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Le Sauveur du Millénaire de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 22/10/2014 à 09:08
» Dernière mise à jour le 09/09/2018 à 23:19

» Mots-clés :   Aventure   Fantastique   Médiéval   Présence de Pokémon inventés   Région inventée

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Chapitre 12 : Lyaderix et Leol
Mon nom a longtemps été haï, méprisé. On l'a associé à d'horribles crimes, des crimes tout aussi graves et cruels que ceux de Castel ou Venamia avant moi. Ces crimes, je les ai commis en connaissance de cause. J'ai pris des vies, j'ai fait des choses horribles, tout cela pour mon plan, pour le futur de ce monde. J'en ai payé le prix. Et je le paie toujours.



*****




Nirina n'avait pas quitté des yeux la toile de la tente où Leol était parti, avec son sourire ironique. Elle se tourna alors vers son grand-père avec un regard suspicieux.

- Vous avez eu un autre fils ?

- Bien obligé, puisque mon aîné est mort lors de la guerre contre ton royaume, et que ta mère n'a pas eu l'amabilité de me donner un héritier mâle comme c'était son devoir quand elle a épousé ce damné prince Rushon. Il me fallait bien quelqu'un à qui transmettre la Tribu.

- Mais je n'en ai jamais été informée ! Protesta Nirina.

- Et pourquoi informerai-je Cinhol de ma vie personnelle, hein ? Demanda Lyaderix. Approche, fillette. Laisse-moi te regarder.

Nirina obtempéra, mais ne put réprimer un frisson quand la main rêche et sèche de Lyaderix se posa sur son menton et la força à le regarder.

- Hum... C'était quand la dernière fois que je t'ai vu, hein ?

- Pour les dix ans de la fin de la guerre entre nos deux peuples, répondit Nirina. J'en avais douze.

- Tu ressembles à Hasteria, décréta Lyaderix. Mais on voit quand même bien chez toi la trace Haldar. Un terrible mélange entre l'intrigue et l'arrogance.

- Un mélange que vous avez perpétré, lui rappela Nirina.

- Pas moi. Ce petit asticot de Ryates. C'est lui qui a négocié les termes de la paix entre Festil et moi. Il a dû être bien content de t'avoir, non ? J'ai entendu dire que tu étais sa gentille petite marionnette.

Nirina tint sa langue pour ne pas protester. Elle-même avait un caractère bien trempé, mais elle savait que face à Lyaderix, valait mieux pas trop l'ouvrir. Le chef de la Tribu des Chevaux passa ensuite à Alroy.

- Ton marmot ? Il pue le Haldar à plein nez. Qui est son père ?

- Comme vous l'avez si bien dit tout à l'heure, pourquoi informerai-je la Tribu de ma vie personnelle ? Répliqua Nirina.

Lyaderix ricana.

- Mes excuses, ô grande reine, se moqua-t-il. Je sais qu'il est très impoli chez vous d'interroger quelqu'un sur ses bâtards. J'imagine que tu as dû ouvrir les cuisses à tant d'hommes que tu ne t'en souviens sans doute même plus...

Nirina avait vraiment du mal à contenir sa colère. Lyaderix semblait tout à son bonheur de la titiller, car il savait qu'elle ne pouvait rien faire actuellement. Il pensait sans doute se venger de toutes ces années de soumission à un royaume qu'il méprisait. Ce fut Deornas qui prit sa défense.

- Alroy est le fils de Padreis Isgon, fils du duc Lopep Isgon. Son sang est tout ce qu'il y a de plus noble. Ne l'insultez pas plus avec vos sous-entendus.

Lyaderix se tourna vers lui.

- Et toi, tu es...

- Deornas, fils d'Astarias, fils de Festil.

- Astarias hein ? Je me rappelle avoir quasiment tué ce gamin lors de la guerre. Il a eu de la chance.

- Et moi, c'mment qu'suis trop grave l'boss Surervos quoi, intervint le Haut Protecteur de Nirina. Salut à toi, l'grand vieux d'la patronne quoi, spiiiiicy !

Lyaderix l'ignora superbement en retournant s'asseoir, ce qui amena une expression comique sur le visage de Surervos.

