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Passé et futur, la lutte des hybrides de Evolinda



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Informations

» Auteur : Evolinda - Voir le profil
» Créé le 06/11/2014 à 13:30
» Dernière mise à jour le 06/11/2014 à 13:30

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Chapitre 9 : Awakening
-Wouah ! C'est vraiment horrible cette histoire !

Lola était sincèrement horrifiée. Ça se lisait sur son visage, et en particulier dans ses yeux jaunes.

-Et ce garçon, il va s'en sortir ?
-On espère, répondit Benjamin en poussant un énième soupir. Mais rien n'est moins sûr. On fait ce qu'on peut pour trouver une solution, et c'est pour ça qu'on doit trouver le trio des lacs.

L'adolescente hocha la tête avec ferveur et déclara qu'elle avait une idée :

-Je viens de Behenn. Et à Behenn, on a des rivières, des lacs et même une mer. Si ça se trouve, dans nos lacs y a votre trio. Comme personne a jamais réussi à aller au fond, on sait pas ce qu'il y a, peut-être qu'on va y trouver une grotte !

Elle était maintenant surexcitée. L'idée de découvrir des secrets enfouis au fond des lacs de Behenn la rendait complètement folle. Elle agitait les bras dans tous les sens, c'était limite si elle ne bondissait pas sur place ! Elena dut la tenir pour la calmer.

-En attendant, dit-elle, on va retourner au château pour te présenter aux autres, et surtout pour faire le plein de nourriture, sinon on va crever bêtement de faim, et ça c'est hors de question.
-Un château ? Vous vivez dans un château ? Wouah c'est vraiment génial ! C'est su... Merde, lâche-moi vite !

La jeune femme, devant l'air soudain affolé de Lola, s'exécuta rapidement, et les deux garçons et elle se baissèrent juste à temps pour éviter les éclairs qui jaillissaient et fusaient dans tous les sens.

-Wow...fit Vincent quand tout se fut arrêté. Alors c'est ça, « expulser le trop-plein » ? Eh ben, ça doit être super pratique en combat, mais pas trop dans la vie courante. Enfin, quand on a une vie courante...

Personne ne releva. Chacun savait qu'un hybride, et encore moins un hybride de cette époque, et encore moins un hybride de la zone Est, ne pouvait pas avoir une vie « courante ». C'était malheureusement impossible, à moins d'être particulièrement chanceux, ce qui était également impossible en étant un hybride. Une sorte de poisse universelle touchait tous ceux qui avaient soit un symbiote, soit de l'ADN originel.

-Bon. Et maintenant ? On continue le massacre ? Ou alors on rentre direct et on reviendra une autre fois ?
-Je propose qu'on rentre, maintenant qu'on a Lola avec nous. Après, on pourra aller jeter un œil aux lacs de Behenn, mais pour l'instant il vaut mieux rester au château le temps qu'elle apprenne à maîtriser ses « expulsions » d'énergie.

-_-_-_-_-_-
-Félicitations, Arthur. Tu as mis moins de temps que ce que je pensais. Et tu sais quoi ? Tu as débloqué tout ton potentiel. Je te laisse découvrir l'ampleur de ton pouvoir, très cher, et en espérant que tu n'auras plus jamais besoin de moi...

Celui qui avait échoué disparut. Le décor si blanc s'obscurcit jusqu'à devenir noir. Une légère douleur se fit sentir à proximité du cœur d'Arthur. Une douleur qui s'agrandit, s'agrandit, jusqu'à être à la limite de l'insupportable. Du bon côté de cette limite heureusement. L'adolescent se plia en deux et retomba à genoux, le souffle court, les larmes aux yeux.

-Merde... Je croyais que je n'allais plus souffrir... Menteur !

Mais la voix de l'autre se fit entendre, une dernière fois :

-Je n'ai jamais dit ça. Mais ce sera la dernière avant ton réveil, je t'en fais la promesse.

Et en effet, Arthur sentit son esprit basculer et tomber...tomber, vers son corps profondément endormi.


-_-_-_-_-_-
-P...putain... AU SECOURS !!!

