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Des Cieux aux Enfers de Deadlier



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» Auteur : Deadlier - Voir le profil
» Créé le 12/11/2014 à 23:00
» Dernière mise à jour le 13/11/2014 à 22:35

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Chapitre 3 : Miroir
Un éboulement. Des chutes de pierre. De la lave qui coulait. Du magma en furie. Bref la grosse catastrophe quoi. Et j'étais trop occupé à fuir en portant Tylton pour chercher une description plus détaillée. En plus je n'avais pas trop le temps d'observer le phénomène qui se propageait juste derrière moi. Si on s'en sortait, je jurerai de plus jamais essayé de me la jouer gros bras dans un volcan tiens. Ce serait la leçon du jour.


Combien de temps dura cette course poursuite entre moi et la lave ? Honnêtement je n'en savais rien. Et je m'en moquais. Tant que j'arrivais à mettre une patte devant l'autre ça m'allait. Et l'autre oiseau ne disait rien en plus. Je n'irai pas jusqu'à dire que j'étais au paradis, vu que tout s'apparentait plutôt à l'enfer, mais au moins ça avait ses côtés pratiques et vivables. Ou mortels. C'est selon en fait. J'aurai bien aimé tenir ce débat, mais voilà que j'apercevais enfin la lumière au bout du tunnel, et ce dans tout les sens du terme. Je m'y précipitai tel un affamé voyant un repas devant lui, sans demandé mon reste. Une fois dehors, je mis le plus de distance possible entre moi et ce volcan avant de me laisser tomber au sol en soufflant un peu. On s'en était sorti. Tant bien que mal mais on s'en était sorti.


« Il s'en est fallu de peu...tu vois quand je te dis que ce monde est empli de danger. »


Bon, certes nous avions failli mourir. Mais ce n'était pas une raison pour se la ramener. Il ferait mieux de fermer son bec celui là. Parce que franchement il n'avait pas aidé. Mais alors pas du tout. Il allait falloir que je fasse le point parce que je n'avais plus aucune idée d'où nous étions. Au moins sans doute nous étions nous approché de notre destination finale. Enfin de la mienne. Je jaugea le volcan d'un regard, avant de tenter de repérer de nouveau ma chaine de montagne où devait se trouver le foyer des dragons. En fait...on ne s'était pas vraiment rapproché. On semblait juste être sur le verso opposé à tout à l'heure. Mais au même point. Le volcan crachait toujours sa lave, le ciel était rouge, l'atmosphère lourde et étouffante...bref, tout ça pour rien. J'en aurai presque pleuré. Mais j'avais franchement autre chose à faire. Et je n'avais pas envie de pleurer devant un Tylton. Malgré ses plaintes, je me décidai à me remettre en route avec lui. Sauf que cette fois on ferait le tour.


« On perd vraiment notre temps tu sais. Tu n'as pas peur d'être déçu par ce que tu vas découvrir la bas ? »


Oui, c'était probable. J'allais peut-être être déçu. Ou alors ne rien découvrir du tout. Mais au moins j'aurai essayé, c'est ce que je me disais. Je ne serais pas resté à rien faire à me poser des questions éternellement. Je n'avais pas envie de vivre sans savoir qui j'étais. Même si c'était une vie de rêve. Pour rien au monde je n'aurai voulu de ça. Plus maintenant. Peut-être que je m'en serais contenté si j'étais resté sur place, mais puisque tout avait basculé, autant aller au bout de tout ça. Et ne plus s'arrêter.


Pendant le premier jour, on traversa de nouveau une zone de plaine. Mais rien de comparable à ce que j'avais vécu avant le volcan. Ici, l'atmosphère désagréable du vocal était omniprésente, et cette fournaise était un calvaire. La nature elle-même semblait en dépérir. Et les Pokémons que je croisais ne vivaient plus. Ils partaient juste tous dans la direction d'où nous venions, sans rien dire ou expliquer. Ils nous ignoraient royalement. Au début c'était vexant. Mais bon, maintenant je m'y étais fait. C'était une question d'habitude au fait. D'ailleurs, j'étais intimement convaincu qu'au fond, Tylton s'habituerait aussi au fait que je l'écoute de moins en moins. Avec un peu de difficulté certes. Voir beaucoup. Mais il y arriverait. Ou peut-être pas. En tout cas c'était souhaitable pour lui, parce que je n'avais pas le cœur à être patient.


