Des Cieux aux Enfers de Deadlier

J'ouvris les yeux. Je sentais les rayons du soleil effleurer mon visage. L'odeur de l'herbe rendue fraichement humide par la rosée matinale me titillait les narines. N'écoutant que les gargouillis de mon estomac je me décidais à me lever. Enfin j'essayais en tout cas, j'avais de sacrées courbatures...avais-je trop fait la fête hier ? Seul Arceus devait le savoir, c'était le trou noir pour moi. Je regardais à gauche, puis à droite...où étais-je ? Je ne reconnaissais pas l'endroit. J'étais allongé sur un par terre d'hebre, autour de mois des rochers éparts gisaient un peu du sol par ci par là, mais c'était tout. Quoi d'autre... ? Ah si, devant moi, un espèce d'autel. Quel drôle d'endroit. Il y avait deux espaces vides dessus. Je me demande bien ce qu'on pouvait y ranger...


« Drattak ! Drattak tu es réveillé... ? »


Je tournais la tête, à la recherche de cette voix. Oui, maintenant qu'elle le disait, j'étais un Drattak. Mon corps puissant et élancé, mes ailes déployées sur mon dos. Oui, je ressentais tout ça. Je crois que mes courbatures étaient entrain de s'estomper à ce moment précis. Cherchant à mieux voir qui m'appelait, je me dirigeais en direction de la voix. Je trouvais une drôle de créature. Un tout petit corps bleu, des ailes toutes blanches et cotonneuses, un bec minuscule...j'aurais certainement pu l'avaler d'une bouchée si j'en avais eu l'envie. Heureusement pour lui je ne l'avais pas.


« Et bien alors.. ? Tu ne réagis pas ? C'est moi enfin, c'est Tylton. »


Tylton...oui, ce nom me parlait. Je m'en souvenais maintenant. C'était un de mes bons amis. J'avais passé beaucoup de temps avec lui. Je crois que nous avions du passer quelques bons moments de rigolade, quelques voyages, oui, tout ça me parlait. Je retrouvais un visage familier. Tout allait en s'arrangeant finalement. Peut-être savait-il où nous étions et ce que nous faisions là finalement. Quoi qu'il en soit, mon ami avait l'air sacrément inquiet pour moi, je le vis à l'air pris par son visage, ou son corps...difficile à dire sur un Tylton si c'était un visage ou son corps. Je me décidais donc à lui demander des informations sur notre situation actuelle.


« Comment ça tu te souviens de rien.. ? Et bah, t'a eu une sacrée blessure à la tête en fait. Nous sommes à Eden Azur enfin ! Le paradis pour Pokémon, l'endroit que nous avons tant cherché. Regarde mieux. Regarde autour de toi, ça va te revenir. »


Regarder autour de moi... ? Je l'avais déjà fait ça, non... ? Mais bon, puisque c'était son conseil, soit. Je m'y pliais. C'est vrai que l'endroit paraissait magnifique maintenant que je prenais le temps. De grands arbres ci et là, des fourrés, des fruits à foison...même un petit ruisseau ! Et tout ces Pokémons....comment avais-je pu ne pas les voir avant ? Ils étaient si nombreux. Ils se promenaient partout, ils jouaient ensemble, ils semblaient si heureux. Je crois que je comprenais pourquoi nous avions cherché un tel endroit maintenant. Ce n'était guère surprenant. Tout y respirait le bon air, la joie de vivre, le bonheur. Je crois que maintenant que c'était dit, je pourrais parfaitement m'accommoder d'une vie ici. Après tout, je voyais difficilement qui ne le pourrait pas.


« L'endroit est merveilleux n'est-ce pas ? Mais ce n'est pas tout Drattak. Suis-moi, tu vas voir. »