- Troll puissance 1000 d'la part du vieux. Dur quoi...

- Bon, pourquoi êtes-vous chez moi ? Leur demanda Lyaderix. Toute minute que je passe en compagnie des larves de Cinhol est une minute de perdue.

Nirina ne se laissa pas démonter et avança.

- Nous partons pour l'Ancien Monde.

- Eh bien allez-y, et grand bien vous fasse.

- Nous avons besoin de votre anneau, grand-père. Je sais que vous en avez un. Ryates l'a ajouté à votre marché avec Festil.

Lyaderix haussa les sourcils et tira de son manteau en peau de bête l'un des anneaux d'argent de transfert.

- Je ne m'en sépare jamais, bien que je ne m'en sois encore jamais servi. Je pensais à l'époque l'utiliser pour aller conquérir l'Ancien Monde, mais j'ai pensé à un truc : si vous autres, les conquérants de Cinhol qui avaient dominé la quasi-totalité du globe, vous ne l'avez pas encore fait, c'était qu'il y avait une raison.

- Oui, il y en a une, confirma Nirina. L'Ancien Monde est bien plus évolué que nous, et il nous écraserait.

- C'est ce que je me suis laissé dire. Peut-être tout le monde là-bas pratique-t-il la magie noire comme ce Ryates. J'ai donc laissé tomber, mais j'ai gardé l'anneau. Ça peut être utile à l'occasion, de disparaître à volonté.

- J'en ai besoin aujourd'hui. Acceptez-vous de me le prêter ?

Un léger sourire s'afficha sur le visage rude du chef.

- Pourquoi diable veux-tu te rendre dans l'Ancien Monde maintenant ? Barneas m'a dit ce qui était en train de se passer. Tu t'es fait détrôner comme une ratée, et le nouveau roi est en ce moment même en train d'envahir l'Ancien Monde. Si tu es là, c'est que tu as réussi à échapper aux gardiens du roi. Aller là-bas, ce serait te jeter dans la gueule du loup.

- Ça me regarde, répliqua Nirina. C'est une affaire entre Castel II et moi.

Lyaderix interrogea Deornas du regard.

- Et toi mon garçon, n'es-tu pas un serviteur de ce Castel II ? Que fais-tu avec cette femme ?

- Je suis son prisonnier, avoua Deornas.

- Tu n'as pas vraiment l'air d'un prisonnier, fit-il en observant Sifulis que tenait Deornas.

- C'est moi qui décide de quoi il a l'air, s'impatienta Nirina. Allez-vous nous prêter cet anneau, oui ou non ?

- Pourquoi le ferais-je ? Qu'est-ce que je te dois ?

- La loyauté. Vous avez juré allégeance au royaume de Cinhol. À mon grand-père Festil, puis à mon père Rushon, et enfin à moi.

- Ah oui, j'ai en effet prononcé des paroles de ce genre, admit Lyaderix. Mais ma soi-disant loyauté - que l'on m'a extorquée - va au royaume et au roi. À ce que je sache, il y a un nouveau roi à Cinhol. Toi, ma chère Nirina, tu n'es plus rien. Mon devoir m'oblige à t'arrêter et te remettre à Castel II, le vrai souverain de Cinhol.

Nirina se gonfla d'indignation.

- Vous allez pactiser avec cet usurpateur plutôt qu'avec votre propre sang ?! Ce type, Castel II, est un bâtard de mon père, qu'il a eu en secret dans le dos de votre propre fille !

- Ah, vous les gens de Cinhol et vos histoires de sang... Je me moque éperdument de quelle gueuse cet Haldar est sorti, tout comme je me moque de toi Nirina. Que tu sois ma petite-fille ne change rien à mes yeux. Tu es une reine déchue, et je ne te dois rien. En revanche, si je me mets dans les bonnes grâces du nouveau roi, il saura se montrer généreux envers la Tribu des Chevaux, et partager avec nous le monde qu'il est en train de conquérir.

Nirina secoua la tête, accablée.