Pour Ninon, l'hybride Cryptero, la situation s'annonçait très mal. Elle était chargée de la surveillance d'Arthur, mais par un miracle malvenu et inexplicable ce dernier commençait à se réveiller malgré l'Hypnose ! Il commença par s'agiter violemment, puis hurla et expulsa quelques éclairs qui forcèrent Ninon à se baisser pour être protégée par le bord du lit.
Dylan arriva à ce moment. Voyant le problème, il appuya les mains sur les épaules d'Arthur pour le garder à peu près immobile, mais le pauvre continuait de se débattre contre une sorte de cauchemar à demi éveillé.

-Merde, Arthur, arrête tes conneries !

L'adolescent sembla l'entendre puisqu'il se figea. Ses mains se cramponnèrent aux bras de Dylan et il ouvrit les yeux.

-Lâche-moi. Vite.

Son ton n'était pas menaçant, pas suppliant, ni autoritaire. C'était un conseil. Le jeune homme hésita un court instant puis lâcha les épaules de son ami. Celui-ci sauta aussitôt hors de son lit et se rua vers la porte.

-... T'as compris quelque chose toi ? demanda Dylan à Ninon.
-Non... Mais on ferait mieux de le suivre.
-Je m'en occupe.

Le semi-Lugia partit à la suite de son ami. Il ne comprenait pas comment il avait pu se réveiller, ni comment il pouvait avoir l'air sain d'esprit, ni même pourquoi il n'avait pas essayé de le tuer alors qu'il l'avait regardé dans les yeux. Mais il savait une chose : il devait rester avec lui.

-Attends-moi ! lui cria-t-il.
-Ben accélère alors, parce que moi j'ai pas le temps !

Ils passèrent en trombe devant des gens tous plus stupéfaits les uns que les autres de voir le Zeblitz debout, mais personne n'avait envie de poser des questions. Heureusement, parce que personne n'y aurait répondu.

-Putain, Arthur, tu pourrais m'expliquer ?!

Pas de réponse. Ils sortirent du château et coururent encore quelques dizaines de mètres avant de s'arrêter, essoufflés. En fait, les jambes d'Arthur le lâchèrent sans prévenir et il s'écroula.

-Aaargh... J'en peux plus... J'avais oublié ce que c'était de courir jusqu'à l'épuisement...
-Tu m'étonnes ! Ça va, au moins ? Tu nous as fichu une sacrée frousse en te réveillant en sursaut comme ça, tu sais.
-Ouais, je m'en doute, répliqua l'Electrik. Désolé. Mais je veux vraiment boucler cette histoire au plus vite.

Dylan s'assit à côté de lui en soupirant et regarda vers la falaise.

-Explique-moi... Tu étais censé être cérébralement mort, et avoir envie de tuer tout le monde. Comment tu as pu guérir en même pas un mois ?
-Je ne sais pas trop...fit pensivement Arthur en levant la tête vers le ciel nocturne. J'ai fait un drôle de rêve. Un rêve où je me voyais moi-même. Enfin, celui que j'étais avant de devenir un hybride. Il a dit qu'il était là pour m'aider. Et après ça...je me suis souvenu. Tout ce que j'ai fait. Je suis soulagé de n'avoir réussi à tuer personne. Mais je ne sais pas combien de temps je vais continuer de résister à la Speed Ball alors je dois la détruire le plus vite possible.
-Ah, je vois ! Il suffisait de le dire.

Il se leva et tendit la main à Arthur.

-Allez, viens, je t'emmène là-haut. Tu auras besoin de toutes tes forces, inutile de les gaspiller à escalader.

Les deux hommes reprirent la route, mais cette fois par la voie des airs. Ils mirent ainsi peu de temps à atteindre la zone P, où ils se posèrent et continuèrent sous forme humaine.

-Je te préviens, souffla Dylan, si tu te fais encore choper je te bute.
-Marché conclu. De toute façon je préfère encore crever que de revivre ça, d'où l'idée d'aller défoncer cette ball rapidement.

Il fut interrompu par un tir de fusil et se plaqua contre un arbre pour ne pas être touché.

-Merde, ils font des patrouilles nocturnes maintenant ?!
-On dirait. Le coup du sandwich ?
-Non, je m'en charge, bouge pas.