« Non...ne me dis pas que tu veux vraiment aller par là ? »


Visiblement, le jour suivant, nous étions revenus dans la zone d'influence du volcan. Tout était recouvert de cendres, et il en tombait encore en abondance. Voilà qui n'enchantait visiblement pas mon cotonneux partenaire. Bon, je pouvais comprendre ses craintes. Il allait devenir bleu et gris à la place de bleu et blanc. Quelle catastrophe. Mais je sentais qu'au fond, ce n'était pas ça qui le chiffonnait le plus. Me cachait-il quelque chose ?


« Je ne le sens vraiment pas ce coup là...on devrait rebrousser chemin. »


Et comment ? L'endroit d'où nous venions était un champ de lave grâce à lui. Enfin à moi. Mais je me dédouanai en me disant qu'il avait sa part de responsabilité. Ce qui ne manquait pas de m'alléger l'esprit. J'étais certes un peu faux en faisant ça, mais c'est ce que j'avais trouvé de mieux à faire. Vu que la nuit je continuais à faire mes cauchemars, autant ne pas se prendre la tête d'avantage de toute façon. Je manquais beaucoup trop de sommeil et d'énergie pour ça. Faisant fi des craintes de mon compagnon de voyage, je me décidai donc à m'aventurer avec lui dans cette tempête de cendres.


« On y voit pas à un mètre...tu es sur que tu sais où tu vas ? »


Honnêtement ? Non. Je n'en étais pas sur du tout. Je n'y voyais pas bien. C'était le moins qu'on puisse dire. Et je passais mon temps à éternuer avec toutes ces cendres qui m'entraient dans les narines. Je commençais à les cumuler décidemment les expériences difficiles. Si j'avais vécu toute ma vie sur pareille terre, je commençais à comprendre pourquoi on pouvait apprécier Eden Azur. Notre voyage se poursuivit sans encombre majeur malgré tout une journée durant. Nous tentâmes de nous reposer au pied d'un arbre qui ne nous abritait pas beaucoup pour ne pas dire pas du tout. Mais c'était purement psychologique tout compte fait. Au moins je me sentais dans un lieu propice au sommeil. Sommeil qui fut vite perturbé par les bons soins Tylton.


« Drattak écoute moi. Tu ne vas vraiment pas bien je crois...que dirais tu une fois sortie de cette tempête de te reposer quelque part ? Et moi j'irai chercher quelqu'un pour te soigner. Après quoi nous pourrons rentrer ! »


Me soigner ? Et puis quoi encore... ! Je n'étais pas malade moi. Bon, j'avais peut-être un peu trop de cendres dans la gorge mais à part ça tout allait bien. C'est lui qui prenait de sérieux risques à m'échauffer de la sorte. Oui, lui allait finir par avoir besoin d'un sérieux coup de main, je le sentais. Je lui fis par de mon humble et calme avis par quelque grognements et quelques regards menaçants bien senti. C'est que je commençais à prendre l'habitude de cete chose là. Mais à mon propre étonnement il ne désarma pas cette fois ci.


« Je m'en doutais, c'est ce Tenefix qui t'a mis ces idées folles dans la tête...je dois te guérir avant qu'il soit trop tard. Avant qu'il ne te mène à son éclat stupide. »


Que venait faire Tenefix là dedans ? Je ne m'étais pas laissé embrigader par ce spectre. Surement pas, au contraire, je m'étais enfui loin de lui dans l'espoir que Tylton me sauve. Mais visiblement il ne valait pas beaucoup mieux que lui. Et d'abord, comment le connaissait-il ? Cette fois c'était sur, il me cachait quelque chose. Et puis qu'est-ce que c'était que cette histoire d'éclat ? L'oiseau bleu me prenait la tête, et lui n'allait pas tarder à se prendre la mienne. Oh oui, je sentais que ça n'allait pas tarder. J'en mourrais d'envie en fait. Le calme et la gentillesse ce n'était pas vraiment mon truc, et il allait bien le comprendre celui là. Je m'approchais de lui, tandis qu'il sembla tenter de prendre son envol. Je n'allais pas le laisser faire. Non, il n'allait pas me narguer avec ses ailes qui marchent, moi qui devais marcher à cause des miennes. Là, c'était la provocation de trop. Je lui mis un bon coup de boule bien senti qui l'envoya au loin, tandis que je partais en courant de mon côté, satisfait et soulagé.