- C'est ce que Barneas vous a conseillé ? C'est un faux jeton qui ne regarde que son nombril. Castel II ne vous donnera jamais rien. Il se servira de vous, puis quand il en aura terminé avec l'Ancien Monde, il réduira la Tribu en esclavage.

- Penses-tu ? Moi, je ne crois pas que ton demi-frère est assez sot pour ça. Nous sommes la Tribu des Chevaux. Nous chevauchons de territoires en territoires, et si nous le voulons, nous devenons invisibles. Et quand bien même Castel II essaierait de s'en prendre à nous ensuite, c'est un défi que je suis prêt à relever. Les défis peuvent apporter beaucoup si on gagne. Mais toi, tu ne me feras jamais rien gagné. Tu devais être la reine qui nous livrerait Cinhol sur un plateau d'argent, mais ton idiote de mère s'est chargée de faire de toi une véritable pourriture de Cinhol à la place d'une fière guerrière de la Tribu. Tu ne m'as jamais servi à rien. Mais réjouis-toi ! Aujourd'hui, tu me serviras de monnaie d'échange. Castel II sera content j'en suis sûr quand je te livrerais à lui, toi et tes compagnons.

Il fit un geste de la main, et aussitôt, les deux gardes à l'entrée se postèrent devant eux.

- Amenez-les, ordonna Lyaderix. Enchaînez-les à des poteaux le temps que je contacte le roi de Cinhol.

Surervos fit mine de prendre sa Pokeball, et les gardes levèrent aussitôt leurs lances sur lui. Nirina lui prit le bras afin de le faire baisser. Appeler Kaïdastros maintenant ne les sauverait pas ; pas alors qu'ils étaient entourés de guerriers. Faisant confiance à sa « patronne », Surervos se laissa enlever sa Pokeball. Les gardes dépouillèrent Nirina et Deornas de Peine et Sifulis. Avant de se laisser amener par les gardes, Nirina défia ouvertement son grand-père.

- Je vous prenais pour un homme fort et sage. Je n'aurai pas pu me tromper davantage. Vous êtes un fou et un lâche. Je crache sur la Tribu, et je renie le sang que je partage avec vous.

Lyaderix n'en paru guère bouleversé.

- Renie ce que tu veux. Quelqu'un comme toi n'aurai jamais dû être de mon sang. J'espère que Castel II va vite arranger ça en supprimant les branches pourries de ma famille.

Tandis que les gardes les amenaient, le petit Alroy s'exclama :

- Pépé est un méchant pas beau !

On les amena dans une espèce de camps de fortune réservé aux prisonniers. Il y en avait trois attachés à des poteaux. Un était déjà mort, sans doute de faim, et les deux autres n'allaient pas tarder. Tandis qu'on les attachait sur d'autre poteaux, Surervos accabla leurs geôliers d'insultes particulièrement recherchées. Alroy s'était mis à pleurer, lui. Nirina tâcha de le réconforter.

- Si tu pleures, le méchant pas beau aura gagné, dit-elle. Montre-lui plutôt combien tu es fort et courageux, comme un prince se doit de l'être.

- Oui mère, gémit l'enfant.

- T'en fais pas, little boy, l'encouragea Surervos. Ces horse guys ne vont pas nous retenir longtemps quoi ! Z'y vaaaa qu'on va leur défoncer leur race quoi !

Deornas se contenta de se laisser aller sur son poteau.

- Je ne voudrais pas dire que je l'avais dit mais... je l'avais dit.

- Tu avais dit que Lyaderix nous enverrait chier parce qu'on est de Cinhol, lui rappela Nirina. Pas qu'il préfèrerait s'allier à Castel !

- Si le roi te remet la main dessus, je doute que même mon père puisse le convaincre de t'épargner une nouvelle fois.

- Sans doute pas, avoua Nirina. Enfin, j'aurai essayé. Promets-moi juste une chose, Deornas. Protège Alroy de Castel. Et si tu as l'occasion, découvre par toi-même la vérité que je ne cesse de te répéter.

- Tu m'as l'air bien défaitiste. Aucun plan fabuleux pour nous échapper ? Tu as pourtant réussi à te sortir du Puits Carcéral, ce que tout le monde, moi le premier, pensait impossible.

