Chapitre I
Nous sommes le 6 mars 2014, il est 23h et demain sera le jour de mes 16 ans. Toute souriante, rêveuse, je n'arrête pas de penser au cadeau que je vais avoir. Ne pensant plus qu'à ça, je ferme les yeux et m'endors pour espérer passer plus rapidement au lendemain. Le matin vers 8h, le vent se met doucement à souffler le long de mes cheveux noirs, pourtant les fenêtres sont fermées, je ne devrais donc pas sentir le moindre courant d'air. En ouvrant délicatement mes yeux cachés de mes mains et me les frottant à cause d'une lumière aveuglante, je m'aperçois ne pas être dans ma chambre mais toujours dans mon lit. Le paysage est devenu très spacieux, le sol est couvert d'herbe, des buissons géants se trouvent tout autour de moi en formant un cercle avec quelques espaces, comme des chemins par-ci par-là. Je me rends alors compte que je me trouve au beau milieu d'un labyrinthe géant. La peur m'envahit, je me mets à crier très fort en espérant que quelqu'un m'entende, mais pas la moindre réponse. J'ai beau me pincer, regarder sous les couettes, sous le lit, aucun passage, aucune sortie ne s'y trouve.
Me levant du lit, je cherche donc à trouver une issue, les buissons sont trop grands et rêches pour y grimper. Je ne sais pas quel chemin emprunter jusqu'à ce que j'entende une voix qui me dit :
- Viens, écoute ma voix et suis la, n'aie pas peur, aie confiance, viens vers moi Sirinthe.
Surprise, je demande à la voix:
- Comment connaissez-vous mon prénom !? Qui êtes-vous et pourquoi vous suivrais-je alors que je ne vous connais pas ?!
Aucune réponse ne m'est donnée. Après mure réflexion, si je veux avoir une chance de m'échapper de ce labyrinthe, il faut que j'aille voir ailleurs et non rester au même endroit, je suis alors le chemin d'où est apparue cette fameuse voix et emprunte l'ouverture qui se situe du côté gauche de mon lit en marchant prudemment. Celui-ci est droit, mais après plusieurs mètres, il se séparait vers la droite, je ne sais pas quel chemin prendre, jusqu'à ce que j'entende comme des sortes de pleurs vers le chemin de droite, je décide donc de suivre ces sanglots. Je continue en marchant doucement, le son devient de plus en plus fort, la peur commence à m'envahir. Je vois alors une petite silhouette de dos.
- Est-ce... Est-ce que ça va ?
Dis-je d'une voix un peu mélancolique.
Plus je m'approche et plus je distingue la silhouette.
- C'est quoi ça ? C'est pas possible je rêve là !
La silhouette n'est rien d'autre qu'un Nymphali bleu, ses oreilles sont baissées et elle a l'air très triste.
- Les Pokémon n'existent pas, je crois que j'ai trop abusé de ma version X hier. C'est une blague de très mauvais goût, qui êtes-vous à la fin !?
Je pose alors ma main sur son épaule et mon regard tournant vers son visage.
- Mon nom est Ninfia, mais tu peux m'appeler...
D'un air d'inquiétude je me dis que Ninfia est le nom du Nymphali de mon équipe de la version X et qu'elle est aussi full Shiny, d'où sa couleur bleu.
Elle tourne son visage en direction du mien et me donne le nom d'Agatha en riant bizarrement, je m'éloigne rapidement d'elle jusqu'au buisson se trouvant derrière moi et crie de toutes mes forces, son cou a des marques rouges de corde trop serrée, du sang qui sort de sa bouche et de ses yeux, ses rubans sont un peu déchirés et tachés , ses yeux sont devenus de couleur noir à la place de la partie sclérotique et rouge à la place de la belle couleur habituelle de ses iris.
- Je me demande qui est cette soit disant Agatha.
La voix repris pour dire une simple réplique.
- Do you like playing ?
Mon corps tremble, incapable de bouger, je ne comprends rien, des lianes sortent tout à coup des buissons auxquels je me suis collée et m'agrippent. Je me retrouve attachée de partout, chevilles, poignets et même au niveau du bassin et du cou. Je crie alors aussi fort que je le peux.
- Tu ne te souviens vraiment pas Sirinthe? Pourtant tu t'es bien amusée avec moi.
Dit Ninfia tout en s'approchant.
- Je ne connais aucune Agatha, je n'en ai jamais croisé ! Pourquoi t'en prends-tu à moi ?
- Lorsque tu étais en CE2, on était bonnes amies, alors pourquoi m'avoir fait ça ?
-Fait quoi ? De quoi parles-tu ? Le CE2 ? C'est loin tout ça, je ne m'en souviens plus.
Elle s'approche en ricanant, le sourire encore plus grand.
- Tu voulais que l'on se rejoigne dans la grange se trouvant derrière chez toi pour 20h, je suis venue comme convenu, tout était noir. Tu as fermé la porte une fois entrée, tu t'es tournée vers moi, tu m'a fixé avec un long sourire en ricanant. Je te demandais pourquoi avoir fermé la porte, ce qu'il se passait et pourquoi ce regard, mais pas de réponse, plus tu t'approchais, plus je m'éloignais, jusqu'à ce que je ne puisse aller plus loin.
-C'est pas vrai... Ce n'est pas moi ! Pourquoi aurai-je fait ça ? Ça ne tient pas debout ton histoire !
- Tu t'es encore rapprochée de moi, m'as attrapée par le bras et m'as projetée par terre, tu t'es mise au-dessus de moi, j'essayais de me débattre mais je n'étais pas assez forte. Tu as pris une corde et tu as commencé à me l'enrouler autour du cou et à la serrer de plus en plus fort, et toi, tu riais... Ça te faisais rire de voir une de tes amie suffoquer ! Puis plus rien, tu m'avais tué.
- Mais n'importe quoi !Tu dois confondre... Jamais je n'aurais fait ça ! Puis si c'était le cas comme tu dis, je ne serais plus la à vivre pénard comme aujourd'hui !
- Tu as effacé toute preuve, les gens ont juste cru que j'avais disparu, tandis que toi tu te faisais dorloter, comme si de rien n'était. Personne n'a pu retrouver mon corps et tu t'en est sorti indemne.
- Mais c'est normal parce que je n'ai rien fait !!!
- Tu n'assumes pas tes fautes alors ? Dommage.
Ninfia saute alors sur moi, j'ai beau crier, bouger comme je le peux, mais rien y fait.... Les longs rubans de ce Nymphali s'enroulent autour de mon cou et le serrent fort, comme cette fameuse Agatha, elle me regarde avec grand sourire de sadique en riant.
-Alors ? Ça te fait quoi ? Ça fait mal hein ?
Mes yeux ainsi que ma bouche se mettent à saigner, ma peau pâli, je perds mon souffle et tombe dans un noir profond.
La voix se fit de nouveau entendre :
- Ha ha ha, c'était amusant, ha ha ha, the next !
Le noir profond dura prés de 24h, étrangement je me réveille en me levant d'un coup, me tenant la gorge et prenant une longue inspiration, comme quelqu'un qui manquait d'oxygène, des larmes dans les yeux et de la bave sortant de la bouche, la douleur est resté malgré la disparition des marques. Par contre le labyrinthe est toujours là, mais le chemin emprunté a disparu, comme s'il n'avait jamais existé. Il reste 3 chemins sur 4 à parcourir. Je prends ma respiration et reste un moment à attendre que tout se calme, dans mon lit, avant de repartir.