Je repris ma route en direction de...de...je repris ma route. Je n'étais pas sur d'où j'allais. Mais j'espérais vraiment m'en sortir. Peut-être que je tournais en rond en fait. Mais je ne pouvais le dire. Les cendres recouvraient mes traces de pas en moins de quelques secondes. Mes points de repères étaient donc très limités. Je ne pouvais me fier à rien si ce n'est à mon instinct. Et j'avais comme l'impression que ça allait être loin de suffire à me mener à destination. Au bout de plusieurs heures de marche, je fini par m'écrouler au sol de fatigue, harasser par la faim et la soif. L'air de rien je n'avais fait ni l'un ni l'autre depuis que j'étais part de l'abri que je m'étais construis. Autant dire depuis quelques jours...Et avec la chaleur qu'il faisait...quoi qu'il me semblait qu'il faisait un peu plus doux depuis quelques instants. Mais peut-être que je me trompais totalement aussi, ce n'était pas impossible.


Je revins à moi. J'avais du perdre connaissance quelques instants. Pas trop j'espère. Ma gorge était toujours aussi sèche et mon estomac gargouillait .Est-ce que j'allais arriver au bout de mon voyage ainsi... ? En dépérissant ? Non, je ne pouvais y croire. Je me relevais et décidais à repartir de l'avant. Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant que la tempête de cendre était bien moins épaisse tout d'un coup. J'arrivais à distinguer les environs. Je croyais même voir la montagne au loin. C'était décidé, je reprenais la route coûte que coûte.
Et mes efforts furent récompensés. Au bout d'une heure, je sorti enfin de cette fichue tempête de cendres. Et sans Tylton en plus. Sans doute lui était-il encore perdu là bas. Je l'espérais bien au fond de moi, il l'avait bien cherché celui là. Mais ça ne réglait pas mes problèmes...ou plutôt si. Car j'apercevais enfin un étang non loin et quelques arbres. Quelle joie ! Je n'avais jamais été aussi heureux depuis....depuis un souvenir que je devais surement avoir oublié en fait. Je plongeai ma tête dans l'étang et bu longuement pour me remettre de tout cela.


Je continuai à avancer en direction de la montagne. Je profitai de mon passage dans un bosquet pour me sustenter de quelques fruits qui abondaient dans les environs. J'étais maintenant rassasié et prêt à partir à l'assaut. Aussitôt dit, aussitôt fait, je reprenais ma marche. La montagne me semblait proche maintenant. J'étais presque arrivé, j'allais enfin savoir. Mon voyage progressant, je remarquais avec étonnement que l'air était redevenu calme doux et agréable. Le volcan lui-même, vu de loin, ne semblait plus en éruption. Comme si de rien était. Quel phénomène des plus étonnants....il s'était passé quelque chose d'étrange ou alors je ne comprenais vraiment rien à rien. Je me poserai des questions plus tard. Quand l'heure serait venue d'avoir des réponses.


Quelques temps plus tard, j'étais enfin arrivé au pied de la montagne. J'avais même bien entamé mon escalade pour y trouver une entrée. Je devais trouver le repère des dragons. Je me sentais....vivant. Cette roche claire et blanche, elle ravivait en moi quelque chose. Mais je ne savais pas dire quoi. En tout cas, j'avais une impression des plus claires et nettes. J'étais déjà venu ici par le passé, c'était certain. Plus mon ascension progressait, plus je sentais mon estomac se nouer. Comme si quelque chose de très important allait se produire, bien que je ne sache pas expliquer quoi exactement. C'était là, au fond de moi, et ça se manifestait de plus en plus. J'étais comme excité à la simple idée de trouver l'entrée de la grotte. Et quelle ne fut pas ma joie quand j'y fus enfin.