Aussitôt dit, aussitôt fait : l'adolescent se mit bien en vue du tireur et leva les bras.

-Hey ! s'écria-t-il. Je suis là ! Et dans pas longtemps, vous, vous serez mort !

Le Purificateur, décontenancé, abaissa légèrement son arme. Arthur profita de cet instant de déconcentration pour lui lancer une puissante attaque Tonnerre. Sous forme humaine, ça va de soi. Le cadavre carbonisé par la foudre retomba mollement au sol. Arthur grimaça.

-Et mince... Qu'est-ce que j'ai encore foutu... Moi qui ne voulais pas devenir un assassin, c'est raté ! Dylan, s'te plaît, dis-moi que je suis pas encore irrécupérable...

Il était plus perturbé qu'il ne voulait bien le laisser paraître. Son ami posa une main rassurante sur son épaule.

-Mais non, t'en fais pas. Tu t'es défendu, et tu ne maîtrises pas encore assez bien tes aptitudes. Et vu que tu n'auras aucun professeur pour ça...
-Mmh... D'accord. Allez, on y va sinon je vais me sentir mal.

Il se détourna de sa victime et repartit à travers la forêt, toujours suivi par le Lugia qui s'inquiétait pour lui.
Après une bonne dizaine de minutes, une trouée dans le feuillage des arbres permit à la Lune d'éclairer le bâtiment où Arthur avait été emmené. Il frissonna d'effroi. Voulant reculer, il heurta son ami qui le prit par les épaules et se pencha à son oreille pour murmurer :

-Si tu t'enfuies maintenant, je te rendors et je te laisse sous Hypnose jusqu'à ta mort.
-Mais pourquoi ? demanda le Zeblitz, angoissé à cette idée.
-Parce que tu m'as dit toi-même que tu devais te dépêcher de boucler ça si tu voulais te libérer de son emprise. Je ne veux pas prendre de risques. Si tu te défiles, je te neutraliserai.

Arthur déglutit anxieusement. Cet endroit lui fichait la trouille, mais il n'avait pas plus envie de devoir dormir le restant de ses jours. Après une très longue hésitation il fit un pas en avant, tout tremblant.

-D'accord, souffla-t-il. Je le tue et on n'en parle plus.

Il se tourna vers celui qui l'avait toujours soutenu.

-Tu me donnes un coup de main ?

Dylan sourit largement, rassuré.

-Bien sûr. Allez, à toi l'honneur !

Les deux hybrides avancèrent jusqu'à la porte, qu'Arthur défonça d'une Nitrocharge bien placée. Ils entrèrent et une nouvelle bouffée d'angoisse prit le prisonnier au souvenir de ce qu'il s'était passé dans ce lieu, dans cette salle. La main de Dylan dans son dos le convainquit de continuer.

-Quoi qu'il arrive, je suis là, je ne te laisserai pas.
-Merci... (il s'éclaircit la gorge et hurla :) Eeeeeeyh !!!!! Je suis revenu, j'aurais apprécié que quelqu'un soit là pour m'accueillir !!!

Quelques secondes passèrent, dans le silence le plus complet, puis une porte s'ouvrit. Il était là. Celui qui l'avait enfermé. Arthur se jeta sur lui, le plaqua contre le mur et lui mit le bras sous la gorge.

-Où est la Speed Ball ?
-Lâche-moi ! cracha l'autre.

Il appuya un peu plus.

-Où est-elle ? Dites-le moi ou je vous tue pour la prendre sur votre cadavre.
-Tout ce que je te dis, c'est de me lâcher. Pourquoi tu n'obéis pas ?
-Parce que je suis plus fort que vous, affirma l'hybride en rapprochant son visage de celui de sa victime. Je suis assez fort pour vous résister et même vous tuer si l'envie m'en prend. Or, j'ai très, très envie de vous tuer, là, tout de suite... Mais si vous me donnez cette Speed Ball sans discuter je vous laisserai peut-être vivant. En un seul morceau, je ne pense pas, mais au moins votre cœur battra.

Le Purificateur prit peur. Il comprenait le danger de sa situation. Sa main vint fébrilement fouiller dans sa poche et il en sortit l'objet du litige. Arthur le prit et le jeta contre le mur opposé. La ball retomba mais ne se brisa pas. Arthur lâcha un juron et délaissa sa victime pour aller ramasser la ball.

