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Chroniques d'un Dresseur désespéré de Aeleia



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» Auteur : Aeleia - Voir le profil
» Créé le 18/10/2014 à 23:34
» Dernière mise à jour le 18/10/2014 à 23:36

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Chapitre 1
Mon nom est Red. Oui, comme « rouge ». Ne vous moquez pas, s'il vous plaît. Avec ma mère, j'habite au Bourg Palette, un village minuscule où il n'y a que deux maisons et un laboratoire, et où il ne se passe jamais rien. La population totale y est de dix personnes en me comptant, allez donc savoir pourquoi ma mère avait décidé de s'installer là.

La maison d'à côté, c'est celle de Green, un garçon de mon âge. Je crois que nos mères se sont mises d'accord pour nos prénoms... Enfin bon. Green, c'est... Oui, j'imagine qu'on peut le considérer comme mon rival. On a toujours été ensemble, depuis qu'on est nés ; un peu normal il faut dire. Et pourtant, on n'a jamais pu se supporter. Quoi qu'on fasse, on est toujours en compétition. Et j'aime pas l'admettre, mais c'est généralement lui qui gagne. Et il me le fait bien remarquer.

Mais bon, tout ça va vite changer, car aujourd'hui, c'est le grand jour. Après avoir passé ma vie entière enfermé dans ma chambre à jouer aux jeux vidéo, après toutes ces années sans avoir rien fait du tout, aujourd'hui c'est décidé, je me tire de ce village pourri !

...

Vissant ma casquette sur ma tête, je vérifie que j'ai bien noué mes lacets, puis j'avance vers mon ordinateur et synthétise une potion depuis ma boite de rangement virtuelle. C'est beau la technologie, n'est-ce pas ? Bon bien sûr, ma mère est au chômage depuis ma naissance et ne fait rien pour que ça change, passant la journée à déprimer assise sur sa chaise au salon, ne se levant que pour aller faire cuire des hamburgers qu'elle va systématiquement cramer ou pour allumer la télévision. Donc, ça va de soi, je n'ai rien pu prévoir d'autre pour mon départ que cette misérable potion. Mais bon, j'ai un peu d'argent de côté quand même, donc ça devrait aller. Je descends au salon, pour trouver ma mère en train de se lamenter.

« Allons bon, dit-elle en me voyant, il fallait bien que ce jour arrive. On passe sa vie à élever seule un gamin pour qu'au final il nous laisse pour partir à l'aventure. Tu es bien comme ton père... J'imagine que je peux toujours attendre pour recevoir une carte postale, hein ? »

Elle lève les bras au ciel et retourne s'asseoir. Je préfère ne rien répondre, moi. De toute façon, ma décision est prise. Mais ma mère reprend déjà son discours.

« C'est pas comme s'il fallait que je m'attende à quelque chose, hein ? Plus personne ne fait d'études, de nos jours... Tous les enfants veulent voyager avec leurs Pokémon. Et une fois qu'on s'est bien amusés et qu'on se rend compte qu'on a passé la vingtaine et qu'on n'a toujours pas de travail, chez qui on revient ? Chez les parents ! Bien sûr ! »

Je soupire. Si je commence à répondre, on n'en aura jamais fini.

« Bon, maman...
- Je sais, je sais, t'as pas envie de m'écouter... Tu veux partir attraper des Pokémon ? Va attraper tes Pokémon. »

Elle pousse un long soupir, et j'en profite pour m'éclipser. C'est pas comme si on n'avait pas déjà eu cette conversation une centaine de fois... Une fois dehors, je prends une bonne bouffée d'air frais. C'est la première fois que je quitte le village. Je n'allais pas non plus à l'école, car de nos jours toutes les écoles sont fermées de toute façon. Il doit y en avoir une dans le pays, grand maximum... Normal, qui voudrait apprendre les maths quand on peut aller faire des combats Pokémon ? Depuis que les Poké Balls ont été inventées, n'importe qui peut partir à l'aventure tranquille, alors...

