Introduction - Chapitre 1 : Où l'aventure commence.
Introduction :
Le commencement.
Où une histoire commence-t-elle ? Où finit-elle ? A quel moment du temps et de l'espace ? Il n'est jamais aisé de commencer une histoire.
Celle-ci ne fait pas exception.
On pourrait commencer à il y a très très longtemps, lorsqu'il n'y avait rien. Rien d'autre que le néant, saupoudré d'un peu de chaos avec une pincée de ceci et un zeste de cela. Et d'un seul coup, tout explosa. Un Gros Bang. Puis tout se mit à tourner, à se mettre en un ordre plus ou moins certain, à exister en tant qu'univers tel que nous le connaissons actuellement.
On pourrait commencer à il y a un peu moins longtemps. Une petite planète tournait autour d'une étoile assez jeune, et sur cette petite planète, la vie commençait à se développer. Elle avait appris à nager, à ramper, à marcher, à vol... à s'écraser, elle avait même commencé à évoluer de façon intéressante et à donner des résultats prometteurs.
On pourrait commencer il y a encore moins longtemps, sur un coin de cette planète qui en valait bien un autre, mais les locaux l'avait affublé d'un nom : Hoenn. Un coin avec de la terre, de la mer, quelques autochtones... et des titans.
Le premier était le maître des terres Groudon. Il aimait avoir sa place au soleil, il aimait voir les êtres vivants habiter les terres qu'il érigeait pour eux. Il était plutôt fier de ses déserts, montagnes et volcans, de vraies œuvres d'art. Le volcan qu'il avait bâti pour ce coin-là, était particulièrement réussi, un vrai cracheur de feu de premier ordre.
Le second était le maître des océans, Kyogre. Il aimait avoir son espace libre, il aimait voir les êtres vivants peupler les océans qu'il étendait pour eux. Il était plutôt fier de ses fonds marins, de ses courants et de ses tourbillons, de vraies œuvres d'art. Les quelques ruines qu'il avait réussi à engloutir dans ce coin-là donnait un cachet particulier à ses fonds, ce qui donnait un paysage submergé de premier ordre.
L'ennui, c'était que Groudon et Kyogre ne comprenaient pas très bien que la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres. Par conséquent ils s'entendaient aussi bien que, disons, une allumette et un baril de poudre.
On pourrait commencer aussi cette histoire il y a quelques années, par une belle soirée d'été, dans un coin d'Hoenn nommé Nénucrique. Ce n'était pas une soirée particulière. La lune n'était ni pleine ni nouvelle, seulement gibbeuse montante. On aurait pu y voir une myriade d'étoiles si les lumières de la ville n'étaient pas aussi éblouissantes pour ceux qui regardaient d'en dessous.
Mais ce soir-là, il y avait le bal d'été de Nénucrique. On avait planté un grand chapiteau devant la salle de concours pour le buffet et la buvette, et à l'intérieur les gens dansaient au son d'un petit orchestre local qui voyait là sa meilleure chance de briller sur scène.
Ce soir là, mademoiselle Amarylia Arbroux était un peu pompette. Elle décida donc d'aller prendre l'air. Elle se retrouva donc nez à nez avec monsieur Phillipe Ysalea, qui pour sa part, tenait mieux l'alcool mais s'était retrouvé séparé de ses amis et s'était perdu en allant au petit coin. Et il arriva ce qui arrive à beaucoup de gens, surtout dans ce contexte-là : monsieur Ysalea invita mademoiselle Arbroux à danser, puis il lui offrit un verre. Ce fut le début d'une longue et belle histoire, durant laquelle mademoiselle Arbroux devint madame, ils vécurent heureux mais n'eurent pas tant d'enfants que ça.
En fait ils n'en eurent que deux, prénommés Anémie et Siléas.
On pourrait aussi commencer cette histoire le jour de ma rencontre avec Siléas. Un jour gris d'automne, un peu frais. Mais c'était son 6eme anniversaire, et quand on fête ses 6ans, c'est du sérieux.
On entre à l'école des grands, on apprend à lire, à écrire aussi, à compter sans les doigts, à comprendre l'heure, et on fait de vraies mathématiques, avec des vrais chiffres et même des nombres et tout. On apprend même les sciences, l'Histoire et la géographie. Que du bonheur !
Surtout l'Histoire pour lui et la lecture pour moi. Mais je m'égare.
Lui c'était donc Siléas. Un petit bout de chou, les cheveux noir cornèbre et couverts d'aiguilles de sapins, de grands yeux bleus comme le ciel, un peu petit pour son âge, mais curieux de tout, au grand dam de ses parents. A se demander comment un aussi petit corps pouvait contenir autant de curiosité sans exploser.