-C'est que c'est solide, en plus !

Il la jeta à nouveau contre le mur. Voyant qu'elle était toujours presque intacte il lui lança une attaque Tonnerre de toute la force de sa colère. Sans effet, elle était à peine fissurée... Le Purificateur ricanait.

-Tu croyais vraiment que ce serait aussi facile ? Pauvre enfant naïf... Tu n'aurais pas dû revenir.

Absorbé par ses tentatives infructueuses pour détruire la Speed Ball, Arthur n'avait pas remarqué que d'autres personnes étaient entrées, pas plus qu'il n'avait remarqué que Dylan était assommé. Il ne s'en rendit compte que quand il fut entouré par trois hommes équipés de fusils paralysants. La panique le gagna à nouveau. S'il ripostait, il risquait de blesser son ami. Ils le savaient. Il était leur garantie de ne se prendre aucune des attaques dévastatrices du prisonnier. Ce dernier n'avait donc comme seul moyen de défense que ses poings, or s'il bougeait les tirs le paralyseraient. Il avait perdu. Il baissa la tête, poings serrés de frustration. Puis une idée germa dans son esprit...

-Et merde... J'espérais ne pas en arriver là.

Quand il releva la tête, ses yeux étaient jaunes. On n'y lisait rien, pas la moindre émotion, ils étaient totalement inexpressifs. L'adolescent leva lentement les bras jusqu'à être en croix. Personne n'osait réagir pour le moment, tous restaient cependant à l'affût du moindre mouvement un peu trop brusque. Ainsi ils n'eurent pas le temps de se préparer au terrible déluge électrique qui s'abattit sur eux. Toute l'électricité qui émanait d'Arthur fusa dans tous les sens (un peu comme Lola, pour ceux qui suivent) et chaque homme présent fut frappé de plein fouet et mis à terre. À l'exception de Dylan, bien sûr. Même la Speed Ball eut droit au même traitement, et la puissance de la décharge la fit exploser.
Une pointe de douleur aigüe fit ployer Arthur, qui s'effondra, une main crispée sur son cœur. Heureusement ça ne dura que quelques instants et l'hybride put se relever assez vite. Il alla vers son ami pour le réveiller.

-Eh, Dylan. Dylan ! Allez, debout, on s'en va !

Le Lugia ouvrit les yeux. Le temps de se retrouver ses esprits et il posait un regard inquiet sur les cadavres tout autour d'eux.

-Qu'est-ce qu'il s'est passé ? C'est...c'est toi qui a fait ça ?
-Oui, oui, je te raconterai plus tard si tu veux, mais là je veux partir. S'te plaît.

Son ton presque suppliant et son regard eurent raison de la curiosité de Dylan, qui se leva.

-D'accord, on file. Mais tu me dois des explications, et je veux aussi faire autre chose quand on sera arrivés. Ouh, ma tête... Vivement qu'on y soit.

Sitôt dehors il se transforma, et tous deux purent rentrer en volant, ce qui n'était pas plus mal vu l'état de fatigue d'Arthur qui allait croissant. D'ailleurs, quand ils arrivèrent, l'adolescent s'était endormi.

-_-_-_-_-_-
-Dylan ! Dylan !

Le jeune homme se retourna et accueillit Jeena quand elle se précipita dans ses bras.

-Je suis là, c'est bon... J'étais seulement parti en forêt.
-Avec Arthur alors qu'il était censé dormir ! J'étais morte d'inquiétude, triple andouille !

Dylan soupira. Elle avait tort, mais il n'avait pas envie de lui expliquer en quoi. Non pas qu'il n'avait pas confiance, bien au contraire, mais il ne savait pas lui-même très bien ce qu'il s'était passé. Il se voyait donc mal fournir une explication à qui que ce soit.

-Il n'était pas dangereux. Je ne peux pas t'expliquer pourquoi, tout comme je ne peux pas expliquer pourquoi il s'est réveillé, mais il n'était plus dangereux, et il ne le sera plus. Tout surprenant que ça puisse être, il est guéri. Il te le dira lui-même quand il sera réveillé, là il est au lit.