Il me suffit de faire quelques pas pour arriver à la sortie de la ville. Je jette un bref coup d'œil à la maison de Green ; ça fait un bout de temps que je lui ai pas causé à lui, tiens. Il habite avec sa grande sœur, une fille gentille dont je n'ai jamais retenu le nom. Ses parents les ont confiés à leur grand-père quand ils étaient petits, et sont partis faire je ne sais trop quoi à l'étranger. Ah, son grand-père... J'en n'ai pas encore parlé, si ? C'est un chercheur qui travaille dans le laboratoire du village. En fait, je ne lui ai jamais trop parlé... Il ne quitte jamais son labo, et puis il est un peu gâteux faut dire. Il me redemande mon nom chaque fois que je le vois, je crois qu'il ne se souvient même pas du nom de ses petits-enfants. Je sais pas trop quel genre de travail il fait dans son labo, mais ça doit pas donner trop de résultat à mon avis...

Mais peu importe tout ça ! Aujourd'hui, je m'en vais ! À moi la vraie vie !

« Hé, toi, attends un peu ! »

Je m'arrête net et me retourne pour voir qui m'empêche de faire mon départ. Et... c'est le professeur Chen, le grand-père de Green. Alors là, faut qu'on m'explique. De ma vie entière je l'ai jamais vu quitter son labo, et PILE le jour où je m'en vais, il sort prendre l'air ? Je soupire.

« Qu'est-ce qu'il y a, professeur ?
- Tu n'ignores quand même pas que les hautes herbes regorgent de Pokémon sauvages ! Gronde le vieillard.
- Ben non, c'est même pour ça que j'y vais...
- Il te faut un Pokémon pour te protéger ! Suis-moi !
- ...Pardon ? »

Sans me laisser le temps de répondre davantage, il m'attrape par le poignet et commence à me traîner de force vers son labo. Une fois à l'intérieur, il me plante à l'entrée et avance vers le fond de la pièce. Pendant une seconde, je me demande si je ne ferais pas mieux de partir... Puis au final je hausse les épaules et le suis. Après tout, ça ne me tuera pas de retarder mon départ de quelques minutes. Mais à ma grande surprise, Chen n'est pas seul.

« Green ? Qu'est-ce que tu fais là ?
- Je pourrais te poser la même question, minable. »

Je lève les yeux au ciel. Toujours aussi aimable, celui-là. Je n'insiste pas et me tourne vers son grand-père, qui me regarde et toussote avant de déclarer, montrant du doigt le bureau derrière lui :

« Voici trois Pokémon. Mais... ils sont dans des Poké Balls.
- Ben oui, je suis pas aveugle, merci...
- Plus jeune, j'étais un sacré Dresseur de Pokémon, hé oui ! Mais maintenant il ne m'en reste plus que trois.
- ...Pourquoi ? Ils sont devenus quoi les autres ?
- Choisis-en un ! »

Je le regarde, incrédule. Passons le fait qu'il ne prête absolument aucune attention à ce que je dis, il va vraiment me donner un Pokémon ? ...C'était pas des Rattata au moins ? À côté de moi, Green tape du pied.

« Mais, pépé ! Et moi alors ?
- Ah, Green, je t'avais oublié. Patience ! Tu en auras un aussi.
- Tu m'avais OUBLIÉ ?! »

Il se tape le front du plat de la main. J'en ai presque de la peine pour lui, s'il a grandi avec un grand-père pareil. Presque. Ça reste mon rival.

Le professeur me regarde fixement, attendant probablement que j'attrape une des balles rouges et blanches devant moi. Je m'approche avec appréhension et jette un coup d'œil à l'intérieur. À travers les balles transparentes, je vois trois petites formes dormir paisiblement. Je connais ces trois-là. Un Bulbizarre, un Salamèche, et un Carapuce. Trois Pokémon en voie d'extinction, absolument introuvables à l'état sauvage. Et ce vieux gâteux en a un de chaque ? Eh ben, tu parles d'un gâchis.

« Tu vas prendre lequel, toi ? Je demande à Green.
- T'occupe, choisis le tien. »

Je hausse un sourcil. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi conciliant. Vu son caractère, je l'aurais plus imaginé se jeter sur celui qu'il voulait en premier... Enfin bon, puisque pour la première fois de sa vie il faisait preuve de politesse envers moi, je n'allais pas me plaindre.