- Je n'étais pas attachée, dans le Puits. Et j'avais des compagnons. Je doute d'arriver à convaincre les hommes de Lyaderix de me suivre, et toi ?

Deornas secoua la tête et s'enferma dans un mutisme. Nirina était dépitée. Elle s'était attendue à de la résistance de la part de son grand-père. Il aurait été difficile à convaincre, mais Nirina y serait parvenue en lui promettant plein de choses pour le jour où elle serait redevenue reine. Au pire, il aurait refusé, mais avec un plan et un peu de réflexion, ils seraient parvenus à lui voler son anneau. Mais jamais elle n'aurait imaginé que Lyaderix ne la trahisse au profit de Castel. Après son oncle Astarias, voilà maintenant son grand-père. Avait-elle été une reine si terrible pour que tout le monde se détourne d'elle ? Sans doute que oui, pensa-t-elle avec ironie.

Il ne s'était passé qu'une heure, mais Nirina commençait déjà à trouver le temps long, et avait déjà des fourmis dans les jambes et dans les bras. Combien de temps Lyaderix comptait-il les garder comme ça ? Il se passerait sans doute un moment avant qu'il ne puisse contacter Castel, et probablement que le roi ne s'intéresserait pas à son sort avant qu'il n'en ait fini dans l'Ancien Monde. Nirina pouvait prendre sur elle, mais elle s'inquiétait pour son fils. Elle aurait été prête à s'agenouiller devant Lyaderix en demandant pitié pour Alroy, si seulement elle n'avait pas su que son grand-père n'avait aucune pitié.

- Votre entrevue familiale s'est mal passée apparemment, fit une voix légèrement goguenarde.

Nirina se redressa pour faire face au Premier Cavalier Leol qui la regardait avec amusement.

- Vous nous avez amené à Lyaderix tout en sachant qu'il pactiserait avec l'usurpateur, l'accusa Nirina.

- Je ne savais rien de tel, se justifia le fils de Lyaderix. Mon père ne m'informe pas de ses projets. Mais, même si je l'avais su, je n'aurai pas agi différemment. Ma loyauté va à mon père et à la Tribu. Pas à vous, pauvre nièce écartée du trône et en exil.

- Veuillez cesser de m'appeler « nièce », grommela Nirina. Je suis plus vieille que vous.

- Je n'en reste pas moins le demi-frère de votre mère... que je n'ai jamais rencontrée par ailleurs.

- Vous n'avez rien manqué.

Nirina étudia le jeune homme. Il semblait bien plus ouvert que Lyaderix. Peut-être qu'avec lui, elle aurait une chance. Encore fallait-il le convaincre. Elle doutait d'y parvenir, mais elle n'avait plus grand-chose à tenter.

- Leol, c'est ça ? Vous serez le chef de la Tribu après Lyaderix. Quel genre d'avenir voulez-vous pour votre peuple ?

- Le même que l'on a aujourd'hui. Nous voulons seulement être libres. Libres de chevaucher à travers le monde comme on l'entend, libre de vivre selon nos traditions, sans interférence des autres peuples.

- Lyaderix ne va pas vous l'offrir. Il peut clamer ce qu'il veut, mais s'il se soumet maintenant à Castel II, vous perdrez à tout jamais votre liberté !

Leol cligna des yeux et fronça les sourcils, perplexe.

- Castel II ?

- Le nouveau roi de Cinhol. L'usurpateur qui m'a détrôné.

- J'ignorai qu'il s'appelait ainsi. Jamais un seul de vos rois n'a osé s'approprier le nom de votre Fondateur. D'où il sort, au juste ?

Nirina n'allait pas se fatiguer à tenter de lui faire croire qu'il s'agissait bel et bien de Castel, et s'en tint à l'histoire officielle.

- C'est mon demi-frère, le bâtard de Rushon et d'une habitante de l'Ancien Monde. Il a vécu caché là-bas tout ce temps.

Cette révélation désarçonna visiblement le jeune homme, sans que Nirina puisse comprendre pourquoi.

- Le fils de Rushon... répéta-t-il à mi-voix.