Tylton prit son envol et partit dans les cieux, au-delà de la cime des arbres. Mais je ne comptais pas me laisser faire, oh ça non ! Je fis battre mes puissantes ailes et m'envola à sa suite. Ah...voler. Quelle agréable sensation ! Ce sentiment de liberté qui me gagnait...j'en avais toujours rêvé. Depuis tout petit, quand je n'avais pas encore mes appendices sur le dos. Je m'en souviens comme si c'était hier...j'étais tellement en colère de ne pas pouvoir voler que je donnais des coups de tête à tout ce qui s'approchait de moi. Des rochers comme des Pokémon...qu'est-ce que j'étais irritable en fait. Une vraie petite peste maintenant que j'y pense. Je ne connais pas beaucoup de monde qui aurait aimé passer du temps avec moi à l'époque. Mais il y avait eu Tylton. Oui. Je le revoyais. J'avais cru qu'il venait me narguer avec ses ailes...nous nous étions même battu je crois bien. Mais au final c'est lui qui l'avait emporté. Et nous étions tous devenus des amis, lui moi et...et...et qui donc déjà ? Il me semble qu'il y avait quelqu'un d'autre. Mais impossible de mettre la patte dessus.


Toutefois...pour une raison inconnue, je ne parvins pas à réussir à m'envoler. Sans doute étais-je encore trop faible. Quelle rage ! Moi qui adorais tant volé. Et visiblement, ça fit doucement rire Tylton. Il ne perdait rien pour attendre lui à me narguer avec ses ailes. Quand je pourrais employer les miennes, ce serait sa fête. Mais bon, tant pis, à la place je partis en courant à sa suite. Lui fit exprès de temps en temps d'accélerer pour me perdre. Mais il revenait toujours me chercher au final. Je fis preuve de patience et tenta de profiter plutôt de ce que je ressentais. Le vent doux et chaud qui parcourait non seulement mon visage mais faisait aussi bruisser les feuilles, donnant une ambiance sonore légère, délicate et incomparable. Je ne me souvenais même pas avoir déjà entendu pareille musique par le passé. Mais lorsque je portais mon attention au sol ci et là, je ne pouvais m'empêcher d'être surpris. Il y avait toujours ces rochers qui sortaient du sol à intervalle régulier...je me demandais bien pourquoi. Peut-être Tylton avait là réponse. Je comptais bien le lui demander une fois que nous serions arrivés.


Ce qui ne tarda pas à être le cas. Nous arrivâmes au bord d'une falaise. Elle avait l'air rudement escarpée mais...quel spectacle je ne m'y attendais pas. Une vraie mer de nuages s'étendait en bas de la falaise, une mer de nuages blancs ! J'avais beau porté mon regard aussi loin que possible, il n'y avait que nuages nuages et nuages. Impossible de voir en dessous d'eux. Quel phénomène étonnant et surprenant. Qu'est-ce que tout cela pouvait bien vouloir dire ? Je me retournais vers mon compagnon de voyage qui paraissait amusé de ma réaction.


« Surpris ? Nous sommes au dessus des nuages. Ici le ciel est toujours bleu et somptueux. Les nuages et les malheurs de la vie sont réservés au chaotique monde du dessous. »


Je vis Tylton se renfrogner un peu à l'évocation de ces mots. Le chaotique monde du dessous...voilà qui n'était pas très engageant. En tout cas, ça ne me disait rien du tout comme nom. J'avais beau fouillé ma mémoire...rien. Mais nous avions surement dû y aller. Vu sa façon d'en parler, ce ne devait pas être de bons moments que nous y avions vécu. Et mes souvenirs avec lui ne semblaient pas se dérouler sur Eden Azur. En tout cas...j'étais bien content d'être ici. Cela dit, j'ignorais toujours comment nous étions arrivés là. Moi je ne m'en souvenais pas, mais Tylton, lui, avait l'air d'avoir toute sa mémoire. Sans doute saurait-il m'éclairer.


« Ce que nous faisons ici... ? Nous sommes venu profiter de ce lieu paisible, quelle drôle de question. A moins que tu te demandes plutôt comment nous sommes arrivés... ? Mieux vaut ne pas savoir...je n'aime pas ces souvenirs et toi non plus...nous sommes là c'est le principal. Les raisons ne font pas tout après tout. C'est en y croyant que nous sommes montés. »


Je devais tirer une tête sacrément comique car il éclata franchement d'un rire, l'air très amusé en me regardant. Bon il faut dire que je n'avais absolument rien compris du tout...j'avais l'esprit encore embrumé par toutes ces histoires. Mais en tout cas, c'était l'heure de commencer une nouvelle vie. Sous le signe du bonheur et du plaisir. Et je comptais bien m'y adonner dès maintenant.