Comme c'était son anniversaire, il portait un costume d'arcko, qui avait connu visiblement des jours meilleurs. En d'autres termes, il ressemblait encore à un costume d'arcko avant que son propriétaire ne décide, en digne explorateur, d'aller escalader le grand sapin au fond du jardin.
Pour ma part je n'était qu'à peine plus âgé. J'étais tiré à quatre épingles, voire même à cinq ou six, j'étais bien brossé, mes cheveux verts n'avaient pas un épi, et la coupe était parfaite, j'étais tout propre et on m'avait même affublé d'un nœud papillon rouge vif assorti à mes yeux, mais qui jurait furieusement sur ma robe blanche.
Bref. On nous a présenté le jour de son anniversaire. Il me fit un petit sourire timide et me prit par la main. Le geste universel des enfants de tous les mondes qui signifie clairement : « D'accord, tu es un nouvel ami. Tu viens, on va jouer ? »
Les enfants ne s'embarrassaient jamais de questions compliquées, surtout pas lorsqu'on est sur son 31 et que de toute façon, le 32eme ne survivra jamais à l'escalade en duo d'un sapin touffu, plein de résine et émergeant fièrement d'un océan de gadoue. Il me prit par la main et nous ne nous quittâmes plus jamais.
Oui, on pourrait commencer cette histoire ainsi.
Seulement cette histoire commence ici et maintenant.
Et je vais vous en raconter une petite partie...
Ladikara.
*** ***
Chapitre 1 : Où l'aventure commence.
Mois 1, Jour 1, Année 1.
Mon cher journal,
Je veux te parler de Siléas Ysalea, mon maître, ami et frère.
Ce jour-là fut un grand jour. Il fêta ses 17 ans. Et nous allions enfin partir en voyage !
L'après midi, toute sa famille se réunit pour fêter l'événement. Enfin, sauf sa grande sœur Annie (de son vrai nom Anémie, mais elle avait horreur de ce nom, même si il sonnait joliment, et on la comprend... ) qui n'avait pas pu venir, parce qu'elle était dans une autre région, mais elle avait visiblement prévu le coup, puisqu'elle lui offrit un magnifique carnet d'explorateur bleu, avec un joli stylo d'aventurier à encre rechargeable et tout. La grande classe, même si je doute que des écoliers aient jamais reçu de stylo aussi beau, quelque soit leur classe.
Le gâteau d'anniversaire était magnifique. Rien qu'à le voir, je sentis mon taux de cholestérol monter en flèche. Je crois que le papy allait être au régime salade et ratatatatatouille jusqu'à la semaine suivante, c'était en tout cas ce que la grand-mère lui promit quand il se resservit la deuxième fois.
Marshall, son meilleur copain et camarade d'école depuis toujours (qui n'est pas la même chose que son meilleur ami, ça c'est moi qui ai toujours tenu ce poste), lui offrit un sac à dos vert kaki, ses grands parents lui offrirent un sac de couchage et ses parents un assortiment d'objets de soin pour pokémon. Moi je lui offris une baie, mais ce n'est pas comme si je lui avait jamais offert autre chose. On ne donnait jamais d'argent de poche à un pokémon.
Mais le plus beau de tous les cadeaux, il le reçut de son oncle Timéo qui était venu juste pour l'occasion. Les parents de Siléas lui avaient demandé de les aider à trouver le Cadeau Parfait, (enfin, « aussi parfait que l'avait été Ladikara » avaient-ils dit), sachant que Siléas était passionné par tout ce qui était ancien ou appartenait au passé. Timéo voyageait beaucoup, je crois qu'il passa le virus à mon ami et sa sœur, et il avait des années d'expérience en ce qui concernait les pokémon. On m'avait dit qu'il avait eu du mal à trouver celui-là.
Il lui offrit un cryptéro.
Enfin, pour être exact, c'était « une » cryptéro. Et comment dire ?
Siléas la trouva magnifique ! Quand il la sortit de sa pokéball, il fut subjugué. Je ne connaissais pas cette espèce de pokémon et je dois avouer que je l'étais tout autant. Et elle se tenait là, devant nous, majestueuse, en battant gracieusement des ailes... Là, flottant au milieu du salon, ses couleurs irisées semblaient rayonner sous la caresse des rayons du soleil qui filtraient à travers le rideau...
On resta un moment silencieux puis Siléas la prit dans ses bras. Il lui dit qu'il l'aimait déjà, et elle répondit :
-Cryptéro ! Cryptéro ! (D'accord ! D'accord!)