Je pouvais admirer le soleil couchant depuis mon perchoir, devant une ouverture dans la montagne. Je ne savais pas pourquoi mais j'étais convaincu que c'était bel et bien ici que je devais aller. C'était plus qu'une certitude au fond de moi. Comme si j'avais déjà fais ce chemin et qu'il était ancré en moi. Armé de ce constat, je pris mon courage à deux pattes et pénétra à l'intérieur de la montagne, bien décidé à enfin découvrir la vérité sur mon passé et sur la personne que j'avais été.


Une fois à l'intérieur, je fus pris comme d'un violent mal de crâne. Comme très difficile à expliquer. Trop difficile même. Je ne cherchai même pas à comprendre. Cet endroit me faisait réagir c'était certain. Mais c'est comme si un blocage empêchait tout en moi d'affluer. Mais je ne désespérai pas. J'avais le chemin gravé en moi...je poursuivais ma route. Je remontais le long d'une cascade, me concentrant sur le son reposant qu'elle émettait pour oublier mes maux de tête. Je continuais ma progression. Je contournais des rochers. Je finissais par arriver dans une salle des plus étonnantes. Une grande étendue d'eau devant moi, et les pierres qui brillaient, grâce à l'humidité dessus. C'était vraiment un spectacle grandiose. Le tout avec l'écho de la cascade qui provenait de derrière moi. Cela rendait ce moment presque magique. Je commençais à me perdre dans ma contemplation.


« Nous sommes arrivés...finalement nous sommes là. Oui...nous sommes là. Et Heureux d'être là. »


Une voix dont je me serai bien passé. Tenefix, que faisait-il ici ? On allait donc jamais me laisser en paix ici ? C'était vraiment trop demander ? Je me tournai vers lui. Il était dans un recoin derrière moi mais....je lui trouvais quelque chose de changer. Plus brillant....Comme s'il avait lui-même plus de pierres en lui. Et il portait un immense joyau. Plus grand que lui. Il l'orientait face à moi. Il était si...attirant. J'étais comme subjugué par ce joyau. Je ne sais pas pourquoi, j'avais très envie de m'en approcher.


« Oui. Nous devons voir. Nous devons ouvrir les yeux. L'éclat nous le permettra. »


Je n'en avais rien à faire de ses paroles sur l'instant présent. Une seule chose importait. Voir ce joyau. Me perdre dedans. Le découvrir dans ses moindres détails. Pourquoi ? Je n'en savais rien du tout. Mais c'était ce même instinct, ces mêmes sensations qui m'avaient amené jusqu'ici. Alors au fond, je venais à me dire, à me demander...et pourquoi pas ?


« Non, nous ne devons pas voir ça ! Il veut nous tromper ! »


Qu'est-ce que... ? Tylton ? Mais que venait-il faire ici ? Et pourquoi parlait-il comme Tenefix ? En tout cas, devant mes yeux incrédules, il entama un combat avec Tenefix qui en lâcha son joyau. Les deux semblaient vraiment enragés et décidés à prendre le dessus l'un sur l'autre sans visiblement jamais réussir à y parvenir. C'était un pugilat pour le moins original. Car les deux tentaient toujours de me parler entre deux attaques.


« Regardons l'éclat ! Vite ! Nous devons voir ! »


« Non ! Cette vue nous a trop fait souffrir. Nous ne devons pas la voir ! »


J'étais partagé. Les deux m'avaient trompé au final. Qui croire..... ? Que faire ? J'aurai pu aussi partir et les laisser là mais...au fond de moi je sentais que ma place était ici. Qu'en cet instant j'avais un choix très important à faire. Je voulais découvrir la vérité. Je voulais la savoir. Je voulais la voir. Oui, voilà, être aveugle ne m'intéressait pas. Je devais aller voir et ouvrir les yeux.
Alors, comme mû par mon instinct, je m'avançai vers le joyau sous les cris de Tylton et de Tenefix. Ma tête commençait à tourner. Non, pas maintenant, pas si près du but ! Je devais aller voir. Je progressais, j'avais l'impression d'un gigantesque périple alors que ce n'était que quelques mètres. Et finalement, au bout du compte, me raccrochant à l'éclat si particulier de ce joyau, je me fichai juste devant et y perdu mon regard. Et j'y découvris avec horreur mon reflet. Un Tylton, un Tenefix, puis enfin...la vérité. Celui d'un Draby.