« Lequel... C'est pas facile.
- J'ai pas ma journée, minable ! Rouspéta Green.
- Oh, ça va... Bon, ben... Je vais prendre Bulbizarre, allez. »

J'attrape la petite balle. Le petit monstre vert à l'intérieur semble avoir remarqué que quelque chose se passait, car je le vois ouvrir un œil plein de curiosité.

« Tu veux Bulbizarre, le Pokémon de Plante ? Me demande le chercheur.
- C'est ce que je viens de dire, je réponds.
- C'est un Pokémon très énergétique !
- Je... vois. »

Je commence à me reculer, évitant de justesse Green qui s'était avancé et m'aurait bien volontiers bousculé pour se saisir d'une autre Poké Ball.

« Je prends celui-ci ! Crie-t-il en attrapant la balle renfermant le Salamèche. »

Je mets quelques secondes à réagir. Mais... mais quel sale... !

« T'as attendu que je choisisse pour prendre celui qui aurait le type le plus avantageux ou je rêve ? Je lui crie à la figure.
- Quoi, t'es pas capable de me battre si le type de ton Pokémon est inférieur, minable ? T'as peur de perdre, gros minable ? »

Je serre les dents, me retenant (comme à chacune de nos discussions précédentes) de lui mettre mon poing en plein dans sa jolie petite figure. En partie parce que je sais qu'en termes de force physique, il me bat à plate couture. Quoi qu'il en soit, je me retiens donc, et lui tourne le dos, m'avançant vers la sortie. Mais bien sûr, il n'allait pas me laisser partir comme ça.

« Minute, Red ! Voyons lequel de nos Pokémon est le plus fort ! Viens te battre, minable !
- Oh, c'est bon ! Fiche-moi la paix, un peu ! »

Ignorant ma réponse, il fait sortir son lézard de feu de sa Ball. Poussant un soupir plein d'agacement, je fais de même avec mon Bulbizarre.

« T'es sûr que tu veux pas qu'on sorte ? On est encore dans le labo, là...
- Salamèche, attaque Griffe ! »

Sans attendre, le Pokémon de Green se jette sur le mien, le frappant de ses redoutables... griffes. Oui, je me doute que vous l'aviez compris. Je m'apprête à faire un commentaire sur sa lâcheté, mais je me dis que si je continue de parler, il n'hésitera pas à faire attaquer son Pokémon à nouveau.

« Bulbizarre, Rugissement ! »

Bien obéissant, mon Pokémon s'exécute et pousse un petit cri. Je vois le Salamèche vaciller en l'entendant, puis, sous la commande de son nouveau Dresseur, il se jette à nouveau sur Bulbizarre. Que je fais riposter avec une terrible attaque Charge... Oui bon désolé, je sais, c'est pas très passionnant ! Ils connaissent que deux attaques, vous y voulez quoi ? Salamèche, sonné par l'attaque, trouve quand même la force de revenir griffer mon Pokémon. Bulbizarre se relève avec peine.

« Hahaha ! Il est déjà presque K.O. ! Crie Green dans un élan de joie. J'imagine que le Pokémon d'un minable ne peut être que minable lui-même, après tout !
- Ah tu crois ? Qu'est-ce que tu dis de... ça ! »

J'attrape mon sac et en sors ma potion d'un air triomphant. Je m'approche rapidement de Bulbizarre et en vaporise le contenu sur lui. Aussitôt, il a l'air plein d'énergie à nouveau.

« Quoi ? Tricheur ! Crie Green.
- Ben alors, ton pépé t'a pas offert de potions pour ton anniversaire ? Ah mais je suis bête, il a pas dû s'en souvenir, hein ? »

Bon, je sais, c'était un peu méchant. J'y peux rien, ce Green, je peux pas le saquer. J'ordonne à mon Bulbizarre une dernière attaque Charge, qui met aussitôt K.O. le Pokémon Feu.

« Pff, fait Green, te crois pas trop fort juste parce que t'as gagné ! J'ai juste pas pris le bon Pokémon ! »

Il rentre son Salamèche dans sa Poké Ball et se dirige vers la sortie, me bousculant cette fois au passage.