-Oh, ma cryptéro, ma belle cryptéro, toi, Ladikara et moi allons vivre de grandes choses !
Dit Siléas. Elle a fermé ses trois yeux d'un air ravi, en répétant :
-Cryptéro, cryptéro ! (D'accord ! D'accord!)
Il fallait qu'on lui trouve un joli nom. Çe fut un terrible dilemme de le lui trouver.
«Il fallait un nom aussi ancien que ce pokémon du passé.
Un nom aussi brillant que la lumière qui envahit le cœur de Siléas lorsqu'il la vit.
Un nom aussi coloré qu'elle et que les aventures que nous allions vivre ensemble...
Son oncle suggéra alors de lui donner un nom d'étoile, pour qu'elle soit la lumière qui le guide dans les ténèbres de l'inconnu, que son spectre lumineux colore nos vies d'innombrables expériences, pour que son nom soit aussi éternel que notre amitié...
Tout le monde se mit alors à faire des suggestions des noms d'étoiles qu'ils connaissaient.
Pollux ? Non, ça fait peluche.
Alshaïn ? Non, ça fait maladie.
Ed Asich ? Non, ça fait lessive.
Sirius ? Non, ça fait clébard.
Tegmine ? Non, ça fait maladie.
Antarès ? Non, ça fait sombre taré.
Regulus ? Non, ça fait friandise.
Lesath ? Non, ça fait éternuement.
Agena ? Non, ça fait maux de gorge.
Yildun ? Non, ça fait mafieux.
Altaïr ? Non, ça fait voleur.
Après divers essais, Siléas a fini par chercher dans une encyclopédie, et a trouvé la perle des noms d'étoile pour son soleil à lui : Mira Ceti. Il lui annonça ensuite son nouveau patronyme. Elle eut l'air contente.
Je dois avouer que je boudai un peu au début, mais Siléas me dit que Mira ne me remplacerait jamais dans son cœur, car j'étais son meilleur ami, il me connaissait depuis plus longtemps et en plus, j'étais le Premier. Je fit la sourde oreille, mais Siléas ajouta qu'en plus comme j'étais tout blanc et vert, j'irai très bien avec Mira qui n'avait ni blanc ni vert dans ses couleurs. On était parfaitement complémentaires ! Et je dois avouer que ça me plaisait bien. Elle est vraiment très belle, même si elle était étrangère et qu'elle n'avait pas l'air de comprendre tout ce que je lui disais. Et puis, comme moi, elle avait l'air d'avoir le même genre de pouvoirs psychiques, mais ça, on pouvait en discuter plus tard.
Et c'est ainsi que débutèrent les formidables aventures de Siléas Ysalea, Ladikara et Mira Ceti !
Ladikara.
*** ***
Mois 1, Jour 8, Année 1.
Cher journal,
La semaine fut éprouvante, mais nous étions fins prêts à quitter cette charmante ville d'Autéquia pour partir à la recherche de mythes et de légendes !
Siléas réfléchit beaucoup à notre première destination. Hoenn ne manquait pas de lieux chargés en histoire, mais il pensait aller jusqu'au Pilier Illusion de la route 111. C'était le plus proche d'ici, d'après les cartes géographiques. Et puis c'était le lieu où on trouvait des fossiles, d'après ce que déclarait l'oncle Timéo, même si lui n'en avait jamais trouvé.
Mais il y avait peut-être d'autres pokémons anciens. Un tel lieu était fortement lié au passé, et qui disait passé disait mystères. Et qui disait mystère disait mythes et légendes.
Le départ fut très émouvant. Outre ses parents, il y avait aussi les grands-parents de Siléas, son oncle Timéo et son copain Marshall.
Tous lui donnèrent de bons conseils :
-Ne bois pas l'eau si elle sent bizarre ! - Maman.
Comme si il allait boire de l'eau croupie ! Ou que j'allais le laisser faire une bêtise pareille !
-Ne dors pas dans les grottes, surtout si elles sont habitées par des Ursarings ! - Papa.
-Si tu as faim, évite de manger des baies tomato, elles arrachent. Ou alors, fais-le près d'un centre pokémon ou d'un hôpital. - Oncle Timéo.
Celui là, je ne l'avais pas compris tout de suite. C'était délicieux les baies tomato, surtout accompagné d'un coulis de baie oran. Mais c'était vrai aussi que les humains craignaient plus ce qui piquait que nous. En tout cas, ce conseil-là sentait le vécu...
-Fais tes lacets ! Et ne tombe pas dans un trou ! -Pépé.