C'est ainsi que les jours suivant furent dépensé à la rencontre des autres pokémons et à la découverte des lieux. Il s'avéra que nous étions sur un genre d'île. Mais ce n'était pas une île à bien y regarder, plutôt comme le sommet d'une montagne, dont la base était cachée par la mer de nuages. Mais personne n'en semblait conscient. Tout le monde l'appelait l'île d'Eden Azur. Même Tylton. C'était à n'y rien comprendre. Etaient-ils aveugles ? Quand je leur posais la question, tous me répondaient la même chose. De cesser de chercher des explications, et de juste profité de cet endroit apparemment idyllique. Bon...D'accord, je profitais alors. Il n'empêche que ça titillait ma curiosité...et qu'à force de n'avoir rien à faire de mes journées je me posais des questions. Donc, pour m'occuper, je me décidais à mieux connaitre ceux qui m'entouraient. Et c'est qu'il y en avait du monde. Mais je parvins à me rapprocher d'un petit groupe de pokémon.


Tout d'abord, il y avait un Medhyéna. Un genre de petite boule de poils à quatre pattes, toute noire et qui passait son temps à montrer ses crocs. Moi aussi j'en avais des crocs d'abord. Et des plus gros que les siens même. Mais je ne me la jouais pas pour autant. Et puis il était vraiment compulsif. Il passait son temps à mordre dans tout ce qui passait, et il fallait se battre pour l'en décrocher. Mais visiblement tout le monde s'y était habitué. Pas moi, d'ailleurs j'avais encore un peu mal à ma patte gauche à cause de cet idiot baveux...oui, parce qu'en plus ce sac à puces bavait de partout. Rien pour être apprécié quoi.
Ensuite, il y avait un Vigoroth. Alors lui....rien qu'évoquer son nom me fatiguait déjà. C'était une espèce de calamité sur pate. Plutôt grand, plein de poils blancs avec une touffe rouge sur la tête...deux grands bras et de petites jambes. Il courrait dans tout les sens en hurlant tout et n'importe quoi. Pourquoi il faisait ça ? Et bien le pire, c'est qu'on n'en savait fichtrement rien. Drôle de personnage en tout cas.
Mais le cas le plus étonnant, c'était un Mangriff. Il disait qu'il s'appelait Max. Pas Mangriff mais Max. C'était pour le moins étonnant. Il était l'un des rares, peut-être même le seul sur cette île à dire ça. Tout le monde disait qu'il fallait le laisser de côté, qu'il était un marginal. Pourquoi donc... ? Je serais bien allé le voir, mais Tylton m'en avait défendu. Il m'avait dit que ce Mangriff apportait le malheur à ceux qui lui parlaient. Il serait morose pour une raison inconnue et du coup souhaiterait détruire le bonheur des autres.


Autre chose, étonnante, je n'arrivais toujours pas à voler. Bien la peine de venir au paradis si c'était pour perdre mes ailes. Mais je ne désespérais pas, ça finirait forcement par revenir. Je tentais de m'entraine tant bien que mal sous les rires des autres, et même de Tylton qui continuait à me narguer avec ses petites ailes cotonneuses. Bon d'un autre côté, c'est pas avec ses petites pattes qu'il allait me battre à la course c'est vrai.

Malgré tout, je comptais bien percer le mystère du Mangriff. Une nuit, alors que Tylton dormait, je parti à la recherche de fameux Mangriff. Peut-être allais-je enfin tomber sur lui. Tout du moins j'espérais. Je courrais donc, à défaut de voler, scrutant du regard à la recherche du fameux pokémon blanc. Mais force était de reconnaitre qu'après plusieurs heures de recherche, je n'avais rien trouvé du tout. Je décidai finalement de me poser sur une des rives de l'île, pour admirer la mer de nuage. L'horizon était magnifique, avec la nuit étoilée qui rejoignait les nuages. Je m'y perdis dans la contemplation. D'ailleurs, je crois que j'avais du y rester quelques heures, car c'est les gargouillis de mon estomac qui me rappelèrent à la raison. Je m'apprêtais à repartir, quand d'un seul coup, j'entendis un drôle de bruit. Presque imperceptible. Etait-ce le bruissement du vent sur les feuilles... ? Non, ce n'était pas ça. Il fallait que je me rapproche. Ce que je fis. Je partis dans la direction de la voix. Elle était là, toute proche de moi. Mais je ne la voyais pas. Je tentais de tendre l'oreille.