Passé sa stupeur, un énorme sourire s'afficha sur ses traits. Un sourire de rapace.

- Adam Haldar, n'est-ce pas ?

- Oui. Mais... comment connaissez-vous son nom ?

Leol se mit à éclater de rire, à tel point que Nirina en vint à douter de sa santé mentale.

- Euh... vous allez bien ?

- Oui. Parfaitement bien, même ! Je suis enfin parvenu au moment où je peux accomplir le but de mon existence !

Nirina échangea un regard perplexe avec Deornas. Oui, ce type avait un problème...

- Je dois rencontrer cet homme, exigea soudain Leol. Adam Haldar, Castel II, peut importe son nom. Il faut que je le vois.

- Et puis-je savoir pourquoi ? Vous l'avez déjà rencontré ?

- Non, pas vraiment. Mais lui et moi on a une petite affaire à régler. Rien qui ne vous concerne, ma nièce. Alors, dîtes-moi comment faire pour le rencontrer ?

Nirina ne comprenait pas du tout quelle étaient les motivations de Leol ni la raison de son comportement soudain, mais elle ne pouvait pas laisser passer sa chance.

- Nous étions venus voir votre père pour ça justement. Castel II est en train de conquérir l'Ancien Monde, et je voulais aller là-bas pour l'empêcher. Grand-père possède l'un des anneaux de transfert qui permettent de se téléporter dans l'Ancien Monde.

Leol réfléchit.

- Oui, mon père a toujours un anneau sur lui, qu'il ne met jamais.

- Vous comptez vraiment le lui prendre ? S'étonna Deornas.

- Absolument.

- Et votre fameuse loyauté que vous évoquiez tout à l'heure ?

- Cette affaire est bien plus importante pour moi.

Alors qu'il faisait mine de s'éloigner, Nirina s'exclama :

- Attendez ! Aidez-nous ! Nous voulons venir aussi.

- J'ai dit que mon affaire ne regardait que moi.

- Mais j'ai moi aussi une affaire à régler avec Castel II. Je connais l'Ancien Monde, pas vous. Vous ne pourrez pas l'approcher sans moi. Et on a un Pokemon.

Leol se mit à réfléchir, quand Alroy dit de sa voix enfantine :

- Libère-nous s'il te plait monsieur !

Le jeune homme aux cheveux bleus hésita, puis finalement sourit. Il s'approcha d'eux et coupa leurs liens avec un poignard.

- Que ne ferai-je pas pour un garçon si charmant, surtout quand il est mon petit-neveu ?

- Nous vous remercions, dit Nirina sincèrement.

- Ouais, t'es cool, bro, ajouta Surervos.

- Notre alliance tient le temps qu'on se trouve face à Castel II, précisa Leol. Après ça, je ne réponds plus de rien.

- Ça nous suffira, acquiesça Nirina. Où sont nos épées et la Pokeball de Surervos ?

- Dans la tente de mon père, probablement. Venez. Faites comme si vous étiez mes prisonniers.

Ils passèrent devant Leol en file indienne, tandis que ce dernier faisait mine de les menacer avec sa lance. Ils traversèrent une bonne partie du campement, et personne ne fit mine de s'étonner. Leol devait inspirer le respect parmi les siens. Mais bien qu'il ait sauvé Nirina, cette dernière ne lui faisait absolument pas confiance. Il était trop... bizarre.

- Une fois dans la tente, commença Leol à voix basse, je tiendrai mon père en respect. Dépêchez-vous de récupérer vos affaires, et prenons-lui son anneau avant que les gardes ne rappliquent.

- Compris. Surervos, tu sors ton Kaïdastros au plus vite, si jamais on a besoin de maîtriser mon grand-père. Alroy, tu restes derrière Deornas, et tu ne bouges pas. Dès qu'on a l'anneau, tenez-vous tous la main pour qu'on soit tous transporté.