-Méfies-toi des malosses avec des sourcils oranges ! -Mémé.
Siléas répondit à sa grand mère qu'il n'y avait pas de malosses dans la région, et les rares présents étaient surveillés dans un parc, ce à quoi elle répondit :
-Et alors ? C'est pas une raison ! Méfies-t-en quand même !
Sa grand-mère avait toujours été une femme très déterminée...
Puis ce fut le tour de Marshall.
-Penses à m'envoyer des cartes postales ! Lui dit-il.
-Comme si j'allais oublier mon meilleur pote !
Lui répondit Siléas.
-Et puis, dans un an, c'est ton tour !
Marshall a eu l'air un peu déprimé, alors mon maître ajouta :
-Tu me rejoindras !
Le meilleur pote lui fit un grand sourire et lui répondit :
-Oh, bien sûr ! Je te rattraperai et je te dépasserai, mon ami !
Puis il ajouta pour moi et Mira :
-Prenez bien soin de lui d'accord ?
Évidemment. Comment osait-il même en douter ? J'avais toujous été quelqu'un de sérieux ! Et Mira... Elle avait l'air aussi enthousiaste que Siléas. S'il y a bien une chose que j'appréciais chez Marshall, c'était sa bonne humeur...
Avant de partir, Siléas eu même droit à une surenchère de conseils de sa mère... Mais après tout, que pouvait-on espérer d'autre de la part d'une mère avant un grand voyage vers des destinations lointaines et inconnues ?
-Tu feras bien cuire ton poisson avant de le manger, hein ?
Dit celle qui le forçait à faire la cuisine tous les weekd-end depuis 5 ans... Siléas répondit :
-Oui maman.
-Tu penseras bien à te brosser les dents hein ?
-Oui maman.
-Tu as assez de caleçons propres ?
Siléas vira au rouge tomato avant de protester :
-Maman ! Pas devant tout le monde !
Mais elle avait hérité du caractère déterminé de sa mère...
-Alors ?
-Ouiii !
-Tu as bien...
Il la coupa net :
-Maman, j'ai vérifié mon sac trois fois avec la liste que j'avais faite ! Et Ladikara a vérifié ! J'ai tout !
Et c'était parfaitement vrai. Il avait d'ailleurs oublié de prendre des pulls, ce qui prouvait que même embarrassantes, les questions maternelles n'étaient pas sans fondement. Elle le serra contre elle, puis nous partîmes vers l'horizon.
Je dois avouer que je ressentis un pincement au cœur. J'avais passé de nombreuses années -toute mon enfance en fait- dans cette ville, la quitter pour me lancer dans l'inconnu me rendait mélancolique.
Marshall nous accompagna un moment, nous marchâmes sur le chemin qui quittait Autéquia vers l'Est, parlant de tout et de rien. Mira volait derrière nous. L'oncle Timéo avait conseillé à mon ami de la laisser voler en liberté, parce que cela favorisait le lien entre humain et pokémon, et même pour les pokémons entre eux.
J'en profitais pour lui parler, mais elle n'était pas bavarde. Elle avait quelques problèmes pour faire des phrases. Je lui demandais si elle était contente d'être là. Elle me répondit « Oui ! Contente, oui ! ». Je lui demandais si elle n'était pas un peu angoissée de voyager dans l'inconnu et elle me répondit « Déjà dans inconnu ! Déjà dedans, déjà ! » C'était vrai après tout qu'elle venait d'une région lointaine. Elle devait déjà ressentir ce pincement au cœur que je découvrai à ce moment précis.
Qu'est-ce qu'elle était belle ! Et je crois que Siléas partageait mon avis.
Enfin, arrivés aux portes de la ville, Marshall nous serra la main, nous souhaita bonne chance, et nous regarda partir vers l'horizon.
Chère famille qui devint la mienne, chers copains d'Autéquia, humains et pokémons, vous alliez me manquer... Mais l'aventure appellait Siléas, mon maître et ami, alors elle m'appellait aussi et comme le disait Siléas : « mon destin n'attend que d'être réalisé ! Vous tous, famille et amis, nous vous attendons au détour du chemin, et ensemble nous partagerons des expériences uniques !
Alors, à bientôt... »
Ladikara.
PS : Siléas emporta son carnet d'explorateur bleu et stylo à encre rechargeable super classe, je me doutais qu'il commencerait un roman. Et il me demanda des conseils. Ça promettait...
*** ***
Les Formidables aventures de Siléas, Ladikara et Mira Ceti,
écrit par Siléas Ysalea.
Chapitre 1 : Où l'aventure commence.
Il s'appellait Siléas.