« T'es quand même un minable ! Fait-il en sortant. »

Je soupire. Quel gamin. Malgré tout, si je n'avais pas eu cette potion, il m'aurait bel et bien eu. Je ne m'attendais pas à ce que Green parte à l'aventure le même jour que moi. Encore moins à ce que je reçoive un Pokémon de son grand-père... Et d'ailleurs, s'il avait des Pokémon, pourquoi est-ce qu'il n'en avait pas donné à son petit-fils avant, le pépé ? Pourquoi attendre pile le jour où je fais mon départ pour se décider ?

Sachant que je n'aurai jamais la réponse à mes questions, je décide de partir. J'ai traîné trop longtemps, j'ai pas envie de voyager de nuit, moi !

...

Enfin sur la route, je ne profite pas bien longtemps de mon petit moment de tranquillité. À peine le village disparu de ma vue, des Pokémon sauvages commencent à me bondir furieusement dessus. Heureusement que j'ai mon Pokémon pour me protéger, oh là là !

...La bonne blague. C'est pas deux, trois souris et des petits piafs de rien du tout qui vont me faire peur. Un coup de pied donné dans le vide, deux trois cailloux lancés, et j'ai très vite de nouveau la paix. C'est donc tranquillement, sous un beau soleil accompagné par une douce brise, que j'atteins Jadielle. Moi qui avais toujours cru que quitter mon village serait un minimum difficile, si j'avais su qu'il ne me fallait qu'un misérable quart d'heure pour atteindre la bourgade suivante, je me serais barré bien avant ! Pokémon sauvages, dangers, tu parles ! Enfin bref. Arrivé à Jadielle, mon premier réflexe est d'aller visiter le Centre Pokémon à l'entrée de la ville. Enfin, « ville »... C'est pas bien plus grand que mon village, au final. Y'a juste une Arène, que j'ai aperçu de loin, mais elle a l'air toute vieille, je pense pas qu'elle soit encore utilisée. Mais passons. Je visite donc le Centre Pokémon, qui n'a en soi rien de bien intéressant à part un ordinateur à la disposition du public, et une petite demoiselle souriante dedans une grosse machine que je devine destinée à soigner les petits monstres.

« Bonjour, bienvenue au Centre Pokémon ! Nous soignons les Pokémon ! Voulez-vous les soigner ?
- Soigner ? Euh... Il va bien je pense... Enfin vous pouvez toujours le soigner oui, ce sera fait. »

Je tends la Poké Ball à la dame, qui la place dans sa drôle de machine. Une petite mélodie résonne dans le bâtiment, puis elle me rend ma Poké Ball.

« Voilà, vos Pokémon ont la super pêche ! À bientôt ! »

Je la regarde curieusement, me demandant pourquoi elle avait dit « vos Pokémon » quand je ne lui en ai confié qu'un seul, puis hausse les épaules et sors du centre. Une fois dehors, je me dirige vers la petite boutique à côté, dans l'espoir d'acheter des Poké Balls histoire de capturer quelques Pokémon de plus. Mais à peine entré, je sens les ennuis recommencer quand le vendeur m'interpelle depuis son comptoir.

« Hé, tu viens du Bourg Palette ? »

Je réfléchis quelques secondes.

« Non.
- Tu peux apporter ça au prof. Chen ?
- Mais... Je vous ai dit non ! »

Le vendeur se lève alors de son comptoir et marche jusqu'à moi, me toisant de ses 1 mètres 80. Je déglutis et prends dans mes mains le paquet qu'il me remet.

« C'est le colis qu'il m'a commandé, dit-il en souriant.
- B- Bien sûr... Je lui apporte ça de suite. »

Sans attendre, je sors de la boutique. Je rêve ! Il va vraiment me pourrir l'existence jusqu'au bout, ce vieillard ! Alors là, il peut toujours rêver pour que je lui amène son colis ! Je me tire d'ici, et je vais vers la prochaine ville !

Evidemment, le sort en avait décidé autrement. Alors que je m'avançais vers la sortie de Jadielle, un vieil ivrogne avance vers moi en titubant.