« Pas là...non....Pas là... »

Une petite voix fine...mais nerveuse. Je sentais son souffle rapide. Est-ce qu'il était inquiet, ou anxieux... ? Peut-être qu'il avait des soucis....de gros problèmes. Je me rapprochais encore. Et plus j'approchais, plus je me sentais moi-même inquiet. J'avais quelques nœuds au ventre. Mais qu'est-ce qu'il se passait... ? J'avais froid tout d'un coup...je frissonnais...je me sentais presque oppressé...enfermé....j'avais besoin de partir. D'espace...il fallait que je m'envole. Mais toujours impossible d'y arriver. Il fallait que...

« Le Drattak n'y voit plus... Le Drattak est perdu... »


A gauche ? Non, il n'était pas là. Où alors ? J'avais cru voir passer une ombre très rapidement. La voix était devenue chantonnante. Presque...moqueuse. Elle était à droite ! Je tournais la tête...personne. Elle jouait avec moi... ? Mais qu'était-ce ? Mon souffle s'accélérait, il fallait que je parte. Je me tournais vers la forêt, mais les arbres, ils avaient changé. Ils paraissaient d'un coup si effryant. L'atmosphère était différente, froide, pas de vent...qu'est-ce que tout cela voulait dire. J'étais tellement apeuré que je ne parvenais même pas à marcher.


« Lorsque l'éclat brillera...ses yeux il ouvrira... »


J'en avais assez. Je fis un grand mouvement avec ma queue. Et j'eu l'impression de toucher quelque chose. Qu'était-ce ? La voix s'était tue...je scrutais les environs, et je cru voir quelque chose brillait. Je m'en approchai et mis la patte sur un petit corps qui semblait tenter de s'enfuir. Mais il était coincé. Quel être étrange. Petit, sombre, noir comme la nuit...mais toutes c


« Non...pas de mal...ne nous fait pas de mal... ! »


Je ne comptais pas lui faire de mal. Je cherchais juste à comprendre qui il était et ce qu'il me voulait. Et sa voix m'agaçait. Son timbre m'était désagréable. Comme si quelque chose en moi en souffrait. Comme si elle cherchait à me percer. Il allait devoir s'expliquer. Je tentais de prendre mon air le plus inquiétant possible malgré le fait que j'avais franchement la trouille. L'atmosphère était toujours aussi pesante.


« Nous sommes Tenefix...ou peut-être sommes nous quelqu'un d'autre...mais nous ne devons pas rester ici. Nous devons partir. Vite. Maintenant. Ils approchent ! »


De quoi parlait-il ? il semblait paniquer. S'agiter. Perplexe, je le relâchais de l'emprise de ma patte. J'entendais du bruit sur ma gauche. On s'approchait. Peut-être qu'on venait enfin mer chercher. Quelle bonne idée, moi je crois que je ne pouvais plus trop bouger. Et s'il voulait fuir, que ce Tenefix fuit...je n'allais pas le retenir. Mais contre toute attente, le petit être me sauta au visage. Je ne voyais plus rien, je commençais à tituber.


« Partir, partir, partir ! Vite, nous devons partir ! Ils ne doivent pas nous reprendre ! »


Je commençais à tourner dans tout les sens dans l'espoir de le décrocher. Je m'en moquais de sa panique ! Et puis moi aussi j'avais peur, je voulais partir, le fuir lui ! Alors qu'il s'en aille et vite. Mais plus on semblait s'approcher de nous, plus il s'agitait. Moi-même je ne savais plus dans quel sens aller. Jusqu'à ce que d'un seul coup, je ne sente plus le sol sous mes pattes arrière. Que se passait-il... ? C'est à ce moment que le Tenefix se décida à me lâcher le visage pour grimper sur mon dos. Moi-même je ne pouvais que remarquer le bord d'Eden Azur qui s'éloignait. Je chutais, chutais, et l'autre monstre noir chantonnait de joie. J'essayais d'agiter les ailes mais impossible, ce démon devait forcement me les tenir. Où allais-je comme ça... ? Je ne pu voir que le visage de Tylton catastrophé sur les rebords de l'île, me regarder avec désespoir. Je voulais revenir ! Que mon ami vienne me chercher ! Mais c'était trop tard...je traversais la couche de nuages.