Siléas Ysalea.
Tout petit déjà, on lui contait les mythologies pokémon avant d'éteindre la lumière en lui souhaitant bonne nuit. Et déjà, il chevauchait le vent avec Latios, explorait les glaces éternelles des plus hautes montagnes avec Latias, découvrait les profondeurs abyssales de l'océan avec Kyogre, admirait l'éclat du soleil aux côtés de Groudon, dansait dans le monde des rêves avec Jirachi, traversait le temps avec Celebi...
Bon c'était dans ses rêves, mais il faut un début à tout !
Un jour on lui avait offert un petit tarsal mâle nommé Ladikara qui avait appris à lire écrire, et parler la langue des humains, puis était devenu un gardevoir, mais était également comme un frère et un compagnon inestimable pour ses futures aventures.
Aussi, quand ils avaient été en âge d'aller explorer le monde, ils avaient décrété qu'ils seraient un duo d'explorateurs, et qu'ils rencontreraient des pokémons de légende. Qu'ils deviendraient connus, et que la partie humaine du duo écrirait des livres narrant leurs extraordinaires aventures, avec de superbes illustrations et des photos. Les photos étaient très importantes. Elles donnaient un cachet d'authenticité aux faits.
Pour le 17eme anniversaire de Siléas, sa famille lui avait donc offert un carnet de voyage pour qu'il puisse y consigner ses tribulations, ainsi qu'une pokéball contenant un pokémon qui l'accompagnerait et le protégerait. Enfin, en plus de celui qu'il avait déjà, qui était plus considéré comme un frère en surplus qu'un moyen de protection. Ils y avaient réfléchi longuement, puis ils avaient demandé à l'oncle du garçon, un dresseur ayant des kilomètres d'expérience, d'aller lui capturer la bestiole idéale.
Ce dernier était revenu de son séjour dans une région lointaine avec un pokémon réputé comme archaïque, un pokémon qu'on disait « des temps anciens ».
Le jour J, le jeune homme s'enthousiasma sur son petit cahier bleu aux pages vierges, jubila devant le stylo rouge avec tube à encre rechargeable, s'extasia devant la fameuse pokéball, et s'émerveilla devant son nouveau compagnon.
Une cryptéro. Une superbe cryptéro aux couleurs aussi chatoyantes qu'un arc-en ciel.
Trouver un nom ne fut pas une tâche facile, mais il se décida finalement pour « Mira Ceti», Mira en abrégé. Un nom d'étoile. Pour qu'elle soit la lumière dans les ténèbres de l'inconnu.
Une semaine plus tard, Siléas était fin prêt à quitter sa ville natale d'Autéquia, à la recherche de mythes et de légendes. Il avait bien réfléchi à sa première destination. Hoenn ne manquait pas de lieux chargés d'Histoire.
Son choix se porta sur le Pilier Mirage de la route 111. Parce que c'était le lieu où on trouvait des fossiles du passé, d'après les dires de son oncle, même si lui n'en avait jamais vu qu'au travers d'une paroi de verre et de systèmes anti-vol, dans les musées. Néanmoins, Siléas avait décidé de venir voir de ses yeux l'endroit où on pouvait trouver ces pokémons anciens. Un tel lieu ne pouvait qu'être lié au passé. Et qui disait passé disait mystères, et qui disait mystères disaient légendes et mythes.
Le jour du départ, tous ses proches se réunirent pour leur souhaiter bon voyage. Ils organisèrent une fête, préparèrent un gâteau géant dont la simple vue mettait en danger le budget dentiste, et chacun y alla de son conseil :
« N'oublie pas que parfois, les anciennes ruines se cachent sous l'eau ! »
« N'oublie pas qu'on ne trouve pas que des ursarings enragés au fond des grottes ! »,
« N'oublie pas de goûter aux spécialités locales quand tu voyages ! »
« La spéléologie c'est intéressant aussi ! »
« Si tu trouves un malosse avec des sourcils oranges, capture-le, c'est rare ! »
« Ramènes-nous des souvenirs et fais-toi en plein ! ».
Et bien entendu, sa chère mère débordante d'amour et d'inquiétude ne put s'empêcher d'ajouter :
« Tu as pensé à prendre la lampe pour explorer les endroits sombres ? Et la corde pour les trous ? Tu as un mousqueton de rechange ? Tu as assez de sandwichs ? »
Sa famille allait lui manquer, mais son destin l'appelait, et accompagné de son gardevoir immaculé et de sa rayonnante crypréro, il partit vers l'Ouest en direction du soleil couchant, et vers les aventures extraordinaires qui n'attendaient que lui.