhouette noire, immense et rectangulaire qu'on devinait plus loin. Aidé par le golemastoc qui tentait tant bien que mal de faire un rempart de son corps face au vent et les relevait lorsque le sable devenait trop mou, ils se rapprochèrent de l'apparition.

Et soudain, elle fut devant eux. La tour des Illusions. Ou du moins son entrée. Sa hauteur était masquée par les rafales sablonneuses. Ils s'engouffrèrent dedans. Mais à peine eurent-ils mis les pieds dans le bâtiment que le silence se fit. La tempête faisait toujours rage dehors, mais ici, on entendant les pierres vieillir. Comme s'ils étaient entré dans une autre dimension ou quelque chose comme ça. Timidement, ils 'avancèrent au milieu de la grande salle qui tenait lieu de rez de chaussée. Le bruit de leurs pas qui faisaient crisser des grains de sable sur les grosses dalles de pierre qui formaient le sol de la tour était amplifié par ce silence séculaire.
Et soudain ce fut l'explosion de joie.
-On l'a trouvée ! On a trouvé la tour ! On a trouvé la tour des Illusions !
Ils se félicitèrent de cette découverte et entreprirent d'examiner les lieux. Ils étaient vieux, délabrés. Les sols, murs et plafonds étaient fissurés. Il y avait même d'immenses trous au plafond qui laissait entrevoir l'étage supérieur. Il faut dire que la tour n'était composée que de sable et de vielle pierres de cette même couleur, qui avaient l'air de s'effriter facilement. Au fond de la salle, un escalier permettait de monter.
-Oh !

Cette exclamation venait d'Owen. Il désignait l'ouverture qui servait d'entrée. A l'extérieur, on pouvait y voir un paysage magnifique de prairies verdoyantes et paisibles, chapeautées d'un ciel bleu pur où paressaient quelques nuages d'un blanc cotonneux. Un peu plus loin on voyait un petit bois, et un troupeau de tropius qui broutaient tranquillement. Mais curieusement, du sable apparaissait soudainement à l'intérieur de leur refuge, poussé par des rafales invisibles.

L'étage supérieur était aussi délabré que le rez de chaussée, à la différence près qu'il avait d'immenses trous qu'il fallait éviter sur le sol. Ils avancèrent prudemment. Parfois, des morceaux du plafond s'était effondrés et bloquaient le passage. Gardus s'en chargeait sans difficulté.
A un moment, Owen passa sur une partie du sol particulièrement fissurée qui s'écroula sous son poids. Ladikara fut heureusement plus rapide que la gravité et le retint avec ses étranges pouvoir psy. Et avant qu'ils n'aient pu l'en empêcher le gardevoir demanda :
-Vous croyez qu'il y aura des pièges mortels ?

Siléas aurait voulu lui tordre le cou pour qu'il abandonne cette lubie de voir des pièges mortels partout. Plus diplomate, Owen répondit simplement :
-Je n'espère pas.
Pour l'instant, Siléas était plus préoccupé par les murs. Certains avaient des motifs géométriques sculptés, et il était sûr de les avoir déjà vu quelque part. Il fut brutalement tiré de ses pensées par un bruit inquiétant : une exclamation étouffée de Ladikara accompagné par le ricochet d'une pierre, suivit d'un grand fracas quand une partir du sol se détacha pour rejoindre l'étage inférieur, qui céda à son tour. Ladikara, qui était indemne au grand soulagement de son maître, le regarda d'un air ravi et dit d'un ton faussement navré :
-Oups. Pas de piège, j'ai juste buté dans un caillou...
Au troisième étage, mi à part cet incident, ils n'avaient toujours pas déclenché de système anti-visiteurs trop curieux, mais ils trouvèrent une grande fresque, ou du moins ce qu'il en restait. Les quelques morceaux qui ne s'étaient pas effrités ou décolorés montraient des gens et des pokémons qui vénéraient quelque chose. Il y avait un genre de grande tour au milieu au dessus de laquelle... il manquait une partie du tableau. Ladikara en profita pour faire remarquer qu'il n'y avait absolument rien ici. Cette tour ne tenait pas non plus ses promesses en matière d'aventure...
-J'espère qu'au sommet au moins, on ne trouvera pas une autre pelle.

Siléas réalisa soudain : il avait déjà vu ce style architectural et ces motifs ! Sur la pyramide souterraine où ils avaient trouvé la pelle ! Ils examina plu en détail les morceaux de fresque qui se trouvaient à ses pieds. Tout ce qu'il trouva, même avec l'aide d'Owen, fut un fragment plus gros que les autre où on voyait un reste de peinture verte de forme longiligne. Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ? On voyait toujours le paysage champêtre à travers les trous du murs qu'on n'avait pas jugé utile de doter de fenêtre. Était-ce lié à cette forme verte ? Qu'est-ce qu'ils vénéraient dans le temps, les habitants locaux, déjà ?

Un raclement interrompit leurs recherches. Les deux humains se tournèrent vers la source du bruit. Sous l'œil intrigué de Mira et Gardus, Ladikara s'était choisi un morceaux assez gros et qui lui avait paru prometteur et il s'appliquait à le frotter contre les murs en formant un grand L.
Siléas croisa les bras sur sa poitrine et demanda d'un ton qu'il aurait voulu plus patient :
-Qu'est-ce que tu fais ?
Innocemment, le gardevoir répondit :
-J'écris mon nom.
Scandalisé, son maître rétorqua :
-Tu es en train de profaner ces ruines !
Le bel assistant en robe blanche soupira :
-Je ne les profane pas, je leur apporte ma contribution historique.
-Arrête ça tout de suite !
Il se jeta sur son ami pour lui retirer son burin de fortune des mains, mais le plancher en décida autrement et se déroba sous eux.