« Hé, ho ! Ouais, toi ! C'est une propriété privée ici ! Tu passes pas ! »

Il pause lourdement sa main sur mon épaule, puis éclate de rire, avant de finalement s'écrouler au sol, en plein milieu du chemin. Ayant la vague impression que, quoi que je fasse, je n'arriverais pas à quitter la ville tant que je n'aurais pas remis le paquet au professeur, je décide de faire demi-tour et repart vers mon village natal.

Une fois devant le laboratoire, fatigué de tous ces allers-retours, je pousse la porte en grommelant, priant pour qu'après ça on me laisse enfin partir tranquille. Je me plante devant le vieux chercheur, qui n'a pas l'air d'avoir bougé d'un pouce depuis tout à l'heure.

« Ah, Red, comment va ton Pokémon ? Me demande-t-il en guise de salut.
- Super, enfin il a pas vraiment changé depuis une demi-heure vous savez...
- Je sens qu'il t'aime déjà.
- Mais il est dans sa Poké Ball, au fond de mon sac ! Comment vous pouvez savoir ça ?!
- Quoi ? Tu as un colis pour moi ?
- ...J'abandonne. »

J'ouvre mon sac et en sort le paquet.

« Ah, c'est la Poké Ball que j'ai commandé ! Merci ! »

À ces mots, je me fige. Il me sourit, l'air innocent, et cette fois je craque.

« Non mais... Non mais vous vous fichez de moi ?! Je me suis tapé tout le trajet depuis Jadielle pour remettre une Poké Ball à un Dresseur à la RETRAITE ?!
- T'es bruyant, ferme-là un peu, minable ! »

Je me retourne et jette un regard meurtrier à Green, qui vient d'apparaître derrière moi. Ce dernier me bouscule à nouveau, et décide de m'ignorer.

« Pépé, pourquoi tu m'as appelé ?
- Ah, Green, c'est vrai, je t'avais dit de venir. J'ai quelque chose à vous demander ! Vous voyez ces engins sur le bureau ? C'est mon invention : le Pokédex ! Il enregistre les données des Pokémon rencontrés, c'est comme une encyclopédie électronique !
- Abrège, fait Green sèchement.
- Faire un guide complet sur les Pokémon... C'est mon rêve ! Mais je suis trop vieux maintenant, alors c'est à vous de le faire pour moi !
- Et si on a pas envie ? Je demande, sans grand espoir.
- Red, Green, prenez ces Pokédex ! »

Il se retourne, et me fourre son bidule dans les mains, donnant l'autre à mon rival. Encore une fois, pourquoi est-ce qu'il ne se décide qu'aujourd'hui, jour de mon départ, pour nous donner ça ? Si j'étais parti hier, il aurait fait quoi ?

« Ok, pépé, donne-les moi tous ! Dit Green.
- Te donner... Quoi ? Je demande, un peu perdu. »

Il se retourne vers moi, ses yeux lançant des étincelles.

« Red, c'est clair, j'ai pas besoin de toi, minable ! Je sais, je vais aller voler une carte à ma sœur. Et je lui dirai de pas t'en donner une, nyark !
- C'est quoi cette réaction de gamin ?
- La ferme ! Mi-na-ble ! »

Sur ces mots, il quitte le labo. Je pousse mon énième soupir de la journée et fais de même.

Intrigué par cette histoire de carte (sans blague...), je décide de m'arrêter chez Green avant de partir. J'entre (sans frapper bien sûr, parce que j'suis un rebelle moi, oh !) et tombe sur la grande sœur de mon rival, assise à la table, regardant une carte de la région.

« Oh, dit-elle, tu fais une course pour pépé ?
- Une course ? C'est Green qui t'as dit ça ? Il a... pas l'air d'avoir bien compris ce que voulait son papi... Enfin bon.
- Prends quand même ceci, ça pourra t'être utile ! »

Elle me tend alors la carte qu'elle feuilletait à l'instant. Je hausse les épaules et la fourre dans mon sac... Après tout. La remerciant d'un petit hochement de tête, je quitte la maison pour (enfin !) faire mon départ. Pour de vrai, cette fois. Enfin j'espère... Mais pour tout vous dire, je la sens pas super, super bien partie, cette aventure...