Mais une fois devant la tente de Lyaderix, ils se rendirent compte que le chef n'était pas à l'intérieur. Leol jura doucement. Ils en profitèrent néanmoins pour récupérer la Pokeball de Surervos, ainsi que Sifulis et Peine. Présentant le combat, Nirina s'octroya les deux. Astarias l'avait aussi entraîné à l'art du combat à deux épées, et elle y excellait. Le problème était que ces sauvages de la Tribu utilisaient beaucoup d'arcs et de lances, et pas beaucoup d'épées. Leol la dévisagea avec suspicion.

- Je vous ai libéré, mais si jamais vous vous avisiez de tuer mon père par vengeance, votre vie s'achèverait à l'instant, nièce ou pas.

- Allons, comment pouvez-vous imaginer un seul instant la femme douce et aimante que je suis assassiner son adorable grand-père ?

Nirina plaisantait, mais elle n'avait pas vraiment l'intention de tuer Lyaderix. Du moment qu'elle puisse mettre un monde d'écart entre lui et elle... Ils attendirent dans la tente que Lyaderix revienne, ce qu'il fit au bout d'une demi-heure, visiblement passablement éméché. Quand il vit les intrus dans sa tente, ses yeux vitreux s'éclairèrent et il s'empara de sa hache. En un coup rapide et bien placé, Kaïdastros l'étala en même temps qu'il le sonna avec son Poing-Foudre. Mais comme Lyaderix avait pratiquement la même résistance que les cheveux qu'il montait, il en fallait bien plus pour l'assommer totalement. Nirina s'approcha de lui et lui colla Peine sous la gorge.

- Je resterai silencieux, si j'étais vous, grand-père.

Lyaderix lui décocha un regard de pur mépris, mais le plus brûlant, il le réserva à son fils.

- Leol... Qu'est-ce que cela signifie ?! Comment as-tu pu me trahir ?!

- J'ai seulement quelque chose à faire dans l'Ancien Monde, père. Ne m'en veuillez pas. Je vous rendrai votre anneau une fois que j'en aurai terminé, c'est promis.

Lyaderix ne l'entendit pas de cette oreille, et malgré la menace de Nirina, il hurla de toutes ses forces, réveillant tout le campement. Nirina jura, mais ne pouvait se résoudre à lui trancher la gorge. Pour le faire taire, Kaïdastros lui fit perdre connaissance avec une attaque Poing-Karaté, mais le mal était fait. Plusieurs gardes se dirigèrent vers la tente à grands cris.

- Surervos, l'anneau ! Ordonna Nirina.

Elle se plaça devant l'entrée avec Leol et Kaïdastros, en faisant tournoyer les deux épées. Elle accueillit les deux premiers gardes avec, les tranchant de part et d'autre sans qu'ils n'aient eu le temps d'agir. Leol combattit les autres avec sa lance, et Kaïdastros tournoyait en un style de combat brutal et rapide, agrémenté d'éclairs. Mais il en arrivait de plus en plus, et dehors, ils commencèrent à tirer avec leurs arcs à travers la toile. Derrière eux, Deornas avait plaqué Alroy au sol pour le protéger.

- Il vient cet anneau, Surervos ?! Cria Nirina.

- No panic, no panic ! Bafouilla le Haut Protecteur en fouillant dans toutes les poches du manteau de Lyaderix. Ce ring est en train de me troller, quoi !

Trois membres de la Tribu entrèrent en même temps, tenant des boucliers en bois comme bélier. Nirina en assomma un avec la garde de Sifulis, se protégea avec le second contre les flèches qui venaient de dehors, et d'un revers, trancha la gorge du troisième avec Peine. Mais en même temps qu'il tombait, une flèche se figea dans la cuisse de la jeune femme, qui manqua tomber à son tour. Au même moment, Surervos poussa un cri de victoire.

- Je l'ai ! Epic win quoi ! Spiiiiiicy !

Leol lui prit des mains, et tout en repoussant un guerrier du pied, il se le passa au doigt. Surervos prit la main de Deornas qui tenait Alroy, et agrippa l'un des pieds de Leol. Nirina, malgré la douleur, se leva pour empoigner le Pokemon foudre de Surervos, puis prendre le bras gauche du fils de Lyaderix. Tous ensembles, ils quittèrent le sol terreux du campement de la Tribu pour se perdre dans un tourbillon de couleur.