Par chance Siléas réussit à s'accrocher in extrmis au bord du trou avec une main, retenant son bel assistant de l'autre. Les étages étaient hauts, mine de rien, sans compter qu'avec la stabilité du bâtiment, on ne pouvait pas parier sur quel étage on allait atterrir en cas de chute. Sous ses doigts il sentait un autre morceaux du plancher qui commençait à se dire que la gravité était quelque chose de tentant.
Ladikara se dispensa de faire le moindre commentaire cliché du genre « Lâche-moi, ne t'en fais pas, sauve ta peau, je suis plus léger que toi et je m'en sortirai avec mes pouvoir psy ! » ou leur pendant inverse : « Ne me lâche pas, je suis trop jeune pour mourir, ne soit pas un maître indigne ! »
Il se contenta de soupirer et de déclarer :
-Bien joué. Très malin. Maintenant, tu préfères quelle méthode ? Tu me lâches ou tu joues les héros ?
Siléas préféra ne pas répondre. Un bout de corde voltigea près d'eux et plongea droit dans le trou. Owen avait amarré l'autre bout à son golemastoc.
-Le reste du sol se fissure dangereusement, attrapez ça !
Siléas tira sur son gardevoir et lui ordonna de s'accrocher à son cou. Il afferma sa prise en attrapant rapidement son assistant par la taille. Ce dernier demanda :
-Et maintenant, tu attrapes la corde comment ?
-Tu utilises tes pouvoir psy. Ou encore mieux : tu entames un régime surprise pour nous faire gagner du poids.
L'effet fut immédiat. Ladikara attrapa la corde avec ses pouvoirs et l'enroula autour de son maître.
-La voilà ta corde, pends-toi avec, espèce de goujat !
En deux temps trois mouvement, le golemastoc les avaient tirés de ce mauvais pas. Ladikara faisait désormais la tête et ne pensait donc plus à dégrader les murs. Ils décidèrent cependant de ne pas s'attarder ici, et d'en finir avant que la tour entière ne s'écroule.

Après quelques étages supplémentaires, ils atteignirent le sommet de la tour. Le ciel était dégagé : ils se trouvaient au dessus de la tempête. Ils la voyaient tourbillonner furieusement quelques étages plus bas. Chose curieuse, ils voyaient toujours les verts pâturages qu'ils discernaient depuis l'intérieur de la tour. Les deux se superposaient, comme si on avait projeté deux images en même temps sur le même mur.
Un bruit étrange se fit soudainement entendre. On aurait dit un cri, mais c'était plus une stridulation géante qui faisait rrrrray ! Et brusquement, une rafale de vent descendit du ciel, sur laquelle surfait une étrange forme verte et longiligne. La forme décrivait une spirale, les dépassa, fit demi tour quelques étages plus bas et revint tout aussi gracieusement se poster devant eux.
C'était un immense dragon, plus long qu'un draco, entièrement vert, strié de jaune et de rouge.
L'être émit une nouvelle fois son étrange cri et une bourrasque emporta soudain les chapeaux des deux aventuriers. Surpris, les deux les regardèrent s'envoler sans réagir. Seul ladikara trouva la force de sortir de sa torpeur pour râler :
-J'avais mis toutes mes économies dans ce chapeau !

La créature verte fonça sur eux, les dépassa une nouvelle fois sans leur faire plus de mal qu'un léger coup de vent, tournoya deux fois autour de la tour et repris sa position en face d'eux. Il avait les deux couvres-chef dans la gueule. D'un mouvement de tête il les leur envoya. Owen attrapa habilement le sien, Siléas se prit le sien en pleine figure. Dès qu'il eut son chapeau dans les mains, il sentit qu'il avait changé. La même sensation que lorsqu'il avait pris la pelle...
Soudain, une lumière aveuglante les éblouit.

Ils se réveillèrent dans leur base après un drôle de rêve. Ils se frottèrent les yeux. Dehors, il faisait nuit. Tout était silencieux. Et un peu flou. Ils ne se souvenaient pas de s'être endormis.
A côté de lui, Mira et Gardus regardaient partout autour d'eux, l'air d'attender que quelque chose se passe. Ladikara se mit à bâiller se releva et s'étira. Ils s'étaient réveillés quasiment en même temps. Son compagnon humain lui dit :
-Tu sais, j'ai fait un drôle de rêve à l'instant...
Siléas attrapa son chapeau. Une étrange sensation l'envahi, comme lorsqu'il empoignait sa pelle magique.
Voilà qui était intéressant... 


*** ***

Mois 5, Jour 7, Année 1.

Ce jour-là, Owen reçut un coup de visiophone important de sa famille. Sa grand-mère était mourante et il devait rentrer sur-le-champs à Unys. Il nous invita à le suivre dans cette région lointaine. Il pourrait ainsi nous montrer les merveilles historiques de sa région nous dit-il.
Je pensais que c'était une bonne idée pour faire oublier à Siléas sa désillusion sur sa « Tour des Illusions ». Et puis, nous pouvions toujours finir d'explorer Hoenn plus tard, à notre retour. Sans compter la quantité d'histoires qu'il pourrait alors écrire...
Siléas soupira, nous regarda, regarda tout autour de lui sa région bien-aimée, puis il acquiesça.

Et c'est ainsi que nous quittâmes Hoenn pour d'autres aventures...

Ladikara.